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Avec Fabien Roussel, secrétaire national du PCF

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-11-19##

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News
Transcription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:06Il est 8h37, avec nous Fabien Roussel, qui est secrétaire national du Parti communiste français. Bonjour.
00:12Bonjour Jean-Jacques Bourdin. Comment allez-vous ?
00:14Ça va très bien.
00:15Comment vont les Cévennes ?
00:16Les Cévennes vont... Alors là, ça va très très bien dans les Cévennes aussi.
00:19On parle des sujets que nous allons évoquer, la crise sociale.
00:25Évidemment, nous allons parler de l'Ukraine, mais nous allons parler aussi des agriculteurs.
00:29Et dans les Cévennes, on parle beaucoup de l'agriculture, l'agriculture avec le Mercosur.
00:34Emmanuel Macron dit non. L'Italie semble rejoindre la France, a rejoint la France.
00:40Il tient bon. Vous vous réjouissez, j'imagine ?
00:42Écoutez, que M. Macron joigne le geste à la parole.
00:47Et s'il dit non, qu'il permette au Parlement de s'exprimer,
00:51et que l'Assemblée nationale et le Sénat s'expriment sur ce Mercosur,
00:55ça donnera du poids à la France pour dire non.
00:58L'agriculture française, elle est menacée par beaucoup de traités de libre-échange.
01:02Et ce traité du Mercosur est terriblement menaçant pour notre souveraineté alimentaire,
01:09pour notre gastronomie tout court, pour défendre notre bien-manger.
01:13Et donc, nous devons tenir bon et ne pas accepter ce traité.
01:17— Bien. Mais si Emmanuel Macron obtient gain de cause, pas besoin d'un débat si le traité n'est pas signé.
01:23Pas besoin d'un débat à l'Assemblée nationale.
01:25— Je me méfie de la parole « n'est pas bon » en l'état. Qu'est-ce que ça veut dire « en l'état » ?
01:32Est-ce que ça veut dire qu'il va...
01:33— C'est ce que dit l'Italie aussi.
01:34— Est-ce que ça veut dire qu'il va aller négocier 2-3 bricoles là-bas
01:38et derrière laisser importer dans notre pays 99 000 tonnes de bœuf,
01:43180 000 tonnes de volaille, 25 000 tonnes de porc ?
01:46Et je pourrais comme ça vous en citer beaucoup.
01:50Non. Ce traité, nous n'en voulons pas.
01:53À l'heure où il faut sauver la planète,
01:55il faut arrêter de multiplier ces traités de libre-échange
01:58qui font circuler énormément de marchandises à travers les océans.
02:01Et ensuite, l'agriculture française est une spécificité de la France.
02:06Et donc il faut protéger nos agriculteurs.
02:09— Donc protectionnisme français et européen.
02:12— Oui, français et européen. Mais l'agriculture, c'est français.
02:17La France est un pays agricole.
02:20— Ce sont aussi des échanges.
02:22— L'agriculture.
02:23— Oui, ce sont des échanges. Mais si on ne protège pas...
02:26— Notamment entre pays européens.
02:28— Si on ne protège pas les prix de vente de nos agriculteurs,
02:34ils vont mourir. Ils meurent à petit fait aujourd'hui.
02:38Les agriculteurs, les agricultrices demandent des prix garantis, rémunérateurs.
02:44Ils ne doivent plus vendre à perte alors que c'est permis.
02:47Ils doivent pouvoir vendre pour pouvoir vivre.
02:50Ils doivent pouvoir vivre de leur travail pour pouvoir nous nourrir.
02:54Nous avons besoin d'eux.
02:55— Oui, mais Fabien Roussel, le patron de PME qui travaille dans l'équipement automobile,
03:00lui aussi, il a besoin de vendre.
03:01Lui aussi, il a besoin de faire marcher son entreprise.
03:04Lui aussi, il a besoin d'un libre-échange.
03:06— Eh bien lui aussi... Non, rien à voir, M. Bourdin.
03:09Lui aussi souffre, comme les agriculteurs, de la concurrence libre et non faussée.
03:14Lui aussi, il souffre, je pense à ceux de Michelin, de Vannes et de Cholet.
03:18Il souffre de la dictature des actionnaires qui ont décidé de construire une usine
03:23il y a 2 ans en Pologne pour y produire en Pologne les pneus Michelin
03:27qui étaient fabriqués ici en France.
03:29Eh bien ce sont des délocalisations qui, aujourd'hui, tuent les emplois en France.
03:33C'est la concurrence libre et non faussée des traités européens.
03:37Notre agriculture, comme notre industrie, souffre de ces traités, de cette concurrence.
03:43Elle souffre aussi du coût de l'énergie.
03:45Elle souffre aussi du coût de la guerre, du coût du capital.
03:48Et c'est à tout cela qu'il faut s'attaquer.
03:50— Bon, Fabien Roussel, ça veut dire que la France se replie sur elle-même
03:52et fera face toute seule à la Chine et aux États-Unis de Donald Trump.
03:57— Pas du tout, parce qu'au contraire de cette concurrence libre et non faussée,
04:00nous pouvons mettre en place des coopérations dans lesquelles les peuples sont gagnants.
04:05Aujourd'hui, les peuples ne sont pas gagnants.
04:07Ils sont mis en opposition.
04:09Et tout cela, d'ailleurs, attise la haine plutôt que l'amitié entre les peuples.
04:14Et nous devons protéger.
04:16Nous devons protéger l'industrie, l'agriculture en Europe et en France.
04:21Aujourd'hui, nous ne protégeons pas.
04:23Nous ouvrons l'Europe à tout vent.
04:25Et c'est de cette manière que nos usines, nos agriculteurs sont en train de souffrir.
04:30Il nous faut du protectionnisme et donner les moyens à nos entreprises
04:38comme à nos agriculteurs de pouvoir investir ici.
04:41Ils ont une grande difficulté d'avoir accès à de l'argent, à l'argent des banques, à des taux...
04:47— Donc vous soutenez Mario Draghi et ses 800 milliards d'investissement, le fameux plan Draghi.
04:53— Oui, mais on veut aller beaucoup plus loin que ça.
04:55Nous, on veut que la Banque centrale européenne prête à des taux zéros, voire négatifs,
05:00aux entreprises, aux agriculteurs, pour pouvoir investir et relever les défis.
05:04— Dans plus d'Europe.
05:05— Plus d'argent à titre, plus d'argent à taux zéro, voire négatif, sur des critères sociaux et écologiques.
05:15— Bien. Fabien Roussel, les plans sociaux. Rapidement, malheureusement, il y a beaucoup de sujets.
05:20Vous voulez interdire les licenciements boursiers, c'est-à-dire ?
05:23— Ça veut dire que... Je peux vous en faire l'annonce aujourd'hui.
05:27C'est que le groupe communiste à l'Assemblée nationale, le groupe GDR,
05:31mon collègue Yannick Monnet en l'occurrence, est en train de mettre à jour le texte de loi
05:36visant à interdire les licenciements boursiers qu'André Chassaigne avait déjà présentés
05:40à l'Assemblée nationale il y a quelques années. Nous allons le réactualiser.
05:44Il déposera ce texte de loi dans les prochains jours à l'Assemblée nationale.
05:47Ce texte de loi prévoit d'interdire en France les licenciements de la part d'un groupe
05:52qui réalise des bénéfices, qui distribue des dividendes ou fait des rachats d'actions.
05:57Ce n'est plus acceptable qu'une entreprise, qu'un grand groupe qui fait 3 milliards d'euros de bénéfices,
06:03en distribue 1 milliard aux actionnaires, se permette en plus de rayer d'un trait des usines
06:10et supprimer près de 2 000 emplois. Ça nous donnerait les moyens à l'État, à un gouvernement,
06:15de refuser ces plans de licenciement et d'inviter le groupe à trouver les moyens
06:21de maintenir son entreprise dans notre pays.
06:23— Fabien Roussel, les grèves, est-ce que vous dites aux cheminots « Ne faites pas grève à Noël ».
06:29— D'abord, on ne parle pas de grève. Non, non, non, non, non. Arrêtez de faire peur aux auditeurs.
06:34— C'est pas faire peur. C'est à partir du 11 décembre, Fabien Roussel.
06:38— C'est pas le sujet. D'abord, le sujet...
06:39— Grève illimitée, préavis de grève sans limite. Vous le savez bien. À partir du 11 décembre.
06:44— D'abord, le préavis de grève, c'est pour le 21 ou 22 novembre. C'est là.
06:49— Il y a une première grève jeudi. Mais il y a un préavis déposé à partir du 11. Pardon, Fabien Roussel.
06:57— Écoutez ce qui se passe dans le pays, M. Bourdin. Les agriculteurs, ceux de l'aérien,
07:02ceux de l'industrie et notamment de l'industrie automobile, les cheminots,
07:09qui sont obligés de déposer un préavis de grève pour le mois de novembre
07:14parce que ce gouvernement casse l'entreprise.
07:17— Préavis de grève jeudi.
07:19— Ils se battent pour maintenir dans notre pays une entreprise nationale pour le transport des marchandises.
07:27À l'heure où la planète brûle, on continue à privatiser des entreprises publiques déterminantes
07:34pour développer le rail. Depuis qu'ils ont ouvert à la concurrence le fret en France,
07:39le transport des marchandises par le train est en train de diminuer, de fondre comme neige au soleil.
07:44Nous avons besoin, au contraire, d'une grande entreprise publique intégrée du transport des voyageurs
07:50et des marchandises pour prendre en charge...
07:54...marchandises...
07:56...dont...
07:58...ambition...
08:02...pour...
08:04...public, c'est ce que je disais tout à l'heure.
08:07— Bien. Mais alors je vous repose la question.
08:09— Et je soutiens les cheminots qui se battent pour défendre...
08:12— Est-ce que vous leur dites « Ne faites pas grève à Noël » ?
08:15— Je leur dis que je serai avec eux au mois de novembre pour défendre le fret.
08:19— Mais vous ne répondez pas.
08:20— Non, je demande à M. Farandou et à M. Barnier de maintenir une entreprise nationale,
08:26publique, de fret ferroviaire, et il n'y aura pas de grève à Noël.
08:29Et il n'y aura pas de grève à Noël. La balle est dans leur camp.
08:32C'est-à-dire comment ça vient se faire ?
08:34— Mais vous ne dites pas aux cheminots « Ne faites pas grève à Noël ». Pardon, mais non, mais...
08:37— C'est marrant, mais à chaque fois...
08:40— Moi, je vous pose une question.
08:41— À chaque fois, on remet toujours sur le dos des salariés qui défendent leur outil de travail les problèmes de grève,
08:50et notamment à Noël. Mais écoutez, je souhaite qu'il n'y ait pas de grève à Noël.
08:57Je souhaite qu'il n'y ait pas de grève à Noël.
08:59Et la responsabilité, elle est du côté du gouvernement, qui, lui, à chaque fois,
09:04casse les grandes entreprises publiques que l'on a, comme celle du fret ferroviaire.
09:09— Alors pour Noël, Jean-Luc Mélenchon prévoit la chute du gouvernement Barnier.
09:12Il a dit « mi-décembre ». Vous aussi, vous ferez tout pour le faire tomber ?
09:17— Moi, je ferai tout pour défendre le pouvoir d'achat des Français.
09:19— Mais vous ferez tout pour le faire tomber ou pas ?
09:21— Ça veut dire que le groupe GDR à l'Assemblée nationale regardera ce qu'il y a dans le budget.
09:26Aujourd'hui, entre nous, soit dit, ce qu'a fait le gouvernement avec la complicité du RN,
09:32c'est de s'opposer à toutes les mesures que nous avons défendues pour taxer le capital,
09:37les dividendes, le CAC 40, plutôt que les retraités, l'électricité, la santé.
09:45Et donc nous verrons bien ce qu'il y aura dans le budget.
09:47Mais si le gouvernement revient par un 49-3 avec un budget qui va taxer le pouvoir d'achat des Français,
09:53il faudra qu'il soit censuré et qu'il tombe.
09:55— En accord avec le RN. — Et qu'il tombe. Mais enfin, vous avez...
09:58— En accord avec le RN. — Mais il faudra que le RN vote cette motion de censure.
10:03— Vous appelez le RN à voter la motion de censure.
10:05— Ah, mais j'appelle le RN à mettre leurs discours en concordance, leurs actes en concordance avec leurs discours.
10:12Parce qu'ils font des grands discours sur le pouvoir d'achat des Français.
10:15Mais derrière, en commission à l'Assemblée nationale,
10:18ils ont voté avec le gouvernement et les macronistes contre les propositions que nous avons défendues, nous, la gauche.
10:25Alors le RN, il faut qu'ils se mettent en concordance.
10:29S'ils sont dans l'opposition, ils devront voter la censure.
10:31— J'imagine que les communistes se rendront à l'invitation de Michel Barnier,
10:34et qu'ils vont recevoir tous les groupes...
10:36— Oui, oui, oui. Cécile Kuckerman et André Chassaigne seront présents.
10:39— Bien. Je vais revenir sur Marine Le Pen.
10:41— Vous avez vu qu'ils veulent augmenter de 5% les médicaments, baisser de 5% les remboursements.
10:50— Sur les mutuelles qui prendront le relais, oui.
10:53— 5% sur les consultations médicales. Et quand c'est les mutuelles qui prennent le relais, c'est les mutuelles qui...
10:57— Là, c'est un décret. C'est même pas dans le budget.
10:59— Et ce sont les mutuelles qui augmentent.
11:01Vous imaginez la saignée que ça représente dans le pouvoir d'achat des Français.
11:05Et vous ajoutez à ça les loyers qui n'arrêtent pas d'augmenter,
11:07parce que les bailleurs sociaux ne savent plus comment pouvoir financer leurs travaux.
11:12À chaque fois, c'est 10, 15 € qui s'ajoutent, qui s'additionnent tous les mois.
11:16Les Français sont en train d'être saignés. Il faut y remettre fin.
11:19Et c'est pour ça que ce gouvernement, il faut le mettre dehors.
11:22— Un mot de politique. L'avenir de la gauche impose une rupture nette avec LFI.
11:26C'est ce que déclare Bernard Cazeneuve. Est-ce que vous êtes d'accord ?
11:29— Pff, ça, tambouille politicienne. Écoutez, moi, je...
11:33— C'est pas un tambouille. C'est clair, non, comme propos ?
11:36— Non, je vais pas rentrer là-dedans. Ce que je veux, c'est une politique.
11:39Je veux une politique de gauche. Je veux une politique de gauche dans ce gouvernement
11:44qui défendra le pouvoir d'achat des Français, qui augmentera les salaires,
11:47indexera les salaires sur l'inflation...
11:49— Donc l'avenir de la gauche n'impose pas une rupture nette avec LFI.
11:53— Et je demande à M. Cazeneuve... — Oui, qu'est-ce que vous lui demandez, M. Cazeneuve ?
11:58— ...de dire que s'il est nommé Premier ministre demain, qu'il abrogera la réforme des retraites.
12:02Qu'il dise... Avant de dire « je travaillerai pas avec tel ou tel », qu'il dise ce qu'il mettra en œuvre,
12:06qu'il soit clair sur la politique qu'il veut mettre en œuvre.
12:09Lui qui a été le Premier ministre de M. Hollande, qu'il dise clairement ce qu'il fera.
12:14Et de la même manière que je l'ai dit auparavant, nous jugerons sur les actes.
12:18— Eh bien, réquisitoire politique contre Marine Le Pen, mercredi dernier, de la part des procureurs ?
12:24— Non. C'est terrible ce que j'entends de la part de différents responsables politiques,
12:28et d'abord du Rassemblement national, qui remettent en cause une décision de justice.
12:33Enfin, quand j'écoute Marine Le Pen et M. Bardella sur la délinquance et sur la sécurité dans notre pays,
12:39ils veulent une justice ferme. Ils veulent la tolérance zéro, qu'ils se l'appliquent à eux-mêmes.
12:44Ils veulent des peines planchées pour les délinquants, avec des mesures immédiates.
12:49Et là, il y en a une qui est prévue dans la loi concernant les élus
12:52qui sont pris la main dans le pot de confiture avec l'inéligibilité, et ils la remettent en cause.
12:57C'est quand même incroyable de leur part.
12:59Et maintenant, il y a un troisième volet qui est l'exécution immédiate de l'inéligibilité.
13:05— L'exécution provisoire. — L'exécution provisoire.
13:08Mais quand même, c'est la loi qui prévoit ça, et ce sont les juges qui décident.
13:13Ce sont les juges. On remet en cause la parole des juges, maintenant ?
13:16On remet en cause la justice dans notre pays ? On remet en cause l'état de droit ?
13:20Mais c'est incroyable. Mais c'est une dictature qu'ils veulent mettre en place, ceux-là, s'ils sont au pouvoir demain.
13:25On remet en cause la justice.
13:27S'ils ne sont pas d'accord avec le fait qu'il existe des peines exécutoires comme celle-là,
13:33mais qu'ils changent la loi et qu'ils le disent.
13:36Et on verra qu'ils veulent changer la loi pour protéger les élus.
13:39Moi, je veux de la fermeté pour tous, quels qu'ils soient,
13:42et respecter une décision de justice, quels qu'elles soient.
13:46— Les États-Unis autorisent les Ukrainiens à utiliser les missiles long porté américains
13:52pour frapper des bases militaires en Russie.
13:54La France trouve que c'est une très très bonne idée.
13:58Nous avons aussi envoyé des missiles à l'Ukraine,
14:00des missiles Scalp qui peuvent frapper sur le sol russe.
14:04Est-ce que c'est une bonne mesure ?
14:08— C'est une très mauvaise mesure. Et je suis très inquiet.
14:12Ce que fait le président Biden, et ce qu'il a fait depuis plus de 2 ans maintenant,
14:162 ans et demi, dans ce conflit en Ukraine, est terrible.
14:22Et je le dis solennellement.
14:24Permettre à l'Ukraine d'utiliser ses missiles pour frapper la Russie,
14:28frapper des infrastructures militaires en Russie.
14:32— D'accord, oui. Mais c'est maintenir l'Ukraine dans la guerre,
14:35et c'est participer à la boucherie qui a lieu depuis presque 3 ans maintenant.
14:39— Mais qui maintient l'Ukraine dans la guerre ?
14:41— C'est prolonger la guerre. Je dis que depuis maintenant près de 3 ans,
14:45ceux qui pensent que l'Ukraine peut encore gagner la guerre,
14:49et qu'il faut toujours plus armer l'Ukraine, toujours plus livrer d'armes,
14:53se rendent responsables de la boucherie qui a lieu sur un front de 900...
14:57— Est-ce que l'Ukraine doit capituler ?
14:59— Moi, je vous pose une autre question. Est-ce que l'Ukraine peut gagner la guerre,
15:01M. Bourdin ? Est-ce que la solution sera militaire ?
15:03Est-ce que l'Ukraine peut gagner la guerre ?
15:05— Personne ne dira que la solution est militaire.
15:07— Mais vous... — Eh bien si.
15:08— Ceux qui livrent des armes...
15:09— Est-ce que Vladimir Poutine veut la paix ?
15:11— Mais moi, je veux... — Je vous pose la question.
15:14— Non, mais écoutez la proposition que viennent de faire le Brésil et les Chinois
15:19d'un dialogue direct entre le président Zelensky et le président Poutine
15:23pour trouver une solution de cesser le feu et une négociation pour aboutir à un traité de paix.
15:29Écoutez les voix de la paix qui s'expriment aujourd'hui.
15:31M. Biden a du sang sur les mains.
15:33Je dis que M. Biden a du sang sur les mains.
15:35D'abord ceux des Palestiniens qu'il a laissés massacrer en livrant des armes au gouvernement israélien
15:40et aujourd'hui en poursuivant, en accélérant la livraison d'armes à l'Ukraine.
15:44— Mais Fabien Roussel, Joe Biden a du sang sur les mains.
15:47Vladimir Poutine a du sang sur les mains.
15:49Vous êtes d'accord ?
15:50— Oui, bien sûr.
15:52— Il ne s'agit pas d'exonérer M. Poutine.
15:55— Comment répondre aux missiles envoyés par les Russes sur les villes ukrainiennes
16:00pour priver l'Ukraine d'électricité à l'approche de l'hiver ?
16:04Comment répondre aux missiles envoyés sur Odessa et sur le centre historique de cette ville ?
16:10Comment répondre aux Russes qui font venir des Nord-Vietnamiens pour combattre les Ukrainiens ?
16:17— Des Nord-Vietnamiens, des Nord-Coréens.
16:19— Des Nord-Coréens, pardon.
16:20— Laissez les Vietnamiens tranquilles.
16:21— Oui, oui, pardon. Des Nord-Coréens.
16:23— Comment répondre ?
16:25— En faisant cesser les armes, en ouvrant des négociations,
16:28en forçant M. Zelensky à accepter les négociations.
16:31— Mais...
16:32— Lui-même, dans son pays, lui-même dans son pays...
16:34— Mais comment forcer M. Poutine à accepter des négociations ?
16:37— Le maire de Kiev lui-même dit « stop » à la guerre.
16:40Des jeunes Ukrainiens sont enrôlés de force pour aller au front.
16:43Nous avons vécu une boucherie en France avec la guerre 14-18, 10 millions de morts.
16:49C'était la première guerre mondiale.
16:51Et aujourd'hui, nous sommes en train d'aller vers un conflit, vers 3 ans de conflit en Europe,
16:56sur un front, sur une tranchée de 900 km, avec 1 million de victimes.
17:00Combien de temps...
17:01— Millième jour de guerre aujourd'hui.
17:02— Combien de temps allons-nous alimenter cette guerre meurtrière sur notre sol ?
17:07— Alors est-ce que...
17:08— Vous imaginez les souffrances aussi pour les peuples européens, pour le peuple français ?
17:12Justement le coût de la guerre, sur le coût de l'énergie pour nos agriculteurs.
17:16— C'est très beau de vouloir la paix. C'est très beau de vouloir que les armes se taisent.
17:19Mais la guerre est là.
17:20Comment trouver la paix ?
17:22— Mais avec l'abandon...
17:24— Je suis concret.
17:25Avec l'abandon des terres ukrainiennes occupées par les Russes ?
17:28— Ça, ça fait l'objet de négociations.
17:31Mais comment fait-on arrêter les armes en arrêtant de livrer des armes ?
17:36— Négocier avec qui ?
17:37— Déjà.
17:38— Négocier avec qui ?
17:39— Les bases de la négociation sont sur la table. Déjà, ils discutent entre eux.
17:43Ça finira par des négociations.
17:45La neutralité de l'Ukraine.
17:47Refuser que l'Ukraine entre dans l'OTAN.
17:50Préserver l'intégrité territoriale avec une force d'interposition.
17:54— Avec un nouveau pouvoir à Kiev.
17:57— Quand même, il faudra...
17:58— Avec un nouveau pouvoir à Kiev et des terres envahies par les Russes et abandonnées aux Russes.
18:03— On est d'accord, M. Bourdin.
18:05Vous voulez faire la guerre.
18:07— Non, je veux pas faire la guerre.
18:09— Je vous dis comment trouver la paix.
18:11— Eh bien je vous le dis. Aujourd'hui, il y a des...
18:13— En demandant aux Ukrainiens de baisser les armes.
18:15— Il y a des pays, et notamment les pays du sud global, les BRICS,
18:19qui demandent à ce qu'il y ait des négociations rapidement ouvertes.
18:23Nous demandons à cesser la livraison d'armes,
18:27à faire en sorte que M. Zelensky décide à ouvrir des négociations
18:34au lieu de s'enfoncer dans la guerre et à perpétuer cette boucherie
18:37qui fait du mal au peuple ukrainien, qui fait du mal au peuple russe,
18:40qui fait du mal à tous les peuples d'Europe.
18:42Et j'accuse M. Biden d'alimenter une guerre par procuration
18:45et de mettre ici en Europe, de provoquer une grande guerre en Europe
18:50qui ne le concernera pas lui.
18:53Et c'est pour ça qu'il prend une lourde responsabilité
18:56avant de passer le pouvoir à vous, M. Trump.
18:58— Vous espérez que Donald Trump arrive à résoudre la question ?
19:01Vous le pensez, même ?
19:03— J'espère surtout, avant que Donald Trump arrive au pouvoir,
19:06que les pays d'Europe prendront leur responsabilité.
19:09M. Scholz l'a fait en appelant M. Poutine.
19:12Et M. Macron, comme d'autres chefs d'État, ferait bien de faire pareil,
19:16de peser de tout leur poids pour qu'il y ait enfin des négociations
19:19et arrêter cette boucherie.
19:20— Alors, j'ai une dernière question, une actualité dont on a peu parlé.
19:23Le troisième sous-marin nucléaire d'attaque, le Barracuda,
19:26a été livré à la marine nationale.
19:28Je ne sais pas si vous avez vu cela.
19:30La France doit-elle renforcer son arsenal nucléaire et sa défense ?
19:34— La France doit investir dans ses moyens militaires,
19:39parce que j'étais à la commission de défense de l'Assemblée nationale,
19:42donc j'ai suivi ses budgets.
19:44Donc je vous répondrai rapidement.
19:46Notre armée a été sous-alimentée,
19:50et elle a besoin d'être modernisée, renforcée,
19:54notamment pour nos territoires d'outre-mer, notre surface maritime,
19:59notre propre défense.
20:01Mais je trouve que c'est une erreur d'investir dans un deuxième porte-avions...
20:07— Troisième sous-marin, là, et un deuxième porte-avions nucléaire.
20:10— Ce sont des dépenses qui ne sont pas utiles,
20:13parce que ça, c'est pour financer une armée de projection,
20:17une armée de projection capable d'aller faire la guerre en Asie pacifique.
20:21— Et capable de nous défendre, aussi.
20:23— Oui, mais justement, une armée de défense,
20:25c'est pas une armée de projection.
20:27Donner des moyens à notre armée pour défendre la nation, oui.
20:30Donner des moyens à notre armée pour demain faire la guerre
20:34que les États-Unis auront décidé,
20:36que M. Trump aura décidé là-bas en Chine, non.
20:39— Bien. Merci à vous.
20:41Merci d'être venu nous voir, Fabien Roussel, il est 8 h 58.
20:44Patrick Roger, après les informations.

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