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Deux hommes étaient toujours en garde à vue ce jeudi 20 février, suspectés de "viols aggravés, agressions sexuelles aggravées et/ou violences aggravées" au sein de l'établissement catholique Notre-Dame-de-Bétharram entre 1957 et 2004. L'enquête sur les faits de violences commis dans le collège-lycée a débuté il y a plus d'un an.

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Transcription
00:00Ma réaction, si vous voulez, c'est ni plus ni moins ce qu'on entend habituellement, malheureusement.
00:04Et je pense qu'il faut absolument qu'il y ait en France un vrai sursaut là-dessus.
00:08On manque de volonté politique cruelle.
00:10Et je pense que c'est ça que ça dit, en fait, ni plus ni moins.
00:12On voit que la réaction, à mon sens, du Premier ministre n'est pas à la hauteur, en réalité.
00:16C'est-à-dire que la question, ce n'est pas uniquement d'être dans la défense de sa propre notoriété, de son image, etc.
00:21Mais c'est d'être à la hauteur de ce qui se passe aujourd'hui, à savoir d'être du côté des victimes,
00:24de proposer des choses, d'être du côté de ses enfants.
00:26Vous savez, moi, ce qui m'inquiète le plus aujourd'hui, c'est que Bétharame reste ouverte.
00:30En me disant, on ne sait pas du tout ce qui se passe là-dedans.
00:32Finalement, on attend, a priori, une inspection le 17 mars prochain.
00:36Par contre, c'est-à-dire qu'on laisse des enfants possiblement en situation de danger.
00:39J'attire juste votre attention, effectivement, sur les trois gardés à vue.
00:42Il y en a un qui s'appelle Henri Lamas, qui était donc un prêtre pédocriminel,
00:47condamné non pas par la justice française, parce que, vous savez, grâce à Dieu,
00:50il a fait son prescrit, c'est un peu ce qui se passe en France.
00:52Par contre, la justice, le tribunal canonique, l'a bien condamné comme prêtre pédocriminel
00:56et a reconnu notamment Jean-Marie Delbos comme victime.
00:59Et cet homme-là, qui ne devait plus être à Bétharame, qui ne devait plus donner la messe,
01:03était donc à Bétharame et donnait la messe tous les jours.
01:05Voilà, ça se passe en 2025.
01:06Et moi, c'est ce qui m'interpelle aussi.
01:08Et vous voyez, les faits anciens, je les entends, les langues soudéliques, c'est très bien.
01:11Sauf qu'aujourd'hui, on est dans le présent.
01:13Et dans le présent, je pense que la volonté politique évidente serait de fermer Bétharame,
01:18qui semble quand même évident, sinon on va se dire « ah bah tiens, on ne comprend pas,
01:21il y a encore eu des enfants qui ont été victimes, etc. », on ne sait pas trop.
01:23Il faut fermer Bétharame, vous dites, Arnaud Guellet.
01:26Est-ce que vous avez entendu la proposition d'Elisabeth Borne ce matin sur notre antenne ?
01:2940% d'établissements privés sous contrat seront contrôlés dans les 24 mois.
01:34Ce n'est pas une proposition d'ailleurs, ça sera mis en place.
01:36Attendez. Oui, j'entends parfaitement.
01:38Après, sincèrement, il faut être lucide.
01:40Aujourd'hui, vous avez un massacre de masse sur Bétharame.
01:44Vous avez 130 victimes.
01:45Est-ce qu'on ne peut pas dire dans ce pays, pour un tout petit peu, un soupçon de dignité pour les victimes,
01:50qu'on ferme ce type d'établissement, mais nauséabond, horrible, etc., qui a fait des choses ?
01:54Et puis à la limite, même, vu ce qu'on propose à Mouve Enfant,
01:56faisons-en dans ces cas-là un mémorial de lutte contre les violences faites aux enfants sur le département.
02:00Et croyez-moi, à Mouve Enfant, on en débusque plein des lieux comme ça sur tous les territoires.
02:05Je pourrais donner un exemple.
02:06On a le village d'enfants de Riomont, qui est dans le nord, pas loin d'Arras.
02:09On en a d'autres, etc.
02:10On peut se dire que des lieux comme ça, on n'en veut que plus.
02:15Il faut peut-être envoyer un message clair, net, précis,
02:17et qu'on fasse aussi un vœu d'une forme de réparation collective.
02:20Parce que dans cette histoire, finalement, tout le monde savait qu'à Bétharame, on dressait des enfants.
02:26Et quand on dresse les enfants, c'est un peu comme moi.
02:28Si vous les voyez, moi, j'ai été, vous l'avez dit, victime.
02:30Mais à la base, j'ai un père qui est extrêmement violent, etc.
02:32J'ai été donc la proie, en fait, de pédocriminels.
02:34Ben oui, parce qu'il y a un continuum de violence.
02:36Il n'y a pas besoin d'attendre 2025 pour le savoir, le rapport de la CIVIS.
02:39Ça fait longtemps, en fait, que les personnes en parlent.
02:40Nous ne sommes pas capables de protéger les enfants.

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