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Avec Claude Chollet, président de l'Observatoire du journalisme

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##CA_BALANCE-2025-02-19##

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News
Transcription
00:00Je n'aime pas la blanquette de veau, je n'aime pas la blanquette de veau.
00:05Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:09Savez-vous qui avait dit je vous souhaite de devenir un jour naliste ?
00:14Boris Vian, un jour naliste avec une belle petite virgule.
00:18Alors nous sommes tous, c'est le métier que nous faisons ici,
00:22que ce soit des écrivains, des journalistes, des intellectuels, tout le monde passe.
00:26C'est ce qu'on appelle l'immense ministère de la parole et de la transmission
00:30qui est très important évidemment.
00:32On ne va pas revenir sur le quatrième pouvoir mais où en est ce narratif ?
00:37Qu'est-ce qui se passe actuellement avec depuis quelques années
00:41je dirais le discours dominant que ce soit sur le Covid,
00:46que ce soit sur le climat, que ce soit sur la guerre Russie-Ukraine ou autre
00:50et comment c'est vécu ?
00:52On va en parler avec Claude Chollet tout de suite.
00:55Sud Radio André Bercoff
00:59Bercoff dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
01:02La lumière revient déjà et le film est terminé
01:08Je réveille mon voisin, il dort comme un nouveau-né
01:14Je relève mon strapon terre
01:17La dernière séance évidemment, Eddy Mitchell, chanson culte, la dernière séance.
01:22En ce moment, effectivement, il y a des dernières séances qui s'accumulent
01:27en tout cas qui s'annoncent, que ce soit C8, que ce soit Énergie,
01:31C8, les stations de télé, notamment un certain Cyril Hanouna
01:35et puis Énergie qui vont être remplacées, etc.
01:38On leur a retiré la TNT, il y a eu RT, il y a eu d'autres
01:44et plus généralement, ce qui est frappant Claude Chollet quand même
01:50c'est que même si la décision du Conseil d'État à l'heure où on nous parle
01:55n'est pas annoncée, n'est pas actée, tout se passe comme si on va encore supprimer
02:02un certain nombre de canaux.
02:04Mais au-delà de ça Claude Chollet, vous êtes Président de l'Observatoire du Journalisme
02:08et moi ce qui me frappe, et je ne suis pas le seul,
02:12beaucoup, beaucoup de lecteurs de Sud Radio nous appellent, nous parlent de cela
02:16et toutes les rencontres que je fais à travers la France, vraiment c'est ça.
02:20Comment ça se fait que les gens ont l'impression, tout se passe comme si
02:24il y a un discours dominant, que ce soit sur un certain nombre d'actualités
02:29qui nous occupent, du Covid à l'Ukraine en passant par le climat
02:33et tout le reste et l'économie.
02:35Comment ça se fait qu'on a l'impression qu'il y a, et vous le savez,
02:39et pas seulement en France, un peu partout, de ce qu'on appelle les médias
02:43mainstream, les médias dominants,
02:47ce rencontre, on le voit très bien, il y a les chiffres aussi, de moins en moins
02:51l'approbation et la confiance d'un certain public, et c'est remplacé
02:55je ne dirais pas remplacé, mais en tout cas, par les réseaux sociaux
02:59qui eux aussi charrient leur lot de fake news
03:03et de vraies informations, comme la presse mainstream d'ailleurs,
03:07il faut bien le dire, c'est pas noir et blanc. Comment vous expliquez cela ?
03:11Qu'un discours dominant existe,
03:15les auditeurs, les téléspectateurs, les lecteurs, ils le constatent
03:19tous les jours, sur les sujets que vous avez évoqués,
03:23que ce soit l'Ukraine, que ce soit le Covid, que ce soit l'insécurité
03:27en France. La vraie question qu'on peut se poser, c'est pourquoi ?
03:31Il y a des esprits simplistes qui diront, il y a un chef d'orchestre
03:35clandestin, les gnomes de Zurich ou d'ailleurs
03:39vous pouvez changer la géographie si vous le souhaitez,
03:43qui sont réunis dans une pièce obscure, et sont les maîtres du monde
03:47et ils envoient des messages, et les journalistes du monde dominant
03:51y obéissent. Je n'y crois pas du tout, c'est pas du tout comme ça.
03:55Et ça c'est une théorie du complot encore.
03:59Mais je pense que c'est pire, car il n'est pas nécessaire qu'il y ait un ordre.
04:03Ca se fait de manière spontanée. Alors le sociologue de gauche
04:07Pierre Bourdieu a inventé un concept qui me paraît intéressant qui est celui
04:11de l'habitus. L'habitus c'est l'habitude. Alors qu'est-ce que c'est que l'habitus ?
04:15Ce sont les règles non-écrites, je dis bien non-écrites, que vous devez suivre
04:19pour être conformes dans un milieu social donné.
04:23Et il y a, je dirais, un habitus du monde journalistique
04:27non pas la totalité, la majorité
04:31que j'appellerais libéral-libertaire. Alors plus ou moins libéral, plus ou moins libertaire
04:35suivant les journaux. Alors il sera très libéral
04:39à l'opinion, très libertaire à la libération, mais il sera tout aussi libertaire à l'opinion
04:43qu'à la libération, ce qui peut paraître un peu
04:47étrange. Et je crois que l'origine du phénomène
04:51ce sont les journalistes eux-mêmes, la formation des journalistes
04:55le fait qu'ils ont suivi les mêmes écoles, qu'ils se
04:59fréquentent entre eux, qu'ils ont les mêmes lectures, qu'ils regardent les mêmes
05:03films. Et il y a une espèce de réflexe, de réflexe
05:07pavlovien qui se produit de manière tout à fait
05:11spontanée. Et si on les interroge, si on va leur dire par exemple
05:15tout le monde ne pense pas comme vous, ils répondent mais si, tout le monde pense comme moi.
05:19Et pourquoi font-ils cette réponse ? Parce qu'ils vivent dans un monde clos. Et ils vivent
05:23entre eux. C'est le règne de l'entre-soi.
05:27Vous voulez dire que la plupart des journalistes, encore une fois pas tous,
05:31ils font très bien leur métier, heureusement. Et on le sait. Et il faut leur rendre hommage.
05:35Vous dites qu'en fait, ils se fréquentent entre eux et
05:39ils sont un peu comme... Vous savez, on reproche beaucoup aux élites politiques
05:43et autres d'être éloignés du public, tout ça.
05:47Mais vous pensez que les journalistes quand même, ils sortent, ils vont, ils viennent
05:51et ils ne se voient qu'entre eux dans les mêmes lieux, dans les mêmes endroits.
05:55C'est des intelligrates, c'est quoi ?
05:57Mais si c'est vrai à 80%, ça provoque quand même
06:01un phénomène d'endogamie que vous allez retrouver dans les écoles de journalisme
06:05et que vous allez retrouver dans les rédactions. Prenons
06:09un journaliste qu'on va appeler conservateur ou populiste
06:13l'adjectif que vous voudrez qui est dans une
06:17rédaction. S'il manifeste son opinion d'une manière ou d'une autre
06:21c'est pas le rédacteur en chef qui va venir le voir. Et c'est sûrement pas
06:25le propriétaire du journal ou de la radio ou de la télévision. C'est son voisin d'ordinateur
06:29qui va lui dire, Pierre, André ou Juliette
06:33est-ce que tu te rends compte de ce que tu dis ? Mais tu n'es pas
06:37avec nous. Je pourrais vous donner des exemples, des exemples vécus.
06:41– Justement, peut-être. Son collègue de bureau, son collègue
06:45de plateau d'ordinateur va lui dire attention, tu dérives.
06:49– Il va lui dire attention, tu ne suis pas les règles du jeu.
06:53Tu n'es pas, entre guillemets, avec nous. Et pourquoi va-t-il le faire ?
06:57Peut-être déjà pour se protéger lui-même. Car s'il dénonce son camarade
07:01lui, il est conforme à l'habitus. Et ça veut dire qu'il sera bien vu
07:05par le groupe et il ne risque pas d'être exclu.
07:09C'est les totems et tabous de Freud, c'est en 1913.
07:13– Vous voulez dire que c'est une espèce de conformisme intégré, l'intégralation d'une conformité
07:17il faut être dans la norme sinon ça ne va pas aller.
07:21– Sinon, parce que vous risquez de ne pas avoir de promotion
07:25peut-être que vous risquez tout simplement si vous êtes en CDD de ne pas être conduit
07:29et si vous avez la chance d'être en CDI, à ce moment-là on ne vous parle plus
07:33à la cantine, on ne vous sert plus la main dans les couloirs.
07:35– Vous avez des exemples vécus de cela ?
07:39– Oui, j'ai des exemples tout à fait vécus. Vous en voulez un ?
07:43– Oui, allez-y. – C'est une jeune journaliste
07:47de 5 ou 6 ans qui écrivait pour l'OGIM.
07:51Elle fait une très bonne école de journalisme
07:55et ensuite elle part en Ouest-France.
07:59La PQR c'est intéressant pour se faire une expérience.
08:03Conférence de rédaction, il se trouve sa reine, il y a un fait divers
08:07un afghan, on ne sait pas s'il a des papiers ou pas, la question n'est pas là
08:11qui agresse une vieille dame, il ne la tue pas mais enfin il la malmène.
08:15Elle est à l'hôpital, on en parle en conférence de rédaction.
08:19Bon, très bien, qu'est-ce qu'on fait ? Et à ce moment-là un journaliste dit
08:23mais attention, attention, est-ce qu'on ne risque pas de favoriser Marine Le Pen ?
08:27Un journaliste, pas le rédacteur en chef. – Est-ce qu'on ne fait pas le jeu de ?
08:31– Toute la rédaction dit, mais oui, tu as entièrement raison, alors qu'est-ce qu'on va faire ?
08:35D'abord on va le mettre en page 8 en petit caractère et puis pour s'amuser
08:39on va changer le prénom, on va mettre Vladimir, c'est rigolo Vladimir, ça fait un clin d'œil.
08:43Et elle, jeune journaliste, fraîche et moulu de son école, un peu enthousiaste, peut-être un peu naïve,
08:49dit enfin il y a la charte de Munich, nous devons respecter le réel, on ne peut pas faire des choses comme ça.
08:55Silence de mort. Un journaliste vient la voir à la sortie en lui disant
09:01mais est-ce que tu te rends compte de ce que tu as dit ? Mais est-ce que tu es avec nous ou est-ce que tu es contre nous ?
09:07– Fait très attention, alors elle a fait très attention, elle s'est eue, et depuis elle a quitté Ouest de France.
09:13– C'est très parlant, c'est très très parlant, effectivement Claude Chollet,
09:17il y a un vrai problème avec ça, ce que vous dites, et je crois que c'est peut-être la chose la plus importante,
09:22parce que la plupart du temps, vous savez, on dit oui, il y a les huit oligarques
09:26qui tiennent toute la presse, la radio et la télévision, et donc effectivement c'est enfermé.
09:30Mais il n'y a pas que ça, il y a effectivement, je dirais, la servitude volontaire, est-ce qu'on peut dire ça ?
09:36– Oui c'est ça, c'est la voix ici, c'est une prégnance, une prégnance générale,
09:40quelque chose qui s'incruste, c'est votre seconde peau, et si vous l'arrachez, vous devenez fragile.
09:46– Et je crois que c'est quelque chose de très grave.
09:48Alors je vais vous dire, là on va continuer cette conversation,
09:53pas aujourd'hui parce que je voudrais parler d'un livre que je viens de recevoir,
09:57« Formatage continu, tour de France des 14 principales écoles de journalisme »
10:03et vous avez préfacé, Claude Chollet, ce livre qui est paré à la Nouvelle Librairie,
10:07qui est très intéressant.
10:09Alors très très vite, dans quelques jours, dans une ou deux semaines, vous reviendrez,
10:14on parlera de cela et on parlera de quelque chose qui intéresse tout le monde
10:18parce que les 65 millions de Français écoutent la radio, la télévision, lisent les journaux,
10:24il faut savoir comment et de quelle façon ils sont informés.
10:27Merci Claude Chollet.

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