• avant-hier
«Les Etats-Unis soufflent le chaud et le froid» depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, estime Claude Moniquet, sur CNEWS, mercredi 19 février. Russes et Américains se sont entendus mardi à Ryad pour établir un «mécanisme de consultation» afin de régler leurs contentieux et vont nommer des négociateurs pour le règlement de la guerre en Ukraine.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Effectivement, il y a un sérieux risque.
00:02En fait, les États-Unis soufflent le chaud et le froid.
00:05On a eu la semaine dernière J. Devance, le vice-président à Munich,
00:09qui a sérieusement remonté les bretelles à ses partenaires européens,
00:15en expliquant à la fois qu'il fallait rétablir un peu la démocratie
00:20qui semble absente en Europe,
00:21parce qu'on n'écoute pas les partis nationalistes ou populistes,
00:24mais également que les Européens devaient prendre leur sort en main
00:28et s'occuper un peu mieux de leur défense.
00:30Et puis, à l'arrivée des protagonistes de la réunion d'hier à Riyad,
00:37on a assisté d'une part à une déclaration du général Kellogg,
00:43qui est le délégué particulier spécial de Donald Trump pour l'Ukraine,
00:49qui déclarait qu'il n'était pas raisonnable
00:51que tout le monde soit assis à la table des négociations.
00:55Tout le monde, c'est à l'Europe, bien entendu, qu'il faisait allusion.
00:59Et Sergei Lavrov, manifestement, s'est réjoui de cette déclaration,
01:02puisque lui-même a dit « je ne vois pas très bien
01:05ce qu'ils ont à faire à la table des négociations ».
01:07Ils, ce sont de nouveau les Européens.
01:10Donc, on voit que ce qui se passe dans cette rencontre
01:12qui est inédite depuis des années,
01:14rencontre très importante entre Américains et Russes,
01:18c'est qu'il y a effectivement peut-être une volonté,
01:20malgré ce que dit Donald Trump sur le fait que les troupes européennes
01:24ont toutes leurs places en Ukraine pour garantir la paix quand elle sera signée,
01:28qu'il y a une volonté d'écarter l'Europe.
01:30Et ça se joue également parce que l'Europe, manifestement, n'arrive pas à exister.
01:34L'Europe a prouvé à Paris lundi qu'elle était, comme on le dit parfois, un impolitique.
01:40Parce qu'après des discours très véléitaires qui ont duré pendant des années,
01:44quand il s'est agi de décider d'envoyer les troupes au sol en Ukraine,
01:52il n'y avait plus personne.
01:53Les Anglais ont dit « ah oui, on y réfléchit »,
01:56mais les Italiens, les Polonais et les Allemands, au poids lourd de l'Europe,
01:59ont dit « oui, mais non, c'est très prematuré de discuter de tout ça,
02:02c'est très déplacé, on ne va pas en parler ».
02:05Et même le président Macron, qui il y a quelques mois encore,
02:09agitait cette idée d'envoyer des troupes en Ukraine,
02:11s'est montré extrêmement évasif sur le sujet.
02:14Donc, s'il veut exister, s'il veut avoir une place à la table de négociation,
02:19l'Europe doit peut-être commencer par s'unir,
02:21par parler d'une voie et par prendre des décisions.

Recommandations