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Interrogé à l'Assemblée sur l'affaire Bétharram, le Premier ministre affirme n'être "jamais" intervenu, "ni de près ni de loin" et assure en outre que "d'autres savaient" dans le gouvernement de l'époque.

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Transcription
00:00On passe à votre choix, Christophe Barbier, ce soir, on va revenir sur ce qui s'est passé cet après-midi à l'Assemblée.
00:05On a beaucoup parlé de l'affaire Bétharame, cette institution catholique où une centaine de plaintes d'anciens élèves ont été déposées,
00:10et qui vit cette institution, avec une interrogation sur le rôle qu'a pu jouer François Bayrou.
00:15Bayrou dit qu'il n'était au courant de rien. Cette institution est proche de Depeau, lui, qui a été ministre de l'Éducation nationale.
00:21Cet après-midi, il a aussi chargé la gauche.
00:24Oui, tout à fait. L'affaire Bétharame continue, mais elle change de nature. Et je vais vous faire faire d'abord un détour par la Chine.
00:29Il y a 2 500 ans, Sun Tzu, stratège fameux, qui dit que pour gagner la guerre, le mieux est d'attaquer les plans de l'ennemi, puis ses alliances, puis ses troupes.
00:39C'est exactement ce qu'ont fait François et Bayrou. Le plan de l'ennemi, le plan de l'éffi, c'est de dire que Bayrou savait.
00:45Manuel Bompard a même dit qu'il a manifestement couvert des faits. Ça, c'est le plan. Il l'attaque. Il dit « je ne savais pas ».
00:51Et puis il y a les alliances. Olivier Faure s'est allié avec l'éffi en disant « oui, il faudrait une démission du Premier ministre ».
00:57Bayrou a donc cet après-midi décidé de casser l'alliance en faisant du PS une cible et non plus un attaquant. Et donc il s'en est pris aux troupes du PS.
01:05Il a cité des noms en expliquant que ceux-là, à l'époque, au milieu des années 90, ils savaient. On l'écoute à l'Assemblée.
01:14Si je ne savais pas, d'autres savaient. Parce que j'affirme devant vous – et vous le vérifierez – que le procureur général, lui,
01:24a tenu informer la chancellerie sur ces affaires à 4 reprises dans l'année 1998. Quel était le gouvernement à cette époque ?
01:36C'est le gouvernement socialiste de 1997 à 2002. Le ministre de la Justice est Élisabeth Guigou.
01:49J'affirme en tout cas que quand j'étais au gouvernement, il ne pouvait pas y avoir un signalement aussi important sans que le ministre de l'Éducation nationale
01:59ne soit averti. Qui était le ministre de l'Éducation nationale ? C'était Claude Allègre. Qui était la ministre chargée de l'enseignement scolaire ?
02:08C'était Ségolène Royal.
02:10Alors Ségolène Royal a riposté tout de suite. Dans un premier tweet, elle dit qu'elle est choquée. Et elle rappelle une circulaire d'août 1997.
02:17Rappelez-vous, alors, on était en plein contexte de l'affaire Dutroux en Belgique. Circulaire très riche, très étayée, où elle parle notamment
02:23des établissements sous contrat où les enseignants ne sont pas des fonctionnaires. Circulaire co-signé par Claude Allègre, son ministre de tutelle.
02:30Les tweets, on le voit, sont très vigoureux. La preuve, elle confirme ensuite qu'elle portera plainte. Élisabeth Guigou, Guillaume nous l'a expliqué tout à l'heure,
02:38elle avait été prévenue le 15 juin 1998 par le procureur de Pau qu'il y avait une affaire de viol grave et qu'il fallait en informer la chancellerie.
02:46Oui, mais 12 jours avant, le 3 juin 1998, Élisabeth Guigou fait passer en Conseil des ministres une réforme du code de procédure pénale où elle explique ceci,
02:56qu'il y a eu des interventions dans des affaires pénales passées, que ça ne doit plus être le cas. Et avec Élisabeth Guigou, désormais, il n'y aura plus d'instructions de la chancellerie
03:06dans des dossiers individuels. Il n'y aura plus que des consignes de politique générale. Elle savait, mais elle dit qu'il ne faut plus agir. Ça peut expliquer qu'il n'y ait pas eu
03:15grand-chose comme intervention. Et puis, la question maintenant, c'est de savoir si la place Vendôme a prévenu, non pas pour faire pression sur la justice,
03:21mais a prévenu le ministère de l'Éducation nationale. Pour l'instant, on ne le sait pas et Claude Allègre, décédé, n'est plus là pour le dire.
03:27Contre-attaqué sur le plan politique, comme il était attaqué lui-même sur le plan politique, c'est la bonne vieille technique de l'arroseur arrosé. C'est une vieille pratique en politique.
03:37Remontons en 1992. L'affaire Urba, une officine de financement du Parti Socialiste, qui crée une crise terrible à gauche. En janvier 1992, le PS a été perquisitionné par le juge Van Rynbeek.
03:48Pierre Bérégovoy, nommé Premier ministre, fait sa déclaration de politique générale. Et lui aussi, comme Bayrou aujourd'hui, il contre-attaque sur le plan politique en disant
03:58il savait. Pierre Bérégovoy.
04:00Comme je suis un Premier ministre nouveau, mais un homme politique précautionneux, j'ai ici une liste de personnalités dont je pourrais éventuellement vous parler.
04:19Tollé. Mais bien sûr, il aura une petite période de tranquillité. Face à Pierre Bérégovoy dans les travées est assis le député de la deuxième circonscription des Pyrénées-Atlantiques.
04:29Il s'appelle François Bayrou.

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