À l’appel du Syndicat des travailleurs et des travailleuses des jeux vidéos (STJV), l’ensemble des salariés du secteur du jeu vidéo à Montpellier a fait grève et s’est rassemblé devant les locaux d’Ubisoft à Castelnau-le-Lez le 13 février au matin. Ils demandent l’annulation des licenciements, plus de transparence et de meilleures conditions de travail.
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00:00Ok Montpellier, est-ce que vous êtes là ?
00:02Oui !
00:04Ok merci et bravo d'être venus aussi nombreux et nombreux pour la première grève générale du jeu vidéo !
00:11C'est une première parce que c'est la première grève générale du jeu vidéo.
00:14C'est toute l'industrie qui est réunie aujourd'hui partout en France.
00:18Donc ici à Montpellier, on a des représentants et représentantes de plein de petites et moyennes entreprises en plus d'Ubisoft sur ce piquet.
00:23Et pourquoi ? Pourquoi ce piquet de grève ?
00:26Pour porter quatre grandes revendications.
00:29La première, c'est qu'on est dans un climat aujourd'hui, ce qu'on appelle une crise économique du secteur, en réalité c'est une crise sociale.
00:35L'industrie du jeu vidéo, elle est toujours en croissance et pourtant elle licencie.
00:3914 000 licenciements l'année dernière dans le monde.
00:43Ce qui se passe, c'est qu'en fait ils ont surinvesti et ils ont mal géré leur argent.
00:47Donc nous ce qu'on demande, c'est la fin des licenciements, le maintien des emplois et la responsabilisation des patrons, de nos patronnes.
00:58C'est à eux d'assumer leur mauvaise décision et pas aux salariés d'en payer le coup.
01:03Donc ça c'est la plus grosse revendication. Et au niveau d'Ubisoft, quelles sont vos revendications ?
01:07Parce que ça fait déjà plusieurs mois que vous avez commencé les grèves.
01:09En fait là, sur ce rassemblement, les revendications d'Ubisoft, c'est les revendications de tous les salariés du secteur.
01:16Donc il n'y a pas de différence.
01:18Donc sur les autres revendications qu'on a, la première c'est qu'on veut de la transparence en entreprise.
01:23C'est vrai pour Ubisoft, c'est vrai pour toutes les entreprises de jeux vidéo.
01:26On ne sait pas demain de quoi l'avenir sera fait.
01:28On ne sait pas là, avec toutes les infos qui tombent sur Ubi, si on va être vendu à la découpe, s'il va y avoir des licenciements ou si ça va bien se passer.
01:35On a besoin de transparence sur la santé économique et financière du groupe.
01:38Et c'est vrai dans les plus petites structures, dans les TPE, qui parfois déposent le bilan du jour au lendemain.
01:43Ce n'est pas possible pour les travailleuses et travailleurs, qui sont précarisés et qui vivent dans l'angoisse par rapport à ça.
01:48La troisième revendication, c'est sur la démocratie en entreprise.
01:51L'entreprise, en 2025, ça ne peut pas être, ad vitam, la dictature.
01:55Aujourd'hui, les situations dans lesquelles on est, c'est le fait de mauvaises décisions.
02:00Ça n'est pas possible.
02:01Ça n'est pas possible de continuer comme ça.
02:03Il faut inclure les salariés dans les prises de décision.
02:05Il y a plein de choses, de problèmes, d'erreurs d'Ubisoft qui auraient pu être évitées si on avait écouté les salariés.
02:10Ça vaut pour des jeux qui sont sortis dans de mauvaises conditions, pour des temps de production, pour l'organisation des productions.
02:14Et ça c'est vrai ailleurs.
02:16Il y a aussi une quatrième revendication qui est vitale par rapport à tout ça.
02:18C'est que cette précarité sur les emplois, cette peur derrière l'avenir de leurs entreprises,
02:25cette absence d'écoute, cette absence de possibilité de participer concrètement et d'être traité comme des larbins des exécutants,
02:31tout ça, ça crée des risques psychosociaux et beaucoup de souffrance au travail.
02:35Ça détériore les conditions de travail physique et mentale des salariés.
02:38Donc ça c'est notre quatrième revendication, ce sont les conditions de travail.
02:41C'est vital.