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00:0013h-14h, Europe 1-13h, avec Céline Giraud sur Europe 1-13h18. Céline, l'heure d'accueillir
00:05vos deux chroniqueurs politiques du jour, Olivier D'Arcidole et Jean-Claude Dossier.
00:09Bonjour Jean-Claude, bonjour Olivier, bienvenue à bord.
00:13Dans les 40 prochaines minutes, après le meurtre effroyable de la petite Louise par
00:16un individu à la dérive, cette question, notre société fabrique-t-elle des psychopathes ?
00:21Emmanuel Macron veut donner la parole aux français, mais choisit-il les bons sujets
00:24et pour quoi faire ? Et puis, la journaliste Élise Jussé a fait passer des tests anti-grodes.
00:28Une drogue au député pour son émission envoyée spéciale.
00:31Va-t-elle trop loin ? Ça fait causer.
00:34Mais tout de suite, trois semaines après le meurtre abominable du jeune Elias, 14 ans,
00:40tué pour son portable alors qu'il sortait de son entraînement de football, tué à
00:44coups de machette.
00:45On l'a appris hier soir, puisque ses parents ont décidé de sortir du silence dans un
00:50communiqué bouleversant.
00:51Ils dénoncent une impunité dans laquelle se trouvaient les deux meurtriers mineurs.
00:56On va écouter Johanna Ostrovska et Nicolas Gouts, les avocats des parents d'Elias.
01:01Ils étaient chez Pascal Praud et vous ce matin sur Europe 1.
01:04C'est une grande famille qui est détruite aujourd'hui.
01:07Mais la famille trouve sa force dans le combat judiciaire.
01:11La force dans ce combat de dire Elias est mort, mais Elias ne peut être mort pour rien.
01:17Ce n'est pas un simple fait divers.
01:18Et aujourd'hui, ce sont les vivants que vous devez protéger.
01:22Il y a des choses qui sont très difficiles pour les familles.
01:24Factuellement, on parlait au début de coutons, on ne parlait pas de machettes et de hachettes.
01:28Alors que quand on entend parler de machettes, c'est encore plus grave et il y a encore
01:33plus d'interrogations.
01:34Ce communiqué traduit toutes leurs émotions.
01:37La nécessité d'apporter une réponse pénale qui soit ferme, parce qu'ils ont besoin de
01:40ça aussi.
01:41En fait, on va se battre.
01:42Mais on ne va pas se battre pour rien.
01:43On va se battre pour une cause qui nous est supérieure, qui nous anime tous et qui est
01:47la protection des mineurs.
01:48Voilà, les deux avocats de la famille du jeune Elias qui sortent du silence, on l'a
01:53vu.
01:54Précision effroyable.
01:55Ce n'était pas un coup de couteau, mais un coup de machette, voire de machette.
01:58Il y a également cette histoire d'impunité et l'avocate qui dit ce n'est pas un fait
02:03divers.
02:04C'est un fait de société.
02:05Oui, parce que dans ce cas précis concernant l'affaire Elias, quand on regarde le profil
02:13des deux accusés, il y a en effet une société, une réponse éducative, pénale, défaillante
02:21ou combien ? Comme ce continuum qui amène donc à ce qui s'est passé au drame absolu.
02:27Oui, on rappelle déjà condamnés, ces deux mineurs, ils étaient en instance de jugement
02:31dans un entre-deux.
02:32Donc, rien ne va quand on regarde justement l'itinéraire jusqu'au drame.
02:36Et après, il y a en effet cette prise de parole des parents avec cette précision sur
02:42l'arme utilisée, c'est-à-dire il faut ne pas avoir peur des mots, non pas un couteau
02:48mais une machette.
02:50Et ces parents qui, avec beaucoup de dignité, poussent un cri sur l'idée est-ce que ça
02:59va continuer ? Et c'est concomitant à un moment parlementaire où justement la justice
03:05des mineurs est re-questionnée aujourd'hui même à l'Assemblée Nationale.
03:08Sur proposition de loi de Gabriel Attal, avec aussi l'actualité terrible de Louise, on
03:14en parlera dans quelques instants.
03:16Jean-Claude Dassier, sur cette quête finalement des parents, qui n'exclut pas, je le rappelle,
03:22de porter plainte contre l'État.
03:23Moi je suis d'accord avec Olivier, le problème qui nous est posé là, depuis déjà un certain
03:28nombre d'années, c'est un problème qui fait société, notamment le problème des
03:33jeunes.
03:34On est de plus en plus jeunes dans la délinquance, on est aussi de plus en plus jeunes quand
03:39il s'agit de parler des victimes, on n'en parle peut-être pas assez, on va être amené
03:43sûrement à...
03:44Des mineurs, qu'il n'y a plus de mineurs.
03:45Alors on a discuté, il y a eu en effet un projet de loi qui a, je crois, été adopté
03:49ce matin à l'Assemblée Nationale, qui va enfin, enfin durcir un certain nombre de dispositions
03:57pénales à disposition des jeunes, de manière à les faire comparaître vite, de manière
04:02à ce qu'entre la sanction et le fait délinquant, il n'y ait pas des années, enfin disons
04:08des mois qui s'éternisent.
04:12On a beaucoup de travail devant nous, la famille a quelque part un peu explosé, c'est peut-être
04:20vrai de la famille Owen, c'est sûrement pas vrai de la famille Elias, qui me paraît
04:24au contraire être très consciente du malheur et de la tragédie qui leur est arrivée,
04:28en tout cas c'est difficile, et c'est compliqué, les enfants sont rois dans certaines familles,
04:34ils sont un peu abandonnés dans d'autres, parce que la femme travaille et qu'elle a
04:38autre chose à faire, parfois à s'occuper des enfants.
04:40Bref, on est dans un monde qui est devenu compliqué, dangereux, et il était temps
04:45peut-être de s'en soucier et de durcir, entre autres, c'est pas la seule réponse.
04:50Évidemment, il y a un problème éducatif, on verra ça demain, il y a un problème de
04:55politique pénale qui est incontestable, il semble que l'Assemblée Nationale s'en soit
05:00saisie, c'est déjà un défi.
05:01C'est déjà un premier pas, en revanche, c'est pas forcément le cas à la mairie de
05:06Paris.
05:07Il y a eu ce gros clash entre Anne Hidalgo et une élue Les Républicains au conseil
05:11de Paris, ça s'est passé hier, Nelly Garnier accuse clairement, à ce moment-là, la gauche
05:17d'avoir armé le bras qui a porté un coup fatal au jeune Elias.
05:21Écoutez l'élue LR, elle était hier soir sur CNews.
05:23J'ai mis en cause une idéologie, vous voyez, moi ce que je trouve inacceptable, c'est pas
05:27ce que j'ai dit, ce qui est inacceptable, c'est qu'un enfant de 14 ans, il meurt en
05:32sortant d'un entraînement de sport, tué par des jeunes qui étaient identifiés dans
05:36un quartier où on savait qu'au moment des entraînements de sport, il y avait des problèmes
05:40parce qu'il y avait des phénomènes de raquettes.
05:42C'est ça qui est inacceptable.
05:43Et est-ce que Madame Hidalgo, vous l'avez entendu avant aujourd'hui, Philippine, vous
05:48vous souvenez que la seule chose qu'elle a eu à dire, c'est qu'il ne fallait pas qu'il
05:51y ait d'instrumentalisation, qu'il n'y ait pas d'amalgame.
05:54Vous avez des parents qui se disent, mon enfant est en fac, mon enfant va au sport et ils
05:59ont peur de cette mauvaise rencontre qui n'est pas un fait divers.
06:02Nelly Garnier, élue LR au conseil de Paris, qui s'est écharpée avec Hidalgo, qui lui
06:07a demandé des excuses, mais elle est restée droit dans ses bottes et elle a maintenu ses
06:11propos.
06:12Olivier Dardigolles.
06:13Je n'approuve pas la manière dont Madame Garnier, qui a le droit d'amener ce débat
06:18sur la scène publique et le débat municipal, je n'approuve pas la formule qui consiste
06:26à dire le bras qui a porté un coup fatal a aussi été armé par la politique municipale.
06:32Je n'approuve pas cette manière de faire de la politique, pourtant j'ai de la considération,
06:37parce que je trouve que ça crée, on l'a vu d'ailleurs avec l'incident de séance,
06:41je n'ai pas trouvé d'ailleurs que Mme Hidalgo, pour tout dire, a bien géré cet incident
06:44de séance.
06:45Est-ce qu'il y a lieu pour elle de se sentir diffamée ? C'est son droit, il va y avoir
06:48une action en justice sur ce terrain-là, parce que tout simplement ça met sous les
06:59braises des questions qui sont déjà incandescentes et brûlantes, et cela ne me semble pas être
07:05une bonne méthode que d'aller vers cette image qu'il y aurait donc une maire de Paris,
07:11dont on peut contester la politique municipale, mais qui participerait à ce bras armé qui
07:16était un couteau.
07:17D'accord.
07:18Dacier ?
07:19Écoutez, il y a au moins une chose que l'on ne peut pas nier, mon cher Olivier, c'est
07:24que globalement, le problème de la délinquance, de la criminalité, tel qu'il a été vu,
07:30et hélas mis en oeuvre, et ça continue aujourd'hui, dans nos prisons notamment, mais pas seulement,
07:37c'est quelque chose qui vient directement de la pensée de gauche, qui est qu'au fond...
07:43Mais la droite est aux affaires...
07:44Attendez une seconde, la droite n'a...
07:45Les amis, je précise juste qu'effectivement, rappelez-vous, la maire du 14e arrondissement
07:51où s'est passé ce drame absolu, avait dit à ce moment-là, maire Écolot, je le rappelle,
07:56qu'ils s'étaient réunis suite aux premiers incidents dont les deux mineurs qui ont donc
08:00assassiné Elias avaient été condamnés pour des faits de violence, ils s'étaient réunis
08:05et ils avaient mis des mots, ils avaient mis des mots sur les actes, etc., mais ils n'avaient
08:09rien fait.
08:10Non mais...
08:11Voilà.
08:12Et donc, Élie Garnier rebondissait sur cette inaction et cette inertie.
08:15Arrêtons de nous raconter des histoires, on ne peut pas nier, Olivier, tu es obligé
08:19de le reconnaître.
08:21Que la pensée de gauche, en gros, c'est que la société, entre guillemets, capitaliste
08:25ou libérale a tous les défauts et qu'elle est largement à l'origine des phénomènes
08:30de délinquance et que les victimes sont les victimes, c'est-à-dire qu'on est bien obligé
08:34de le retenir, j'ai fini dans une minute, mais que les délinquances sont souvent les
08:39victimes aussi de la société qui a fabriqué du malheur social, qui a fabriqué des inégalités
08:47dans lesquelles puise la plupart de l'origine de la délinquance aujourd'hui.
08:53Et tu as raison, la droite n'y a pas changé grand-chose, ça date de 40, 50, 60 ans, tout
08:59le monde le reconnaît aujourd'hui.
09:01Alors, l'incident de ce matin à la mairie de Paris est ridicule, la maire de Paris,
09:05notamment, je ne sais pas si on peut dire la maire ou la mairesse, je ne sais plus très
09:08bien, a réagi de manière totalement excessive et malencontreuse, ça se terminera peut-être
09:15au tribunal, je m'en doute un peu, nous verrons bien, mais la réalité elle est là, on est
09:20confronté à une délinquance largement nourrie par la gauche, parce qu'elle pensait autrement,
09:25et la droite, hélas, n'y a pas changé grand-chose.

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