Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Europe 1, 11h, 13h, Pascal Praud et vous.
00:08Tout début d'émission qui sera évidemment très sombre ce matin puisque nous allons parler de Louise avec Géraldine Hamon, bonjour.
00:15Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:16Avec notre amie Laurent Tessier que j'ai écouté à 6h15, qui lui-même faisait ce matin un éditorial où il nous disait qu'il n'avait pas envie de parler d'autre chose que de Louise
00:28et que l'intelligence artificielle dans cette journée ne vous paraissait pas le sujet le plus important.
00:33Et que la vidéo d'Emmanuel Macron m'avait terriblement gêné.
00:36Bonjour à Fabrice Laffitte.
00:38Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:39Bonjour à Olivier Guenec et puis à notre amie Alexandre Omar.
00:43Merci l'émotion et la colère après le meurtre de Louise, 11 ans alors qu'elle rentrait du collège.
00:48Son corps a été retrouvé dans la nuit de vendredi à samedi dans un bois à Longjumeau dans le département de l'Essonne.
00:53Tout le monde s'identifie, nous sommes évidemment des parents, des pères, des mères.
00:58Nous avons constamment peur pour nos enfants, peut-être encore plus aujourd'hui.
01:02L'horreur qui a dû vivre Louise frappée à de nombreuses reprises avec un objet tranchant.
01:09Le chef de l'Étape a publié une vidéo hier après des montages de fausses vidéos réalisées par l'intelligence artificielle qui le mettait en scène.
01:17Mais c'est vrai qu'il n'a pas fait de messages pour Louise et que ça a pu étonner et même choquer bon nombre de Français.
01:24On va être dans une seconde avec Jean-Pierre Bouchard qui est psychologue, criminologue.
01:27Quelles sont les pistes possibles ?
01:29Je vous propose d'écouter d'abord Sarah Knafo, députée européenne de Reconquête.
01:33Elle était ce matin l'invité de sonner à ma banque.
01:35Quand on compte que des enfants, que des adolescents, tous jeunes, tous innocents,
01:39qui n'ont jamais cherché la bagarre, qui n'ont jamais dit un mot de travers,
01:42on voit leur visage, on voit leur famille, on voit à quel point ça avait l'air d'être des enfants bien élevés qui n'avaient jamais cherché à mal,
01:49alors on se dit que ça condamne notre régime politique.
01:52Je crois que tous sont coupables, que tous ceux qui ont conduit le pays jusqu'ici, depuis les 40 dernières années, sont coupables.
01:58Alors évidemment, Sarah Knafo a une analyse politique sur ce fait de société,
02:06puisque effectivement, elle n'est pas isolée.
02:09Comme toute analyse politique, elle est contestable, et peut-être que nous pourrons réagir à ce qu'elle a dit.
02:17Je vous propose de l'écouter une deuxième fois lorsqu'elle parle d'impatience.
02:21Je crois que les Français s'impatientent.
02:23On est d'accord avec M. Retailleau, on est d'accord avec ses constats, qui ne les valideraient pas.
02:27C'est aujourd'hui évident pour, je pense, 80% des Français, c'est majoritaire même à gauche, ces sujets.
02:32Donc là, je pense que quand on soulève un espoir, comme il le fait chez le peuple français, il faut faire attention à ne pas le décevoir.
02:39Et là, à mesure qu'on voit des drames qui se reproduisent, on se met à s'impatienter.
02:43Et on se dit, mais pourquoi est-ce qu'il n'agit pas ?
02:45Il a une chance, contrairement à nous, qui avons fait le même conseil il y a longtemps, c'est que lui, il est au pouvoir.
02:49Et comme il est au pouvoir, il a des manettes.
02:51Et les manettes qu'il a aujourd'hui, il devrait les actionner.
02:54Et les actionner vite, parce que je vous le dis, les Français s'impatientent.
02:57Beaucoup de réactions, bien évidemment.
02:59Celle de Gérald Darmanin, sur la peur des parents.
03:03Notre travail, me semble-t-il, au gouvernement, quand on fait de la politique, c'est de répondre à cette peur.
03:08Et de répondre fermement.
03:09Les Français peuvent être rassurés du fait que notre appareil policier est extrêmement efficace.
03:13Bien sûr qu'il y a un ensauvagement de la société.
03:15Il faudrait être sourd et aveugle ou vivre dans un milieu extrêmement privilégié pour ne pas le voir.
03:20Les Français le voient.
03:21Il y a des violences beaucoup plus fortes.
03:22Les tentatives d'homicides ont largement augmenté dans d'autres pays.
03:25Les attaques au couteau ont largement augmenté dans d'autres pays.
03:28Bruno Retailleau, sur X, a écrit
03:30Le corps sans vie de la petite Louise a été retrouvé aujourd'hui.
03:33Une vie innocente a été arrachée à la vie et à l'amour des siens.
03:36Nous sommes dans le temps de l'enquête.
03:38Mais la tristesse et la colère envahissent chaque Français.
03:40Je pense ce soir à sa famille et compati, à son immense douleur.
03:44Emmanuel Macron, je le disais, n'a rien dit.
03:47Et effectivement, on était avec Georges Fenech ce matin et qu'il dit
03:50Louise ne s'appelle pas Naël.
03:52Et je lui dis, moi je n'ai pas voulu dire cela.
03:54Je n'ai pas voulu dire cela, par exemple, à l'antenne.
03:57C'était donc les propos de Georges Fenech et je lui laisse la liberté de cette parole.
04:01Mais souvenez-vous ce que disait Emmanuel Macron
04:04quand il prenait la parole après la mort de Naël précisément.
04:07La mort du jeune Naël et le dire à sa famille,
04:10toute notre solidarité et l'affection de la nation.
04:13Nous avons un adolescent qui a été tué.
04:16C'est inexplicable, inexcusable.
04:19Nous allons donc être avec Jean-Pierre Bouchard
04:22qui est psychologue et criminologue.
04:24Quelles sont les pistes possibles ?
04:26Bonjour M. Bouchard.
04:28Oui, bonjour.
04:29Et merci d'être avec nous.
04:31Effectivement, c'est le temps de l'enquête.
04:33C'est ce que dit Bruno Retailleau.
04:35Que pouvons-nous dire à ce moment du temps de l'enquête,
04:39M. Bouchard, sur ce crime abominable ?
04:43Alors, c'est une enquête qui débute.
04:46Et d'après ce qu'on en sait de l'extérieur,
04:49c'est une enquête qui n'est pas simple
04:51parce que l'homicide s'est produit dans une région,
04:55dans un lieu où il y a beaucoup de passages humains.
04:58Il y a une agglomération directement à proximité.
05:01Ce qui veut dire qu'il y a beaucoup de possibilités
05:04et que l'endroit, la scène de crime élargie
05:10est extrêmement complexe parce que beaucoup de gens sont passés.
05:13Donc ce qui pollue les traces,
05:16pour ne prendre que les traces au sol,
05:18les traces de pas, les papiers oubliés,
05:21les fibres qui auraient pu être perdues et ce genre de choses,
05:25évidemment, peuvent appartenir à énormément de gens.
05:30Et donc les enquêteurs font ce travail difficile
05:33de récolte, d'abord, de ces traces et indices,
05:36et ensuite du tri de ces indices,
05:39à savoir qu'il y a des indices qui ne sont pas liés à l'homicide
05:44et d'autres, certainement beaucoup plus rares,
05:46qui peuvent être liées,
05:47et espérons que les enquêteurs en trouvent.
05:50Et il y a aussi d'autres axes d'enquête, évidemment,
05:54les enquêtes téléphoniques pour croiser, évidemment,
05:58les appels éventuels qui se sont passés à proximité
06:02et dans le créneau de temps.
06:04Vous avez vu que des drones sont utilisés aussi,
06:06de façon à avoir une vue beaucoup plus large
06:10de la scène de crime
06:12pour voir un petit peu quelles sont les voies de passage
06:15et puis peut-être dans les parties de la forêt
06:17qui sont plus complexes, voir de haut
06:19s'il n'y a pas des éléments intéressants
06:21parce que les drones permettent de grossir énormément
06:24les petits éléments.
06:26Donc les enquêteurs sont dans ce travail débutant
06:29d'une enquête complexe.
06:31Maintenant, ce qui serait très intéressant,
06:35c'est qu'ils trouvent de l'ADN,
06:36et de l'ADN reliable, évidemment, à l'agresseur.
06:40C'est quelquefois le cas sous les ongles de la victime
06:42quand elle se débat ou qu'elle griffe l'agresseur ou les agresseurs.
06:46Ça peut être aussi sur les vêtements de la victime
06:49ou ailleurs, évidemment.
06:51Si cet ADN est déjà dans les fichiers,
06:54ça permettrait par comparaison de trouver rapidement
06:57l'identité de la personne concernée.
07:00Jean-Philippe Bouchard avec nous,
07:02psychologue et criminologue sur Europe 1 à 11h10.
07:06On va marquer peut-être une première pause
07:09et ce serait peut-être intéressant
07:11d'essayer, alors bien sûr on est au temps des hypothèses,
07:14mais quel peut être le mobile
07:17de tuer une jeune fille de 11 ans
07:21pour un homme ou une femme
07:24qui est dans cette campagne, dans ce bois ?
07:29Qu'est-ce qui peut le pousser à faire ça ?
07:32C'est cela qui paraît absolument invraisemblable
07:35et peut-être, avec toutes les précautions
07:39qu'il faut prendre, peut-être M. Bouchard nous dira-t-il
07:43ou nous mettra-t-il sur une piste.
07:46Nous sommes le 10 février,
07:48merci d'être à l'écoute d'Europe 1,
07:5011h11, nous marquons une pause et nous revenons.
07:53Et vous pouvez réagir au 01 80 20 39 21,
07:56vous écoutez Pascal Praud sur Europe 1.
08:03Europe 1.
08:04Pascal Praud et vous, de 11h à 13h sur Europe 1.
08:06L'émotion et la colère, je le rappelle,
08:08après le meurtre de Louise, 11 ans,
08:09alors qu'elle allait rentrer du collège.
08:11Nous sommes avec Jean-Pierre Bouchard,
08:12psychologue, criminologue.
08:14Quelles sont les pistes possibles ?
08:15C'est ce qui nous intéresse.
08:16Quelle mobile, je disais, pour le tueur, M. Bouchard ?
08:21Alors, il y a trop peu d'éléments, justement,
08:23pour répondre précisément à ces questions.
08:26Ce qui semble apparaître pour l'instant,
08:28c'est que la petite fille a été touchée
08:31dans des zones vitales du corps à plusieurs reprises.
08:33Donc, il y a une intention de tuer.
08:35Mais on ne sait pas si cette intention est née
08:38au moment de la rencontre avec la petite fille,
08:40ou si elle préexistait.
08:41C'est-à-dire, est-ce qu'elle a été visée, ciblée ?
08:43Est-ce que c'est un assassinat ?
08:45On ne sait même pas si les agresseurs
08:48ou l'agresseur connaissaient ou ne connaissaient pas la victime.
08:52Donc, c'est très difficile d'émettre des pistes.
08:55Les pistes sont extrêmement nombreuses,
08:57entre le rôdeur, le malade mental,
08:59la rencontre qui tourne mal.
09:03Donc, tout ce genre de choses assez classiques sont possibles.
09:06Et il serait dangereux d'en privilégier une,
09:09parce que ça permettrait de sous-estimer une piste
09:13qui pourrait être la bonne, en quelque sorte.
09:16Donc, pour l'instant, c'est très difficile de répondre à ça.
09:19Je comprends.
09:20Audrey est avec nous, qui voulait intervenir.
09:22Bonjour.
09:23Les parents que nous sommes,
09:25les grands-parents aussi parfois que nous sommes,
09:27c'est ce que disait d'ailleurs Gérald Darmanin.
09:29Gérald Darmanin dit aujourd'hui
09:31que ce qu'on ne disait pas il y a simplement 5 ans,
09:34il faudrait être fou pour ne pas voir qu'il y a un sauvagement de la société.
09:36On n'est plus dans un sentiment d'insécurité, comme disaient certains.
09:39Donc, le réel,
09:41ayant sauté aux yeux des uns et des autres,
09:43chacun comprend que,
09:45effectivement, tu ne laisses plus les gosses à 11 ans tout seuls.
09:47Alors qu'il y a 50 ans,
09:49ils étaient tout seuls.
09:51Ils faisaient tout tout seuls.
09:52Ils allaient à l'école tout seuls.
09:54Ils allaient au sport tout seuls.
09:55Ils allaient à la plage tout seuls l'été, que sais-je.
09:57On est avec Audrey, qui a deux enfants.
09:59Bonjour Audrey.
10:00Bonjour.
10:01Et merci d'être avec nous.
10:03Vous vous habitez dans quelle ville Audrey ?
10:05Alors j'habite un village en Corrèze et Burry.
10:08C'est la première fois que vous nous appelez ?
10:10Exactement.
10:11Donc vous, vous êtes quand même à priori protégée.
10:14C'est un village de campagne,
10:16si je comprends bien, en Corrèze.
10:18On est en pleine ruralité, exactement.
10:20A priori,
10:22la sécurité
10:24est plus grande dans un village de campagne
10:27qu'au centre d'une grande ville.
10:30Théoriquement.
10:32Quel âge ont vos enfants ?
10:34Alors, ma grande a 8 ans
10:36et le plus petit a 4 ans.
10:38L'école est à combien de votre domicile ?
10:41A 6 kilomètres.
10:42Ah oui, donc de toute façon, il est hors de question que...
10:44Et en plus, c'est en RPI.
10:45Voilà, il y a une partie...
10:46Ça veut dire quoi RPI ?
10:48RPI, pardon.
10:49Il y a une partie où c'est maternelle et CP
10:52ici à Ebury
10:54et après ça dépend d'un autre village.
10:56Ça veut dire quoi RPI ?
10:57Parce que je ne suis pas un spécialiste.
10:58C'est un regroupement des écoles
11:00pour que les écoles continuent à vivre
11:02dans les petits villages.
11:03Donc nous, nous avons la maternelle
11:05et le CP à Ebury
11:07et le CE1, CE2
11:09qui se fait dans un village à côté
11:11à 10 kilomètres.
11:12Il y a combien d'habitants dans votre village ?
11:14Exactement, je ne peux pas vous dire.
11:17Mais c'est un petit village.
11:19C'est un petit village, bon.
11:20Et qu'est-ce que vous y faites
11:23comme métier ?
11:25Alors moi, je ne travaille pas du tout là.
11:27Je travaille à 50 kilomètres de chez moi.
11:30Je suis accompagnante éducative et sociale
11:32en maison d'accueil spécialisée.
11:34Donc tous les jours ou régulièrement
11:36vous faites 100 kilomètres.
11:38Exactement.
11:39Donc c'est un budget.
11:41C'est un budget aussi.
11:43Et le mari, il fait quoi ?
11:45Alors lui, il est cariste dans une usine
11:47sur Usher.
11:48Donc lui, il a moins de route.
11:50Il a des kilomètres.
11:52Mais non, mais c'est intéressant
11:54de voir comment vous avez préféré
11:56sans doute cette vie un peu à la campagne
11:58pour le plaisir, j'imagine, de la campagne.
12:00Tout à fait.
12:02On a un cadre de vie qui est extraordinaire
12:04dans le sens où moi, mes voisines, c'est les vaches.
12:06À côté de ça, c'est vrai que j'ai de la route
12:08pour aller travailler, mais c'est un bonheur
12:10d'être à la campagne aussi.
12:12Même pour des enfants.
12:14Les enfants, ils vont comment à l'école ?
12:16Il y a un quart d'un ramassage scolaire
12:18le matin ?
12:20Alors malheureusement,
12:22je ne peux pas bénéficier
12:24de quart parce que
12:26nous sommes dans notre lieu
12:28dit que deux enfants, donc les miens.
12:30Il faut avoir trois, quatre enfants minimum
12:32pour pouvoir bénéficier du quart.
12:34Donc j'ai fait
12:36des demandes au niveau de la région
12:38et ça a été refusé à plusieurs reprises.
12:40C'est quelle région ?
12:42Région Nouvelle-Aquitaine, maintenant.
12:44On va les appeler, nous. On va faire ça.
12:46Est-ce que vous faites
12:48attention pour la sécurité ?
12:50Vous nous appelez, est-ce que vous faites attention pour la sécurité ?
12:52Mais ils ont 8 et 4 ans, donc il y a quand même
12:54peu de moments dans la vie où ils sont
12:56tout seuls à 8 et 4 ans.
12:58Quoi qu'il arrive, les parents sont toujours là
13:00à accompagner tout.
13:02Exactement. Donc là, moi, j'ai
13:04la chance d'avoir une mamie qui est
13:06assez cool avec les petits
13:08enfants et qui essaie d'être là malgré le fait qu'elle
13:10travaille encore à 65 ans.
13:12Mais je vais être obligée
13:14de prendre dès l'année prochaine, de par mes
13:16amplitudes horaires.
13:18J'ai quand même des horaires pas évidents.
13:20Je vais devoir prendre quelqu'un
13:22qui va devoir les amener, les ramener à mes frais.
13:24Il n'y aura pas d'aide, évidemment.
13:26Donc du coup, pour la sécurité,
13:28parce que de toute façon, même s'il y avait un arrêt de bus,
13:30c'est ce que le maire
13:32de la commune m'avait expliqué,
13:34l'arrêt de bus serait au minimum à 800 mètres
13:36de la maison.
13:38Parce qu'ici, il n'y a pas les arrêts
13:40de bus comme en ville, donc les enfants sont souvent
13:42posés, petits bus
13:44ou grands bus, sur les grands
13:46axes. Donc il n'y a pas de sécurité non plus.
13:48Il n'y a pas de passage béton, les enfants
13:50sont posés à un coin
13:52et c'est à eux de traverser.
13:54Donc il n'y a jamais de police
13:56aux accompagnements pour permettre aux enfants
13:58d'assurer la sécurité.
14:00Donc c'est vous qui emmenez tous les matins vos enfants à l'école.
14:02Voilà. Soit moi, soit mon mari,
14:04soit la mamie.
14:06Et ils sont dans la même école à 8 ans
14:08et 4 ans ?
14:10Alors pour l'instant, oui, c'est la dernière année parce que
14:12Louis est en moyenne section
14:14et ma grande, Céleste,
14:16est en CE1.
14:18Et l'année prochaine, elle va devoir changer d'école
14:20et aller à l'école du village d'à côté à 10 km.
14:22Parce qu'en CE1, on change déjà d'école.
14:24Il n'y a pas de CE2 ?
14:26Non, pas dans notre commune.
14:28C'est le principe du CE1.
14:30C'est pratique.
14:32En tout cas, Louis et Céleste, c'est vraiment
14:34des prénoms
14:36d'abord des très très jolis
14:38prénoms que vous avez choisis, mais c'est vrai que
14:40les enfants
14:42qui naissaient dans les années 1910-1920,
14:44il y avait des Louis et des Célestes et pile 100
14:46ans plus tard, il y a de nouveau des Louis et des
14:48Célestes. Donc je vous félicite parce que c'est
14:50des très très jolis prénoms.
14:52Vous vous inquiétez évidemment pour l'avenir.
14:54Vous vous inquiétez pour l'avenir. Forcément, quand ils vont
14:56mourir dans une société qui sent sauvage,
14:58vous avez
15:00quelques inquiétudes.
15:02Des grosses
15:04inquiétudes, évidemment.
15:06En tant que maman, c'est logique.
15:08Et quand on voit dans les faits d'actualité
15:10répétitifs, très malheureusement.
15:12Oui, évidemment qu'en tant que
15:14maman, on se met un petit
15:16peu à la place des autres parce que ça peut nous arriver.
15:18Ne vous mettez pas à la place parce que
15:20d'ailleurs personne ne peut se mettre à la place.
15:22On ne peut pas se mettre à la place.
15:24Vous avez raison, mais moi je comprends.
15:26On dit tout ça, je comprends.
15:28Parfois on dit je comprends parce que tu peux éprouver
15:30ça. La vérité c'est que c'est impossible.
15:32C'est-à-dire que le drame absolu,
15:34le sentiment d'injustice,
15:36de violence, de savoir déjà que son
15:38enfant est mort, mort dans des conditions
15:40abominables, ou son enfant évidemment
15:42a pensé à ses parents avant de mourir.
15:44C'est inimaginable pour tout vous dire.
15:46Et je ne
15:48sais pas comment
15:50tu arrives à vivre ensuite,
15:52comment tu arrives à oublier cette
15:54séquence que tu ne peux pas d'ailleurs oublier
15:56et qui à chaque seconde
15:58de ton existence doit contaminer
16:00ta vie
16:02et qui fait qu'elle s'arrête, bien sûr.
16:04Mais complètement.
16:06On est avec Jean-Pierre Bouchard.
16:08Jean-Pierre, une chose, parce que Gérald Darmanin
16:10disait oui,
16:12la société sent
16:14sauvage de plus en plus. Et je crois
16:16que la courbe des homicides,
16:18M. Bouchard, elle baissait je crois
16:20depuis le Moyen-Âge. Elle baissait
16:22vraiment depuis.
16:24Et depuis 10 ans
16:26ou 15 ans, elle remonte
16:28pour la première fois.
16:30Est-ce que ce que je dis d'abord
16:32est juste ?
16:34C'est juste et puis il y a aussi les tentatives
16:36et puis les agressions au sens
16:38général qui ne bougent pas forcément sur
16:40les homicides. Donc vous avez aussi
16:42souligné le fait qu'il y a de plus en plus
16:44de ports d'armes blanches.
16:46C'est le cas de l'agresseur de la petite Louise
16:48puisque apparemment
16:50il était muni d'au moins
16:52une arme blanche et que
16:54les agressions au couteau
16:56et autres sont extrêmement nombreuses
16:58ce qui est un problème. Et là,
17:00la politique pénale peut avoir un effet.
17:02Une condamnation systématique
17:04au premier effet,
17:06délinquentielle ou criminelle,
17:08ce serait de nature à freiner
17:10les récidivistes potentiels.
17:12Donc on voit bien que
17:14les choix politiques peuvent
17:16avoir une incidence. Alors,
17:18on n'arriverait pas au risque zéro
17:20évidemment, mais on peut
17:22certainement abaisser
17:24statistiquement
17:26le seuil du...
17:28enfin le nombre d'agressions
17:30qui se passent, qui se multiplient
17:32et qui peuvent déboucher
17:34sur ce genre d'événements
17:36et d'autres. Parce que
17:38il n'y a pas que les homicides,
17:40il y a aussi les agressions graves et les agressions répétées.
17:42Et sur ces récidivistes,
17:44il y a une possibilité d'agir.
17:46Pénalement.
17:47Non mais ce qui est nouveau quand même, c'est que
17:49on a l'impression de voir débarquer
17:51dans nos sociétés
17:54des
17:56cultures
17:58venant du tiers-monde,
18:00si j'ose dire. Donc une société de règlement
18:02de comptes, d'hyper-violence,
18:04une société sans état aussi,
18:06sans état puissant, ce qui existe
18:08parfois effectivement, ou ce qui existait
18:10parfois dans ces pays du
18:12tiers-monde, des modes de règlement
18:14de comptes
18:16comme avec des
18:18conflits, des enchaînements de vengeance
18:20qui n'en finissent pas, une sorte
18:22d'omerta aussi. Donc tout ça
18:24effectivement, à Maud,
18:26à Damarie Lelys, tout ça
18:28n'est pas exactement
18:30la France dans laquelle moi
18:32j'ai grandi dans les années 70. Il y a toujours
18:34eu une part bien sûr de violence.
18:36Elle était, me semble-t-il, assez
18:38encadrée, assez près.
18:40Elle ne se faisait pas
18:42comme cela, partout, toujours et
18:44tout le temps. Donc c'est
18:46l'import, je le dis,
18:48de sociétés
18:50oui, je n'ai pas d'autre
18:52terme que de trouver
18:54des sociétés sans État
18:56importées du tiers-monde,
18:58M. Bouchard.
19:00C'est en partie vrai,
19:02oui. Alors après, il faudrait qu'il y ait
19:04des statistiques fines par rapport à ça
19:06évidemment, mais effectivement
19:08on voit que certaines
19:10fois il y a des corrélations.
19:12Alors, il faut savoir qu'un individu ça se construit.
19:14Ça se construit, c'est-à-dire
19:16qu'on a tous accepté des normes, des valeurs
19:18et surtout de les respecter
19:20par l'éducation des familles, par l'éducation
19:22des proches, des parents,
19:24de la collectivité.
19:26Et si ça ne suffit pas,
19:28on construit comme ça un gendarme
19:30intérieur, ce qui fait que
19:32dans la tête on a ça, on respecte les autres,
19:34on respecte leurs personnes,
19:36leurs biens, etc.
19:38Et si ça ne suffit pas, il y a
19:40la règle pénale, le code pénal
19:42qui doit s'appliquer systématiquement
19:44pour ceux qui choisissent
19:46volontairement de ne pas
19:48respecter ces
19:50éléments essentiels de la société,
19:52c'est-à-dire respecter les autres
19:54au sens très général du terme,
19:56quelles que soient ces personnes.
19:58Écoutez, je vais vous remercier
20:00pour, évidemment,
20:02ces informations, ces précisions.
20:04Je vais remercier également Audrey,
20:06Audrey avec ses deux enfants.
20:08Est-ce que Louis et Céleste
20:10auront un petit frère
20:12ou une petite sœur, Audrey ?
20:14Non. C'est fini ? Non, non, j'arrête là.
20:16Bon, quel âge vous avez Audrey ?
20:18J'ai 36 ans
20:20aujourd'hui.
20:22C'est bien en plus, c'est ce qu'on appelle
20:24le choix du roi lorsqu'on a un garçon.
20:26Ils sont mignons, Louis et Céleste ?
20:28Ça va,
20:30je ne vais pas me plaindre.
20:32Ils sont pleines de vie, ça me va.
20:34Est-ce qu'il y a des demandes particulières,
20:36par exemple ? Est-ce qu'ils demandent les écrans ?
20:38Est-ce qu'ils demandent des choses qu'on demande,
20:40j'allais dire, en ville ?
20:42Ou est-ce qu'on est quand même un peu plus déconnecté
20:44à la campagne qu'on ne l'est dans une grande ville ?
20:46Oh non, après, nous on a le plaisir
20:48d'avoir les jeux en extérieur.
20:50Après, j'ai ma fille qui est TDH,
20:52donc par la force des choses,
20:54j'ai réduit les écrans, voire même supprimé
20:56les écrans,
20:58à très petite dose sinon, exceptionnellement.
21:00Mais sinon après, on est toujours
21:02dehors, on trouve toujours affaire, et puis
21:04il y a les jeux de société.
21:06Même à la campagne, on arrive quand même
21:08à être connecté comme en ville.
21:10Alors TDH, c'est des troubles de l'attention,
21:12c'est bien ça ? Voilà, tout à fait.
21:14Elle a été diagnostiquée cette année.
21:16C'est celle qui a 4 ans ou qui a 8 ans ?
21:188 ans.
21:20Mais j'ai l'impression que ça,
21:22c'est aussi des choses qui n'existaient pas.
21:24Dans le temps, on diagnostiquait
21:26moins de choses.
21:28Ça se traduit comment TDH, précisément ?
21:30C'est-à-dire superactivité ?
21:32Alors, c'est de l'hyperactivité,
21:34après c'est des troubles du comportement,
21:36donc c'est divers, c'est varié,
21:38parce que chaque enfant peut le développer
21:40très différemment.
21:42Au-delà de ma fille, ce sont des crises
21:44assez violentes,
21:46beaucoup de frustrations, oui,
21:48elle peut faire des crises allant jusqu'à 2 heures
21:50de temps, assez épuisée.
21:52Et après,
21:54beaucoup de frustrations et manque de
21:56concentration sur certaines tâches,
21:58même les plus bénignes.
22:00Ça peut se traduire aussi par de la dyscalculie
22:02et tout ça. Ah oui, dyscalculie et dyspraxie,
22:04ça peut exister, ce genre de choses.
22:06Merci beaucoup, chère Audrey,
22:08c'était un plaisir de vous écouter
22:10il est 11h27,
22:12nous allons peut-être changer
22:14d'actualité après la pause,
22:16mais une actualité aussi sous
22:18forme de la violence, puisque ce qui s'est
22:20passé avec l'équipe de football de Mau
22:22ce week-end, à tout de suite.
22:24Restez bien avec nous, la suite de Pascal Proévous,
22:26c'est dans un instant. Il est 11h27, vous écoutez Europe 1.