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00:007h-9h, Europe 1 Matin, l'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Vincent Trémolet de Villers, bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:09Vincent, qu'est-ce qu'être français ? Vendredi, François Bayrou a annoncé qu'il voulait lancer un grand débat national sur cette question.
00:18Alors depuis, chaque ministre y va de sa définition. Ce grand débat sur notre identité, est-ce que vous pensez que c'est une bonne initiative ?
00:24C'est du vent, des mots, chanteraient Charlotte Cardin et Garou, ces deux voix de la Nouvelle-France.
00:29Ce grand débat a eu lieu il y a 15 ans sous Nicolas Sarkozy et il s'est terminé en désastre.
00:34A quoi bon le relancer ? Le macronisme depuis 7 ans n'est qu'une interminable logorée, une forme de baratinocratie qui confond les paroles et les actes,
00:42une république du bavardage qui préfère le verbe à la décision.
00:46Apparemment, François Bayrou a pour seul projet de poursuivre cette longue palabre sur tous les sujets, conclave sur les retraites, grand débat sur l'identité nationale,
00:54avant sans doute le colloque citoyen sur les impôts et le carrefour de partage sur l'école.
00:59On croyait naïvement à la célèbre formule « gouverner c'est choisir », on s'est trompé.
01:03Aujourd'hui, gouverner c'est parler, gouverner c'est débattre.
01:06Le débat devient une fin en soi et on songe au texte prophétique de Philippe Muray.
01:11Pour le plaisir, Dimitri, je vous en rappelle un passage, j'ouvre les guillemets.
01:14« On débat avant de se demander de quoi, l'important est de se rassembler.
01:18Le débat est une manie solitaire qu'on pratique à 10, 50, à 100.
01:22Un stéréotype célibataire en même temps que Gréguer, une façon d'être ensemble, un magma d'entreglose. »
01:28Un magma d'entreglose, Dimitri, on a l'impression d'avoir enfin trouvé la définition du Macrono-Bayrouisme.
01:33Absolument, mais Vincent, l'immigration est un sujet qui hante, tourmente notre société, voilà une bonne chose d'en débattre.
01:40Oui, mais à part au Parti Socialiste et sur le service public, l'audiovisuel public, il n'y a plus de débat sur l'immigration.
01:46Aujourd'hui, tout le monde a les idées claires sur le sujet.
01:49Du Français moyen jusqu'au Président de la République, en passant par le Premier ministre, tout le monde, en public parfois, en privé toujours,
01:55reconnaît que l'immigration est hors de contrôle, que ce changement démographique déstabilise en profondeur la société française.
02:01Les partis anti-immigration le voient en poupe dans tout l'Occident.
02:04Les sondages en France indiquent que 2 Français sur 3 trouvent qu'il y a des immigrés
02:08et une majorité d'entre eux considèrent que l'immigration n'est plus contrôlée.
02:12C'est pas compliqué, Gabriel Attal interdit la baïa dans les écoles, il prend 20 points dans les sondages.
02:17Bruno Retailleau fait la lutte contre l'immigration sa priorité absolue.
02:20Dans l'opinion, il passe en quelques mois d'un anonymat relatif à une popularité certaine.
02:25François Bayrou parle de submersion, il attire l'attention de ceux qui ne l'écoutaient pas.
02:29Le RN, dont c'est le cœur du programme, est aux portes du pouvoir.
02:32Il n'y a plus que les dénis oui-oui qui font semblant de ne pas comprendre ce que pensent les Français de l'immigration.
02:37Donc si je vous comprends bien, Vincent, c'est pas un débat qu'il faudrait, mais un référendum sur l'immigration.
02:42Et ce serait, oui, la moindre des choses.
02:43En 40 ans, on a changé l'environnement culturel des Français sans jamais leur demander leur avis.
02:48La forme démocratique de la consultation populaire, ce n'est pas la convention citoyenne, mais c'est le référendum.
02:53Entre les deux, il y a la même différence qu'entre l'eau gazeuse et le champagne.
02:57Alors très vite, on nous dira que la Constitution, tout comme la science de majorité, interdit le référendum sur l'immigration.
03:03On ajoutera ensuite que ce sujet est un sujet d'élection présidentielle.
03:08Très bien, donc acte.
03:09S'il est impossible d'organiser un référendum, s'il est préférable de ne pas avancer l'élection présidentielle,
03:14il faut donc accepter une impuissance de l'État dans les deux ans qui viennent.
03:18C'est une très mauvaise nouvelle, mais il serait encore pire d'essayer de remplir le vide par le verbe.
03:24On est alors tenté de dire au gouvernement, si vous ne pouvez rien faire, ayez au moins l'humilité et la délicatesse de ne rien dire,
03:30ou plus brutalement de reprendre une injonction d'Alain Finkielkraut dans un célèbre moment de télévision.
03:35Taisez-vous.
03:36L'édito politique sur Europe 1, merci Vincent Trémolet de Villers.
03:39Et la une du Figaro ce matin, Emmanuel Macron qui veut relancer l'Europe dans la course à l'intelligence artificielle.
03:45Merci beaucoup Vincent.