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Avec Éric Henry, Délégué National Alliance Police Nationale et Barbara Jouvenod, Porte-parole Alliance Police Nationale

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##LA_VERITE_EN_FACE-2025-02-04##

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Transcription
00:009h10, Sud Radio, la vérité en face, Patrick Roger.
00:06La vérité en face est celle des policiers qui sont en face de moi ce matin, qui sont en face de vous également de l'autre côté, 0826-300-300 si vous voulez dialoguer.
00:17Nous recevons Barbara Jouvenot qui est porte-parole Allianz Police Nationale, bonjour.
00:22Bonjour.
00:23Et vous êtes spécialisé dans la brigade des réseaux, c'est-à-dire dans les trains en banlieue et comme dans Paris notamment, et c'est la même chose également en région.
00:35Éric Henry qui est délégué national d'Allianz Police Nationale, bonjour.
00:39Bonjour.
00:40Bon alors pourquoi vous êtes en colère et vous allez organiser un barbecue aujourd'hui ?
00:44Nous l'avions dit dès le 8 janvier 2025. Nos secrétaires généraux l'avaient annoncé lors des voeux de notre syndicat que si le budget n'était pas à la hauteur des ambitions face aux enjeux sécuritaires, nous serions dans la rue.
00:56C'est chose faite. Le budget n'est pas suffisamment à la hauteur des enjeux puisque notre ministre notamment a dit vouloir faire la guerre au narco-traffic,
01:08vouloir faire la guerre à l'immigration clandestine sans oublier la délinquance du quotidien, il faut nous donner évidemment des moyens à la hauteur des ambitions.
01:18Mais ça fait des années, Éric Henry, qu'à chaque fois on dit nous n'avons pas suffisamment de moyens dans la police pour lutter contre la délinquance.
01:26Et à chaque fois quand même il y a des crédits qui sont rallongés, non ? Vous n'avez pas eu de rallonge à chaque fois avec les différents ministres, Gérald Darmanin avant et puis on va parvenir sur tous les ministres de l'intérieur ?
01:38On nous demande toujours plus avec des moyens quasiment identiques ou légèrement à la hausse. Là le budget 2025 par rapport à 2024 est légèrement à la hausse parce qu'il tient compte de l'inflation.
01:48Mais c'est nettement insuffisant. Pourquoi ? Parce qu'il y a des dettes du budget 2024 qui vont être reportées sur 2025. Prenons par exemple l'exemple du loyer des casernes de gendarmerie.
01:58Premier point, il y a aussi comme vous le savez, il y a eu le cyclone Shido à Mayotte qui a dévasté l'archipel. Et là au moment où je vous parle,
02:08quelques centaines de millions d'euros vont être nécessaires pour justement aider à la reconstruction de cet archipel et devraient être pris sur le budget du ministère de l'intérieur.
02:18Ça se bat entre différents ministères. Donc là déjà on sait qu'on va être en deçà du budget espéré pour pouvoir faire face.
02:24Oui. Barbara Jouvenot, qu'est-ce qu'au quotidien vous voudriez davantage en fait de moyens ? Comment ça pourrait se concrétiser ?
02:32Oui bien sûr on demandera toujours plus de moyens pour nos collègues. Ça se concrétise par vous-même aussi.
02:38Bien sûr tout à fait. Moi à l'instant T j'ai pas besoin de véhicules pour travailler. Nos collègues par contre en revanche ont besoin de véhicules et c'est des choses qui n'arriveront pas avec le budget actuel.
02:48Aujourd'hui sur les 3000 véhicules qui sont attendus par an, il n'y en a plus que 1800 qui seront là alors que les véhicules sont déjà par exemple tous en panne ou dégradés. C'est pas possible.
02:57Vous manquez de voitures de police ?
02:59Bien sûr tout à fait. De véhicules, de moyens intermédiaires de défense. On a des problèmes bâtimentaires. En fait il y a beaucoup de sujets oui.
03:07Et pourquoi on ne renouvelle pas la flotte des voitures ? Barbara Jouvenot ou Éric Henri ?
03:14Simplement par manque de moyens en fait. Aujourd'hui que ce soit à la brigade des réseaux franciliens ou dans les commissariats partout en France, nos collègues n'ont pas assez de véhicules pour intervenir rapidement sur leurs interventions.
03:24Donc est-ce que ça veut dire que parfois vous n'intervenez pas sur des faits quand vous êtes appelé parce que vous ne pouvez pas vous déplacer avec les véhicules ?
03:35Non.
03:36Parce que quand même pas jusque là si.
03:38Nous intervenons systématiquement mais il y a une priorisation.
03:40Alors systématiquement ?
03:41Il y a une priorisation aussi.
03:43Eh oui c'est ça.
03:44Eh oui parce que quand vous êtes appelé.
03:45De plus en plus parce qu'hier on avait un spécialiste de la justice qui nous parlait, il a mené une enquête auprès de, à la fois de la justice mais également de policiers,
03:51qui lui disent il y a des moments sur des plaintes aujourd'hui on n'intervient plus.
03:55Prenons l'exemple par exemple d'intervention en voie publique.
03:59Lorsque vous avez une patrouille de trois sur une circonscription et qu'en simultané il y a trois appels dix-sept, vous allez aller là où c'est plus urgent.
04:07Entre un viol, une dégradation de véhicule ou un vol roulotte, mes collègues vont aller sur le viol, vont intervenir sur cette infraction criminelle.
04:17Et forcément les autres devront attendre.
04:19C'est aussi ça la problématique de notre métier.
04:21Donc vous devez faire des choix aujourd'hui.
04:23Oui c'est très frustrant et c'est surtout inadmissible.
04:26Aujourd'hui la police quand elle est appelée elle devrait intervenir sur tout et n'importe quoi.
04:29Peu importe, il n'y a pas une question d'urgence, il ne devrait pas y avoir une question d'urgence.
04:33C'est-à-dire qu'on devrait avoir les moyens d'intervenir sur tout et n'importe quand.
04:35Juste un instant quand même sur les véhicules parce que c'est assez intéressant.
04:40Tout le monde le voit évidemment dans la rue, dans les rues, les véhicules de police.
04:45Est-ce que souvent on se pose la question, est-ce que les voitures de police sont à la hauteur des voitures des délinquants ?
04:51Je veux dire par là, pour les poursuivre, pour les arrêter, etc.
04:56Pas suffisamment, hormis quelques services spécialisés qui disposent de moyens en adéquation.
05:01Le reste ne suit pas.
05:03Les narcos par exemple, ne serons-nous que cet exemple, parce que c'est quand même le danger numéro 1.
05:09Qu'ils kiffent avec le terrorisme, si je peux me parler ainsi.
05:12De toute manière, Gérald Darmanin a dit, et Retailleau aussi, que finalement c'était la même menace et qu'elle était aussi forte.
05:19Bien sûr, c'est traitement lié parce que souvent l'un et l'autre aussi, entre guillemets, se complètent.
05:25Parce que l'argent du stupéfiant notamment, en partie, peut financer aussi le terrorisme.
05:29Alors le narco c'est 4 à 6 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
05:33Des moyens colossaux, technologiques, financiers.
05:37Ils ont des avocats aussi qui les aident.
05:39Ils ont des conseillers qui leur permettent de blanchir l'argent, etc.
05:41Et nous, derrière, hormis les services spécialisés dont je vous ai parlé, nous ne sommes pas à la hauteur.
05:47Donc ce renouvellement, il doit se faire sur un plan pluriannuel.
05:51À l'instar de ce budget qui doit être augmenté, et je pense qu'on ne l'échappera pas à une loi de finances rectificative.
05:56Et cette augmentation doit se faire dans les années à venir également.
06:01Parce que quand on déclare la guerre, et on le dit à EADIA en permanence dans les médias,
06:07il faut que ce discours soit enfin déclisé concrètement, en acte, avec des moyens.
06:11Aujourd'hui, parce que vous avez vu l'autre jour, il y a eu l'appel du colonel général de gendarmerie
06:17qui dit qu'il faut se préparer à une guerre, véritablement.
06:21Avec des éléments extérieurs ou des éléments intérieurs.
06:24Comment vous l'avez pris, vous, Barbara Jouvenot et Eric Henry ?
06:28Barbara Jouvenot, cet appel la semaine dernière.
06:31Des menaces, il y en a partout et tout le temps, et de plus en plus dans notre pays.
06:34Mais je pense qu'avant de se préparer à tout ça, il faudrait déjà pouvoir avoir les moyens de faire ce qu'on nous demande aujourd'hui.
06:39C'est-à-dire des interventions de tous les jours, que ce soit des refus d'obtempérer, des violences conjugales.
06:44Bien sûr, il y a plein de menaces, elles sont toutes aussi importantes, mais déjà on n'a pas les moyens.
06:48C'est ça qu'il faut comprendre.
06:49C'est sur la police du quotidien.
06:50C'est ça, bien sûr.
06:51Il y a différentes forces de menaces, endogènes, exogènes.
06:55Et il y a différentes aussi priorisations à mettre en place.
06:59On l'a dit, le narco, le terrorisme, la délinquance du quotidien qui pourrit la vie de nos concitoyens.
07:04Donc tout ça, c'est quand même un ensemble.
07:06Mais nous, Alliance Police Nationale, on le dit depuis des années, quand on parle de choc d'autorité,
07:10quand notre secrétaire général, Fabien Mandelméric, en novembre 2023, a rédigé une lettre ouverte appelant à un choc d'autorité
07:18par rapport à la brutalisation de la société, ce que certains appellent un sauvagement,
07:22ce n'était pas pour se faire plaisir, ce n'est pas un concept théorique.
07:25C'est parce qu'il y a vraiment besoin d'un continuum institutionnel pour remettre de l'ordre dans ce pays,
07:29ce que les Français veulent absolument.
07:31Vous le sentez véritablement, la brutalisation, comme vous dites, de la société,
07:35c'est-à-dire que les gens sont plus violents lors des interventions.
07:39Barbara Jouvenot, vous le voyez.
07:41Déjà, il y a de plus en plus d'actes d'incivilité et de violence.
07:44Déjà, on en parle de plus en plus.
07:46Et de ce fait, surtout, on se rend compte qu'elles sont de plus en plus violentes.
07:50C'est-à-dire qu'on s'en prend de plus en plus physiquement aux forces de l'ordre, aux concitoyens, etc.
07:54Oui, bien sûr, il y a de plus en plus d'armes, de plus en plus de rapports physiques.
07:59Alors vous, dans les brigades, par exemple, puisque vous êtes dans une brigade sur les réseaux,
08:05est-ce que vous êtes plus nombreux aujourd'hui dans les patrouilles pour pouvoir intervenir ?
08:10Non.
08:11Comme beaucoup de commissariats, on n'est pas les seuls à être lésés sur le nombre de fonctionnaires,
08:15mais à la brigade des réseaux français-siciliens, effectivement, on manque encore de policiers.
08:19Il y a encore des policiers qui patrouillent à deux.
08:21Pour nous, c'est inadmissible.
08:22Patrouiller à deux dans des trains ?
08:23Bien sûr.
08:24Dans les trains ou dans les gares ?
08:25Plus souvent aussi, non.
08:26Oui, bien sûr, oui.
08:27Ça dépend des effectifs et des brigades.
08:29Donc pour nous, c'est inadmissible.
08:30À deux, on ne fait pas le poids face aux gens qui sont dehors.
08:33D'ailleurs, j'ai vu à Perpignan ce week-end, il y a eu une brigade d'anticriminalité qui a été prise à partie
08:42par une trentaine d'individus qui les ont attaqués.
08:45Ils ne l'ont pas pu, évidemment, répliquer.
08:47C'était extrêmement difficile.
08:48Est-ce que, nous sommes entre nous, il y a des auditeurs qui nous écoutent,
08:52est-ce qu'il y a des moments, Éric Henry et Barbara Jouvenot, vous dites là, on ne va pas intervenir,
08:57c'est-à-dire quand vous êtes sur le terrain avec votre brigade, parce que ça peut dégénérer très vite.
09:04Il faut savoir faire preuve de discernement.
09:06Il faut dire les choses.
09:07Il faut savoir faire preuve de discernement.
09:08À certains endroits, on ne va pas rentrer à deux ou trois.
09:10Il vaut mieux différer les fois l'intervention, faire appel à des renforts pour pouvoir intervenir en toute sécurité.
09:15Ça, c'est malheureusement assez récurrent.
09:18Et vous parliez de collègues blessés, mais il n'y a pas une semaine sans qu'on ait des photos,
09:22notamment des collègues gravement blessés.
09:24Vous savez, nous étions environ à 12 600 blessés en moyenne par an jusqu'en 2022.
09:30Dernier chiffre, plus de 15 000, 15 200.
09:33Donc c'est révélateur.
09:34Il y a des chiffres qui parlent.
09:3515 200, là, c'est le dernier.
09:37Blessés en 2024 en France.
09:41Est-ce que vous avez peur de temps en temps en intervenant, Barbara Jouvenot ?
09:46Oui, j'ai eu peur quand j'étais dans la rue, moi aussi sur la voie publique, quand j'étais encore sur la voie publique.
09:51Aujourd'hui, j'ai peur pour mes collègues parce que mon rôle est différent aujourd'hui en tant que permanente.
09:55Mais bien sûr que j'ai peur pour mes collègues.
09:57Il n'y a pas une seule semaine où on ne nous appelle pas pour nous dire qu'il y a une intervention musclée.
10:00Donc oui, on a peur pour eux.
10:02Mais c'est pour ça qu'aujourd'hui, on est dans la rue, pour le budget, pour qu'ils aient plus de moyens,
10:05pour qu'ils puissent travailler et en sécurité.
10:07On continue dans un instant la vérité en face, sur l'image du policier.
10:10Tiens, j'aimerais que vous réagissiez.
10:130 826 300 300, on a encore quelques minutes, donc n'hésitez pas.
10:17Eric Henry et Barbara Jouvenot sont là, de Police Alliance Nationale,
10:21pour répondre à toutes les interrogations.
10:24On va y revenir.
10:25Et d'ailleurs aussi, est-ce que ce métier, cette fonction, est attractive ?
10:30J'ai cru comprendre qu'on avait de plus en plus de mal à recruter.
10:33Nous allons en parler ensemble.
10:350 826 300 300.
10:42Ils veulent des voitures, les policiers notamment.
10:45Des voitures évidemment, ça fait partie des revendications aujourd'hui,
10:50avec la colère de certains policiers qui vont manifester devant l'Assemblée Nationale,
10:55avec un barbecue géant, c'est notamment Alliance Police Nationale,
10:59avec deux représentants ce matin, Eric Henry et Barbara Jouvenot.
11:03Il y a aussi cette question de l'attractivité de ce métier de policier.
11:08Barbara, pourquoi vous êtes engagée dans la police par exemple ?
11:12Comme beaucoup de policiers aujourd'hui en France,
11:15moi je me suis engagée parce que j'avais envie de faire respecter l'ordre dehors,
11:19j'avais envie de, pourquoi pas, sauver des vies,
11:22mais en tout cas d'être proche des concitoyens et des français,
11:25donc je me suis engagée pour eux.
11:27C'est un métier passion policier ou pas ?
11:29Oui je pense. Aujourd'hui, c'est difficile de rentrer dans la police si ce n'est pas un métier passion,
11:34parce qu'on rencontre beaucoup de difficultés,
11:37donc si on n'y croit pas et si on ne se donne pas la peine, c'est difficile quand même de s'engager.
11:41Mais il y a certains auditeurs qui se disent,
11:43mais quelle est la passion d'aller se faire taper ou taper en fait ?
11:49Oui c'est un métier de plus en plus difficile effectivement,
11:51sans les moyens, c'est vrai qu'on se lève le matin, on se dit est-ce qu'on va rentrer le soir ?
11:54De plus en plus, donc sans cette vocation-là, c'est très très compliqué.
11:58En plus de ça, il y a beaucoup de policiers qui me l'ont raconté,
12:01souvent quand ils reviennent de leur travail,
12:04ils ont besoin d'une forme de bulle,
12:07après avoir connu une journée un peu stressante,
12:10et pour le conjoint ou la conjointe, pas si simple.
12:13Non, il n'y a aucune intervention qui est anodine,
12:15donc il faut toujours un stade de décompression,
12:16que ce soit à reprendre les transports pour rentrer chez soi,
12:19ou aller voir les collègues pour en parler.
12:22Vraiment toutes les interventions sont importantes,
12:24parce qu'elles peuvent générer quelque chose chez nous,
12:26un stress ou une peur du lendemain.
12:29Éric Henry, est-ce qu'il reste attractif ce métier ?
12:32Il reste attractif, ce métier c'est un beau métier, garder la paix,
12:35gardien de la paix.
12:36Oui, gardien de la paix.
12:38On oublie souvent le sens de cette expression,
12:41c'est garder la paix, donc c'est protéger la société, nos institutions,
12:44les citoyens, protéger le plus faible,
12:47sinon ce serait la loi du talion, c'est au cœur de la République,
12:50ça faut jamais l'oublier, certains tendent à l'oublier,
12:53en voulant faire de l'anti-police, ce qu'on appelle du police-bashing.
12:57Certaines personnalités, certains politiques ?
13:01Certaines personnalités politiques, certains partis,
13:03je vais vous en citer un, mais ça n'a pas été un scoop,
13:06vous connaissez la position de l'Alliance Politique Nationale,
13:08elle est concernant la France insoumise,
13:09la France insoumise qui passe son temps à faire de l'anti-police,
13:11à insulter les policiers, les mépriser, les insulter,
13:14voire quelques fois appeler aussi à s'en prendre à eux,
13:17ce qui est inacceptable, et c'est rond le pacte républicain.
13:22Gérald Darmanin, notre ancien ministre de l'Intérieur,
13:24et je pense que Bruno Retailleau est dans la même ligne,
13:28en tout cas c'est ce qu'on a pu comprendre,
13:30il disait que l'autre métier devait être revalorisé,
13:33en termes aussi salarial, c'est aussi un levier qui est extrêmement important.
13:37– Non mais ça c'est vrai, parce qu'un policier ça gagne à peu près combien aujourd'hui ?
13:41Quand ça rentre à 25 ans, 23 ans, les premières missions,
13:46et puis au fil des...
13:48Alors ça dépend évidemment si on grimpe dans les échelons, mais globalement.
13:51– Un gardien de la paix en province, sortie d'école,
13:54c'est autour de 2000 euros nets, et en région parisienne,
13:57avec les primes autour de 2200-2300 nets.
14:00– Oui, c'est ça.
14:01– Mais nous, vous essayez, dans le cadre de notre métier.
14:03– Ça c'est quand on commence.
14:05– Quand on commence, comme gardien de la paix.
14:07– Et au bout de 10-15 ans, on peut gagner à peu près combien ?
14:09– Tout dépend de votre grade.
14:11Votre grade, vous pouvez gagner 2008-3000 euros nets,
14:14voire plus, tout dépend du grade que vous avez à ce moment-là.
14:16– Plus des primes.
14:17– Plus des primes, et puis des possibilités évolutives aussi.
14:20Parce qu'il y a des examens, des concours que vous pouvez passer en interne.
14:22Parce qu'on l'oublie souvent aussi, la police nationale,
14:25en termes d'ascenseur social, c'est extrêmement important, extrêmement fort.
14:31C'est l'administration où l'ascenseur social est le plus prégnant.
14:35– Alors ça c'est intéressant.
14:36Est-ce que l'on recrute beaucoup aussi dans les quartiers, dans les banlieues ?
14:39– Bien sûr, le ministère de l'Intérieur, elle l'appelle égalité-diversité.
14:44J'ai bien la preuve que la police nationale recrute partout,
14:49et elle a l'image de la société, le label diversité.
14:54On l'a tout dit quand on l'a dit ça, monsieur.
14:56– Et Barbara Jouvenot l'a pas rité aussi, non ?
14:59– Oui bien sûr, aujourd'hui parfois même,
15:01on a du mal à faire des patrouilles mixtes, en fait, hommes-femmes,
15:06parce qu'il y a beaucoup de femmes aussi maintenant dans les services.
15:09– Et est-ce qu'il n'y a pas de règle pour ça ?
15:11– Absolument pas.
15:12– Est-ce que vous pouvez être deux hommes, deux femmes, un homme et une femme ?
15:16On ne se dit pas, il faut forcément aller une femme, un homme, etc.
15:20Il n'y a pas de règle ?
15:21– Il n'y a pas de règle, mais c'est quand même mieux d'avoir
15:23des patrouilles formées d'hommes et de femmes, bien sûr,
15:25parce qu'on n'a pas toujours les mêmes personnes en face de nous,
15:28et une femme pourrait contrôler peut-être plus facilement,
15:30ne serait-ce que pour la palpation, une femme, et un homme, un homme.
15:32Donc c'est juste une question de praticité, mais il n'y a absolument pas de règle.
15:35– Et est-ce qu'il y a une question de sensibilité entre un homme et une femme,
15:40l'interpellation, la discussion, quand il y a discussion avec certains,
15:44Barbara Jouvenot, vous, quand vous êtes dans les réseaux ferroviaires ?
15:50– Pour moi, il n'y a pas de sexe dans la police,
15:52dans le sens où on a tous le même uniforme,
15:54donc face aux gens en face, on est tous policiers,
15:56et pas masculins ou féminins, mais forcément,
15:58on a une sensibilité, tous différents en fonction de notre caractère,
16:01et parfois, oui, une femme peut peut-être apaiser un conflit
16:04qui partirait un peu plus au frontal, mais parfois c'est l'inverse,
16:08dépend des tempéraments et des binômes.
16:10– Oui, oui, bien sûr.
16:12Souvent aussi, dans les quartiers, pas que dans les quartiers,
16:14on a dit, oui, mais les policiers, ils exagèrent, ils se prennent pour des cow-boys,
16:18en se souvenant de certains films, quoi.
16:20Éric Henry, je vais vous voir râler, mais on va me faire…
16:23– Non, non, mais c'est un vieux serpent de mer, vous savez,
16:26la police nationale est appréciée à chaque sondage à plus de 70%.
16:32– Oui, c'est vrai, aujourd'hui, oui.
16:34– Et c'est systématique, ça revient à chaque sondage, depuis des années.
16:37Donc celles et ceux qui ne nous aiment pas, c'est parce qu'on les gêne,
16:39on les gêne pourquoi ? Parce qu'on veut les empêcher de faire de leur vie,
16:43de faire de la criminalité ou de la délinquance leur mode de vie,
16:47c'est-à-dire on les empêche de nuire à la société et de vivre de leur délinquance,
16:53c'est ça le problème uniquement, mais sinon, les gens honnêtes,
16:57ceux qui se lèvent le matin pour aller travailler,
17:00qui respectent les lois, les règlements,
17:02eux nous apprécient parce qu'ils ont besoin de nous,
17:04et d'ailleurs je pense même aux gens des quartiers,
17:06à la grande majorité de ces gens qui vivent dans les quartiers,
17:08qui veulent vivre tranquillement et qui sont malheureusement obligés
17:13de supporter ces individus, ces poignets qui leur pourrient leur quotidien.
17:17– Merci beaucoup Eric Henry et Barbara Jouvenot d'Alliance Police Nationale,
17:23donc avec cette manifestation aujourd'hui, on l'a bien compris,
17:25pour réclamer des moyens et puis c'était l'occasion de parler
17:28du métier de policier, policière également, évidemment.
17:32Dans un instant, Gilles Gansman, Valérie Expert et Jean-Philippe Janssen
17:36notamment parmi les invités.

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