Philippe Brun, député Parti socialiste de l'Eure, s'est exprimé ce lundi 3 février sur BFMTV au sujet du refus de son parti de proposer et voter une motion de censure du gouvernement, après l'utilisation de l'article 49.3 par le Premier ministre, François Bayrou, pour l'adoption d'une partie du budget de l'État.
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00:00— Donc vous sauvez François Bayrou, les socialistes ? Vous avez décidé de sauver François Bayrou ?
00:05— On a surtout décidé de sauver le budget pour la France. On voit bien ce que l'absence d'adoption d'un budget
00:11aurait pour conséquence pour le pays dans un moment où on a une grave crise. 40 % de plans sociaux supplémentaires,
00:1730 % de chômage en plus au mois de janvier, d'inscriptions à Pôle emploi. Et dans ces conditions,
00:23nous devons faire preuve de responsabilité. S'il n'y avait pas de budget, ce serait 3 mois d'attente pour les entreprises
00:29qui attendent de recevoir certaines aides qui leur sont promises, pour les agriculteurs qui attendent désespérément
00:33les aides qu'on leur a promises il y a maintenant plus d'un an. Ce seraient aussi des attentes pour les collectivités locales
00:38qui veulent investir et qui ont besoin de ces subventions d'investissement. Et puis ce serait un nouveau gel de 75 % des crédits,
00:45puisque c'est le régime. Quand il y a une loi spéciale, on gèle 75 % des crédits. Et donc autant de recrutements bloqués,
00:51de subventions empêchées. Il faut un budget. On a négocié le budget le plus fortement possible. Et moi, j'y ai mis tout mon cœur,
00:58toute mon âme en tant que négociateur sur le projet de loi de finances.
01:01— Qui t'a créé la fracture au sein même de votre parti, au sein même du Parti socialiste, M. Brun ?
01:05— Écoutez, le Parti socialiste, à quasi-unanimité, a voté pour la non-censure. Et le bureau national a voté très très nettement,
01:13je crois, seulement quelques voix contre la résolution que nous avons adoptée. Et j'ai la conviction que le groupe socialiste
01:21ne votera pas la censure dans son écrasante majorité. — Mais il n'est pas facturé. Il n'est pas facturé, le PS sur cette histoire, alors.
01:27— Écoutez, moi, je vous dis les choses très clairement. On est dans une situation politique...
01:30— Donc vous êtes unis, solides. Il n'y a pas de faille. — Il n'y a aucune faille aujourd'hui au sein du Parti socialiste.
01:34Je vous le dis, nous sommes des opposants à François Bayrou. Il n'a pas besoin de le démontrer. Nous ne sommes pas d'accord
01:39avec certaines orientations de ce budget. Nous avons négocié et nous y avons mis tout notre cœur, toute notre âme pour emporter
01:45des victoires pour les gens. On a obtenu 4 000 postes de profs de plus. On a obtenu la fin de la taxe sur l'électricité.
01:50On a obtenu 2 milliards pour l'hôpital. On a obtenu 18 000 postes de plus pour l'hôpital. On a obtenu la réinvestition des retraites.
01:55On a obtenu 600 millions d'euros pour les TER. — Donc au PS, vous avez obtenu ce qu'il fallait. Mais vos amis du Nouveau Front populaire
02:00ou plutôt de la France insoumise, et notamment Éric Coquerel, vous disent... Finalement, vous êtes passés mécaniquement
02:07de soutien au budget donc de soutien au gouvernement. Vous faites imploser le NFP. — On fait rien d'imploser du tout.
02:13Et Jean-Luc Mélenchon, jusqu'à preuve du contraire, n'a pas le pouvoir de dire qui a le droit de faire partie ou non du NFP,
02:19qui est une alliance entre égaux, entre quatre parties égaux.