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00:00Bienvenue dans les récits extraordinaires de Pierre Belmar, un podcast issu des archives d'Europe 1.
00:10La mère Rabhi traverse le village, son village. En 1886, sa malle au nez point de gazette. Nul
00:20besoin d'ailleurs de gazette, il y en a une depuis longtemps, il semble même depuis toujours. Elle
00:27a deux pattes maigres pour mieux courir, des oreilles pointues pour mieux surprendre, deux
00:33yeux ronds pour mieux voir. A malle au nez, rien ne se passe, rien ne se dit que la mère Rabhi n'est
00:41vue ou entendue. Ah, les nouvelles sont rapidement distribuées d'une échoppe à l'autre et il y a
00:48plus d'une édition par jour. Une première le matin, après la tournée du facteur. La mère Rabhi habite
00:55la dernière maison du village et constitue une sorte d'entonnoir à Cancan où le brave homme
01:00déverse innocemment le résultat de sa promenade matinale. Ensuite, la mère Rabhi peut refaire le
01:07chemin au sens inverse, ayant bien remâché et affiné les meilleures anecdotes, les distribuer
01:13à ses abonnés. On dirait maintenant que la mère Rabhi est un média, un média itinérant qui
01:20pratique avec assez de réussite une forme très particulière d'audiovisuel et l'on dirait aussi
01:26qu'elle est un élément de communication entre les habitants. De là à regretter qu'il n'y ait pas de
01:32mère Rabhi dans les villes nouvelles pour faire la liaison entre les HLM, il n'y a qu'un pas que
01:37nous ne franchirons pas si vous le permettez. Pour l'instant, la mère Rabhi traverse son village.
01:43Une nouvelle assez croustillante vient de choir dans son oreille, une nouvelle qui mérite sans
01:51hésitation d'être entendue en haut lieu. Le haut lieu, c'est la boulangerie. « Vous connaissez la
01:59dernière ? » La boulangère ne la connaît pas bien sûr, mais il convient de prendre l'air intéressé et
02:04d'encourager la mère Rabhi à la confidence car il lui arrive de se vexer et d'aller porter la
02:10nouvelle ailleurs. « Ah non, qu'est-ce qui se passe ? » La femme a druo. « Qu'est-ce qu'elle a
02:15encore fait la malheureuse ? » « Oh, oh, oh, malheureuse ! Elle le noie dans le vin son malheur,
02:20si elle en a. » « Alors, je vous le donne en mille. Hier soir, à l'auberge, elle a parié avec un de
02:30ses clients. » C'est le facteur qui me l'a dit, il était là. « Elle a parié quarante sous contre
02:37quarante francs que son mari passerait dans l'année. » « Non, comme je vous le dis. Quarante sous sur
02:46la table, qu'elle a dit. Si le Fernand meurt dans l'année, t'en seras pour tes quarante francs. »
02:51La mère Rabhi ne dit pas qui a accepté le pari. Ça, c'est peut-être destiné à une autre édition
02:59de son petit journal parlé. Mais quand vous saurez que ce petit dialogue figure presque
03:04mot pour mot dans un dossier d'instruction et un procès d'assises, qu'il est passé pour
03:09parole d'évangiles pendant des années, alors vous aurez envie de suivre avec nous
03:14ce nouveau dossier en compagnie, bien sûr, de la fameuse mère Rabhi.
03:35La femme drueau, nous l'appellerons Marie, puisque c'est son prénom, ne fait pas l'unanimité dans
03:43le village. On peut même dire qu'il y a deux clans assez bien définis d'un côté, ceux qui
03:48fréquentent l'auberge, de l'autre ceux qui ne la fréquentent pas. Marie est propriétaire de
03:53l'auberge. Elle porte la trentaine avec bonne humeur et ne craint pas les plaisanteries les
03:59plus paillardes. Ou ce n'est pas tellement qu'elle soit belle, mais les consommateurs apprécient sa
04:04façon de lever le verre. Certains d'entre eux vont peut-être un peu loin dans l'appréciation,
04:10mais le mari n'est pas bien méchant. Firmin drueau, c'est vrai, n'est pas méchant. Il connaît peu ou
04:15prou son état de mari trompé, mais qu'y faire ? Il travaille à la fabrique de margarine toute la
04:20journée et pendant ce temps, il faut bien faire aller le commerce comme on dit. Il est comme tout
04:25le monde, il ne se fâche pas tant qu'il ne voit rien. Seulement, seulement ce jeudi saint, jour de
04:33pénitence pour les maris trompés comme pour les autres. Firmin hurle et tempête dans l'auberge,
04:39cassant tout ce qui lui tombe sous la main. L'auberge est déserte et à part Marie, personne
04:44ne peut entendre sauf deux personnages, l'un visible, l'autre invisible. Le premier, bien que
04:51visible, se garde bien à intervenir dans les affaires de sa sœur. Pour Louis, la place est
04:56bonne, la soupe acceptable. On peut tout supporter à condition d'échapper au travail des filatures de
05:02Rouen. Louis supporte donc sans maudire la bagarre qui vient d'éclater entre sa sœur et son beau-frère.
05:08Le second personnage est invisible pour le moment, heureusement pour lui d'ailleurs, car il est le
05:13sujet principal de cette bagarre entre époux. Caché derrière la porte de la cave, pieds nus, terrorisé,
05:20il attend que le flot des injures se termine. Mais le cas est grave. Si Firmin hurle et tempête dans
05:27l'auberge déserte, c'est qu'il vient de voir quelque chose. Il a vu, de ses yeux vus, un gredin s'enfuir
05:34par la lucarne de la chambre conjugale et le gredin, dans sa filée perdue, a abandonné des pièces à
05:39conviction sur lesquelles aucun doute n'est possible. Sur le lit, une ceinture de cuir, sur la carpette,
05:44une paire de bottes. — Mais ce n'est pas possible ! Mais t'as donc le diable dans la peau, et en plein
05:49jour encore ! Marie n'a pas l'air de s'émouvoir outre mesure. Il reçut le tablier de travers. Elle
05:55semble protégée par les vapeurs d'une douce ivresse. — Et tu me bois le fond, en plus ! C'est
06:01fini, tu m'entends ? On ferme. Plus de clients, plus d'auberge ! — Mais ton sorcier ! J'irais lui dire
06:07deux mots, moi. Il ne me fait pas peur. — Sorcier ? Et qui est sorcier ? — L'individu derrière la porte,
06:15le propriétaire des bottes, l'homme invisible derrière la porte de la cave ? — Il s'appelle
06:20Leborgne. Beau nom pour un sorcier. À vrai dire, il n'est pas sorcier. Enfin, il n'est sorcier que
06:25dans la tête des gens du village, et surtout dans la tête de la mère Rabille, la gazette
06:29ambulante. Elle rapporte sur lui des histoires de faiseurs d'anges qui, pour être exact, n'en sont
06:34pas moins engelivées pour les besoins de la transmission. Officiellement, Leborgne est
06:39rebouteux. On le craint vaguement, on le consulte en cachette, et nul ne sait de quoi il vit. Quand
06:45il sort une pièce d'or, et ça lui arrive souvent, on murmure des choses. Pour l'instant, le sorcier
06:52est en mauvaise posture, mais il en réchappera, puisque la scène que je viens de vous rapporter
06:56a été consignée par le juge d'instruction selon ses propres déclarations. Le calme revenu, il a
07:02quitté l'abri de la cave sur la pointe des pieds et récupéré ses bottes dans la cour de l'auberge.
07:06En effet, la main furieuse de Firmin-Truot les y avait expédiées par la lucarne au moment de la
07:11fuite du gredin surpris. Firmin, qui a de la suite dans les idées, boucle donc l'auberge,
07:16et le silence s'y installe. Au grand-dame de la mère Rabille, qui n'aura pas de nouvelles fraîches
07:22avant trois jours, ignorant ce qui s'est passé, elle commente la fermeture de l'auberge comme on
07:26commente un événement national sans information précise, c'est-à-dire à grand coup de supposition.
07:30Il a dû la trouver saoule comme une grive, encore une fois. Peut-être bien qu'il l'a renvoyée chez
07:36son père. Depuis le temps qu'il a les cornes, remarquez, c'est pas trop tôt qu'il la corrige un
07:40peu. Pauvre mère Rabille. Dire qu'elle ne sait pas ce qui se passe à l'auberge. Dire qu'elle n'est
07:47pas là le dimanche de Pâques. Car ce dimanche de Pâques, un client obstiné frappe à la porte de
07:54l'auberge fermée depuis trois jours. Au bout d'un certain temps, alors que l'homme s'apprête à
07:58partir, Marie Truot passe la tête par la lucarne du premier étage. Elle est échevelée, blafarde,
08:03apparemment ivre, et se met à crier « Mon homme est mort ! Il est mort ! Prévenez mon frère ! ».
08:09Dépassant sa troupe, quelques-uns se décident à enfoncer la porte et, de première entrée,
08:14butent sur un corps étendu en travers de l'escalier qui mène à la cave. C'est le frère de Marie,
08:19le jeune Louis. À côté de lui, une lampe à pétrole éteinte. Louis est mort. Personne ne
08:27le préviendra plus jamais de rien. En montant au premier étage, on découvre le corps du
08:31mari presque sur le palier, mort lui aussi. Il semble être tombé là dans un ultime effort pour
08:37franchir la dernière marche. Marie gesticule comme une folle, s'accroche à tout le monde, frappe dans
08:42ses mains sans cesser de crier « Mon homme est mort ! Il est mort ! Prévenez mon frère ! ». Un
08:46homme tente de la calmer, la secoue brutalement, la traîne vers la cave et lui montre le cadavre
08:51de son frère. « Mais il est là, votre frère. Et il est mort, lui aussi. Calmez-vous, Marie.
08:57Qu'est-ce qui s'est passé ? » Marie regarde tour à tour les gens autour d'elle, le corps de son frère,
09:05et elle secoue la tête d'un hérébété. « C'est pas vrai. Il n'est pas mort. Il fait l'imbécile. »
09:15L'attitude de Marie paraît bien étrange aux gendarmes. D'autre part, les deux morts,
09:21qui ne portent pas de blessure apparente, n'ont quand même pas l'air d'être morts
09:26tranquillement, leurs visages crispés, les lèvres bleues. Alors Marie est arrêtée.
09:32En prison, elle semble retrouver peu à peu sa lucidité. Il est vrai que le vin y brille par
09:39son absence, mais chaque fois qu'on l'interroge, elle ne sait que répondre. « Firmin ? » « Il est
09:46mort d'une bronchite qu'il avait dans la tête. » « Lui aussi. » « Il avait mal à la tête. »
09:51L'autopsie démontre que les deux hommes sont morts empoisonnés. Toutefois,
09:56il est impossible de déterminer la nature du poison. Les spécialistes n'en concluent pas
09:59moins qu'il s'agit certainement d'une substance végétale ou alors de poudre de cantaride. On
10:06croit avoir retrouvé un fragment d'aile de mouche, cantaride bien sûr, dans les viscères. Le
10:12cantaride, poison et aphrodisiaque, c'est peut-être bien une idée de sorcier. La mère Rabhi suit les
10:18événements de près, bien entendu, et participe à l'enquête en même temps que la plupart des
10:21villageois. Le jour du procès de Marie, l'affaire se résume ainsi. Marie, depuis plusieurs mois,
10:28était souvent ivre. Son amant, le sorcier rebouteux Leborgne, avait été surpris par le mari en
10:33flagrant délit d'adultère en présence de son frère. Marie, à plusieurs reprises, avait affirmé
10:38en public qu'elle souhaitait la mort de son mari. Bref, bien que la participation effective du
10:43sorcier Leborgne en tant que fournisseur de poison ne puisse être prouvée, Marie est condamnée le 13
10:49janvier 1888 par la cour d'assises de la Seine inférieure aux travaux forcés à perpétuité. Le
10:55sorcier Leborgne bénéficie d'un non-lieu. C'est là que nous allons nous interrompre un instant,
11:02car si l'affaire est réglée devant la justice, elle ne l'est pas dans le village où la mère
11:08Rabille a encore du pain sur la planche. Les récits extraordinaires de Pierre Belmar,
11:21un podcast européen. Donc, Marie Druot est enfermée à la maison centrale de Clermont,
11:26l'auberge est fermée, le mobilier vendu pour payer les frais de justice, le sorcier Leborgne se
11:32taire dans sa maison, la mère Rabille attend du nouveau, nous sommes en 1889, un an à passer.
11:39Aux dernières nouvelles, d'après le facteur, on attend d'un jour à l'autre les nouveaux
11:44aubergistes. Les époux Gauthier s'installent effectivement au début de l'année suivante et
11:50la vie reprend. Mais, décidément, il se passe des choses bizarres dans cette auberge, des choses
11:57que la mère Rabille rapporte avec le ton qu'il convient. « Vous connaissez la dernière ? » M.
12:04Gauthier. « Il s'est encore trouvé mal ce matin. Sa femme prétend qu'il a des maux de tête. C'est
12:12quand même pas normal. Vous savez que le rebouteux est venu plusieurs fois chez eux. Il a donné des
12:19tisanes, paraît-il. » La mère Rabille tient son feuilleton quotidien, elle n'en rate pas un seul
12:25épisode. « J'ai parlé au mari l'autre jour. Vous savez ce qu'il dit ? Il dit que l'auberge est
12:32hantée. Il dit qu'il a senti comme des tourbillons dans la maison. Je comprends pas qu'on l'ait pas
12:37enfermée, ce leborgue, vous savez ? » Un matin de printemps, la nouvelle éclate comme une bombe.
12:43Mme Gauthier a été trouvée morte à l'entrée de la cave de l'auberge, exactement au même endroit
12:50que Louis, le frère de Marie. « Le village est sans dessus-dessous. » Et la mère Rabille de
12:56commenter « Je l'avais dit ! La maison est hantée, c'est sûr ! » Le médecin a bien du mal à calmer
13:02les esprits en affirmant raisonnablement, indiscutablement que la femme de l'aubergiste
13:06est morte d'une rupture d'un ébrisme. Il délivre un permis d'énumé. La mort est naturelle, selon
13:12lui. Mais l'aubergiste s'enfuit terrorisé et le village murmure de plus belle. Les portes de
13:19l'auberge se referment à nouveau. Quant aux rebouteux, ils disparaissent sans laisser de
13:25trace en bons sorciers qui se respectent. De toute façon, plus personne dans le village ne lui aurait
13:31vendu un oeuf ou une boule de pain. Et on a beau être sorcier, on a faim, comme tout le monde.
13:36Lorsque les nouveaux aubergistes, les époux Dubot, se présentent au village, la mère Rabille estime
13:46qu'il lui appartient de faire à leur intention un résumé des chapitres précédents. Toutefois,
13:51il lui semble honnête de conclure par une affirmation encourageante. « On a fait dire
13:56des messes. Le sorcier est parti. Ce serait bien le diable s'il vous arrivait quelque chose. »
14:02C'est le diable. Une semaine à peine s'écoule. M. Dubot ne descend jamais à la cave sans Mme Dubot,
14:12et Mme Dubot n'en remonte jamais sans M. Dubot. Pendant ce temps, le commis est de garde au
14:17comptoir. L'aubergiste, un brave homme qui ne croit pas beaucoup à cette histoire de sorcellerie,
14:22sert le vin en plaisantant. « Si c'est un fantôme et qu'il veut boire un coup,
14:26faudra qu'il dise son nom. Moi, je sers pas les inconnus. » Un matin du printemps, en 1890,
14:33le commis sort de l'auberge en hurlant « Au secours ! Au secours ! Ils sont morts ! » Heureusement
14:39non, ils ne sont pas morts. Le commis s'est affolé juste à temps et le médecin a réussi à
14:43faire sortir de leur évanouissement le mari et la femme. Seulement, l'alerte a été chaude. Cette
14:49fois-ci, l'aubergiste, qui a les pieds sur terre et qui n'a aucune envie de s'enfuir, estime que
14:54tout ça c'est une affaire de gendarmes. Des gendarmes estimant que c'est une affaire de
14:59justice, le tribunal d'Amiens se décide d'amender sur place un expert pour examiner les locaux.
15:04Cette visite aura pour effet de ramener en 1896, devant la cour d'Amiens, Marie Druot,
15:11la première aubergiste, après huit ans de travaux forcés et une enquête qui déçut beaucoup la
15:18mère Rabille. Ainsi, nous retrouvons Marie Druot devant la cour d'Assises en octobre 1896. Sa
15:25condamnation remonte à huit ans. Huit ans passés dans la prison de Clermont dans l'Oise et on peut
15:30s'en douter, la Marie a bien changé. Oh, ce n'est plus l'aubergiste au teint rosé par la bonne
15:35chair et le bon vin, à la démarche accueillante. C'est une pauvre chose, maigre et pâle, en
15:42jaquette noire, les cheveux tirés, qui écoute ce que la justice a de nouveau à lui dire. Elle
15:48écoute en silence, les yeux écarquillés de stupéfaction. Car il y a de quoi. Et que lui
15:54dit-on ? Eh bien, si j'osais en deux mots, je résumerais ainsi. Chère madame, en 1886, la cour
16:03d'Assises vous a condamné aux travaux forcés à perpétuité pour avoir empoisonné votre mari et
16:07votre frère. Excusez-nous, mais il est très possible que nous nous soyons trompés. Alors,
16:12si vous le voulez bien, nous allons écouter les témoins, réentendre les experts, en entendre de
16:16nouveau, et, si tout va bien, ce soir, vous rentrerez chez vous réhabilité. » Voilà. Bon.
16:25La mère ravit et, dans les premiers témoins, chez elle, la mécanique s'est enrayée. Elle ne
16:30répète qu'une chose. « Marie a parié quarante sous contre quarante francs que son mari passerait
16:34dans l'année. Et il a passé ! » Les autres s'embrouillent un peu dans leurs souvenirs. Et le
16:40portrait qu'ils tracèrent de Marie, huit ans auparavant, s'estompe considérablement. Mais c'est
16:46au tour des experts. Et c'est là que c'est important. « Alors, elle de quantarite ? » demande
16:51le président. « C'était une supposition. Euphorbe, peut-être. En tout cas, du poison. »
16:58« Le poison, c'est une supposition ou une certitude ? » « En l'état de la science,
17:05monsieur le président, je dirais... une supposition. » Donc, on a condamné Marie
17:13Druot sur une supposition. Ça, c'est une certitude. Car l'architecte qui a examiné
17:20l'auberge de Fontencomble est arrivé à la conclusion suivante. Vous allez voir comme elle
17:24est bête. À côté de l'auberge, tout à côté, contiguë même, il y a une autre maison. Dans
17:31cette maison, il y a une cave. Et dans cette cave, un four à chaud. Ce four à chaud coïncide avec
17:37le mur de la cave de l'auberge et ce mur est fissuré. On voit mal les fissures du côté de
17:43l'auberge car la cave n'est pas éclairée. Mais faisons comme l'expert une expérience. Vous prenez
17:49un chat que vous attachez dans la cave. Vous l'attachez car autrement, pas fou, il grimpe
17:54jusqu'au haut des tonneaux à deux mètres où rien ne peut l'atteindre. Au bout de quelques minutes,
17:58cela varie avec la résistance du chat, l'animal tombe dans le coma. Et avant une heure, il est
18:05mort. Il ne s'agit pas de fantôme, mais tout simplement d'émanation d'oxyde de carbone par
18:12les fissures et provenant du four à chaud. Pauvre Marie, elle avait bien dit que son nom avait une
18:19bronchite dans la tête. On appelle ça comme on peut quand on n'a pas fait des études. Mais quand
18:26on a fait des études comme les premiers experts, on fait des suppositions scientifiques. Pauvre
18:33Marie, elle avait bien dit que son mari passerait dans l'année. 40 sous contre 40 francs. Elle avait
18:41parié. Elle a gagné. Elle les a eu, ces 40 francs. Avec quelques zéros en plus et un beau reçu de
18:50l'administration. 40 000 francs de dommages et intérêts. Ah, pour un pari stupide, c'était un pari stupide.
19:04Vous venez d'écouter les récits extraordinaires de Pierre Belmar, un podcast issu des archives
19:25d'Europe 1. Réalisation et composition musicale, Julien Tarot. Production, Estelle Laffont.
19:33Patrimoine sonore, Sylvaine Denis, Laetitia Casanova, Antoine Reclus. Remerciements à Roselyne
19:40Belmar. Les récits extraordinaires sont disponibles sur le site et l'appli Europe 1.
19:45Écoutez aussi le prochain épisode en vous abonnant gratuitement sur votre plateforme d'écoute préférée.