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Retrouvez « L'édito politique de Patrick Cohen » sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-edito-politique

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Transcription
00:00L'édito politique, Patrick Cohen, le ras-le-bol budgétaire !
00:04Il est temps que ça s'arrête, chacun en convient, même les moins bien disposés à l'égard du gouvernement Bayrou,
00:09ce feuilleton n'a que trop duré.
00:10Voulez-vous que je vous rappelle ce dont nous discutions ici même, il y a 4 mois, oui, fin septembre, ça fait 4 mois,
00:17on soupesait le montant des retraites, des impôts, des taxes et surtaxes que Michel Barnier, Antoine Armand et Laurence Amartin.
00:23Mais si, souvenez-vous que ces trois hommes allaient soumettre au débat,
00:26avant que les députés ne nous divertissent à coup de taxation sur les usines de chips et autre tévéra à zéro sur les croquettes pour chiens.
00:34Il y a 4 mois, Donald Trump n'était pas président, il ne prenait pas 15 décisions par jour, il n'était même pas élu,
00:41et beaucoup pensaient que le monde allait gentiment continuer de tourner avec une présidente nommée Kamala Harris.
00:45Et depuis, la France, Patrick, ne tourne plus gentiment.
00:48Non, le pays est en partie à l'arrêt, les chefs d'entreprise sont dans le brouillard,
00:52investissements et embauches suspendus, le chômage repart en flèche, les plans de licenciement menacent des milliers d'emplois,
00:58même la pari d'État est contrainte de ralentir, sous le régime de la loi spéciale,
01:02les budgets sont restreints, les commandes sont reportées, les prestataires souffrent,
01:06les collectivités sont en suspens, les agriculteurs attendent les aides-promises, toujours pas versées,
01:11idem dans l'industrie, faute de loi de finances, les gestionnaires de l'assurance-chômage, l'UNEDIC,
01:16n'ont plus de garantie pour emprunter, l'État est comme un paquebot dont le carburant serait rationné,
01:22dit un haut fonctionnaire, et dont les ronds dans l'eau nous coûtent, car dans un calcul un peu tordu,
01:27basé sur une projection de la Banque de France, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin,
01:31affirme que l'absence de budget nous fait perdre 100 millions d'euros par jour.
01:36Bon, Patrick, c'est maintenant une question de jour, non ?
01:38Une petite semaine. S'il y a accord ce soir entre députés et sénateurs en commission mixte paritaire,
01:44si le budget arrive comme prévu lundi au vote des députés, si François Bayrou fait les concessions qui vont bien
01:49pour calmer les indignations socialistes, sa submersion devrait coûter quelques milliards de plus.
01:54Si son gouvernement n'agit pas de nouveaux chiffons rouges, alors, mercredi prochain, après le 49.3 du gouvernement,
02:01l'EPS pourrait ne pas voter la censure déposée par les insoumis, le budget serait adopté par l'Assemblée,
02:06nous serons le 5 février, cinq mois, jour pour jour, après la nomination de Michel Barnier.
02:12Vous êtes sûr, Patrick, que les socialistes et le gouvernement finiront par s'entendre ?
02:15Non, aucune certitude, nulle part, l'EPS reste divisé, indécis, tiraillé par des injonctions contradictoires,
02:23mais à cause de tout ce qui précède, la pression est forte.
02:26Hier matin, le député PS Philippe Brun, l'un de ceux qui a passé des heures à discuter le budget avec les ministres,
02:31qui sera aussi l'un des trois socialistes à siéger en CMP à partir de 9h30 au Sénat,
02:36Philippe Brun disait qu'un nouvel échec serait pour le pays cataclysmique, il a répété le mot trois fois, effectivement.

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