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00:00Actu locale, musique et bonne humeur, ici Matin.
00:05Il est 8h moins le quart, Yann Lastenet, la SPA tire donc la sonnette d'alarme.
00:09La Société protectrice des animaux a dressé le bilan de l'année 2024
00:13et le constat est sans appel, le nombre d'adoptions est en baisse.
00:17Bonjour Naïs Vénancy, vous êtes la responsable du refuge d'Ivraie-Lévesque de la SPA.
00:22Est-ce que vous aussi vous faites ce constat ?
00:25Alors oui, exactement, on fait beaucoup moins d'adoptions chien cette année
00:29mais tout ça est à mettre en relation avec le nombre de prises en charge effectivement.
00:33On a fait autant de baisse d'adoption que de baisse de prise en charge côté chien.
00:38Pourquoi il y a eu cette baisse de prise en charge pour le coup ?
00:42Puisque les places n'étaient pas disponibles, tout simplement.
00:45Et on est nous aussi victimes de la mode, comme est mentionné dans le communiqué,
00:50certaines races de chiens restent plus longtemps en refuge.
00:55Donc on va dire les bergers belges malinois et les types estaf.
00:58Aujourd'hui les fourrières sont remplies de ce profil de chiens-là.
01:02Nécessairement moins d'adoptions, puisque quand les gens viennent nous voir en refuge,
01:06ils ne viennent pas toujours pour adopter le berger belge malinois qui vient d'arriver.
01:10Donc c'est à nous, aux agents animaliers, de faire la promotion de ces chiens-là
01:14puisque ce sont des chiens tout à fait sympas.
01:16Oui, mais au départ effectivement ce sont des gens qui les prennent parce que oui,
01:19ils sont beaux, oui, mais ce sont quand même des chiens
01:22qui demandent une certaine compétence d'éducation, en tout cas au départ.
01:26Alors une certaine compétence, ou du moins il faut tenir compte des besoins de ces chiens-là.
01:30Ce ne sont pas des chiens de, excusez-moi l'expression, mais des chiens de canapé.
01:33Il y a besoin de les dépenser aussi bien physiquement que mentalement.
01:37Il faut avoir le temps, la compétence nécessaire pour les prendre en charge, vous avez raison.
01:41Donc voilà, c'est pour cela effectivement qu'ils sont abandonnés,
01:45qu'on les retrouve en quantité dans nos fourrières en France
01:48et qu'il y a plus de difficultés à les faire adopter.
01:51Qu'est-ce que vous dites aux gens qui viennent, qui veulent adopter un chien,
01:54pour les orienter vers ces Malinois par exemple ?
01:57Vous les rééduquez dans les centres ?
02:00Oui, tout à fait. Nous on tient compte du contexte proposé par les familles
02:03puisqu'il y a certains Malinois qui peuvent très bien correspondre dans certains foyers
02:06et heureusement, je serais tentée de vous dire.
02:08Et donc du coup nous nous faisons appel à des éducateurs,
02:11aussi bien en interne nous avons la compétence à la SPA,
02:14mais également en externe, nous travaillons avec une éducatrice canin
02:17qui nous aide dans l'étude de certains comportements
02:20et surtout à mettre des petits tips, des choses en place
02:23pour que d'une part leur séjour chez nous se passe du mieux possible
02:26mais également pour favoriser leur adoption.
02:29On a bien compris, certaines races de chiens sont difficiles à faire adopter.
02:33Quel est l'impact pour votre refuge du coup ?
02:36L'impact c'est qu'il y a moins de turnover,
02:39c'est-à-dire qu'il y a moins de places qui se libèrent facilement
02:42et du coup on peut faire moins d'entrées,
02:44c'est-à-dire que les fourrières nous sollicitent,
02:46je ne vais pas vous dire quotidiennement parce que j'exagérerais,
02:48mais au moins 3-4 fois par semaine.
02:50Et vous faites comment alors ? Vous priorisez ?
02:52Exactement, on priorise les sorties de fourrières.
02:55Vous vous doutez bien que ce sont des animaux qui ont été abandonnés sur voie publique
02:58donc qui dès que le délai légal des 8 jours est passé,
03:01doivent trouver une porte de sortie en urgence.
03:03Et on priorise également, comme vous le disiez, en fonction de l'urgence, des enquêtes.
03:07Il suffit qu'il y ait un signalement quelque part qui soit émis.
03:10Si les animaux sont en danger, nous devons les faire entrer.
03:12La SPA parle d'augmentation de cas de maltraitance. Est-ce que c'est le cas ?
03:16Alors est-ce que réellement il y a une augmentation des cas
03:19ou une augmentation peut-être des gens qui osent signaler ?
03:23Peut-être que les gens ferment moins les yeux maintenant ?
03:26Donc oui, notre référente départementale croule sous les signalements
03:30donc je vous confirme qu'il y a du boulot.
03:32Les chats, puisque ce sont les chiens et les chats essentiellement qui sont chez vous,
03:36pas seulement mais essentiellement, vous en avez beaucoup aussi ?
03:39On doit avoir une soixantaine de chats actuellement.
03:42Mais c'est vrai que côté chat, on souffre de la saisonnalité comme nous disions tout à l'heure
03:47dans le sens où les gens qui n'ont pas le réflexe de stériliser malheureusement
03:50font souffrir les refuges à la saison printemps-été et début d'automne.
03:54Donc là on est en basse saison, on a quand même une soixantaine de chats
03:58mais on peut doubler les effectifs arrivés au printemps.
04:01Alors justement pour éviter les achats coup de cœur ou coup de tête,
04:04je ne sais pas comment on peut dire, la SPA a un travail de sensibilisation auprès des plus jeunes.
04:10Vous aussi vous allez dans les écoles, qu'est-ce que vous leur dites ?
04:14Alors du coup on intervient sous deux biais.
04:16D'une part on a le club jeunes au refuge et on sensibilise nos jeunes qui viennent chez nous
04:20mais nous allons également dans les écoles à la demande des enseignants
04:24ou des directeurs d'établissement justement pour parler des missions de la SPA,
04:28parler de maltraitance mais également parler de bientraitance
04:31puisque nous devons apprécier la bonne parole auprès de nos jeunes
04:35puisque ce sont les futurs protecteurs de demain.
04:38On vous avait reçu il y a quelques mois pour parler du contexte économique
04:41qui pesait aussi sur les finances des propriétaires de chiens ou de chats
04:46et qui poussait parfois à l'abandon.
04:48Est-ce que ça, ça a évolué ou pas ?
04:50Ou c'est un contexte encore un peu difficile ?
04:52Alors moi je suis statu quo à ce niveau-là
04:55puisqu'effectivement nous avons des demandes de prise en charge ou d'abandon
04:58pour des raisons financières.
05:00Je n'ai pas le sentiment qu'il y en ait plus qu'avant.
05:02Après nous avons des leviers pour pouvoir aider ce genre de demande-là.
05:06Nous pouvons aider soit en fournissant un peu d'alimentation.
05:09Nous avons également des dossiers d'aide financière
05:11pour venir en aide aux personnes dans le besoin
05:13puisqu'on peut avoir un accident de vie, perdre son travail temporairement.
05:17Les gens peuvent rebondir derrière et se séparer de son animal
05:20juste parce que temporairement on s'ouvre d'une situation.
05:22C'est quand même dommage.
05:23Donc nous on a des leviers pour aider
05:24plutôt que de favoriser l'abandon dans ce genre de cas.
05:27Merci beaucoup Anaïs, responsable du refuge d'Ivraie-Lévesque de la SPA.
05:33Je rappelle qu'on peut aussi faire des dons à la SPA pour vous aider.
05:37Justement avoir peut-être un peu plus de place, avoir un peu plus de nourriture
05:39et aider tous ces animaux.
05:41Bonne journée.