La dépendance aux ordinateurs au centre d'une conférence au Mans
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00:00Il est 7h44, Christelle Caillot, je vais vous poser la question directement, est-ce que vous vous êtes addicte ou dépendant des réseaux sociaux d'internet ?
00:08Ça dépend des heures et ça dépend des jours, en tout cas pour le savoir une conférence est prévue cet après-midi à 14h au Mans au Théâtre Paul Scarron.
00:16Le thème, la désintoxication numérique, est-elle un combat perdu d'avance ?
00:21Parmi les intervenants de cette conférence, Romain Dubreuil, directeur du Bureau Information Jeunesse de Lorne, il est avec nous ce matin, bonjour.
00:28Bonjour.
00:29Alors vous avez l'habitude de travailler avec les jeunes, au BIJ, ce qu'on dit familièrement, le Bureau Information Jeunesse, sur les nombreuses outils numériques,
00:38les téléphones, les ordinateurs portables, les ordinateurs. Dites-nous ce matin, pourquoi quand on a décidé de passer 3 minutes sur un site, on se retrouve encore devant l'écran 3 heures après ?
00:51Parce qu'on y est bien, peut-être, tout simplement, parce qu'on y est bien. Peut-être comme certains de vos auditeurs qui prévoient de vous écouter 5 minutes et finalement ils trouvent aussi leur compte.
01:01Ah non, non, on n'est pas comme ça, on ne fait pas l'indépendance.
01:03L'indépendance, mais quand on est bien et qu'on aime faire quelque chose, on a du mal parfois à s'arrêter.
01:09Et donc en fait, il y a tout un tas de petits mécanismes aussi qui sont mis en place sur les applications, sur les réseaux sociaux, qui font qu'on me connaît, donc on sait ce que j'aime.
01:20Et puis, donc on me donne à voir ou à consulter ce que j'apprécie et puis, voilà, de fil en aiguille, de 4, 5 minutes, je m'aperçois et ça arrive aux jeunes, mais pas que, que j'ai passé 30 minutes finalement, très très facilement.
01:36Quelques exemples pour être précis ?
01:40Un exemple tout simple qui parle sur une application bien connue des plus jeunes, TikTok par exemple, mais qui est utilisée par d'autres applications, c'est le scroll infini.
01:50À partir du moment où il n'y a pas de fin, je ne peux pas me raisonner, j'ai toujours du contenu, c'est quand on fait défiler, tout à fait, quand on fait défiler finalement.
02:00Mais sur d'autres sujets qui vont parler, sur beaucoup de sites de streaming, aujourd'hui on a quelque chose de très pratique qui est l'enchaînement automatique des épisodes finalement.
02:09On s'était raisonné à ne regarder qu'un épisode parce qu'on se lève de bonne heure le matin pour faire une matinale et puis, eh ben, j'enchaîne.
02:18Et puis on se retrouve à regarder le troisième épisode alors que j'avais prévu d'en regarder un, je pense que ça m'arriverait beaucoup.
02:25Mais voilà, c'est très pratique.
02:27Pour ça c'est ce côté plaisir, le but de certains sites c'est aussi de nous faire consommer.
02:31Oui parce qu'il y a aussi quand même des enjeux économiques derrière pour les plateformes et c'est aussi ça l'idée de faire comprendre aux gens et aux jeunes.
02:38C'est plus je passe de temps, plus je consulte de publicité sur les plateformes, plus je vais donner de données personnelles me concernant.
02:46Et comme pour la plupart de ces plateformes, dans les conditions générales d'utilisation qu'on a tous lues, évidemment en s'inscrivant, je revends les données personnelles que je donne.
02:56Je consomme et puis je peux acheter avec la carte bleue, les prêts payés.
03:01Je paye avec mon attention finalement.
03:03On a coutume de dire que quand c'est gratuit c'est nous le produit.
03:06Et effectivement, entre guillemets, on est un peu un produit.
03:10On le fait sciemment sans forcément en avoir conscience.
03:14Et c'est bien pratique parce qu'on ne serait peut-être pas prêt à payer certaines plateformes.
03:19On paye mais en laissant nos données personnelles, en consultant de la publicité.
03:24Et donc plus je passe de temps sur la plateforme, plus je consomme de publicité tout simplement sur la plateforme.
03:28Romain Dubreuil, vous intervenez donc sur cette conférence par rapport à cette dépendance sur les réseaux sociaux et sur internet cet après-midi au Mont Théâtre Paul Scarron.
03:36Vous êtes directeur du bureau d'information jeunesse de l'ORN.
03:39À partir de quand vous vous diriez qu'il y a une dépendance, qu'il y a un danger ?
03:44À partir du moment où je suis sur une mono-activité.
03:47C'est-à-dire que l'écran va être ma seule activité.
03:50Et que si on me propose quelque chose de relativement plaisant sur un week-end.
03:55Par exemple, je suis fan de moto.
03:57J'entendais juste avant parler des 24h en moto.
03:59Et qu'on me sollicite tout simplement pour aller passer le week-end sur le circuit.
04:05Et que finalement, non, je préfère rester chez moi pour être sur un écran.
04:10Alors qu'avant je prenais beaucoup de plaisir.
04:13Ça peut devenir questionnant et problématique.
04:15C'est lié aux écrans.
04:17Mais il y a d'autres problématiques qui ne sont pas forcément les écrans.
04:20Un jeune qui passerait son week-end à lire tout le week-end.
04:24Et que c'est sa mono-activité.
04:26Ce serait inquiétant aussi en fait.
04:28Donc il y a cet enfermement qui est inquiétant.
04:31À partir du moment où je vais prendre plaisir.
04:33Si on me propose une activité sympa et que j'y vais.
04:35On n'est pas dans un phénomène très inquiétant.
04:38Il y a beaucoup de parents aussi qui s'inquiètent par rapport à la violence.
04:41Par rapport à la pornographie.
04:43Quelle est la prévention aujourd'hui ?
04:45Est-ce qu'il y a des sites assez vigilants par rapport à ça ?
04:48Ou est-ce qu'on peut encore trouver tout et n'importe quoi ?
04:51Sur la pornographie, il y a une législation qui tente un petit peu de se mettre en place.
04:56Qui difficilement.
04:58Il ne faut pas se voiler la face.
05:00Sur la violence, une des questions c'est souvent très au jeu vidéo.
05:04Est-ce que le jeu vidéo rend violent ?
05:06Alors très trivialement et les enquêtes scientifiques.
05:09Très clairement ont une réponse non.
05:11Le jeu vidéo ne rend pas violent.
05:13C'est plutôt inversé.
05:15C'est des jeunes qui auraient des prédispositions pour la violence.
05:17Qui vont vers un certain type de jeu vidéo.
05:19Mais vous pouvez jouer si vous êtes relativement sain d'esprit.
05:25On va dire avec pas de problématique.
05:27Et que vous jouez à un jeu vidéo même s'il est violent.
05:30Demain vous ne vous lancerez pas dans une tuerie de masse.
05:33Très clairement par contre.
05:34Ça fait 13 ans que vous travaillez au Bureau Information Jeunesse.
05:37L'évolution et les perspectives dans les dix ans à venir.
05:39Quand vous avez commencé c'était les premiers pas de Facebook.
05:41Dans dix ans il y aura toujours...
05:43C'est ça, il n'y a pas de vidéo.
05:45On avait quelques photos pixelisées façon Minecraft.
05:48Aujourd'hui on discute avec des intelligences artificielles par exemple.
05:52Mark Zuckerberg avait lancé il y a quelque temps ce qu'on appelait le métaverse.
05:56Avec des casques de VR et possibilité de discuter dans des espaces virtuels.
06:01Il y a des choses qui bougent.
06:03Finalement les problématiques restent souvent les mêmes.
06:05Même si les technologies changent.
06:07Mais on se pose souvent les mêmes questions sur le rapport à sa vie privée.
06:10Au temps qu'on va passer sur ces nouvelles technologies.
06:13Donc finalement un peu de suspense.
06:16Et voir ce qui va se passer dans les prochains mois.
06:19Romain Dubreuil, merci d'avoir été notre invité ce matin sur e-cimen.
06:23La conférence c'est à partir de 14h.
06:26C'est au Théâtre Paul Scarron.
06:27Je crois que c'est complet.
06:28Vous jouez à guichet fermé.
06:29A priori on sera à guichet fermé.
06:31Il y a une liste d'attente.
06:33Mais on ne sait jamais.
06:34On peut quand même se présenter.
06:36S'il reste des places, je pense qu'il y a peut-être un peu surbooking.
06:39Peut-être qu'il y aura des sièges disponibles.
06:41Merci à vous en tout cas.
06:43Merci.
06:44Il est 7h51.