Le PS va-t-il continuer les négociations avec le gouvernement sur le budget ? La CMP sera-t-elle conclusive ? Bayrou tombera-t-il à la prochaine motion de censure ? Les propos de Bayrou sur "la submersion migratoire" ont-ils choqués ? Edouard Phillipe candidat en 2027 ?
Les députés Arthur Delaporte, député Socialiste du Calvados et Naïma Moutchou, vice-présidente de l'Assemblée nationale, députée Horizons du Val-d'Oise, ont répondu aux questions de Valérie Brochard, Hugo Coutier (Hugo au perchoir), Sasha Beckermann et du chat
Légi'Stream présenté par Valérie Brochard, c'est tous les mercredis à 16h30 en live sur la chaîne Twitch de LCP-Assemblée nationale.
#Budget2025 #CMP #Budget #PLF25 #PLFSS25 #Censure #Bayrou #Immigration #Migration #RN #EdouardPhilippe
Les députés Arthur Delaporte, député Socialiste du Calvados et Naïma Moutchou, vice-présidente de l'Assemblée nationale, députée Horizons du Val-d'Oise, ont répondu aux questions de Valérie Brochard, Hugo Coutier (Hugo au perchoir), Sasha Beckermann et du chat
Légi'Stream présenté par Valérie Brochard, c'est tous les mercredis à 16h30 en live sur la chaîne Twitch de LCP-Assemblée nationale.
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NewsTranscription
00:00:00Effectivement, c'est son petit côté social.
00:00:02Bonjour à tous !
00:00:03J'suis obligée de les couper, c'est incroyable.
00:00:05Bonjour, bonjour à tout le monde.
00:00:07Bienvenue sur Légistrim, la chaîne Twitch de la chaîne parlementaire.
00:00:11Comme tous les mercredis de 16h30 à 17h30 en direct,
00:00:15on reçoit deux élus, deux députés,
00:00:17pour parler de l'actualité politique évidemment.
00:00:19Et aujourd'hui, on a le plaisir d'accueillir Arthur Delaporte.
00:00:22Bonjour.
00:00:23Bonjour.
00:00:24Alors, vous êtes député socialiste du Calvados,
00:00:26et vous êtes surtout très fâché.
00:00:29Vous êtes très fâché contre le Premier ministre,
00:00:31avec qui vous étiez pourtant en train de négocier,
00:00:34de tracter, de parlementer avec l'ensemble de votre groupe
00:00:38et du parti socialiste sur le budget.
00:00:41Très fâché pour une expression,
00:00:43le sentiment de submersion migratoire.
00:00:46Vous boudez toujours là au moment où on se parle ?
00:00:48À l'heure où je vous parle, oui.
00:00:49Je ne vois pas ce qui a changé en fait par rapport à hier.
00:00:51Alors, je dis quand même pour celles et ceux qui n'ont pas suivi ce qui s'est passé il y a une heure,
00:00:55aux questions gouvernement ou Sénat,
00:00:57le président du groupe Patrick Cannaire a posé une question au Premier ministre,
00:01:00qui n'était pas là, parce qu'il était à des obsèques,
00:01:01et qui a fait lire une réponse.
00:01:02Exactement.
00:01:03Écrite par Matignon.
00:01:04Écrite par Matignon, nous dit-on, par Patrick Mignonna.
00:01:07Bon, le problème, c'est que dans cette réponse,
00:01:09il n'y avait pas de mea culpa,
00:01:11et il n'y avait pas de réponse non plus à la question qui était posée,
00:01:13qui était de dire, est-ce que vous allez, par ailleurs,
00:01:15toucher à l'aide médicale d'Etat ?
00:01:16Donc en fait, on reste totalement sur notre fin,
00:01:18et je pense que cette réponse, il vaut mieux qu'on n'y pense pas trop,
00:01:21enfin voilà, c'est passé.
00:01:22Maintenant, la question, c'est que va répondre vraiment le Premier ministre,
00:01:24et pas simplement son porte-parole,
00:01:26dans la question importante qu'on lui pose,
00:01:29c'est-à-dire, est-ce qu'il veut continuer à jouer dans le camp de la République,
00:01:33ou est-ce qu'il veut essayer de faire la courte échelle au Rassemblement National ?
00:01:36Voilà, pour vous, donc comme Laurent Baumel,
00:01:38qui est donc un de vos collègues dans le groupe socialiste,
00:01:41qui répondait justement à notre micro hier,
00:01:44et qui disait, voilà, c'est tout simplement un clin d'œil au Rassemblement National.
00:01:48Vous faites la même analyse.
00:01:49Non, en fait, déjà, il suffisait de regarder l'hémicycle hier.
00:01:51Quand on pose la question, quand Boris Vallaud pose la question
00:01:54sur la question de la submersion migratoire, qui applaudit ?
00:01:57Oui, oui, on le voit sur les images.
00:01:58C'est pas les macronistes, hein ?
00:01:59On le voit sur les images, absolument.
00:02:01On le voit aussi qu'ils surjouent la réaction,
00:02:03parce qu'ils savent très bien ce qu'ils font quand ils surjouent la réaction.
00:02:05Oui, mais n'empêche qu'ils savent...
00:02:06Mais pourquoi ? Parce qu'en fait, qui parle de submersion migratoire ?
00:02:09C'est pas la droite républicaine.
00:02:11Rodaïo, peut-être.
00:02:12Mais c'est pas, en tout cas, les macronistes,
00:02:14c'est pas François Bayrou, les chrétiens démocrates.
00:02:16Donc on sait d'où ça vient, tout ça.
00:02:17On sent le malaise, de toute façon.
00:02:18Derrière la submersion migratoire, il y a l'idée du grand remplacement.
00:02:21Il y a l'idée, en fait, d'une déferlante de migrants
00:02:23qui va, en fait, étouffer les bons Français.
00:02:25Enfin, c'est ça, le truc, noyer.
00:02:27C'est pas le cas, c'est faux.
00:02:28Et lui, il nous dit...
00:02:29Oui, il y a quand même un peu de réel, puisqu'on le dit.
00:02:32À Mayotte, en tout cas, c'est le sentiment...
00:02:34Parce qu'il a pris l'exemple de Mayotte.
00:02:35Et en plus, il ment, il dit...
00:02:36Je parlais de Mayotte quand je disais ça,
00:02:37et quand on prend...
00:02:38Enfin, je veux dire, il croit que le replay n'existe plus.
00:02:40On n'est plus dans les années 80.
00:02:41Je veux dire, non, non, mais...
00:02:42C'est vrai qu'à l'époque, je veux dire, il avait pas dit ça.
00:02:44Aujourd'hui, c'est très, très facile, en deux secondes,
00:02:46d'aller vérifier ce qu'il a dit la veille à la télé.
00:02:48Donc, voilà, moi, je...
00:02:49C'était, en l'occurrence, sur LCI.
00:02:50C'était sur LCI.
00:02:51Et, en fait, je pense que François Bayrou,
00:02:52c'est un homme d'un autre temps.
00:02:53Il a un certain nombre de présupposés, de préjugés...
00:02:56Enfin, je veux dire, c'est vrai, on n'allait pas...
00:02:58Quand on allait à l'école dans les années 60,
00:03:00comme François Bayrou, 70, voilà,
00:03:02on n'avait pas exactement la même éducation.
00:03:06Et donc, aujourd'hui, je pense que les jeunes d'aujourd'hui
00:03:09n'en pourraient plus le terme de subvention migratoire.
00:03:11Mais donc, ils pourraient le dire.
00:03:12Voilà, je suis un homme d'un autre temps.
00:03:13Je suis un peu has-been, c'est pas grave.
00:03:14Il est passé des construits.
00:03:15Non, mais pardon.
00:03:16Non, mais c'est ça.
00:03:17Et pour vous, donc, c'est pas une erreur.
00:03:19C'est pas une erreur, c'est pas une maladresse.
00:03:21Pour vous, c'était un dessin.
00:03:23Bah, pour moi, c'était clairement quelque chose qu'il pensait.
00:03:27Il l'avait d'ailleurs dit dans son discours de politique générale,
00:03:31à un moment, il y a un passage qui m'avait un peu gêné,
00:03:33qui était, bon, vous voyez, dans un village,
00:03:36quand il y a un étranger, ça va.
00:03:38Oui, quand il y en a 30...
00:03:39Quand il y en a 30, c'est trop, quoi.
00:03:40Oui, c'est vrai, c'est trop.
00:03:41En fait, c'est la même chose qu'il raconte là.
00:03:43Il tient le fil de ça.
00:03:44Il a pas dit c'est trop, il a dit les gens ont l'impression...
00:03:47Ils ont un sentiment, c'est toujours ce sentiment.
00:03:49Il y a toujours cette idée-là.
00:03:50Sauf qu'en fait, François Bayrou, s'il allait dans des villages
00:03:52qui ont accueilli 30 réfugiés ukrainiens...
00:03:55Ce serait pas le même...
00:03:56Est-ce qu'on a dit on est submergé par les Ukrainiens ?
00:03:59Non.
00:04:00Quand les Allemands ont accueilli un million de Syriens,
00:04:02est-ce qu'ils ont dit on est submergé de Syriens ?
00:04:04Enfin, voilà, il y a un moment...
00:04:06En fait, moi, je pense que, déjà, c'est une erreur factuelle,
00:04:09parce qu'il n'y a pas de submersion migratoire en France.
00:04:11Je ne sais pas si vous voulez qu'on parle un peu des chiffres.
00:04:13Mais si on regarde aujourd'hui, la France a une proportion d'étrangers
00:04:17qui est inférieure à la moyenne européenne.
00:04:19On a à peine 10,9 %.
00:04:20C'est vrai, c'est vrai.
00:04:21On est à 8,8 %, un truc comme ça.
00:04:23Ça dépend si on prend, en fait, les personnes immigrées,
00:04:29en gros, 8 %,
00:04:30et les personnes étrangères et qui n'ont pas encore eu la nationalité,
00:04:34c'est 10,6 %.
00:04:35Oui, mais...
00:04:36Et donc, si on regarde, par exemple, les flux...
00:04:38On peut laisser finir ça.
00:04:39Parce que les flux, en gros, c'est la vague.
00:04:40Stéphanie dit qu'il parle de la vague.
00:04:41L'immigrateur, j'étais avec lui hier sur BFM.
00:04:43Est-ce qu'il y a une vague ?
00:04:45Non, en fait.
00:04:46En gros, depuis 15 ans, c'est à peu près 200 000 le solde net.
00:04:49Arrivées nouvelles, si on prend les arrivées et les départs,
00:04:52chaque année en France.
00:04:53Et par rapport à la population de 68 millions d'habitants,
00:04:56je ne crois pas que ce soit quelque chose qui soit massif.
00:04:59Donc, bon, il se trompe.
00:05:01Et en plus, il relaie des théories racistes.
00:05:03C'est drôle parce que l'épisode de la sémantique
00:05:05et l'utilisation de submersion à un migratoire,
00:05:08on a retrouvé la même chose pendant la présidentielle,
00:05:10quand Valérie Pécresse reprend le mot de grand emplacement
00:05:13en plein meeting.
00:05:14Enfin, comment vous l'expliquez, aussi,
00:05:16cette dérive dans le champ sémantique ?
00:05:19Ce n'est pas une dérive qui est nouvelle.
00:05:21Moi, je me suis engagé en politique.
00:05:23A l'époque, le président s'appelait François Hollande.
00:05:25Et c'était au moment du mariage pour tous.
00:05:27Et c'était au moment de ce qu'on appelait
00:05:29la buissonnisation du discours politique.
00:05:31Patrick Buisson.
00:05:32Patrick Buisson, qui était le conseiller de Nicolas Sarkozy,
00:05:34et qui, justement, se disait, on a un problème,
00:05:36l'extrême droite monte en France, comment est-ce qu'on fait ?
00:05:39Est-ce que c'est en calquant son discours,
00:05:41et donc, du coup, en reprenant aussi cette sémantique,
00:05:43qu'on va réussir à lutter contre la progression de l'extrême droite ?
00:05:45François Bayrou, il est face à ce même constat,
00:05:47en gros, l'extrême droite progresse, que fais-je ?
00:05:49Eh bien, en fait, si les gens le disent,
00:05:51c'est qu'ils le pensent.
00:05:53Et c'est que c'est un peu vrai, au fond.
00:05:55Et donc, du coup, je ne vais pas aller contre cette idée reçue,
00:05:57alors que les chiffres montrent l'inverse,
00:05:59mais il va tendre à l'accentuer.
00:06:02Parce qu'en fait, il a une responsabilité morale,
00:06:04c'est que, un, il est Premier ministre de la République française,
00:06:06donc, en fait, il ne peut pas relayer n'importe quelle fake news
00:06:08ou n'importe quel discours qui a une consonance xénophobe,
00:06:10mais, en plus de ça,
00:06:12je pense que, quand il prend cette responsabilité-là,
00:06:16il contribue à affaiblir, en fait,
00:06:18à banaliser un certain nombre de termes racistes,
00:06:20et donc, derrière, finalement,
00:06:22à faire monter l'extrême droite,
00:06:24contrairement à ce qui peut être son intention,
00:06:26en disant, en copiant leur discours,
00:06:28je vais peut-être montrer que moi-même, je comprends.
00:06:30Et donc, sachant que,
00:06:32si on regarde les préoccupations des gens,
00:06:34comme on dit, parce qu'on va dire,
00:06:36ouais, on fait un sondage, pizza, 56 % des Français pensent que...
00:06:38Donc, c'est peut-être ça qu'il a regardé.
00:06:40Mais moi, j'ai fait une autre forme de sondage.
00:06:42Je suis allé aux archives départementales du Calvados.
00:06:44Oui, pour les cahiers de doléances.
00:06:46Pour les cahiers de doléances. Alors, d'accord, oui.
00:06:48Vous voulez que je vous raconte maintenant ?
00:06:50Allez-y, racontez-nous.
00:06:52Pourquoi je vous dis ça ? En fait, les cahiers de doléances,
00:06:54là, je suis en train de les synthétiser.
00:06:56Votre idée, c'est... Parce que, du coup, je l'explique.
00:06:58Je pensais que vous en parliez en fin d'interview,
00:07:00mais ce n'est pas grave, vous avez devancé ma pensée.
00:07:02Donc, votre idée, c'est de les récupérer
00:07:04et de les synthétiser
00:07:06pour le mois de mars.
00:07:08En fait, ce que je fais, là, c'est déjà que je fais mes voeux
00:07:10demain soir et je vais essayer de présenter une première synthèse
00:07:12de ce que j'ai lu.
00:07:14Vous avez déjà tout lu ?
00:07:16J'ai tout lu.
00:07:18Mais pas tout retenu.
00:07:20En fait, c'est très loin à coder.
00:07:22Chaque feuille, il y a un certain nombre de propositions.
00:07:24Et donc, je me suis fait aider par
00:07:26une stagiaire très sympa, Juliette. Je la salue, Juliette.
00:07:28Bravo, Juliette, parce que c'est du nouveau.
00:07:30Elle est en stage pendant six mois à la permanence.
00:07:32Et donc, du coup, on a...
00:07:34Aux archives départementales.
00:07:36En gros, il y a environ 290 témoignages.
00:07:38Qu'est-ce qui en ressort ?
00:07:40Et qu'est-ce qui en ressort ?
00:07:42Justement, sur la question de l'immigration,
00:07:44le nombre de personnes qui disent qu'il faut des politiques
00:07:46sur les 290 lettres migratoires plus restrictives,
00:07:48c'est 10 personnes.
00:07:5010 personnes sur 290.
00:07:52Donc, on vient de me dire
00:07:54que c'est la principale priorité
00:07:56des Français.
00:07:58Si on prend les Gilets jaunes, on peut se dire
00:08:00que ça faisait partie des gens qui avaient des revendications
00:08:02à porter, des besoins, etc.
00:08:04Ils nous parlent plus de leur petite retraite,
00:08:06de la question des salaires.
00:08:08Et sur les revendications démocratiques,
00:08:10un truc un peu populaire,
00:08:12c'est supprimer les avantages des anciens présidents.
00:08:14C'est le truc qui ressort le plus.
00:08:16Mais est-ce qu'en cinq ans,
00:08:18il n'y a pas eu une poussée de l'extrême droite
00:08:20et des idées réactionnaires ?
00:08:22Est-ce que vous ne craignez pas que si on refait la même chose,
00:08:24ce ne sera peut-être pas 10, mais peut-être 30, 40, 50 ?
00:08:26On est en 2019, c'est vrai que ça a bougé.
00:08:28C'est pour ça, d'ailleurs, que mon objectif,
00:08:30c'est d'essayer de rassembler,
00:08:32justement, si j'arrive à trouver le temps,
00:08:34les différentes problématiques,
00:08:36et partir avec un questionnaire en porte-à-porte
00:08:38pour voir si les préoccupations
00:08:40qui étaient celles des habitants
00:08:42de ma circonscription en 2019
00:08:44sont toujours les mêmes aujourd'hui
00:08:46et qu'est-ce qui a évolué, dans quel sens,
00:08:48et quelles sont les dynamiques.
00:08:50C'est pour ça qu'après, en mars, je ferai des réunions
00:08:52avec les habitants pour présenter les résultats
00:08:54de ce qu'ils disaient il y a cinq ans,
00:08:56ce qu'ils me disent aujourd'hui,
00:08:58et voir comment les choses ont...
00:09:00Excuse-moi, Valérie, mais comment ce discours-là...
00:09:02Enfin, on a tous un rôle à jouer là-dedans,
00:09:04qui est de vulgarisation par les chiffres et tout,
00:09:06est-ce que ça a un réel impact,
00:09:08de parler de chiffres
00:09:10face à des discours qui sont
00:09:12relayés puissance 10 000 sur les réseaux sociaux,
00:09:14à la télévision,
00:09:16enfin, quel est
00:09:18votre moyen de lutter contre ça,
00:09:20à vous, en fait ?
00:09:22En fait, ce qui est sûr, c'est qu'on ne se bat pas à armes égales.
00:09:24La fake news, la peur,
00:09:26a toujours plus d'écho
00:09:28sur les réseaux sociaux qu'un discours
00:09:30qui va reposer sur des chiffres,
00:09:32sur la réalité, en fait, tout simplement.
00:09:34Donc, moi, je pense qu'il y a
00:09:36un travail de pédagogie à faire, et d'ailleurs,
00:09:38je vous remercie de prendre le temps de le faire,
00:09:40parce que c'est vrai que quand on est sur un plateau télé,
00:09:42on sait qu'on a à peu près 1 minute 30 pour placer son message.
00:09:44Alors là, nous, on est ensemble 30 minutes.
00:09:46On peut parler
00:09:48plus longtemps, notamment,
00:09:50des chiffres, des données,
00:09:52des faits. Et c'est important, c'est pour ça qu'on le fait,
00:09:54c'est pour ça que la chaîne parlementaire le fait.
00:09:56Non, je voulais faire une vanne, sauf qu'il y a des pizzas
00:09:58qui nous attendent, mais c'est une privé-joke.
00:10:00Il y avait une question dans le chat
00:10:02de Lagofu
00:10:04qui vous demandait, est-ce qu'on peut vraiment s'étonner
00:10:06que le gouvernement
00:10:08centriste survit grâce à l'éval du RN,
00:10:10puisqu'il ne veut pas laisser à la gauche la possibilité de gouverner ?
00:10:12Est-ce que l'on va indéniablement
00:10:14faire un glissement autoritaire raciste du centre ?
00:10:16Ça, c'est une possibilité
00:10:18que je ne souhaite pas,
00:10:20et c'est pour cela aussi qu'on est très inquiets aujourd'hui.
00:10:22Parce qu'on voit très bien que le gouvernement,
00:10:24aujourd'hui, il a le choix pour rester au pouvoir
00:10:26entre s'assurer de la non-censure
00:10:28d'une partie de la gauche
00:10:30ou du rassemblement national.
00:10:32Voilà, on y revient. Alors, peut-être un petit point
00:10:34d'explication.
00:10:36C'est un peu tout ce qui... Pardon.
00:10:38C'est un peu tout ce qui se joue là,
00:10:40avec cette CMP, et au-delà, même,
00:10:42avec cet accord de non-censure. Donc, peut-être,
00:10:44expliquez-nous, on en revient, en fait,
00:10:46à l'expression
00:10:48sentiment de subversion migratoire.
00:10:50Il a fait capoter, entre guillemets,
00:10:52des discussions
00:10:54qui, justement, étaient en train
00:10:56de servir ça,
00:10:58et de servir ces deux chemins,
00:11:00en fait, qui sont en train de se tracer.
00:11:02Expliquez-nous, peut-être, où vous en êtes
00:11:04maintenant. Est-ce que vous allez quand même
00:11:06vous rendre à cette CMP ? De toute façon.
00:11:08Donc, qu'est-ce qui se dit ? Qu'est-ce que vous vous dites ?
00:11:10Est-ce que vous pouvez nous dire, là, au moment où on se parle,
00:11:12quel est l'état d'esprit du Parti socialiste ?
00:11:14Ce que je peux vous dire, c'est que
00:11:16aujourd'hui, on est dans un état
00:11:18d'esprit où on a été choqués, clairement,
00:11:20par l'inconséquence du Premier ministre,
00:11:22parce que ce qui a conduit à la précédente censure,
00:11:24et je pense que ça, il faut bien le comprendre,
00:11:26c'est que Michel Barnier a commencé
00:11:28à vouloir négocier avec le Rassemblement national.
00:11:30On a eu un communiqué du Premier ministre
00:11:32qui dit... J'ai proposé à Marine Le Pen,
00:11:34elle n'en a pas voulu, etc.,
00:11:36qui montrait qu'il était dans une démarche transactionnelle
00:11:38avec l'ORN, donc, en termes de banalisation,
00:11:40on a difficilement fait mieux.
00:11:42Donc, là, nous, on s'est opposés à ça,
00:11:44on a censuré Michel Barnier, notamment pour ces raisons-là,
00:11:46et derrière, en fait,
00:11:48dans les premières discussions à l'Elysée,
00:11:50je rappelle que le RN n'était pas convié.
00:11:52Donc, ça a commencé comme ça, François Bayrou,
00:11:54avec l'idée qu'il fallait faire autre chose.
00:11:56C'est aussi pour ça qu'on s'est engagés
00:11:58dans ces discussions jusque-là, et c'est aussi pour ça
00:12:00que ce qui se passe là n'est pas anodin,
00:12:02parce qu'on a l'impression que la méthode
00:12:04qui avait été trouvée de dire
00:12:06qu'on exclut le RN des discussions et qu'on essaie
00:12:08d'avoir d'autres types de discussions,
00:12:10elle ne fonctionne pas jusqu'au bout.
00:12:12Donc, là, il faut une clarification
00:12:14de la part du gouvernement pour que nous,
00:12:16on puisse re-rentrer de nouveau en discussion
00:12:18tant on a été échaudé,
00:12:20parce qu'on dit souvent
00:12:22que le mot submersion,
00:12:24c'est un prétexte, etc. Non, ce n'est pas un prétexte,
00:12:26parce que c'est le symbole
00:12:28derrière une dérive
00:12:30de la manière dont il gouverne.
00:12:32S'il ne recadre jamais Bruno Retailleau,
00:12:34qui dit qu'il n'en a rien à faire des socialistes,
00:12:36et qu'en fait, si on lâche trop aux socialistes,
00:12:38il n'hésite pas, jour après jour,
00:12:40à balancer des horreurs,
00:12:42moi, ça me pose un vrai problème.
00:12:44C'est-à-dire, même Retailleau,
00:12:46qui est sorti la semaine dernière,
00:12:48qui remplace la circulaire Valls,
00:12:50je rappelle quand même qu'on parle
00:12:52de 30 000 personnes,
00:12:54ça sera peut-être 20 000
00:12:56s'il y a la circulaire Retailleau,
00:12:58ça veut dire qu'on va réduire, en gros,
00:13:00les voies d'accès aux autorisations exceptionnelles
00:13:02de séjour, AES, admissions exceptionnelles,
00:13:04eh bien, ça, ça va avoir quoi
00:13:06comme conséquences ? Les conséquences sur la pénurie
00:13:08de main-d'oeuvre dans un certain nombre
00:13:10de secteurs, hôtellerie, restauration,
00:13:12bâtiment, etc.
00:13:14Donc, moi, je suis vraiment choqué d'avoir
00:13:16un ministre de l'Intérieur qui ne fonctionne que par idéologie.
00:13:18Et moi, j'attendrai du Premier ministre qui dise
00:13:20au ministre de l'Intérieur, je suis désolé, Coco,
00:13:22tu ne peux pas faire ça tout seul dans ton coin,
00:13:24je suis le Premier ministre de la France,
00:13:26et j'essaie d'imposer quelque chose de manière générale.
00:13:28Quand Bruno Retailleau dit, on remettra en cause
00:13:30l'aide médicale de l'Etat, j'attendrai de la part
00:13:32du Premier ministre...
00:13:34Non, on ne le fera pas.
00:13:36D'ailleurs, il y a un rapport, Stéphanie Evin,
00:13:38dont Stéphanie Evin est quand même
00:13:40le conseiller spécial de Bruno Retailleau.
00:13:42Ce rapport dit, il n'y a pas d'abus
00:13:44massifs sur l'aide médicale de l'Etat, etc.
00:13:46En fait, moi, j'attendrai qu'on en revienne
00:13:48aux chiffres, aux rapports,
00:13:50et un peu, on va dire, à ce qu'on appellerait
00:13:52une république humaniste et sociale, et malheureusement,
00:13:54ce n'est pas le chemin qu'on prend.
00:13:56Et donc, concrètement, juste très concrètement,
00:13:58c'est quoi ? C'est des excuses avant 20h ce soir
00:14:00et demain, la CMT se passe
00:14:02en bonne intelligence, ou pas ?
00:14:04On va vous le reprocher, non ?
00:14:06Est-ce qu'on ne va pas finir par vous le reprocher,
00:14:08là, vos électeurs, dans le Calvados ?
00:14:10Ils ne vont pas vous dire... Non, non, mais nous,
00:14:12on a besoin de stabilité, on a besoin d'un budget.
00:14:14J'aime bien ce qu'ils disent,
00:14:16les électeurs me reprochent.
00:14:18Les électeurs,
00:14:20ils sont aussi divers
00:14:22que n'importe qui
00:14:24qu'on rencontre dans la rue. Enfin, je veux dire,
00:14:26il n'y a pas un électeur lambda.
00:14:28Et vous ne sentez pas, monté dans le pays, ce sentiment de
00:14:30non, mais on en a marre, là, des censures ?
00:14:32Je sens deux choses.
00:14:34Je sens, par exemple, celles et ceux
00:14:36qui me disent, en effet,
00:14:38qu'il faut de la stabilité,
00:14:40qu'on en a marre de l'agitation, etc.
00:14:42Les entreprises qui n'embauchent plus parce qu'elles ne savent pas
00:14:44ce qui va se passer dans deux mois, dans trois mois ?
00:14:46Et j'entends aussi celles et ceux qui me disent
00:14:48enfin, quand même,
00:14:50dégagez-nous, c'est raciste.
00:14:52Enfin, voilà, Retailleau,
00:14:54notamment. Donc, j'entends aussi ce
00:14:56mais Bayrou, il est nul.
00:14:58Et la même personne peut me dire, dégagez-moi, Bayrou,
00:15:00et j'ai besoin de la stabilité.
00:15:02Donc, en fait, ces contradictions-là, elles sont présentes
00:15:04et dès qu'on discute avec les gens qui me disent
00:15:06stabilité, stabilité, j'ai dit, oui, mais stabilité à quel prix ?
00:15:08Stabilité au prix
00:15:10de vous voir imposer deux jours de carence
00:15:12supplémentaires ? Est-ce que c'est ça que vous voulez ?
00:15:14Parce que c'était ça, si on n'avait pas commencé à négocier.
00:15:16Est-ce que c'est stabilité au prix
00:15:18de voir augmenter le nombre d'élèves par classe ?
00:15:20Ça, ça faisait partie des concessions que François Bayrou, vous avez...
00:15:22Justement, il y a des réactions
00:15:24là-dessus dans nos tchats. On a, par exemple, Roger Majax
00:15:26qui dit, ils peuvent massacrer nos acquis sociaux,
00:15:28le PS est OK avec ça
00:15:30tant qu'ils le font en parlant poliment. Et il y a Carlito
00:15:32qui vous demande, ne craignez-vous pas
00:15:34de vous faire avoir en revenant à la table des négociations
00:15:36avec le gouvernement ?
00:15:38De toute façon, moi, j'ai toujours eu une confiance très modérée
00:15:40dans François Bayrou.
00:15:42Mais le sujet, c'est qu'est-ce qu'on peut obtenir
00:15:44en effet à la fin ? Si à la fin, on obtient
00:15:46une revalorisation importante, je ne sais pas, du pouvoir
00:15:48d'achat, du SMIC,
00:15:50des mesures, par ailleurs, horribles
00:15:52sur le continent. Ça, vous ne l'aurez pas, la prime d'activité, peut-être ?
00:15:54Je ne sais pas, mais en fait, tout ça... Et comment vous allez faire
00:15:56avec le Sénat ? Comment on va faire ?
00:15:58Comment vous allez négocier avec le Sénat ?
00:16:00Alors déjà, nous, on n'est pas
00:16:02dans la négociation avec le Sénat.
00:16:04Les discussions qu'on avait, elles se faisaient au niveau du gouvernement.
00:16:06Par contre, ce qui va se passer demain, c'est en effet
00:16:08une commission mixte paritaire. Et donc, j'espère
00:16:10que le gouvernement va passer un certain nombre de consignes
00:16:12aux gens de sa majorité,
00:16:14c'est-à-dire les LR et les macronistes
00:16:16qui, théoriquement, sont 8
00:16:18sur 14 dans la commission mixte paritaire.
00:16:20Qui fait une majorité.
00:16:22En fait, ceux qui sont au gouvernement
00:16:24sont majoritaires dans la CMP. Donc, si le gouvernement
00:16:26a envie de ne pas être censuré,
00:16:28il a intérêt à indiquer
00:16:30qu'il y a eu un certain nombre de discussions
00:16:32qui ont eu lieu jusqu'ici. Je crois que nous, on avait passé
00:16:34les messages.
00:16:36Mais on a déjà vu qu'il y a eu un manque de solidarité
00:16:38de la Macronie avec le gouvernement.
00:16:40On l'a vu sous Barnier.
00:16:42On commence à le voir un petit peu avec Bayrou.
00:16:44Est-ce que vous ne risquez pas de vous faire avoir
00:16:46par les députés, mais plutôt par Bayrou ?
00:16:48Si, à la fin, la CMP ne correspond pas
00:16:50à ce que nous attendions.
00:16:52Si François Bayrou
00:16:54ne revient pas sur
00:16:56ces propos qui facilitent
00:16:58l'accession au pouvoir du RN.
00:17:00À un moment, ils vont devoir en payer des conséquences.
00:17:02Et je crois qu'un certain nombre d'entre eux
00:17:04et Bruno Retailleau, le premier, tiennent
00:17:06à leur gyrophare.
00:17:08Donc, s'ils veulent rester en poste,
00:17:10ils ont plutôt intérêt à se rendre compte
00:17:12qu'à un moment, ils ne peuvent pas se moquer de nous
00:17:14à toute heure du jour et de la nuit.
00:17:16Je le dis en pensant à la porte-parole du gouvernement
00:17:18à qui je fais une dédicace spéciale.
00:17:20Qui a parlé...
00:17:22Sophie Prima, ce matin,
00:17:24qui est sénatrice LR,
00:17:26qui a parlé, ce matin, des socialistes
00:17:28comme de personnes
00:17:30qui prenaient les Français en otage.
00:17:32Déjà, j'ai envie de dire
00:17:34que c'est plutôt les expressions que, d'habitude,
00:17:36la droite utilise à l'égard des cégétistes
00:17:38à la veille des vacances de Noël.
00:17:40Mais même ça, j'ai du mal à l'accepter.
00:17:42Elle est LR.
00:17:44Elle est LR.
00:17:46Elle est porte-parole du gouvernement
00:17:48et elle est censée faire partie
00:17:50de ceux qui sont en recherche
00:17:52d'une éventuelle non-censure.
00:17:54Donc, nous, on est plutôt dans une démarche
00:17:56que certains qualifieront de constructive,
00:17:58d'autres d'un peu trop constructive.
00:18:00Quoi qu'il en soit,
00:18:02on n'est quand même pas là
00:18:04pour essayer de faire
00:18:06qu'il n'y ait pas de budget pour la France.
00:18:08Mais là, avec ce type d'attitude,
00:18:10en plus avec ce type d'indignité dans les propos,
00:18:12parce qu'on vient de commémorer
00:18:14les attentats de Charlie Hebdo, d'Hyper Cacher,
00:18:16il y a deux semaines, là, on est en train de voir
00:18:18ce que c'est que des vrais otages
00:18:20qui ont passé un an et demi en captivité.
00:18:22La terminologie est mal choisie.
00:18:24Quand on est porte-parole du gouvernement,
00:18:26on fait attention aux mots qu'on emploie
00:18:28et surtout, on fait attention
00:18:30aux conséquences potentielles de ces mots.
00:18:32Les mots, ce n'est pas anodin.
00:18:34Les mots, ça traduit une vision du monde.
00:18:36C'est ça, d'ailleurs, le problème de François Bayrou.
00:18:38Il a beau être prof de langue, je ne suis pas sûr
00:18:40qu'il ait tout compris.
00:18:42Vous êtes clairement en train de nous dire
00:18:44que ça va bloquer.
00:18:46On dirait qu'il y a une petite censure.
00:18:48Peut-être qu'on a mal compris.
00:18:50Déjà, d'une part,
00:18:52le Parti socialiste prendra sa décision
00:18:54le jour J. Vous l'avez bien vu.
00:18:56Toute la semaine prochaine.
00:18:58Fort probablement la semaine prochaine.
00:19:00Nous, on est dans une discussion
00:19:02permanente et la dernière fois,
00:19:04on a pris notre décision une demi-heure
00:19:06avant la censure. Vous voyez bien
00:19:08qu'il y a un espèce de dilemme
00:19:10profond entre, d'un côté,
00:19:12le fait qu'on sait à quel camp on appartient,
00:19:14à la gauche, on sait ce qu'on défend,
00:19:16mais on se dit, si on peut obtenir des victoires,
00:19:18même si on est dans l'opposition,
00:19:20même si ce budget ne nous va pas,
00:19:22mais si on peut faire en sorte que ce budget,
00:19:24qui, de toute façon... Ce gouvernement ne serait pas tombé
00:19:26la semaine dernière, parce que l'URN
00:19:28n'aurait pas censuré. On a quand même obtenu
00:19:30les deux jours de carence,
00:19:32la revalorisation du budget de l'hôpital,
00:19:34ça ne marchait pas, mais on a obtenu des choses.
00:19:36Si on peut obtenir des choses, nous, on préfère obtenir
00:19:38quelque chose que rien, tout en restant dans l'opposition.
00:19:40On n'est pas au gouvernement.
00:19:42Justement, ça a réagi dans le chat.
00:19:44Quel gage peut offrir le PS à Bayrou
00:19:46que l'URN n'est pas actuellement en position de lui faire ?
00:19:48Bayrou s'en fiche du PS, il a l'URN
00:19:50dans sa poche maintenant, il est en faveur
00:19:52de réussir là où Barnier a échoué.
00:19:54Est-ce que vous pensez qu'il y a déjà un accord de non-censure entre eux ?
00:19:56Là, le problème, c'est que si tout ceci
00:19:58est dans la finalité de ne pas avoir
00:20:00de censure de la part du RN,
00:20:02et c'est ça qui nous pose problème,
00:20:04nous, ce n'est pas le chemin que nous avons voulu tracer.
00:20:06C'est pour ça qu'en se faisant,
00:20:08il accentue la possibilité
00:20:10de censure de notre côté.
00:20:12Je ne cautionnerai pas un gouvernement
00:20:14qui ferait une alliance implicite ou explicite
00:20:16avec l'extrême droite.
00:20:18On est vraiment dans House of Cards.
00:20:20C'est ce qu'on se disait juste
00:20:22avant de démarrer l'émission.
00:20:24C'est qu'en gros,
00:20:26vraiment en termes de chiffres,
00:20:28il y a 589 députés,
00:20:30577 députés.
00:20:32La moitié étant 289.
00:20:34Oui, pardon, c'est ça.
00:20:36J'ai mélangé la majorité.
00:20:38En tout cas, tout ça pour dire que
00:20:40si le RN s'est entendu ou s'entend
00:20:42sur le fait de ne pas voter cette censure,
00:20:44c'est du temps perdu ?
00:20:46Ce n'est pas du temps perdu,
00:20:48parce que ça peut être des victoires
00:20:50pour les Français à la fin.
00:20:52Ce qu'on aura obtenu, ça restera, je l'espère,
00:20:54dans ce qui sortira de la commission mixte paritaire.
00:20:56Si on arrive à faire en sorte
00:20:58que le budget de la culture, de la recherche,
00:21:00ne soit pas amputé, si on arrive à faire en sorte
00:21:02qu'il y ait une revalorisation du pouvoir d'achat,
00:21:04si on a réussi à supprimer les 4 000 postes,
00:21:06parce qu'il y a quand même eu des engagements euros
00:21:08et vous voyez François Bayrou dire
00:21:10je me suis engagé à ne pas toucher aux 4 000 postes
00:21:12et puis dire comme le PS, je ne le fais pas,
00:21:14ça serait quand même un peu singulier.
00:21:16Là, pour le coup, il ne faut pas
00:21:18non plus prendre les Français pour des imbéciles,
00:21:20mais ce que je peux dire,
00:21:22en revanche, si on parle de gage,
00:21:24nous, on n'a pas de gage à offrir au gouvernement.
00:21:26En fait, le seul truc qu'on peut dire,
00:21:28c'est on vous censure ou on ne vous censure pas.
00:21:30C'est notre seul pouvoir, mais il est énorme.
00:21:32Parce qu'en fait, c'est un pouvoir,
00:21:34c'est une épée de Damoclès, pouvoir de vie ou de mort
00:21:36pour le gouvernement.
00:21:38Du coup, ce n'est pas rien.
00:21:40Et pour ce qui est du Rassemblement national,
00:21:42on a vu aussi à quel point
00:21:44ils n'étaient pas des personnes
00:21:46avec qui on pouvait discuter de façon durable.
00:21:48Vous avez vu comment Marine Le Pen a fait danser
00:21:50sur un volcan Michel Barnier.
00:21:52Notre invitée d'après ne serait pas d'accord avec vous
00:21:54parce qu'elle a ouvert à la signature
00:21:56un de ses textes au RN.
00:21:58On en parlera avec elle.
00:22:00Ça, ça me choque.
00:22:02Justement, moi, je pense
00:22:04qu'au-delà de ce qui se passe dans d'autres pays
00:22:06en Europe qui font face à une montée de l'extrême-droite,
00:22:08la question de l'étanchéité
00:22:10de la digue, elle est essentielle.
00:22:12Et c'est ce qui produit d'ailleurs
00:22:14les désistements républicains
00:22:16au moment de l'élection législative
00:22:18de juin-juillet dernier.
00:22:20C'est qu'on pense que l'extrême-droite
00:22:22est une menace supérieure à tout le reste.
00:22:24Est-ce que vous parlez justement
00:22:26du fait de cette rassemblée
00:22:28sous l'égide du nouveau Front populaire,
00:22:30notamment pour les élections législatives
00:22:32de l'année dernière ?
00:22:34Qu'est-ce qu'ils vous disent, vos collègues
00:22:36de la France Insoumise ?
00:22:38Vous n'êtes pas un peu pris en tenaille
00:22:40dans les négociations entre la majorité
00:22:42d'un côté et l'FI de l'autre ?
00:22:44Je suis pris en tenaille plutôt...
00:22:46Ce n'est pas la question de ce que
00:22:48m'en disent les Insoumis ou les Macronistes.
00:22:50Vous ne recevez pas des pressions de tous les côtés ?
00:22:52C'est plutôt un peu la question.
00:22:54On résiste pas mal à la pression des côtés.
00:22:56La seule question qui se pose,
00:22:58c'est par rapport à nous-mêmes.
00:23:00Est-ce qu'il y a de bonnes choses à faire ?
00:23:02Est-ce qu'il faut mieux un budget
00:23:04qu'on refuse ou pas de budget du tout,
00:23:06quitte à faire tomber un gouvernement ?
00:23:08C'est un peu ça, le type de questions
00:23:10qui se posent à nous.
00:23:12Ce n'est pas tout à fait ce que vous étiez
00:23:14en train de dire juste avant.
00:23:16Barrage au RN,
00:23:18c'est la priorité, c'est la ligne,
00:23:20c'est la philosophie même de ce qu'on est,
00:23:22de ce qu'on essaie de faire ici.
00:23:24Là, vous êtes plutôt...
00:23:26Ce que je dis toujours,
00:23:28c'est qu'il y a deux piliers.
00:23:30Il y a le pilier de la République
00:23:32et il y a le pilier du quotidien,
00:23:34de la vie économique,
00:23:36de la vie sociale du pays.
00:23:38Nous, on est toujours en train d'arbitrer
00:23:40entre ces deux impératifs.
00:23:42Pour moi, il y a des choses
00:23:44qui ne se discutent pas.
00:23:46Il y a des choses qui se discutent,
00:23:48c'est quelle est la nécessité
00:23:50ou non d'avoir un budget tout de suite.
00:23:52Quelles sont les conséquences
00:23:54de la non-adoption d'un budget ?
00:23:56Il faut absolument que François Bayrou
00:23:58clarifie sa position par rapport
00:24:00à la question républicaine.
00:24:02A partir du moment où vous avez un doute
00:24:04sur une alliance entre le RN et le gouvernement
00:24:06pour le prochain budget, pourquoi ne pas d'emblée
00:24:08se dire qu'on va voter la censure ?
00:24:10On peut très bien dire ça.
00:24:12On n'a pas de budget potentiellement
00:24:14et derrière, qu'est-ce qui se passe ?
00:24:16Aujourd'hui, les collectivités sont en attente
00:24:18d'un truc qui s'appelle la 2TR pour financer
00:24:20des équipements. Il y a un certain nombre
00:24:22de choses qui sont en suspens,
00:24:24donc à un moment,
00:24:26je pense quand même qu'il faut un budget.
00:24:28Sauf qu'aujourd'hui,
00:24:30est-ce que les conditions sont réunies
00:24:32pour avoir un budget tout aussi injuste
00:24:34qu'il soit, parce qu'on a voté contre ?
00:24:36Voilà, ça, c'est la question
00:24:38qu'on se pose. Je vous livre les choses
00:24:40parce que c'est vrai que c'est un dilemme
00:24:42qui n'est pas si simple que ça.
00:24:44Le problème, c'est que dans ce dilemme
00:24:46pas si simple que ça, François Bayrou a ajouté
00:24:48un deuxième dilemme qui est la question morale.
00:24:50Moi, j'aurais préféré
00:24:52que...
00:24:54Qu'on s'en exonère.
00:24:56Parce que... Voilà.
00:24:58Et donc, indépendant
00:25:00de cette question morale, du coup, très concrètement,
00:25:02qu'est-ce qui vous ferait ne pas
00:25:04voter la censure ?
00:25:06Augmentation du SMIC,
00:25:08on ne touche pas à l'AME ?
00:25:10Pas toucher à l'AME, c'est toujours pour moi la question morale,
00:25:12mais c'est aussi une question de santé publique.
00:25:14Donc, après,
00:25:16il y a la question, évidemment,
00:25:18de comment on s'assure que ce budget
00:25:20ne réduise pas le pouvoir d'achat des Françaises et des Français,
00:25:22comment on arrive à faire en sorte qu'il y ait
00:25:24des efforts de justice fiscale qui soient faits
00:25:26du côté des plus grandes fortunes.
00:25:28J'ai entendu que Bernard Arnault grinçait des dents.
00:25:30C'est donc qu'on va dans le bon sens.
00:25:32Et voilà, je crois que...
00:25:34Un retour de l'ISF ou quelque chose qui y ressemble ?
00:25:36On est en train d'essayer de voir comment on met une imposition
00:25:38sur le patrimoine des plus grandes fortunes.
00:25:40Ça, ça serait pas mal.
00:25:42Quand je regarde Bernard Arnault qui dit
00:25:44que si c'est ça, il va aller aux Etats-Unis,
00:25:46chez M. Trump, qu'il y aille, qu'il assume,
00:25:48ça veut pas nous dire qu'il est patriote et qu'il défend la France
00:25:50et qu'il soit le sponsor des JO.
00:25:52Il bénéficie assez de l'image de la France
00:25:54pour se dire qu'à un moment, il faut aussi rendre
00:25:56au pays ce qu'il lui a donné.
00:25:58Si sa fortune est passée en l'espace de 15 ans
00:26:00de 7 à 147 milliards,
00:26:02c'est pas simplement parce qu'il y avait...
00:26:04Il a perdu 1,7 milliard
00:26:06d'après le dernier classement Forbes.
00:26:08Il a perdu 1,7 milliard.
00:26:10C'est pas les grands jours pour lui.
00:26:12D'accord, mais il a quand même gagné en moyenne
00:26:14à peu près 4 millions d'euros à la minute
00:26:16ces dernières années.
00:26:18Bernard Arnault dit justement
00:26:20qu'on taxe trop le made in France.
00:26:22Qu'est-ce que vous lui répondez ?
00:26:24Je crois que Bernard Arnault
00:26:26ne paye pas forcément
00:26:28le même niveau d'imposition que
00:26:30M. et Mme Tout-le-Monde.
00:26:32Je serais pour qu'il paye à peu près
00:26:34le même niveau d'impôt que M. et Mme Tout-le-Monde
00:26:36et qu'il ait pas trop de mécanisme d'exit.
00:26:38Et comme on arrive
00:26:40en fin d'interview,
00:26:42il y avait une question dans le chat sur la fameuse loi
00:26:44de l'influx voleur.
00:26:46Et on nous demande
00:26:48êtes-vous satisfait de l'application concrète
00:26:50de votre loi transpartisane visant à encadrer
00:26:52l'influence commerciale et à lutter contre les dérives
00:26:54des influenceurs sur les réseaux sociaux ?
00:26:56Sachant que moi je pense à vous tous les jours
00:26:58parce qu'actuellement sur ma chaîne j'ai une sponso
00:27:00et du coup je suis obligé de m'être sponsorisé.
00:27:02C'est bien la transparence.
00:27:04Je pense à vous tous les jours.
00:27:06Je ne me plains pas.
00:27:08J'ai dit que je pense aux députés,
00:27:10je ne me plains pas.
00:27:12L'application, il y a une
00:27:14appréhension, les acteurs
00:27:16se sont appropriés le sujet
00:27:18et savent que maintenant il faut de la transparence sur l'intention
00:27:20commerciale. Est-ce que l'application
00:27:22est géniale et absolue ? La réponse est non.
00:27:24En fait on observe quand même encore
00:27:26un certain nombre de dérives.
00:27:28Il y a eu un article du Parisien il y a un mois et j'ai sollicité le ministère là-dessus
00:27:30sur la pub pour la chirurgie esthétique
00:27:32qui continue ou qui reprend.
00:27:34Ca veut dire qu'il y a des problèmes dans les moyens mis
00:27:36pour la répression des fraudes, pour appliquer cette loi.
00:27:38Il y a des moyens qui ne sont pas suffisants.
00:27:40Il y a aussi des plateformes qui ne font pas assez d'efforts
00:27:42en termes de modération de contenu.
00:27:44Ca c'est des choses sur lesquelles il faut continuer à travailler
00:27:46et d'ailleurs j'étais encore il y a une
00:27:48demi-heure avec Stéphane Vogeta pour réfléchir
00:27:50à ce qu'on appelle la loi influenceur 2.
00:27:52Député pirate.
00:27:54Celui qui a battu Manuel Lasso.
00:27:56Je préfère retenir ça.
00:27:58Il est déjà venu ici ?
00:28:00Non.
00:28:02Bonne idée.
00:28:04Vous avez quitté Twitter ou pas ?
00:28:06Je n'ai pas quitté Twitter
00:28:08mais c'est une question...
00:28:10On parle de dilemme.
00:28:12C'est toujours un truc à double tranchant.
00:28:14Vous en pensez quoi alors ?
00:28:16Je suis plutôt partisan à ce stade de rester sur Twitter.
00:28:18Pour ?
00:28:20Il y a aussi des messages à passer.
00:28:22Du coup je pense que...
00:28:24Mais qui par le jeu des algorithmes vont être noyés.
00:28:26Ils sont noyés.
00:28:28Ca agace les trolls.
00:28:30Ce matin j'ai une petite vidéo qui a été reprise par Rêve de Souches.
00:28:32Je ne sais pas si c'est
00:28:34un des gars de la fachosphère.
00:28:36Je le prends plutôt bien.
00:28:38Au moins ça nargue les fachos.
00:28:42Est-ce qu'il ne faut pas avoir d'autres canaux de diffusion ?
00:28:44Si.
00:28:46Est-ce que le débat est plus apaisé sur Blue Sky ?
00:28:48Non.
00:28:50L'une des premières réponses que j'ai eues c'est
00:28:52espèce de fils de pute.
00:28:54Tout n'est pas plus
00:28:56apaisé ailleurs.
00:28:58Pour l'instant vous restez
00:29:00et vous n'envisagez pas forcément de...
00:29:02Pour l'instant je reste.
00:29:04Qu'est-ce que vous pensez des grands groupes
00:29:06comme Le Monde ?
00:29:08Tous ces grands groupes qui ont décidé de quitter.
00:29:10Très bien.
00:29:12Je pense que plus le mouvement
00:29:14pour quitter Twitter est important
00:29:16plus ça sera fort.
00:29:18Partez devant, je vous rejoindrai plus tard.
00:29:20Les médias ont aussi d'autres canaux de diffusion
00:29:22pour diffuser leur contenu.
00:29:24Le Monde c'est plutôt le site du Monde, c'est l'application du Monde.
00:29:26Il n'y a pas d'application
00:29:28ArthurDelaporte.fr.
00:29:30Elle n'existe pas encore.
00:29:32Je n'ai pas encore 3 millions d'abonnés
00:29:34sur ma chaîne YouTube.
00:29:36Pour l'instant ça fait partie
00:29:38de mes canaux de diffusion et je le conserve.
00:29:40Il faut aussi savoir où on est.
00:29:42Donc on peut toujours vous suivre sur X.
00:29:44Mais aussi sur Blue Sky, Insta.
00:29:46À quand la prochaine vidéo marché
00:29:48explicative ?
00:29:50J'arrive à trouver le temps et en ce moment les censures m'occupent beaucoup.
00:29:52C'est bientôt qu'on fera une explication.
00:29:54Et d'ailleurs qu'on suivra demain
00:29:56avec grande attention évidemment
00:29:58sur la chaîne parlementaire. Merci beaucoup Arthur Delaporte.
00:30:00La censure c'est la CMP.
00:30:02J'ai dit quoi ? La censure ?
00:30:04J'ai rien dit.
00:30:06Je parlais de la commission mixte parité.
00:30:08Evidemment qu'on va suivre et qu'il démarre demain.
00:30:10Vous couperez le replay.
00:30:12Merci beaucoup Arthur Delaporte
00:30:14d'être venu nous voir sur les J-Stream.
00:30:16On va accueillir tout de suite notre
00:30:18deuxième seconde
00:30:20invitée puisqu'il n'y aura pas d'autre.
00:30:22On dit souligné.
00:30:24Bonjour.
00:30:26Très bien et vous ?
00:30:28Merci beaucoup d'avoir accepté
00:30:30notre invitation ici dans les J-Stream.
00:30:32Je le rappelle, la chaîne Twitch
00:30:34de la chaîne parlementaire avec
00:30:36mes collègues et amis Sacha et Hugo.
00:30:38Je ne vous avais pas présenté tout à l'heure à regret.
00:30:40Je le fais maintenant.
00:30:42Oui je disais, on va essayer de choisir en nouveau
00:30:44parce que vous êtes quand même vice-président de l'Assemblée nationale.
00:30:46C'est pas rien.
00:30:48Député Horizon du Val d'Oise.
00:30:50Et c'est pas rien.
00:30:52Le Val d'Oise c'est super.
00:30:54On adore.
00:30:56Je pense que ça parle à tout le monde ici.
00:30:58Pour expliquer un petit peu,
00:31:00c'est le parti qui a été créé
00:31:02par Edouard Philippe.
00:31:04Edouard Philippe qui a été évidemment
00:31:06Premier ministre.
00:31:08Comment vous regardez le travail
00:31:10de l'actuel Premier ministre ?
00:31:12Est-ce que vous comparez en permanence
00:31:14ce qu'était Edouard Philippe,
00:31:16la méthode Edouard Philippe et ce que fait aujourd'hui
00:31:18François Bayrou ? Et je vous amène évidemment,
00:31:20je vous serre sur un plateau d'argent,
00:31:22le sentiment de submersion migratoire.
00:31:24Est-ce qu'il n'aurait pas dû dire ça ?
00:31:26Est-ce que c'était une erreur ?
00:31:28Est-ce que c'était au contraire une technique ?
00:31:30Alors d'abord, c'est un exercice forcément différent
00:31:32parce que le style c'est l'homme.
00:31:34Edouard Philippe et François Bayrou ont des attitudes
00:31:36différentes parce qu'ils ne sont pas faits de la même matière,
00:31:38ils n'ont pas les mêmes expériences,
00:31:40ils ne sont pas issus d'ailleurs des mêmes familles politiques
00:31:42et ils n'ont pas le même caractère.
00:31:44Donc ça fait déjà quelques différences.
00:31:46Même s'ils sont tous les deux, évidemment,
00:31:48motivés par l'intérêt général.
00:31:50Ça je ne le remets pas en cause.
00:31:52Les circonstances ne sont pas les mêmes.
00:31:54François Bayrou est nommé Premier ministre
00:31:56alors qu'on est une assemblée hyper fragmentée,
00:31:58qu'il n'y a pas de majorité et qu'il n'y a pas de budget.
00:32:00Donc ça fait quand même quelques contraintes
00:32:02qu'Edouard Philippe Séverin n'a pas connues,
00:32:04même s'il a traversé d'autres crises,
00:32:06mais ça fait que la situation n'est pas comparable en réalité
00:32:08sur les propos qu'il a tenus.
00:32:12Je vais être franche et je vais être très directe.
00:32:14Que François Bayrou mette des mots
00:32:16sur ce qui est le sentiment
00:32:18d'une partie des Français,
00:32:20ça ne me choque pas.
00:32:22Même si le mot est fort,
00:32:24c'est vrai que c'est puissant de parler de submersion
00:32:26et de ce que peut-être il y a derrière,
00:32:28mais c'est un sentiment qui existe.
00:32:30Voilà.
00:32:32À Mayotte, ça existe et vraiment,
00:32:34on était en commission des lois ce matin
00:32:36sur un texte proposé par la droite républicaine
00:32:38sur l'immigration à Mayotte.
00:32:40Sur le durcissement du sol.
00:32:42Absolument. C'est jeudi en séance publique.
00:32:44Ça existe à Mayotte.
00:32:46Il y a une pression migratoire qui est terrible.
00:32:48Je suis issue de la banlieue parisienne.
00:32:50Les tensions entre les populations locales
00:32:52et les populations immigrées, elles existent.
00:32:54Dans les grandes métropoles aussi, ça existe.
00:32:56Le sentiment de submersion,
00:32:58quand vous parlez aux gens, il existe.
00:33:00Mais quand le sentiment n'est pas corroboré
00:33:02par les chiffres, vous avez un rôle aussi,
00:33:04je vois là-dedans, justement,
00:33:06de ne pas amplifier
00:33:08la situation par des mots qui sont
00:33:10peut-être pas corrects et qui ne correspondent pas
00:33:12à la situation factuelle.
00:33:14Et je complète des mots qui font partie du vocabulaire
00:33:16du Rassemblement national.
00:33:18Alors, je redis, le sentiment de submersion,
00:33:20il existe chez les Français.
00:33:22Ou c'est une partie des Français.
00:33:24La question, c'est pas le sentiment.
00:33:26La question, c'est que le sentiment
00:33:28est amplifié aussi par vos mots et que la situation
00:33:30factuelle par des chiffres, par les mots
00:33:32qui sont utilisés, est-ce qu'au lieu de dire
00:33:34le sentiment des Français est juste,
00:33:36il ne faut pas dire aux Français. Plutôt, regardez,
00:33:38les chiffres montrent que votre sentiment est amplifié
00:33:40par les discours de l'extrême droite.
00:33:42L'un n'empêche pas l'autre.
00:33:44On peut comme Premier ministre...
00:33:46Je vais le faire. On peut comme Premier ministre
00:33:48à la télévision interroger sur un sujet
00:33:50qui est abrasif. L'immigration, ça trahit le corps social
00:33:52en permanence. En permanence, tout le temps.
00:33:54Tout le temps, on y revient. De la mauvaise manière,
00:33:56mais tout le temps, on y revient. Premier ministre
00:33:58peut dire à la télévision devant les Français
00:34:00j'ai compris qu'il y avait chez une partie d'entre vous
00:34:02un sentiment de submersion.
00:34:04Ça n'empêche pas le débat de savoir si c'est une réalité,
00:34:06s'il faut le confirmer, le diminuer, etc.
00:34:08Quand on regarde les chiffres et qu'on se dit
00:34:10qu'il y a 10% d'immigrés, on n'est pas dans la submersion.
00:34:12Mais il y a quand même un sujet chez les Français.
00:34:14Pourquoi il y a ce sentiment aujourd'hui ?
00:34:16Moi, je crois qu'il y a un sujet
00:34:18à traiter sur l'immigration illégale.
00:34:20Je crois qu'on doit se poser la question des quotas
00:34:22sur l'immigration légale, mais je crois surtout
00:34:24et avant tout, c'est la question de l'intégration
00:34:26qui est un problème aujourd'hui dans notre pays.
00:34:28Quand vous creusez, vous discutez avec les gens,
00:34:30c'est pas tant les étrangers qui arrivent aujourd'hui,
00:34:32c'est plutôt les immigrés des générations précédentes,
00:34:34c'est-à-dire des Français.
00:34:36Je peux en parler, puisque je suis moi-même
00:34:38issue de l'immigration, je suis la première génération
00:34:40d'immigrés d'intégration. On a très longtemps
00:34:42assimilé dans notre pays,
00:34:44et c'est brutal, ça, l'assimilation.
00:34:46On vous demande d'effacer vos identités.
00:34:48Je ne suis pas pour l'assimilation, mais je suis pour l'intégration.
00:34:50Je dis qu'avec nos différences, on peut essayer
00:34:52de former une communauté nationale. Et ça, on ne le fait plus.
00:34:54L'Etat est totalement, maintenant, disparu.
00:34:56Donc, il est là, le sujet.
00:34:58Donc, on peut traiter la question, mais...
00:35:00Donc, elle a été maltraitée ?
00:35:02Non, mais il a répondu à une question.
00:35:04Moi, je crois qu'effectivement,
00:35:06ça mérite un débat qui soit plus large.
00:35:08Je ne suis pas pour dire qu'il ne faut pas,
00:35:10encore une fois, traduire
00:35:12les réalités de ce que ressentent les Français.
00:35:14Parce que sinon, qu'est-ce que ça veut dire ?
00:35:16Vous êtes en train de dire aux gens,
00:35:18votre sentiment, là, c'est une lubie, c'est une vue de l'esprit,
00:35:20c'est n'importe quoi, tout ça se passe dans votre tête.
00:35:22Et c'est là que vous les poussez dans les bras du RN, précisément.
00:35:24Surtout qu'on a un groupe médiatique qui le pousse
00:35:26avec CNews, et on voit l'exponentiel
00:35:28de CNews qui va sûrement être devant...
00:35:30C'était pour dire, votre lecture à vous,
00:35:32c'est de dire, je vous ai entendues.
00:35:34Bien sûr, je vous ai entendues.
00:35:36Je vous ai entendues,
00:35:38je vais faire un constat qui est différent,
00:35:40je vais vous expliquer pourquoi, et je vais apporter des solutions.
00:35:42C'est de la responsabilité politique, tout simplement.
00:35:44Mais la polémique qui a surgi,
00:35:46notamment d'une partie de la gauche,
00:35:48le faux camp du bien,
00:35:50excusez-moi, le camp de la générosité,
00:35:52exacerbé, l'accueil inconditionnel,
00:35:54donc on ne peut pas parler de sentiment de submersion.
00:35:56Je trouve que c'est précisément
00:35:58jouer le jeu du RN. Précisément.
00:36:00Justement, c'est rappelé dans le tchat,
00:36:02il y a Tranche qui dit, l'immigration, c'est la dixième
00:36:04préoccupation des Français sur 14,
00:36:06d'après le dernier baromètre de l'Ipsos
00:36:08pour le Conseil économique, social et environnemental,
00:36:10en septembre 2024,
00:36:12et pourtant, c'est omniprésent
00:36:14dans l'écosystème politico-médiatique.
00:36:16Comment vous l'expliquez ?
00:36:18Alors, l'immigration, c'est le dixième parfois,
00:36:20c'est un peu moins, etc., mais vous avez raison.
00:36:22Pas la priorité absolue, quoi.
00:36:24Non, ce n'est pas la priorité absolue, mais c'est un sujet quand même,
00:36:26parce que c'est un sujet pour les Français.
00:36:28Je crois que ça les renvoie à leur sentiment d'identité
00:36:30et de rapport à l'autre.
00:36:32Il faut régler vraiment cette question de l'identité en France.
00:36:34C'est quoi être Français ?
00:36:36C'est vrai qu'on peut se poser la question sans aller dans les polémiques,
00:36:38sans parler de grands remplacements, mais de manière apaisée.
00:36:40Je ne suis pas faite
00:36:42d'un seul bloc, par exemple, s'il me concerne.
00:36:44J'ai une culture qui est celle de mes parents,
00:36:46ils sont issus de l'immigration marocaine.
00:36:48Bon, qu'est-ce que j'en fais ? Comment ça s'intègre dans le paysage politique
00:36:50aujourd'hui ? Il se trouve qu'il y a des discours
00:36:52qui sont très durs à entendre.
00:36:54L'immigration n'est pas une chance.
00:36:56Il faut arrêter avec ces slogans.
00:36:58Ça blesse et ça fait mal.
00:37:00On a plutôt tendance à être ferme sur le régalien,
00:37:02mais l'immigration n'est pas une chance.
00:37:04Je ne vois pas où ça nous amène.
00:37:06Vous êtes mal à l'aise par rapport
00:37:08à notre ministre de l'Intérieur.
00:37:10On sait qu'il y a un mal à l'aise dans la Macronie
00:37:12sur les différents propos
00:37:14qui ont pu être tenus.
00:37:16Est-ce qu'il va trop loin pour vous, le ministre de l'Intérieur ?
00:37:18Est-ce que l'horizon, c'est la Macronie ?
00:37:20Est-ce que l'horizon, c'est la Macronie ?
00:37:22C'est l'ex... Vous aviez été députée...
00:37:24Vous avez été députée à l'REM.
00:37:26Ça change tellement de monde.
00:37:28Vous avez été députée à l'REM.
00:37:30J'ai commencé en 2017
00:37:32dans l'élan du président de la République
00:37:34avant, assez rapidement,
00:37:36de rejoindre et de cofonder l'horizon
00:37:38avec le Premier ministre.
00:37:40C'est différent.
00:37:42C'est différent, oui.
00:37:44Bruno Taillot soutient Nemesis,
00:37:46même s'il est revenu dessus.
00:37:48Un ministre de l'Intérieur soutient
00:37:50un parti ouvertement raciste.
00:37:52Comment vous réagissez ?
00:37:54Nemesis, c'est un collectif féministe d'extrême-droite.
00:37:56Féministe et extrême-droite,
00:37:58c'est pas si ça marche.
00:38:00Bruno Taillot,
00:38:02d'abord, il a une capacité
00:38:04à exprimer, et à exprimer
00:38:06de manière assez simple auprès des Français,
00:38:08un certain nombre de préoccupations.
00:38:10C'est quelqu'un de sincère,
00:38:12qui a plutôt le sens de l'Etat.
00:38:14Ça ne veut pas dire que je sois d'accord sur tout.
00:38:16C'est mon rôle, dans le débat parlementaire
00:38:18et avec le gouvernement, de le dire.
00:38:20L'immigration n'est pas une chance.
00:38:22Je ne suis pas d'accord avec ça.
00:38:24On a eu cette conversation.
00:38:26Il y a d'autres points sur lesquels je ne suis pas d'accord.
00:38:28Mais j'ai aussi des points communs.
00:38:30On n'est pas tout à fait éloignés.
00:38:32Je considère que l'immigration est un sujet
00:38:34dont on doit se saisir, vraiment,
00:38:36au-delà des polémiques, de cette ambiance
00:38:38à l'Assemblée nationale.
00:38:40On ne peut pas dire un mot sur ce sujet
00:38:42sans être traité de facho
00:38:44de l'extrême-droite.
00:38:46Notamment, LFI a tendance
00:38:48à me renvoyer...
00:38:50En s'appelant Nani Mamouchou, on ne peut pas dire...
00:38:52Je suis française à part entière,
00:38:54et comme vous, j'ai le droit d'avoir un avis.
00:38:56C'est ça que j'essaie de surpasser.
00:38:58La manière dont Bruno Retailleau amène
00:39:00ces sujets-là est intéressante, quand même.
00:39:02Encore une fois, on peut avoir des divergences,
00:39:04mais on converge sur l'essentiel.
00:39:06Est-ce que vous comprenez que,
00:39:08en tout cas pour revenir sur cette expression,
00:39:10ce sentiment de submersion
00:39:12migratoire, que ça bloque
00:39:14toutes les négociations,
00:39:16notamment du point de vue du PS,
00:39:18en vue de cette commission mixte paritaire
00:39:20aura lieu demain ?
00:39:22Mais ça n'est pas normal.
00:39:24Ça n'est pas responsable.
00:39:26Je crois que c'est un prétexte du PS,
00:39:28parce que ça peut s'inscrire dans un débat,
00:39:30d'ailleurs. Il peut y avoir un débat
00:39:32entre mes collègues de gauche et le gouvernement
00:39:34et le Premier ministre sur ce sujet.
00:39:36Que ce soit demain un point de blocage
00:39:38qui mette à néant nos efforts
00:39:40sur le budget, ça pose quand même question.
00:39:42On est la 7e puissance mondiale
00:39:44et on n'est pas dotés de budget,
00:39:46et parce que François Bayrou a dit ce qu'il a dit hier
00:39:48en parlant de sentiment, encore une fois,
00:39:50j'insiste là-dessus, il n'a pas dit qu'il y avait une submersion migratoire.
00:39:52Il parlait de sentiment.
00:39:54Que les socialistes nous disent tout d'un coup
00:39:56si c'est comme ça, il n'y aura pas de budget,
00:39:58on risque de voter la censure,
00:40:00en tout cas on met fin aux négociations en cours,
00:40:02c'est totalement disproportionné.
00:40:04Donc je m'interroge
00:40:06sur la stratégie.
00:40:08Et ça n'est pas d'intérêt général,
00:40:10parce qu'encore une fois, si on n'a pas de budget,
00:40:12entre l'économie qui ralentit, l'absence de visibilité,
00:40:14là on va droit dans le mur.
00:40:16Oui ?
00:40:18Non, moi c'est une question que je pose à beaucoup de députés
00:40:20de la majorité, mais qu'ils n'arrivent jamais à me répondre,
00:40:22c'est qu'est-ce qui vous ferait quitter la majorité ?
00:40:24En tout cas le soutien...
00:40:26Moi j'ai déjà un pas à l'extérieur,
00:40:28j'ai choisi cette liberté
00:40:30quand j'ai décidé de rejoindre Edouard Philippe,
00:40:32quand on a monté cette aventure horizon,
00:40:34c'était déjà un pas à l'extérieur.
00:40:36C'était pour dire, je ne suis pas tout à fait
00:40:38faite du même bois que mes collègues issus du...
00:40:40Oui, mais à l'Assemblée, vous n'êtes pas inscrite dans l'opposition,
00:40:42donc de facto, vous êtes dans la majorité.
00:40:44Non, c'est vrai, effectivement, parce que c'est ma responsabilité
00:40:46de dire que je suis en soutien d'un gouvernement
00:40:48qui va essayer de faire adopter un budget.
00:40:50C'est facile d'être dans l'opposition, encore une fois,
00:40:52de faire la critique en permanence, de s'opposer, etc.,
00:40:54c'est plus difficile de construire.
00:40:56Donc c'est un effort que je fais quelque part aussi,
00:40:58je dois le dire, de dire que je suis en soutien de François Bayrou,
00:41:00ce n'est pas ma famille politique,
00:41:02je ne pense pas toujours la même chose,
00:41:04mais je suis là aussi pour essayer de faire avancer un peu les choses.
00:41:06C'est ce qui explique ma position aujourd'hui.
00:41:08Donc un pied à l'extérieur,
00:41:10et un pied dedans, parce que c'est la responsabilité
00:41:12qui est la mienne aujourd'hui.
00:41:14Mais je garde une forme de liberté,
00:41:16je ne vote pas toujours comme mes collègues,
00:41:18je dis ce que je pense,
00:41:20je suis tout à fait à l'aise dans ce profil.
00:41:22Vous parliez justement de ce budget,
00:41:24ça vous inquiète, on le sent, et on l'entend dans vos propos.
00:41:26Donc il y a cette commission mixte paritaire
00:41:28qui va se réunir demain.
00:41:30Petit point d'explication,
00:41:32pas pour vous,
00:41:34parce qu'évidemment vous connaissez la mécanique par cœur,
00:41:36mais peut-être pour ceux qui nous regardent,
00:41:38à cause de cette fracturation politique
00:41:40de l'hémicycle dont vous parliez tout à l'heure,
00:41:42il a été mis en place un système
00:41:44avec un septième député tournant.
00:41:46Parfois c'est Horizon,
00:41:48parfois c'est Modem,
00:41:50et parfois ce sont les écologistes.
00:41:52Cette place tournante tourne entre ces trois parties,
00:41:54ces trois groupes politiques.
00:41:56Vous n'en faites pas partie.
00:41:58Pas de bol, dans cette CMP,
00:42:00il n'y aura pas de personnalité
00:42:02issue du groupe Horizon.
00:42:04Est-ce que vous vous sentez exclue des discussions ?
00:42:06C'est le jeu,
00:42:08effectivement.
00:42:10C'est un jeu que vous acceptez,
00:42:12qui vous ressemble logique ?
00:42:14Moi j'ai tendance à respecter les règles
00:42:16à l'Assemblée nationale, il y a un règlement,
00:42:18et on ne peut pas tous participer
00:42:20à la commission mixte paritaire.
00:42:22Il se trouve qu'on est un groupe d'une trentaine de députés,
00:42:24on n'est pas 180, et donc on est moins représentés.
00:42:26Le système de dire, on tourne,
00:42:28ça nous permet une fois,
00:42:30à échéance régulière, d'être présents.
00:42:32Là c'est pas de chance, mais ça ne veut pas dire
00:42:34qu'on est exclu du jeu.
00:42:36On sait que ce sera un budget difficile,
00:42:38on sait que ce ne sera pas le budget parfait.
00:42:40Nous, on voudrait faire des économies,
00:42:42on voudrait voir des réformes.
00:42:44Le texte issu du Sénat, par exemple, vous convient ?
00:42:46Il y aura des choses à discuter,
00:42:48mais la vérité, c'est qu'on n'aura pas les moyens.
00:42:50On n'a pas les moyens d'imposer les choses.
00:42:52On donne une direction,
00:42:54on dit qu'il y a un déficit public qui est grave.
00:42:56On n'est pas très loin du précipice
00:42:58économique, on ne sait pas si on est à 1 mètre,
00:43:002 mètres, 5 mètres, on n'est pas très loin,
00:43:02et donc il faut engager des réformes de structure.
00:43:04Jean-François Bayrou n'a pas les moyens de faire ça aujourd'hui.
00:43:06Il n'y a pas de majorité.
00:43:08On dit qu'il faut peut-être voir le millefeuille
00:43:10administratif, peut-être contre
00:43:12la fraude pour ramener un peu d'argent,
00:43:14peut-être imaginer une location sociale unique.
00:43:16On avance quelques idées, mais les vraies
00:43:18grandes réformes seront tranchées avec l'élection présidentielle.
00:43:22Notre responsabilité, ça va être
00:43:24de doter la France d'un budget.
00:43:26Ça ne peut pas être à n'importe quel prix,
00:43:28parce que
00:43:30la stabilité, elle aura un prix.
00:43:32Mais il y a quand même des limites.
00:43:34Est-ce que 1 milliard de dettes, c'est un prix qu'on a déjà payé ?
00:43:36Si les socialistes viennent avec une liste de course
00:43:38de 40 milliards de dépenses,
00:43:40ça va être un sujet, évidemment.
00:43:42Pourquoi ça va être un sujet ?
00:43:44Parce que même si, bien évidemment, les responsables
00:43:46il faut qu'on ait un budget,
00:43:48il faut qu'on passe à l'étape d'après,
00:43:50mais l'objectif des 3 % qu'on a pour 2029,
00:43:52on y sera tenus.
00:43:54C'est-à-dire que l'année prochaine, on va revenir sur le sujet,
00:43:56et encore l'année après, et encore l'année après.
00:43:58On ne pourra pas se satisfaire,
00:44:00mais on est contraints.
00:44:02C'est quoi vos no-go zones ?
00:44:04C'est quoi la ligne rouge ?
00:44:06Vos lignes rouges ?
00:44:08On essaie d'avancer sans lignes rouges,
00:44:10parce que c'est précisément
00:44:12les points de blocage, si vous venez avec des lignes rouges.
00:44:14Les hausses d'impôts.
00:44:16Dans le pays, encore une fois,
00:44:18qui prévèvent le plus au monde, se dire que la solution
00:44:20encore à la dette, c'est d'aller emprunter davantage.
00:44:22C'est les plus fortunés ?
00:44:24Même pas, je vais vous dire même pas.
00:44:26Je vois bien que c'est très populaire.
00:44:28Non mais...
00:44:30Ça existe déjà.
00:44:32Par exemple, on prendrait
00:44:34un milliard d'euros à M. Arnault.
00:44:36Il continuera à vivre tranquille ?
00:44:38Il n'y aura pas la différence.
00:44:40Et ça pourrait sauver la vie,
00:44:42littéralement sauver la vie, de plusieurs dizaines
00:44:44de milliers de personnes.
00:44:46Un milliard, ça ne servirait même pas, en vérité,
00:44:48et ce n'est pas une solution pérenne.
00:44:50M. Arnault peut très bien décider aussi, sur un coup de tête,
00:44:52si vous le prenez, un milliard d'euros,
00:44:54de se délocaliser.
00:44:56Et puis, il baisse les impôts de production,
00:44:58les impôts de société.
00:45:00La faiblesse de l'Etat ?
00:45:02On n'est pas capable de dire non, vous ne partez pas.
00:45:04Est-ce que ça ne montre pas que la France est devenue un pays
00:45:06faible sur ces sujets-là ?
00:45:08Non, je ne crois pas, parce qu'on est un pays libre.
00:45:10On est un grand pays d'entrepreneurs.
00:45:12Je crois qu'on doit être fiers d'avoir
00:45:14de grandes entreprises qui nous représentent,
00:45:16y compris à travers le monde.
00:45:18Si c'est pour les pousser à la sortie...
00:45:20Il ne faut pas oublier que les gens qui ont de l'argent,
00:45:22ils peuvent choisir la mobilité,
00:45:24ce qu'ils ne peuvent pas faire.
00:45:26Me dire qu'il y aurait moins de riches dans le pays,
00:45:28ce n'est pas mon objectif, je voudrais qu'il y ait moins de pauvres.
00:45:30Sauf qu'on a des pauvres toujours plus pauvres
00:45:32et des riches toujours plus riches.
00:45:34Est-ce que ce n'est pas l'échec de votre politique aussi ?
00:45:36Edouard Philippe a été à la tête du gouvernement
00:45:38pendant trois ans.
00:45:40Est-ce que ce n'est pas aussi l'échec d'Edouard Philippe ?
00:45:42Et du coup, comment être crédible
00:45:44auprès des électeurs, puisqu'il a déjà annoncé
00:45:46sa candidature à la présidentielle de 2027,
00:45:48si ma mémoire est bonne ?
00:45:50On lui dit que son bilan, c'est
00:45:521 000 milliards, des pauvres toujours plus pauvres,
00:45:54des riches toujours plus riches.
00:45:56Est-ce qu'il n'y a pas un manque de crédibilité
00:45:58d'une certaine façon ?
00:46:00Vous avez raison, il faut être factuel.
00:46:02Edouard Philippe peut être attaqué sur d'autres choses que ça.
00:46:04En l'occurrence, quand il a été à Médellin pendant trois ans,
00:46:06il a baissé le déficit public
00:46:08sous la barre des 3 %.
00:46:10Il a réussi à le faire sans augmenter les impôts.
00:46:12Il a libéré le monde du travail.
00:46:14Il s'est passé beaucoup de choses, des ordonnances travail.
00:46:16On était dans une dynamique qui nous a permis
00:46:18de faire de grandes réformes qui ont eu des impacts.
00:46:20Et puis, les choses se sont gâtées
00:46:22parce que les crises sont arrivées, le quoi qu'il en coûte,
00:46:24à grever le déficit.
00:46:26Le Covid, on parle du Covid, bien sûr.
00:46:28Évidemment.
00:46:30Et la vérité, c'est que depuis 40 ans,
00:46:32nous n'arrivons pas à nous désintoxiquer
00:46:34de la dette et de la dépense publique en permanence.
00:46:36Vous travaillez au pôle idée,
00:46:38justement, auprès d'Edouard Philippe,
00:46:40et peut-être même pour préparer sa campagne,
00:46:42j'imagine. Quelles sont vos idées ?
00:46:44Qu'est-ce qui sort de ce pôle idée ?
00:46:46Qu'est-ce que vous allez proposer pour 2027 ?
00:46:48C'est long, deux ans encore.
00:46:50Putain, deux ans !
00:46:52Deux ans et demi.
00:46:54Deux ans, c'est long.
00:46:56On y travaille.
00:46:58On était dimanche dernier à Bordeaux.
00:47:00On a tenu le premier congrès interrégional.
00:47:02Vous savez que les territoires, c'est important pour nous,
00:47:04ce lien de proximité, travailler avec les élus locaux,
00:47:06parce que ça fait remonter des idées
00:47:08qu'on n'a pas toujours...
00:47:10Parce qu'on est englués, vous savez,
00:47:12dans le débat national.
00:47:14Ça, c'est important et ça donne du souffle.
00:47:16Et précisément, ça alimente.
00:47:18Ça nous alimente.
00:47:20Nous aurons, d'ici là,
00:47:22je n'ai rien à révéler aujourd'hui,
00:47:24même si j'y travaille,
00:47:26mais il faudra des choses massives
00:47:28pour sortir de la situation.
00:47:30Un projet massif, c'est ce qu'il dit.
00:47:32Edouard parle d'un projet massif
00:47:34et il a raison, parce qu'il faudra engager
00:47:36de grandes références structurelles
00:47:38si on veut sortir de la situation dans laquelle on est.
00:47:40À la Christelle Morancé, par exemple ?
00:47:42Je le dis, peut-être,
00:47:44dans la région Pays de la Loire.
00:47:46On parle beaucoup
00:47:48d'elle en ce moment,
00:47:50notamment parce qu'elle a coupé drastiquement
00:47:52le budget de la culture dans sa région.
00:47:54Est-ce que...
00:47:56C'est une bonne chose, selon vous ?
00:47:58Comment vous regardez ce qu'elle a fait ?
00:48:00L'intention qui a été la sienne.
00:48:02C'est une décision courageuse.
00:48:04Elle est taillée dans la dépense publique.
00:48:06La manière dont elle l'a fait,
00:48:08la méthode peut interroger.
00:48:10C'est pour vous dire qu'on n'est pas toujours en phase.
00:48:12Le débat, il vit aussi chez nous.
00:48:14On est quelques-uns à se questionner.
00:48:16Elle viendra en réunion de groupe et j'aurai la possibilité
00:48:18de poser la question pour savoir comment
00:48:20le tissu local réagit, comment elle fait
00:48:22auprès de ses associations qui n'auront plus de subventions.
00:48:24C'est vrai que c'est un questionnement.
00:48:26Moi, j'ai une question à vous poser.
00:48:28Je vais vous dire, pour finir,
00:48:30je ne suis pas néolibérale,
00:48:32je ne suis pas la plus libérale
00:48:34des philippistes.
00:48:36J'essaie d'incarner
00:48:38quelque chose d'un peu différent.
00:48:40Vous avez souvent votre propre discours.
00:48:42J'ai souvenir d'une séance la semaine dernière.
00:48:44Vous disiez que ce n'est que mon avis, pas celui du groupe.
00:48:46Oui, oui.
00:48:48Heureusement qu'on fonctionne aussi
00:48:50comme ça à l'Assemblée.
00:48:52Moi, j'avais une question un peu plus sur
00:48:54qu'est-ce que c'est qu'être députée à Horizon.
00:48:56On l'a dit tout à l'heure, vous avez fait toute la mandature
00:48:582017-2022 à LREM.
00:49:00Pourquoi avoir choisi Horizon ?
00:49:02Et aujourd'hui, est-ce que vous pouvez
00:49:04très concrètement nous dire
00:49:06qu'est-ce qui différencie Horizon
00:49:08d'ensemble pour la République, sachant qu'on a quand même
00:49:10vu un beau glissement à droite
00:49:12de la majorité présidentielle
00:49:14ces deux dernières années ?
00:49:16Qu'est-ce qui vous différencie ?
00:49:18Qu'est-ce qui vous rapproche ?
00:49:20C'est quoi Horizon aujourd'hui ?
00:49:22À part le parti d'Edouard Philippe pour 2027.
00:49:24Quand je me suis engagée
00:49:26en 2017, je me suis engagée
00:49:28par conviction,
00:49:30évidemment, avec l'envie
00:49:32d'abord
00:49:34d'avoir une vision pour le pays
00:49:36et pas d'être engluée
00:49:38dans les crises, dans le court-termisme,
00:49:40ou encore pire, dans les petites phrases, dans les dictades
00:49:42de la communication, etc. Horizon, c'est une famille politique
00:49:44où on construit une vision pour le pays,
00:49:46un projet à long terme.
00:49:48On est sur une vision de la France à 2025,
00:49:50à 2030. C'est comme ça qu'on construit la suite
00:49:52pour les générations d'après. Et ça, ça manque aux politiques.
00:49:54Et puis, je vous dirais que c'est une méthode aussi.
00:49:56Il y a une manière de faire de la politique aujourd'hui,
00:49:58on le voit un peu différente. L'IFI va conflictualiser
00:50:00beaucoup le Rassemblement national
00:50:02dans la stratégie de la normalisation,
00:50:04etc. Stratégie, hein.
00:50:06Que vous avez alimenté
00:50:08en ouvrant votre texte
00:50:10sur les nuisances aéroportuées
00:50:12et les nuisances aériennes.
00:50:14Moi, je ne crois pas avoir fait ça, parce que...
00:50:16C'est pas l'immigration, typiquement.
00:50:18J'ai déposé une proposition de loi
00:50:20qui va lutter contre les nuisances aériennes.
00:50:22C'est un sujet dans mon département du Val-d'Oise
00:50:24qui accueille Roissy Charles de Gaulle.
00:50:26Et je l'ai ouvert à l'ensemble des députés.
00:50:28Mais parce que c'est un sujet totalement transpartisan.
00:50:30Sachant qu'il y a un barrage de beaucoup de groupes
00:50:32qui refusent de faire co-signer
00:50:34ORN et maintenant à l'UDR.
00:50:36Mais ces mêmes personnes n'hésitent pas
00:50:38à déposer les mêmes amendements et à voter ensemble.
00:50:40C'est le même principe.
00:50:42A partir du moment où on considère que l'adversaire
00:50:44et l'ennemi arrosent sur l'ennemi, on ne vote pas avec lui.
00:50:46Certains vous diraient que la signature, on peut le décider.
00:50:48Le vote, on ne peut pas le décider.
00:50:50Non, ça, c'est de la sémantique, etc.
00:50:52La politique, c'est aussi de la sémantique.
00:50:54Vous avez raison. Mais là, c'est de la petite sémantique.
00:50:56Mais le résultat est le même.
00:50:58Donc je crois que ça, c'est de l'hypocrisie absolue.
00:51:00J'ai pas ouvert à signer sur un thème comme l'immigration au RN.
00:51:02Je le ferai pas.
00:51:04Parce qu'on n'est pas alignés.
00:51:06Mais les nuisances aériennes,
00:51:08c'est un sujet de santé publique,
00:51:10c'est un sujet de développement écologique
00:51:12qui me semble être transpartisan.
00:51:14Donc ça ne se joue pas dans les mêmes sphères.
00:51:16Voilà.
00:51:18J'ai perdu le fil.
00:51:20Non, pas du tout.
00:51:22Pour revenir là-dessus,
00:51:24est-ce que ça vous a été reproché ?
00:51:26Est-ce que ça vous a été reproché ?
00:51:28Est-ce que ça vous a été reproché ?
00:51:30Oui ?
00:51:32Bien sûr que ça m'a été reproché.
00:51:34Parce que je ne participe pas
00:51:36à la stratégie de la diabolisation.
00:51:38Parce que, pardon, mais moi, j'ai compris,
00:51:40je suis lucide, je crois,
00:51:42que ça ne fonctionnait pas.
00:51:44Donc je prends le RN
00:51:46comme il est, c'est un groupe pléthorique,
00:51:48et je le combat
00:51:50sur le projet, les idées.
00:51:52Je me confronte à lui.
00:51:54Bien sûr qu'il peut y avoir des débordements chez eux.
00:51:56Je dis que la stratégie
00:51:58de normalisation, elle est là, mais que la normalisation,
00:52:00ça prend du temps.
00:52:02Donc ça n'est pas un parti comme les autres,
00:52:04je le dis, ça. Mais je ne le combat pas
00:52:06par l'invective, en la traitant, à l'envers du journal,
00:52:08dans six émites, etc. Moi, ce qui m'intéresse,
00:52:10c'est l'électorat, ce qui m'intéresse, c'est pourquoi les gens
00:52:12vont voter Rassemblement national en masse,
00:52:14y compris dans les populations d'ailleurs issues de l'immigration,
00:52:16pour en revenir au sujet... C'est un vrai sujet,
00:52:18ça s'est passé aux Etats-Unis, ça se passe
00:52:20de plus en plus chez nous, c'est ça qui m'intéresse.
00:52:22Donc je les combats sur le plan des idées,
00:52:24comme je combats les filles sur le plan des idées.
00:52:26Pardon, c'est un lien,
00:52:28mais ça m'intéresse particulièrement,
00:52:30comment vous parlez aux populations
00:52:32issues de l'immigration,
00:52:34qui décident aujourd'hui de voter
00:52:36Rassemblement national ? Très directement,
00:52:38je leur pose la question,
00:52:40je leur demande ce qui les motive.
00:52:42Qu'est-ce qu'on vous répond ? En général,
00:52:44c'est cette idée,
00:52:46Marine Le Pen,
00:52:48elle donne cette impression d'autorité,
00:52:50de retour à l'ordre. Ça, ça intéresse
00:52:52beaucoup les populations... Je n'aime pas stigmatiser
00:52:54les populations immigrées, mais je constate
00:52:56que beaucoup d'entre eux,
00:52:58parce que je les connais bien,
00:53:00quand même, que ce soit dans leur culture,
00:53:02dans leur famille, dans la transmission
00:53:04des valeurs, beaucoup sont attachés
00:53:06à cette idée d'ordre, aussi.
00:53:08À cette idée de travail,
00:53:10qui paye, de s'en sortir
00:53:12dans la vie,
00:53:14on retrouve beaucoup chez ces gens-là
00:53:16des entrepreneurs, des gens qui se débrouillent.
00:53:18Donc ça leur parle, ce discours.
00:53:20Et à l'inverse ?
00:53:22Les gens qui se sont dit que nous, on s'est très bien intégrés,
00:53:24nos enfants se sont bien intégrés,
00:53:26pourquoi les nouvelles générations... Je trouve que c'est un discours
00:53:28qui revient beaucoup, aussi. Pourquoi les gens
00:53:30qui arrivent ces dernières années, eux, ne s'intègrent pas,
00:53:32soi-disant... Enfin, c'est de leur faute,
00:53:34entre guillemets. Oui, bien sûr,
00:53:36c'est un peu ça qui revient, aussi.
00:53:38Autre sujet,
00:53:40Edouard Philippe s'est exprimé
00:53:42il n'y a pas très longtemps, sur la fin de vie.
00:53:44Il n'est pas particulièrement
00:53:46pour qu'on traite ça à travers
00:53:48une loi. Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:53:50C'est un sujet...
00:53:52C'est un sujet difficile,
00:53:54parce que ça renvoie à des choses souvent très personnelles,
00:53:56pour Edouard Philippe, pour moi-même.
00:53:58C'était pour son papa,
00:54:00à l'occurrence, à Edouard Philippe.
00:54:02J'ai vécu la même chose avec mon propre père.
00:54:04Ça vous met dans des situations...
00:54:06Votre expérience personnelle, elle dit quelque chose.
00:54:08Mais il a raison de dire, aussi,
00:54:10en même temps, que ces expériences
00:54:12personnelles, elles signifient pas non plus
00:54:14que c'est l'alpha et l'oméga de la loi.
00:54:16Parce que, comme responsable politique,
00:54:18on doit faire la part des choses
00:54:20entre nos émotions, notre intime,
00:54:22et ce qui est l'intérêt général.
00:54:24Il a raison de poser la question.
00:54:26Il y a un manque criant
00:54:28de moyens dans les soins palliatifs,
00:54:30aujourd'hui, en France.
00:54:32C'est terrible pour les familles,
00:54:34pour les proches, pour ceux qui vivent
00:54:36cette situation.
00:54:38Il faut absolument qu'on arrive
00:54:40à accélérer là-dessus.
00:54:42C'est pas au niveau de ce qu'est notre pays, aujourd'hui.
00:54:44Il y a ce problème à régler.
00:54:46Après, il y a le débat qu'il va y avoir
00:54:48sur l'aide active à mourir,
00:54:50mais qui est difficile.
00:54:52Je ne le dis pas,
00:54:54je ne suis pas
00:54:56tout à fait forte de l'opinion.
00:54:58Vous avez suivi, évidemment,
00:55:00ce qui s'était passé avant la dissolution,
00:55:02et où on en était, juste avant que tout
00:55:04reparte plus ou moins à zéro.
00:55:06Vous êtes d'accord avec cette idée
00:55:08de loi différente de François Bayrou ?
00:55:10C'est plutôt une formule qui vous convient ?
00:55:12Oui, je trouve que c'est une bonne solution.
00:55:14Ça permet aux députés de se prononcer
00:55:16sur deux sujets différents.
00:55:18Peut-être qu'un texte aurait noyé...
00:55:20Est-ce que ce n'est pas aussi lié
00:55:22aux lobbies des soins palliatifs
00:55:24qui sont très présents sur ces sujets-là,
00:55:26justement, d'avoir deux textes différents ?
00:55:28Alors, je ne peux pas répondre
00:55:30à la question, je n'en sais rien.
00:55:32Moi, je ne crois pas, ça ne m'est pas remonté, en tout cas.
00:55:34Moi, quand j'ai travaillé sur ces sujets-là,
00:55:36j'ai plutôt travaillé avec des associations,
00:55:38de personnes qui accompagnent
00:55:40ceux qui sont en fond de vie.
00:55:42Vous-même, vous avez évolué sur vos positions là-dessus ?
00:55:44Oui, mon expérience personnelle
00:55:46a fait voir les choses.
00:55:48Ah oui ?
00:55:50Expliquez-nous exactement.
00:55:52J'avais tendance, je crois, à être
00:55:54un peu plus en retrait de ces sujets,
00:55:56peut-être avec une vision un peu...
00:55:58Parce qu'elle est moins personnelle,
00:56:00elle est peut-être un peu plus dure aussi.
00:56:02Et le fait de l'avoir vécue
00:56:04m'a fait voir les choses différemment.
00:56:06C'est vrai.
00:56:08Le contact des gens qui l'ont vécu, tout ça joue beaucoup.
00:56:12Je change complètement de sujet, si vous m'autorisez.
00:56:14Vous vous attendez à ce qu'on ait un nouveau Premier ministre
00:56:16dans les prochaines semaines ?
00:56:18On boucle la boucle, il nous reste quelques minutes.
00:56:20Je ne plaide pas pour ça.
00:56:22Je ne plaide évidemment pas pour ça.
00:56:24Ah oui ?
00:56:26Non, parce que la politique, c'est aussi la continuité.
00:56:28On a des ministres en place qui ont des missions.
00:56:30Ce serait bien qu'ils aillent au bout,
00:56:32qu'ils puissent peut-être présenter quelques textes,
00:56:34parce qu'il y a des vrais sujets sur lesquels on a envie d'avancer.
00:56:36Le régalien est un sujet, l'économie est un sujet dans le pays,
00:56:38l'école, la justice.
00:56:40Un autre Premier ministre,
00:56:42ça veut dire une autre personnalité,
00:56:44peut-être avec une vision encore différente,
00:56:46peut-être des nouveaux ministres.
00:56:48Un autre DPG ?
00:56:50Une intégration de politique générale ?
00:56:52Et les Français, c'est ce qu'ils veulent,
00:56:54de la stabilité, François Bayrou.
00:56:56Et là, il a monté une équipe.
00:56:58Essayons, texte par texte,
00:57:00de construire ces majorités
00:57:02sur des sujets, peut-être,
00:57:04qu'on peut, je pense qu'il faut voir ensemble,
00:57:06il faut qu'on ait ce travail
00:57:08d'échange avec François Bayrou
00:57:10sur quelles sont les priorités de chacun,
00:57:12pour voir là où on peut converger.
00:57:14Un sujet plus léger,
00:57:16est-ce que vous attendez une nomination
00:57:18au prix de l'humour politique de cette année
00:57:20pour votre amendement patate ?
00:57:22Attends, il faut que tu expliques.
00:57:24Vous vous en rappelez ?
00:57:26J'étais en live sur le DPG,
00:57:28et il y avait un amendement
00:57:30sur une généralisation
00:57:32d'un truc qui ne concernait pas
00:57:34les entreprises qui fabriquaient des chips.
00:57:36Donc, l'amendement patate.
00:57:38Et avec la fatigue,
00:57:40vous dites pour plaisanter l'amendement patate,
00:57:42vous faites votre truc, et puis là,
00:57:44vous dites nombre de patates
00:57:46au lieu de nombre de votants.
00:57:48Est-ce que vous attendez une nomination au prix de l'humour politique ?
00:57:50Vous vous en rappelez ?
00:57:52Je m'en souviens très bien.
00:57:54Écoutez, ce sera
00:57:56la première récompense.
00:57:58Il faut toujours être fier des récompenses.
00:58:00Mais à l'époque,
00:58:02à l'occasion de cette séance,
00:58:04peu de temps avant les fameuses patates,
00:58:06j'ai Sandrine Rousseau dans l'hémicycle
00:58:08qui fait un bras d'honneur.
00:58:10Et là, je vois l'hémicycle qui...
00:58:12C'est vrai.
00:58:14L'effusion. Et je me dis, ça va être difficile.
00:58:16Donc, je suspends la séance,
00:58:18j'essaie de calmer les uns et les autres.
00:58:20Je vais voir Sandrine Rousseau.
00:58:22Oui, j'ai fait ce bras d'honneur.
00:58:24En direction.
00:58:26Elle m'a envoyé par SMS.
00:58:28J'ai commencé le geste, mais je ne l'ai pas terminé.
00:58:30Je l'ai commencé, c'est vrai.
00:58:32En direction du rassemblement, c'est vrai.
00:58:34Je lui dis, Sandrine, tu te rends compte que...
00:58:36Je m'excuse. Très bien, tu t'excuses.
00:58:38Je vais voir Mme Le Pen.
00:58:40On est d'accord, on reprend la séance.
00:58:42Vous tutoyez Sandrine Rousseau.
00:58:44Vous vous voyez Marine Le Pen.
00:58:46Oui, parce que Sandrine Rousseau m'a tutoyée.
00:58:48Moi, j'ai pour principe de vous voyer.
00:58:50C'est intéressant.
00:58:52J'ai pour principe de vous voyer toujours.
00:58:54Sandrine Rousseau m'a tutoyée.
00:58:56Très bien, très bien.
00:58:58Mme Le Pen, je la vous vois.
00:59:00Mme Le Pen, je la vous vois, oui.
00:59:02Marine Le Pen, vous...
00:59:04Je vais voir Mme Le Pen.
00:59:06Je lui dis, écoutez, Mme Rousseau va s'excuser.
00:59:08Je vous propose de reprendre les débats.
00:59:10De poursuivre, n'est-ce pas ?
00:59:12Elle est un peu disintente, je ne sais pas trop.
00:59:14On reprend, je lui dis, écoutez, on va se calmer, etc.
00:59:16Il y a eu ce moment de tension
00:59:18où finalement, je réussis à faire en sorte
00:59:20que nous repartions, mais ça a dû rester quelque part
00:59:22parce qu'effectivement, la fatigue...
00:59:24J'entends le mot patate partout dans l'hémicycle.
00:59:26Ça ne ressort pas dans le...
00:59:28Oui, on vous voit dire, amendement, patate.
00:59:30Les patates, c'est vrai.
00:59:32Et donc, du coup,
00:59:34combien de patates ?
00:59:36Dernière toute petite question.
00:59:38Si je ne dis pas de bêtises, vous étiez au Perchoir
00:59:40hier soir lors du vote de la loi sur le remboursement
00:59:42pour les femmes victimes
00:59:44de cancer du sein.
00:59:46Ça fait partie aussi des chouettes moments
00:59:48de vie politique
00:59:50et des moments importants que vous pouvez vivre
00:59:52en tant que vice-présidente
00:59:54de l'Assemblée nationale,
00:59:56ces moments-là.
00:59:58Racontez-nous comment vous l'avez vécu.
01:00:00C'est important, parce qu'effectivement,
01:00:02il y a eu cette unanimité en plus,
01:00:04sur un sujet important,
01:00:06qui est le cancer du sein.
01:00:08Ce qui montre aussi qu'on peut,
01:00:10pas sur tous les sujets, mais quand même,
01:00:12sur un certain nombre de sujets, converger
01:00:14et le faire dans la dignité.
01:00:16Les débats se sont bien tenus, ils étaient de qualité.
01:00:18On a eu une députée Rassemblement national
01:00:20qui a témoigné, elle est victime elle-même
01:00:22d'un cancer, et elle est venue témoigner hier
01:00:24de la douleur qui est la sienne,
01:00:26mais aussi de l'espoir que suscite ce texte.
01:00:28Texte communiste, c'est un texte
01:00:30de Fabien Roussel qui a fait l'unanimité
01:00:32de l'Assemblée nationale. C'est un bel espoir pour la suite.
01:00:34Merci infiniment, Naïma Moutchou.
01:00:36Merci beaucoup d'avoir participé
01:00:38à Légistrim, et puis merci
01:00:40à vous deux, bien sûr.
01:00:42On remercie tous ceux qui nous ont écrits, tous ceux qui nous regardent,
01:00:44et puis on se retrouve la semaine prochaine,
01:00:46bien sûr, pour Légistrim.
01:00:48Rendez-vous 16h30 en direct
01:00:50avec deux nouveaux invités. Merci beaucoup.
01:00:52Salut, salut. Salut tout le monde.
01:00:54Oui.