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00:00Heureux Pinsoir !
00:0219h21, Pierre Deville
00:04Toujours avec Alexandre Malafaille de Sinopia, Raphaël Stainville du JDD.
00:09Les apports aux étrangers sont positifs, mais disait François Bayrou hier sur LCI,
00:18les rencontres des cultures sont positives, mais si vous assistez à un sentiment de submersion
00:25et que vous n'arrivez plus à reconnaître votre pays, le mode de vie et la culture,
00:30alors voilà le problème.
00:3265% des Français estiment qu'en effet ils ont ce sentiment de submersion.
00:39Alors que font les socialistes ?
00:41Et bien ils demandent des excuses à François Bayrou, des excuses pour ce qu'il a dit,
00:46parce que selon les socialistes, ce qu'il a dit c'est l'extrême droite,
00:50et c'est exactement ce qu'a dit Arthur Delaporte, député PS du Calvado,
00:55s'il était tout à l'heure ici même, dans ce studio, dans Un Repas Soir.
00:58Quand on a posé la question au Premier ministre de savoir s'il maintenait ces termes-là,
01:02et qu'il l'a maintenu, et bien c'est le RN qui a applaudi.
01:06C'est pas anodin de parler de submersion migratoire,
01:08c'est d'une certaine manière valider la théorie du grand remplacement,
01:11l'idée que demain nous serons noyés par des hordes de migrants débarquant sur nos terres.
01:17Du coup, on va aller dire aux Français que c'est parce qu'il y a 0,5%, même moins, 0,46%
01:23d'arrivants en France chaque année, qu'on va demain finir tous noyés.
01:27Mais c'est une folie !
01:28Voilà, alors au-delà de ce que dit Arthur Delaporte,
01:32il y a du coup ça dans la balance, pour à tout le moins la CMP,
01:38ensuite la censure du gouvernement, Raphaël Saint-Ville.
01:41Oui, c'est fou que tous les efforts que François Bayrou avait fait ces dernières semaines
01:46pour s'employer à ramener une fraction de cette gauche,
01:51notamment les socialistes, vers une position plus raisonnable, plus consensuelle,
01:57afin de ne pas être censuré.
02:00Les socialistes qu'on disait modérés.
02:02Les socialistes modérés lâchant beaucoup de l'Est
02:05et finalement accédant à nombreuses de leurs revendications
02:10sur une expression qui, je comprends qu'elle puisse fâcher les socialistes,
02:17mais pour autant, elle est vraie, elle est juste.
02:20Il faut se souvenir des mots de Jean Daniel à François Mitterrand dans les années 80
02:26qui interrogeant le président, lui disait
02:28« Président, le pays est en train de changer, le clocher de votre affiche électorale,
02:32vous le verrez bientôt entouré de demi-narrés. »
02:34C'était déjà le cas !
02:36En référence à l'affiche de Mitterrand en 81 où il y avait un village avec un clocher au milieu.
02:40Cette immigration, bien sûr qu'elle change le visage de la France,
02:43bien sûr que pour nombre de Français, c'est vécu comme une agression, une angoisse.
02:50En tout cas, ça réveille des angoisses identitaires.
02:54Et cette question sémantique autour de cette expression de sentiments de subversion,
02:59peu importe, dès lors que, je crois que c'était Patrick Buisson qui disait ça,
03:04en politique, les impressions, les sentiments pour les politiques,
03:08il faut les prendre comme des faits.
03:10Et donc il faut apporter des réponses à ce sentiment d'insécurité,
03:13à ce sentiment de submersion.
03:15Si le politique ne réagit pas à ce sentiment, il a perdu la bataille de l'opinion.
03:20Mais alors du coup, comme vous l'avez dit Raphaël Stainville,
03:24les efforts de François Bayrou, ce sont aussi tout ce qu'il a lâché
03:30comme concession aux socialistes, alors que ça n'était pas prévu dès le départ.
03:36Et je le disais dans ma question à Alexandre Malafaille,
03:39c'est qu'au-delà de ce que peut penser Arthur Delaporte,
03:43on est là pour essayer de faire un budget pour les Français.
03:48On est là pour essayer de concilier, comme le dit Raphaël, des efforts
03:53pour que tout le monde se dise, peu ou prou,
03:56bon, finalement, d'accord, je lâche là-dessus, on s'entend là-dessus.
03:59Et on fait fonctionner un pays.
04:01Et là on arrive en disant, mais ça, c'est ce que dit l'extrême droite.
04:06Donc dans quoi on est Alexandre Malafaille ?
04:10On est dans l'analyse sémantique, on est dans une position revancharde,
04:15on est là en disant, mais finalement, on ne peut pas cautionner
04:21des propos qui n'appartiennent pas à l'arc républicain,
04:27comme est-ce que vous voyez cette sortie ?
04:29On est avec une classe politique française qui, dans sa grande majorité,
04:33est vraiment vamilieux sous les réalités, très profond,
04:36il nage en eau très très profonde, il ne se rend plus compte de ce qui se passe.
04:39Et il y a un vrai sujet par rapport à beaucoup de ceux qu'on entend aujourd'hui,
04:43c'est qu'en fait ils sont prisonniers, otages,
04:46parce qu'on parle de chantage, mais il y a des otages,
04:48et eux-mêmes sont otages de leurs idéologies,
04:50ils sont otages de leur posture, de leur prise de position,
04:52qui souvent sont des impostures, quand on tire un peu les traits un peu plus loin.
04:55Et c'est frappant, parce que là, en effet, François Bayrou a tenté de jouer au professeur,
04:59au monsieur intelligent, qui explique des choses en reprenant les mots des français,
05:03en reprenant les mots de certains, pour mettre des phrases,
05:06et puis essayer de rendre intelligible, et de partager ce que beaucoup ressentent,
05:11et en essayant de donner du sens à ça.
05:13Est-ce qu'il le fait comme ça, porté par son intuition du moment ?
05:16Est-ce qu'il le fait parce qu'il veut vraiment essayer de réconcilier,
05:18parce qu'il est convaincu qu'il faut réconcilier ?
05:20Mais il a juste perdu de vue que la classe politique,
05:22elle va se saisir du mot en ne pouvant pas, de gauche en tout cas,
05:26en ne pouvant pas laisser passer.
05:27L'occasion est trop grosse, parce que ne pas le laisser passer,
05:30c'est tout d'un coup prendre le risque d'avoir l'effet boomerang.
05:32Donc ils sont obligés d'en faire un cassus belli, obligés de mettre ça sur la table,
05:36et quoi qu'il en coûte, comme dirait l'autre.
05:37Parce qu'on sait que le fait de ne pas avoir soutenu Michel Barnier,
05:40nous a déjà coûté près de 10 ou 12 milliards, ça a été chiffré.
05:43Là, tout d'un coup, on remet tout en cause, alors qu'ils ont obtenu beaucoup,
05:47et qu'en effet, leur position a peut-être permis de décoller le RN
05:51de la dynamique gouvernementale qui était celle de Michel Barnier.
05:56Et tout d'un coup, on revient sur les vieilles lunes,
05:58en disant qu'on ne peut pas dire ça,
05:59cette espèce de moralisme qui s'invite partout,
06:02de stérilisation du débat,
06:03et donc on est en train de perdre une partie de la classe politique,
06:06parce que quand je dis qu'elle est perdue,
06:07c'est parce qu'elle devient inaudible pour la grande majorité des Français
06:10qui vous disent, 75% qui ressentent quelque chose.
06:12Arthur Delaporte n'est pas un cas isolé,
06:14écoutez Johanna Rolland, la maire PS de Nantes,
06:16qui était invitée ce matin de Public Sénat.
06:19On va l'entendre dans un petit instant, la voilà.
06:22Si j'étais députée, à titre personnel, au moment où on se parle,
06:26je voterais la censure du budget.
06:28J'appelle les socialistes à fermement réfléchir à cette question.
06:32Nous, on voulait la stabilité.
06:34On est allés négocier.
06:35Je fais partie de celles et ceux qui ont dit,
06:37c'est notre boulot d'aller défendre la vie des Français,
06:39mais à quel prix ?
06:40Pas transiger sur nos valeurs.
06:42Si j'additionne, je le redis, l'aide médicale d'État,
06:44plus submersion migratoire,
06:46plus oser vouloir réintroduire des articles
06:48sortis par le Conseil constitutionnel,
06:50donc je le dis ce matin, très clairement,
06:52pour moi, c'est non.
06:54Raphaël Stainville.
06:55En fait, je trouve absolument génial cette déclaration de la maire de Nantes
06:58parce que lorsqu'elle dit qu'elle demande à ses collègues au Parlement,
07:04à ses amis socialistes,
07:06de réfléchir et de voter finalement la censure,
07:08en fait, c'est tout sauf de la réflexion.
07:11C'est pavlovien.
07:13Précisément, ce chiffon rouge de l'immigration
07:17qu'a pu agiter comme une muletta François Bayrou,
07:21les empêche de réfléchir.
07:23Il y a une paresse intellectuelle, politique terrible de la gauche.
07:26Je crois que c'était Vincent Trémolet ce matin,
07:28dans son édito sur Europe 1,
07:30qui parlait d'une gauche hibernatus,
07:32mais qui n'a pas bougé,
07:34qui se contente de dire
07:36que vous parlez comme Jean-Marie Le Pen.
07:38La vérité, c'est que cette réalité,
07:40c'est ce que je disais tout à l'heure.
07:42Exactement. Ils ne veulent pas prendre en considération
07:45cette grande angoisse qui traverse le pays,
07:47mais pas seulement à droite.
07:49On trouve cette même angoisse
07:51chez nombre de sympathisants de gauche.
07:53Mais même tout à l'heure avec Arthur Delaporte,
07:55ce qui est assez étonnant,
07:57c'est que dans le débat, on présente,
07:59Jules Thorez était là, du JDD,
08:01et on dit mais il y a quand même
08:03350-380 000 entrées légales,
08:05à cela vous rajoutez les clandestins,
08:07donc on a un demi-million chaque année.
08:09Alors non, ce n'est pas ça,
08:11et puis de toute façon, il y en a qui repartent,
08:13et ce sont souvent des étudiants, etc.
08:15On sait très bien comment ça marche,
08:17et je parle sous votre contrôle, Raphaël Stainville,
08:19quand il y a les fameux étudiants qui viennent,
08:21en fait, il y a très peu,
08:24le pourcentage, vous le connaissez sans doute mieux que moi,
08:27mais le pourcentage des étudiants
08:29qui viennent, qui étudient et qui repartent
08:31dans leur pays, il est faible par rapport à ceux
08:33qui restent ensuite et qui viennent habiter en France.
08:35Oui, ce sont autant de filières
08:37d'immigration,
08:39d'installation,
08:41c'est-à-dire que ces immigrés...

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