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Écoutez "On refait le monde" avec Isabelle Saporta, journaliste et éditorialiste sur RTL, Jean Terlier, député (EPR) du Tarn, rapporteur de la proposition de loi visant à restaurer l'autorité de la justice à l'égard des mineurs délinquants et de leurs parents, et Alice Grunenwald, juge des enfants à Saint-Étienne et présidente de l'Association française des magistrats de la jeunesse et de la famille.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 27 janvier 2025.

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Transcription
00:00Yves Calvi, on refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:04La mort d'Elias, 14 ans poignardé par deux jeunes qui tentaient de lui voler son téléphone
00:09dans le 14e arrondissement de Paris, relance le débat sur la justice des mineurs.
00:13Hasard du calendrier, une proposition de loi visant à durcir l'arsenal existant aurait
00:18dû être présentée aujourd'hui.
00:20Elle sera finalement discutée début février.
00:22Mais d'ores et déjà, des voix s'élèvent.
00:24Faut-il tout revoir dans notre approche de la délinquance des mineurs et des plus jeunes ?
00:29Faut-il faire primer le répressif sur l'éducatif ?
00:31Avec nous ce soir, Alice Grunenwald, qui est juge des enfants à Saint-Etienne et présidente
00:36de l'association française des magistrats de la jeunesse et de la famille, et Isabelle
00:40Saborta, journaliste éditorialiste sur RTL.
00:42Bienvenue à vous deux.
00:43Nous serons rejoints dans quelques instants par Jean Terlier, qui est député du Tarn
00:46et rapporteur de la proposition de loi visant à instaurer l'autorité de la justice à
00:51l'égard des mineurs délinquants et de leurs parents.
00:53On va tout de suite écouter le préfet de police de Paris, Laurent Nouniez.
00:56Il y a une montée en puissance qui devient insupportable, encore une fois, de la violence
01:00des mineurs.
01:01Je pense notamment aux vols violents.
01:02Il faut savoir que les vols violents dans l'agglomération parisienne, un tiers des
01:06mis en cause sont des mineurs.
01:07Les cambriolages, c'est 40%.
01:09On voit de plus en plus de mineurs également dans les home-jacking.
01:13Ils sont de plus en plus violents aujourd'hui quand ils passent à l'acte, c'est ça ?
01:16Ils sont de plus en plus violents.
01:18On le voit dans les riques-centre-bandes aussi, où 77% des personnes mises en cause sont
01:23des mineurs dans les riques-centre-bandes.
01:25Et dans un cas sur deux, il y a l'utilisation d'armes, et notamment d'armes blanches.
01:29Une montée en puissance, disait le préfet de police de Paris.
01:33Moins d'actes commis au total, mais de plus en plus violents.
01:35C'est un constat sur lequel on est d'accord, Alice Grunewald ?
01:40Honnêtement, du côté des juges des enfants, on est quand même très partagés sur ce
01:47constat.
01:48Il y a de moins en moins de mises en cause dans les procès-verbaux qui arrivent au parquet.
01:52Entre 2023 et 2024, il y a encore eu moins de mises en cause de mineurs.
01:58Il y a des actes très violents commis par des mineurs.
02:01C'était déjà le cas.
02:05Moi, je suis juge des enfants depuis 23 ans, c'est un sujet qui revient en permanence.
02:10C'est vrai qu'aujourd'hui, on sait que les histoires de risque se sont amplifiées
02:19par le phénomène des réseaux sociaux.
02:20Effectivement, ils peuvent prendre une ampleur plus importante de ce fait.
02:24Mais des actes violents commis par des mineurs, il y en avait déjà avant, y compris des
02:31actes très graves.
02:33Aujourd'hui, ils sont extrêmement médiatisés.
02:36Pardonnez-moi, est-ce que vous venez de nous dire que ces chiffres ne sont pas en augmentation ?
02:41En tout cas, je ne peux pas vous dire le chiffre sur les vols avec violence, sur le type d'acte.
02:48En revanche, je peux vous dire que les procédures dont ont été saisies les juges des enfants
02:54ou dont ont été saisies les tribunaux ne sont pas en augmentation pour les mineurs.
02:57Et ça ne vient pas du fait qu'il y ait des multirécidivistes ?
02:59Vous comprenez ce que je veux dire ?
03:00C'est-à-dire qu'on retrouverait le même personnage dans différentes affaires ?
03:02Non, mais c'est pour ça que je me permets de vous poser la question.
03:06Non, je parle des mises en cause qui arrivent.
03:10On est plutôt moins saisis qu'on l'était il y a quelques années de manière globale.
03:15Ce week-end, on a appris que les deux agresseurs d'Elias,
03:28vous savez cet adolescent tué pour son portable à la sortie d'un entraînement de foot,
03:32avaient déjà été déférés en octobre dernier pour des faits de vol avec violence
03:36et devaient être jugés en juin prochain.
03:38Il leur avait été formellement interdit de rentrer en contact.
03:41Peut-on parler de faillite judiciaire ?
03:43Qu'en pensez-vous ?
03:45Non, je ne connais pas exactement les décisions qui ont été prises,
03:51mais c'est le fonctionnement de la justice.
03:54D'ailleurs, y compris pour les majeurs,
03:56on peut décider d'une mesure éducative judiciaire provisoire pour un mineur
04:02ou un contrôle judiciaire pour un mineur ou un majeur
04:05et fixer des interdictions de contact qui parfois ne sont pas respectées
04:08et on en tire les conséquences dans le cadre des sanctions qui sont prises
04:12lorsque les mesures n'ont pas été respectées.
04:13Et pardonnez-moi, ces jeunes gens de 16 et 17 ans ne devaient pas,
04:17selon vous, être incarcérés ?
04:20Alors, je ne peux pas vous répondre à cette question.
04:23On n'incarcère pas un mineur systématiquement dès son premier fait,
04:26ni un majeur d'ailleurs.
04:28La question de l'incarcération,
04:30ce n'est pas la solution à tous les problèmes
04:34et c'est de toute façon, pour les mineurs comme pour les majeurs, la sanction ultime.
04:38Alors oui, j'ai toujours entendu dire ça par les juges notamment
04:43et je comprends la logique,
04:44mais en l'occurrence, visiblement, les agresseurs d'Elias,
04:48s'ils avaient été en effet en taule, ils n'auraient pas pu l'agresser.
04:51Je suis désolé de le dire aussi brutalement,
04:53mais c'est une réalité, non ?
04:57Je ne sais pas à quoi vous répondre, parce que c'est extrêmement polémique.
05:00Ah oui, je vous reprends, parce que quand bien même...
05:03Evidemment, quelqu'un qui est incarcéré n'est pas dans la rue.
05:08Je ne peux pas vous dire le contraire.
05:12Maintenant, vous auriez incarcéré ces jeunes jusqu'à la fin de leur vie ?
05:20Non, de toute façon, même quand un mineur est incarcéré,
05:23à un moment, il sort, il n'est pas incarcéré,
05:25sauf quand il commet des faits extrêmement graves,
05:27comme un majeur d'ailleurs, à un moment, il sort
05:30et donc on n'enferme pas à vie une personne pour son premier fait.
05:34Donc cette réflexion-là me semble très étonnante.
05:42Il y a quand même des grands principes dans la justice.
05:48Quand on commet un acte, on doit pouvoir être sanctionné.
05:52Ce n'est pas l'emprisonnement qui est la sanction première.
05:57Maintenant, elle est prononcée, y compris pour des premiers actes extrêmement graves.
06:02Elle peut être prononcée, évidemment,
06:04mais lorsqu'il y a un fait divers, on peut toujours revoir les choses
06:11et se dire « Ah, mais si on avait fait autrement, ça ne serait pas arrivé. »
06:14Non, mais attendez-moi, je vous fais juste remarquer qu'ils leur avaient été,
06:17madame, excusez-moi, ils leur avaient été formellement interdits de rentrer en contact
06:21et ils étaient tous les deux les agresseurs de ce jeune homme.
06:25Bien sûr, mais effectivement…
06:27Je ne me permets pas de donner des leçons, vous l'avez bien compris, madame,
06:29mais il est évident que ces questions résonnent à l'oreille de tous nos auditeurs.
06:35Mais bien évidemment, et lorsqu'une interdiction de contact n'est pas respectée
06:39et qu'on l'apprend, qu'on le sait, la justice réagit à ça, monsieur.
06:43Sauf qu'à un moment, des personnes qui sont placées sous contrôle judiciaire
06:49majeur comme mineur ou sous mesure éducative judiciaire provisoire
06:52et à qui on fixe des obligations et qui ne les respectent pas,
06:55ça arrive tous les jours, effectivement,
06:56dès lors que la justice est au courant de ces non-respects d'interdiction, elle réagit.
07:02Mais excusez-moi, quand on prononce une interdiction de rentrer en contact,
07:08qu'il vérifie comment, quand et avec quels moyens ?
07:13Alors, elle est inscrite au fichier des personnes recherchées,
07:16c'est-à-dire qu'effectivement, si la police s'aperçoit que les deux jeunes sont ensemble
07:21alors que cette interdiction de contact est inscrite, évidemment, il le signale.
07:28Si parfois les parents signalent, je le dis parce qu'on accuse toujours les parents,
07:32mais dans de nombreux cas, quand un jeune, finalement,
07:34ne respecte pas les interdictions qui ont été posées par le juge,
07:36parfois ce sont les parents eux-mêmes qui l'indiquent,
07:39qui le disent à l'éducateur, qui le disent au juge.
07:41Effectivement, ça nous permet d'adapter les décisions que nous prenons.
07:45Mais il arrive évidemment que des mineurs ne respectent pas les interdictions,
07:51comme on le sait puisqu'on en parle aujourd'hui,
07:53il y a des mineurs qui ne respectent pas la loi, ce sont des interdictions.
07:56Et voilà, si vous voulez, ce n'est pas parce que l'interdiction est posée
08:00qu'on a une garantie, sauf à être derrière lui 24 heures sur 24, qu'il va la respecter.
08:06En revanche, c'est le rôle de l'éducateur de vérifier autant qu'il le peut
08:10que cette interdiction est respectée,
08:12et dès lors qu'on apprend que cette interdiction n'est pas respectée,
08:15on peut reconvoquer le jeune,
08:17éventuellement faire soit des rappels à l'ordre,
08:20soit aussi adapter les mesures.
08:22Par exemple, il m'est arrivé fréquemment,
08:25lorsque un jeune ne respecte pas les interdictions qui lui sont posées,
08:28de prononcer une mesure de placement, par exemple,
08:30pour permettre son éloignement et pour garantir que cette interdiction,
08:34pour le coup, sera respectée par cet éloignement.
08:36Par exemple, c'est une solution qu'on peut avoir comme juge des enfants,
08:39encore faut-il avoir été informé que cette interdiction de contact n'était pas respectée.
08:44Alors, nous sommes rejoints par Jean Terlier, qui est député du Tannes,
08:47rapporteur de la proposition de loi visant à instaurer l'autorité de la justice
08:51à l'égard des mineurs d'élincombe et de leurs parents.
08:53Soyez le bienvenu, monsieur le député, je vais vous redonner la parole dans quelques instants.
08:56Isabelle Saporta, vous vouliez intervenir.
08:58Ce matin, sur notre antenne, vous étiez assez remontée, si vous m'autorisez cette expression.
09:01Écoutez, en fait, j'entends madame le juge qui est dans son rôle
09:05et qui semble un petit peu, d'ailleurs, sur la défensive.
09:08Moi, s'il vous plaît, il y a quelque chose qui est inaudible
09:11pour les citoyens que nous sommes, pour les parents que nous sommes,
09:14c'est d'entendre, au fond, le processus a été respecté
09:17et tout était comme ça devait se passer.
09:20En fait, il y a quand même un jeune homme, madame parle de faits divers,
09:25il s'appelait Elias, il avait 14 ans, il aurait dû avoir 15 ans début février et il est mort.
09:30Voilà, donc moi, j'entends que tous les processus sont respectés.
09:33Si tel est le cas, alors c'est un naufrage de la justice française
09:37et c'est un naufrage de la façon dont on est incapable de protéger les jeunes.
09:42Donc, s'il vous plaît, ces jeunes, ils sont multirécidévistes,
09:46ils avaient été déférés parce qu'ils avaient eu un vol avec violence en octobre.
09:50Vous l'avez rappelé Yves Calvi, en fait, le jugement ça aurait été qu'en juin.
09:54Entretemps, ils avaient cette interdiction dont madame le juge nous dit qu'au fond,
09:58par le miracle du Saint-Esprit, on aurait pu se rendre compte qu'elle n'était pas respectée
10:01mais qu'à part par le miracle du Saint-Esprit,
10:03il n'y avait quand même aucune possibilité de s'en rendre compte et voilà.
10:08Donc, s'il vous plaît, moi j'entends ce que vous avez dit aussi tout à l'heure
10:11sur la loi de Gabriel Attal qui va être déplacée un tout petit peu plus tard.
10:19La question c'est les moyens en fait.
10:21Aujourd'hui, en fait, on a ces mois entre le moment où ils sont déférés et le moment où ils vont être jugés.
10:27On a normalement la protection judiciaire de la jeunesse
10:29qui doit encadrer ces jeunes si on ne les incarcère pas
10:33et il n'y a jamais, au fond, assez d'éducateurs, assez d'encadrants.
10:39C'est effectivement, et c'est pour ça que je comprends et ce n'est pas pour blâmer madame le juge,
10:43je pense qu'effectivement, il y a une faillite totale au fond des moyens qui ont été mis
10:48pour que la justice puisse passer convenablement.
10:50Quand Gabriel Attal dit qu'il faudra que ça se fasse en comparution immédiate,
10:55pour les adultes à comparution immédiate, rien que par exemple à Paris, il n'y a que deux chambres en fait
11:00et vous n'avez que 20 jours, 20 heures, pardon, pour rendre cette comparution.
11:06Si vous ne le faites pas, vous les relâchez.
11:08Donc, ils sont déjà en train de relâcher des gens à longueur de temps.
11:11Donc, si on fait une comparution immédiate avec les jeunes, on fait comment ?
11:16Est-ce qu'on fait intervenir un juge pour enfants ?
11:18Est-ce qu'il faut avoir tellement de comparutions immédiates
11:20qu'est-ce qu'on sera capable de les faire dans les délais impartis ?
11:23Et puis, qui va suivre ?
11:24Est-ce qu'enfin, on aura assez de gens pour les encadrer dans la protection judiciaire des jeunesses ?
11:31En fait, le problème, il est là.
11:32Dans le IACA, Faucon, et c'est pour ça que je comprends que Mme le juge soit sur la défensive,
11:35c'est qu'au fond, on leur dit qu'on va changer la loi
11:37et finalement, on ne leur donne pas les moyens supplémentaires.
11:39Donc, si on veut que ça change, il faudra mettre les moyens supplémentaires pour protéger nos enfants.
11:43Mme le juge et le député Jean Terlier vont vous répondre dans un instant.
11:47On marque une petite pause et on se retrouve dans quelques secondes.
11:54S'informer ensemble.
11:56Il est 19h30.
11:58RTL Soir, on refait le monde.
12:01Avec Yves Calvi.
12:02L'essentiel de l'actualité avec Aude Vernoutchio.
12:04Neuf départements de l'Ouest en vigilance orange pour crues.
12:06L'île est vilaine et maintenue en rouge avec des inondations inédites depuis 40 ans.
12:11Des crues durables.
12:12La pluie continue à tomber en ce moment, d'après Vigie Cru.
12:15Cet appel de 200 personnalités politiques à François Bayrou dans un courrier adressé à Matignon.
12:20Des élus macronistes et socialistes demandent à ne pas couper en deux le texte sur la fin de ville.
12:26Ils craignent que la France passe à côté d'une réforme d'ampleur.
12:29Et puis un exploit français ce soir.
12:31Le Bocuse d'or 2025 a été remporté par Paul Marcon, jeune chef de 29 ans.
12:37C'est la récompense la plus prestigieuse de la gastronomie.
12:40Raphaël Vantard, vous êtes sur place pour RTL.
12:43L'immense émotion pour Paul Marcon.
12:4630 ans, jour pour jour, après son père.
12:48Il décroche ce Bocuse d'or, la récompense la plus prestigieuse.
12:52Il en pleure, Paul Marcon, qui était de son père, chef triplement étoilé.
12:56Lui aussi, il a l'arme à l'œil.
12:58Paul Marcon, le fils cadet de Régis, s'est fait un prénom en partant à l'étranger.
13:02Notamment en Suède, puis dans des restaurants du monde entier.
13:05Avant de rentrer dans les cuisines de son père.
13:07C'était il y a quelques années.
13:08Ça fait deux ans qu'il préparait ce concours, Paul Marcon.
13:11Il a écouté, puis il s'est émancipé avant de décrocher cette victoire.
13:16La plus belle victoire de sa carrière suite à la charge pour lui,
13:19comme l'est en train de le dire son père, de construire sa carrière et son nom.
13:22Raphaël Vantard en direct de Lyon pour RTL.
13:25Et dans moins de 30 minutes, on retrouve Faustine Bollard pour son émission Héros.
13:28Et ce soir, une histoire d'ange gardien.
13:31Juliette a frôlé la mort à deux reprises.
13:33Victime de deux arrêts cardiaques à 12 ans d'intervalle.
13:36Et à chaque fois, le destin a voulu que ce soit le même pompier,
13:39Martial, qui lui sauve la vie.
13:41Rendez-vous à 20h dans Héros.
13:44On vous retrouve pour de nouvelles informations.
13:53Faut-il tout revoir dans notre approche de la délinquance des jeunes ?
13:56Faut-il faire primer le répressif sur l'éducatif ?
13:59Ce sont les questions que nous nous posons ce soir avec Jean Terlier,
14:01qui est député du Tarn, rapporteur de la proposition de loi visant à
14:04restaurer l'autorité de la justice à l'égard des mineurs délinquants
14:07et de leurs parents.
14:09Alice Grenenwald, qui est juge des enfants à Saint-Etienne,
14:12des magistrats de la jeunesse et de la famille.
14:14Isabelle Saporta, journaliste éditorialiste sur RTL.
14:17Jean Terlier,
14:20vous étiez le rapporteur de cette proposition de loi
14:23qui prévoyait initialement d'instaurer une possibilité
14:26de comparution immédiate pour les mineurs,
14:29comme cela existe pour les adultes. On en est où ?
14:32On en est sur un vote en commission
14:35qui n'a pas obtenu le vote de cette procédure
14:38de la comparution immédiate pour les mineurs.
14:42Ce texte doit être abordé le 12 février à l'Assemblée nationale
14:45dans l'hémicycle. Cette fois-ci, nous espérons bien que cette procédure
14:48sera votée par l'ensemble des parlementaires.
14:51Je pense que ce fait divers
14:54tragique qui est arrivé avec la mort d'Elias
14:57doit amener une réponse
15:00des parlementaires
15:03qui, sans posture dogmatique, doivent se rendre compte
15:06qu'effectivement, dans certains cas, quand on a des mineurs
15:09de 16 et de 18 ans, comme c'est le cas des deux mineurs suspectés
15:12de la mort d'Elias, ils doivent, quand ils sont
15:15multirécidivistes, quand ils ont commis des faits graves,
15:18être jugés au moment où ils ont commis les faits.
15:21Vous parliez tout à l'heure de la justice
15:24qui peut, c'est la justice pénale des mineurs,
15:27rendre des décisions de justice rapidement.
15:30On est arrivé avec notre code de justice pénale des mineurs
15:33à réduire de moitié les délais de jugement entre la commission des faits
15:36et le jugement, on doit pouvoir arriver à cette
15:39procédure qui doit permettre de juger très rapidement
15:42des mineurs qui ont commis, encore une fois, des faits qui sont
15:45très graves, parce que la réponse pénale, quand elle intervient le plus
15:48rapidement possible, elle offre après un panel aux éducateurs,
15:51aux juges, qui doivent permettre le suivi
15:54de ces mineurs délinquants.
15:55Qu'en pensez-vous, madame la juge, Alice Gouvenenvalde ?
15:58Je pense que cette disposition est parfaitement
16:01inutile, probablement inconstitutionnelle,
16:04qu'elle entraîne une perte de cohérence
16:07et d'équilibre de la procédure qui a été construite
16:10et qui a été votée il y a trois ans et qui permet
16:13déjà, avec l'audience unique, une forme de comparution
16:16immédiate des mineurs, adaptée, puisque c'est
16:19une forme de comparution immédiate avec simplement un délai
16:22obligatoire pour préparer la défense et pour préparer la
16:25proposition éducative, y compris dans le cadre d'une
16:28peine, par exemple la proposition d'aménagement de peine
16:31ou en tout cas la proposition éducative
16:34et que la proposition
16:37de comparution immédiate qui vraiment
16:40remet en cause tous les grands principes
16:43constitutionnels et internationaux concernant
16:46le jugement des mineurs,
16:49n'augmentera, je dirais, pour le délai
16:52de ces jugements, ne raccourcirait le délai de ces
16:55jugements que de quelques semaines,
16:58et encore seulement pour des mineurs qui
17:01accepteraient d'être jugés en comparution immédiate
17:04parce que c'est un droit fondamental
17:07pour les majeurs comme pour les mineurs de la défense de ne pas
17:10être jugés dans ce délai aussi bref
17:13sans leur accord et qu'un mineur
17:16ne peut pas légitimement et n'a pas le discernement
17:19pour renoncer à ce droit fondamental de sa défense.
17:22L'audience unique permet exactement ça,
17:25c'est-à-dire que c'est une forme de comparution immédiate
17:28mais protégeant le délai du mineur
17:31pour préparer sa défense. C'est extrêmement rapide.
17:34Il y a un déferlement à la sortie de la garde à vue et dans un
17:37nombre très important de cas, le mineur est en détention provisoire
17:40jusqu'à son passage en audience unique.
17:43Je me permets de vous interrompre,
17:46Jean Terlier va vous répondre bien entendu.
17:49Bonjour Madame la Juge, simplement pour vous dire que je ne partage pas
17:52votre analyse sur l'inconstitutionnalité du dispositif.
17:55Il y a eu des procédures par le passé
17:58sous l'ordonnance de 45, notamment avec la PIM
18:01qui ont permis une procédure immédiate
18:04qui était un peu sur ce modèle-là et qui a porté
18:07des mêmes garanties que ce qu'apporte aujourd'hui ce que l'on propose
18:10autour de la comparution immédiate. Encore une fois, pour que nos
18:13auditeurs sachent bien, il s'agit pour cette procédure-là
18:16que ça ne concerne des mineurs que de 16 à 18 ans, des mineurs
18:19qui auraient commis des faits graves en état
18:22de récidive et encore une fois avec des parents qui seraient
18:25dûment convoqués à l'audience, assistés par leur avocat
18:28et effectivement avec la possibilité de refuser cette procédure-là
18:31pour être jugé selon la procédure qu'a évoquée
18:34Madame la Juge des enfants autour de la...
18:37Pardonnez-moi, vous voulez bien réformer l'excuse de minorité ?
18:40Alors là on parle de la procédure sur la comparution immédiate
18:43et il y a après l'article 5 autour de la responsabilité
18:46de l'atténuation de la responsabilité pénale du mineur
18:49ce qu'on appelle l'excuse de minorité, où aujourd'hui...
18:52Reconnaître des circonstances atténuantes à un mineur du fait de son âge.
18:55Exactement, où aujourd'hui on considère, et c'est un principe
18:58reconnu par les lois de la République, qu'un mineur ne peut être jugé
19:01comme un majeur, mais il existe déjà une exception dans le code de justice
19:04pénale des mineurs que l'on a instauré il y a 3 ans
19:07où un mineur de 16 ans peut déjà faire l'objet
19:10d'une décision de justice en ne tenant pas compte de cette
19:13excuse de minorité, mais il faut que le juge, par décision motivée
19:16en fonction de la gravité des faits, le décide
19:19et là on a décidé de créer des critères nouveaux qui permettent
19:22d'écarter cette excuse de minorité.
19:24Est-ce que ça veut dire que vous ne voulez pas que ce soit la règle, mais l'exception
19:27ou c'est que la suppression pure et simple ?
19:29Cette excuse de minorité, elle restera
19:32le principe, mais on va en élargir
19:35les conditions pour permettre, lorsqu'on sera
19:38en présence d'un mineur multirécidiviste qui aura commis
19:41déjà plusieurs crimes ou plusieurs délits
19:44d'atteinte aux personnes notamment, qu'il puisse
19:47être jugé comme un majeur, mais le juge aura
19:50toujours la possibilité... Donc ça ne sera pas... Pardonnez-moi, je le dis
19:53en quelques mots, le mineur, elles ne seront
19:56pas accordées automatiquement, c'est-à-dire ces excuses de minorité,
19:59c'est bien cela ? Le principe sera inversé, c'est-à-dire que
20:02par principe, le mineur sera jugé comme un majeur
20:05en ne tenant pas compte de cette excuse de minorité, mais le président
20:08le juge pour enfants aura la possibilité, par décision motivée
20:11de venir dire, si je considère que l'excuse
20:14de minorité doit s'appliquer, et donc de réduire d'autant la peine
20:17pour le mineur. C'est une bonne idée Isabelle Saporta.
20:20Écoutez, moi quand j'entends vos deux invités, Yves,
20:23Kelvin, j'ai l'impression d'un dialogue de sourds en fait, pardonnez-moi
20:26chacun d'entre vous, c'est qu'au fond je vois
20:29ce que... Là, après, est-ce que j'enlève ma
20:32casquette d'éditorialiste pour prendre ma casquette de parent ?
20:35C'est-à-dire que je vous entends l'un et l'autre, et ça ne me rassure pas du tout.
20:38J'ai l'impression que c'est un dialogue de sourds complet
20:41où madame le juge nous explique qu'en fait tout va très bien madame la marquise
20:44vous savez comme dans cette chanson où en fait on apprend que tout a brûlé à la fin
20:47donc tout va bien, bien sûr ils n'étaient pas
20:50incarcérés, mais c'est normal, c'est le process, etc.
20:53C'est tellement normal qu'il y a quand même un gamin de 14 ans
20:56qui a été assassiné. Et de l'autre côté, vous vous nous dites
20:59alors que je suppose que madame le juge nous dirait
21:02effectivement qu'ils sont débordés sous les cas,
21:05qu'il manque de moyens, qu'effectivement on ne sait pas
21:08comment s'en sortir, on va faire une loi supplémentaire.
21:11Et j'ai l'impression que c'est comme sur l'immigration,
21:14il y a une accumulation de lois d'un côté, sans réformer le système,
21:17lui donner les moyens nécessaires, parce que si vraiment on considère
21:20que c'est un problème majeur, et je pense que c'est un problème majeur,
21:23que l'ultra-violence de ces jeunes de plus en plus jeunes,
21:26pourquoi il y a une ultra-violence ? Parce qu'au fond effectivement
21:30avec ces ordonnances de 45, le fait qu'ils n'étaient pas jugés
21:33tout à fait comme des adultes. Donc on sait très bien qu'aujourd'hui,
21:36notamment avec le narcotrafic et toutes ces choses-là,
21:39ces gamins étaient utilisés parce qu'ils ne risquaient pas
21:42les mêmes peines que les autres. Donc si vous voulez, soit
21:45on met tout à plat, on pense tout à long terme, on met les moyens
21:48qu'il faut y mettre, et on en fait vraiment un débat de société,
21:51soit on continue, chacun dans son truc, vous en tant que député,
21:54madame en tant que juge, à se dire que finalement l'un et l'autre
21:57ne sont pas les mêmes.
22:12Et avec nos invités, bien entendu, nous évoquons en l'occurrence
22:15la mort d'Elias, 14 ans, poignardé par deux jeunes gens
22:18qui tentaient de lui voler son téléphone dans le 14e arrondissement.
22:21Nous sommes avec Alice Grosdenwald, qui est juge des enfants à Saint-Etienne,
22:24et présidente de l'association française des magistrats
22:27de la jeunesse et de la famille, Jean Terlier, député EPR du Tarn,
22:30rapporteur de la proposition de loi visant à instaurer
22:33l'autorité de la justice à l'égard des mineurs délinquants
22:36et de leurs parents, et Isabelle Saporta, journaliste et éditorialiste
22:39sur RTL. Vous étiez très remontée il y a quelques instants,
22:42parce que vous disiez que vos deux invités n'arrivent pas à se parler.
22:45Ils ne parlent pas la même langue en tout cas.
22:48Vous ne parlez pas la même langue, Alice Grosdenwald, que le député Terlier ?
22:51Je ne crois pas du tout qu'on ne parle pas la même langue,
22:54d'autant que le député Terlier a été très présent également,
22:57et plutôt moteur, pour mettre en œuvre le code de la justice pénale des mineurs.
23:06On a déjà complètement réformé la justice des mineurs il y a trois ans,
23:13je tiens à le rappeler.
23:16Si aujourd'hui je pense qu'une nouvelle réforme n'est pas utile
23:21et ne viendrait pas répondre aux objectifs qui sont fixés,
23:25ça ne veut pas dire que je pense que tout va bien et qu'il n'y a rien à faire,
23:28et je suis parfaitement d'accord avec ce qui vient d'être dit.
23:32En réalité, nous on sait qu'il y a énormément de choses à faire
23:37pour la justice des mineurs, et pour mieux mettre en œuvre également
23:40le texte actuel qui nous semble effectivement satisfaisant
23:43et pouvoir répondre aux objectifs, mais mieux le mettre en œuvre.
23:46On est confrontés à d'énormes difficultés,
23:49et à essayer de le réformer par des mesures qui ne changeront pas,
23:52mais ça c'est très technique, qui ne changeront pas réellement
23:54la réalité de ce qui va se passer pour les mineurs.
23:56Pendant ce temps-là, on ne parle pas des vrais besoins de la justice des mineurs,
23:59des vrais besoins de prise en charge, des vrais besoins de mesures renforcées,
24:02des vrais besoins de suivi éducatif qui se mettent en place tout de suite
24:05dès qu'un mineur comparaît pour la première fois.
24:09Pardonnez-moi, je vous interromps un instant.
24:11Ce que vous venez de nous citer, et on entend votre énervement,
24:14c'est que tout simplement c'est un manque de moyens, et donc un manque d'argent.
24:18C'est un manque de moyens effectivement du côté de l'éducatif.
24:21Il faut quand même avoir conscience que quand un mineur est déféré,
24:24et que notamment le parquet demande un contrôle judiciaire
24:27avec un placement par exemple, dans au moins 8 cas sur 10,
24:31on n'a pas de proposition de placement à l'issue du défèrement,
24:33parce qu'on n'a pas de place dans un établissement.
24:35Donc vous voyez, on est confronté à ça,
24:38et c'est ça notre plus gros problème aujourd'hui,
24:41c'est-à-dire qu'on sait ce qu'il faudrait mettre en œuvre à certains moments
24:44pour des mineurs qui sont en train de complètement dériver,
24:46et on ne peut pas le mettre en œuvre.
24:47Et vous faites quoi dans ces cas-là ?
24:48Excusez-moi, vous faites quoi dans ces cas-là ?
24:50Quand vous ne pouvez pas le placer, que vous savez qu'il est en train de dériver,
24:53quels sont les moyens qui sont à votre disposition ?
24:57Alors on met de toute façon un suivi éducatif,
25:00mais il faut savoir qu'il y a dans un certain nombre de territoires,
25:04il y a des mois d'attente pour que l'éducateur intervienne.
25:07Et qu'est-ce qui se passe dans ces mois d'attente ?
25:09Rien, vous avez compris très bien.
25:10Rien, on est d'accord.
25:11Donc le gamin est relâché dans la nature comme si de rien n'était ?
25:15Alors il est relâché avec des mesures qui sont prononcées,
25:17mais qui ne sont pas exécutées.
25:18C'est ça, donc il ne se passe rien.
25:19C'est impressionnant.
25:21Vous vous remplissez votre rôle, mais il ne se passe rien.
25:23Que répondez-vous à ça ?
25:24Le vrai sujet, il est là aujourd'hui.
25:27Le vrai sujet, il est là aujourd'hui, Jean Terlier ?
25:30Si vous n'êtes pas d'accord, dites-le.
25:32Non, non, on partage le même constat,
25:34et je pense qu'on n'est pas très éloignés, tous les trois,
25:36dans l'analyse que l'on fait.
25:38Cette proposition de loi de Gabriel Ottal,
25:40au fond, elle s'insère, Madame la Juge,
25:43dans le cadre du Code de justice pénale des mineurs
25:46qu'on a effectivement mis en place il y a trois ans
25:48en remplacement de l'ordonnance de 1945.
25:50Mais pour vous répondre sur trois aspects.
25:52Sur les moyens, mais vous avez tout à fait raison.
25:54Mais on a augmenté depuis cinq ans comme jamais les moyens de la justice.
25:58C'est plus 40% d'augmentation du budget de la justice.
26:01Et aujourd'hui, j'espère que, peut-être François Bayrou ou ses conseillers...
26:04Pour l'instant, c'est merci du POMORETI quand même.
26:06Évidemment, mais il faudra aussi que la loi de programmation en justice
26:09votée par règles du POMORETI,
26:11qui a créé plus de 1000 magistrats et 1200 greffiers,
26:15des éducateurs pour la PGJ,
26:17soit appliquée dans la loi de programmation pour cette année.
26:19PGJ ?
26:20Protection judiciaire de la jeunesse, pardon, excusez-moi.
26:22Et donc, il faudra voter ce budget de la justice,
26:25et éviter qu'évidemment, on rogne,
26:27parce que le budget de la justice, c'est le parent pauvre,
26:30je trouve, de ce budget.
26:32Il faudra qu'on soit évidemment en capacité
26:35de pouvoir voter des moyens supplémentaires pour notre justice,
26:37tels qu'ils ont été programmés.
26:39La justice, c'est une première réponse.
26:40La deuxième réponse, c'est le code de justice pénal des mineurs.
26:42Mais c'est aussi également cette proposition de loi
26:44que du Gabriel Attal, où en fait,
26:46ce qu'on veut, c'est faire en sorte qu'il n'y ait pas de trous dans la raquette
26:49pour certains mineurs, qu'ils soient multiviricidivistes,
26:51qu'on puisse les juger très rapidement
26:53et les déférer le jour même.
26:55Mais aussi également qu'on leur dise et qu'on leur montre
26:57que s'ils commettent des infractions qui sont très graves,
26:59eh bien ils pourront être jugés comme des majeurs.
27:01C'est le sens de ce qu'on veut faire.
27:03Mais il y a aussi également, en amont aussi,
27:05la responsabilisation des parents.
27:07Est-ce qu'on s'interroge sur le fait que les parents,
27:09à un moment donné...
27:10Mais les parents, vous n'allez pas les mettre en taule,
27:11donc quelles sont les pressions que vous posez sur eux ?
27:13Un moment donné, on peut se poser la question de savoir
27:15si les parents n'ont pas manqué à leurs obligations légales
27:18en laissant sortir leurs enfants,
27:21alors qu'ils étaient sous le coup d'une interdiction
27:23de se voir, par exemple,
27:25avec le port d'une arme, etc.
27:27Quand on a ces parents qui sont des parents défaillants,
27:29dont il est établi que ce comportement défaillant des parents
27:32est à l'origine de l'infraction...
27:35On se retourne contre eux ?
27:36On peut leur mettre en place une infraction pénale,
27:38qui est le délit de soustraction aux obligations légales.
27:41C'est l'article 2 de cette proposition de loi
27:43que souhaite mettre en place Gabriel Attal.
27:44Alice Gronenwald, qu'en pensez-vous ?
27:47Le problème, c'est que ça correspond à un nombre
27:49extrêmement réduit de situations,
27:51et qu'en réalité, on est souvent confronté à des parents
27:55qui sont extrêmement démunis face à...
27:57Excusez-moi, l'excuse par le nom me paraît étrange, non ?
28:00Pardon ?
28:01Le fait de dire, écoutez, c'est très rare tout cela...
28:03Non, mais ce que je veux dire,
28:05il y a déjà une infraction qui existe.
28:08Le projet de loi, c'est simplement de l'aggraver,
28:10et elle est déjà très peu utilisée,
28:12parce qu'en réalité, elle correspond à extrêmement peu de cas.
28:14Moi, je veux bien qu'on aggrave cette infraction,
28:16mais on se trompe de problème là encore,
28:18et surtout, on vient considérer que
28:21l'effet de délinquance des mineurs
28:23serait forcément de la faute des parents.
28:24Non, ce n'est pas ce que j'ai dit.
28:26Ce n'est pas du tout ce que j'ai dit.
28:28Je sais très bien que ce n'est ni ce que vous avez dit,
28:31ni ce que vous pensez,
28:32mais c'est parfois le discours que ça véhicule,
28:35notamment sur un plan médiatique.
28:37Moi, je voudrais quand même vous dire que
28:40dans la plupart des cas,
28:43on a des parents qui sont extrêmement alarmés
28:46des conduites de leurs enfants,
28:48et depuis que, effectivement,
28:49dès la mesure éducative judiciaire,
28:51sur sa date depuis 2021,
28:52on peut dès le premier dossier,
28:53dès une simple mesure éducative judiciaire,
28:55poser des interdictions de contact
28:57ou des interdictions de paraître,
28:58bien souvent, les parents nous remercient
29:00de poser ces interdictions
29:01parce que ça les aide,
29:03que le juge ait prononcé ces paroles
29:06pour justement essayer de les faire tenir à leurs enfants.
29:10Je voudrais quand même dire qu'un adolescent
29:13qui est en crise et un adolescent
29:14qui, effectivement, est un petit peu en provocation,
29:17c'est extrêmement difficile de le contenir
29:20et de le retenir à certains moments,
29:22et qu'on le voit bien
29:23parce qu'on a aussi beaucoup d'adolescents
29:24qui peuvent être en fugue
29:25alors qu'ils sont placés dans des établissements.
29:27Et donc, ça n'est pas si simple.
29:29Voilà, simplement, je veux le dire,
29:30ça n'est pas si simple.
29:31Maintenant que des parents,
29:33dont il est absolument clair
29:35que par leur conduite,
29:37ont délaissé leurs enfants,
29:42l'infraction, elle existe déjà.
29:44Elle existe déjà
29:45et ils peuvent déjà être poursuivis à ce titre.
29:47Et aujourd'hui, les poursuites à l'égard des parents,
29:49ont déjà beaucoup augmenté
29:52et plutôt pour des faits de violence à l'égard des enfants,
29:55pas forcément pour les faits de délaissement,
29:57mais les infractions existent.
29:59On reprend ce débat dans quelques instants.
30:01Yves Calvi, on refait le monde sur RTL.
30:05Yves Calvi, on refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
30:09Il faut en revenir à un principe clair.
30:12Tu casses, tu répares, tu salies, tu nettoies,
30:14tu défies l'autorité, on t'apprend à la respecter.
30:17Vous n'êtes en train de notre ancien premier ministre,
30:19Gabriel Attal, Alice Grenenval.
30:21Qu'est-ce que vous a inspiré à l'époque
30:23cette prise de parole de Gabriel Attal ?
30:31Grand soupir.
30:37On essaie de laisser penser
30:39qu'il y a des réponses simplistes à des problèmes complexes.
30:42Et bien évidemment,
30:44que d'ailleurs la mesure de réparation, par exemple,
30:46c'est une mesure qui est en place
30:48depuis l'ordonnance de 45,
30:50depuis des années et des années.
30:52Donc évidemment que l'idée de réparation,
30:55elle est extrêmement importante pour des mineurs.
30:57Maintenant, croire que c'est en se mettant comme ça
31:00à dire je vais être autoritaire
31:06et je vais te poser l'autorité
31:08et qu'on va résoudre tous les problèmes,
31:10c'est je crois être peu conscient
31:12de la réalité et de la complexité
31:14des phénomènes à l'œuvre aujourd'hui.
31:20C'est quand même le rôle d'un politique
31:22de donner une sorte de cap.
31:24Après on peut être d'accord ou non, je ne sais pas.
31:26Travailler sur la question d'autorité,
31:29oui c'est très important.
31:31Maintenant, c'est comment on le fait.
31:33Nous, on l'a dit,
31:35l'association,
31:37effectivement, l'autorité,
31:39la fermeté,
31:41on peut en avoir besoin,
31:42la fermeté sans bienveillance, c'est de la violence.
31:44Et vous citiez l'association française des magistrats,
31:46de la jeunesse et de la famille.
31:47De la violence, nous dites-vous ?
31:49Réaction de Jean Terlier ?
31:51Non, mais je pense que la proposition de loi
31:55que nous apprêtons à voter à l'Assemblée nationale,
31:57elle découle de cette déclaration de politique générale
31:59du Premier ministre Gabriel Attal.
32:01Avec un message politique qui est un message politique
32:03simple et de bon sens.
32:05Et la traduction, c'est cette proposition de loi
32:08où au fond, qui ne vient pas révolutionner,
32:10je m'adresse à madame le juge,
32:12le code de justice pénale des mineurs,
32:13mais qui vient vous donner à vous,
32:15juge, à vous, au procureur,
32:17des outils supplémentaires.
32:18Quand on parlait du délit de soustraction
32:20des mineurs.
32:22En réalité, effectivement, la fraction existe.
32:24Mais vous l'avez justement dit, elle n'existe pas.
32:26Donc on va en insouplir les conditions
32:28pour qu'à un moment donné, lorsqu'il est établi
32:30qu'un parent, par sa défaillance,
32:32a laissé, par exemple, sortir son enfant
32:34et qu'il a, à la suite de cela,
32:36cassé, tout en étant un enfant
32:38et un mineur de 13, 14, 15 ans,
32:40et bien, à un moment donné, il faut que cette responsabilité
32:42pénale du parent, elle puisse peser,
32:44elle puisse être redonnée, à un moment donné, par les juges.
32:46On parle aussi de l'amende civile.
32:48Vous nous dites qu'il faut bien que quelqu'un soit puni,
32:50d'une certaine façon ?
32:51Il faut, à un moment donné, que chacun soit mis dans sa responsabilité.
32:54Il n'est pas normal que, lors des émeutes
32:56de l'été 2023, qu'on ait vu
32:58des mineurs de 11 ans, 12 ans, 13 ans
33:00sortir dans les rues et commettre des actes de délinquance.
33:02C'est la responsabilité des parents.
33:04Lorsqu'ils commettent des actes, et qu'il y a eu
33:06à un moment donné une défaillance dans
33:08l'éducation, dans la surveillance des enfants,
33:10il faut qu'à un moment donné, on puisse condamner
33:12ces parents pour les
33:14défaillances qu'ils ont commues à l'endroit
33:16de l'éducation de leurs enfants mineurs.
33:18Isabelle Saporta ?
33:19De toute façon, je pense qu'il faut qu'on retourne
33:21à un discours d'autorité, parce que c'est nécessaire,
33:23parce qu'il n'y a pas de raison
33:25de ne pas dire les choses comme elles sont.
33:27La sécurité, l'autorité, je ne vois pas pourquoi
33:29ce serait une question de droite. C'est une question
33:31pour tout le monde. Tout le monde a envie de vivre en sécurité.
33:33Certainement, en plus, les plus précaires d'entre nous
33:35qui sont confrontés à de la violence en permanence.
33:37En revanche, c'est vrai, Madame le juge a raison,
33:39on ne peut pas simplifier les choses. C'est-à-dire qu'on a des parents
33:41qui sont déjà débordés par leurs enfants,
33:43qui, si ça se trouve, sont déjà dans le narcotrafic,
33:45gagnent 600 euros au jour
33:47pendant qu'eux sont au chômage. Je pense
33:49qu'à part leur écraser la tête sous l'eau,
33:51je ne suis pas certaine que ça donne grand-chose.
33:53Mais pour autant, vous avez raison.
33:55Il faut responsabiliser tout un chacun.
33:57Comme il faut responsabiliser aussi certains politiques.
33:59Moi, je vois la maire de l'arrondissement
34:01dans lequel est arrivé l'assassinat d'Elias
34:03est une maire très à gauche
34:05qui avait un discours très
34:07bisounours, en fait, sur les questions sécuritaires
34:09avec, au fond, elle avait déjà repéré
34:11les deux jeunes en question en 2023
34:13et elle disait, bon voilà, on les a encadrés,
34:15on leur a donné du soutien scolaire.
34:17Enfin, on rêve, quoi ! On rêve !
34:19Pardon, quoi ! On a des délinquants, c'est pas
34:21de l'encadrement et des soutiens scolaires. Là,
34:23effectivement, il faut qu'ils soient sévèrement
34:25pris en main. C'est frustrant, mais je dois vous
34:27interrompre. Merci infiniment à vous trois d'avoir participé
34:29à ce débat. Demain, à 7h40,
34:31invité d'RTL François Molins,
34:33donc ancien procureur de Paris
34:35et procureur général de la cour,
34:37près de la cour de cassation. Et je vous précise
34:39aussi que ce serait une journée spéciale Tuche
34:41à l'occasion de la sortie du nouveau
34:43film God Save the Tuche, avec
34:45Jean-Paul Rouve et Isabelle Nanty qui seront nos invités à 9h30.
34:47Tout de suite, les grands titres de l'actualité
34:49avec Aude Vernoud Show, puis c'est Faustine Bollard
34:51que l'on va retrouver pour son émission Héros.
34:53Bonsoir, Faustine, qui est votre invitée ce soir ?
34:55Bonsoir, Yves. Une histoire à peine
34:57croyable ce soir. On a dit de notre
34:59invitée qu'elle était morte, puis
35:01ressuscitée, et le destin s'en est
35:03mêlée, puisqu'à 12 ans d'intervalle,
35:05par pur hasard, c'est
35:07le même homme qui a sauvé
35:09Juliette. On rend hommage à Martial
35:11ce soir. Restez avec nous, c'est une
35:13histoire qui va vous mettre du baume au cœur.
35:15Alléluia. Merci beaucoup, Faustine. RTL, il est...

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