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Lundi 27 janvier 2025, SMART BOURSE reçoit Pierre-Yves Dugua (Correspondant américain) , Louis de Fels (Directeur Général et responsable de la gestion, Gay-Lussac Gestion) , Jeanne Asseraf-Bitton (Directeur de la Recherche et Stratégie, BFT-IM) et Céline Piquemal-Prade (Présidente, Piquemal Houghton Investments)

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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart for Change pour rester
00:12à l'écoute des marchés chaque jour du lundi au vendredi à 20h30 si vous nous suivez à
00:16la télévision via vos box, émission que vous retrouvez en replay chaque jour également
00:20sur bsmart.fr ou encore en podcast à l'heure qu'il vous plaira sur l'ensemble de vos plateformes
00:25préférées.
00:26Je vous préviens de cette édition ce soir, une semaine qui démarre sous le signe de
00:31DeepSeek.
00:32Retenez bien ce nom, vous l'avez sans doute entendu répéter plusieurs fois depuis ce
00:36matin et même depuis quelques jours maintenant, DeepSeek, c'est cette start-up chinoise créée
00:41en 2023 qui vient de dévoiler un modèle d'IA et un robot conversationnel qui semble
00:49faire concurrence à ce qui existe déjà sur le marché fourni notamment par les grandes
00:54start-up d'IA américaines ou anglo-saxonnes.
00:57DeepSeek est-il le signe rouge ou le signe noir pour les marchés de la tech américaine ?
01:02En tout cas, cette séance montre que le sujet est pris très au sérieux, les avancées
01:07et les percées réalisées par DeepSeek qui ont d'ailleurs été saluées par un ensemble
01:11d'investisseurs du microcosme de la technologie américaine.
01:16Ces percées semblent effectivement faire vaciller la tech américaine et soulèvent
01:21la question du modèle économique de la tech américaine.
01:24Les grandes boîtes de tech US ont dépensé quasiment 250 milliards de dollars de capex
01:31l'an dernier pour l'infrastructure en IA, un chiffre qui doit augmenter encore cette
01:35année, tandis que DeepSeek a réussi à produire des modèles à bien moindre coût et avec
01:41une sobriété énergétique également beaucoup plus importante.
01:44Tout ça a des retentissements importants sur des valeurs phares et déjà bien valorisées,
01:49il faut le rappeler, de la tech américaine, des valeurs comme NVIDIA qui plonge le plus
01:53de 10% et puis quelques valeurs très ciblées aussi en Europe type ASML, ASMI ou encore
01:59les valeurs énergétiques également qui sont de plus en plus corrélées à la thématique
02:03IA.
02:04Ainsi on voit un titre comme Schneider qui vacille aujourd'hui au sein du CAC 40.
02:09Vous aurez le détail de ses performances et contre-performances dans un instant avec
02:13Pauline Grattel.
02:14Notez que les indices européens ne s'en sortent finalement pas si mal avec un CAC 40 qui réussit
02:18à terminer cette séance proche de l'équilibre.
02:21Le Nasdaq à l'ouverture perdait un peu moins de 3% au démarrage d'une semaine qui sera
02:26critique à de nombreux égards puisque nous aurons des réunions de politique monétaire
02:31avec les décisions attendues de la Fed, statut quo normalement, et celle de la BCE ce jeudi
02:35qui devrait continuer ses baisses de taux au rythme de 25 points de base.
02:39Nous aurons les premières estimations de croissance pour le quatrième trimestre pour
02:42différents pays en Europe et aux Etats-Unis et puis nous aurons la poursuite et la montée
02:48en puissance des publications de résultats d'entreprises ainsi LVMH ou encore 4 des
02:547 magnifiques sont attendus au rapport cette semaine.
02:57Dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse comme chaque lundi, nous reviendrons sur l'actualité
03:00américaine chargée du week-end, l'occasion de faire le bilan de la première semaine
03:05d'exercice du pouvoir de Donald Trump et c'est Pierre-Yves Duguay qui sera avec nous
03:08bien sûr en visioconférence dans ce dernier quart d'heure de Smart Bourse.
03:12Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur
03:25les marchés avec Pauline Grattel.
03:26Bonsoir Pauline.
03:27Bonsoir.
03:28On a vu rouge aujourd'hui sur la plupart des grands indices mondiaux et notamment en
03:32Europe.
03:33Oui en France, le CAC 40 est proche de l'équilibre et tourne autour de 7900 points après 9 séances
03:38consécutives de hausse, ce qui pénalise les indices aujourd'hui, ce sont les valeurs
03:42de la tech.
03:43DeepSeek, une start-up chinoise, a dévoilé son dernier modèle d'intelligence artificielle
03:47générative qui affiche des performances impressionnantes à un coût financier énergétique
03:52qui semble bien moins important que celui des modèles anglo-saxons notamment.
03:55Pour exemple, l'entraînement d'un de ces derniers modèles aurait coûté moins de
03:586 millions de dollars contre plus de 20 milliards pour les modèles d'OpenAI.
04:02Bon, l'Europe, je le disais, qui s'en sort plutôt bien, l'Eurostock 50 en fin de séance
04:07ne perd plus que 0,5%, le CAC est quasiment revenu à l'équilibre et on voit même du
04:11vert sur les marchés espagnols ou encore italiens.
04:15En revanche, c'est une séance beaucoup plus compliquée qui s'annonce pour le Nasdaq
04:20qui ouvrait tout à l'heure en baisse de 3,5% dans les premiers échanges.
04:23Oui, l'intégralité du secteur de la tech est bouleversée par DeepSeek, Nvidia cède
04:27plus de 12% à l'ouverture de Wall Street, AMD perd 5%, Micron 9%, Broadcom plonge de
04:3312% et Oracle 7%, l'indice SOX des semi-conducteurs ouvre en repli de 6%.
04:39D'ailleurs, on rappelle que cette nouvelle intervient à l'aube des publications de
04:414 des 7 magnifiques mercredis et jeudi, on attend Microsoft, Apple, Meta et Tesla.
04:47Bon, et même si les indices en Europe résistent plutôt bien, quelques valeurs évidemment
04:51sont particulièrement affectées par la percée réalisée par DeepSeek dans l'intelligence artificielle.
04:57Oui, en France, du côté des semi-conducteurs, STMicroelectronics perd 2% et Soitech 7%,
05:02ailleurs en Europe, ASMI plonge de plus de 15% et ASML de plus de 10%, Padia sans électricité
05:08et sans énergie, des valeurs comme Schneider Electric et Legrand tirent le cac vers le
05:12bas et trébuchent tous les deux de 7 à 10% au cours de la séance.
05:15Bon, situation de risque KOF sur les marchés qui se traduit déjà par une remontée très
05:20directe du stress sur les marchés actions.
05:22Oui, l'indice VIX de la volatilité bondit de plus de 40% au-delà de 22% au cours de
05:27la séance.
05:28Du côté du marché obligataire, les dettes d'Etat font office de valeur refuge et on
05:32observe une détente de 5 à 10 points de base sur le disant américain qui s'établit
05:36au final autour de 4,55%.
05:38Côté devises, l'euro se maintient au-delà de 1,05$ aujourd'hui.
05:41Un peu de macro pour démarrer la semaine avec quelques enquêtes de conjoncture en
05:45Chine des PMI qui sont ressorties inférieures aux attentes.
05:49Oui, le PMI manufacturier chinois de janvier s'est habillé ainsi à 49,1 contre 50,1
05:54attendu.
05:55Le PMI composite ressort à 50,1 contre 52,2 le mois précédent.
05:59En Europe, on a pris connaissance de l'indice IFO du climat des affaires en Allemagne qui
06:04ressort à 85,1 en janvier après 84,7 en décembre.
06:08Et puis un mot de l'actualité entre Bureau Veritas et SGS, on parlait beaucoup de l'idée
06:13d'une fusion remise sur le devant de la scène il y a une dizaine de jours.
06:16Finalement, les discussions n'ont pas abouti.
06:19Oui, les deux entreprises étaient entrées en pourparler le 15 janvier dernier afin d'envisager
06:23de créer un géant de la certification.
06:25Une telle fusion aurait donné naissance à un groupe de 33 milliards de dollars de capitalisation
06:30boursière.
06:31Finalement, les discussions sont closes, aucun accord n'a été conclu.
06:34Le titre Bureau Veritas cède 4%.
06:36Quel sera le programme de demain sur les marchés Pauline ?
06:39Les investisseurs prendront connaissance des résultats de LVMH, SAP et Boeing.
06:42A noter les marchés chinois resteront fermés à partir de demain et jusqu'au 31 janvier
06:47pour la nouvelle année.
06:48Tendance mon ami, chaque soir Pauline Grattel vous apporte les infos clés du jour sur les
06:52marchés.
07:01Trois invités avec nous chaque soir autour de la table pour décrypter les mouvements
07:07de la planète marché.
07:08Jeanne Asraf Bitton est avec nous, directeure de la recherche et de la stratégie de BFTIM.
07:11Bonsoir Jeanne.
07:12Bonsoir Grégory.
07:13Céline Pickmall Pratt nous accompagne également, présidente de Pickmall Outer Investments.
07:17Bonsoir Céline.
07:18Bonsoir Grégory.
07:19Et Louis De Fels, directeur général et responsable des gestions de Gailussac gestion
07:23est également avec nous.
07:24Bonsoir Louis.
07:25Bonsoir Grégory.
07:26Merci à vous trois d'être là.
07:27On se retrouve avec, je le disais en titre, ce signe rouge qui vient faire trembler les
07:33grandes valeurs de la tech américaine et plus précisément autour de la thématique
07:38IA et de l'infrastructure IA.
07:41DeepSeek revendique un modèle d'IA et un robot conversationnel qui semble au moins
07:46aussi performant que ce qu'on peut trouver développé par les anglo-saxons sur le marché.
07:50Beaucoup moins coûteux semble-t-il et plus sobre également sur le plan énergétique.
07:54Chita, des investisseurs emblématiques de la tech américaine, Marc Andresen par exemple,
07:59a été le premier à saluer une percée extraordinaire en provenance de Chine à travers DeepSeek
08:04et évoque même un moment spoutnik où on se retrouve dans les années 50, l'Amérique
08:10voit débarquer Spoutnik 1 dans le domaine de l'exploration spatiale évidemment à
08:16l'époque.
08:17Ce qui représente un wake up call un peu dur pour la partie américaine à ce moment-là.
08:24Qu'est-ce que tout ça vous inspire Céline ? Et je le précise, ça fait déjà quelques
08:28temps vous êtes, j'allais dire, très prudente voire méfiante, voire non investie dans cette
08:35partie technologique américaine très centrée sur l'IA.
08:39Tout à fait Grégoire, donc effectivement nous étions non investis sur la technologie,
08:43nous restons non investis, non pas parce que nous ne croyons pas à cette révolution de
08:48l'intelligence artificielle qui va bien entendu avoir de multiples conséquences pour notre
08:52environnement au cours des années à venir, mais tout simplement parce que quand on a
08:57un environnement dans lequel on a énormément d'argent qui est déployé sur un métier
09:04en particulier, vous avez un phénomène choumpétérien qui vous conduit à avoir plus de concurrence
09:11et quand on a plus de concurrence à la fin c'est un impact négatif sur la rentabilité
09:16des investissements que vous faites dans ce domaine-là.
09:19Et ce à quoi on a assisté au cours des quinzaines d'années, ça a été une course en avant
09:24dans la technologie, au départ on avait des acteurs qui avaient un monopole ou quasi monopole
09:29et puis à force d'investissements et de nouvelles entreprises qui se lancent on finit par avoir
09:35un paysage un peu plus éclaté et c'est ce à quoi on assiste aujourd'hui avec l'annonce
09:39de DeepSea du côté de la Chine.
09:42Alors je ne sais pas si ça sera une entreprise qui permettra de changer totalement l'environnement
09:47dans lequel on est mais tout ce que je sais c'est que la rentabilité à venir pour les
09:52leaders du marché de l'intelligence artificielle sera peut-être plus faible que ce à quoi
09:58nous étions préparés compte tenu des valorisations qui étaient attachées à ces entreprises.
10:03Et de ce point de vue-là, le moment DeepSea, l'événement DeepSea c'est une petite étincelle
10:09qui vient, je ne dis pas faire sauter le baril de poudre parce qu'on n'en est pas là sans
10:12doute Céline, mais qui vient quand même soulever ou magnifier cette question de la
10:18monétisation de l'IA et des CAPEX, des investissements qui ont été déployés dans les infrastructures
10:24IA à vitesse grand V depuis 2-3 ans.
10:26Cette question elle existait, elle était lancinante, on pensait qu'on avait du temps
10:30pour y répondre, en tout cas que les applicatifs, ceux qui allaient mettre en place les applications
10:35auraient un peu de temps pour y répondre.
10:37Visiblement là on a un modèle économique beaucoup plus efficace peut-être de ce point
10:42de vue-là.
10:43Et donc effectivement on va se poser, j'imagine qu'on va avoir tous les résultats qui vont
10:46tomber au cours des prochains jours, qu'au moment des conversations qu'on va avoir avec
10:51les dirigeants, ça va être une conversation assez rude entre les investisseurs et les
10:55dirigeants sur ce sujet-là, parce qu'effectivement si on parle de coût divisé par 10 ou 20,
11:01effectivement ça change totalement les attentes de croissance.
11:05Et notre problématique, c'est pour ça que j'avais fait souvent le rappel avec ce qui
11:08s'était passé dans l'internet dans les années 90 et 2000, ou ce qui s'est passé
11:12dans les chemins de fer il y a beaucoup plus longtemps, ou ce qui s'est passé quand on
11:17a mis en place des canaux, enfin c'était des révolutions industrielles ou économiques
11:22majeures, mais à un moment donné quand on a des attentes qui sont trop importantes,
11:26on a la déception d'être déçu.
11:28Et comme on attendait des croissances qui étaient supérieures à 20% au cours des 20
11:33prochaines années pour ces entreprises, si jamais on ne fait pas 20 mais 10, ça change
11:38un tout petit peu le prix qu'on peut donner à ces valeurs.
11:42Mais par contre, qu'on soit bien clair, je ne pense pas qu'on va être dans un environnement
11:47où on va revenir à l'âge de pierre et qu'on ne va pas du tout utiliser ces modèles-là.
11:51Ce n'est pas la question qui se pose, parce que souvent on me dit « mais du coup tu n'y crois pas ».
11:55Vous ne croyez pas en l'IA ? Non, ce n'est pas ça, c'est une position d'investisseur pragmatique.
11:59La révolution Internet a eu lieu, mais par contre, pour la rentabilité des entreprises,
12:04on a attendu 10 ans et ça n'a pas du tout été en 2000 qu'on en a profité, mais plutôt en 2011.
12:08Ce qui me frappe, c'est la vitesse à laquelle cette technologie, ou en tout cas l'infrastructure,
12:16peut se banaliser, se commoditiser.
12:19On pensait bien qu'il allait y avoir ce phénomène de commoditisation des modèles IA,
12:25mais j'avoue que ce n'était pas évident de le voir arriver là, comme ça, début janvier 2025.
12:31On ne pouvait pas connaître l'étincelle.
12:32Ce qu'on pouvait savoir, c'est qu'on avait une concentration très importante
12:36de la part des investisseurs sur un secteur, et que sur ce secteur-là,
12:39on avait des valorisations qui étaient celles qu'on avait connues en 2000,
12:44et que quand on a des valorisations très importantes et des attentes très importantes,
12:47on a un risque très important.
12:49C'est uniquement la conclusion qu'on peut tirer, et comme je le disais tout à l'heure,
12:52quand on a beaucoup d'argent qui s'investit sur un endroit,
12:54on risque d'avoir des marges plus faibles.
12:56Quels enseignements vous tirez à ce stade de l'événement DeepSea qui marque cette journée ?
13:00Alors qui peut être vu comme un événement spécifique IA, avec NVIDIA évidemment qui perd 15%,
13:06mais bon, si c'est la question du cycle de CAPEX, d'infrastructures IA notamment,
13:10qui est remis en cause, ça peut aussi vite devenir un sujet un peu plus macro, j'imagine.
13:15Ça arrive vraiment, en plus, à un moment, après deux années exceptionnelles aux Etats-Unis,
13:19quasiment deux années de suite, plus 20 sur le S&P, même plus 24 l'année dernière.
13:23C'est vrai qu'on a vu, je sais, on travaillait pas mal avec Jean-Pierre Petit dès qu'il y avait l'économie,
13:26et qu'il nous disait qu'est-ce qui se passe après deux années exceptionnelles sur les performances de S&P,
13:30pour qu'il y ait une troisième aussi forte performance au-dessus de 10%,
13:34c'est à chaque fois que ça arrivait, c'était un foment de bulle.
13:36Donc la question de savoir, voilà, est-ce que les valeurs de l'IA, c'était un peu une bulle ?
13:40Ce n'était pas forcément la même chose qu'en 1999, que la société ne gagnait pas d'argent,
13:44mais là on se pose une vraie question sur la monétisation de CAPEX, comme vous venez de dire.
13:48Et comme par hasard, ça arrive tout de suite, après le 20 janvier, après l'introduction de Trump,
13:52où c'était peut-être le sommet de toutes les annonces, Stargate 500 milliards,
13:57les CAPEX de Meta et Microsoft largement au-dessus des attentes.
13:59– Le pic Trump quoi, dès la première semaine, on a le pic Trump, on a tout, la Colombie, Stargate.
14:05– Toutes les sociétés montaient à fond, Schneider Electric,
14:07on en avait parlé, plus 12% depuis le début de l'année, Siemens énergie quasiment plus 20,
14:11Nvidia qui était repartie à fond, et c'est vrai que ce que vous avez dit juste avant est hyper intéressant,
14:16il ne faut pas oublier que là, c'est la première fois, et les chercheurs d'or et ceux qui vendent l'Apple ont gagné,
14:21les vendeurs d'or, c'est les Microsoft, Meta et tout.
14:26– Les hyper-scalers.
14:27– Les hyper-scalers et ceux qui fournissent les Nvidia, et tout le monde a monté,
14:30et il ne faut pas oublier que les CAPEX de Meta et de Microsoft, c'est le chiffre d'affaires d'Nvidia,
14:34c'est les 2e et 3e plus gros clients, je crois, 1er, 2e plus gros clients d'Nvidia,
14:40et clairement on se connaît, je crois que j'ai oublié les marges d'Nvidia, mais je crois que c'est…
14:43– On est à 75 ? Ah ben non, marge brute, c'est ça ?
14:46– Non, non, je parle en marge limite.
14:47– Non, plutôt 50 ou…
14:49– En marge limite, en marge…
14:50– Oui, oui, marge brute, on est à 80.
14:52– Ah oui, marge brute, je parlais de la marge nette.
14:55– Oui, mais vous connaissez des sociétés qui gardent, restent des marges autour de 50,
14:59voilà, je pense que les acheteurs de Meta et de Microsoft,
15:03si on voit qu'on peut faire quelque chose aussi avec 3 fois moins cher,
15:06je ne pense vraiment pas que les marges d'Nvidia sont soutenables,
15:10et c'est pour ça qu'Nvidia est une des plus fortes baisses aujourd'hui,
15:14et c'est vrai qu'il faut être assez prudent dessus, parce que voilà, la croissance est là.
15:17– Là, on comprend que DeepSea qui a réussi cette performance et s'est percé dans son modèle d'IA,
15:23en ayant sans doute accès à beaucoup moins de puces ou d'avancées de puces de pointe
15:30fournies par Nvidia que ses concurrents américains, bien évidemment.
15:34– D'après, ils auraient utilisé que 1 000 puces, bon, moi ça ne me parle pas grand-chose,
15:37– Oui, je ne sais pas, 2 000, on dit 2 000, moi j'ai 2 000 sous les yeux.
15:41– 2 000 ou des dizaines de milliers pour les autres,
15:42après voilà, moi je ne suis pas assez technique pour comprendre qui a raison,
15:45donc c'est vrai que ce qui est assez intéressant,
15:46c'est que dans toutes les news outside aujourd'hui,
15:48il y a des sociétés comme la Société Générale qui fait un très gros travail de recherche sur Weekend
15:52qui a dit, ben non, ça ne remet rien du tout en cause,
15:54d'autres qui sont très inquiets, comme on a pu le voir sur X ce week-end,
15:58voilà, aujourd'hui, on ne sait pas, mais en tout cas…
16:00– Enfin, il y a une concurrence chinoise, ça ne remet rien en cause,
16:02mais il y a quand même un accord chinois, là, qui est à la hauteur, on va dire.
16:06– Mais, voilà, ce qu'il fallait, c'est la fameuse allumette,
16:09donc nous, c'est un peu ce qu'on attendait, puisque ce qui est affreux,
16:12c'est qu'en plus, vous savez, nous, chez Guy de Suggestions,
16:14on est sur les small limit caps et quiddies,
16:15donc c'est sur des actions qui ne sont pas du tout sur cette vibe de l'IA,
16:19et je pense qu'on est arrivé un peu, comme avec l'élection de Trump,
16:22au paroxysme des gens qui disent, je ne veux plus d'Europe, plus de France,
16:26encore un small cap et que de l'US.
16:28– Donc, pic pessimisme en Europe, pic Trump aux États-Unis.
16:32– Et voilà, il suffit qu'il y ait un tout petit peu d'argent
16:35qui revienne vers d'autres secteurs, et c'est ce qu'on a vu aujourd'hui,
16:38ce n'est pas que tout le marché a été entraîné à la baisse,
16:40c'est vraiment les valeurs liées à l'IA et les dérivées secondes
16:44comme les premiers clients très ciblés.
16:46Vous avez vu, aujourd'hui, le luxe, on peut en reparler,
16:47qui a quand même beaucoup mieux gras, l'or est encore en hausse,
16:50le VMH est en hausse, ça ne fit la santé,
16:53les valeurs qui ont des valorisations un peu plus abordables.
16:58– Ce qui permet, d'ailleurs, à des indices européens de très bien tenir,
17:01alors qu'on a quand même une ASML qui peut perdre 10%,
17:04ASML, ça pèse aussi un peu son poids, quand même, on va dire.
17:07– Le poids de l'euro-stocks, donc voilà, pour l'instant, c'est assez sain,
17:09ça va peut-être calmer, notamment, ces thématiques de flux
17:12qui arrivaient automatiquement dans les ETF,
17:15donc voilà, bon, c'est une première allumette,
17:17ça ne va peut-être pas s'effondrer tout de suite,
17:19vous savez comment ça se passe, je pense que ça va être très vite racheté,
17:22et c'est ce que dit Goldman Sachs, c'est ce qu'on appelle les valeurs momentum,
17:25vous savez, les dernières, plus vous aviez du momentum, plus ça marchait,
17:27je crois, bon, ça a peut-être remonté en séance,
17:29mais je crois que c'était la deuxième pire séance de crack momentum,
17:33les valeurs momentum étaient quasiment à moins 7,4% cet après-midi, quoi.
17:37– Jeanne, qu'est-ce que tout ça vous inspire ?
17:39Alors, il y a la dimension marché, la réaction de marché du jour,
17:42est-ce qu'on peut en retirer, et puis la question de savoir
17:44si c'est un sujet qui reste vraiment pure tech,
17:47ou est-ce que ça peut devenir un sujet macro plus global ?
17:50Le fondateur de DeepSeek, donc Liam Wen-Feng,
17:54nous dit que plus d'investissement ne veut pas dire forcément plus d'innovation,
17:58et semble-t-il qu'il a réussi à atteindre un niveau d'innovation important,
18:02avec sans doute beaucoup moins d'investissement et de capital mobilisé
18:05que d'autres ailleurs dans le monde.
18:08– Alors, moi, je ferais peut-être une distinction entre le côté boursier,
18:12c'est-à-dire que depuis le début de l'année,
18:16ou depuis même, oui, on a eu un rattrapage de ce que j'appellerais entre guillemets
18:21la value dans lequel on peut mettre l'Europe, etc.,
18:24avec des marchés qu'on soit aux US ou en Europe
18:28qui, à vendredi, étaient sur des pléos historiques, y compris l'eurozone,
18:32donc c'est quand même quelque chose d'assez remarquable,
18:34donc une espèce de respiration, on va dire,
18:37liée probablement au fait que le risque a été perçu,
18:43ou le risque d'augmentation des tarifs douaniers a été perçu comme moindre.
18:47Donc, du coup, il y a une prime de risque qui s'efface,
18:51et il y a une respiration en particulier sur,
18:54Et puis peut-être aussi une prime de risque géopolitique
18:58avec l'hypothèse dont on avait parlé d'ailleurs la dernière fois,
19:01qui était que peut-être il pourrait y avoir une issue favorable à la guerre en Ukraine,
19:08tout ça qui est une prime de risque très importante sur les actifs euros,
19:12et qui tout d'un coup diminue.
19:14Donc ça, ça propulse les actifs euros.
19:17Après, sur le caractère particulier de l'attaque de diptyque, etc.,
19:24je ferai juste une remarque, c'est que, de mon point de vue,
19:27ce n'est pas tout à fait les attentes.
19:29On n'est pas tout à fait sur un moment où on était,
19:32c'est en fait un modèle dans lequel aujourd'hui,
19:36les valeurs, comme NVIDIA et comme d'autres, avaient des marges,
19:41ce qui a été évoqué, gigantesques.
19:44Donc ça n'est jamais durable, jamais.
19:47Les vendeurs de pelle et sioche ont bien vécu.
19:50Même si la bourse n'avait pas monté,
19:53de toute façon, c'est rarissime qu'une entreprise
19:56puisse maintenir des marges à 50% pendant très longtemps.
20:00Donc après, savoir si la société chinoise est en train,
20:05cette société-là est en train de développer ce que j'appellerais de l'IA low cost,
20:09c'est possible, et peut-être qu'il va se développer de l'IA à deux régimes,
20:15qui n'auront peut-être pas les mêmes caractéristiques.
20:17J'ai essayé d'enquêter un peu pour comprendre
20:21quels étaient les détails techniques,
20:23je n'ai pas compris grand-chose, je suis honnête,
20:26sur les différences.
20:28Simplement, il semble que les avis ne sont pas aussi clairs que ça
20:31sur le côté disruptif de la technologie.
20:33Je pense qu'on découvre tous un peu dix psyches aujourd'hui.
20:35Mais de toute façon, c'est parfaitement cohérent
20:40que des entreprises, on n'en connaît pas beaucoup,
20:42qui maintiennent, je n'en connais pas d'ailleurs,
20:44mais qui maintiennent à un moment, voilà.
20:48Ça vient un peu secouer aussi.
20:50C'est quelque chose qui dynamise les entreprises.
20:53Je ne trouve pas que ce soit défavorable.
20:55En plus, il faut rappeler quand même
20:57qu'il y a un caractère politique évidemment très important,
21:02et que pour des tas de raisons,
21:04on n'imagine pas qu'elle va avoir un succès fantastique
21:07aux Etats-Unis en particulier.
21:09Elle est numéro un des téléchargements sur l'App Store aujourd'hui.
21:12Aux Etats-Unis, au Canada, en Australie, au Royaume-Uni.
21:15Parce que pour l'instant, ça peut exister, je suis d'accord.
21:17Ça va être rapide à mon avis.
21:20Ça va se régler à coup de...
21:22Oui, de décret, d'executive order,
21:24ou de relèvement de droit de douane.
21:26Oui, mais c'est un point qui n'est pas neutre.
21:28C'est pas neutre.
21:30Mais surtout,
21:32je pense que c'est une façon aussi
21:34pour les entreprises du secteur
21:36de réfléchir à d'autres modèles,
21:38à d'autres choses,
21:40et d'élargir l'offre un peu comme a fait
21:42l'automobile quand ils sont arrivés
21:44aux voitures low cost, etc.
21:46Excellent parallèle avec l'automobile,
21:48qui est un des secteurs emblématiques
21:50de la guerre
21:52ou des guerres commerciales menées par Donald Trump.
21:54Est-ce que l'IA sera
21:56la grande bataille d'un Trump
21:582.0, puisque c'est comme ça qu'on l'appelle
22:00d'ailleurs, dans ces 4
22:02prochaines années ?
22:04En tout cas, il a dit que c'était une priorité,
22:06c'est très clair.
22:08C'est-à-dire que le niveau de restriction des exportations
22:10vers la Chine, sensible,
22:12lié au secteur, va encore se durcir ?
22:14On peut arriver à quelque chose d'encore plus fort ?
22:17C'est très difficile évidemment de se prononcer.
22:19Je dirais simplement que j'ai eu l'impression
22:21que l'administration, par opposition
22:23à l'administration Biden,
22:25qui était beaucoup sur un concept de restriction,
22:27y compris d'ailleurs
22:29dans les derniers jours,
22:31j'ai l'impression que l'administration Trump
22:33est plus sur un concept d'augmenter les tarifs douaniers.
22:35Dans leur
22:37réflexion économique,
22:39j'ai l'impression qu'ils préfèrent
22:41ça plutôt.
22:43C'est l'outil numéro 1 ?
22:45On a compris que c'était un peu
22:47le couteau suisse ces tarifs douaniers.
22:49Ça sert à tout.
22:51Quand on a vu l'histoire de la Colombie
22:53ce week-end, ils veulent obtenir
22:55la possibilité
22:57d'exiler
22:59les Colombiens chez eux, etc.
23:01On refuse
23:03les avions.
23:05C'est 25%, voire 50%.
23:07Immédiatement, la Colombie dit
23:09qu'ils auraient pu dire qu'on va faire
23:11des restrictions,
23:14on va mettre en place des mesures de retorsion,
23:16ce qu'aurait fait typiquement l'Europe.
23:18Qui est beaucoup plus dans une idée
23:20de restriction
23:22et de rétorsion.
23:24Là, c'est un peu
23:26le côté
23:28très brutal.
23:30On y va.
23:32C'est l'outil de négociation.
23:34On ne s'embarrasse pas de diplomatie.
23:36Non, ce n'est pas dans la diplomatie du tout.
23:38Ça a le mérite d'être clair.
23:40Après, ce qui rend les choses compliquées,
23:42ce n'est pas forcément quels vont être
23:44les prochains
23:46sujets
23:48particulièrement importants.
23:50Ça, c'est la surprise.
23:52Honnêtement,
23:54personne ne s'attendait à la Colombie
23:56ce week-end.
23:58Ça a été réglé
24:00très vite.
24:02À tel point que ce n'est pas un sujet
24:04ce lundi matin, mais ça montre bien
24:06la manière dont Trump peut utiliser
24:08ses tarifs.
24:11C'est un levier transactionnel.
24:13Je reviens à mon petit sujet
24:15d'IA.
24:17Je comprends la différence
24:19entre investir dans des valeurs
24:21qui vous paraissent trop chères et croire
24:23que l'IA sera une révolution.
24:25Comment ça se traduit dans votre
24:27stratégie ?
24:29Où voyez-vous de la valeur dans le thème
24:31IA aujourd'hui, demain ?
24:33Et comment on essaie de capter cette valeur
24:35si ce n'est pas à travers
24:37Nvidia ou d'autres ?
24:40Ce qui me semble extrêmement intéressant
24:42avec ce qui a été annoncé
24:44ce week-end, c'est que ça fait
24:46à peu près deux ans qu'on nous dit
24:48que la Chine est non investissable.
24:50La Chine, de toute façon,
24:52va être squeezée
24:54par les tarifs douaniers.
24:56La Chine va être
24:58empêtrée dans des problématiques
25:00technologiques parce que
25:02les puces ne sont pas
25:04accessibles pour les Chinois.
25:06Aujourd'hui, on découvre que
25:08malgré tout ce qu'on leur a mis
25:10sur leur chemin,
25:12ils arrivent à faire quelque chose.
25:14C'est ultra intéressant.
25:16C'est un message
25:18que le marché doit pouvoir entendre.
25:20Je pense que c'est un message intéressant.
25:22Ils ne sont peut-être pas complètement morts.
25:24Après,
25:26l'autre message qu'il faut entendre
25:28aujourd'hui, c'est qu'on va pouvoir
25:30avoir accès potentiellement à des solutions
25:32moins chères que ce qu'on pensait
25:34et des solutions moins chères
25:37qui vous permettent d'augmenter votre productivité.
25:39Il y a des entreprises qui vont en profiter.
25:41On parlait des pelles et des pioches tout à l'heure.
25:43Ce qui va être important, c'est de comprendre
25:45un peu comme quand on a mis en place le chemin de fer,
25:47il y a des stations balnéaires
25:49qui ont émergé.
25:51Il va falloir s'intéresser
25:53aux dérivées secondes
25:55d'un accès facilité
25:57à des outils de productivité
25:59plus importantes.
26:01Une productivité plus forte,
26:03il y a des entreprises, notamment industrielles,
26:05qui vont en profiter parce qu'elles vont avoir des outils
26:07qui vont leur permettre de produire des voitures
26:09moins chères,
26:11de produire des solutions
26:13d'air conditionné moins chères.
26:15Ça fait déjà un cas d'investissement pour vous ?
26:17Ça, pour moi, c'est très intéressant.
26:19Ça peut être très intéressant
26:21parce que,
26:23je vous le disais tout à l'heure, la Chine n'est pas morte.
26:25La Chine a construit un écosystème
26:27avec des sociétés industrielles de pointe
26:29dans un certain nombre de domaines
26:31liés
26:34à notre demande d'énergie
26:36à terme
26:38ou à notre demande d'air conditionné.
26:40Par exemple, ils ont 45% de part de marché
26:42dans l'air conditionné.
26:44On a, qu'on le veuille ou non, un changement climatique
26:46qui va affecter quelques zones géographiques,
26:48par exemple l'Inde, dans lequel on a une demande d'air conditionné.
26:50Donc ces entreprises-là vont avoir
26:52l'avantage qui est lié au fait qu'elles avaient
26:54une industrie, un écosystème
26:56intéressant et elles peuvent s'asseoir demain
26:58sur une solution d'intelligence artificielle
27:00qui va être potentiellement
27:02attractive. Donc si on combine tout ça,
27:04on va avoir des coûts pour ces solutions
27:06qui peuvent être plus faibles
27:08que les coûts qu'on peut avoir
27:10en Europe ou aux Etats-Unis
27:12et arriver sur le marché avec des produits très intéressants.
27:14Et là, par exemple, on parlait tout à l'heure de voitures,
27:16les voitures électriques de BYD.
27:18Déjà que
27:20quand on vend en Chine, elles sont
27:2210 fois moins chères que si on va aux Etats-Unis.
27:24Potentiellement, si en plus
27:26ils ont une assiste technologique
27:28qui est renforcée par cette évolution vers l'intelligence artificielle,
27:31on risque d'avoir des voitures
27:33très peu chères, ce qui va être compliqué
27:35malgré les tarifs douaniers.
27:37Une guerre des prix, quoi.
27:39Ça peut mettre la pression sur les prix un peu partout.
27:41Ça peut permettre
27:43à des sociétés industrielles,
27:45des sociétés de la vieille économie,
27:47d'avoir une rentabilité plus forte
27:49que celle qu'on avait anticipée.
27:51D'accord avec l'idée que si le thème
27:53de l'IA devient plus volatile,
27:55pour dire le moins,
27:57ça peut réorienter
27:59les investisseurs ou en tout cas remettre de la lumière
28:01sur d'autres sujets de marché,
28:03d'autres zones, d'autres thématiques,
28:05d'autres facteurs
28:07pour investir.
28:09Et petites valeurs ?
28:11Ça, on a de ce pensé, mais...
28:13La perche est bien tendue.
28:15C'est vrai que là,
28:17on a parlé tout à l'heure du pessimisme
28:19en Europe
28:21et du PQS. Clairement, tout le monde était boule
28:23dollars, comme par hasard.
28:25Il y a un truc comportementaliste qui est très fort.
28:28On est arrivé à un 0,3, le monde entier l'ont dollars
28:30et c'est à ce moment-là que l'euro va remonter
28:32par rapport aux dollars, c'est évident.
28:34Et c'est pareil, depuis l'élection de Trump,
28:36l'Europe a surperformé.
28:38Donc je pense que ça va continuer.
28:40Et c'est vrai qu'il y a eu
28:42un pessimisme beaucoup trop fort.
28:44C'est le début des publications
28:46du quatrième trimestre.
28:48Elles sont très bonnes aux Etats-Unis,
28:50elles vont être pas trop mal en Europe,
28:52notamment pour les sociétés européennes
28:54qui exportent aux Etats-Unis.
28:57Au début d'année, le nombre de sociétés
28:59qui ont repris
29:01une forte croissance de leur carrière de commande
29:03post-élection Trump,
29:05que ce soit même dans le conseil,
29:07une société comme Accenture,
29:09c'est ce que nous disait
29:11le patron de WaveStone, Pascal Lambert,
29:13en disant que ça y est,
29:15c'est reparti fort aux US,
29:17que même le luxe, qui avait beaucoup cuté,
29:19nous ont dit ça y est, ça repart un peu dans le luxe
29:21et comme par hasard, c'est quasiment un des meilleurs
29:23performeurs depuis le début de l'année.
29:25Il y a un peu de visibilité retrouvée
29:29depuis que l'élection est passée,
29:31que Trump a repris ses marques.
29:33C'est vrai que dans le service,
29:35c'est plus pour les sociétés de service,
29:37donc dans la consommation,
29:39on en parlait aussi,
29:41tout ce qui est dans le tourisme,
29:43au début Accor est réuni au plus haut,
29:45même une société qu'on aime beaucoup chez nous,
29:47c'est Voyageurs du Monde,
29:49les réservations sont reparties en forte hausse
29:51depuis octobre pour 2025.
29:54On a même vu au Roche-Beaubois,
29:56des sociétés dans la logistique,
29:58le volume est reparti,
30:00avant c'était le prix,
30:02mais maintenant même le volume repart,
30:04parce que les Français ont de l'argent.
30:06Vous avez vu à Noël,
30:08il n'y a pas eu de gilet jaune,
30:10il n'y a pas eu de manifestation
30:12et quand on laisse le Français consommer
30:14et qu'il a la confiance,
30:16il se met à consommer.
30:18Je rappelle qu'au départ,
30:20il montait entre 17 et 18%
30:22Entreprise par entreprise, secteur par secteur,
30:24on a ces indicateurs, ces évidences,
30:26ces signaux qui s'accumulent,
30:28c'est vrai que sur des chiffres macro encore,
30:30on ne le voit pas,
30:32ça ne transparaît pas de manière limpide,
30:34mais d'autres chiffres macro sont à venir.
30:36On va avoir le PIB.
30:38Pour la France,
30:40la Banque de France prévoit une croissance à zéro
30:42au quatrième trimestre.
30:44Est-ce qu'il y a l'effet de rattrapage,
30:46l'effet des Jeux Olympiques au troisième trimestre ?
30:48Le contre-coup du JO,
30:51ça fait zéro.
30:53C'est plutôt positif.
30:55Comment la Conso s'est comportée sur cette période-là ?
30:57Au niveau Conso,
30:59Tech,
31:01ça marche plutôt bien.
31:03Au niveau industrie, c'est plus compliqué.
31:05On a vu pas mal de sociétés qui sont des dérivées secondes
31:07à la construction,
31:09ça va être encore un peu long.
31:11Les sociétés qui sont dans l'automobile
31:13ou trop proches de l'automobile,
31:15ça va être un peu long,
31:17mais la plupart d'entre nous nous ont dit
31:19quand ils vont rappuyer sur le bouton,
31:21ça va repartir fort.
31:23C'était plutôt assez positif pour la France.
31:25Et à l'inverse,
31:27c'est peut-être le côté franco-français,
31:29ils étaient peut-être un peu plus inquiets
31:31de nos copains allemands à côté en disant
31:33les élections en Février en Allemagne,
31:35ça va tout rechanger,
31:37ça va repartir,
31:39c'est pas encore gagné.
31:41Les Allemands ont eu 90, 2020,
31:43toutes les planètes alignées,
31:45la croissance chinoise,
31:48de l'argent pas cher
31:50et aussi une énergie pas chère,
31:52tout est en train de se retourner,
31:54et c'est vrai que c'est un peu plus problématique.
31:56On a quand même besoin de l'Allemagne forte
31:58pour que l'Europe revienne vraiment investir.
32:00Est-ce que le facteur Thaï peut
32:02ne plus être un vent contraire ?
32:04Quand je dis Thaï,
32:06c'est évidemment d'aller chercher des petites
32:08moyennes capitalisations boursières,
32:10en tout cas des moins grandes
32:12que ce qu'on voit dans les top 10.
32:14C'est vrai qu'aujourd'hui,
32:16les petites moyennes françaises ont été négatives
32:18pour la quatrième année consécutive,
32:20on était vraiment tombé à le pic de pessimisme.
32:22Aujourd'hui, on est quasiment à peine plus
32:24que les fonds propres.
32:26Aux Etats-Unis, je ne sais pas combien le S&P
32:28fait les fonds propres.
32:30Aujourd'hui, vous avez des sociétés plutôt de qualité
32:32qui ont beaucoup de cash net au bilan,
32:34qui sont plus bas,
32:36et je pense qu'il y a eu le pic de rachats
32:38qui a été fait sur le mois de décembre.
32:40Il y a eu beaucoup de rachats, nous-mêmes,
32:42des gens qui sortaient de la France,
32:45évidemment aussi vers les Etats-Unis,
32:47surtout pour le window dressing,
32:49les gens ne voulaient plus afficher
32:51le small cap France.
32:53Depuis le début de l'année,
32:55il ne se passe pas grand-chose,
32:57mais il ne faudrait pas grand-chose
32:59pour que ça reparte fort.
33:01Il y a la CDC qui est en train
33:03d'investir 500 millions d'euros
33:05sur la classe d'actifs
33:07qui pourrait remettre un peu
33:09de baume au cœur.
33:11500 millions d'euros,
33:14pas si mauvais que ça,
33:16avec une relative confiance pour 2025.
33:18Petite info sur DeepSeek,
33:20on apprend qu'il y a des petits soucis
33:22en termes de gestion du trafic,
33:24voire des cyberattaques.
33:26A priori, DeepSeek est victime
33:28d'une cyberattaque à grande échelle
33:30en ce moment, aujourd'hui,
33:32et donc est obligé de limiter
33:34les enregistrements sur son modèle.
33:36Il y avait déjà eu des pannes
33:38liées à l'explosion du trafic
33:40sur DeepSeek.
33:42Pour DeepSeek, aujourd'hui.
33:44Si je regarde un petit peu devant nous
33:46sur la semaine, Jeanne,
33:48on aura le retour des réunions
33:50de Banque Centrale, FED bien sûr,
33:52Banque Centrale Européenne.
33:54Qu'est-ce qu'on peut dire
33:56de l'histoire de ces deux banques centrales
33:58sur les premières décisions de 2025,
34:00au-delà de celles qui nous attendent cette semaine ?
34:02Juste avant, je dirais un mot,
34:04parce qu'un mot optimiste.
34:06Pour dire que je crois vraiment
34:08à la révolution que va apporter l'IA
34:11et je rejoins en termes de productivité.
34:13Mais ça veut dire aussi que
34:15si les Chinois arrivent à faire
34:17entre guillemets du low cost,
34:19les Européens y arriveront,
34:21les Américains y arriveront.
34:23On regagne des chances dans la course
34:25de l'IA ?
34:27Oui, je le pense.
34:29Et ça veut dire aussi que ça gomme,
34:31à mon sens, un peu
34:33la géographie
34:35entre guillemets.
34:37Je ne parle pas pour les entreprises
34:39de l'IA ou de la tech,
34:41parce que là, c'est quand même compliqué
34:43de rattraper les choses.
34:45Mais pour les entreprises
34:47dans d'autres secteurs,
34:49on va dire que le fait
34:51que la Chine produise moins cher,
34:53qui a fait que la Chine
34:55a été notre usine,
34:57ça va être de moins en moins vrai.
34:59Parce que l'avantage concurrentiel
35:01apporté par une main d'oeuvre
35:03moins cher, au fur et à mesure
35:05que l'IA permet de gagner
35:08dans la réflexion
35:10sur les géographies
35:12et les gains de productivité.
35:14C'est-à-dire que la compétitivité prix
35:16aura moins d'importance
35:18dans le monde de demain ?
35:20C'est la compétitivité hors prix
35:22qui va faire la différence ?
35:24Les gains de productivité en Europe,
35:26on n'en a pas beaucoup,
35:28on a une main d'oeuvre chère.
35:30C'est un paradigme
35:32qui peut évoluer.
35:34Mais c'est un paradigme
35:36qui est intéressant.
35:38Ça suppose que les entreprises
35:40partent vraiment en Europe aussi
35:42dans un grand cycle d'investissement.
35:44On le voit aux Etats-Unis,
35:46c'est pour ça qu'en ce moment,
35:48on est à zéro de croissance
35:50de la productivité en Europe.
35:52Eux, ils sont à 1,5.
35:54C'est le résultat
35:56des années antérieures.
35:5810-15 ans d'investissement.
36:00En plus des politiques économiques
36:02qui ont toujours favorisé
36:05l'investissement aux Etats-Unis.
36:07Ça, c'est une chose.
36:09Après, les banques centrales
36:11s'inscrivent dans ces éléments-là.
36:13Le lien est parfait, je trouve.
36:15C'est vraiment les banques centrales.
36:17Vous avez la fête d'un côté
36:19dont parfois on oublie
36:21qu'elle a un double mandat.
36:23Elle doit assurer le plein emploi
36:25et une inflation modeste.
36:27Autour de 2%.
36:29En tout cas, c'est l'objectif
36:31qu'elle s'est fixé.
36:34Elle n'a aucune urgence.
36:36Tout va bien.
36:38La désinflation est un peu plus lente
36:40partout.
36:42Le dernier kilomètre est plus difficile.
36:44Côté plein emploi,
36:46on est au plein emploi.
36:48Elle n'a aucune raison de se précipiter.
36:50Il ne faut rien toucher.
36:52Tout le monde attend qu'elle ne fasse rien.
36:54Mais elle va rester très data-dependant.
36:56Dans une situation
36:58où elle a réussi,
37:00il faut être au tête,
37:02elle a réussi ce qu'elle avait prévu de faire
37:04en sortie de Covid.
37:06C'est remarquable.
37:08Après,
37:10la BCE est dans une situation un peu plus compliquée.
37:12On va voir à quoi vous ressemblez
37:14les PIB cette semaine.
37:16Ça va être très important.
37:18Ça va nous donner des éléments un peu plus concrets
37:20sur la dynamique de croissance.
37:22Sur l'inflation,
37:24on est peu différent des Etats-Unis.
37:26Ce n'est pas là l'enjeu.
37:28L'enjeu va être sur la dynamique d'activité
37:31et peut-être quelque chose qui peut freiner la BCE.
37:33On est tous,
37:35le marché est convaincu
37:37et on est de cet avis aussi
37:39que la BCE va baisser.
37:41Mais elle va baisser de façon assez graduelle.
37:43Elle peut être gênée aux entournures
37:45par l'euro.
37:47Ça va mieux depuis qu'on s'est éloigné de la parité.
37:49Sinon,
37:51elle a quand même dans son mandat
37:53l'euro.
37:55Une quasi inaction de la Fed cette année ?
37:57Oui, aujourd'hui,
37:59on ne pense pas.
38:01En ce moment,
38:03ce qu'on voit,
38:05c'est un ralentissement de la dynamique d'emploi.
38:07C'est par l'emploi normalement
38:09que la Fed devrait réagir ?
38:11Par le chômage.
38:13Pour l'instant,
38:15on n'est qu'au ralentissement de l'emploi.
38:17Après,
38:19on pense que
38:21elle va suivre ça très près
38:23et que s'il y a des signaux
38:25comme le taux de chômage remonte,
38:28elle va être susceptible d'en faire un peu plus.
38:30Sinon,
38:32elle n'a pas d'urgence.
38:34Ni dans un sens, ni dans l'autre.
38:36Céline, comment vous appréhendez
38:38ce facteur taux dans les décisions
38:40d'investissement ?
38:42Est-ce que c'est le bonus
38:44de 2025 de se dire qu'il y aura
38:46un peu de baisse de taux ?
38:48Est-ce que ça peut impliquer des réveils,
38:50des dynamiques, des rattrapages importants
38:52sur des segments de marché ?
38:54Est-ce que ça contribue à ça ?
38:56Les marchés actions sont tirés
38:58par la liquidité.
39:00C'est extrêmement important pour nous
39:02de regarder ce qui va se passer
39:04du côté des banques centrales.
39:06Comme le disait Jeanne à l'instant,
39:08il semble probable qu'il ne se passe pas
39:10beaucoup de choses du côté des Etats-Unis
39:12alors qu'il s'est passé beaucoup de choses
39:14pendant le temps du côté des Etats-Unis.
39:16La liquidité sur les marchés actions
39:18a été tirée par les Etats-Unis.
39:20C'est un peu logique.
39:22Aujourd'hui, on est quasiment à 70%
39:25du marché américain.
39:27C'est colossal.
39:29C'est un top.
39:31Le Japon n'a même pas fait ça
39:33dans les grandes années du Japon.
39:35On est arrivé à 45%.
39:37Mais aujourd'hui,
39:3970% aux Etats-Unis
39:41et sur les Etats-Unis,
39:43on n'aura peut-être pas cette huile
39:45dans le moteur qu'on aime avoir
39:47sur les marchés qui est la liquidité.
39:49À l'inverse, ce qui peut être intéressant
39:51pour nous,
39:53c'est qu'il est probable
39:55que la BCE ait un peu plus
39:57de capacité à faire baisser
39:59les taux d'intérêt.
40:01Si on a un peu plus de liquidité
40:03en Europe avec
40:05une guerre en Ukraine qui arrive à son terme
40:07et donc un prix de l'énergie
40:09qui pèse un peu moins sur les consommateurs
40:11et des consommateurs
40:13qui sont un peu plus en confiance
40:15et qui se remettent à utiliser leur épargne
40:17pour consommer,
40:19on pourrait peut-être avoir un environnement
40:21qui serait un tout petit peu plus favorable
40:23dans un contexte où
40:25les investisseurs européens
40:27sont dans un état de défiance très important
40:29et dans un environnement où
40:31les prix sont très bas.
40:33Là, on a un écosystème qui pourrait être favorable
40:35pour les actions européennes.
40:37On a l'habitude de dire que
40:39l'économie n'est pas le marché actions.
40:41C'est ce que disait Jeanne tout à l'heure.
40:43Ça ne veut pas dire qu'on va être dans une euphorie
40:45économique en Europe.
40:47Ça veut juste dire que si on va un peu moins mal,
40:49ça pourrait être porteur pour le marché.
40:51Et de la même façon, je pense qu'il y a un autre marché
40:53sur lequel on est extrêmement négatif.
40:55C'est le marché émergent.
40:57Entre 2000 et 2008,
40:59on ne pouvait pas parler de marchés internationaux
41:01sans parler des émergents. C'était une évidence
41:03que les émergents étaient l'avenir de l'humanité, etc.
41:05Aujourd'hui, si vous parlez émergent, c'est un gros mot
41:07parce qu'il y a la Chine dedans, pas beaucoup.
41:09Il vaut mieux se laver la bouche
41:11avec du savon plutôt que d'en parler.
41:13Les marchés émergents sont extrêmement mal aimés
41:15et on pourrait là aussi avoir une surprise
41:17des côtés des liquidés puisqu'on a quand même eu
41:19une indication comme quoi la Banque centrale de Chine
41:21voulait un petit peu secouer
41:23la problématique déflationniste chinoise.
41:25Donc s'ils mettent de l'argent dans le système
41:27et que, là aussi,
41:29les Chinois arrêtent de tout économiser
41:31parce qu'ils ont la même tendance que les Européens,
41:33une tendance à l'épargne qui est très importante,
41:35ça pourrait...
41:37Il y a des tendances lourdes.
41:39Il y a des tendances structurelles, mais leur niveau d'épargne
41:41est quand même phénoménal.
41:43C'est l'inverse des Américains.
41:45C'est vrai que ça fait déjà quelques années
41:47qu'on vit plutôt sur une concentration toujours plus poussée
41:49des performants,
41:51de ceux qui tirent la performance.
41:53Juste pour votre analyse
41:55sur l'idée d'un cessez-le-feu entre la Russie
41:57et l'Ukraine, alors évidemment, compliqué d'imaginer
41:59la formule, comment les choses pourraient
42:01se mettre en place, mais si c'est le cas,
42:03même temporairement, j'allais dire,
42:05ça enlève vraiment
42:07une prime de risque,
42:09une partie importante de la prime de risque.
42:11Je pose la question.
42:13Pourquoi ? On reprend du pétrole
42:15depuis la Russie ?
42:17Je pense que non.
42:19Ça veut dire que les marchés
42:21anticipent qu'il n'y aura
42:23pas de risque,
42:25donc il y a une prime de risque incluse.
42:27Parce que les chaînes
42:29d'approvisionnement
42:31se sont réadaptées.
42:33Mais il y a aussi la prime de risque
42:35qui est liée au fait que la guerre en Ukraine
42:37a montré d'abord la dépendance
42:39de l'Europe en termes énergétiques
42:41et la dépendance de l'Europe
42:43en termes de défense.
42:45Et la prime de risque,
42:47elle était double là.
42:49Et je pense que ça la soulage au niveau des marchés.
42:51Ça ne veut pas dire qu'il y a
42:53des changements radicaux.
42:55Tout d'un coup, les craintes diminuent
42:57et sur les marchés...
42:59C'est un phénomène presque psychologique.
43:01Je veux revenir sur les Etats-Unis.
43:03À la fois sur la croissance et la politique de la Fed.
43:05Rappelez-vous, au mois de septembre,
43:07le marché anti attendait quasiment 10 baisses de taux
43:09de septembre jusqu'à 25-26.
43:11Je crois qu'aujourd'hui, c'est à peine 1,5.
43:13Et il y a beaucoup de grandes banques
43:15de sell-side qui n'attendent
43:17même plus de baisses de taux.
43:19Et c'est toujours pareil, c'est le pic
43:21à croissance US qui est arrivé.
43:23Et là, comme par hasard, les taux sont remontés
43:25quasiment au-dessus.
43:27On était quasiment le 2 ans et le 5 ans US
43:29il y a quelques semaines, quelques jours.
43:31On était quasiment au niveau des Fed Funds.
43:33C'est-à-dire que le marché même anticipait des hausses de taux.
43:35Et comme par hasard, le marché va à l'excès.
43:37Et nous, on peut penser
43:39que ce que vous avez dit tout à l'heure,
43:41notamment sur le chômage, il ne faut pas oublier
43:43que le chômage, derrière aujourd'hui, il y a le pic Trump.
43:45Ça y est, tout le monde est assez euphorique dans les enquêtes.
43:47Mais pendant ce temps-là,
43:49il y a eu un peu d'euphorie. Mais vous allez voir
43:51que peut-être dans les prochains mois, le chômage,
43:53on va de nouveau en reparler.
43:55Et je suis prêt à vous parler de tout ce que vous voulez,
43:57qu'il n'y aura plus d'une ou deux baisses de taux cette année.
43:59Il n'y en aura un peu plus que ce que le marché...
44:01Le marché, là, en ce moment, ce matin,
44:03il en dit plus que deux.
44:05C'est l'effet diphtique.
44:07C'est toujours pareil.
44:09On est remonté à zéro. Et c'est pareil.
44:11Il y a eu Goldman Sachs qui a fait, à chaque fois,
44:13en début d'année, il envoie à tous ses clients.
44:15Combien de pourcentage vous pensez qu'il y a des récessions ?
44:17L'année dernière, il y avait quasiment 25% de gens qui pensaient qu'il y a une récession.
44:19Cette année, il n'y en a plus aucun.
44:21100% des gens. Tout le monde pense
44:23qu'il y aura moins de croissance.
44:25Vous savez, quand le consensus dit toujours la même chose,
44:27vous savez que ça n'arrive jamais.
44:29Il y a une histoire de positionnement, en tout cas.
44:31Je pense qu'en effet, il y aura beaucoup plus
44:33de baisse de la Fed qu'attendue,
44:35ce qui ne sera pas si mauvais
44:37pour l'Europe, indirectement,
44:39qui devrait quand même soutenir la monnaie.
44:41Mais à mon avis, le problème,
44:43pour revenir sur le positionnement de la Fed,
44:45il est plus complexe que le positionnement
44:47de la BCE, puisqu'il y a une problématique d'inflation
44:49aux Etats-Unis.
44:51On a la même aussi.
44:53Aux Etats-Unis, qui est quand même plus sticky,
44:55parce qu'ils sont en plein emploi.
44:57Alors que nous, on est en plein emploi,
44:59mais on a la même hausse des salaires.
45:01Donc on a une problématique d'inflation, à mon sens,
45:03qui est plus forte, avec en plus
45:05le risque sur les tarifs, le risque sur l'immigration.
45:07Donc on a énormément d'incertitudes
45:09et je pense que ça risque d'être un tout petit peu
45:11plus compliqué pour la Fed de gérer ça.
45:13C'est presque le débat du Conseil des gouverneurs
45:15de cette semaine.
45:19Bon, ce sera à suivre.
45:21La semaine ne fait que commencer
45:23avec ce signe rouge venu de Chine,
45:25Dipsy, que vous l'aurez compris,
45:27qui marque l'événement du jour.
45:2927 janvier, on avait eu la date des vaccins,
45:31la date de Chad GPT, octobre 2022,
45:33là aussi, qui ouvre
45:35des perspectives qu'on n'avait pas
45:37en tête à l'époque,
45:39et peut-être aujourd'hui, Dipsy,
45:41avec un modèle DialoCost.
45:43Est-ce que c'est un modèle d'avenir ?
45:45C'est toute la question aujourd'hui.
45:47Nvidia chute de plus de 15% quand même sur la nouvelle,
45:49ce qui montre que les investisseurs
45:51prennent cette question au sérieux.
45:53Merci à vous trois d'avoir été des invités de Planète Marché.
45:55Céline Picmal, Prad.
45:57Louis de Fels, LUSAC Gestion
45:59et Jeanne Asraf Bitton, BFTIM.
46:05Le dernier quart d'heure
46:07de Smartbourg, chaque lundi,
46:09c'est notre rendez-vous américain,
46:11notre quart d'heure américain, et nous retrouvons
46:13Pierre-Yves Dugas, notre correspondant américain,
46:15avec nous en visioconférence. Bonsoir et bienvenue,
46:17Pierre-Yves. Merci d'être là,
46:19fidèle au poste, fidèle au rendez-vous,
46:21pour dresser...
46:23J'allais dire, on ne va pas compter tous les jours
46:25face à Trump, on a compté day 1, day 2,
46:273, 4, 5,
46:29mais on va faire quand même le bilan de cette
46:31première semaine, qui est une entrée
46:33en matière importante
46:35et qui a été suivie, observée par l'ensemble
46:37de la planète financière, notamment.
46:39Quel est le bilan que vous dressez de la première
46:41semaine de Trump en exercice
46:43du pouvoir à nouveau, Pierre-Yves ?
46:45Vous savez, s'il y a une
46:47semaine, je vous avais dit
46:49le...
46:51la personnalité qui a été sélectionnée par le
46:53président Trump pour être son secrétaire
46:55à la Défense, Pete Hexett,
46:57sera confirmée.
46:59Vous m'auriez dit, wow,
47:01vous croyez, parce que c'était mal parti.
47:03Il y est arrivé.
47:05Et ce soir, vraisemblablement, là, il y avait
47:07beaucoup moins d'incertitude, Scott Besant,
47:09le secrétaire au Trésor, sera confirmé.
47:11Donc, en une semaine, on a
47:13le secrétaire d'État,
47:15le secrétaire au Trésor,
47:17vraisemblablement ce soir, le secrétaire
47:19à la Défense,
47:21l'attorney general,
47:23et j'en ai oublié un important, oui,
47:25la secrétaire à la Sécurité intérieure,
47:27qui était gouverneure
47:29de Caroline
47:31du Dakota du Sud.
47:33C'est très important,
47:35d'abord, par le signal
47:37politique que cela envoie
47:39sur la capacité de Donald Trump à
47:41contrôler ses troupes.
47:43Mitch McConnell, l'ancien
47:45leader républicain
47:47du Sénat,
47:49a voté
47:51contre
47:53Pete Hexett.
47:55Il n'a plus rien à perdre.
47:57Il est en fin de carrière.
47:59Donald Trump ne peut pas
48:01lui porter tort dans sa prochaine
48:03campagne. Il arrête la politique dans
48:05deux ans, mais il a voté contre
48:07parce qu'il pense que c'est une personnalité
48:09qui, de par sa moralité
48:11qu'il considère douteuse et son
48:13manque d'expérience, ne sera pas efficace
48:15à la direction du Pentagone.
48:17Malgré cela,
48:19le vice-président américain
48:21est venu départager
48:23le vote au Sénat.
48:25Il y avait trois défections
48:27chez les sénateurs républicains,
48:29mais Trump l'a emporté.
48:31C'est une victoire
48:33très importante.
48:35Une victoire politique
48:37très importante. On sait
48:39la faiblesse
48:41des marges de manœuvre politique qu'il pourrait avoir
48:43dans certaines conditions, dans certains
48:45contextes. C'est un message important
48:47et ça montre déjà un peu le rapport
48:49de force entre Trump et
48:51son Congrès.
48:53Ce rapport de force a été
48:55illustré aussi à l'avantage
48:57de Donald Trump, pour le moment,
48:59à l'occasion
49:01de la décision prise
49:03vendredi dans la nuit
49:05du président Trump
49:07de renvoyer carrément
49:09une douzaine d'inspecteurs généraux.
49:11Sans en avoir notifié le Congrès
49:13au préalable 30 jours auparavant
49:15et sans donner les détails des raisons pour lesquelles
49:17il avait considéré
49:19que ces inspecteurs généraux n'étaient pas fiables,
49:21n'avaient pas fait un bon job.
49:23Ça, c'est la phrase clé de Trump.
49:25« He's not doing a good job. »
49:27Ça s'est terminé.
49:29Il n'y a rien à voir.
49:31C'est une décision
49:33dont le fondement juridique
49:35est douteux.
49:37Néanmoins, il y a eu
49:39quelques hurlements à gauche
49:41des démocrates,
49:43quelques soupirs d'agacement
49:45et de surprise de la part de quelques
49:47leaders républicains, mais on va passer l'éponge.
49:49Ça aussi, c'est une indication
49:51que, pour le moment, dans ces premiers jours
49:53de la présidence, Donald Trump arrive à tenir
49:55ses troupes. Les gros combats
49:57qui vont devoir être durés au cours
49:59des prochains mois vont être autrement
50:01plus délicats, en particulier sur la question
50:03de la reconduction
50:05des baisses d'impôts,
50:07des nouvelles baisses
50:09d'impôts supplémentaires qui veulent être
50:11ajoutées par
50:13Donald Trump en vue de tenir ses promesses
50:15électorales, et les autres
50:17grandes questions beaucoup plus délicates, car
50:19ne l'oublions pas, il n'y a que quatre voies
50:21d'avance des républicains à la
50:23Chambre des représentants. Et puis,
50:25il y a cet extraordinaire
50:27bras de fer
50:29qui a duré quelques heures
50:31la nuit dernière, entre
50:33le président Trump et le président
50:35colombien, qui s'est terminé
50:37par, on va dire,
50:39une reculade
50:41des colombiens
50:43qui, en dépit
50:45de leurs tempéraments
50:47chauds et de leurs
50:49sentiments bolivariens,
50:51ne pouvaient pas
50:53faire autrement que d'accepter
50:55que des avions militaires,
50:57je dis bien militaires,
50:59ramènent plusieurs fois par
51:01semaine, par dizaine,
51:03des colombiens rentrés
51:05illégalement sur le
51:07territoire américain, qui
51:09se sont rendus coupables
51:11de différents délits, et
51:13qui ont été frappés par des jugements
51:15à leur encontre sur ces délits.
51:17Donc, la Colombie est obligée
51:19d'accepter ces ressortissants.
51:21Ça s'est très mal passé, et Donald Trump
51:23en arrive maintenant convaincu que la
51:25menace qu'il abrondit pendant quelques heures d'imposition
51:27de droite douane de 25%
51:29sur tous les produits colombiens,
51:31ajoutée à la suspension des visas
51:33pour tous les officiels colombiens,
51:35que cette menace extrêmement
51:37dure a porté ses fruits,
51:39d'où la question,
51:41sera-t-il tenté de faire
51:43la même chose à l'égard du Canada et du Mexique ?
51:45On a 5 jours,
51:47à peu près, d'ici le 1er février,
51:49pour voir si Donald Trump va
51:51mettre à exécution cette énorme menace,
51:53tellement énorme, qu'on doute de sa crédibilité.
51:55Bon, on verra,
51:57j'imagine que chaque cible
51:59dans le radar ou les viseurs
52:01tarifaires de Trump est une cible
52:03aussi à part, il y a du cas par cas,
52:05il y a du sur-mesure, mais c'est vrai que pour la Colombie,
52:07je crois que j'ai vu que c'était 30% de leurs
52:09exportations qui allaient vers les Etats-Unis,
52:11voir la menace de 25%
52:13qui pouvait d'ailleurs passer à 50%
52:15au bout d'une semaine, j'imagine que pour un pays
52:17comme la Colombie, c'est
52:19difficile de résister
52:21ou de faire face à ce genre de menace.
52:23Alors, on ne tient pas
52:25compte de la cocaïne qui n'entre pas
52:27dans les statistiques
52:29du commerce extérieur,
52:31mais outre le café colombien,
52:33les minerais,
52:35l'or en particulier, une grosse exportation
52:37de la Colombie vers les Etats-Unis,
52:39ce sont les fleurs.
52:41C'est très important que la Colombie
52:43exporte beaucoup de fleurs maintenant,
52:45car dans quelques jours, nous avons la Saint-Valentin.
52:47Donc ces surtaxes
52:49de 25% auraient été catastrophiques
52:51à la fois pour les Colombiens
52:53et pour tous les gens qui voulaient faire plaisir
52:55à leurs amoureuses.
52:57Ça mettait trop de couples américains
52:59en péril, peut-être, alors.
53:01C'est ça, être obligé
53:03de payer le bouquet de fleurs 25% plus cher.
53:05Que dire des relations entre
53:07Donald Trump, les Républicains, et la Californie
53:09aujourd'hui ?
53:11Et ce n'est pas un point mineur,
53:13la Californie étant
53:15l'Etat le plus riche, peut-être,
53:17des Etats-Unis, avec une partie
53:19évidemment très importante liée à la reconstruction
53:21de Los Angeles et de sa région
53:23dans la suite des incendies
53:25massifs qui se sont déroulés.
53:27Il y avait déjà des économistes qui disaient
53:29que ça peut créer ou recréer ici et là
53:31des poches de tension, la reconstruction,
53:33la main-d'oeuvre, le bois,
53:35etc. Ça peut recréer déjà.
53:37Ça peut être quelque chose d'assez macro, en fait.
53:39Alors sur le plan politique, je ne sais pas ce qu'il en est.
53:43Ça va être délicat de reconstruire
53:45très très vite Los Angeles.
53:47J'ai envie de parler
53:49du syndrome de Notre-Dame.
53:51Le syndrome de Notre-Dame,
53:53qui serait...
53:55J'invente cette notion.
53:57Vous me direz si vous approuvez, Grégoire.
53:59Quand il faut reconstruire quelque chose
54:01très très vite, on abandonne
54:03toutes les réglementations.
54:05On trouve un chemin.
54:07Quand il y a la volonté, il y a le chemin.
54:09Oui, quand il y a une volonté, il y a un chemin.
54:11Alors,
54:13Gavin Newsom, le
54:15gouverneur très correct,
54:17très démocrate et très
54:19pro-réglementaire de la Californie,
54:21une des premières choses qu'il a faites
54:23quand il a vu que ça chauffait très fort,
54:25sans faire de jeu de mots, à Los Angeles,
54:27il disait, nous allons suspendre le plus grand
54:29nombre possible de réglementations environnementales
54:31en vue de favoriser
54:33la reconstruction le plus rapidement
54:35possible de toutes ces zones résidentielles
54:37mais aussi commerciales qui ont été détruites.
54:39Plus de 10 000 structures ont été détruites
54:41par ces feux.
54:43Même chose du côté de Donald Trump.
54:45Nous allons suspendre
54:47toutes les réglementations fédérales pour que
54:49les zones soient reconstruites rapidement
54:51pour qu'en matière
54:53de protection de l'environnement,
54:55les éventuels obstacles fédéraux
54:57à la reconstruction
54:59soient levés le plus vite possible.
55:01Mais,
55:03Donald Trump voudrait imposer des conditions
55:05à l'aide fédérale qu'il devra
55:07accorder, avec la bénédiction du Congrès,
55:09aux Californiens.
55:11Et c'est là que les choses se compliquent.
55:13Vous vous souvenez peut-être que dans les jours
55:15qui ont suivi l'élection début novembre
55:17de Donald Trump, à Sacramento,
55:19capitale de la Californie,
55:21le gouverneur Gavin Newsom
55:23a très fièrement négocié
55:25avec son Assemblée
55:27et son Sénat
55:29la création d'une
55:31cagnotte de 50 millions de dollars
55:33en vue de s'affirmer
55:35comme le leader de la résistance.
55:37Résistance à Donald Trump
55:39destinée à protéger la Californie
55:41du Trumpisme.
55:43Voilà des mots qui ne sont pas tombés
55:45dans l'oreille d'un sourd.
55:47Et maintenant que la Californie a besoin de Donald Trump,
55:49Gavin Newsom se fait un petit peu plus discret
55:51sur cette cagnotte de 50 millions
55:53qui est destinée, figurez-vous,
55:55à financer les cabinets d'avocats
55:57et à défendre
55:59les sans-papiers
56:01qui pourraient être capturés
56:03par la police
56:05aux frontières fédérales et renvoyés
56:07chez eux en Colombie, au Guatemala
56:09ou au Venezuela, ou que sais-je.
56:11Donc, plus question de se protéger
56:13et de résister à Donald Trump.
56:15On vient demander à Donald Trump
56:17d'aider la Californie. Donald Trump a dit
56:19OK, mais vous ne pouvez pas
56:21comparer les feux de Los Angeles
56:23à un ouragan
56:25parce que l'un
56:27est un phénomène, une catastrophe
56:29naturelle, l'autre est une catastrophe
56:31naturelle mais dont la gravité
56:33a été considérablement accrue
56:35par vos mauvaises politiques
56:37environnementales. Vous étiez mal préparé
56:39pour gérer le feu, vous n'avez pas bien
56:41débroussaillé, vous n'avez pas rempli
56:43les réservoirs d'eau
56:45qui sont nécessaires pour lutter contre
56:47les incendies. Vous êtes de gros
56:49mauvais et vous allez devoir changer
56:51ces politiques environnementales. Et comme ça ne suffisait
56:53pas dans son esprit en termes de conditions
56:55à imposer aux Californiens,
56:57il leur a dit, eh bien, en plus,
56:59je vais vous demander de changer votre loi électorale
57:01afin d'obliger
57:03tous les électeurs de Californie à présenter
57:05une pièce d'identité lorsqu'ils vont voter.
57:07Alors, les démocrates hurlent,
57:09ils n'acceptent pas de telles conditions
57:11qui n'ont rien à voir avec la reconstruction
57:13ni avec les incendies, mais le bras de fer
57:15va s'engager.
57:17C'est l'art du deal. Effectivement,
57:19à l'assaut Trump, de retour depuis
57:21une semaine maintenant. Merci beaucoup Pierre-Yves.
57:23Pierre-Yves Dugas avec nous pour suivre, évidemment,
57:25tout ce qui va faire l'actualité
57:27politique et économique aux Etats-Unis
57:29ces prochaines semaines, ces prochains mois
57:31et pourquoi pas ces prochaines années.
57:33Pierre-Yves Dugas, correspondant américain,
57:35avec nous chaque lundi dans ce quart d'heure
57:37américain de Smart Bourse
57:39que vous pouvez suivre à la télévision, bien sûr,
57:41mais retrouvez également en replay sur bsmart.fr
57:43ou encore en podcast sur l'ensemble
57:45de vos plateformes préférées.