Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00On va enchaîner, malheureusement, avec un sujet qui est lié à tout ce qui s'est passé,
00:06la mort d'un jeune homme qui s'appelait Elias, qui avait 14 ans,
00:09qui a été poignardé à Paris vendredi soir parce qu'il ne voulait pas donner son téléphone portable
00:14à deux voyous, deux jeunes de 16 et 17 ans. Il s'appelait Elias.
00:20On va regarder le profil des agresseurs de ce jeune garçon avec Audrey Berthoud.
00:26Ils sont mineurs, déjà connus de la justice et avaient interdiction d'être ensemble.
00:31Pourtant, vendredi dernier, ces deux adolescents de 16 et 17 ans n'ont pas respecté cette interdiction
00:37et le jeune Elias a perdu la vie.
00:40Le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, reconnaît qu'ils ne devaient pas se rencontrer.
00:45Effectivement, ils étaient sous contrôle judiciaire, ils ne devaient pas se rencontrer.
00:48Ils étaient connus, d'ailleurs tellement connus que quand mes effectifs ont reçu les premiers témoignages
00:54suite à cette agression horrible, ils ont tout de suite fait un rapprochement avec les auteurs.
00:58Ils ont été interpellés très rapidement. Evidemment, je saluais les effectifs de la BAC du 14e
01:03qui ont été extrêmement réactifs et qui ont retrouvé les auteurs immédiatement.
01:06Après, que ces individus aient pu se retrouver et commettre cet homicide, oui, effectivement, ça c'est un problème.
01:16L'un avait fait l'objet d'une mesure éducative judiciaire en décembre 2023 pour des faits de vol et extorsion.
01:22Ils ont ensuite été présentés à la justice le 30 octobre dernier pour des faits de vol commis avec violence.
01:29Une enquête pour extorsion suivie de mort a été ouverte.
01:33Gauthier Labreton, non, c'est plus sur le profil de ces deux jeunes, 16 et 17 ans, déjà récidivistes, très connus des services de la police.
01:40Alors, ils avaient l'interdiction de se voir et pardonnez-moi de dire tristement, ils vivent dans le même immeuble.
01:46Comment voulez-vous qu'ils ne se voient pas ? Ils vivent dans le même immeuble.
01:50Celui qui a porté le coup de couteau fatal à Elias a été condamné pour vol avec violence.
01:55Il n'a pas mis un pied en prison, pas un pied en prison.
01:59Et son procès a été renvoyé à fin 2025.
02:01Donc ça, c'est toujours, si vous voulez, vous êtes pris, vous êtes coupable, mais on va vous juger un an après les faits.
02:06Et évidemment, il n'y a pas d'exécution de la peine.
02:09Brune Rotailleau, qui était tout à l'heure sur Europe 1, a dit quelque chose d'intéressant.
02:12On l'a interrogé sur le critère antisémite.
02:14Évidemment.
02:15Puisque Elias...
02:16Il mentionnait le fait que le jeune homme s'appelle Elias.
02:17Elias était juif.
02:18Et à l'heure où je vous parle, on ne sait pas, l'enquête le dira, si en plus, il y a le critère antisémite dans le meurtre d'Elias.
02:27Et Brune Rotailleau a parlé d'un droit au premier tabassage.
02:29C'est intéressant comme expression.
02:31C'est-à-dire ?
02:32C'est-à-dire que le jeune qui a tué Elias, il a déjà violé avec violence.
02:36Donc s'il voulait, sauf que la précédente fois, volé.
02:39Volé.
02:40Volé avec violence.
02:41Donc la précédente fois, il n'y a pas eu de meurtre, mais il y avait déjà un vol avec violence.
02:46Donc il n'y a pas eu de sanction pénale tout de suite.
02:48Donc il parle du droit au premier tabassage pour qu'il y ait une sanction immédiate.
02:53Et Gérald Darmanin réunit les procureurs aujourd'hui pour leur faire part de cette circulaire qui va sortir ce soir,
03:00circulaire de la politique pénale, où il donne des instructions très fermes aux procureurs
03:04pour demander justement qu'on arrête avec ce droit au premier tabassage.
03:07Et donc il y a toujours la question de savoir si l'antisémitisme pourrait faire partir des mobiles de ce meurtre.
03:12L'enquête le dira.
03:13Louis Dragnel ?
03:14Ce qui est frappant, c'est qu'il n'y a rien qui va dans cette affaire, qui est évidemment une sinistre affaire, monstrueuse.
03:20Mais quand on voit que celui qui a porté le coup fatal avait fait l'objet de mesures éducatives en décembre 2023
03:27pour vol et extorsion, on se dit...
03:30C'est quoi les mesures éducatives ? C'est quoi, se faire rencontrer ici ?
03:33Oui, c'est-à-dire qu'on va l'accompagner dans sa démarche de réinsertion,
03:37sachant qu'il n'a pas à se réinsérer puisqu'il n'a jamais été incarcéré.
03:40On voit bien que toutes ces mesures-là sont peut-être sur le papier très intéressantes.
03:44Mais aujourd'hui, ce que veulent les gens, c'est des actes.
03:46C'est ce qu'a très bien compris Gérald Darmanin.
03:48C'est ce qu'a très bien compris Bruno Retailleau.
03:50C'est pour ça que je rebondis sur ce que disait Gauthier à l'instant.
03:53Eux plaident maintenant pour des peines immédiates, quitte à ce qu'elles soient un tout petit peu courtes.
03:58Mais je pense même que les mesures de contrôle judiciaire,
04:00il faut réfléchir à des moyens pour faire exécuter réellement les contrôles judiciaires.
04:05Parce qu'en fait, combien de personnes violent leur contrôle judiciaire tous les jours ?
04:09En réalité, la police contrôle assez peu les contrôles judiciaires.
04:12Je pense qu'il faudrait même réfléchir à pourquoi pas un outil, pas des bracelets électroniques,
04:17puisque les bracelets électroniques sont des mesures de privation de liberté.
04:20C'est considéré comme des peines de prison.
04:22Mais pourquoi pas, je lance l'idée, de mettre un traçage GPS
04:27pour que les policiers ou l'administration pénitentiaire puissent suivre en temps réel
04:31l'endroit où se trouvent les personnes qui font l'objet d'un contrôle judiciaire.
04:34Mais vous vous rendez compte le nombre d'agents qui seraient nécessaires ?
04:38Ça peut être fait avec un logiciel, ça peut être fait de manière informatique
04:42et ça évite aux policiers et aux gendarmes de faire cette surveillance.
04:46Que le vol avec violence avait déjà commis ces deux individus,
04:50dont celui qui a donné le coup fatal à Elias, c'était le 30 octobre 2024.
04:55Le 30 octobre dernier.
04:57Et évidemment, le procès aura lieu en 2025.
05:00Donc si vous voulez, c'est beaucoup trop long.
05:02Là, il faut une réponse pénale tout de suite.
05:04Si le 30 octobre dernier, vous les mettez à l'ombre après ce premier vol avec violence,
05:08Elias est en vie.
05:10Alors là, ils encourt la réclusion criminelle à perpétuité ?
05:12C'est-à-dire qu'ils vont aller en prison ou ils vont aller en centre éducatif fermé ?
05:15Là, on attend de voir le jugement.
05:17Mais ils encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
05:21Il faudra qu'on suive le jugement et le procès.
05:23Ils sont mineurs, Louis.
05:24Oui, mais entre 13 et 18 ans, vous pouvez aller en prison.
05:27Mais pas une réclusion criminelle à perpétuité.
05:29Comment ?
05:30Normalement, c'est 50 %.
05:33L'excuse de minorité peut sauter à la discrétion du juge.
05:38Et ce que veut faire Bruno Retailleau,
05:40c'est que l'excuse de minorité ne soit plus la norme,
05:43mais soit l'exception.
05:45Comme Gabriel Attal, d'ailleurs, qui a déposé une proposition de loi en ce sens,
05:49qui est débattue en ce moment même à l'Assemblée nationale,
05:51et comme Gérald Darmanin.
05:52Mais en fait, il faut arrêter de parler, il faut agir.
05:54C'est ce qu'attendent les Français.
05:55Donc c'est là où on verra la différence.
05:56Trop d'idées concrètes.
05:57Eric Revelle.
05:58Parce qu'on était dans le recueillement de la commémoration
06:01de la libération du camp de Auschwitz.
06:04Il faut donner un visage à Elias.
06:06Je ne sais pas si vous avez vu la photo d'Elias sur les réseaux sociaux.
06:09Oui.
06:10L'innocence au coin des lèvres, à peine sorti encore de l'enfance,
06:13un adolescent magnifique.
06:16Vous voyez, quand on parle d'un crime abominable,
06:20et qu'on voit en plus la photo de celui qui l'a payé de sa vie,
06:23c'est absolument insoutenable.
06:25Ses parents, sa famille, doivent être absolument dévastés.
06:29Regardez cette image.
06:30Il faut affronter le regard de ce jeune gamin
06:33qui porte d'ailleurs son téléphone portable.
06:36La photo est d'une grâce incroyable.
06:38Imaginez qu'on a ôté la vie de ce gamin.
06:44Il faut faire l'effort de regarder cette image.
06:46On va écouter le témoignage d'un jeune qui connaissait Elias,
06:51qui était scolarisé dans la même cité scolaire, Montaigne.
06:55Il est sous le choc, évidemment,
06:56comme de nombreux de ses camarades, d'écouter ce qu'il dit.
07:00On est un peu sous le choc,
07:01parce qu'on est dans un lycée des beaux quartiers,
07:04donc on imagine qu'on est privilégiés, on va dire,
07:07en termes de sécurité.
07:08On ne pense pas que ça peut nous arriver.
07:10Et c'est un véritable choc, que ce soit pour les élèves
07:13ou pour tous les gens qui s'occupent de ce lycée,
07:16de voir qu'un élève peut se faire tuer pour un téléphone.
07:20Je sais que pour mes parents et mon entourage,
07:23ils ont assez peur, surtout pour moi,
07:26parce que je suis un jeune, je suis un jeune homme,
07:28et ils ont peur que ça puisse m'arriver aussi.
07:30Pour ce témoignage Rachel Kahn,
07:32tous les parents sont interpellés, tous les grands-parents.
07:34C'est un jeune qui sortait de son entraînement de foot,
07:36il était avec un copain, il sortait du foot.
07:38C'est d'une injustice sans nom.
07:40C'est une scène de vie quotidienne qui bascule,
07:43et c'est le symptôme très profond d'une société
07:46qui est en totale décadence.
07:48Pour que nos jeunes s'entretuent comme ça,
07:50il y a quelque chose vraiment profondément qui cloche.
07:54Après, je n'arrive pas à comprendre...
07:57Ils ne s'entretuent pas, si je vous permette.
07:59J'ai réagi de la même manière.
08:00Ils ne s'entretuent pas.
08:01On les tue.
08:02On les tue, pardon.
08:03À Crépole aussi, on nous avait dit que c'était une règle, etc.
08:06On les tue, mais en fait, ce qui m'impressionne,
08:08c'est le fait que ce soit des mineurs qui tuent d'autres mineurs.
08:11C'est ça que je voulais dire.
08:12Pardon, mais vous avez raison.
08:14Après, oui, il serait temps qu'on prenne des mesures fortes,
08:19mais ça fait de semaine en semaine
08:21qu'on répète un peu la même chose et le sentiment
08:23et une vive pensée à ses parents.
08:25On a été rejoint par Alain Bauer, qui est professeur de Criminologie.
08:28Bonsoir.
08:29On va évoquer votre livre tout à l'heure,
08:30mais là, on est sur un cas d'école, en réalité.
08:32Tout l'accompagnement judiciaire de ces mineurs délinquants
08:35a été défaillant
08:36et ça a amené à la mort d'un jeune homme de 14 ans.
08:38C'est-à-dire qu'on croit qu'il y a un accompagnement judiciaire,
08:40mais en fait, le traitement des mineurs
08:43fait l'objet, en France, d'une sorte de trou noir
08:47entre des angéliques qui pensent
08:50qu'ils ne sont que des victimes de la société
08:52et qu'il faut traiter les auteurs comme des victimes
08:55parce que le remords colonial,
08:57qu'il ne faut pas sous-estimer,
08:59parce que la désagrégation
09:01de tout ce qui était les repères sociaux,
09:03les accompagnateurs,
09:05les P-R-P-A-I-R-S et les P-R-P-E-R-E-S,
09:07les deux vont assez bien ensemble
09:09sur ces questions-là.
09:11Et puis, il y avait, face à ça, une sorte de répression,
09:13c'était les bagnes pour enfants.
09:15Les bagnes pour enfants étaient une horreur.
09:16Il a été décidé d'y mettre fin.
09:18Et comme, en France, on ne sait pas faire,
09:20entre deux extrêmes, quelque chose qui ait du sens,
09:22nous n'arrivons même pas à nous parler,
09:24les policiers sont considérés comme des fascistes,
09:26les magistrats comme des laxistes,
09:28ces deux éléments étant faux,
09:30on n'a jamais mis autant de gens en prison
09:32pour des peines qui n'ont jamais été lourdes
09:34et des gens qui n'ont jamais été aussi jeunes,
09:36mais on le fait avec un retard,
09:38un tempo qui n'a aucun sens
09:40et qui est incompréhensible dans une société
09:42qui, elle, va de plus en plus vite.
09:44Si on met six mois avant de donner la réponse,
09:46c'est mort, c'est fichu.
09:48On n'y arrive pas.
09:50Je rappelle que,
09:52à la première incartade
09:54d'Eli,
09:56dès lors que ce n'est pas un crime,
09:58on ne sait jamais dans quelle catégorie on est.
10:00Est-ce que c'est la première fois qui sera l'unique fois ?
10:02Je rappelle, sur 100 auteurs
10:04d'une première
10:06atteinte à la loi, à l'ordre
10:08ou aux règles,
10:1066 % ne recommenceront jamais.
10:12Parce que les pères vont agir.
10:14L'environnement va agir.
10:16Le système va dire que tu ne recommenceras pas.
10:18Et il ne recommence pas. Parce que les parents sont là.
10:20Parce que les grands-parents sont là.
10:22Bref, il y a quelqu'un qui dit qu'il ne faut pas recommencer.
10:24L'éducateur sportif, l'éducateur de rue.
10:26Tous ces opérateurs sont présents.
10:28Il y en a 34 % qui vont recommencer.
10:30Et ceux-là, nous ne savons pas les gérer
10:32parce que le système dit
10:34« Deuxième chance. »
10:36Ou « Troisième chance. »
10:38On a même un record à Paris qui était 117 fois.
10:40117 fois.
10:42Et donc, le problème est que
10:44nous n'avons pas inventé un système
10:46qui agit vite et bien.
10:48Et comme le dit très bien Béatrice Brugère
10:50qui est magistrate mais qui enseigne aussi au Conservatoire
10:52des Arts et Métiers,
10:54nous avons un système qui marche très bien ailleurs
10:56qui sont les courtes peines rapides,
10:58les comparutions immédiates rapides.
11:00Je précise bien, ce n'est pas toujours aller en prison.
11:02C'est être isolé d'un environnement
11:04qui est criminogène.
11:06C'est casser le rythme, le glissement vieillesse,
11:08l'intensité de la violence et du crime.
11:10Nous, nous venons de faire une réforme
11:12qui est l'inverse.
11:14C'est-à-dire qu'on a étalé le délai
11:16entre la déclaration éventuelle
11:18de culpabilité
11:20et la déclaration de la peine
11:22pour ajouter environ six mois
11:24visant à évaluer le...
11:26Pour être sûre que ça n'est aucune efficacité.
11:28Pour un primo délinquant,
11:30pourquoi pas ?
11:32Cette question peut se poser.
11:34Mais nous l'appliquons mécaniquement et répétitivement
11:36à à peu près tout.
11:38Et c'est très doctrinal. Je rappelle que la France est le seul pays
11:40qui n'a pas de conférence de politique pénale
11:42dite de consensus.
11:44Nous ne nous parlons jamais.
11:46Nous nous dénonçons les uns les autres
11:48pour tout ce qu'on raconte,
11:50toutes les postures que nous pourrions avoir.
11:52Moi, j'ai été receleur de peurs collectives
11:54depuis mon premier papier sur
11:56« Il se passe quelque chose dans ce pays »
11:58qui date de 1999. Je le relis régulièrement
12:00pour me dire...
12:02Que vous aviez raison.
12:04Ce n'est pas ça. Pourquoi est-ce que je n'ai pas insisté ?
12:08Il n'y avait pas de caisse de résonance
12:10si je peux me permettre.
12:12Il y avait un petit sujet.
12:14Les messages étaient un peu étouffés.
12:16J'aimerais qu'on écoute Bruno Retaille.
12:18Il était il y a quelques instants sur Europe 1
12:20dans l'émission de Cyril Hanouna.
12:22Il a évoqué cet espèce de parcours de délinquance
12:24où il y a une sorte d'impunité
12:26pour les mineurs qui s'installent.
12:28On écoute le ministre de l'Intérieur.
12:30Il faut renverser la table.
12:32Ils font en comble cette politique.
12:34Par exemple, arrêter avec l'excuse de minorité.
12:36Faire en sorte qu'aujourd'hui, c'est la règle.
12:38Elle ne devrait devenir que l'exception.
12:40C'est-à-dire que ce serait à la main du juge.
12:42Aujourd'hui, au moment où je vous parle,
12:44il y a une règle de droit qui fait que pour des mineurs,
12:46dans le processus,
12:48quand ils commettent quelque chose de grave,
12:50on sépare la reconnaissance de culpabilité
12:52de la sanction.
12:54Vous avez des enfants.
12:56Est-ce qu'à notre domicile,
12:58pour des enfants qu'on aime, est-ce qu'on ferait la même chose ?
13:00Est-ce qu'on lui dirait
13:02« Ecoute, t'as fait une bêtise, je le reconnais,
13:04et tu dois reconnaître ta culpabilité,
13:06mais finalement, la sanction, on va y réfléchir,
13:08et ça va tomber dans quelques mois. »
13:10Le bon sens de Bruno Retailleau.
13:12Dans les faits, dans la réalité,
13:14qu'est-ce qui se passe
13:16pour ces mineurs délinquants ?
13:18On n'arrive pas à stopper ces parcours.
13:20Clairement, non.
13:22Le sujet n'est pas nouveau.
13:24C'est ce que disait Bruno Retailleau.
13:26Le problème, c'est qu'entre le moment
13:28de la sanction qui tombe et l'exécution,
13:30ça pose la question du sens de la peine.
13:32Vous ne pouvez pas sanctionner quelqu'un
13:34six mois, un an, après la reconnaissance
13:36de sa faute.
13:38C'est un non-sens absolu.
13:40Et entre-temps, d'ailleurs, la personne a l'occasion
13:42de recommencer ses bêtises.
13:44Là, ils avaient une interdiction de se voir.
13:46Est-ce qu'on peut être bête à ce point-là,
13:48pour donner une interdiction de se voir à deux gamins de 16 et 17 ans
13:50qui habitent dans la même cage d'escalier ?
13:52Comment voulez-vous respecter
13:54cette interdiction de se voir ?
13:56Oui, absolument.
13:58Exfiltrer l'un des deux ?
14:00Le mettre dans un centre d'éducation fermé ?
14:02Aujourd'hui, il y a une carence totale
14:04sur ces sujets-là.
14:06Encore une fois, les faits
14:08commis de vol avec violence,
14:10ce qui est exactement la situation
14:12d'Elias, sauf que cette fois, en plus,
14:14il y a meurtre. C'est les mêmes profils.
14:16Ils ont fait la même chose
14:18le 30 octobre 2024.
14:20C'était il y a quelques semaines.
14:22Le problème, c'est que
14:24le procès aura lieu, ce procès-là,
14:26des mois plus tard, fin 2025, nous disait
14:28Bruno Rotailleau tout à l'heure. Donc, ce qu'il faut changer,
14:30c'est que le procès ait lieu tout de suite
14:32et la sanction soit prise immédiatement.
14:34Parce que si, le 30 octobre dernier
14:36ou quelques semaines après, vous leur dites
14:38c'est terminé, vous êtes à l'ombre
14:40alors que ce soit la prison ou un centre
14:42fermé, eh bien, Elias, il est toujours vivant.
14:44C'est vrai qu'on écoute Maurice Berger,
14:46qui est médecin pédopsychiatre,
14:48qui a évoqué dans La Journée sur ces nuns.
14:50Lui, il explique qu'il y a une culture de
14:52impunité en France par rapport aux mineurs. Écoutons-le.
14:54Actuellement,
14:56dans notre société, on a des
14:58mineurs qui trouvent que ce n'est pas grave de tuer
15:00quelqu'un. Et en face,
15:02il y a une sorte de culture
15:04de l'impunité. Un jeune qui a déjà
15:06commis une extorsion avec
15:08un couteau, n'est même pas
15:10mis en centre éducatif fermé,
15:12il est laissé dans la nature.
15:14On est actuellement dans un système où
15:16il y a une blessure réelle
15:18et une peine virtuelle. Donc,
15:20ça n'est pas grave pour certains juges,
15:22et ce n'est pas grave pour le mineur.
15:24Dans ce cas-là,
15:26il n'y a pas de raison pour que ça change.
15:28Il y a une culture de l'impunité
15:30dans notre pays.
15:32Ce n'est pas les juges qui font la loi.
15:34Non, mais ils sont censés l'appliquer.
15:36Non, non, non.
15:38Les parlementaires ont inventé un dispositif
15:40depuis la réforme,
15:42la grande révision
15:44de l'ordonnance de 45 et de l'ordonnance de 58,
15:46qui est, pour
15:48éviter des excès historiques réels,
15:50de passer de l'extrême
15:52punition à l'extrême rien.
15:54Par ailleurs, la paupérisation générale
15:56du système, parce qu'il n'y a pas de place,
15:58il n'y a que peu d'agents
16:00qui se font à la fois de la prévention,
16:02de la dissuasion et de la sanction. Rien ne marche.
16:04Comme dirait les Américains dans les années 70
16:06quand ils ont fait la révolution conservatrice
16:08punitive, pénale,
16:10très dure, qui a amené de passer
16:12de l'angélisme
16:14généralisé à la répression
16:16généralisée, à 5 millions de personnes en prison
16:18et sous contrôle judiciaire aux Etats-Unis.
16:20Ce n'est pas rien, mais l'excès
16:22amène un jour à ce que
16:24un processus de libéralisme
16:26et d'angélisme se transforme en processus
16:28réactionnaire par l'exaspération
16:30des électeurs.
16:32Ça a été le cas de l'élection de Ronald Reagan,
16:34gouverneur de la Californie, qui n'a fait campagne que sur
16:36le crime, par rapport à un gouverneur
16:38démocrate extrêmement populaire qui pensait que c'était
16:40Sixaxe Hanson
16:42qui a découvert brutalement la réalité des électeurs.
16:44C'est ce qui s'est passé avec
16:46Donald Trump à deux reprises
16:48désormais, puis la deuxième fois avec
16:50une marge de progression
16:52tout à fait conservée. La réalité
16:54est qu'aujourd'hui,
16:56le parlementaire a la lourde
16:58responsabilité d'avoir fait voter
17:00des textes de plus en plus procéduraux, de plus en plus
17:02compliqués, de plus en plus allongeants, dont
17:04une réforme du Code de la Justice
17:06pénale des mineurs récente, qui a
17:08créé des espaces de plus en plus
17:10lents dans la réponse, au nom du fait
17:12qu'il fallait traiter d'abord la politique sociale.
17:14Le Code, en tant que tel,
17:16ne pose pas de problème majeur.
17:18Le tempo, si,
17:20il y a des éléments qui sont
17:22soit annoncés par Bruno Retailleau, mais comme
17:24la commission du narcotrafic,
17:26je suis venu chez vous il y a quelques semaines,
17:28tout d'un coup, les parlementaires ont découvert
17:30très bien, dans une commission d'enquête
17:32remarquable, que le narcotrafic existait
17:34et qu'il était en train de tout renverser en France,
17:36qu'il s'était enraciné par toutes petites, moyennes,
17:38grandes villes et qu'il fallait agir.
17:40Ça fait quand même 30 ans qu'à peu près n'importe
17:42quel débile léger sur le terrain
17:44est capable de s'en rendre compte. Mais le temps
17:46que ça remonte au cerveau d'une classe
17:48politique qui est tellement tétanisée partout,
17:50sur tous les sujets,
17:52quand ça arrive, c'est plutôt
17:54bien, le narcotrafic c'est pas si mal,
17:56on va avoir la proposition Attal, mais regardez
17:58la proposition Attal dont vous venez de parler,
18:00elle a été totalement éradiquée en
18:02commission, à tel point que le rapporteur
18:04de la commission propose de voter
18:06contre son propre texte, afin
18:08de rétablir par des amendements les dimensions
18:10les plus, on va dire,
18:12intéressantes, ou en tout cas
18:14qui donnaient quelque chose de nouveau
18:16et qui va dans le sens de l'excuse de minorité
18:18entre 16 et 18 ans, l'exception.
18:20Oui, il faut la conserver, le problème n'est pas
18:22de la supprimer, mais la question c'est entre 13 et 16 ans.
18:24Regardez, au cours de l'année 2024,
18:26sur les 12
18:28tentatives d'attentats terroristes
18:30empêchées
18:32par les services,
18:346 étaient portées par des mineurs,
18:36des mineurs de moins de 16 ans.
18:38Oui, dont des 13 ans.
18:40Donc la question elle est,
18:42nous avons un élément qui s'appelle l'âge de discernement,
18:44il est à 13 ans, on est au moins
18:46à peu près d'accord là-dessus.
18:48On est capable, à partir de cette idée
18:50à peu près carrée sur l'âge de discernement
18:52est à 13 ans, de définir l'âge de
18:54responsabilité et les modalités
18:56de responsabilité. Qu'il y ait une juridiction
18:58spécialisée, tant mieux. Que
19:00on soit condamné au pire,
19:02à la moitié de la peine maximale
19:04possible, sauf décision
19:06du juge. Pourquoi pas ? Mais on a,
19:08en comparution immédiate et en courte peine,
19:10une voie d'amélioration qui
19:12en plus fonctionne avec un modèle, les Pays-Bas,
19:14qui n'est quand même pas le moins intéressant.
19:16Gautier Lebret. Il y a deux réformes à faire.
19:18Déjà, sur l'excuse de minorité,
19:20on va faire l'exception entre 16 et 18 ans.
19:22C'est au Parlement, effectivement, on va voir
19:24s'il y a consensus pour voter
19:26cette mesure qui, dans l'opinion publique,
19:28est très populaire. Et puis il y a la fin
19:30de la césure, voulue par
19:32Noro Taïo. La césure, c'est
19:34de faire, en deux temps, d'abord, l'audience
19:36de culpabilité. Ces jeunes avaient été
19:38reconnus coupables, en octobre dernier,
19:40de vols avec violence. Mais la sanction,
19:42c'est en juin 2025. Et ça, vous ne savez
19:44pas pourquoi, parce qu'il n'y a évidemment pas
19:46de comparution immédiate pour les mineurs. Mais
19:48il y a en plus cette justice
19:50qui fonctionne en deux temps. On vous reconnaît coupable,
19:52mais on vous laisse dans la nature.
19:54Et on vous dit « ne vous voyez pas ».
19:56Et la sanction, c'est pour juin.
19:58Le pire dans cette histoire, c'est qu'il n'y a
20:00pas une intention de la part de la justice
20:02de faire quelque chose.
20:04Il y a la loi et il y a l'endroit.
20:06Il y a la complexité des procédures.
20:08Il y a la paupérisation et il y a
20:10le temps de la justice et il y a le fait que
20:12tout est complètement engordé.
20:14Le procureur est obligé de respecter
20:16cette césure, mais la loi voulue par les députés
20:18ne sont pas respectées.
20:20Ça va bien au-delà.
20:22Et c'est ça, le problème.
20:24Je pense que, de manière générale,
20:26il faut avoir une vraie réflexion sur la jeunesse
20:28en général. On voit bien que les mineurs
20:30sont surreprésentés désormais dans les refus d'obtempérer,
20:32surreprésentés dans la radicalisation.
20:34Moi, je suis stupéfait,
20:36ce que disait un peu Alain Bauer tout à l'heure,
20:38de voir les interpellations pour projets d'actes
20:40de terrorisme. Il y a énormément de mineurs.
20:42Et puis on les voit, effectivement,
20:44surreprésentations, non pas dans la petite violence,
20:46mais dans la grande délinquance, dans la grande violence
20:48qui pousse au crime.
20:50Et je pense qu'il y a un stade qu'ils n'ont pas encore
20:52franchi, c'est la criminalité organisée.
20:54C'est vrai, mais ça commence à...
20:56C'est un bagage mineur.
20:58Il commence à rentrer dans la criminalité organisée.
21:00Non, c'est terrible.
21:02Parce qu'ils ne risquent pas grand-chose.
21:04Ils ont totalement exclu de la criminalité organisée
21:06il y a environ 10 ans.
21:08Quand vous lisez les PV d'audition,
21:10ils ne se rendent pas compte
21:12parce que tout ça est normal.
21:14C'est leur environnement.
21:16C'est pas qu'ils ont décidé de jouer anarcho parce que c'était comme à la télé.
21:18Mais pourquoi je suis là, en fait ?
21:20Non, mais c'est normal, ce que j'ai fait.
21:22C'est normal. Certains s'effondrent,
21:24certains pleurent, d'autres avouent.
21:26Mais il y a aussi une sorte d'indifférence
21:28dans ce que Mérine
21:30appelait la pulsion
21:32de mort
21:34qui est redevenue.
21:36Comme toujours, ce qui est nouveau, c'est ce qu'on a oublié.
21:38Il y a une inversion du cycle de la violence
21:40qui touche naturellement les mineurs,
21:42mais avec une intensité
21:44extraordinairement impressionnante
21:46à la fois sur leur volonté
21:48de tuer
21:50et leur indifférence à la mort.
21:52C'est juste qu'on écoute à nouveau Bruno Retailleau.
21:54C'est un passage très intéressant sur les
21:56courtes peines que vous évoquiez, Cotillet-Lebret,
21:58parce qu'il dit qu'en France, il y a une sorte de droit
22:00de premier tabassage. On écoute le ministre de l'Intérieur.
22:02Celui qui a fait ça
22:04a déjà été condamné pratiquement
22:06pour la même chose, pour un vol avec
22:08violence. Il n'a pas fait une seule
22:10journée de prison. Il y a en France
22:12une sorte de droit au premier tabassage.
22:14C'est-à-dire qu'on considère que, finalement,
22:16la prison, ce n'est pas bien pour les mineurs.
22:18Et on les laisse s'enfermer dans des parcours de plus en plus
22:20violents. C'est-à-dire que, comme on ne les sanctionne pas
22:22dès le premier écart,
22:24on attend une fois, dix fois,
22:26vingt fois, trente fois. Et c'est
22:28en dernière extrémité que la sanction
22:30tombe. Donc, ce n'est plus possible.
22:32Moi, je suis pour des peines qui
22:34soient des peines courtes, comme elles sont appliquées
22:36d'ailleurs aux Pays-Bas. Dès le premier écart
22:38grave, dès qu'il y a une menace,
22:40dès qu'il y a une gravité dans l'infraction,
22:42alors il doit y avoir une sanction.
22:44C'est la pédagogie de la sanction.
22:46Une pédagogie de la sanction.
22:49J'ai l'impression qu'on est dans une
22:51schizophrénie, en fait.
22:53Oui, il y a ces problèmes d'ultra-violence
22:55des mineurs, mais c'est notre relation
22:57à la jeunesse qui est un véritable
22:59problème. D'un côté, on a cette violence
23:01qui monte avec tout ce que vous avez
23:03relaté, les narcotrafics,
23:05des gens qui arrivent pour tabasser
23:07un jeune pour son téléphone, etc.
23:09Et de l'autre côté, on a une classe politique
23:11qui n'arrête pas de nous vanter le développement
23:13durable pour les générations futures,
23:15sans faire avec les générations
23:17d'aujourd'hui ce qu'il y a à faire, et notamment
23:19de les aimer. Les aimer, c'est les punir.
23:21Joseph Macéz Caron, qui voulait intervenir.
23:23Je veux bien sur les courtes peines de prison,
23:25mais quand tous les juges
23:27de ce pays,
23:29chaque semaine, reçoivent un mail
23:31avec le taux de
23:33suroccupation des prisons,
23:35en leur disant
23:37« Alors attention, la dernière fois,
23:39vous avez pris telle décision, mais elle n'a pas pu
23:41être appliquée. » Je reviens parce que
23:43ce qu'a dit très justement Anna Bauer sur deux points,
23:45il y a sans doute
23:47une responsabilité des juges, mais les juges, ils obéissent
23:49à ce qu'il y a, il y a des moyens,
23:51et puis aussi, il y a une paupérisation.
23:53Et ça, c'est très juste.
23:55Mais vraiment, il faut qu'on le sache,
23:57c'est-à-dire que les juges de ce pays,
23:59chaque semaine, c'est vrai ou c'est pas vrai,
24:01reçoivent un taux de suroccupation.
24:03Comment peuvent-ils travailler ?
24:05Alors, création d'autres endroits,
24:07des centres d'éducation
24:09renforcés, peut-être création de structures
24:11adaptées à Bauer.
24:13Il y a une série d'équipements qui ont commencé
24:15par l'ex-service militaire
24:17qui ne s'est pas transformé en service national
24:19malgré la promesse de l'époque, qui était un lieu
24:21qui permettait beaucoup de facilité,
24:23ça n'hésitait pas d'y passer un an, entendons-nous bien,
24:25mais on est passé, comme d'habitude,
24:27d'un excès à une absence.
24:29Et donc,
24:31l'indifférence n'est pas acceptable.
24:33D'ailleurs, la plupart des adolescents
24:35testent à la fois
24:37la capacité de résistance de leurs parents,
24:39tous ceux qui ont des enfants,
24:41voient ça,
24:43et en même temps, ils testent aussi leur amour
24:45par la capacité à fixer de la limite
24:47et expliquer la nuit.
24:49Parfois, il n'y a pas de parents du tout ?
24:51C'est assez rare, mais en général,
24:53il ne faut pas... J'ai expliqué ça l'autre jour.
24:55Les enfants ont démissionné leurs parents, c'est ça ?
24:57Oui, ils les ont licenciés.
24:59Il y a des parents qui ont peur de leurs enfants,
25:01notamment des femmes seules
25:03qui travaillent, parfois dans des conditions
25:05très difficiles, très loin de leur logement.
25:07La nuit ?
25:09Il ne faut pas totalement zapper
25:11la dimension sociale. Elle ne peut pas tout expliquer.
25:13Il faut arrêter que ce soit une culture de l'excuse sociale.
25:15Mais la dimension
25:17de prendre en compte... Sauf qu'avant, il y avait
25:19des grands-parents, des médiateurs sociaux,
25:21religieux, bref, il y avait
25:23tous les municipaux.
25:25Les municipalités communistes étaient connues
25:27pour la capacité de contrôle social de leur population.
25:29Mais ça avait des effets, pardon,
25:31relativement positifs.
25:33Tout ceci a peu à peu disparu et s'est délité.
25:35Et il y a un léger souci aujourd'hui
25:37qui fait le travail.
25:39Aujourd'hui, nous sommes passés d'un
25:41excès de contrôle à une absence de contrôle.
25:43Il ne faut pas s'en étonner.
25:45Et de ce point de vue-là, la culture politique du pays,
25:47c'est un problème.
25:49Et il ne faut pas non plus perdre de vue,
25:51les enseignants pourraient vous en parler,
25:53qu'aujourd'hui également, il y a beaucoup de parents,
25:55notamment des mères, qui soutiennent
25:57totalement les enfants et les encouragent.
25:59Voilà.
26:01Et les défendent. Parfois même,
26:03les encouragent.
26:05Dans le milieu scolaire, des professeurs pourraient vous dire ça.
26:07Ce n'est pas non plus, en se disant,
26:09il y a les parents, c'est pas là où il y a la solution.
26:11Il y a une réalité. Dans les émeutiers,
26:13il y avait un nombre très important
26:15d'enfants de femmes monoparentales,
26:17de familles monoparentales.
26:19Quand vous avez un émeutier de 16 ans
26:21qui fait trois fois la taille de sa mère
26:23et qui est beaucoup plus physiquement
26:25fort que lui, évidemment,
26:27quand vous êtes une mère en plus qui travaille
26:29tôt le matin et qui n'a plus
26:31l'emprise sur son fils, c'est très compliqué
26:33de lui dire que tu vas rester dans ta chambre
26:35à étudier tes leçons. Physiquement, c'est très compliqué.
26:37L'image de sa mère qui est allée chercher son fils
26:39par l'oreille, il l'avait mis dans le coffre de la voiture pour le ramer
26:41à la maison. Éric Rebelle, un dernier mot.
26:43On parle beaucoup de bon sens en ce moment.
26:45Il est réhabilité, d'une certaine manière,
26:47grâce à Trump. Vous savez, il a parlé de la révolution
26:49du bon sens, mais pour qu'Alain Bauer
26:51ne tombe plus sur des PV d'audition
26:53de jeunes qui ne comprennent pas ce qu'ils font là,
26:55le bon sens voudrait qu'on les sanctionne
26:57dès la première fois.
26:59Mais oui, je pense que c'est...
27:01Ça me semble inévitable. Après,
27:03on peut parler de la sanction, mais sinon,
27:05si vous laissez des jeunes
27:07dérivés, des peines qui ne sont pas
27:09effectuées, des magistrats
27:11qui sont débordés, en fait,
27:13ces jeunes délinquants s'installent dans la délinquance
27:15qui devient leur normalité
27:17et la société
27:19qu'on leur propose devient la normalité
27:21pour eux. Pour ne pas que vous relisiez
27:23les mêmes PV, mon cher Alain.
27:25Regardez les crédits du ministère de la Justice.
27:27Quel est le programme consacré
27:29à la construction de places de prison ?
27:31Le problème, c'est qu'il y a beaucoup de mots.
27:33Il faut le protéger, Louis.
27:35Il en a marre qu'on lui dise c'est le législateur,
27:37c'est les magistrats, c'est le manque de moyens.
27:39Je pense que les concitoyens vont se lasser des mots.
27:41Bien sûr, mais je pense que les concitoyens vont se lasser
27:43des mots et quand on regarde les budgets
27:45et je pense que Gérald Darmanin l'a un peu
27:47dit, d'ailleurs, il n'a pas un budget qui est
27:49en très forte hausse et construire
27:51même des places de prison light, tout ce que vous voulez,
27:53eh bien, ça coûte beaucoup d'argent.
27:55Alain Bauer, vous étiez venu pour parler de ce livre,
27:57de l'Ouest, la vérité sur l'immigration, aux éditions
27:59Fayard-Chaussu, vous allez revenir, parce que
28:01le cours de l'émission a été
28:03un peu bousculé
28:05et nous avons évoqué cette problématique
28:07de la violence des mineurs. Je rappelle que le deuxième
28:09tome de cette série, c'était « Tu ne tueras point ».
28:11Sur ce sujet-là. Sur ce sujet précisément.
28:13Donc, vous êtes évidemment un expert
28:15de ce sujet et vous reviendrez pour nous
28:17parler des migrations. Merci beaucoup
28:19à vous tous. Merci Joseph, Rachel,
28:21Louis Laurent, Eric Gauthier et Alain Bauer.
28:23Bonne soirée à vous sur CNews.
28:25Merci à Christine Kelly pour passer à l'info et sur Europe 1 avec Pierre Deville.
28:27Bonne soirée.