Chef des urgences de l’hôpital d'Aubusson
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00:00D'ici matin, 8h13, c'est l'heure de l'inviter. D'ici creux ce matin, on se penche sur la grippe et le Covid.
00:06Ces épidémies hivernales qui envoient beaucoup de patients aux urgences, c'est le quotidien de notre invité.
00:12Bonjour Docteur Awada.
00:13Oui bonjour.
00:14Vous êtes le chef du service des urgences de l'hôpital d'Aubusson.
00:18Et à Aubusson comme à Guéret et à Bourg-à-Neuf, vous êtes à l'hôpital sous tension.
00:22Alors qu'est-ce que ça veut dire ? Est-ce que vous avez la tête sous l'eau ?
00:25C'est-à-dire que sous tension, si vous voulez, c'est qu'il y a un afflux d'un certain nombre de patients
00:32qui arrivent dans le service des urgences où il faut que la prise en charge soit au moins optimale.
00:40Quand vous avez des patients qui arrivent et qui ont besoin d'être hospitalisés
00:47et que le service de médecine est plein et que vous ne pouvez pas les mettre en hospitalisation,
00:53ça vous pose un problème.
00:55C'est pour ça qu'on essaye d'expliquer aux gens que l'hôpital est sous tension
01:01à cause de cet afflux de patients qui ont besoin d'être pris en charge
01:07mais qu'il n'y a pas de lit d'aval pour pouvoir les hospitaliser.
01:11Ça ne veut pas dire que si quelqu'un est gravement malade, on l'abandonne, il est quand même pris en charge ?
01:16Oui absolument. C'est-à-dire que les patients arrivent, ils sont pris en charge immédiatement.
01:22C'est-à-dire que le patient type qui arrive à l'hôpital, dans un service d'urgence en ce moment,
01:29c'est une patiente qui a 80 ans, qui est polypathologique.
01:34Elle peut être diabétique, elle peut avoir un problème d'hypertension, elle peut être cardiaque.
01:40Et en plus, elle arrive avec des troubles respiratoires.
01:45Soit c'est le Covid, soit c'est la grippe, soit c'est un syndrome viral, comme ce qu'il y a en ce moment.
01:52Et donc il faut absolument la stabiliser.
01:55Donc ceci prend un certain nombre d'heures, si vous voulez, pour la stabiliser.
01:59Si vous avez 4 ou 5 patients de cette importance de gravité, forcément ça vous prend beaucoup de temps.
02:06Et puis plus, vous avez d'autres patients qui sont à côté, ce qu'on appelle la bobologie.
02:12Et puis il y a d'autres patients qui arrivent avec d'autres pathologies également.
02:16Donc il faut s'en occuper.
02:18Donc on s'en occupe absolument.
02:20Donc ceci, ça prend beaucoup de temps pour les stabiliser.
02:23Et puis après, il faut savoir qu'est-ce qu'on décide.
02:26Est-ce que cette personne qui a 80 ans, qui est polypathologique, est-ce qu'elle va rentrer chez elle ?
02:34Est-ce qu'on va l'hospitaliser ?
02:37Donc si on décide de l'hospitaliser et qu'il n'y a pas de lit d'aval, ça pose un problème.
02:41Donc on s'en occupe bien sûr.
02:43On la stabilise et puis on essaye de lui trouver une place.
02:46Donc c'est pour ça qu'on dit qu'on est sous tension.
02:49Sous tension, c'est l'étape qui est avant ce qu'on appelle le plan blanc.
02:53Donc pour l'urgence sanitaire, on n'en est pas encore là en creuse.
02:57Alors le plan blanc, c'est différent.
02:59Le plan blanc, c'est quand il y a un afflux de...
03:03Imaginez que vous avez un car qui a accidenté avec 30 patients qui sont blessés.
03:10Donc effectivement, on déclenche le plan blanc.
03:13C'est le directeur de l'établissement qui prévient le préfet,
03:16qui déclenche par l'ARS, par toute la structure,
03:20pour effectivement mettre en route le plan blanc.
03:24Là, on n'est pas encore là.
03:26On n'est encore que sous tension.
03:27Ça veut dire qu'il y a un afflux de patients,
03:29mais qu'on arrive quand même à les gérer d'une façon tout à fait optimale.
03:34Est-ce qu'on s'en approche de ce cas du plan blanc ?
03:36Non, pas encore.
03:37Pour l'instant, ça va encore.
03:39Pour que ça aille encore, ça dépend aussi du comportement des patients.
03:42On le dit depuis des années.
03:44Si moi, je suis malade et que je ne suis pas médecin traitant,
03:48c'est le cas de beaucoup de creusois, que dois-je faire ?
03:50Je me présente aux urgences ?
03:52Alors, c'est vrai que le service des urgences d'Aubuisson,
03:56au jour d'aujourd'hui, est devenu un service incontournable.
03:59Parce que dans le sud Creuse, il n'y a pratiquement pas d'établissement de santé.
04:07Et puis, en plus, il y a de moins en moins de médecins traitants,
04:10des médecins généralistes qui s'installent.
04:13Donc, on est passé d'un service qui donne l'offre de soins de premier recours
04:20à un offre de soins tout court.
04:23C'est-à-dire qu'on reçoit tout de premier recours.
04:26On est arrivé à une offre de soins tout court.
04:29Donc, on est obligé, bien sûr, on reçoit les gens quand ils n'ont pas de médecin traitant.
04:34D'ailleurs, à un certain moment, nous avons un médecin qui était malade,
04:40qui était hospitalisé.
04:42Et puis, les pharmacies d'Aubuisson nous ont contactés
04:45pour faire face à cette patientèle.
04:49Donc, on a reçu un certain nombre de patients qui venaient
04:52pour renouveler leur ordonnance, pour des petites bricoles.
04:56Absolument, bien sûr.
04:57Mais le conseil, globalement, c'est qu'on a un doute.
04:59On passe d'abord par le 15.
05:00Le conseil, on passe par le 15, absolument.
05:04Et puis, le 15 essaye de donner soit des conseils,
05:07soit de diriger les patients au mieux, bien entendu.
05:11Pour éviter de surbouquer les hôpitaux.
05:14Également, vous savez qu'au jour d'aujourd'hui, dans les EHPAD,
05:19ils ont des protocoles pour la prise en charge des COVID non compliqués, bien sûr.
05:26C'est un COVID qui n'est pas compliqué au jour d'aujourd'hui.
05:29Il peut être pris en charge dans un établissement de santé, un EHPAD.
05:34Sans problème.
05:35Bien sûr, quand c'est compliqué, quand les gens ont des difficultés respiratoires,
05:39quand ils ont des fièvres très ingérables,
05:43bien sûr qu'ils peuvent venir au service des urgences.
05:45C'est là qu'ils arrivent chez vous, effectivement.
05:47Merci beaucoup, docteur Awada.
05:49Vous êtes le chef du service des urgences à Aubuisson.
05:52Merci d'être venu jusqu'à nous ce matin.
05:54Belle journée à vous.