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Jeudi 21 novembre 2024, SMART JOB reçoit Nicolas Dugay (conférencier et directeur général, Prefera) , Jean-Baptiste Morin (carriérologue, BeHave) , Marielle Barbe (slasheuse, coach, conférencière et auteure, Observatoire du slashing) , Élodie Pauty (Talent acquisition manager, I-Tracing) et Alicia Rosado (DGA, Adie)

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Transcription
00:00Bonjour à tous, vous regardez Smart Job, votre rendez-vous emploi RH et management
00:12sur BeSmart for Change.
00:13Aujourd'hui, dans bien un son job, on s'intéresse à un concept, le servant leadership.
00:18Est-ce que ça veut dire servir des cafés gourmands, organiser des sorties en accrobranche
00:22avec ses salariés ? Peut-être pas, c'est sûrement beaucoup plus subtil et Nicolas
00:26Duguay qui est le directeur associé de Prefera va venir nous expliquer lui, pour le coup,
00:30de manière sérieuse en quoi ça consiste.
00:32Dans le cercle RH, on va parler de slasheur, on va parler de salarié boomerang, on va
00:37parler de freelance.
00:38En fait, on va parler de toutes ces nouveautés du marché du travail et on va aussi se demander
00:42ce que ça raconte de notre époque.
00:44Autour de la table, j'aurai Marielle Barbe qui est elle-même slasheuse revendiquée,
00:49auteure d'un livre sur le sujet, on l'avait accueilli d'ailleurs il y a quelques mois
00:52sur ce plateau.
00:53J'aurai également Élodie Poté qui est responsable des recrutements, des talent acquisitions
00:58chez eTracing, une entreprise de la cybersécurité qui est habituée à jongler avec les désidératas
01:03contractuels de ses différents collaborateurs.
01:06Et on aura aussi Jean-Baptiste Morin, le carriérologue préféré de SmartJob qui est déjà venu
01:11plusieurs fois sur ce plateau, il va nous aider à prendre un petit peu de hauteur
01:15sur le sujet.
01:16Enfin, en dernière partie d'émission, dans Fenêtres sur l'emploi, on sera dans la continuité
01:20de ce débat.
01:21On va parler des 15 ans du statut de micro-entrepreneur, anciennement auto-entrepreneur.
01:26Ce sera avec Alice Rosadeau, elle est directrice générale associée de l'ADIEE, une association
01:32qui aide les personnalités des milieux populaires à accéder à l'entrepreneuriat.
01:36Voilà pour le programme, tout de suite, on se met bien dans son job.
01:52Bien dans son job, on va s'intéresser à un concept qui n'est pas nouveau, mais qui
01:56a le vent en poupe actuellement, le servant leadership, certains diraient le servant management.
02:02Alors, en plaisantant, je disais que c'était le fait de rendre heureux ses salariés, ses
02:07collaborateurs.
02:08Ce n'est pas forcément exactement ça.
02:09Je vais donner la parole à quelqu'un qui s'y connaît mieux pour en parler, Nicolas
02:13Duguay, bonjour.
02:14Bonjour.
02:15Je le rappelle, directeur associé préféré, conférencier également à vos heures perdues.
02:20Déjà, de manière simple, en trois, quatre phrases, le servant leadership, qu'est-ce
02:25que c'est ?
02:26Alors, c'est le principe de se mettre au service de ses collaborateurs.
02:29À l'heure où aujourd'hui, on parle beaucoup de désengagement, on cherche des valeurs au
02:33travail ou de la valeur pour le travail et non pas de travail sans valeur, cette logique
02:39de se mettre au service des autres quand je suis manager, c'est vraiment l'idée de je
02:44vais t'accompagner pour te faire progresser.
02:46Et justement, ça a une double valeur puisque c'est ce qui est attendu par les collaborateurs
02:50être accompagné, se faire aider, avoir un manager qui a confiance en moi.
02:55Et au final, il y a des mesures économiques qui sont arrivées sur le sujet qui montrent
03:00qu'au final, même dans un marché qui est en difficulté et aujourd'hui, il y en a pas
03:03mal, avoir cette posture de servant leadership, ça développe la performance économique de
03:09l'entreprise.
03:10Est-ce que vous pouvez nous rappeler, Nicolas, d'où vient le concept ? Je crois que ça
03:13vient des années 70 et le père fondateur, entre guillemets, c'est Robert Greenleaf,
03:18c'est ça ?
03:19Absolument.
03:21Il réfléchit à comment on fait pour se mettre dans une posture un peu comme avec
03:24des clients d'abord, c'est finalement je me mets au service de l'autre pour le faire
03:28grandir et donc je ne suis plus tout le temps dans le reporting, dans le contrôle ou dans
03:34le process.
03:35Ça ne veut pas dire que ce n'est pas important le reporting ou le process, mais je dis souvent
03:37le sujet, ce n'est pas dans la chose, c'est dans la dose.
03:40Et souvent aujourd'hui, quand ça se tend dans les entreprises, on pousse le process
03:44et le reporting, ce qui en fait démotive les collaborateurs qui attendent plutôt quelqu'un
03:48qui va me faire grandir et me faire confiance.
03:51Et donc, cette personne, elle a démontré qu'en se mettant dans une logique d'écoute,
03:56dans une logique de « Nicolas, je vais essayer de vous faire grandir sur votre job » et
04:00avec également une logique, ce que j'appelle l'effet Pratfall, qui est en fait l'effet
04:04GAF.
04:05L'effet Pratfall, c'est le fait que je suis un manager, mais je ne suis pas parfait.
04:09Vous savez, aujourd'hui, on demande à tous les managers d'être parfaits, ce qui est
04:12juste impossible.
04:13Il faut accepter de dire à ses équipes « je vais vous accompagner, mais je ne suis pas
04:17parfait, j'ai le droit à l'erreur comme vous l'avez ».
04:19Ça ne veut pas dire que je dois être complètement incompétent non plus.
04:21Ça me fait penser un peu au monde du sport, des sports collectifs de haut niveau où parfois
04:25la logique des entraîneurs ou des directeurs sportifs, c'est de faire progresser individuellement
04:29les membres de l'équipe en se disant s'ils progressent individuellement, s'ils ont plus
04:33de responsabilités, c'est l'équipe qui progresse.
04:36C'est un peu ça la logique ? On est plus ou moins proche de ça ?
04:38C'est exactement ça.
04:40J'ai une associée chez Prefera qui accompagne beaucoup de sportifs pros ou des équipes
04:43pros.
04:44Finalement, l'objectif, c'est de faire progresser la moyenne.
04:46Plus je fais progresser la moyenne et donc en travaillant individuellement, plus l'équipe,
04:52que ce soit l'entreprise ou le club de sport, va progresser et mieux performer.
04:55Et le servant leadership, quand je vous écoute, j'ai l'impression que ça a l'air très
04:59très bien, mais que ce n'est pas forcément fait pour tout le monde.
05:02Dans quel cas le servant leadership ne marcherait pas forcément ?
05:06Déjà, on n'est pas dans le monde des bisounours.
05:09Ce n'est pas du management bienveillant ?
05:10Non.
05:11D'ailleurs, le management bienveillant en fait n'existe pas.
05:15Le management bienveillant, son papa, le docteur Rodet, c'est bienveillance et exigence.
05:20Le management bienveillant, c'est le titre du livre.
05:22Mais en réalité, il y a toujours cette idée de ce que je dis dans le prochain livre qu'on
05:26va sortir, c'est de prendre soin personnellement des gens et les défier, les challenger directement
05:32tout le temps.
05:33Pour autant, vous allez avoir des collaborateurs qui ne le veulent pas dans certaines entreprises.
05:37J'ai envie de dire, dans ce cas-là, vous ne l'imposez pas.
05:40Il faut juste faire un partage en se disant, est-ce que vous voulez qu'on bosse ensemble
05:45et qu'on se développe ensemble ?
05:46Si la personne ne veut pas, elle ne veut pas, on ne va pas la forcer.
05:48Il y a des managers à contrario qui ne sauraient pas aussi le faire, c'est-à-dire donner
05:53sa confiance et juger la personne plus sur les résultats en ayant pris le risque de
05:58lui laisser le droit à l'erreur que vous évoquiez.
06:01Au plan mental, il y a un vrai sujet d'estime de soi.
06:04Le fait de laisser le pouvoir à l'autre, on a l'impression de perdre son propre pouvoir.
06:08Vous avez raison, il y a des managers qui veulent absolument tout contrôler et si on
06:14regarde les risques psychosociaux et le sujet du bien-être, il y a un modèle de Karasek
06:18qui dit que plus je laisse de latitude décisionnelle aux collaborateurs, plus je fais du soutien,
06:23moins il y a de stress.
06:24C'est une vraie logique de valeurs partagées, c'est bien pour les collaborateurs, c'est
06:29bien pour les managers qui ne sont pas tout puissants et qui ne doivent pas tout faire
06:32et c'est bien pour l'entreprise.
06:33Si je vous dis le servant leadership, ça se mérite, vous me répondez quoi ?
06:36Pour le manager ou pour le collaborateur ?
06:38Pour l'ensemble de l'entreprise.
06:41L'entreprise en fait, c'est elle qui peut déployer une culture autour du servant de leadership.
06:46Il y a des programmes d'accompagnement aujourd'hui.
06:48Ça ne s'improvise pas, on est d'accord.
06:49Non, on en porte pas mal dans les entreprises.
06:51La règle d'or, c'est que le co-dire doit savoir le faire.
06:56Pour pouvoir l'imposer en bas.
06:58Oui, ce n'est pas l'imposer, c'est vraiment le co-construire.
07:01Mais de toute façon, il y a une logique d'exemplarité, ce qui ne veut pas dire que dans 100% des
07:05cas, les managers perdent le pouvoir ou ne sont pas capables de donner un ordre.
07:09C'est pas malveillant.
07:11Nicolas, merci beaucoup.
07:13On se reverra bientôt, puisque vous êtes un habitué de Smart Job.
07:17On va continuer avec des termes que vous connaissez sûrement.
07:20Les boomerangs, les slashers, les freelances.
07:22Il y a aussi les congés sabbatiques.
07:24En fait, on va parler de tous ces changements du monde du travail.
07:28On va s'intéresser à ce que ça raconte de notre époque.
07:30C'est le Cercle RH, c'est juste après un petit jingle.
07:39Le Cercle RH, dans Smart Job, on va parler de slasher, de salarié boomerang.
07:50On va parler peut-être même de freelance.
07:52Même si on a le temps, on va parler de congés sabbatiques.
07:55En fait, il y a plein de changements sur le marché du travail.
07:58On va se demander pourquoi.
07:59On va aussi se demander ce que ça raconte de notre époque.
08:02Et pour le faire, j'ai trois spécialistes avec moi.
08:04J'accueille déjà Marielle Barbe.
08:06Bonjour.
08:07Bonjour.
08:09Vous avez écrit un livre sur le sujet profession slasher.
08:12On va voir peut-être la couverture tout de suite.
08:14C'était il y a peut-être quelques mois que vous étiez venue en plateau.
08:17On va sûrement commencer la séquence avec vous pour décrypter les slashers.
08:21Élodie Potti, bonjour.
08:22Bonjour.
08:23Talent Acquisition Manager chez eTracing.
08:26Tout à fait.
08:27Entreprise, j'imagine, qui est habituée dans la cybersécurité,
08:30qui est habituée à jongler avec différents types de contrats
08:33et de collaborations entre des indépendants, des slashers peut-être,
08:37des boomerangs, des plaintants, des temps partiels.
08:40Tout à fait, c'est ça.
08:41Nous, eTracing, on est une entreprise, un cabinet de conseil et d'ingénierie
08:46qui est spécialisé en cybersécurité.
08:48Aujourd'hui, on est près de 700 collaborateurs.
08:51En France, c'est dans nos six bureaux à l'étranger.
08:54Et là, le service RH a énormément de types de contrats à gérer.
08:57Tout à fait, exactement.
08:58Beaucoup de recrutements à faire.
09:00Jean-Baptiste Morin, carriérologue.
09:02Bonjour.
09:03Un métier unique.
09:04On a déjà fait appel à vous dans cette émission.
09:06On va vous utiliser notamment pour prendre un peu de hauteur sur le sujet.
09:10Et justement, j'ai envie de commencer avec vous.
09:13Slasher, boomerang, freelance, le CDI traditionnel à la papa,
09:16là, il n'est plus dominateur.
09:18Il existe encore, mais il n'est plus seul.
09:20Et j'ai envie de vous demander, tout ça,
09:22cette fragmentation des types de collaborations,
09:25ça nous dit quoi sur notre époque et notre rapport au travail ?
09:29Eh bien, je dirais la chose suivante.
09:31Je dirais que ça illustre le fait qu'on est en train de basculer
09:33d'une économie de la connaissance au XXe siècle
09:35vers une économie de la connaissance de soi au XXIe siècle.
09:38Donc, l'explosion des morphologies de carrière hybrides
09:41illustre que les gens se cherchent.
09:43Ils cherchent à trouver qui ils sont.
09:45Et donc, ils sont prêts à explorer différents formats de travail
09:47jusqu'à trouver le bon rôle.
09:49Et ils sont prêts à quitter une entreprise et y revenir
09:53ou ils sont prêts même à faire plusieurs métiers en même temps.
09:57Et c'est là où je me tourne vers vous, Marielle.
09:59Les slasher, je crois que c'est 26% de la population active.
10:02D'ailleurs, on a un chiffre à montrer.
10:04C'était au salon des micro-entreprises
10:09où on évalue à 26% la proportion de Français qui slashent.
10:14Ça correspond à plus d'un quart de la population active en 2022.
10:17Et on était seulement à 16% en 2016.
10:20Donc, c'est un bon énorme.
10:22C'est une tendance en progression.
10:23On est en plein essor.
10:24Donc, on est passé de 4 millions en 2016 à 6 millions en 2022.
10:27Mais ce qui en fait un phénomène de société surtout,
10:29et ça rejoint vraiment ce que vous décriviez
10:32sur cette recomposition, retissage, défragmentation, refragmentation.
10:38Je ne sais pas comment on peut appeler ça.
10:40Il y a plein de termes possibles.
10:41Voilà, des carrières.
10:42Parce que sur ces 26% d'actifs slasheurs,
10:4596%, selon la dernière étude du salon SME, le sont par choix.
10:50Et ça, c'est très surprenant.
10:52Et c'est ce qui en fait un phénomène de société
10:53dans un contexte de crise multiple.
10:55On pourrait imaginer qu'ils le deviennent par nécessité.
10:58D'ailleurs, peut-être qu'on devrait commencer par le début.
11:00C'est quoi la définition du slasheur ?
11:02Et quelle proportion d'activités est vraiment en indépendant
11:07par rapport à du salariat ?
11:08Ça, on ne sait pas trop.
11:09En revanche, le Larousse, c'est une définition
11:12qui est rentrée dans le Larousse en 2019.
11:14C'est officiel.
11:15Waouh, ça y est, on a acquis des lettres de légitimité.
11:19Un slasheur, c'est une personne,
11:21le Larousse dit généralement issue de la génération Y,
11:25sur quoi je ne suis absolument pas d'accord,
11:27qui cumule plusieurs activités professionnelles à la fois,
11:30en mille feuilles.
11:31Et donc, il peut avoir un plein temps plus autre chose,
11:34ou alors un temps partiel plus autre chose ?
11:36Il peut avoir une infinité de configurations.
11:39Je dis toujours qu'il y a autant de personnes
11:42que de formes de slashing.
11:43Je peux être salariée dans deux entreprises,
11:45salariée indépendant, salariée et en mécénat de compétences.
11:50Ça peut prendre vraiment salarié autour de deux activités différentes
11:56au sein de la même entreprise,
11:58dans des entreprises différentes.
11:59Ça peut passer par du management de transition.
12:02Ça peut s'appuyer sur la semaine de quatre jours,
12:07qui est un dispositif totalement idéal pour les slasheurs.
12:10Qui ouvre la porte.
12:11Elodie Potti, chez E-Tracing, combien de slasheurs ?
12:15Et comment vous les gérez, ces slasheurs ?
12:17Alors, on en a quelques-uns dans nos effectifs.
12:20Pour beaucoup, c'est des aventures entrepreneuriales
12:23sur des passions qu'ils vont avoir à côté de la sécurité informatique.
12:27Donc, on les accompagne en leur demandant le rythme dont ils ont besoin.
12:31Que ce soit des semaines de quatre jours, par exemple,
12:34ou pour certains, c'est sur leur temps libre.
12:36Ce qui compte, c'est aussi de le contractualiser
12:38pour que ce soit clair des deux côtés
12:40et qu'on soit bien au courant de l'activité qu'ils font à côté.
12:43Et donc, j'imagine que dans une entreprise comme la vôtre,
12:46qui est désireuse, mais peut-être aussi obligatoirement
12:49dans la nécessité d'être flexible,
12:51parce que dans un secteur très concurrentiel,
12:53là, les DRH, ils font de la dentelle, en fait, dans leur gestion.
12:57Exactement. On fait du cas par cas,
13:00aussi parce qu'on veut accompagner les collaborateurs
13:03et bien identifier ce dont ils ont besoin.
13:05Jean-Baptiste Morin, les slasheurs, est-ce que vous en avez dans vos clients
13:09et comment vous les conseillez ?
13:11En général, est-ce qu'ils ont des besoins spécifiques
13:13par rapport à des gens qui seraient en monoactivité ?
13:16En fait, depuis la dernière fois qu'on s'est vus, j'ai une bascule.
13:19C'est-à-dire que je les concentre maintenant exclusivement
13:21sur l'enseignement supérieur.
13:22Non, non, sur l'enseignement supérieur, donc des étudiants,
13:24donc des jeunes adultes qui, a priori, vont cette fameuse...
13:27Je n'ai plus les stats exacts, mais qui vont explorer
13:30une dizaine ou une quinzaine de métiers de leur vie professionnelle.
13:32Donc, ce sont des slasheurs en puissance ou en devenir.
13:34C'est très actuel.
13:35C'est générationnel.
13:36Je ne sais pas laquelle, Y, Z, Alpha, je n'en sais rien.
13:39Mais en tout cas, si je prends un petit peu de hauteur sur le sujet,
13:41moi, je suis carriérologe, j'ai commencé un doctorat en carriérologie.
13:44Dans le cadre de mon doctorat, je fais mon état de l'art.
13:46Et je me suis intéressé à l'étymologie du mot carrière.
13:49Carrière, ça vient du latin carus, qui a donné véhicule à roue.
13:52Donc, si je fais schématiquement une analogie
13:55en filant la métaphore du véhicule à roue,
13:57en gros, la première moitié du XXe siècle jusqu'aux années 70,
14:00les carrières des gens étaient assimilables à un train.
14:03Il y a une direction, il y a une seule trajectoire.
14:05Ce n'est pas l'individu qui pilote, c'est le pilote du train.
14:07Donc, on n'a pas de marge de manœuvre.
14:08Année 70, le monde a commencé à se déstabiliser.
14:11Les chocs pétroliers, l'apparition du chômage de masse, etc.
14:14Analogie, on compare non plus à un train, mais à un bus.
14:17Alors, un bus, ce n'est pas moi qui pilote,
14:18mais en même temps, on peut s'arrêter, on peut tourner quand on veut, etc.
14:20Et puis, depuis le début des années 2000,
14:23alors là, le paradigme est grandement différent,
14:25je compare ça à un quad.
14:27Donc, véhicule tout-terrain, et c'est moi qui pilote.
14:29C'est-à-dire qu'en fin de compte, l'individu se retrouve
14:31dans une espèce de machine à laver,
14:34où il va devoir être entrepreneur de sa propre carrière.
14:37Et on a le droit de déraper avec le sien.
14:39Et on a le droit, voire on peut faire des dérapages contrôlés.
14:42Et des roues.
14:43Marielle, le slashing,
14:45on va peut-être prendre votre exemple personnel d'ailleurs,
14:47ça répond à quelle problématique organisationnelle
14:50pour les gens qui décident de basculer dans ça, en fait ?
14:53Je croyais que vous alliez me dire,
14:54ça répond à quelle aspiration, à quel besoin ?
14:56C'est un peu la même chose, finalement.
14:58Non, parce qu'il y a des besoins,
15:00et après, on trouve les moyens de pouvoir, justement,
15:03composer sa vie professionnelle au travers de différentes activités,
15:06ce qui est mon cas.
15:07Vous préférez parler d'envie que de besoin.
15:09Non, je peux parler des deux,
15:11mais là, sur l'organisation,
15:13l'organisation, elle est la même que pour un travailleur lambda.
15:17Mais vraiment.
15:18Souvent, on pose cette question sur l'organisation du temps.
15:21Je dis souvent qu'un médecin qui voit 10 patients dans la journée,
15:25ou un avocat qui gère des dossiers,
15:28peut-être 50 dossiers en même temps,
15:30il doit jongler entre ces dossiers.
15:32Oui, on a plusieurs tâches, même dans un seul métier.
15:34Donc c'est la même chose.
15:35Il y a un requert de compétence, d'organisation,
15:38peut-être un peu plus musclé.
15:40Il y a plus d'honneurs d'ordre différents, c'est ça aussi qui change ?
15:43Il y a plus d'interlocuteurs différents,
15:44mais en général, ça nourrit le besoin du slasher,
15:46qui est justement la diversification, la diversité.
15:49Moi, je dis souvent qu'un slasher,
15:51c'est quelqu'un qui reconnaît son besoin de biodiversité personnelle,
15:55et qui cultive son jardin plutôt en permaculture
15:58qu'en culture intensive.
16:00C'est une belle image.
16:03Donc ça répond à ce besoin-là,
16:05et finalement, avoir des interlocuteurs différents,
16:08c'est plutôt une chance,
16:09et on se dit vraiment comme un cadeau,
16:11comme l'opportunité de s'ouvrir à différents secteurs d'activité,
16:15à différentes rencontres.
16:16Je vous propose de revenir sur des choses peut-être plus basiques,
16:20en tout cas sur des salariés a priori qui sont en monoactivité,
16:24ou quasiment les boomerangs.
16:26C'est encore un autre phénomène,
16:27mais qui répond sûrement aux mêmes problématiques de l'époque.
16:30Des gens qui vont quitter l'entreprise pour y revenir.
16:33J'imagine que chez E-Tracing, vous connaissez bien le sujet.
16:36Combien de boomerangs ?
16:37Enfin, quelle proportion de boomerangs chez vous ?
16:39Chez nous, c'est une petite proportion,
16:42mais on voit que c'est vraiment une tendance
16:44qui s'accélère sur les dernières années.
16:46Il faut savoir aussi, comme vous l'avez dit,
16:48on est dans un secteur à forte concurrence,
16:50donc nos collaborateurs actuels sont beaucoup sollicités
16:54par la concurrence.
16:55Donc ça amène forcément des mouvements,
16:57et on voit ces cycles de 2 à 3 ans chez les collaborateurs.
17:00Le fait qu'ils puissent aussi partir ailleurs,
17:03ils savent pourquoi ils reviennent.
17:04Et chez nous, c'est très important,
17:06c'est un signal assez fort.
17:08J'allais y venir.
17:09Une entreprise qui a beaucoup de boomerangs,
17:11ça dit quoi de cette entreprise ?
17:13Alors, il faut qu'il y en ait un petit peu,
17:15mais pas trop non plus.
17:16Nous, on voit vraiment les...
17:18On dirait qu'on a les deux cas.
17:20C'est-à-dire qu'on a ces cycles de 2 à 3 ans
17:22qui peuvent amener des salariés boomerangs.
17:24On a aussi des collaborateurs qui s'inscrivent
17:26sur le plus long terme,
17:27qui sont avec nous plus de 5 ans.
17:29Et ça, c'est 25 % de nos effectifs.
17:31On a aussi 90 % de nos managers
17:33qui ont commencé junior chez nous.
17:34Donc, je dirais qu'on avance
17:37avec ces deux types de cycles
17:39en essayant de comprendre chacun.
17:42On peut se dire qu'un boomerang, s'il revient,
17:44c'est qu'il n'a pas trouvé mieux ailleurs.
17:46Exactement.
17:47C'est un peu le message.
17:48Jean-Baptiste, le carriérologue,
17:50quel regard il porte sur des gens qui vont,
17:52finalement, si on regarde sur le papier,
17:54revenir en arrière ?
17:55Sauf que boomerang, c'est peut-être pas si simple
17:58qu'un simple retour en arrière.
18:00Oui, et puis ce serait peut-être pas boomerang au sens CDI.
18:02C'est-à-dire que je ne connais pas,
18:04je ne suis pas un spécialiste des profils boomerang,
18:06mais est-ce qu'ils reviennent sous les mêmes modalités
18:08que 2 à 3 ans auparavant ?
18:10Ou est-ce qu'ils reviennent en étant slasheurs
18:12et en passant à 5e ou 2 à 5e ?
18:14Avec d'autres responsabilités.
18:16Non, vous avez bien résumé la question.
18:18C'est que s'il revient,
18:19c'est qu'il n'a probablement pas trouvé mieux ailleurs.
18:21Moi, je me dis, quand on voit les slasheurs,
18:23quand on voit les boomerangs,
18:24quand on voit les freelancers
18:25qui préfèrent être indépendants,
18:27quitter la sécurité d'un CDI, par exemple,
18:30on se dit que le rapport à l'entreprise
18:32qui était celui de nos parents,
18:33voire de nos grands-parents,
18:34il a grandement changé.
18:36On avait l'entreprise ou le travail
18:38au centre de nos vies.
18:40Aujourd'hui, la plupart des gens,
18:42par exemple vous,
18:43le travail, j'imagine,
18:45il n'est pas au centre de votre vie.
18:47En fait, moi, je n'ai pas l'impression de travailler.
18:49Je me sens œuvrée
18:51parce que j'aime ce que je fais.
18:53C'est peut-être mal formulé.
18:55C'est l'entreprise qui n'est pas au centre de votre vie.
18:58D'ailleurs, vous, vu que vous en avez plusieurs.
19:00Oui, j'en ai plusieurs.
19:01Je suis indépendante aujourd'hui.
19:02Donc, c'est différent.
19:03Mais je peux plutôt vous dire
19:04ce que je perçois des personnes que j'accompagne
19:06dans les formations masterclass que je donne.
19:09Le travail déborde souvent de leur vie.
19:12C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
19:13le contexte économique,
19:14le marché du travail s'est tendu.
19:16Donc, il y a de plus en plus de pression.
19:20Et il y a de moins en moins de capacités aussi.
19:23C'est un constat,
19:25ce n'est pas un jugement de l'entreprise et des RH,
19:27d'accompagner vraiment en temps réel
19:29cet alignement entre l'évolution personnelle
19:31et l'évolution professionnelle de la personne.
19:33Et comme vous le disiez,
19:34si on prend cette analogie
19:36des véhicules à quatre roues,
19:40dans leur vie personnelle,
19:41les personnes avancent comme des fusées.
19:43Et dans leur vie professionnelle,
19:44on leur permet d'avancer un peu trop lentement à leur goût.
19:47Et en fait, on arrive à des décalages énormes.
19:50Et c'est dans ces décalages
19:51qu'on trouve les burn-out, les désengagements.
19:53Et pour répondre à la question de l'effet boomerang,
19:56souvent, les gens font une reconversion,
19:58font un bilan de compétences.
19:59Et puis finalement, ils sont au même point
20:01parce que peut-être qu'aujourd'hui,
20:02le vrai sujet, ce n'est pas la reconversion,
20:04ce n'est pas le job d'après,
20:06c'est comment je repense ma relation au travail.
20:08Et cette relation au travail,
20:09elle peut passer justement par des formes plus plurielles,
20:13hybrides, différentes en tout cas.
20:16Et où justement, l'être revient au centre.
20:19Et ça revient à ce que vous disiez au début.
20:21Plutôt que le faire et être dans une productivité à tout crin.
20:25Les jeunes aujourd'hui, ils sortent d'école d'ingénieurs
20:27en disant, je ne serai jamais ingénieur.
20:29Parce que moi, je ne veux pas produire
20:31encore plus de dégâts pour la planète.
20:33Donc, ça pose des questions.
20:35Qu'est-ce qu'on remet là vraiment dans le débat,
20:37au centre du débat de notre relation au travail,
20:40de notre capacité à réinventer
20:42et à redonner du sens au travail
20:44pour que chacun n'ait plus l'impression de travailler,
20:46mais devrait, et d'être à sa plus juste place.
20:48C'est, j'imagine, le travail que vous faites.
20:51Elodie, les entreprises comme la vôtre,
20:53elles vont devoir prendre en compte que,
20:55ok, on signe un contrat, on signe peut-être un plein temps,
20:57mais on sait que peut-être dans six mois,
20:59on revient sur ce contrat pour l'adapter,
21:01le mettre en 3-5e ou changer des contenus.
21:04Parce qu'en fait, il va falloir que ce soit un petit peu plus,
21:06j'ai envie de dire, flexible, voire liquide,
21:08la relation de travail entre l'entreprise
21:10et le collaborateur.
21:12Oui, exactement.
21:13L'idée, nous, on a un accompagnement,
21:15comme je le disais, vraiment au cas par cas,
21:17où on va suivre chaque collaborateur
21:19et l'accompagner dans sa progression de carrière.
21:21Et si sa progression de carrière implique
21:23une autre activité professionnelle,
21:25du 4-5e,
21:27même si c'est pendant une période de temps donnée,
21:30on va l'accompagner,
21:31on va faire en sorte que ce soit possible.
21:33Parce que la logique, c'est que s'il se sent bien,
21:35il va être plus efficace.
21:37Exactement, s'il se sent bien,
21:38il va être plus efficace
21:39et surtout, nous qui sommes sur des métiers de conseil,
21:41notre vraie valeur ajoutée, c'est nos collaborateurs.
21:43Donc, on a tout intérêt à ce qu'ils se sentent bien
21:45et à ce qu'ils se sentent épanouis avec nous.
21:47Ils vont rester.
21:48Marielle, le mot de la fin, peut-être pour vous,
21:50cette diversification des activités, des travailleurs,
21:54ça va aller jusqu'où ?
21:56Un jour, tous, on sera tous lâchés ?
21:58Alors moi, mon rêve, c'est qu'on n'en parle plus.
22:00C'est-à-dire qu'on ne devrait même pas avoir en parlé,
22:02ça devrait être une démodalité,
22:04sauf que depuis la révolution industrielle,
22:06on nous oriente...
22:08On nous donne l'injonction de rentrer dans cette case.
22:14Jean-Baptiste, un dernier mot.
22:16Le mot de la fin, 15 secondes.
22:18Vous avez parlé de sens tout à l'heure.
22:20Un petit jeu de mots pour finir.
22:22On a parlé beaucoup de la recherche de sens
22:24qui devait venir de l'entreprise.
22:26Ce que les boomerangs disent, selon moi,
22:28c'est qu'ils sont partis, ils ont trouvé du sens,
22:30donc connaissance de soi.
22:31Il y a le mot sens dans connaissance de soi.
22:33Et en fait, je reviens parce que je suis parti pour d'autres raisons
22:35et en fait, je comprends pourquoi j'aimais cette entreprise.
22:37Merci beaucoup à vous trois.
22:39Marie-Elle Barve, je le rappelle, spécialiste du slashing,
22:42slasheuse elle-même, c'est dur à dire.
22:44Moi, j'ai fait un livre pour dire qu'on n'est pas obligés
22:46d'être un spécialiste et aujourd'hui, on me présente
22:48comme une spécialiste.
22:49Et on est tous un petit peu slasheurs.
22:50Jean-Baptiste Morin, carriérologue.
22:52Élodie Potti, talent acquisition manager chez E-Tracing.
22:55Merci à vous trois.
22:56On continue cette émission un peu dans la continuité
22:59puisqu'on va parler des 15 ans de la révolution
23:02de la micro-entreprise.
23:03C'est le sujet du jour.
23:05C'est après un petit jingle.
23:20Fenêtre sur l'emploi pour parler des 15 ans
23:22de la révolution de la micro-entreprise.
23:24Anciennement, auto-entreprise.
23:26Le statut adopté en 2008, mise en application
23:30premier janvier 2009.
23:32On en parle avec Alice Rosado.
23:33Bonjour.
23:34Directrice générale, adjointe de l'ADI.
23:37L'ADI, pour rappel, on a déjà accueilli des gens de l'ADI,
23:40mais c'est une association qui accompagne les personnes
23:43de milieux populaires à accéder à l'entrepreneuriat.
23:46J'ai tout bon.
23:47Tout à fait.
23:48L'ADI, c'est l'association pour le droit à l'initiative économique.
23:51On finance et on accompagne des personnes
23:53qui n'ont pas accès au crédit bancaire classique,
23:55mais qui veulent créer leur entreprise.
23:56On reviendra en détail sur ces accompagnements.
23:59On va commencer par le chiffre de l'INSEE.
24:02En 2023, 1,051,474 entreprises.
24:0760% de ce million d'entreprises créées sont des micro-entreprises.
24:12Sans ce statut, il y aurait eu combien d'entreprises
24:16créées en France l'année dernière ?
24:18En tout cas, ce qu'on sait, c'est qu'en 2008,
24:20la création d'entreprise, c'était 330 000 créations d'entreprise.
24:24On voit 2008 avant le régime.
24:27Maintenant, c'est une révolution apportée
24:30par le régime de la micro-entreprise.
24:32On sait par ailleurs, c'est aussi des chiffres de l'INSEE,
24:35que sans ce régime, 65% des créateurs d'entreprises
24:39ne se seraient pas lancés.
24:40En tout cas, c'est ce qu'ils disent.
24:41Ils ne se seraient pas lancés sans le régime qui simplifie.
24:44D'ailleurs, c'est à double tranchant.
24:45Je crois que le régime étant si simple,
24:47certains se lancent sans vraiment être prêts.
24:49Parfois, c'est un petit problème à ajuster.
24:52En tout cas, si on revient au fondement
24:54de la création de la micro-entreprise,
24:56le fondement, c'était de libérer les initiatives,
24:59d'encourager la création d'entreprises pour tous
25:01en simplifiant les démarches liées à la création
25:04aux déclarations de cotisations.
25:06Pour le coup, ça remplit complètement
25:09les ambitions initiales de libérer les énergies.
25:12Après, on sait qu'il y a toujours des risques
25:18et que des entreprises accompagnées
25:19peuvent aussi se lancer de manière plus pérenne.
25:23Là, 15 ans après, on ne peut pas le nier,
25:25il y a eu une révolution.
25:26Le marché du travail a quand même grandement changé.
25:28C'est grâce à ce statut, on peut le dire.
25:31Effectivement.
25:32La dynamique aujourd'hui de la création d'entreprises
25:35est complètement portée par ce régime.
25:37On voit certainement que ça va continuer
25:40à se développer à ce rythme-là
25:42parce que ça correspond à des aspirations professionnelles,
25:45à une évolution du monde du travail
25:47qui fait qu'on a des parcours professionnels plus divers
25:49et notamment avec un volet, un axe création d'entreprises
25:53et pas uniquement un axe salarié.
25:56Ce que j'ai lu sur ce régime-là,
25:59c'est que la majeure partie des gens qui l'utilisent,
26:02ce n'est pas pour une activité principale,
26:04c'est souvent en complément.
26:05Parce que si on regarde les chiffres,
26:07je crois que le revenu moyen gagné par la micro-entreprise
26:10c'est 450 euros.
26:12Ce qui pourrait faire peur, mais en réalité,
26:14c'est parce que beaucoup de gens l'utilisent
26:15comme un complément d'activité.
26:17C'est ça en fait.
26:18Quand on regarde les chiffres d'affaires globaux,
26:22il faut quand même se dire
26:23qu'on a une diversité d'usages de la micro-entreprise.
26:25On a certains qui se lancent comme une activité classique.
26:28On parlait des slasheurs dans le débat avant
26:30et certains l'utilisent pour faire du slashing.
26:32Il y a un tiers de micro-entrepreneurs qui sont slasheurs,
26:34mais on a quand même 70% qui ne sont pas slasheurs.
26:36Certains utilisent vraiment ce régime
26:38dans une perspective de moyens long terme.
26:40Un point de départ.
26:41Un point de départ, mais même un point d'arrivée.
26:43En tout cas une continuité.
26:45Ils resteront micro-entreprises pendant des années.
26:48On a d'autres pour qui ce régime permet de se lancer,
26:52de tester à moindre frais.
26:53Avant d'avoir un statut plus classique d'entreprise, plus grand.
26:56Éventuellement pour changer de régime ou pour changer de statut.
26:59On en a qui l'utilisent plutôt de manière temporaire,
27:01en attendant de trouver peut-être un autre emploi,
27:03salarié ou non salarié.
27:04Et puis on a ceux que vous identifiez, les slasheurs,
27:07qui utilisent ce régime comme activité complémentaire,
27:10soit de manière très ponctuelle.
27:12J'ai une opportunité, je crée ma micro-entreprise pour tester.
27:16Ou de manière plus pérenne, mais en tant qu'activité complémentaire.
27:19Un autre chiffre, 75% des créations d'entreprises
27:22dans les quartiers populaires sont des micro-entreprises.
27:25Ça veut dire que là le statut, pour le coup,
27:27il a donné l'accès à une forme d'entreprenariat
27:30dans des secteurs ou dans des zones
27:33où en général il ne pouvait pas exister il y a 15 ans.
27:35Voilà, micro-entreprise, du coup, on voit bien qu'elle a développé,
27:38elle a répondu aussi à une envie d'entreprendre,
27:41a développé l'entreprenariat.
27:42Et par ailleurs, initialement, c'était faire en sorte
27:45que plus de personnes puissent se lancer.
27:47Et on voit qu'on a plus de femmes, plus de jeunes
27:50qui se lancent sous le régime de la micro-entreprise.
27:52Des profils qui ne se lançaient pas avant.
27:53Qui ne se lançaient pas avant, et donc on voit aussi
27:55une diversité beaucoup plus forte de la création d'entreprise
27:58grâce au régime de la micro-entreprise.
28:00Si je vous réinvite dans 15 ans, à votre avis,
28:02ça ressemblera à quoi le marché de la micro-entreprise ?
28:04En tout cas, ce que je disais, la dynamique entrepreneuriale
28:07est vraiment portée par la micro-entreprise.
28:09Elle continue à se développer parce qu'elle correspond
28:12à des aspirations professionnelles profondes.
28:14Quand on pose la question aux micro-entrepreneurs,
28:16en tout cas que nous, on accompagne,
28:189 sur 10 sont très satisfaits d'avoir créé leur entreprise.
28:21Très majoritairement, ils préfèrent être à leur compte
28:24qu'être salariés.
28:25On arrivera à un palier bientôt, j'imagine quand même.
28:27Il n'y aura pas plus que 70% peut-être des entreprises.
28:30En tout cas, les comparaisons européennes,
28:33on voit que de manière générale sur l'entrepreneuriat,
28:35on a encore des perspectives de développement sur ce volet-là.
28:39Alice Rosado, merci beaucoup pour cet éclairage.
28:42Cette émission Smart Job est terminée.
28:44Je remercie Angèle à la réalisation, Thibaut Ausson,
28:47Lily à l'édition.
28:49Le Taulière Noirdois est de retour la semaine prochaine
28:52à partir de mercredi.
28:53D'ici là, portez-vous bien.
28:54Regardez beaucoup de programmes Smart Job
28:56ou d'autres programmes Be Smart à l'antenne,
28:58sur les replays et aussi sur les réseaux sociaux.
29:01À bientôt.