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Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue à vous pour Midi News, c'est un plaisir de vous accompagner
00:00:06au programme du jour, un record de la dénatalité depuis la guerre, la France n'a jamais fait
00:00:11aussi peu de bébés, alors de quoi la dénatalité est-elle le signe, le symbole, le symptôme
00:00:18? On posera la question à nos invités.
00:00:21A l'inverse, la courbe, celle-là, elle est bien ascendante, celle de la consommation
00:00:25de cocaïne.
00:00:26Une consommation qui se généralise, qui se banalise, qui contribue hélas à un effondrement
00:00:32des comportements, mais pas des trafics.
00:00:34Et puis une déclaration de politique générale où l'on a appris qu'il y aura un conclave
00:00:39sur les retraites, des comités interministériels sur l'immigration, une consultation sur les
00:00:43temps scolaires, des comités théodules partout, des machins, je fais sourire Olivier
00:00:50d'Artigol que je présenterai, mais je le rassure, il n'y aura pas de chasse au Bayreau
00:00:55dans cette émission, on va essayer d'être le plus objectif possible.
00:00:58Et puis il y aura un exercice auquel vont se prêter nos invités, j'invite nos téléspectateurs
00:01:04à y être attentifs.
00:01:05Et puis à partir de 13h, notez-le, nous allons recevoir un prisonnier que vous connaissez
00:01:09bien sur notre antenne, il est avocat et il publie un journal d'un prisonnier, Gilles
00:01:14William Goldnadet.
00:01:15Ce sera tout à l'heure, mais tout d'abord place au journal, bonjour à vous chers sommeils
00:01:19à l'habitude.
00:01:21Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:01:22A la une de l'actualité, on ne fera pas tomber le gouvernement, quoi qu'il arrive, mais on
00:01:26peut ne pas voter le budget.
00:01:28Déclaration ce matin de Laurent Wauquiez à votre micro, Sonia, le patron des Républicains
00:01:33qui souligne les bonnes intentions affichées hier par François Bayrou dans son discours
00:01:37de politique générale, mais qui désormais réclame un passage aux actes.
00:01:41Réponse ce matin de la ministre chargée des Comptes publics qui promet une baisse historique
00:01:45des dépenses.
00:01:46Écoutez.
00:01:48Dans ce budget, nous allons faire un effort historique de baisse des dépenses publiques,
00:01:54plus de 30 milliards.
00:01:55Ça veut dire que c'est le plus grand effort de baisse de dépenses depuis 25 ans.
00:01:59Pourquoi on fait ces baisses de dépenses ? Parce que j'ai pris un engagement, le gouvernement
00:02:02a pris un engagement, c'est notre ADN.
00:02:04Nous n'allons pas augmenter les impôts pour les classes moyennes et les classes populaires.
00:02:08Ce n'est pas parce que les impôts n'augmentent pas qu'on ne va pas vérifier que les impôts
00:02:11qui existent, il faut bien qu'ils soient payés par tout le monde.
00:02:15Et donc, nous allons mettre en place, non pas un nouvel impôt, mais un mécanisme anti-optimisation.
00:02:20Et puis on passe à présent à l'épidémie de grippe qui s'est intensifiée en ce début
00:02:25d'année, au point que le ministère de la Santé appelle, je cite, à une grande vigilance
00:02:29pour protéger les plus vulnérables et conseille de se faire vacciner.
00:02:33Jean-Laurent Costantini et Clara Bouvier-Desnosses.
00:02:41Un sujet qu'on regardera un petit peu plus tard, Sonia.
00:02:43Voilà ce qu'on pouvait dire de l'actualité à midi.
00:02:46Eh bien faites attention, je pense que ça peut être un bon message par rapport à la grippe.
00:02:50Il faut se saluer sans forcément s'embrasser, ce qui est dommage quand on reçoit des invités
00:02:56et des amis autour de la table.
00:02:57Bonjour à vous, chère Elisabeth Lévy.
00:02:58Bonjour Sonia.
00:02:59Merci d'être là.
00:03:00Nous sommes également avec Kevin Bossuet.
00:03:02Bonjour Sonia.
00:03:03Philippe Bilger nous accompagne.
00:03:04Merci de votre présence.
00:03:05Et puis pendant les titres, il souriait, il m'a décontenancé.
00:03:09Olivier Dartigolle, merci d'être là.
00:03:10Ça vous rassure, je ne dis pas de chasse au Bayrou ?
00:03:14Chacun est libre.
00:03:15Je trouve qu'il y a parfois un peu d'excès dans certaines réactions.
00:03:19Et peut-être quelque chose visant la province.
00:03:23J'en parlerai tout à l'heure.
00:03:24Très, très bien.
00:03:25Alors puisque vous donnez rendez-vous à nos téléspectateurs tout à l'heure,
00:03:28je leur dis aussi qu'il y aura un exercice dont vous ne connaissez pas encore la teneur,
00:03:32mais qui vous concernera.
00:03:33Je serais très intéressée de voir comment vous allez y répondre.
00:03:37Ce n'est pas du son à hauteur, je vais vous demander un stylo.
00:03:40Mais je vais vous demander.
00:03:41Écoutez, depuis hier, tout le monde a un avis sur le Premier ministre.
00:03:44Donc je vais vous demander tout simplement de vous mettre à la place pendant une minute
00:03:48du Premier ministre à la tribune de l'Assemblée nationale.
00:03:50On aura un roulement de tambour et chacun d'entre vous prononcera un petit discours
00:03:55de politique générale.
00:03:56Mais attention, je veux de l'inspiration, du souffle, de l'emphase.
00:04:00Ça fait bien longtemps que je ne le prépare.
00:04:01Moi, je n'ai pas mes communiquants avec moi.
00:04:04Non, vous n'êtes pas comme ça.
00:04:06Je ne suis pas Premier ministre, en vrai.
00:04:08Vous savez, on ne sait jamais.
00:04:10Ça peut t'arriver.
00:04:11Bon, alors malheureusement, ce qui n'arrive pas, c'est l'inversion de la courbe pour
00:04:17la natalité.
00:04:18Alors, c'est vraiment un record de la dénatalité depuis la guerre.
00:04:21Je vais vous poser la question de quoi la dénatalité est-elle le symptôme ?
00:04:25Alors, on peut, je le précise, ne pas vouloir d'enfants pour plusieurs raisons qui sont
00:04:30tout à fait respectables, mais quand un pays, une société s'engage, comme c'est le cas
00:04:37pour la France, sur la voie de la dénatalité, est-ce qu'on peut y voir une sorte, certains
00:04:41disent, d'auto-effacement, une perte de vitalité ?
00:04:45Regardez ce sujet de Michael Dosantes, on en parle juste après.
00:04:49Jamais depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le taux de natalité avait été
00:04:53aussi faible.
00:04:54663 000 bébés sont nés en France en 2024, soit une baisse de 2,2% sur un an.
00:05:01À ce rythme, le solde naturel, différence entre les naissances et les décès, sera
00:05:06sauf surprise, négatif dès 2025.
00:05:09Ce repli de la natalité s'explique en grande partie par le recul de la fécondité.
00:05:14L'an dernier, l'indicateur conjoncturel de fécondité était de 1,62 enfants par femme.
00:05:20Il est même de 1,59 en métropole.
00:05:23Là encore, il faut remonter à plus d'un siècle, 1919, pour retrouver un taux aussi
00:05:28bas.
00:05:29Seul indicateur en hausse, l'âge moyen à l'accouchement.
00:05:32Il s'élève aujourd'hui à un peu plus de 31 ans.
00:05:35Pour relancer la natalité, l'Union Nationale des Associations Familiales appelle le gouvernement
00:05:40à relancer une politique familiale.
00:05:42Une réforme du congé parental ou une meilleure prise en compte fiscale de la charge de l'enfant
00:05:46sont quelques-unes des pistes proposées.
00:05:51Est-ce que c'est une sorte de perte de vitalité, Philippe Bilger ?
00:05:54Est-ce que c'est un auto-effacement quand on n'arrive plus ou qu'on ne pense plus
00:05:58ou qu'on ne veut plus avoir d'enfant ?
00:06:00Sûrement.
00:06:01Moi, j'y vois également autre chose, Sonia, c'est-à-dire le remplacement de la tendresse
00:06:10humaine par l'idéologie.
00:06:12Je suis frappé de voir, après les précautions qui consistent à dire qu'on ne peut pas
00:06:20vouloir d'enfant, que c'est très bien, c'est la liberté humaine.
00:06:24Je suis frappé d'entendre un discours de plus en plus vigoureux qui consiste à dire
00:06:31que je ne peux pas user de ce formidable pouvoir de créer de la vie parce que le monde est
00:06:38catastrophique et que demain sera encore pire.
00:06:41C'est en ce sens-là que je regrette la disparition de ce que j'appelle peut-être trop rapidement
00:06:49de tendresse humaine face à l'idéologie, face à la politisation qui nous pourrit tout
00:06:55ce que l'humanité a de beau.
00:06:57Vous avez raison, il y a une idéologie.
00:06:59Mais face à ça, est-ce que vous pourriez, par exemple, nous résumer aujourd'hui quelle
00:07:02est notre politique publique sur ce projet ?
00:07:05Oui, mais il y a deux choses.
00:07:06La politique publique, elle peut agir sur un delta.
00:07:09Sonia, la politique publique peut agir sur un delta, c'est la différence entre le nombre
00:07:14d'enfants qu'ont les femmes et le nombre d'enfants qu'elles voudraient avoir.
00:07:16C'est une des parties du problème.
00:07:18Mais cette chute de la démographie est quasi mondiale.
00:07:22À part l'Afrique, et même en Afrique d'ailleurs elle commence, elle est visible partout alors
00:07:27que nous, enfin moi en tous les cas, qui suis certainement d'un âge trop vénérable,
00:07:33j'ai appris à Sciences Po que tout ce qui nous menaçait c'était la bombe démographique.
00:07:38Il fallait absolument faire très attention à ça.
00:07:40Mais maintenant, la politique, on va y revenir.
00:07:44Il pourrait y avoir un réarmement démographique.
00:07:46Bien sûr, mais la natalité à mauvaise presse, y compris à l'inaide chez les démographes
00:07:51qui trouvent que c'est fasciste.
00:07:52Un jour, il y a un démographe qui a dit ça.
00:07:54Non, non, il y a M. Lebrun qui a dit ça un jour.
00:07:56La natalité c'est fasciste.
00:07:58De vouloir que les gens fassent des enfants c'est fasciste.
00:08:00Il faut distinguer les choix individuels qui doivent être libres.
00:08:03Ça c'est pas la question.
00:08:04De ce qui se passe d'un point de vue collectif, anthropologique.
00:08:08Et là, c'est pas la tendresse.
00:08:10Il y a un élan vital.
00:08:12Un élan vital, et c'est pas que chez nous, qui est en train de se perdre.
00:08:18C'est pas seulement le climat et tout ça.
00:08:20J'entends ce que vous dites, et même j'y adhère.
00:08:23Expliquez-moi alors, quelle image, Kevin Bossuet ou Olivier,
00:08:26quelle image renvoie un pays, une culture, une civilisation, peu importe,
00:08:30qui prend la pente et qui d'ailleurs déboule la pente de la dénatalité.
00:08:35Quelle image ça renvoie ?
00:08:37L'image d'un pays qui est en train de s'effacer.
00:08:40L'image d'un pays qui a peur par rapport à l'avenir.
00:08:43L'image d'un pays, en effet, qui est mou
00:08:46par rapport à ce qu'il y a de plus précieux finalement dans l'humanité,
00:08:49c'est-à-dire laisser une trace.
00:08:52Et c'est vrai que Elisabeth a raison.
00:08:55Oui, Elisabeth, c'est joli aussi.
00:08:57Elisabeth a raison.
00:08:59Quand vous voyez des pays comme la Hongrie, des pays comme la Pologne,
00:09:02ou l'Italie, qui mettent en place véritablement des politiques natalistes
00:09:06affirmées, et quand vous voyez comment ces politiques sont perçues en France,
00:09:10on les assimile aux pétainistes, on les assimile aux fascistes,
00:09:13alors qu'il est totalement dans la nature humaine, véritablement,
00:09:17de vouloir se reproduire.
00:09:18Et moi, j'ai une contradiction parce que je ne veux pas d'enfant.
00:09:20C'est quelque chose qui, moi, ne m'anime pas.
00:09:23Et il y a une forme de contradiction finalement avec mon idéologie nataliste
00:09:27et le fait que moi, dans ma vie de tous les jours,
00:09:29je suis sans doute gagnée par une forme d'individualisme.
00:09:32Et pour moi, avoir un enfant serait un poids.
00:09:34Vous voyez toutes les contradictions aussi que moi je vis
00:09:37et que mes amis qui sont plutôt de droite également vivent.
00:09:39De droite ou de gauche, ça a vraiment une importance.
00:09:41C'est intéressant parce que là, vous dites que vous ne voulez pas vous l'assumer.
00:09:44Nous avons un papa de six enfants également.
00:09:48Moi, je suis frappée, je vais donner la parole à Olivier Dertiegel,
00:09:50dans un pays où on légifère sur la fin de vie
00:09:53qu'on ne pense pas à la vie au début de la vie aussi.
00:09:55On a une obsession de la fin de vie.
00:09:57La politique ne peut pas tout quand même, Sonia.
00:09:59On peut avoir un petit réarmement, un petit quelque chose,
00:10:01une politique familiale digne de ce nom.
00:10:04Je crois beaucoup à l'idée qu'on peut juger de l'état d'une société,
00:10:09si elle va bien ou pas, à la situation faite aux plus petits et aux plus anciens.
00:10:14Sur ces deux moments de la vie, les politiques publiques qui sont mises en place
00:10:18veulent en dire beaucoup sur là où nous en sommes.
00:10:20Au-delà de ce que vous avez évoqué, moi ce qui m'intéresse là,
00:10:24c'est savoir comment des politiques publiques peuvent agir
00:10:27auprès des femmes qui souhaitent avoir un enfant,
00:10:30mais qui, pour différentes raisons, reportent cette décision.
00:10:34J'ai autour de moi ces jeunes-là.
00:10:36Je vous assure, on me dit d'abord, pour mon métier, pour mon déroulé de carrière,
00:10:42le fait que ça me pose un problème.
00:10:45Je vous assure que l'absence de politique familiale universelle
00:10:48concernant le service public de la petite enfance,
00:10:52notamment les crèches, c'est peut-être rien.
00:10:54Moi j'ai des parents aujourd'hui qui sont en galère sur l'organisation de leur famille.
00:10:59Mais c'était pire dans les années 70, les gens faisaient des enfants quand même.
00:11:02Mais je veux simplement pointer ça.
00:11:04Si déjà ce delta, on le règle, facilitant la vie à ceux qui souhaitent avoir des enfants
00:11:10et qui sont empêchés, bloqués dans la satisfaction de leur projet...
00:11:16Mais ça ne vous interpelle pas qu'on légifère la fin de vie, l'euthanasie,
00:11:20c'est l'éloge du raccourcissement de la vie par les deux bouts.
00:11:23Vous avez raison.
00:11:24Mais ça ne m'interpelle pas.
00:11:26Depuis quand il y a eu une grande politique familiale universaliste dans notre pays ?
00:11:30Au hasard.
00:11:31Mais vous êtes quand même un peu, excusez-moi, à côté du problème.
00:11:34Je répète, parce que vous ne l'avez visiblement pas pris en compte,
00:11:37que si la France était la seule dans ce cas, et si par exemple...
00:11:41On parle de notre pays, Elisabeth.
00:11:43Non mais j'essaye de vous dire, c'est que les causes ne sont pas seulement françaises.
00:11:51Et si surtout la courbe épousait les politiques ?
00:11:56Ce n'est pas vrai.
00:11:57Il y a eu des années où il y avait moins de crèches en France,
00:12:00et il y avait plus d'enfants.
00:12:02Elisabeth, ce sont les Françaises qui ont une origine, une ascendance immigrée
00:12:06qui font le plus d'enfants.
00:12:07Oui, mais j'essaye juste de vous dire que...
00:12:09En France, hein ?
00:12:10Oui, mais bien sûr que c'est...
00:12:11Justement, que ça n'est pas simplement lié.
00:12:13La politique peut agir en delta.
00:12:15Moi, je pense que ça a aussi quelque chose à voir avec le fait
00:12:18qu'on piétine la différence des sexes comme étant une espèce de socle
00:12:22structurant nos vies et nos sociétés.
00:12:24Parce que la reproduction, pardon, la projection de la société,
00:12:28elle a à voir avec cette différence absolument fondamentale.
00:12:32On ne cesse de dire qu'elle n'existe pas.
00:12:34J'entends, j'entends.
00:12:35Je vais essayer de dire...
00:12:36Mais oui, ne vous étonnez pas.
00:12:37Vous voulez ajouter quelque chose, Céline ?
00:12:39Oui, je vais ajouter quelque chose, parce que je suis assez d'accord
00:12:41avec ce que vous venez de dire, en fait.
00:12:43Il y a une forme de contradiction au niveau historique.
00:12:45Pendant des années, on s'est battu pour la vie.
00:12:47Regardez la recherche médicale avec le premier vaccin,
00:12:49à la fin du 18e siècle, la COPOX.
00:12:51Et aujourd'hui, on a des militants qui sont retournés vers la mort,
00:12:55notamment à travers des militants pro-euthanasie
00:12:58et parfois des militants pro-IVG.
00:13:01Et je le dis d'autant plus que moi, je suis pour l'avortement.
00:13:03Non, IVG.
00:13:04Oui, mais je suis pour l'avortement, mais de manière très encadrée.
00:13:08Non, mais vous voyez un petit peu le basculement.
00:13:11On peut tout dans la discussion arrêter.
00:13:13Le problème, c'est qu'il ne faut pas me prouver,
00:13:15sinon on ne va pas comprendre ce que je veux dire.
00:13:16Non, mais il n'a pas remis en cause.
00:13:18Je n'ai pas remis en cause, je suis pour l'avortement justement.
00:13:20Donc je n'ai absolument pas d'accord.
00:13:21Et je sais à quel point c'est compliqué d'être enceinte
00:13:24et le recours à l'avortement peut être une bonne chose pour certaines femmes.
00:13:27Je n'ai jamais dit le contraire.
00:13:28Mais vous avez des militants qui ne sont tournés que vers ça.
00:13:31Alors que nous, pendant des siècles, on a été tourné vers la vie,
00:13:34vers les progrès médicaux pour faire en sorte de préserver au maximum.
00:13:37On va vous mettre d'accord.
00:13:38Je trouve que dans des sociétés comme celle-là,
00:13:40quelles qu'elles soient françaises, européennes, occidentales,
00:13:43au plus largement, ne vous étonnez pas.
00:13:45Peut-être que vous allez trouver que la comparaison est un peu limite.
00:13:49Mais qu'on prenne plus de substances, qu'on ait besoin de paradis artificiel.
00:13:54Mais oui, peut-être que ça répond à quelque chose.
00:13:56Et je passe là de manière extrêmement habile.
00:13:59On en a toujours pris des substances.
00:14:01Mais attendez, le record, la demande en cocaïne,
00:14:04attention, je ne fais vraiment pas de lien, vous voyez ce que j'ai voulu dire,
00:14:07mais n'a jamais été aussi forte.
00:14:09C'est un chiffre qui m'interpelle.
00:14:11Au total, plus d'un million de personnes en France
00:14:14en ont consommé de la cocaïne.
00:14:16En ont consommé au moins une fois au cours de l'année 2023,
00:14:20selon la dernière étude de l'Observatoire français des drogues
00:14:22et des tendances addictives.
00:14:24Au moins une fois.
00:14:25Et c'est surtout la progression sur une année.
00:14:27Alors, une consommation qui se généralise,
00:14:29qui se banalise,
00:14:30vraiment qui contribue à une détérioration de beaucoup de choses,
00:14:33d'un point de vue cognitif, comportemental,
00:14:35mais pas de la baisse des trafics.
00:14:37Regardez ce sujet préparé par nos équipes.
00:14:401,1 million de Français ont consommé de la cocaïne au moins une fois en 2023.
00:14:44C'est le chiffre que donne l'Observatoire français des drogues
00:14:47et des tendances addictives dans une étude publiée ce mercredi.
00:14:51Un chiffre qui a presque doublé par rapport à 2022.
00:14:55La précédente étude recensait 600 000 usagers en France.
00:14:59Les actifs l'utilisent pour tenir au travail,
00:15:01pour supporter des cadences intensives dans la restauration
00:15:04ou pour faire face à la pénibilité des conditions de travail
00:15:08comme les marins-pêcheurs.
00:15:10L'explosion de la consommation s'explique aussi
00:15:12par l'augmentation de la production des principaux pays producteurs.
00:15:15La Colombie, la Bolivie et le Pérou.
00:15:18Ils ont plus que doublé leur offre sur les 12 dernières années.
00:15:21Enfin, la cocaïne ne connaît pas l'inflation.
00:15:24Le prix du gramme est resté quasiment stable,
00:15:26passant de 60 euros en 2011 à 66 euros en 2023.
00:15:30En revanche, la teneur en cocaïne pure a explosé sur la même période,
00:15:34passant de 46 à 73 %.
00:15:37En 20 ans, cette drogue s'est largement démocratisée.
00:15:40La cocaïne, il y a plusieurs années, c'était une drogue de l'élite,
00:15:43une drogue du show business, etc.
00:15:45Maintenant, c'est une drogue qui a perforé toutes les classes sociales,
00:15:49chez le chômeur jusqu'au PDG.
00:15:51La France est désormais le 7e pays européen en termes de consommation de cocaïne.
00:15:56Le gouvernement a annoncé récemment avoir saisi 47 tonnes de cocaïne en 2024.
00:16:01La lutte contre le trafic de drogue devrait encore s'intensifier en 2025.
00:16:07Qu'est-ce qui ne va pas, fondamentalement, pour qu'il y ait une telle explosion ?
00:16:11Alors là, vraiment, parfois, c'est pas que spécifique à la France,
00:16:15mais ça devient quand même presque consubstantiel dans notre pays.
00:16:18Qu'est-ce qui explique, selon vous ?
00:16:20Vous avez évoqué, Sonia, mais vous l'avez dit autrement,
00:16:24que la drogue, la cocaïne, pouvaient se substituer à une humanité
00:16:29de moins en moins pleine, de plus en plus vide.
00:16:33Je pense à cette phrase de Marcel Proust qui disait
00:16:36« Les idées sont les succès d'année des chagrins ».
00:16:39Je dirais volontiers que la drogue est le succès d'année d'un manque
00:16:44de plus en plus éclatant, si j'ose dire, dans l'humain.
00:16:48La drogue remplace ce qui n'existe plus.
00:16:51Nous n'avons plus de possibilité d'ambition extérieure.
00:16:56Alors, écoutez, je suis totalement d'accord, si je peux me permettre,
00:16:59c'est un sujet qui nous concerne.
00:17:00Ça me rassure.
00:17:01Donc, avant les grandes découvertes, il n'y avait pas de drogue ?
00:17:04On parle d'une courbe qui explose.
00:17:08C'est les plus jeunes et les moins jeunes.
00:17:12Mais là, est-ce que vous êtes d'accord avec ce que dit Philippe ?
00:17:15C'est une société où il n'y a plus beaucoup de liens.
00:17:17Ce n'est plus la société du voisinage, il n'y a plus de lien,
00:17:19vous allez me dire avec le sacré, mais bon, le lien avec la Terre.
00:17:22Et on vit presque en dissociété plutôt qu'en société.
00:17:26De toute façon, toutes les explications que peuvent donner
00:17:29des esprits aussi éminents, mais réellement dans un problème
00:17:32aussi compliqué, ont une part de réel.
00:17:34Je pense simplement, je le rappelle, que dans toutes les sociétés,
00:17:37on a absorbé certainement dans l'Empire romain, non mais vraiment,
00:17:41on a absorbé des substances psychotropes pour adoucir le choc du réel.
00:17:45Voilà, tout simplement.
00:17:47Et, que vous avez raison, l'explosion est certainement
00:17:50non seulement un symptôme de cela, mais aussi un symptôme
00:17:53de la mondialisation des échanges.
00:17:55C'était moins facile au XIXe siècle, la drogue circulait moins facilement
00:17:59parce qu'il n'y avait pas tous ces réseaux mondiaux.
00:18:02Maintenant, il y a un mot sur la cocaïne.
00:18:05Un mot sur la cocaïne.
00:18:07À force d'avoir un discours simplement moral sur la drogue.
00:18:10C'est-à-dire de ne pas comprendre que les gens qui prennent de la cocaïne,
00:18:13vous le disent, il y a aussi une dimension de plaisir, je vais vite.
00:18:16Vous avez simplement un discours moral, vous ne faites aucune différence.
00:18:19Sur la cocaïne, c'est plus dangereux.
00:18:22Est-ce que de dire qu'il faut rétablir certains liens,
00:18:24de faire davantage attention à son voisin qu'à son lointain,
00:18:28d'avoir des liens avec sa terre d'ancrage, avec ses aînés,
00:18:31puisqu'on ne parle que de la fin de vie,
00:18:33d'y voir d'abord la vie avant la fin de vie, est-ce que c'est...
00:18:36Ah non, dire qu'il le faudrait, oui.
00:18:38C'est simplement que le temps que tout cela arrive,
00:18:41ça ne va pas ralentir l'épidémie de drogue.
00:18:43Alors, j'ai peut-être une proposition.
00:18:46Est-ce que vous êtes d'accord que parfois la drogue arrive
00:18:49par les voitures, par les trains, par tout ce que vous voulez,
00:18:52s'il y avait des frontières, s'elles étaient contrôlées ?
00:18:55Ça ne rentrerait plus.
00:18:56Non, je ne sais pas, c'est une idée.
00:18:58Je ne sais pas, je n'entends pas beaucoup dans le débat politique.
00:19:01Il faut un investissement massif à l'échelle des ports,
00:19:04parce qu'il y a la possibilité, il y a un nombre absolument ridicule
00:19:08de containers qui sont surveillés, ça demande de l'investissement.
00:19:11C'est un tsunami blanc qui déferle aujourd'hui sur l'Europe.
00:19:141000 tonnes de cocaïne par an sur le continent européen.
00:19:17Mais parfois, quand il y a un verrou idéologique sur les frontières,
00:19:20on ne l'a pas eu pour le Covid.
00:19:22Je me dis, est-ce qu'on ne peut pas l'avoir pour la drogue ?
00:19:24Je suis très satisfait des annonces faites par le nouveau ministre de l'Intérieur
00:19:28sur la lutte contre le narcotrafiquant, contre la criminalité organisée,
00:19:32y compris sur la lutte contre le blanchiment, jusqu'à aller sur des pays,
00:19:35on verra ce qu'il fait sur un déplacement des Emirats Arabes Unis,
00:19:38mais il y a aussi des pays où il faut de la coopération judiciaire
00:19:42pour obtenir, casser les reins au haut du spectre des trafiquants.
00:19:45Et on casse les reins sur les questions financières.
00:19:48Mais avant de casser les reins, cassons un petit peu nos tabous et nos ailleurs
00:19:52pour, par exemple, la question des frontières.
00:19:54Vous avez raison.
00:19:55Quand M. le ministre de l'Intérieur dit qu'il veut en faire un combat prioritaire,
00:19:59pourquoi la question n'est jamais abordée ?
00:20:01Parce qu'en général, les ministres acceptent volontiers d'identifier les maux,
00:20:06mais de les réparer, de les éradiquer, ça les fatigue.
00:20:12Oh bah dis donc, c'est une flèche plus rare.
00:20:15C'est pour ça que Bruno Retailleau, pardon de continuer d'enviner l'os
00:20:20qui lave tous ceux qui m'entendent,
00:20:22eh bien, il est une exception.
00:20:25Vous êtes en train de préparer votre copie ?
00:20:27Oui, monsieur.
00:20:28Vous êtes prêt ?
00:20:29Vous avez un discours de politique générale à nous livrer dans quelques minutes.
00:20:32Moi j'écris.
00:20:33Que je vais critiquer, analyser, décortiquer.
00:20:35Mais une minute, Sonia.
00:20:36Au moins tu ne vas pas mélanger tes feuilles.
00:20:39On fait beaucoup moquer de lui.
00:20:41C'est bien un moment d'égarement d'un Premier ministre qui est...
00:20:44Moi ça ne va pas du tout.
00:20:45Ça ne t'arrive jamais.
00:20:47C'est vrai que ton sac à main est un modèle d'ordonnancement.
00:20:51Le signal que j'ai défendu François Bayrou là-dessus,
00:20:54je trouve ce procès en feuilles ridicules.
00:20:57Quand la maison France brûle, je suis d'accord qu'on ne va pas retenir...
00:21:01Surtout si vous avez un discours de 50 pages et qu'elles sont mélangées,
00:21:04bah oui, il faut le prendre.
00:21:05Kévin voudrait parler sur le sujet qui est le nôtre.
00:21:07Ah sur la cocaïne.
00:21:11Moi ce qui me marre, c'est qu'on est passé d'une drogue récréative
00:21:14à une drogue qui est là pour soulager les personnes.
00:21:18Il y a l'exemple des marins pêcheurs,
00:21:21notamment qui prennent beaucoup de drogue pour tenir.
00:21:23Et surtout qu'en ce moment, il y a de moins en moins de poissons,
00:21:25notamment dans les mers et les océans.
00:21:27Donc ils sont beaucoup plus longtemps en mer.
00:21:29Donc ils prennent cette cocaïne pour pouvoir tenir.
00:21:31On le voit également dans les domaines de la finance
00:21:33ou dans les métiers extrêmement stressants
00:21:35où les gens prennent ça finalement pour tenir au travail.
00:21:39Mais ça en dit long.
00:21:40C'est-à-dire qu'on a une société tellement stressante
00:21:42qu'on s'oublie soi-même, notamment face au travail.
00:21:45Et quand vous prenez les chiffres des urgences,
00:21:47pour 100 000 personnes qui vont aux urgences,
00:21:49il y en a aujourd'hui 12 qui vont pour des problèmes de cocaïne.
00:21:52C'est deux fois plus qu'il y a 10 ans.
00:21:54Et avec des conséquences notamment sanitaires de plus en plus grandes.
00:21:57Alors faisons des campagnes aussi.
00:21:59Il faut faire des campagnes aussi.
00:22:00Mais sans infantiliser.
00:22:01Il faut simplement faire une campagne
00:22:03pour présenter les dangers de la drogue.
00:22:05Mais toutes les campagnes qu'on voit, c'est l'infantilisation.
00:22:07Et ça, ça ne fonctionne pas.
00:22:08Ça a plutôt l'effet inverse.
00:22:09Et des campagnes très dangereuses
00:22:11qui au contraire suscitent des tentations
00:22:14au lieu d'éditer des interdictions.
00:22:18Philippe Bilger, gardez votre temps de parole
00:22:20pour votre déclaration de politique générale dans quelques instants.
00:22:23En plus, vous faites un peu Premier ministre.
00:22:25Il y a quelque chose de...
00:22:27Je suis d'accord.
00:22:28Ce n'est pas un compliment ?
00:22:29Non, c'est un compliment.
00:22:31Non, mais je pensais que vous auriez visé plus haut.
00:22:34On sera très attentifs au moment de la politique judiciaire et pénale.
00:22:38On va être très attentifs.
00:22:39Une minute, mon cher Olivier.
00:22:41Bon, alors restez avec nous.
00:22:43Olivier Dartigold, Philippe Bilger, Elisabeth Lévy ou Kevin Bossuet.
00:22:47Elisabeth Lévy.
00:22:48Ah oui, elle écrit.
00:22:49Très scolaire.
00:22:50Premier ministre, qu'est-ce que vous diriez ?
00:22:51C'est scolaire d'écrire maintenant.
00:22:53Pour parler un peu au cœur des Français, d'ailleurs au portefeuille aussi
00:22:56et puis oserai-je dire à l'âme un peu de la France.
00:22:58Que diriez-vous ?
00:22:59Une courte pause et on se retrouve.
00:23:06Merci d'être avec nous.
00:23:07L'exercice de déclaration de la politique générale,
00:23:09c'est bien sûr le fond, c'est le plus important,
00:23:11mais c'est aussi souvent la forme, l'exercice, le style,
00:23:14les propos, les paroles, le souffle, l'emphase, le choix des mots.
00:23:18Vous verrez dans quelques instants comment nos invités
00:23:21vont remplacer en tout bien tout honneur le Premier ministre
00:23:24quelques minutes justement pour faire leur déclaration.
00:23:27Ma déclaration, on pourrait l'appeler.
00:23:29Mais tout d'abord, le rappel des titres avec vous, cher Sommail.
00:23:32À la une de l'actualité, Sonia,
00:23:34illustration de l'ultra-violence chez les jeunes.
00:23:36Une rique centre-adolescente hier après-midi à Levallois-Péré a fait un blessé.
00:23:40La victime, un ado de 16 ans,
00:23:42a refusé d'expliquer les circonstances de son agression aux policiers
00:23:45et a refusé de déposer plainte.
00:23:48Nous sommes le mercredi 15 janvier,
00:23:50jour d'ouverture de la plateforme Parcoursup.
00:23:52Les lycéens vont donc pouvoir s'inscrire
00:23:54et formuler leur choix d'orientation post-bac.
00:23:57Jusqu'au 13 mars ce prochain.
00:23:59Et puis les images impressionnantes d'un assaut historique
00:24:02dans la résidence du président sud-coréen.
00:24:04Il a enfin pu être arrêté hier
00:24:06grâce à la mobilisation d'un grand nombre de policiers,
00:24:08comme vous pourrez le voir sur ces images.
00:24:10Une arrestation après sa tentative ratée
00:24:12d'imposer la loi martiale début décembre.
00:24:17Merci, chère Sommaila.
00:24:18Je vous dis à tout à l'heure.
00:24:19Une déclaration de politique générale
00:24:21où l'on a appris qu'il y aura un conclave sur les retraites.
00:24:26Des communautés interministérielles sur l'immigration.
00:24:28Une consultation sur les temps scolaires.
00:24:30Des comités théodules partout.
00:24:32Non mais ça peut être une bonne méthode.
00:24:34La discussion, la consultation, les machins comme disait De Gaulle.
00:24:38Il est donc urgent d'attendre alors que la maison France brûle.
00:24:41Le gouvernement regarde-t-il ailleurs ?
00:24:43Nous posons la question.
00:24:44Regardez l'une de ces séquences assez éduquantes
00:24:47par rapport à ce qui s'est passé hier.
00:24:50Il est donc de notre devoir de conduire une politique de contrôle,
00:24:54de régulation et de retour dans leur pays
00:24:57de ceux dont la présence met en péril par leur nombre
00:25:00la cohésion de la nation.
00:25:05Mais comment faire alors que 93% des obligations
00:25:09de quitter le territoire français ne sont pas exécutées ?
00:25:13Si nous ne résolvons pas cette question,
00:25:16toutes nos déclarations d'intention seront vaines.
00:25:19Cette politique que doit mener fermement
00:25:22le ministère de l'Intérieur et le ministère de la Justice
00:25:25suppose aussi l'action de tous les autres ministères.
00:25:29C'est pourquoi je réactiverai
00:25:32le comité interministériel de contrôle de l'immigration.
00:25:37On sourit parfois, c'est vrai,
00:25:39puisque les EQTF, on en parle depuis tant de mois, d'années.
00:25:43Si nous ne résolvons pas cette question,
00:25:45et pour la résoudre, un comité,
00:25:47je ne sais pas pour le diagnostic qu'il est connu,
00:25:50on sait ce qu'il y a à faire,
00:25:52engager un bras de fer avec des pays
00:25:54qui, pour certains, nous crachent à la figure.
00:25:57Mais soyons un peu œcuméniques,
00:25:59soyons un peu indulgents,
00:26:01pas de procès d'intention, cher Olivier d'Artigolle.
00:26:04Pas de chasse au Bayreau.
00:26:06Non, pas de chasse au Bayreau.
00:26:08Qu'est-ce qu'on va dire alors ?
00:26:10Il y a quelque chose qui m'a intéressée
00:26:13dans ce qu'a dit Olivier tout à l'heure,
00:26:15et je pense, moi, la seule chose,
00:26:17enfin il y a beaucoup de choses,
00:26:19sur lesquelles François Bayreau aurait pu mettre l'accent,
00:26:22c'est de mettre davantage, non pas en opposition,
00:26:25mais un peu de montrer à la fois le provincial qu'il est,
00:26:28c'est dans ma bouche un mot noble,
00:26:30et la technocratie, le conformisme parisien
00:26:33que nous représentons aussi quelquefois.
00:26:35Pourquoi ne l'a-t-il pas suffisamment fait, Olivier ?
00:26:38Je pense que c'est une équation politique
00:26:41terriblement difficile pour lui.
00:26:43Parce qu'il devait à la fois dire au pays
00:26:46qu'il mature ce qu'il réfléchit depuis des années,
00:26:49depuis sa présidentielle de 2007,
00:26:52tout en jouant un équilibre au sein
00:26:54de ce qu'on appelle le socle commun,
00:26:56en envoyant quelques éléments à la gauche,
00:26:59sans fâcher à l'air,
00:27:01et avec aussi Emmanuel Macron
00:27:03qui reste dans ce paysage institutionnel.
00:27:06Donc l'équation est difficile.
00:27:08Pour autant, je le dis,
00:27:10j'ai beaucoup de désaccords politiques avec François Bayreau,
00:27:12là n'est pas la question,
00:27:15un discours de politique générale
00:27:17tel qu'il a été prononcé,
00:27:19que d'autres exercices
00:27:21où on sent qu'il peut y avoir McKinsey,
00:27:23des communicants,
00:27:24qu'il peut y avoir ce monde macroniste
00:27:26qui nous avait évoqués
00:27:28qu'ils étaient à eux seuls le camp de la raison.
00:27:30Parce qu'on a eu beaucoup d'ectoplasmes.
00:27:32Pardon, c'est le mot, mais c'est vrai.
00:27:34Je les pratique parfois le matin.
00:27:36Il y a des choses, qu'on se rende d'accord ou pas,
00:27:38qui me paraissent réhabiliter l'idée que je me fais de la politique.
00:27:40Mais oui, c'est pour ça que perdre ses feuilles, hésiter...
00:27:42Après, le procès en provincialisme.
00:27:44Je pense qu'il y a dans certains commentaires,
00:27:46pas vous Sonia, pas vous,
00:27:48mais qu'il y a dans certains commentaires
00:27:50quelque chose qui relève,
00:27:52non pas d'un mépris de classe,
00:27:54mais d'un mépris de territoire,
00:27:56d'itinéraire.
00:27:58Dans un pays qui appelle à la décentralisation.
00:28:00On se moque de tout le monde,
00:28:02la dérégion.
00:28:04On touche pas au berner.
00:28:06Bien sûr, chacun a le droit à ses moqueries.
00:28:08On peut se moquer des bobos parce qu'ils sont bobos.
00:28:10Je ne suis pas sûre qu'il y ait ça.
00:28:14Là où Olivier a raison,
00:28:16c'est que de toute façon,
00:28:18François Bayrou est le premier ministre
00:28:20d'une assemblée sans majorité.
00:28:22Il fait avec.
00:28:24Mais moi ce que je dirais...
00:28:26Vous institutionnalisez l'immobilisme.
00:28:28Franchement, c'est insupportable.
00:28:30Mais pas vous, pas vous.
00:28:32Je veux bien qu'on...
00:28:34Puisque vous avez une solution pour ne pas l'institutionnaliser,
00:28:36le mieux qu'on ait à faire aujourd'hui,
00:28:38dans la situation...
00:28:40Sinon, on va redire à chaque fois les mêmes choses.
00:28:42Elisabeth, j'en ai une, je vous assure.
00:28:44Vous prenez à témoin l'opinion publique
00:28:46sur quatre grands sujets
00:28:48sur lesquels les Français sont d'accord.
00:28:50Et vous dites, et j'avance avec vous...
00:28:52Et vous vous asseyez sur l'assemblée.
00:28:54Écoutez, Sonia, moi je veux bien
00:28:56qu'on ait des solutions miracles.
00:28:58On n'est pas dirigés non plus par des...
00:29:00Laissez-moi aller au bout d'une phrase.
00:29:02Vous me dites, il faut faire ça.
00:29:04Je vais vous expliquer pourquoi ça ne marche pas.
00:29:06Parce que nous avons à faire...
00:29:08Est-ce qu'on a...
00:29:10Est-ce qu'on a essayé de dire...
00:29:12Ecoutez-moi, juste, sur quatre grands sujets.
00:29:14Est-ce qu'on a essayé de dire, sur la sécurité,
00:29:16sur le pouvoir de vivre dignement,
00:29:18est-ce qu'on a essayé de dire,
00:29:20je fais un accord avec vous, chers Français,
00:29:22et c'est au parlementaire de me suivre.
00:29:24D'accord, écoutez, je veux bien qu'on essaye.
00:29:26Je vous dis qu'on a cette classe politique-là,
00:29:28qu'à mon avis, pour remobiliser le pays
00:29:30et être légitime, la politique, ça doit produire
00:29:32de la légitimité, c'est ça le problème.
00:29:34Et ça ne produira pas de façon assez massive
00:29:36pour ce que vous dites,
00:29:38avant une élection présidentielle.
00:29:40Ça, ça me paraît certain.
00:29:42Dans les circonstances, moi,
00:29:44j'ai été déçue en bien par François Bayrou.
00:29:46Parce qu'au moins, j'ai trouvé que sur la dette,
00:29:48il parlait assez clair.
00:29:50J'ai trouvé que son astuce sur les retraites,
00:29:52si dans le même budget, vous trouvez une loi plus juste,
00:29:54allez-y, je la prendrai.
00:29:56C'était pas si idiot.
00:29:58Je voudrais juste dire un truc sur le fond.
00:30:00Attendez, attendez.
00:30:02Vous n'avez pas fait pas mal de choses.
00:30:04Vous trouvez qu'il a été clair.
00:30:06Moi, je vais...
00:30:08C'est la fameuse phrase de Martine Aubry.
00:30:10Quand c'est flou, c'est qu'il y a un loup.
00:30:12Non, maintenant, quand c'est flou, c'est qu'il y a...
00:30:14Bayrou.
00:30:16Non, mais pardonnez-moi, c'est une facilité.
00:30:18Mais vous ne pouvez pas dire que sur les retraites,
00:30:20ça a été clair, personne n'a fait pire.
00:30:22Je peux me le faire en 30 secondes ?
00:30:24Olivier, il a parfaitement expliqué.
00:30:26Dans Mission Flash, court des comptes
00:30:28pour que tout le monde soit d'accord sur le constat.
00:30:30Tout le monde n'est pas du même constat.
00:30:32On part de la même réalité.
00:30:34Un, on aura la même réalité.
00:30:36Deux, et c'est vrai qu'il y a quelque chose d'étonnant.
00:30:38Mais oui, Kevin, trois mois,
00:30:40pas six mois, trois mois
00:30:42de conclave, j'aurais préféré qu'ils disent conférence sociale,
00:30:44où partenaires sociaux,
00:30:46syndicats et organisations patronales
00:30:48essayent de trouver un financement
00:30:50qui, si on touche à la mesure d'âge,
00:30:52va aller chercher les 15 milliards
00:30:54dont on a besoin jusqu'à 2030.
00:30:56C'est très clair.
00:30:58D'abord, écoutons le patron des députés LR
00:31:00à l'Assemblée, Laurent Wauquiez.
00:31:02Il était ce matin à la grande interview.
00:31:04Et votre réaction, juste après.
00:31:06On ne fera pas tomber le gouvernement.
00:31:08Quoi qu'il arrive.
00:31:10Oui, et je vais vous dire quoi qu'il arrive.
00:31:12L'importance que vous dites, quel que soit le budget,
00:31:14sa tonalité, son orientation.
00:31:16Oui, et je vais essayer de vous expliquer pourquoi.
00:31:18Dans cette période, le pire, c'est le chaos.
00:31:20Ce dont le pays a le plus besoin,
00:31:22c'est un minimum de stabilité.
00:31:24On a eu quatre premiers ministres en un an.
00:31:26Ça n'est pas arrivé en un siècle.
00:31:28Marine Le Pen a voté avec Jean-Luc Mélenchon
00:31:30pour faire tomber Michel Barnier.
00:31:32On trouve que la situation est meilleure ?
00:31:34Je considère qu'avoir fait tomber Michel Barnier
00:31:36n'a rien apporté au pays.
00:31:38On a perdu du temps.
00:31:40On se retrouve dans un chaos qui est exactement le même
00:31:42qu'il y a trois mois.
00:31:44Et donc, pour moi, la première priorité,
00:31:46c'est de donner un minimum de stabilité.
00:31:48Alors, bien sûr, c'est plus facile
00:31:50de venir sur votre plateau en disant
00:31:52si jamais on franchit mes lignes rouges,
00:31:54je fais tomber le gouvernement.
00:31:56Très bien.
00:31:58Mais c'est immature et irresponsable.
00:32:00Soutien exigeant dit la droite.
00:32:02Moi, je ne suis absolument pas d'accord
00:32:04avec ce qui a été dit.
00:32:06J'ai beaucoup de respect pour François Bayrou,
00:32:08énormément.
00:32:10Je trouve quand même
00:32:12que le discours
00:32:14était d'une mollesse incroyable.
00:32:16Il y a un mot qui m'a marqué,
00:32:18c'est le mot stabilité.
00:32:20Sauf que j'entends stabilité
00:32:22comme une volonté de M. Bayrou de durer.
00:32:24Mais ce n'est pas ce que veulent les Français.
00:32:26Les Français veulent de l'autorité,
00:32:28ils veulent de l'efficacité,
00:32:30ils veulent des mesures, en effet, qui soient fortes
00:32:32et qui répondent finalement
00:32:34aux problèmes qu'ils rencontrent dans leur quotidien.
00:32:36Là, on a vu le retour
00:32:38des cahiers de doléances,
00:32:40le retour des comités d'éau d'huile.
00:32:42Mais ça ne changera rien, on a l'impression
00:32:44d'un blabla continuel. Et pendant ce temps-là,
00:32:46les Français continuent de souffrir.
00:32:48Mais allez sur le terrain, Olivier.
00:32:50Ils n'ont pas tenu 10 ou 15 minutes.
00:32:52Moi, je me suis forcé de regarder tout.
00:32:54Mais c'était insupportable.
00:32:56Et encore une fois, ce n'est pas l'homme qui est en cause,
00:32:58c'est sa manière de faire de la politique,
00:33:00c'est sa manière d'essayer de ménager
00:33:02les chèvres et le chou. Et finalement,
00:33:04comme il a fait à l'éducation nationale,
00:33:06il ne prend aucune mesure claire,
00:33:10il essaye de donner raison au syndicat,
00:33:12il essaye de faire passer
00:33:14une petite réformette.
00:33:16Et à la fin, il n'y a rien qui est fait,
00:33:18on a besoin d'autres jours
00:33:20pour doter notre pays d'un budget.
00:33:22Est-ce que la France a besoin d'un budget ?
00:33:24Comment on fait pour qu'on ait un budget ?
00:33:26La France a besoin d'autorité ?
00:33:28La France a besoin d'un retour ?
00:33:30Sonia, écoutez.
00:33:32Vraiment, je vous assure, ça fait 3 mois
00:33:34que nous commentons une situation
00:33:36politique que je dirais
00:33:38familièrement, c'est une situation
00:33:40assez pourrie, assez...
00:33:42Lâchez-en l'i.
00:33:44Mais cette situation n'est pas le fruit
00:33:46d'un dictateur, c'est le fruit
00:33:48d'un processus institutionnel
00:33:50qu'on peut trouver déplorable
00:33:52mais qui est légal, tout à fait constitutionnel
00:33:54et d'élections.
00:33:56Il n'y a pas aujourd'hui
00:33:58une majorité dans le pays qui est d'accord
00:34:00à part pour la retraite,
00:34:02ce qui me semble être un signe terrible,
00:34:04il n'y a pas une majorité qui est d'accord
00:34:06pour de très grandes orientations
00:34:08sauf la régulation de l'immigration.
00:34:10Vous allez nous dire ce que vous allez faire,
00:34:12parce que là, vous bavardez, vous parlez,
00:34:14vous allez me dire concrètement,
00:34:16en monnaie sonnante et trévuchante, vous, Premier ministre,
00:34:18mais attendez, on ne va pas commencer par vous.
00:34:20Ah non, heureusement.
00:34:22Roulement de tambour.
00:34:24Roulement de tambour.
00:34:26Roulement de tambour.
00:34:28Roulement de tambour.
00:34:30Il est long.
00:34:32Monsieur Philippe Bilger, Premier ministre,
00:34:34s'avance à la tribune
00:34:36de l'Assemblée nationale, regard bleu azur
00:34:38déterminé.
00:34:40Et vous commencez.
00:34:42Mesdames et messieurs les députés,
00:34:44je n'attends pas
00:34:46de vous une approbation totale,
00:34:48je n'attends même
00:34:50pas de vous une impartialité
00:34:52qui me ferait honneur,
00:34:54mais je voudrais
00:34:56pointer
00:34:58l'accord que nous
00:35:00avons tous, j'en suis persuadé,
00:35:02une fois que vous sortirez
00:35:04du précaré de vos convictions
00:35:06intimes. Nous
00:35:08connaissons les mots de la France.
00:35:10Déficit monumental,
00:35:12problème des retraites,
00:35:14insécurité galopante,
00:35:18identité de la France
00:35:20mise en péril,
00:35:22et un certain nombre d'éléments,
00:35:24aussi bien nationaux qu'internationaux,
00:35:26qui, évidemment,
00:35:28mobilisent votre inquiétude,
00:35:30peut-être
00:35:32suscitent votre indignation,
00:35:34en tout cas me permettent de vous dire
00:35:36qu'en réalité,
00:35:38nous sommes à l'unition
00:35:40sur ce qui menace notre formidable
00:35:42pays. Alors, je pourrais
00:35:44vous dire, je veux,
00:35:46j'ordonne, j'ai l'intention
00:35:48de,
00:35:50je me propose de
00:35:52constituer une structure,
00:35:54je vais demander à d'autres
00:35:56de penser à ma place.
00:35:58Je pourrais vous dire tout cela,
00:36:00ce qui relève d'une forme de
00:36:02volontarisme confortable.
00:36:04Eh bien, mesdames et messieurs
00:36:06les députés, ne comptez
00:36:08pas sur moi pour cela,
00:36:10je vous propose un événement
00:36:12unique dans notre histoire
00:36:14politique, c'est-à-dire que
00:36:16pour la première fois, vous
00:36:18aurez à apprécier, à juger
00:36:20un Premier ministre qui
00:36:22tiendra plus
00:36:24qu'il n'a promis. Et c'est
00:36:26sur cette conclusion
00:36:28que je me permets
00:36:30de vous demander votre confiance.
00:36:32Bravo ! Moi je dis
00:36:34bien Premier ministre.
00:36:36Il a échappé à l'essentiel.
00:36:38Avouez que là,
00:36:40vous vous sentez bien dans le cosmos.
00:36:42En plus, je le pense profondément.
00:36:44Attendez, c'est l'exercice que je vous demande.
00:36:46Roulement de tambour.
00:36:54Kevin Brossuet
00:36:56s'avance,
00:36:58ne pas faire déterminer.
00:37:00Regarde, attention,
00:37:02monsieur le professeur, monsieur le Premier ministre
00:37:04va parler. Mesdames et messieurs
00:37:06les députés, nous avons connu
00:37:08dans le débat public le grand déclassement,
00:37:10le grand remplacement.
00:37:12Nous en sommes au grand effacement.
00:37:14Le grand effacement de nos classes moyennes
00:37:16et de nos classes populaires. Le grand effacement
00:37:18de nos classes moyennes et de nos classes
00:37:20populaires, leur opinion
00:37:22que ces dernières ne peuvent plus exprimer,
00:37:24leur sentiment qu'ils ne peuvent plus être
00:37:26en avant puisque une petite caste médiatique
00:37:28a pris le pouvoir pour nier tout ce que les
00:37:30classes populaires vivent. Le grand effacement
00:37:32également de nos catégories populaires
00:37:34qui ne voient plus l'école comme un
00:37:36moteur de l'ascension sociale, qui sont obligées
00:37:38de rester dans une autarcie sociale.
00:37:40Le grand effacement de tout ce que
00:37:42nous sommes, de notre ruralité,
00:37:44de nos racines chrétiennes, de nos
00:37:46agriculteurs. Le grand effacement
00:37:48lié également au pouvoir d'achat parce que
00:37:50les gens perdent de plus en plus leur dignité,
00:37:52leur humanité, puisqu'ils ne peuvent plus
00:37:54joindre les deux bouts à la fin du mois. Et enfin
00:37:56le grand effacement diplomatique. Parce que
00:37:58nous sommes complètement soumis à des pays
00:38:00qui nous veulent du mal, comme l'Algérie,
00:38:02comme par exemple les Comores.
00:38:04Mesdames et Messieurs les députés, moi ce que je vous
00:38:06propose c'est de sortir de l'idéologie.
00:38:08C'est de sortir finalement du sectarisme.
00:38:10Moi je veux travailler avec tout le monde
00:38:12au service des Françaises et des Français
00:38:14et surtout qu'on réhabilite les classes
00:38:16populaires et les classes moyennes parce qu'elles
00:38:18font aussi partie de notre pays.
00:38:20Faites-moi confiance et allons-y
00:38:22vers le pragmatisme, vers
00:38:24le réel et surtout je ne veux pas
00:38:26d'idéologie, c'est ça qui a tué notre
00:38:28pays, c'est ça qui a tué notre Assemblée.
00:38:30Vive la République, vive la France.
00:38:32Bravo, bravo.
00:38:34Tu as pas été loin de Bocchuet.
00:38:36Je suis admirative de chacun d'entre vous, bravo.
00:38:38Roulement de tambour.
00:38:46Et c'est une
00:38:48Première Ministre qui s'avance à la
00:38:50tribune de l'Assemblée Nationale. Vous entendez
00:38:52le brouhaha, la France Insoumise grogne.
00:38:54Elisabeth, mais c'est pas celle d'avant.
00:38:56Elisabeth Lévy
00:38:58prononce son discours, sa déclaration
00:39:00de politique générale.
00:39:02Mesdames et messieurs les députés et mes chers
00:39:04compatriotes, puisqu'à travers vous mes chers
00:39:06parlementaires, c'est
00:39:08évidemment à tous les Français
00:39:10que je m'adresse.
00:39:12Vous êtes des adultes, enfin
00:39:14pour l'essentiel, et je vous
00:39:16parlerai donc en adultes.
00:39:18Et
00:39:20les adultes, vous le savez,
00:39:22ont parti lié avec une chose
00:39:24que certains d'entre vous n'aiment pas
00:39:26et qui s'appelle le réel. Et bien
00:39:28je ne vais pas vous faire la liste
00:39:30aujourd'hui, elle est faite tous les jours
00:39:32dans vos journaux, elle est faite tous les jours
00:39:34dans vos permanences. Tout va mal
00:39:36dans notre pays, mais si tout va mal,
00:39:38ce n'est pas seulement la faute d'Emmanuel
00:39:40Macron et de tous ceux qui l'ont précédé,
00:39:42ce n'est pas même la faute de tous
00:39:44vos partis, c'est
00:39:46notre faute à tous, notre faute
00:39:48à nous tous, tous les Français
00:39:50qui n'avons pas voulu voir et pas
00:39:52voulu savoir, conformément
00:39:54à la belle formule de
00:39:56Peggy, il faut
00:39:58voir ce que l'on voit.
00:40:00Et bien il est temps de voir ce que
00:40:02nous voyons,
00:40:04donc c'est à cela que je vais m'employer.
00:40:06Plus personne ne respecte
00:40:08l'État à l'intérieur,
00:40:10d'où l'insécurité grandissante,
00:40:12la violence endémique,
00:40:14le fait que des délinquants
00:40:16ressortent tous les jours de nos tribunaux,
00:40:18cela va changer
00:40:20avec une politique
00:40:22régalienne qui maintenant ne va pas
00:40:24s'embarrasser de chichi.
00:40:26L'État doit se faire respecter, la collectivité
00:40:28a des droits
00:40:30sur les individus, elle a le droit
00:40:32de se protéger. Et mais
00:40:34plus personne ne respecte non plus la France
00:40:36à l'extérieur.
00:40:38Comment voudriez-vous qu'on nous respecte
00:40:40quand nous dépendons du bon vouloir
00:40:42de nos partenaires européens ?
00:40:44Si nous n'étions pas too big to fail,
00:40:46que l'on me pardonne
00:40:48cet anglicisme, nous serions
00:40:50aujourd'hui dans une situation financière
00:40:52absolument catastrophique.
00:40:54Nous, la France,
00:40:56la cinquième puissance,
00:40:58je ne sais pas si c'est encore
00:41:00d'actualité,
00:41:02de dire la cinquième
00:41:04puissance mondiale.
00:41:06Donc la solution, ce n'est pas de vous dire
00:41:08que l'État va s'occuper
00:41:10de vous en toutes circonstances,
00:41:12qu'il va vous ramasser à chaque fois
00:41:14que la vie va être difficile avec vous.
00:41:16Je me dépêche, Madame
00:41:18la Présidente, la solution
00:41:20c'est que chacun d'entre vous,
00:41:22chaque Français, chaque Française, se demande aujourd'hui
00:41:24ce qu'il peut faire pour son
00:41:26pays. C'est cela qui doit être prioritaire
00:41:28aujourd'hui. Et pour mes
00:41:30mesures, vous verrez, avec les services,
00:41:32la tendance suivra.
00:41:34Bravo !
00:41:36Alors, roulement de tambour.
00:41:38Olivier Dartigolle,
00:41:40roulement de tambour, s'il vous plaît.
00:41:44...
00:41:46Un béarnais peut en cacher
00:41:48un autre ?
00:41:50Mesdames et Messieurs les députés,
00:41:52je vais m'adresser, vous ne m'en
00:41:54tiendrez pas rigueur, au pays
00:41:56et aux Français directement.
00:41:58Notre pays ne va pas bien,
00:42:00la France va mal, il y a un
00:42:02malheur français. Il n'y a
00:42:04aucune fatalité à ce malheur
00:42:06français. Si nous le décidons,
00:42:08si nous nous dotons de
00:42:10nouvel imaginaire collectif, alors
00:42:12nous pouvons de nouveau, comme on l'a fait par le passé,
00:42:14faire frissonner le reste du monde.
00:42:16Je veux faire deux choses
00:42:18et deux seules choses
00:42:20suffiront. D'abord les priorités,
00:42:22puis un rendez-vous national. Les priorités.
00:42:24Je vous propose
00:42:26donc, aujourd'hui,
00:42:28la suspension de la réforme des retraites,
00:42:30qui est un irritant. Personne
00:42:32n'en a voulu. Nous suspendons,
00:42:34nous revoyons le financement,
00:42:36ça ira mieux. Deuxième chose,
00:42:38je souhaite un moratoire
00:42:40sur la fermeture des lits d'hôpitaux,
00:42:42de suite. Je souhaite un moratoire
00:42:44sur la fermeture des services publics
00:42:46dans la ruralité, et j'adresse un message
00:42:48à la jeunesse française de cette ruralité,
00:42:50vous êtes aussi la
00:42:52richesse de ce pays. Puis,
00:42:54je dis très fortement
00:42:56que nous devons la sécurité à toutes et tous,
00:42:58y compris dans les territoires qui sont
00:43:00les plus fragiles. Je veux un recrutement
00:43:02de 40 000 fonctionnaires,
00:43:04quitte à faire des coupes dans la dépense publique,
00:43:06dans d'autres secteurs, qu'ils soient formés
00:43:08et véritablement installés dans notre pays,
00:43:10une police de proximité. La France
00:43:12fera tout dans les prochaines semaines
00:43:14pour libérer Boilem-Sensal,
00:43:16le pays de Voltaire et d'Hugo ne peut pas
00:43:18le laisser dans les geôles algériennes,
00:43:20c'est au-dessus de ma
00:43:22pile de dossiers de priorité.
00:43:24Je termine par deux choses,
00:43:26je crois que la prochaine présidentielle
00:43:28devrait permettre d'inscrire en grand
00:43:30et en beau dans ce pays deux sujets,
00:43:32éduquer, car la bataille
00:43:34éducative sera le sel de la
00:43:36terre pour nous permettre de recomposer
00:43:38un imaginaire collectif et produire,
00:43:40parce que nous avons besoin de vivre, travailler au
00:43:42pays.
00:43:44Vous êtes tous magnifiques, vous êtes franchement,
00:43:46honnêtement tous
00:43:48d'éclairage.
00:43:50Je pars à Matignon, je suis chaud patate.
00:44:00Je suis impressionnée parce que
00:44:02vous le faites sans même vos notes.
00:44:04J'ai fait des notes.
00:44:06Roulement de tambour ?
00:44:08Allons-y.
00:44:16Le moment est grave
00:44:18mais la situation n'est pas désespérée.
00:44:20Alors que notre pays est livré aux caprices fugitives
00:44:22et aux calculs politiciens des uns et des
00:44:24autres, je suis venue vous dire que
00:44:26j'ai besoin de vous, vous le peuple de France.
00:44:28J'ai besoin de vous pour sortir
00:44:30de l'inconsistance et de l'insignifiance
00:44:32qui éminent nos fonds fondamentaux.
00:44:34Je vous propose alors d'illuminer
00:44:36de nouveau nos héritages, en nous
00:44:38remettant tous à l'ouvrage pour espérer
00:44:40renouer avec notre image d'une France.
00:44:42On ne dira plus
00:44:44venez comme vous êtes, mais on dira
00:44:46venez
00:44:48d'où que vous venez, soyez fiers d'être
00:44:50français. Pardonnez-moi,
00:44:52j'ai improvisé. Et pour finir,
00:44:54pour finir, parce que vous parlez de
00:44:56Boislem-Sensal, permettez-moi de redire ce que nous avons
00:44:58dit sur le service public.
00:45:00C'est un grand écrivain français,
00:45:02c'est vrai qu'il a une voix douce, mais le verbe
00:45:04courageux, j'avais dit qu'en d'autres,
00:45:06on la voit forte, et le verbe soumis,
00:45:08il y a beaucoup de soumission.
00:45:10Je me lèverai pour vous applaudir.
00:45:12Chers amis,
00:45:14on marque une pause.
00:45:16Sans transition, un prisonnier sera
00:45:18avec nous, Gilles-William Goldenel.
00:45:20Je voulais dire qu'on a échappé à son discours
00:45:22d'un verbe de publicité que j'ai.
00:45:24On va lui dire.
00:45:26Restez avec nous. A tout de suite, on vous retrouve
00:45:28dans quelques minutes.
00:45:32Merci d'être avec nous.
00:45:34Alors, ce n'est pas l'heure des pros,
00:45:36alors désolé de décevoir certainement
00:45:38les téléspectateurs, c'est midi news,
00:45:40mais nous avons quand même, sur ce même plateau,
00:45:42Gilles-William Goldenel, Philippe Bilger,
00:45:44Olivier Dartigolle, Elisabeth Lévy,
00:45:46et Kevin Bossuet,
00:45:48qui parfois peut-être...
00:45:50On le sent comme un intrus.
00:45:52Mais nous avons le prisonnier le plus
00:45:54connu et médiatique de France.
00:45:56Le plus sympathique.
00:45:58Ça n'est pas totalement incompatible.
00:46:00Nous allons parler vraiment de ce livre.
00:46:02Merci d'être là, cher Gilles-William,
00:46:04en quelques instants, mais tout d'abord, place au journal.
00:46:06Rebonjour à vous, cher Somaya Labidi.
00:46:08Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:46:10À la une, après quelques incertitudes,
00:46:12finalement, la réunion sur les retraites, prévue à Matignon
00:46:14ce vendredi, aura bien lieu à 11h.
00:46:16Réunion qui, je vous le rappelle,
00:46:18signera le coup d'envoi du conclave sur la réforme.
00:46:20Mais alors, quand sera-t-il ?
00:46:22Si un accord n'est pas trouvé ? Réponse,
00:46:24après quelques minutes de la porte-parole du gouvernement.
00:46:26Le Premier ministre a confirmé
00:46:28que si les partenaires sociaux
00:46:30trouvent un accord d'équilibre
00:46:32et de meilleure justice,
00:46:34le Parlement sera saisi
00:46:36lors du prochain projet
00:46:38de loi de financement de la sécurité sociale
00:46:40à l'automne, ou avant,
00:46:42et si nécessaire, par une loi.
00:46:44Sinon, c'est bien la réforme actuelle
00:46:46qui continuerait de s'appliquer.
00:46:50Le procès de Nicolas Sarkozy
00:46:52pour soupçon de financement libre
00:46:54de sa campagne électorale se poursuit.
00:46:56Un procès qui s'est ouvert la semaine dernière
00:46:58et que vous suivez pour nous, Célia Barotte.
00:47:00Célia, bonjour.
00:47:02Qu'est-il prévu au programme cet après-midi ?
00:47:06Eh bien, Somaya, après l'examen
00:47:08de plusieurs questions, de procédures,
00:47:10place au fond du dossier.
00:47:12Normalement, cet après-midi, plusieurs témoins,
00:47:14cités par La Défense et par Le Parquet,
00:47:16vont s'exprimer à la barre.
00:47:18Les prévenus continueront
00:47:20à questionner sur leurs relations
00:47:22et nous aborderons les voyages en Libye.
00:47:24Lundi, Nicolas Sarkozy a expliqué au tribunal
00:47:26n'avoir jamais choisi de prestataire
00:47:28pour sa campagne. Il a déclaré
00:47:30« J'étais le président de l'UMP,
00:47:32je n'étais pas à la tête d'une secte ou d'un clan,
00:47:34mais d'un vaste mouvement populaire.
00:47:36Donc, le problème du financement de ma campagne
00:47:38ne s'est jamais posé. »
00:47:40Enfin, quant à l'évocation de ces liens
00:47:42avec Ziad Taqieddine, l'ancien président
00:47:44de la République a expliqué ne l'avoir croisé
00:47:46que deux fois, une fois en 2002
00:47:48et une fois en 2003. Il dit avoir toujours
00:47:50éprouvé une antipathie naturelle
00:47:52à son encontre et qu'il n'a joué
00:47:54aucun rôle auprès de lui.
00:47:56Pour ce point complet, Célia, merci également
00:47:58à Jean-Laurent Costantini qui a permis
00:48:00la réalisation de ce duplex.
00:48:02Et puis, on termine ce journal
00:48:04avec cette bonne nouvelle. Pour les salariés,
00:48:06le Sénat prolonge l'utilisation
00:48:08des titres restaurant pour les courses alimentaires
00:48:10jusqu'à fin 2026.
00:48:12De quoi vous donner un peu plus
00:48:14de pouvoir d'achat.
00:48:16C'est important, dans le sens où
00:48:18le ticket restaurant c'est un pouvoir d'achat
00:48:20supplémentaire que souvent l'employeur nous propose
00:48:22et on en a plus que jamais
00:48:24besoin en ce moment.
00:48:26Honnêtement,
00:48:28il y a une concurrence entre les supermarchés
00:48:30et forcément la grande distribution et les restaurateurs.
00:48:32Il ne faut pas les opposer pour autant.
00:48:36Mais je pense que ça va pousser les restaurateurs
00:48:38à peut-être innover un peu plus.
00:48:40Et je pense qu'il y a d'autres solutions qu'on pourrait trouver
00:48:42en augmentant les plafonds, par exemple,
00:48:44les restaurants, ou même le rendre
00:48:46utilisable dimanche.
00:48:48Il y a un compromis à trouver, mais c'est déjà pas mal.
00:48:50Ça va nous aider pour le pouvoir d'achat,
00:48:52pour payer un peu mieux
00:48:54nos courses du quotidien.
00:48:56Voilà ce qu'il fallait retenir de l'actualité
00:48:58à 13h, Sonia.
00:49:00Merci, chère Somaya. Je vous dis à tout à l'heure.
00:49:02Gilles-William Golnadel est avec nous pour son livre
00:49:04Journal d'un prisonnier, après son
00:49:06best-seller, Journal de guerre,
00:49:08aux éditions Fayard. On en parlera tout à l'heure.
00:49:10Il y a beaucoup, beaucoup d'autodérision.
00:49:12Vous n'êtes pas capable
00:49:14d'autant d'autodérision.
00:49:16J'aime bien me moquer
00:49:18des autres, mais j'aime bien me foutre de ma gueule aussi.
00:49:20Ça tombe bien.
00:49:22Mais vraiment,
00:49:24il y a une bonne dose d'autodérision,
00:49:26mais avec des leçons, évidemment.
00:49:28Et ça va être très intéressant. On va voir
00:49:30l'avis de nos amis, et puis on en parlera
00:49:32en longueur. Tout d'abord,
00:49:34on va faire un détour
00:49:36par la politique pure,
00:49:38si je puis dire, avec cette réunion
00:49:40qui devait se tenir. Finalement, elle a été
00:49:42décalée, et elle va se tenir. Vous voyez, ça commence bien
00:49:44sur la réforme des retraites.
00:49:46Tout à l'heure, on a dit quand il y a un flou, c'est que...
00:49:48Il y a Bayrou.
00:49:49Eh bien, Elodie Huchard va tout nous expliquer.
00:49:51Chère Elodie, qu'en est-il de cette réunion ?
00:49:53C'est quand même important, parce que c'est la première
00:49:55pierre de l'édifice qui pourrait amener
00:49:57à une remise en chantier de cette réforme.
00:50:02Oui, en tout cas, Sonia, ce qu'on voit,
00:50:04c'est que, finalement, la priorité
00:50:06du gouvernement pour négocier,
00:50:08notamment avec la gauche,
00:50:10ce n'est pas très bien déroulé, honnêtement, ce matin.
00:50:12Dans un premier temps, ce sont d'abord une partie
00:50:14des partenaires sociaux qui disent
00:50:16dans certains médias que la réunion
00:50:18prévue vendredi, c'est François Bayrou lui-même
00:50:20qui avait donné la date, était finalement annulée.
00:50:22Dans le même temps, la ministre du Travail
00:50:24explique que le délai d'hier
00:50:26à vendredi est un peu trop court et que la réunion
00:50:28aura lieu plus tard. Mais dans le même temps, suivez-moi
00:50:30bien, Matignon explique que les
00:50:32invitations sont en train de partir et que la réunion
00:50:34devrait se tenir. J'abrège vos souffrances
00:50:36et je mets donc fin au suspense. La réunion
00:50:38aura lieu vendredi à 11h.
00:50:40Elle sera présidée pour la première de ces réunions
00:50:42par le Premier ministre lui-même. Autour
00:50:44de la table, tous les partenaires sociaux.
00:50:46On rappelle que dans le même temps, pour avoir un chiffrage
00:50:48précis, la Cour des comptes va travailler
00:50:50justement sur la réforme des retraites,
00:50:52sur l'impact aussi de la réformer.
00:50:54Et puis, ils auront trois mois, ensuite, avec
00:50:56un certain nombre de réunions, présidée par un expert
00:50:58qui sera nommé pour tenter de parvenir
00:51:00à un compromis sans totem ni tabou.
00:51:02C'est une phrase qu'on a toujours entendue quand il s'agit
00:51:04des retraites. Et puis ensuite, deux options.
00:51:06La première, c'est qu'il y ait un accord
00:51:08entre les partenaires sociaux. Dans ce cas-là,
00:51:10le texte ira et sera discuté au Parlement
00:51:12dans le projet de loi de financement de la sécurité
00:51:14sociale à l'automne s'il n'y a pas d'accord.
00:51:16Et Sophie Prima, la porte-parole du gouvernement
00:51:18l'a rappelé, c'est bel et bien la réforme actuelle
00:51:20qui continuera de s'appliquer. On a
00:51:22aussi interrogé la porte-parole justement sur
00:51:24les petits couacs de ce matin. Elle explique
00:51:26qu'il faut voir là surtout de la volonté et
00:51:28de la détermination parce qu'ils ont voulu aller
00:51:30vite, dit-elle. Bien, et vous voyez
00:51:32quand Élodie Huchard nous explique
00:51:34la situation, c'est clair, c'est limpide.
00:51:36Je l'en remercie évidemment, chère
00:51:38Élodie. Alors, tandis que le ministre
00:51:40François Rebsamen affirme qu'il ne respecte
00:51:42pas le RN, on vous entendra sur ce sujet
00:51:44tout à l'heure, Laurent Wauquiez,
00:51:46le chef de file des députés LR, dénonce
00:51:48quant à lui une forme d'accoutumance,
00:51:50d'endormissement face aux provocations, dit-il,
00:51:52de la France insoumise de
00:51:54Jean-Luc Mélenchon. C'est intéressant parce qu'il estime
00:51:56Laurent Wauquiez qui est confiné
00:51:58en fait par s'habituer aux outrances,
00:52:00aux discours qui nourrissent
00:52:02une haine antisémite. Écoutons-le ce
00:52:04matin lors de la grande interview, vous me direz
00:52:06ce que vous en pensez.
00:52:08Je vais vous dire, je pense qu'on ne dénonce
00:52:10pas suffisamment, dans le débat
00:52:12politique, dans le débat médiatique,
00:52:14le danger que représente pour la République la France
00:52:16insoumise. On a
00:52:18quand même affaire, je l'ai dit,
00:52:20dans l'hémicycle, ce sont les seuls à avoir ce
00:52:22comportement à ce point-là.
00:52:24On a affaire à un parti qui propose d'enlever l'apologie
00:52:26du terrorisme, on a affaire
00:52:28à une formation politique
00:52:30qui tient des propos ouvertement
00:52:32antisémites,
00:52:34on a affaire à des gens qui ont choisi
00:52:36de rompre avec la laïcité.
00:52:38Est-ce que vous êtes d'accord ?
00:52:40Alors Gilles-Williams-Guenonnet, je crois qu'on ne peut pas
00:52:42vous soupçonner de ne pas assez dénoncer
00:52:44quand il y a des dérapages et autres.
00:52:46Mais est-ce que vous êtes d'accord avec ce constat ?
00:52:48Ça fait à peu près 30 ans que je fais le procès de l'extrême-gauche
00:52:50et que je considère que, notamment
00:52:52sur l'antisémitisme,
00:52:54elle est infiniment plus dangereuse
00:52:56et plus actuelle et plus criminelle
00:52:58que l'extrême-droite. Donc il n'y a pas de doute.
00:53:00Mais sur le fond,
00:53:02Wauquiez a raison.
00:53:04Alors
00:53:06l'indulgence médiatique, elle n'est pas
00:53:08difficile à entendre puisqu'il y a une grande partie
00:53:10de la classe journalistique qui n'est pas très éloignée
00:53:12des thèses des insoumis.
00:53:14Sur le plan politique, il y a une
00:53:16forme effectivement de timidité
00:53:18et peut-être d'habitude
00:53:20au mal et donc je pense
00:53:22que c'est effectivement une intervention de bonne augure.
00:53:24Non mais il y a quand même un réflexe
00:53:26et qui nous a quand même
00:53:28coûté cher. Il y a un espèce de réflexe
00:53:30progressiste qui consiste
00:53:32à essayer de voir la main de l'extrême-droite
00:53:34partout, absolument partout
00:53:36quoi qu'il arrive. Or, c'est vraiment
00:53:38intéressant quand on regarde les 10 ans
00:53:40passés. Tous les spécialistes
00:53:42vous disent que la France d'aujourd'hui
00:53:44est plus travaillée par l'islam radical
00:53:46que celle de 2015.
00:53:48Or, pendant ces 10 ans,
00:53:50toutes ces grandes âmes
00:53:52n'ont pas vu cet
00:53:54énorme éléphant qui se baladait devant
00:53:56nous et qui était l'islam
00:53:58politique et radical aidé
00:54:00par la France insoumise avec le cortège
00:54:02de joyeuseté que William a
00:54:04décrit pour nous expliquer
00:54:06que le danger, c'était
00:54:08Marine Le Pen, Louis Elmore, etc.
00:54:10Et maintenant,
00:54:12on a ça à l'Assemblée et je ne sais pas ce qu'il faut
00:54:14faire parce que l'interdiction de ça, ça ne sert à rien.
00:54:16C'est que faire parce que là, nous sommes dans le débat
00:54:18et j'allais dire l'ajoute
00:54:20tout à fait normale, politique, mais que faire ?
00:54:22Parce que très souvent,
00:54:24il n'y a pas de franchissement
00:54:26puisqu'on parle beaucoup de lignes rouges,
00:54:28de lignes blanches, parce qu'il n'y a pas de condamnation
00:54:30par exemple sur l'antisémitisme de la part
00:54:32de M. Mélenchon.
00:54:34Je suis à côté d'un magistrat.
00:54:36Je peux vous dire que
00:54:38s'agissant de la répression de l'antisémitisme
00:54:40d'extrême-gauche, alors ça n'est pas
00:54:42nouveau, mais même
00:54:44dans la dernière période
00:54:46où il y a eu des apologies du terrorisme,
00:54:48etc., je ne vois pas
00:54:50le parquet agir
00:54:52avec une célérité exceptionnelle.
00:54:54Le président d'Avocats sans frontières
00:54:56qui vous parle a déposé
00:54:58des plaintes qui
00:55:00vont, si j'ose dire, à leur train de sénateur.
00:55:02Et je n'ai
00:55:04jamais,
00:55:06bien au contraire, constaté ça
00:55:08lorsqu'il s'agissait de propos
00:55:10de l'extrême-droite.
00:55:12Il y a réellement sur ce point-là,
00:55:14franchement, de point de vue.
00:55:16Mais n'y voyez pas une volonté de ne pas aller vers
00:55:18ne pas punir
00:55:20certaines phrases, si vraiment elles franchissent
00:55:22certaines lignes. Mais est-ce qu'il faut aller vers cette
00:55:24judiciarisation ? Ou est-ce que ça fait partie
00:55:26éminemment, presque de manière consubstantielle
00:55:28du débat politique ?
00:55:30J'ai toujours été intimement favorable
00:55:32au premier amendement
00:55:34américain. Je rêverais
00:55:36d'une France où on pourrait
00:55:38tout dire. Le problème,
00:55:40c'est que la loi de 1881
00:55:42a fait qu'on ne peut pas
00:55:44tout dire. Et ce qui me met
00:55:46hors de moi, c'est qu'il y a un discours
00:55:48d'extrême-gauche, notamment
00:55:50antisémite, qu'on peut tenir.
00:55:52Et que la moindre petite phrase
00:55:54issue de la prétendue
00:55:56extrême-droite a été réprimée.
00:55:58C'est une constatation, j'entends
00:56:00mon ami d'Artigolles légèrement
00:56:02soupirer. Vous entendez quand il est silencieux ?
00:56:04C'est très léger.
00:56:06Un petit soupir.
00:56:08J'ai trouvé ça malaisant.
00:56:10Mais ce que je veux dire, c'est une constatation
00:56:12empirique professionnelle.
00:56:14Est-ce que je peux poser la question en magistrat ?
00:56:16Pourquoi ce manque de scélérité ?
00:56:18Il y a une judiciarisation forcenée de la pensée
00:56:20aujourd'hui, alors que
00:56:22en réalité, la démocratie
00:56:24devrait être l'affrontement
00:56:26des personnalités et des idées.
00:56:28Mais lorsqu'on évoque
00:56:30la France insoumise aujourd'hui,
00:56:32je me demande si
00:56:34cette situation ne représente pas
00:56:36le paroxysme d'une
00:56:38histoire où la gauche
00:56:40et l'extrême-gauche ont toujours
00:56:42bénéficié d'une complaisance
00:56:44particulière,
00:56:46comme si au fond, les erreurs
00:56:48et pardon mon cher
00:56:50Olivier, les absurdités
00:56:52de gauche valaient mieux
00:56:54que le bon sens de la droite.
00:56:56Et Dieu sait que la droite, je ne la porte
00:56:58pas forcément tout le temps
00:57:00dans mon esprit. Donc je pense
00:57:02qu'on atteint un paroxysme.
00:57:04Ça s'appelle le privilège rouge.
00:57:06Est-ce qu'on peut être d'accord ?
00:57:08D'accord, mais le fait,
00:57:10pour faire écho à ce que disait Gilles-William Golnadel,
00:57:12le fait de rêver d'un pays où l'on peut
00:57:14tout dire, oui.
00:57:16Mais tout en maintenant
00:57:18quand même la possibilité
00:57:20de judiciariser,
00:57:22de faire appel à la justice
00:57:24pour des propos
00:57:26négationnistes, révisionnistes,
00:57:28de haine, je termine,
00:57:30de racisme.
00:57:32D'accord, on la coupe, pardon,
00:57:34mais je voudrais répondre à ça.
00:57:36Qu'on puisse tout dire, mais que la justice
00:57:38puisse voir.
00:57:40C'est pour ça que c'est intéressant.
00:57:42Oui, et c'est là
00:57:44la différence que nous avons.
00:57:46C'est une différence importante.
00:57:48Après, attention sur danger pour la République.
00:57:50On peut
00:57:52se confronter,
00:57:54s'affronter à la France insoumise.
00:57:56Ils ne sont en rien le logiciel
00:57:58que je souhaite pour l'avenir de la gauche dans ce pays.
00:58:00Pour autant, je préfère un pays
00:58:02où ils peuvent s'exprimer,
00:58:04où la dispute a lieu au Parlement,
00:58:06qu'elle est tranchée après dans les urnes,
00:58:08plutôt que de dire de nouveau
00:58:10qui ou n'est pas dans la République.
00:58:12Alors que vous n'avez cessé de demander
00:58:14à ce que cela s'arrête pour le rassemblement national.
00:58:16Vous êtes en train de reproduire,
00:58:18concernant les insoumis, ce que vous avez souhaité
00:58:20qu'on arrête pour le rassemblement national.
00:58:22Olivier, je suis d'accord
00:58:24sur le fond, il y a le débat démocratique
00:58:26et après il y a les insultes.
00:58:28Quand vous voyez qu'un député de la Nation
00:58:30est capable de transformer un ballon en tête
00:58:32d'un ministre, est-ce que c'est acceptable
00:58:34dans une démocratie digne de ce nom ?
00:58:36Evidemment que non. Et vous parlez de la judiciarisation.
00:58:38Je suis parfaitement d'accord.
00:58:40Mais il y a aussi des hommes politiques
00:58:42qui prétendent lutter contre la France insoumise
00:58:44et qui, au cours du second tour
00:58:46des élections législatives,
00:58:48ont appelé à voter pour la France insoumise.
00:58:50Je pense notamment à M. Attal
00:58:52qui a appelé à voter pour LFI
00:58:54contre le rassemblement national.
00:58:56Et aujourd'hui, M. Attal nous explique
00:58:58qu'il est contre l'accord franco-algérien de 1968
00:59:00alors qu'il a donné son blanc-seing
00:59:02à des gens qui défendent cet accord.
00:59:04Il y a une forme d'incohérence et il a légitimé
00:59:06finalement ces gens. Et ça c'est scandaleux.
00:59:08Et lui, il a franchi une sacrée ligne rouge.
00:59:10Vous allez répondre. Je reformule ma question.
00:59:12Est-ce qu'il est plus efficace à la fin de judiciariser
00:59:14ou de mener la bataille des idées ?
00:59:16Parce que moi je pense qu'en partie,
00:59:18pour la France insoumise et M. Mélenchon,
00:59:20il est en train, contrairement à ce que certains disent,
00:59:22de remporter en partie
00:59:24la bataille des idées. Vous connaissez
00:59:26cette théorie Gramscienne ?
00:59:28Je vais vous répondre par un exemple historique.
00:59:30Dans l'Allemagne pré-nazie,
00:59:32il y avait des tas de lois
00:59:34interdisant les mauvaises idées,
00:59:36y compris antisémites,
00:59:38avec le succès
00:59:40et l'importance que l'on sait.
00:59:42Je crois qu'on ne peut pas lutter contre
00:59:44des mouvements sociaux à coup de loi.
00:59:46Néanmoins,
00:59:48à partir du moment où eux se servent
00:59:50très souvent de ce qu'on appelait le djihad judiciaire,
00:59:52qu'ils font des procès
00:59:54à X, Y ou Z,
00:59:56j'aurais aimé une critique de l'islam
00:59:58si ça les arrange à ce moment-là.
01:00:00Donc je suis partagée,
01:00:02et je crois que le premier amendement
01:00:04fait très bien la différence, en réalité.
01:00:06Les attaques contre les personnes,
01:00:08dire qu'il faut aller tuer
01:00:10monsieur machin ou monsieur machin
01:00:12et ceux-ci ou ceux-là, ou monsieur Golnadel
01:00:14mange des enfants au petit-déjeuner,
01:00:16ça, évidemment,
01:00:18même la loi américaine le condamne.
01:00:20Ce que la loi ne condamne pas,
01:00:22c'est que vous pouvez
01:00:24exprimer des opinions
01:00:26comme ci ou comme ça.
01:00:28Maintenant, ces opinions, le cluc-cluc-cluc,
01:00:30on n'est pas invité sur,
01:00:32je cherche Sky News,
01:00:34donc il faut quand même
01:00:36arrêter, je ne crois pas qu'on puisse
01:00:38cracher sur le drapeau américain
01:00:40sans en subir la moindre conséquence
01:00:42aux Etats-Unis.
01:00:44Vous parlez de crachat sur un drapeau,
01:00:46c'est vrai qu'en ce moment,
01:00:48on crache beaucoup sur le drapeau français,
01:00:50symboliquement, en tous les cas,
01:00:52de la population algérienne. Je vous dis cela parce que je voudrais
01:00:54vous parler de ce qui est en train de se passer.
01:00:56Vous savez qu'il ne fait pas bon d'être écrivain en Algérie,
01:00:58mais il ne fait pas bon d'être chrétien également
01:01:00ou de vouloir, en tous les cas, se convertir au christianisme.
01:01:02L'Algérie ne tolère plus
01:01:04les conversions. Dans son dernier rapport,
01:01:06l'association Portes Ouvertes à l'Arme,
01:01:08toutes les églises protestantes,
01:01:10mais toutes les églises évangéliques sont désormais
01:01:12fermées et les chrétiens convertis
01:01:14sont ciblés par la justice.
01:01:16Alors, ça nous fait tous mal. Moi, ça me fait
01:01:18d'autant plus mal que...
01:01:20Vous savez, j'habite en Tunisie face à
01:01:22une cathédrale, qui est la cathédrale
01:01:24Saint-Louis, que moi, je trouve que c'est magnifique
01:01:26et que l'une des solutions
01:01:28pour un islam, s'il peut encore exister,
01:01:30dont nos grands-parents ont apaisé,
01:01:32c'est que tous ces
01:01:34chrétiens d'Orient restent, qu'on les défend,
01:01:36parce qu'ils participent à cette lumière qui est en train
01:01:38de s'éteindre petit à petit.
01:01:40Je peux dévoiler un élément, quand même. Vous avez été aussi élevé
01:01:42par des catholiques, des bonnes soeurs
01:01:44catholiques. Effectivement.
01:01:46Pas éduqué, pas élevé.
01:01:48Le constat est
01:01:50sans appel. En Algérie,
01:01:52toutes les églises protestantes évangéliques
01:01:54sont désormais fermées.
01:01:56Des églises constituées majoritairement par
01:01:58des Algériens convertis de l'islam.
01:02:00Une situation que dénonce l'association
01:02:02protestante Portes Ouvertes.
01:02:04Dans son dernier rapport mondial sur la persécution
01:02:06des chrétiens, elle évoque un tour de
01:02:08vis très sévère des autorités
01:02:10algériennes, qui ne tolèrent plus
01:02:12les conversions au christianisme.
01:02:14Depuis une ordonnance de 2006 en Algérie,
01:02:16il est en effet interdit de convertir un musulman
01:02:18à une autre religion. Or, les
01:02:20conversions vers le christianisme sont de plus
01:02:22en plus nombreuses depuis le début des années 2000.
01:02:24Aujourd'hui, le pays compte
01:02:26plus de 60 000 chrétiens évangéliques
01:02:28et près de 43 000
01:02:30pentecôtistes. Les convertis
01:02:32doivent désormais pratiquer leur foi clandestinement.
01:02:34Et selon le rapport, une vingtaine
01:02:36de chrétiens convertis sont actuellement
01:02:38aux prises avec la justice.
01:02:40L'association dénonce la fin d'une exception
01:02:42en Algérie. Seul pays,
01:02:44selon elle, de cette région du nord
01:02:46de l'Afrique où des chrétiens convertis pouvaient
01:02:48autrefois se réunir dans leurs propres
01:02:50églises. A l'échelle mondiale,
01:02:52la persécution des chrétiens a augmenté
01:02:54de 25 % ces dix dernières années.
01:02:56Un chrétien sur sept
01:02:58serait ainsi persécuté dans le monde.
01:03:00Qui connaît Algérie
01:03:02avec son patrimoine architectural
01:03:04et ses quelques églises, c'est magnifique.
01:03:06Tout fait mal au cœur.
01:03:08Comment vous réagissez à cela ?
01:03:10D'abord, je constate qu'on n'en parle
01:03:12pas beaucoup en France, de la situation
01:03:14des chrétiens d'Orient de manière générale.
01:03:16Vous en parlez, vous. Il y a un article ce matin
01:03:18dans le Figaro.
01:03:20Mais en dehors de ça, ça fait partie des...
01:03:22Moi, j'interprète ça
01:03:24comme une radicalisation
01:03:26de la dictature algérienne
01:03:28qui non seulement est dictatoriale
01:03:30mais penche maintenant
01:03:32vers l'islamisme.
01:03:34Je peux me tromper,
01:03:36mais j'ai l'impression que, en tous les cas,
01:03:38dans les pays du Maghreb,
01:03:40j'ai l'impression que
01:03:42le christianisme
01:03:44est aussi vu un peu
01:03:46comme la religion des Blancs
01:03:48et la religion de l'Occident, d'une certaine manière.
01:03:50C'est faux. Historiquement,
01:03:52c'est assez faux.
01:03:54Mais c'est
01:03:56vu comme ça.
01:03:58Malheureusement,
01:04:00on ne peut pas grand faire
01:04:02pour l'instant.
01:04:04C'est exactement ça.
01:04:06Est-ce qu'on peut quand même dire que
01:04:08le christianisme d'aujourd'hui a quand même un peu
01:04:10un problème avec l'altérité, avec les autres communautés ?
01:04:12Écoutez, dans les pays musulmans,
01:04:14on voit quand même cela.
01:04:16L'islam africain, c'est pas comme ça.
01:04:18Et au Maroc, il y a quand même
01:04:20une sanctuarisation, déjà, pour les juifs.
01:04:22Le Maroc est plutôt une exception que la règle.
01:04:24Pardonnez-moi,
01:04:26le Maroc, c'est pas la...
01:04:28Excusez-moi, au Pakistan, des chrétiens
01:04:30ont été lapidés.
01:04:32Pardon, le Maroc, c'est pas
01:04:34l'entièreté du monde.
01:04:36Je veux dire, il y a une partie de l'Afrique,
01:04:38notamment de l'Afrique noire,
01:04:40inspirée par le soufisme.
01:04:42On ne peut pas globaliser
01:04:44l'islam en général.
01:04:46Même s'il y a une tendance
01:04:48à la radicalisation islamique, c'est sûr.
01:04:50En Égypte, alors, je ne pourrais pas vous dire
01:04:52ce qui se passe aujourd'hui, mais pour avoir fait un déplacement,
01:04:54c'était à l'époque avec le président François Hollande
01:04:56en délégation de journalistes.
01:04:58On avait visité le musée Copte du Caire
01:05:00avec, encore,
01:05:02des personnes qui y étaient,
01:05:04qui avaient la barbe comme qu'on représente
01:05:06d'un prêtre orthodoxe.
01:05:08Non, mais c'est...
01:05:10C'est des petites traces invisibles.
01:05:12La situation des Coptes en Égypte est-elle
01:05:14reflétée par cela ?
01:05:16Pas du tout. Ce qui reste,
01:05:18c'est ces petites traces. Il faut les défendre
01:05:20et les sanctuairiser.
01:05:22Il n'y en a plus beaucoup.
01:05:24On voit la nature du régime algérien.
01:05:26C'est une dictature militaire depuis 1965
01:05:28et c'est surtout un état totalitaire
01:05:30où la liberté de conscience n'est pas respectée,
01:05:32la liberté de culte, la liberté de pensée,
01:05:34on le voit notamment avec l'écrivain
01:05:36Boalem Sansal, et surtout un régime
01:05:38qui met en avant des boucs émissaires
01:05:40comme tout régime totalitaire.
01:05:42C'est évidemment la France qui est accusée de tout.
01:05:44Il n'y a pratiquement plus aucun
01:05:46juif en Algérie, mais c'est toujours à cause des juifs.
01:05:48En 1954, il y avait 130 000 juifs.
01:05:50Aujourd'hui, il n'y en a pratiquement plus.
01:05:52On le voit aujourd'hui notamment avec les chrétiens
01:05:54qui sont de plus en plus persécutés.
01:05:56C'est la nature même des régimes totalitaires
01:05:58et il faut avoir le courage de le dire.
01:06:00Et franchement, je m'offuse
01:06:02quand une partie de la diplomatie française
01:06:04se soumet face à ce régime qui est dictatorial.
01:06:06Un mot encore.
01:06:08Il y a une conséquence aussi
01:06:10sur la diaspora algérienne.
01:06:12La Grande Mosquée, par exemple, n'était plus ce qu'elle était.
01:06:14Du temps de M. Boubaker,
01:06:16la Grande Mosquée
01:06:18était d'inspiration, si j'ose dire, libérale
01:06:20et ouverte à toutes les religions.
01:06:22Ce n'est pas elle qui a porté plainte contre Charlie Hebdo,
01:06:24pardon, je me trompe.
01:06:26Il a ensuite, sur le...
01:06:28C'est la différence
01:06:30entre le jour et la nuit
01:06:32avec l'actuel recteur de la Grande Mosquée.
01:06:34C'est la différence.
01:06:36Je ne dis pas que c'était parfait.
01:06:38Il a fait l'objet de pression
01:06:40à la fin de son mandat.
01:06:42Ce n'était pas facile pour lui.
01:06:44Mais pardon, c'était un homme de paix
01:06:46et de tolérance, alors que celui-là,
01:06:48je préfère ne pas le qualifier.
01:06:50On va parler du journal d'un prisonnier.
01:06:52On a le temps d'écouter la porte-parole
01:06:54du gouvernement sur la déclaration
01:06:56qui fait grand bruit du ministre Rebsamen
01:06:58qui ne respecte pas l'ERN.
01:07:00Ah non, me dit-on.
01:07:02Non, ce n'est pas qu'on n'a pas de temps.
01:07:04Nous ne l'avons pas encore sous la main.
01:07:06On l'écoutera dans quelques instants.
01:07:08Qu'est-ce qu'elle a pu dire ?
01:07:10Elle a pu dire...
01:07:12Ils en sont encore là.
01:07:14Ces gens ne bougeront jamais.
01:07:16On a l'impression qu'ils sont congelés,
01:07:18qu'on les ressort de temps en temps
01:07:20et qu'ils disent la même chose qu'il y a 10 ans, 20 ans.
01:07:22Ces gens de gauche
01:07:24ne justifient en permanence
01:07:26le fait qu'on n'aurait pas dû les choyer.
01:07:28C'est averbe.
01:07:30Mais il était au PS.
01:07:32Attendez, Olivier.
01:07:34Il a été ministre de la Ville et du PS
01:07:36et il dit la même chose aux autres.
01:07:38Mes chers amis, attendez.
01:07:40Vous avez fait un débat sur la liberté d'expression.
01:07:42Donc on peut dire qu'il a le droit
01:07:44de dire et de penser ce qu'il veut.
01:07:46Mais d'un point de vue presque arithmétique,
01:07:48s'il veut échapper à la censure
01:07:50dans un mois...
01:07:52Voilà, c'est tout.
01:07:54Une pause.
01:07:56Et pourtant, il ne l'est pas.
01:08:00Il est en liberté.
01:08:02Il a pu se rendre sur notre plateau.
01:08:04On va parler de son ouvrage,
01:08:06aux éditions Fayard.
01:08:08Mais tout d'abord, le rappel des titres.
01:08:10Après quelques incertitudes,
01:08:12la réunion sur les retraites prévue à Matignon
01:08:14ce vendredi aura bien lieu à 11h.
01:08:16Réunion qui, je vous le rappelle,
01:08:18signera le coup d'envoi du conclave sur la réforme.
01:08:20Matignon affiche déjà son optimisme
01:08:22quant à l'obtention d'un accord
01:08:24avec les différents partenaires sociaux.
01:08:26Et le cas échéant, il n'y aura pas de nouvelle loi,
01:08:28prévient d'ores et déjà François Bayrou.
01:08:30Un chrétien sur sept persécuté dans le monde,
01:08:32c'est ce que révèle le dernier index mondial
01:08:34publié par Portes Ouvertes.
01:08:36La Corée du Nord occupe toujours
01:08:38la première place de ce classement.
01:08:40Il faut dire que dans ce pays,
01:08:42le seul fait d'être chrétien vaut la mort.
01:08:44Plus de 7000 églises ont été détruites,
01:08:46endommagées ou fermées l'année dernière,
01:08:48rien qu'en Rwanda.
01:08:50Et puis le Nigeria détient une nouvelle fois
01:08:52le record de chrétiens tués sur un an.
01:08:54Et puis nous sommes le mercredi 15 janvier,
01:08:56jour d'ouverture de la plateforme Parcoursup.
01:08:58Les lycéens vont donc pouvoir s'inscrire
01:09:00et formuler leur choix d'orientation post-bac
01:09:02jusqu'au 13 mars prochain.
01:09:06Merci chère Soumaya.
01:09:08Et je dis, amies du premier degré,
01:09:10ne restez pas, je risque de perdre
01:09:12peut-être quelques téléspectateurs,
01:09:14bien que je crois que nos téléspectateurs
01:09:16ne sont pas d'accord,
01:09:18parce qu'il faut quand même
01:09:20beaucoup d'autodérision, de distance,
01:09:22d'ironie, beaucoup de qualités
01:09:24si je puis dire, pour comprendre.
01:09:26C'est pour ça qu'on n'a pas tous compris.
01:09:28Vous allez nous expliquer ce livre.
01:09:30Non, je le dis avec second degré,
01:09:32il y a beaucoup d'autodérision.
01:09:34Vous racontez, Gilles-William Goldnadel,
01:09:36la trans insoumise qui a pris le pouvoir.
01:09:38Elle a pris le pouvoir et il y a
01:09:40une république islamique qui s'installe,
01:09:42autonome, démocratique.
01:09:44La bien-pensance est imposée
01:09:46à tous.
01:09:48Maître Ghislain Grenadel,
01:09:50c'est bien ça,
01:09:52est l'un des principaux opposants.
01:09:54Il est enfermé dans le camp du bien,
01:09:56dans une prison.
01:09:58Le procureur Edi Pleyniel,
01:10:00toute ressemblance, vous connaissez la phrase,
01:10:02organise ces procès,
01:10:04les procès pour
01:10:06sionisme génocidaire,
01:10:08pour racisme, pour masculinisme
01:10:10toxique notamment.
01:10:12Face à ces procès,
01:10:14vous avez des plaidoiries exceptionnelles
01:10:16et ça se transforme,
01:10:18il est vrai, en réquisitoire très documenté.
01:10:20D'ailleurs, pour les journalistes que nous sommes,
01:10:22c'est très précieux. Contre le racisme
01:10:24anti-blanc, contre l'antisémitisme
01:10:26d'extrême-gauche ou encore
01:10:28contre le wokeisme.
01:10:30Comment vous est venue
01:10:32l'idée de ce stratagème,
01:10:34d'inverser le tout ?
01:10:36En vous lisant ?
01:10:38D'abord, j'ai commis une sorte
01:10:40d'escroquerie intellectuelle.
01:10:42Je ne voulais pas
01:10:44commettre
01:10:46un énième bouquin
01:10:48sur le wokeisme.
01:10:50J'avais envie d'en faire un
01:10:52et de raconter à mes contemporains
01:10:54ce qu'était le wokeisme avec des exemples
01:10:56précis
01:10:58et peu connus même.
01:11:00Mais je me suis dit,
01:11:02je voulais
01:11:04atteindre le plus de lecteurs possible.
01:11:06Et donc, j'ai imaginé
01:11:08de vouloir faire rire
01:11:10avec des choses qui ne sont pas drôles.
01:11:12Elles sont plausibles.
01:11:14La trans insoumise qui prend le pouvoir
01:11:16par la force et qui crée
01:11:18une république
01:11:20démocratique,
01:11:22islamique, autonome,
01:11:24la riade en Seine-Saint-Denis
01:11:26avec un moratoire
01:11:28sur la lapidation.
01:11:30Ce n'est pas
01:11:32totalement exclu.
01:11:34Et je raconte effectivement
01:11:36que moi,
01:11:38vous dites que je pratique l'auto-dérision,
01:11:40j'essaye de m'en sortir quand même.
01:11:42J'ai beau avoir un certain courage intellectuel,
01:11:44sur le plan du courage physique,
01:11:46c'est plus raisonnable.
01:11:48Donc, ils me font venir là-bas
01:11:50au camp du bien.
01:11:52C'est un camp de déconstruction, reconstruction
01:11:54avec des gens qui s'occupent de moi,
01:11:56qui essayent de me traiter, etc.
01:11:58Donc, je pense qu'on se marre.
01:12:00Je pense qu'on se marre, mais on se marre
01:12:02c'est pédagogique.
01:12:04On se marre en apprenant, c'est la pédagogie.
01:12:06Vraiment, dans les réquisitoires, les arguments solides
01:12:08où vous démontrez le racisme anti-blanc
01:12:10quand vous êtes attaqué et que le procès
01:12:12vous est fait en sionisme génocidaire.
01:12:14Là, je pense que sur ce sujet,
01:12:16dans ce domaine, beaucoup vont vous lire.
01:12:18D'ailleurs, vos partisans comme vos détracteurs.
01:12:20Merci.
01:12:22Ces détracteurs ne le liront pas parce que les gens
01:12:24ne sont plus comme ça aujourd'hui.
01:12:26Ils vont agiter leur croix en disant
01:12:28Golnadel fasciste, et voilà.
01:12:30Comment on n'a pas de préjugés ?
01:12:32On va prioritairement lire ce qui va le
01:12:34conforter dans ses propres opinions.
01:12:36Pas forcément, je viens de commander ma vie de trotski.
01:12:38Attendez.
01:12:40Gilles-William Golnadel est dit avec distance.
01:12:42D'ailleurs, vous dites que vous avez essayé toutes les ruses
01:12:44mais que vous avez tenté aussi de vous victimiser.
01:12:46Vous, dans le rôle d'une victime.
01:12:48Bien sûr.
01:12:50Je viens de vous confesser
01:12:52que je n'étais pas très courageux
01:12:54et que j'en ai marre d'être dans le camp
01:12:56et qu'ils me traitent moyennement.
01:12:58Donc, j'essaye de m'en sortir.
01:13:00Par exemple, j'utilise
01:13:02la ruse Warren,
01:13:04du nom d'Elizabeth Warren,
01:13:06une démocrate américaine
01:13:08très à gauche
01:13:10qui avait prétendu, pour attirer
01:13:12l'attention et la compassion,
01:13:14qu'elle était d'origine amérindienne.
01:13:16Elle a reconnu
01:13:18qu'elle avait menti.
01:13:20Pour autant, et comme je l'explique,
01:13:22je crois, on ne lui a pas trop voulu
01:13:24parce que si elle n'a pas eu le privilège
01:13:26pour rouge, elle a eu le privilège rouge.
01:13:28Je prétends, je raconte,
01:13:30je fais des lettres,
01:13:32je raconte que j'ai un cousin,
01:13:34ce qui n'est pas faux d'ailleurs.
01:13:36J'ai un cousin Edelman
01:13:38qui a émigré aux Etats-Unis
01:13:40et qui se serait marié avec une indienne.
01:13:42J'ai du sang indien.
01:13:44Ils font une enquête
01:13:46et finalement, non seulement ils refusent,
01:13:48j'ai une amende,
01:13:50mais j'utilise d'autres,
01:13:52on ne va pas le raconter,
01:13:54d'autres russes victimaires
01:13:56ont tenté de bénéficier
01:13:58d'un peu de compassion.
01:14:00Je vais laisser nos camarades parler.
01:14:02C'est vrai que les russes, par exemple,
01:14:04l'agorosophobie, c'est pour ça qu'il faut avoir
01:14:06un peu de distance, mais j'ai trouvé
01:14:08vraiment que c'était très bien fait
01:14:10parce que vous expliquez que les tenants
01:14:12et adeptes du woke disent qu'il ne faut pas
01:14:14essayer de changer son état.
01:14:16On peut être obèse et en bonne santé
01:14:18et en réalité, dans leur obsession aveugle
01:14:20pour défendre l'indéfendable,
01:14:22ils vont contre les préconisations
01:14:24qu'ils disent, peu importe, il faut défendre.
01:14:26Il faut lutter contre l'agorosophobie
01:14:28au risque d'y passer.
01:14:30Cette ruse, elle nous montre mieux
01:14:32le délire qui est le leur
01:14:34de le voir ici.
01:14:36Je me gave, j'ai pris 40 kilos,
01:14:3850 kilos, mais ça me va très bien.
01:14:40La question, oui.
01:14:42D'abord, je n'ai pas encore lu
01:14:44le livre, mais je l'ai trouvé
01:14:46formidable.
01:14:48C'est parce que
01:14:50j'étais engagé à le dire.
01:14:52C'est son caractère intuitif.
01:14:54Est-ce que vous pensez
01:14:56sérieusement, puisque
01:14:58tout à l'heure, après la description de ce
01:15:00monde-là,
01:15:02vous terminez par, mais tout cela n'est pas
01:15:04totalement exclu, est-ce que vous pensez
01:15:06sérieusement que l'arrivée
01:15:08au pouvoir d'une majorité
01:15:10La France Insoumise,
01:15:12avec beaucoup de choses qui m'opposent à eux,
01:15:14amènerait sérieusement
01:15:16à des lapidations en place publique ?
01:15:18Je crois sincèrement
01:15:20à la possibilité,
01:15:22en cas de désastre
01:15:24économique terrible,
01:15:26qu'effectivement,
01:15:28une sorte de France Insoumise,
01:15:30alliée
01:15:32avec la partie la plus radicalisée
01:15:34les banlieues,
01:15:36d'abord
01:15:38commettent des monstruosités
01:15:40physiques terribles,
01:15:42et finissent à prendre
01:15:44une sorte de pouvoir sur la France.
01:15:46Alors, s'il y a vraiment quelque chose,
01:15:48s'il y a vraiment un grand soir
01:15:50que je ne peux exclure dans mes cauchemars,
01:15:52c'est celui-là.
01:15:54Attendez, attendez,
01:15:56vous dites, attendez, chacun
01:15:58à son tour, Félix Bilger, allez-y, je vous en prie.
01:16:00Les inspirateurs,
01:16:02il y a un peu Orwell,
01:16:04Jean Raphaël,
01:16:06Houellebecq,
01:16:08ou ça n'a rien à voir ?
01:16:10Non, très sincèrement, je cite quand même
01:16:12Orwell,
01:16:14bien entendu,
01:16:16moi je suis,
01:16:18je souffre
01:16:20de l'intolérance,
01:16:22et donc on a évoqué,
01:16:24il n'y a pas longtemps, depuis très longtemps,
01:16:26et cette intolérance, pardon,
01:16:28je la situe à l'extrême gauche,
01:16:30et là quand je vois le procès qu'on fait
01:16:32maintenant à Elon Musk,
01:16:34et qu'on voudrait traquer
01:16:36des faits
01:16:38qui n'existeraient que sur les réseaux sociaux,
01:16:40et certainement pas dans certains journaux,
01:16:42et bien oui, je suis encore en colère.
01:16:44Guillaume Goldenel, vous écrivez
01:16:46en guise d'avertissement, ce nouveau journal
01:16:48n'a pas été rédigé par un diariste
01:16:50insouciant, mais par un captif angoissé,
01:16:52il doit donc être regardé
01:16:54avec distance, comme un témoignage imparfait
01:16:56pour exorciser
01:16:58le présent, et vous dites que vous êtes victime
01:17:00d'intolérance,
01:17:02alors on vous entend beaucoup, et fort heureusement,
01:17:04sur CNews, sur différents sujets,
01:17:06est-ce que vous pensez que c'est une injustice
01:17:08à votre égard, alors beaucoup
01:17:10par exemple sur le sujet de Gaza,
01:17:12ou de la Palestine, est-ce que vous estimez
01:17:14parfois, quand on vous fait le reproche
01:17:16de l'intolérance, ou de l'injustice
01:17:18sur certains sujets, que c'est une injustice ?
01:17:20Alors je pense que
01:17:22j'ai évidemment nombreux détracteurs,
01:17:24mais je ne sache pas
01:17:26qu'on m'ait fait une seule fois le procès
01:17:28de l'intolérance,
01:17:30peut-être de nombreux procès,
01:17:32mais certainement pas celui-là, j'ai jamais empêché
01:17:34de parler, j'ai jamais empêché
01:17:36de débattre avec moi,
01:17:38alors vraiment,
01:17:40de ce point de vue-là,
01:17:42mon dossier est plutôt clair.
01:17:44Sur la question de Gaza,
01:17:46je suis effectivement,
01:17:48si j'ose dire,
01:17:50un juif
01:17:52français pro-israélien,
01:17:54très malheureux, puisque
01:17:56Israël a gagné
01:17:58une guerre qu'elle
01:18:00ne devait pas perdre,
01:18:02et j'en tire,
01:18:04je vous le dis franchement,
01:18:06ça va peut-être être impopulaire,
01:18:08une certaine fierté,
01:18:10l'affaire des bipers, etc.,
01:18:12c'est une
01:18:14véritable épopée,
01:18:16mais en même temps,
01:18:20même si c'est de la faute
01:18:22du Hamas qui ont utilisé
01:18:24les boucliers humains,
01:18:26et qu'il fallait la faire,
01:18:28moi, le sort
01:18:30des enfants de Gaza,
01:18:32il me touche particulièrement,
01:18:34moi vous savez,
01:18:36j'en parle dans mon livre,
01:18:38j'ai été amoureux de Barbara,
01:18:40et Barbara, dans Göttingen,
01:18:42elle dit quelque chose qui ressemble
01:18:44à un enfant de n'importe où,
01:18:46qu'il soit d'ici ou d'autre part,
01:18:48c'est un enfant qui meurt.
01:18:50Donc ça me touche énormément,
01:18:52ça.
01:18:54Mais parce que
01:18:56je suis un avocat,
01:18:58et que je suis obligé ces derniers temps
01:19:00de boxer beaucoup en défense,
01:19:02et que je n'utilise pas,
01:19:04c'est vrai que
01:19:06je ne suis pas pour utiliser
01:19:08forcément
01:19:10des arguments compassionnels
01:19:12ou des arguments épidermiques,
01:19:14c'est vrai ça, mais surtout je boxe en défense,
01:19:16parce qu'Israël également
01:19:18a perdu une guerre médiatique
01:19:20qu'elle ne pouvait pas gagner,
01:19:22mais dans mon précédent
01:19:26journal de guerre,
01:19:28dès le 10 ou le 11 octobre,
01:19:30je pronostiquais déjà
01:19:32que dès l'instant
01:19:34où Israël répliquerait
01:19:36avec le système de bouclier humain
01:19:38du Hamas et l'exécutivité de Gaza,
01:19:40l'État pogromisé
01:19:42deviendrait l'État nazifié,
01:19:44ça ne pouvait pas en être autrement.
01:19:46Pourquoi je dis que vous allez loin dans l'autodérision,
01:19:48et en entend ce que vous dites,
01:19:50c'est que vous mettez même en avant
01:19:52le privilège juif.
01:19:54Il faut oser le faire.
01:19:56Ça se veut drôle,
01:19:58parce que je me fous de ma gueule,
01:20:00les juifs, sauf que la commission
01:20:02nous dit qu'on n'est pas antisémite du tout,
01:20:04mais le juif, maintenant,
01:20:06n'est plus racisé,
01:20:08puisque le juif, c'est un super blanc.
01:20:10Donc vous ne pouvez même plus utiliser cela.
01:20:12Il fait d'ailleurs longtemps
01:20:14qu'il n'existe.
01:20:16D'abord,
01:20:18je voulais vous faire un compliment,
01:20:20bien que j'hésite un peu,
01:20:22connaissant votre légendaire modestie.
01:20:24Attention à ne pas offenser ma modestie.
01:20:26Mon ami et mon maître,
01:20:28Philippe Muray, disait
01:20:30qu'il reste une seule chose à faire avec cette époque,
01:20:32c'est la dynamité par le ridicule.
01:20:34Il le disait beaucoup mieux,
01:20:36et je dois dire, tu apportes cette pierre
01:20:38à l'édifice, et ça,
01:20:40ça me fait plaisir.
01:20:42La deuxième chose, c'est très vite sur le scénario.
01:20:44Évidemment, c'est un scénario
01:20:46hyperbolique.
01:20:48Mais...
01:20:50C'est un scénario
01:20:52qui est malgré tout hyperbolique.
01:20:54Il n'a pas dit que ça allait se passer comme ça.
01:20:56C'est simplement,
01:20:58d'ailleurs, dans ton scénario,
01:21:00c'est qu'entre-temps, les gens de la France insoumise
01:21:02auront été pendus à des réverbères
01:21:04par leurs alliés islamistes.
01:21:06C'est un peu ce que je prévois, sans vouloir dévoiler la fin.
01:21:08Mais, en revanche,
01:21:10moi, je partage...
01:21:12J'arrive sur la fin.
01:21:14Je fais comme tout le monde,
01:21:16je donne mon opinion avant de poser des questions.
01:21:18Pardonnez-moi.
01:21:20Très bien, vous êtes un bon élève.
01:21:22Moi, une très mauvaise.
01:21:24Je voulais arriver sur la fin de votre débat.
01:21:26Pardonnez-moi, tout le monde a parlé.
01:21:28J'essaye aussi de le faire.
01:21:30Donc, j'arrive à la fin de votre débat,
01:21:32sur Israël. Et là, j'ai un reproche à te faire.
01:21:34Pas du tout. Je sais que tu es
01:21:36tout à fait compatissant pour les enfants de Gaza.
01:21:38En revanche, dans toutes les discussions,
01:21:40moi, j'ai tendance à penser aujourd'hui
01:21:42que Benjamin Netanyahou fait partie
01:21:44de l'équation problématique.
01:21:46La guerre, je suis d'accord avec toi.
01:21:48Les bipers, très bien. L'éradication.
01:21:50Hamas, Hezbollah, tout ça, très bien.
01:21:52Je dis simplement que même pour la société israélienne,
01:21:54il est temps pour moi
01:21:56qu'il y ait des élections.
01:21:58Et j'ai constaté, y compris
01:22:00dans un environnement qui n'est pas du tout hostile,
01:22:02je comprends qu'on le fasse
01:22:04face à d'autres, mais
01:22:06que tu refuses toute critique,
01:22:08que tu la prends tout de suite très à cœur.
01:22:10Je ne sais pas de quoi tu parles.
01:22:12Elle dit que M. Benjamin Netanyahou
01:22:14est aujourd'hui un problème.
01:22:16J'avais compris la question,
01:22:18mais dans le cadre de mon livre,
01:22:20je ne sais pas de quoi M. Netanyahou parle.
01:22:22On ne parlait plus de ton livre dans le débat.
01:22:24On a parlé du débat sur Israël,
01:22:26du débat sur la Palestine, etc.
01:22:28J'ai dit tout le bien sur ton livre.
01:22:30Il se trouve que d'une part,
01:22:32dans mon livre, j'explique que j'ai toujours été
01:22:34un partisan des deux États.
01:22:36J'ai toujours été un partisan des deux États.
01:22:38Je l'explique encore dans mon livre.
01:22:40S'agissant maintenant de Benjamin Netanyahou,
01:22:42à cette télévision,
01:22:44j'ai dit que
01:22:46pour l'amour d'Israël
01:22:48et pour même dans son intérêt,
01:22:50Benjamin Netanyahou devrait,
01:22:52pendant la guerre, dire qu'il terminerait la guerre
01:22:54et qu'ensuite il quitterait
01:22:56la scène politique,
01:22:58ça ne montre...
01:23:00Non, je ne vous avais pas entendu ce jour-là.
01:23:02C'est un grand défaut.
01:23:04Mais force est de constater quand même,
01:23:08puisque je vais jusqu'au bout,
01:23:10que durant la guerre,
01:23:12malgré tous ces problèmes infinis,
01:23:14je considère
01:23:16qu'il a mené la guerre quand même
01:23:18avec courage et opiniâtreté.
01:23:20J'ai une question.
01:23:22Le système politique israélien,
01:23:24c'est le plus pourri que je connaisse.
01:23:26Comment vous expliquez...
01:23:28Il y a un livre de Bernard-Henri Lévy
01:23:30sur la solitude d'Israël.
01:23:32Vous êtes un boxeur.
01:23:34Par temps de crise, vous devez monter au créneau.
01:23:36Comment vous expliquez
01:23:38une telle solitude aujourd'hui ?
01:23:40Vous avez quasiment la moitié du monde,
01:23:42si ce n'est plus.
01:23:44Que pensent des millions et des millions de gens
01:23:46qui pensent à l'inverse de vous ?
01:23:48Cher Sonia Mabrouk,
01:23:50il ne vous a pas échappé
01:23:52que l'israélien était peu nombreux
01:23:54et que les juifs sont peu nombreux.
01:23:56Mais il y a l'Occident.
01:23:58Je dis simplement que le nombre
01:24:00c'est une très grande chose.
01:24:02On ne peut pas lutter à ce point
01:24:04contre le nombre.
01:24:06L'argent qui va souvent avec le nombre,
01:24:08c'est aussi une très grande chose.
01:24:10Et s'agissant de l'Occident,
01:24:12il ne vous a pas échappé non plus
01:24:14que ma thèse principale
01:24:16et depuis longtemps,
01:24:18c'est qu'en réalité aujourd'hui,
01:24:20la détestation du juif
01:24:22et la détestation
01:24:24de l'État occidental juif
01:24:26est beaucoup moins
01:24:28l'antisémitisme classique
01:24:30que la détestation du blanc.
01:24:32Le juif étant aujourd'hui
01:24:34considéré comme, en raison
01:24:36de ses victoires militaires,
01:24:38du succès israélien dans beaucoup de domaines,
01:24:40il n'est plus le métèque
01:24:42que détestait le juif,
01:24:44veut la patrie, que détestait
01:24:46l'extrême droite. Il est maintenant
01:24:48le super blanc, le blanc au carré
01:24:50que déteste
01:24:52logiquement, au contraire,
01:24:54l'extrême gauche.
01:24:56Il empoisonne les puits quand même.
01:24:58Il y a une lourde tradition
01:25:00qui utilise souvent
01:25:02les mêmes formes d'antisémitisme.
01:25:04Je voulais dire que simplement
01:25:06l'antisémitisme contemporain
01:25:08avait recyclé en partie
01:25:10ces mêmes stéréotypes. Je ne parle pas
01:25:12de la France insoumise.
01:25:14Je ne sais pas de ça et d'autre.
01:25:16L'israélien n'a pas le nécrochu.
01:25:18L'israélien est plutôt...
01:25:20On va retenir aussi,
01:25:22cher Gilles-William Goldenel,
01:25:24ce que vous avez dit aussi sur Israël
01:25:26et évidemment la défense de cet État
01:25:28et aussi sur les enfants de Gaza.
01:25:30C'est bien aussi quand on lutte.
01:25:32Et surtout, on va finir avec une autre petite...
01:25:34C'est drôle. Vraiment, c'est drôle.
01:25:36Je vous avoue qu'avec la photo,
01:25:38on n'osait pas tout de suite
01:25:40se marrer.
01:25:42J'ai eu des discussions
01:25:44avec Chris Buell.
01:25:48Qui a gagné ?
01:25:50C'est Lise.
01:25:54Je ne trouve pas la photo
01:25:56extrêmement flatteuse.
01:26:00Si vous pouviez protester avec Véhement,
01:26:02ça m'arrangerait un peu.
01:26:04Je n'annonce pas la drôlerie.
01:26:06Vous avez envie de lire le livre
01:26:08en voyant une photo
01:26:10ou on vous ramène ça ?
01:26:12Très honnêtement, c'est drôle, c'est fin.
01:26:14On apprend beaucoup de choses.
01:26:16C'est une autre manière de voir
01:26:18les débats que nous avons
01:26:20et le monde de manière générale.
01:26:22Des choses graves et moins graves aussi.
01:26:24Ça fait beaucoup de bien en ce moment.
01:26:26Merci, cher Gilles-William Goldenel.
01:26:28Et nos amis que vous connaissez bien,
01:26:30Olivier Darty.
01:26:32J'ai beaucoup de messages de soutien.
01:26:34Il est en train de partir.
01:26:36Le Pas-Loi n'a pas dû faire
01:26:38beaucoup d'efforts.
01:26:40J'ai une motion de censure.
01:26:42Ils se sont tous pris.
01:26:44Vous y croyez.
01:26:46D'ailleurs, je pars en m'attignant.
01:26:48Monsieur le Premier ministre,
01:26:50mes hommages.
01:26:52Merci en tous les cas
01:26:54aux éditions FAYA.
01:26:56A très bientôt.
01:26:58Restez avec nous.
01:27:00À midi et grand plaisir.

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