• il y a 17 heures
Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue à vous pour Mindy News en direct, bien sûr, voici le
00:00:05programme des discussions de paix ukrainiennes-américaines menées en ce moment même en Arabie Saoudite
00:00:11à Jeddah et dans le même temps en Europe.
00:00:13La présidente de la commission Ursula von der Leyen affirme que le temps des illusions
00:00:18est révolu et d'ajouter, il nous faut une augmentation très rapide des capacités de
00:00:23défense européenne.
00:00:24On n'en parlera que de temps perdu malheureusement puisque pendant des années, les dépenses
00:00:29militaires ont été une variable d'ajustement.
00:00:31Tandis que l'idée d'un retour du service militaire obligatoire ou du moins d'une forme
00:00:36de service militaire fait son chemin en France et en Europe aussi, on écoutera l'ancien
00:00:41ministre de la Défense Charles Millon qui l'avait suspendu, donc quelque part supprimé
00:00:45en réalité et il nous explique pourquoi il sera très difficile de le rétablir.
00:00:50Il l'avait suspendu sous l'autorité de Jacques Chirac dont il était le ministre de la Défense.
00:00:55L'Algérie renvoie à la France deux individus sous OQTF, ce n'est pas la première fois vous le savez.
00:01:00Mais dans un contexte tendu entre les deux pays, ce hennième renvoi pose la question
00:01:05de la réponse ou plutôt la non-réponse de la France.
00:01:08L'effet dans quelques instants mais tout d'abord il est midi pile.
00:01:11Place au journal, bonjour à vous chers sommeil à l'abidji.
00:01:14Bonjour Sonia, bonjour à tous, à la une de l'actualité, nous n'oublierons rien, déclaration
00:01:19d'Emmanuel Macron depuis Strasbourg dans le Barin où il a présidé une cérémonie
00:01:24d'hommage aux victimes du terrorisme en cette journée nationale et européenne de commémoration.
00:01:28Derrière les bombes, les balles et les lames, à chaque fois la haine.
00:01:35La haine de notre culture, de la connaissance, de notre modèle de démocratie.
00:01:44Mais ils n'ont pas compris une chose, c'est que plus ils nous haïssent, plus ils nous grandissent.
00:01:54Emmanuel Macron justement qui recevra cet après-midi les chefs d'état-major des armées
00:02:00de l'UE et de l'OTAN au programme l'Ukraine évidemment mais les propositions du chef
00:02:05de l'état en la matière divisent et suscitent des oppositions au sein même de ses partenaires
00:02:09européens.
00:02:11Et puis on termine avec au moins trois morts après une attaque massive de drones ukrainiens
00:02:15sur Moscou et sa région, la plus importante depuis le début de la guerre selon les autorités
00:02:20russes.
00:02:21Une attaque adressée à Vladimir Poutine pour l'inciter à une trêve aérienne, déclare
00:02:25un responsable ukrainien.
00:02:27Voilà ce qu'on pouvait dire de l'actualité à midi Sonia.
00:02:31Merci Somaya.
00:02:32Je vous dis à tout à l'heure pour le rappel des titres, on est bien entouré à midi news
00:02:36comme tous les jours.
00:02:37Si je dis aujourd'hui, que vont me dire ceux qui étaient là hier ?
00:02:40On l'a demain.
00:02:41Philippe David, merci d'être là et bonjour à vous.
00:02:43Bonjour à vous avec un immense bonheur.
00:02:45Partagée.
00:02:46Céline Pina, bonjour.
00:02:47Bonjour.
00:02:48Nous sommes avec notre spécialiste police justice Tanguy Hamon.
00:02:51Bonjour Sonia.
00:02:52Bonjour à vous Tanguy.
00:02:53On dira à nos téléspectateurs pourquoi dans quelques instants.
00:02:55Et notre spécialiste, grand spécialiste économique, merci d'être là, chère Éric
00:03:00de Ritmaten.
00:03:01On dira également à nos téléspectateurs pourquoi, sujet très très intéressant.
00:03:04Sarah Salmane est avec nous.
00:03:06Bonjour Sonia.
00:03:07Merci.
00:03:08Grand plaisir d'être ici.
00:03:09C'est vrai que vous êtes obligé de dire…
00:03:10Moi, c'est un bonheur absolu.
00:03:11De vous aligner.
00:03:12Non, je ne t'ai plus.
00:03:13C'est vrai.
00:03:14Je le pense.
00:03:15Il va falloir rebaptiser ce studio la maison du bonheur.
00:03:19On aimerait tant si l'actualité suivait.
00:03:22Malheureusement, entre ce qui se passe sur la scène internationale et puis les tensions
00:03:26qui se poursuivent et pour quelles raisons, vous allez le voir, parce que c'est un énième
00:03:31épisode d'une forme d'impuissance de la France, mais avec vous, cher Tanguy, on va
00:03:34voir les faits.
00:03:35On renvoie donc à la France deux individus sous OQTF.
00:03:39De qui s'agit-il et dans quel contexte ont-ils été renvoyés ?
00:03:42Il s'agit de deux Algériens connus en France pour des troubles à l'ordre public.
00:03:47Ils sont sous OQTF.
00:03:48Ils étaient retenus jusque-là dans le CRA, le centre de rétention administrative de
00:03:52Perpignan.
00:03:53Vendredi, Adelaque B a été expulsé, mais refusé sans raison par Alger, alors qu'il
00:04:00détient un passeport algérien valide.
00:04:03Il a donc été renvoyé en France, puis a réintégré le CRA de Perpignan.
00:04:07Et puis hier, c'était au tour de Zidedine K d'être expulsé vers l'Algérie.
00:04:13Lui aussi a un passeport algérien et cette fois, les autorités algériennes ont expliqué
00:04:18qu'il manquait des documents pour pouvoir l'accepter en Algérie, sans donner plus
00:04:22de précisions que cela.
00:04:24Lui aussi est donc revenu sur le territoire français.
00:04:27Il se trouve désormais au centre de rétention administrative de Marseille.
00:04:32De quoi c'est le symbole et le signe ?
00:04:34Quand on durcit le ton, on l'a durci quelques heures avant qu'Emmanuel Macron ne revienne
00:04:41sur cela, ça ne marche pas.
00:04:42Et quand on veut se montrer conciliant comme l'a été Emmanuel Macron, ça ne marche pas.
00:04:46On est face à un blocage diplomatique entre nos deux pays, pour toutes les raisons que
00:04:51nous connaissons.
00:04:52Moi, ce que je pense, c'est qu'on ne doit pas rester là-dessus, parce qu'on a un vrai
00:04:57problème de sécurité publique à gérer.
00:04:59On ne va pas attendre les bras croisés que l'Algérie veuille bien respecter les règles
00:05:03de droit international.
00:05:04Donc, il y a quatre choses à faire, qu'on peut faire nous-mêmes, qui pourraient nous
00:05:07garantir de ces individus.
00:05:08Première chose, recréer un délit de séjour irrégulier, puni d'un an d'emprisonnement.
00:05:14Donc, l'individu, quand il sait qu'il va faire un an de prison, il aura peut-être
00:05:18à ce moment-là envie de rentrer chez lui spontanément, et là, l'Algérie ne pourra
00:05:21plus le refuser.
00:05:22Il ne sera pas emmené par un avion et des fonctionnaires français, mais il ira de lui-même.
00:05:26Deuxième chose, il faut multiplier par deux, au minimum, le nombre de places en centre
00:05:32de rétention administrative, et prolonger le délai qui est trop court de rétention,
00:05:37qui est de 90 jours, jusqu'à 18 mois.
00:05:4018 mois, c'est le délai en Allemagne, c'est le délai en Grèce, c'est le délai en Italie,
00:05:47c'est aussi la norme maximale prévue par une directive de l'Union européenne.
00:05:51Vous vous souvenez de la petite Philippine malheureuse qui est décédée, parce qu'on
00:05:55n'a pas pu maintenir, ne serait-ce qu'à un mois de plus, il faut prolonger jusqu'à
00:06:0018 mois.
00:06:01Et puis, pourquoi pas réfléchir, comme l'ont fait l'Italie et la Grande-Bretagne, à
00:06:05un pays tiers, qui pourrait recueillir ses étrangers indésirables parce qu'expulsés,
00:06:11pour des raisons de sécurité.
00:06:12L'Italie l'a fait avec l'Albanie, la Grande-Bretagne avec le Royaume-Uni.
00:06:15Oui, mais attendez, ils sont en train de revoir tout ça.
00:06:17Ils sont en train de légiférer pour contourner la jurisprudence sur les juges.
00:06:21Ce sont des pistes très importantes, mais ça n'acte pas finalement de la faillite de
00:06:26notre diplomatie par ailleurs.
00:06:27Mais vous avez raison, profilons-nous d'abord.
00:06:28Qu'est-ce que vous voulez qu'on y fasse ? C'est entre les mains du Président de la
00:06:30République qui ne veut pas.
00:06:31Comment vous réagissez ?
00:06:33Il y a deux individus, ce qui m'interpelle, c'est le premier, refus sans explication.
00:06:38C'est-à-dire que l'Algérie ne prend même plus la peine de donner une explication pour
00:06:41refuser.
00:06:42C'est ce que j'ai cru voir sur l'image.
00:06:43Enfin, à partir de… Voilà, c'est refus sans explication, refus pour document manquant.
00:06:47Quels documents ? Quelles explications ? Ça serait bien de motiver un peu les décisions,
00:06:51parce que dans l'intervalle, c'est nous les contribuables qui payons tous ces déplacements.
00:06:54Ça veut dire qu'on le met en Algérie, il revient, on le remet en CRA, c'est encore
00:06:58des frais supplémentaires alors qu'on n'a plus du tout de budget, que la justice est
00:07:01à l'agonie.
00:07:02Donc ce serait bien quand même que l'Algérie fasse au moins l'effort de motiver ses décisions.
00:07:05Sur ce sujet, sur le dossier algérien, hier, nous interrogeons Henri Gueneux qui était
00:07:10l'invité de la grande interview, et contrairement au ton un peu parfois de matamor, on dit il
00:07:16ne faut pas se laisser humilier, lui a dit mais vous n'êtes pas en train de vous rendre
00:07:20compte que tout est lié, que derrière l'Algérie il y a la Russie, que l'Algérie est une
00:07:25puissance régionale très importante et qu'en fait, tout ce qui a été dit par Bruno Rotailleau
00:07:32etc., finalement c'est dans du sable que c'est parti.
00:07:35A-t-il raison ?
00:07:36Oui, en fait, en partie, on agit comme si on était dans une fiction, dans un théâtre
00:07:42dont on se moque d'ailleurs qu'il y ait des spectateurs ou non, et dont on se moque de
00:07:46jouer la pièce jusqu'au bout.
00:07:48Là, ce qui est extrêmement gênant, c'est que finalement on met en scène une forme
00:07:54d'impuissance, impuissance de l'État, alors même que je trouve que les deux images étaient
00:08:01extrêmement violentes, quand on entendait le président dire, lorsqu'on nous traite
00:08:07comme ça, on nous grandit, en parlant en fait du terrorisme islamiste, cette histoire
00:08:12de l'Algérie, et dans les deux cas, la même impuissance, le même sentiment d'avoir
00:08:16des gens qui vous débitent des mots, souvent d'ailleurs bien tricotés, le discours est
00:08:21joli, la phrase est élégante, sauf que ça ne donne absolument rien, et la politique
00:08:27c'est de l'action.
00:08:28Oui, puis ça tranche, parce que là il y a un enjeu sécuritaire quand même qui tranche
00:08:31avec l'élégance des mots.
00:08:32Oui, et puis normalement le verbe politique, il est censé créer une réalité, il est
00:08:37censé induire des actes, oui, mais sauf que si c'est que du blabla, à ce moment-là,
00:08:45tout ce que vous direz n'a plus poids, ne fait plus sens, et à quel moment est-ce
00:08:51qu'on obéit, à quel moment est-ce qu'on se sent concerné, en fait à la fin le problème
00:08:56c'est que même ce sont les leviers d'action à l'intérieur du pays qu'ils sont en train
00:09:00de détruire en étant incapables de poser des rapports de force à l'extérieur.
00:09:05Mais moi je me tourne vers ce qu'a dit Georges Fenech, protégeons-nous, essayons de faire
00:09:11aboutir ces pistes, ça reste notre ressort.
00:09:13Alors on l'a vu pour l'Italie et l'Albanie, je crois que ce n'est pas compatible avec
00:09:16la CEDH, il suffit d'en sortir au cas où, mais en ce cas il faut sortir de la CEDH,
00:09:25ça ne pose aucun problème, les propositions de Georges sont excellentes, mais que voulez-vous,
00:09:30l'Algérie est très forte, quand Retailleau et Bayrou, qui ne sont quand même pas n'importe
00:09:34qui, ministre de l'Intérieur et Premier ministre, disent qu'il faut sortir de l'accord
00:09:38de 68 et qu'Emmanuel Macron dit non, non, mais d'aucune manière, comment voulez-vous
00:09:43qu'il y ait une image de force et de cohérence à la tête de la France ? Comment ? S'il
00:09:47y a un tir à eux, les autres à gars.
00:09:49Voilà, ça finit, je ne sais pas où, mais en tous les cas, effectivement, alors aller
00:09:54retour, c'est-à-dire qu'ils ont été mis dans un avion, ils sont revenus aujourd'hui
00:09:57sur le sol français, et là ils sont détenus.
00:10:00Un est à Marseille, l'autre est à Perpignan, chacun dans des cras, pour l'un il a peut-être
00:10:06même réintégré la cellule où il est détenu dans son corps.
00:10:09Oui, il va en sortir.
00:10:10Il en sortira forcément au bout des 90 jours.
00:10:13Il faudra soustraire le délai dans lequel ils ont déjà été retenus, donc il va rester
00:10:19quelques petites semaines et on va le retrouver dans la nature.
00:10:22Et pour l'Italie, c'est une cour d'appel italienne qui a refusé d'approuver l'expulsion
00:10:26rapide de 43 demandeurs d'asile détenus en Albanie et non à la cour EDH.
00:10:29En revanche, le tribunal a renvoyé l'affaire devant la cour européenne de justice.
00:10:35Donc on attend le verdict.
00:10:36Il y a beaucoup de suspense, un fort suspense.
00:10:38C'est un procès d'intention.
00:10:39Ce qui est très gênant quand même, c'est que ce que dit Georges et qui tient du bon
00:10:44sens pur, ça a été quand même dit de nombreuses fois.
00:10:48Sur le délit des séjours irréguliers, par exemple.
00:10:50Oui, sur le rallongement de la détention en cras, le fait de ne pas oublier d'ailleurs
00:10:55que le délit de séjour irrégulier a été aboli sous le thème de la double peine.
00:11:00Alors qu'en fait, s'il y avait double peine, c'est qu'il y avait une double infraction.
00:11:03Non, on a décidé que simplement dire que quelqu'un n'avait rien à faire sur un territoire,
00:11:08on était déjà dans une logique raciste et on a aboli à cause de ça.
00:11:14Donc il y a un moment aussi où il faudrait regarder notre capacité à nous tirer des
00:11:18lebals dans le pied pour exhiber une vertu inutile.
00:11:20Pardonnez-moi, dans ce cas, l'Algérie, finalement, je ne veux pas dire que l'Algérie a beau
00:11:25jeu de faire cela, mais je veux dire que c'est nous-mêmes qui avons les pieds et les poings
00:11:28liés parfois.
00:11:29Eh bien, disons qu'on se recrée aujourd'hui de nouvelles fractures et des fractures où
00:11:35les antagonismes sont très forts.
00:11:37Si nous on fait comme si elles n'existaient pas, oui, on va servir de paillasson.
00:11:41Ça ne va pas durer longtemps.
00:11:42Il y a eu Mulhouse, c'est encore dans toutes les mémoires Mulhouse.
00:11:46Mais qu'est-ce qui s'est passé depuis ?
00:11:47Si demain, l'un de ces deux-là commet un acte de ce type-là, vous croyez qu'on va
00:11:52rester attendre ? Les Français ne vont pas bouger ?
00:11:54Ils ne bougeront pas.
00:11:55Malheureusement, ils ne bougeront pas.
00:11:56Ce n'est pas possible.
00:11:57Mais ils ne bougeront pas.
00:11:58C'est pas possible.
00:11:59Mais les Philippines, ils n'ont pas bougé pour les Philippines, ils n'ont pas bougé
00:12:02pour Mulhouse.
00:12:03On n'a pas bougé du tout.
00:12:05A chaque fois, vous dites qu'on va bouger.
00:12:06Aujourd'hui, c'est la journée de commémoration du terrorisme.
00:12:08Oui, ils m'ont parlé.
00:12:09Il faudrait peut-être annoncer des choses.
00:12:10On ne va pas continuer à être victime de ce terrorisme-là.
00:12:13Ça n'a pas été l'objet du discours.
00:12:14Vous êtes bien optimiste.
00:12:15Alors, certains pensent, parce que vous parlez de fractures, justement, que pour réduire
00:12:18ces fractures, il y a la panacée, la solution, le retour du service militaire obligatoire,
00:12:23une forme du service militaire obligatoire.
00:12:26D'ailleurs, dans les sondages, ceux qui répondent oui pour ce retour, je vois que ce n'est
00:12:29pas forcément les plus jeunes, ce n'est pas les concernés, ceux qui ont un peu passé
00:12:34Je ne dis pas ça en vous regardant, quand on peut passer l'âge.
00:12:36Mais vous l'avez fait, en plus.
00:12:38En vous regardant, j'ai cru que j'avais même fait 14-18.
00:12:41Oui, je l'ai fait, sous-officier de réserve et médaille de bronze de la Défense nationale,
00:12:47vous voyez.
00:12:48Alors, c'est très intéressant.
00:12:49On va vous écouter.
00:12:50Parce que ce matin, l'ancien ministre de la Défense, Charles Millon, j'ai fait appel
00:12:53à lui.
00:12:54Georges, vous me disiez que vous connaissiez de bonnes relations.
00:12:57On connaît depuis très longtemps.
00:12:58Évidemment.
00:12:59Vous avez cheminé politiquement.
00:13:01Bien sûr.
00:13:02Vous avez eu des relations à la région, dans la même région.
00:13:05Et puis, il a été président de l'UDF pendant des années, du groupe UDF à l'Assemblée
00:13:09nationale.
00:13:10Oui, on se connaît bien.
00:13:11Bon, on va l'écouter sur différents sujets.
00:13:12Mais sur le sujet qui le concerne, c'est-à-dire la suspension du service militaire obligatoire,
00:13:18il estime que ce n'est pas du tout utile de le rétablir et il estime que c'est presque
00:13:23impossible.
00:13:24Et dans quelques instants, Éric nous dira aussi combien tout cela a coûté ou pourrait
00:13:28coûter.
00:13:29Écoutons-le d'abord.
00:13:30Charles Millon.
00:13:31Aujourd'hui, le problème de l'armée, c'est la réserve.
00:13:34C'est-à-dire que quand vous prenez les armées professionnelles dans le monde, vous
00:13:38apercevez que les armées qui sont bien organisées ont des réserves extrêmement importantes.
00:13:44C'est le cas, par exemple, de l'armée américaine.
00:13:47Il était prévu dans la loi de programmation que j'ai fait voter, qu'il était prévu
00:13:53en fait la montée en puissance d'une réserve française très importante.
00:13:57Cela n'a pas été fait.
00:13:58C'est ça qui nous manque aujourd'hui.
00:13:59Exactement.
00:14:00Et je pense qu'il serait de bon ton et il serait de bonne manière aujourd'hui de prévoir
00:14:07un plan qui mette en place une véritable réserve, réserve qui serait utile aussi
00:14:12bien sous l'angle extérieur que sous l'angle intérieur parce qu'à partir de ce moment-là,
00:14:18par exemple, tout le système de vigile pirate serait porté par des réservistes et permettrait
00:14:23en fait à l'armée professionnelle de se consacrer à sa tâche.
00:14:26Vous êtes d'accord ? La réserve plutôt que le service militaire ?
00:14:29Le problème, c'est que pour faire des réservistes, en général, quand on était réserviste,
00:14:33c'est qu'on avait fait la conscription avant parce que, désolé, mais après, il y a la
00:14:38réserve citoyenne, la réserve opérationnelle, etc.
00:14:41Le service militaire, c'était un excellent creuset.
00:14:44Alors, Charles Millon, je ne me souviens pas si je l'ai posé la question, oui, je l'ai
00:14:48posé la question.
00:14:49Oui, vous l'avez posé la question.
00:14:50Il vous a dit qu'il y avait tant de réformés tant qu'il ne le faisait pas, tant qu'il
00:14:52le faisait en ceci, etc.
00:14:54Est-ce qu'on n'a pas fantasmé justement ce creuset républicain ?
00:14:58On n'a pas fantasmé.
00:14:59Je peux vous raconter mon vécu.
00:15:01Non, mais c'est très intéressant parce que moi, je devais partir en octobre comme les
00:15:06étudiants et comme il y avait trop de monde, ils m'ont décalé de quatre mois, ils m'ont
00:15:10fait partir en février, d'accord ? Donc, je me suis retrouvé en peloton d'élèves
00:15:14gradés.
00:15:15On n'était que, sur 42, on n'était que quatre à avoir le bac et plus.
00:15:21Donc là, vous découvrez, moi, j'étais dans un monde d'étudiants, etc.
00:15:25Donc, vous découvriez, comme c'est terminé, la France réelle comme elle était.
00:15:30Moi, j'ai fait des rencontres géniales au service militaire.
00:15:32C'était vraiment un très bon souvenir.
00:15:35Mais former un soldat, ça prend du temps.
00:15:38Je peux vous prendre un exemple.
00:15:40Nous, on apprenait aux gars à démonter les FAMAS, à les nettoyer, à les remonter, à
00:15:44mettre le lance-grenade, à mettre la baïonnette associée à cela, ça ne se fait pas en 24
00:15:49heures.
00:15:50Parce qu'après, il y a tous les autres exercices, on leur apprend à faire le parcours du combattant,
00:15:54le ceci, le cela.
00:15:55Vous pouvez vous faire breveter par cours d'audace, c'est très sympa.
00:15:58Et puis, alors là, quand on l'a fait, on est content.
00:16:00On ne veut plus l'arrêter.
00:16:01Là, il va nous raconter.
00:16:02Non, mais c'était une merveilleuse école de la vie.
00:16:05C'est encore d'ailleurs une chose au passif de Jacques Chirac, désolé de le dire, mais
00:16:09il aurait fallu maintenir le service militaire.
00:16:11Peut-être pas sous la forme qu'il y avait à l'époque, mais il fallait maintenir le
00:16:14service militaire.
00:16:15J'ajoute à ce que dit très justement Philippe, c'est que ça donne aussi le sentiment d'appartenir
00:16:22à une patrie, puisque c'est le mot qu'on peut employer maintenant.
00:16:25Il n'est plus connoté.
00:16:26Il est venu d'en haut, donc on peut tous l'employer sans risquer de se faire taxer
00:16:29de je ne sais quoi.
00:16:30Il est sorti de la blacklist.
00:16:31Voilà, c'est le salut au drapeau, c'est l'appartenance à une nation.
00:16:38C'est ce creuset républicain dont on parle qui fait que toutes les couches sociales et
00:16:44couches de quelque origine que ce soit se retrouvaient dans le même creuset au service
00:16:49de la France.
00:16:50C'est ça.
00:16:51Seulement, vous ne pouvez pas demander à Charles Millon de dire il faut, parce que
00:16:53c'est lui.
00:16:54C'est lui.
00:16:55Il est convaincu.
00:16:56C'est pour dire j'ai fait une erreur.
00:16:57Parfois, certains le reconnaissent, parfois, c'est rare, vous avez raison.
00:17:01Et vous permettez, il y a même une appartenance qui est encore différente.
00:17:04Vous êtes de telle compagnie ou de tel escadron et de tel peloton parce qu'on vous reconnaît
00:17:09à la couleur de la fourragère, à la couleur des épaulettes, de ceci, de cela.
00:17:13Donc, vous êtes un mec, vous êtes du P2, du 4, vous êtes de l'ECS, vous êtes de
00:17:17ceci, de cela.
00:17:18Il y a une double appartenance.
00:17:19C'est ce qui fait une cohésion.
00:17:20Ce qui est quand même très intéressant, c'est qu'aujourd'hui, on remet le service
00:17:28militaire en avant.
00:17:29Pourquoi ? Parce qu'il y a un échec patent de l'école et que malheureusement, on parlait
00:17:34d'impuissance et qu'on retrouve la même impuissance diplomatique, on a la même impuissance
00:17:40aujourd'hui.
00:17:41Certains parents défaillants.
00:17:42Non, mais même de l'institution, l'école et le refus de la reprendre en main.
00:17:47Je pensais à ça parce que regardez, l'antisémitisme explose chez nous et par exemple, les Juifs
00:17:52de ce fait ne peuvent plus en majorité aller à l'école publique parce qu'ils se font
00:17:57agresser et que personne ne les défend.
00:17:59Donc, cette logique de creuser, si cet exemple-là prouve qu'il ne fonctionne plus, non seulement
00:18:05il ne fonctionne plus, mais face à cet échec, vous avez une omerta, on a mis le couvercle
00:18:10sur la situation des Juifs dans l'école publique et surtout, on ne s'en occupe pas
00:18:14parce que ce serait trop gênant.
00:18:15Il faudrait désigner qui les agresse et là, c'est encore plus ennuyeux et donc on préfère
00:18:21laisser une minorité se faire tranquillement opprimer.
00:18:24On détourne le regard.
00:18:26Comment voulez-vous dans ces cas-là que le service militaire, ce soit autre chose, cette
00:18:31mise en avant que du pur blabla ? Pourquoi ? Parce que si on veut le remettre derrière,
00:18:36il faut remettre en place une certaine idée de la nation.
00:18:39Il faut remettre en place l'idée du devoir et l'idée du devoir qui peut aller jusqu'au
00:18:45sacrifice.
00:18:46Il va falloir réfléchir aussi aux femmes parce que le service militaire, c'était
00:18:51un creuset qui ne conservait que les hommes.
00:18:53Les femmes ont peut-être aussi leur rôle à jouer en matière de défense.
00:18:56Il se trouve que quand on est attaqué, quand vous voyez ce qui s'est passé, par exemple
00:19:00le 7 octobre, les femmes sont des cibles particulièrement visées.
00:19:04Oui, mais là, c'est une armée qui s'est battue extrêmement.
00:19:06Oui, mais à chaque fois qu'il y a une guerre, quand vous regardez ce que font les armées
00:19:12qui passent, les viols et les viols de masse sont consécutifs à la guerre.
00:19:17Donc, la femme, bien sûr qu'elle doit se défendre tout comme l'homme et elle doit
00:19:21aussi défendre ses enfants.
00:19:22Donc, il faudrait reposer toutes ces questions-là et puis surtout se rappeler pourquoi on l'a
00:19:28supprimé.
00:19:29On l'a supprimé parce qu'on pensait que c'était la fin de l'histoire, que le
00:19:31monde allait devenir un grand supermarché et que dans ce grand supermarché, on n'avait
00:19:38pas besoin d'armée.
00:19:39Et peut-être qu'on les a supprimés aussi parce que ça pouvait coûter un petit peu
00:19:42cher Éric Derritte-Mathen.
00:19:43Oui, ça coûtait trop cher, ça c'est clair.
00:19:46À ce point, c'est-à-dire ?
00:19:47Ça serait l'équivalent de 2 à 5 milliards aujourd'hui, vous vous rendez compte ?
00:19:51Quel cas ouais, du scotch par exemple.
00:19:53Non, mais ce que je voudrais dire, parce que j'ai été concerné par le service militaire.
00:19:58Il ne faut quand même pas oublier qu'à cette époque-là, dans les années 80-90,
00:20:02on avait l'impression de servir à rien quand on faisait le service militaire.
00:20:05Vous savez, c'est la chanson de Michel Sardou, le rire du sergent, si c'est pour se retrouver
00:20:09à balayer la cour ou à faire la corvée de chiottes.
00:20:11C'est vrai qu'il y avait quand même une dégradation complète premièrement et que
00:20:15deuxièmement, on le dit, il n'y a plus qu'un tiers des Français qui le faisaient puisque
00:20:19les autres étaient soit planqués, soit exemptés, réformés avec P1, P2, G1, G2, il y avait
00:20:25des lettres comme ça en fonction de si on avait une bonne lettre, si on avait une bonne
00:20:28lettre.
00:20:29La médecine généraliste.
00:20:30Je ne faisais pas ça pour beaucoup de gens.
00:20:32Vous déséquilibrez.
00:20:33Mais bon, et ça, c'est ça qui n'était pas normal.
00:20:34Il y en aurait beaucoup aujourd'hui.
00:20:35Et en fait, on s'est rendu compte que ce n'était pas l'élite qui faisait le service militaire
00:20:39ou alors on le faisait au SIRPA, le service d'information de la presse.
00:20:42Oui, mais il y avait des casernes, ça faisait vivre certaines régions.
00:20:44Vous parlez du prix.
00:20:45Vous savez, le problème, ça a été justement la décision de Jacques Chirac d'arrêter
00:20:48tout du jour au lendemain.
00:20:49Vous aviez des sites qui sont devenus en ruine, abandonnés.
00:20:53Moi, je me souviens, quand j'ai fait mes trois jours, je suis allé à Blois.
00:20:56Et bien à Blois, je peux vous dire que la caserne, la fameuse caserne Maurice de Saxe,
00:21:01elle est restée abandonnée pendant des années.
00:21:03Elle a brûlé même à un moment, après elle a été reprise, c'est devenu des logements.
00:21:07Beach, vous vous souvenez de Beach en Moselle, c'était un haut-lieu, abandonné.
00:21:12Maintenant, on a un peu une partie qui est un marché couvert.
00:21:14J'ai vu ça.
00:21:15C'est le quatrième régiment des cuirassiers, ce n'était quand même pas rien.
00:21:17On en a fait un marché, on en a fait un musée urbain de street art.
00:21:21À Metz, la ville a perdu de l'argent parce qu'elle ne touchait plus rien de l'armée.
00:21:25Donc, c'est resté pareil.
00:21:26Il y a un fort qui a été vendu en logement.
00:21:28Voilà.
00:21:29Donc, comment voulez-vous aujourd'hui remettre en cours, en route, ces casernes ? Il y en
00:21:32a quand même 83 en France, sites militaires, dont certains sont abandonnés.
00:21:37Où vous allez loger les soldats ?
00:21:39Il y a autant de problèmes d'emploi, de bassins d'emploi qui ont été annulés.
00:21:43Et puis, en temps normal, à l'époque où le service militaire était vraiment rodé,
00:21:46il y avait quand même 400 000 appelés du contingent.
00:21:49400 000, ce n'est pas rien.
00:21:50Et quand Jacques Chirac l'a supprimé, il n'y en avait plus que 200 000.
00:21:52Vous savez qu'il peut le… En fait, il l'a suspendu.
00:21:55Donc, en réalité, il suffit d'une décision du chef de l'État pour qu'il soit rétabli
00:21:58le lendemain.
00:21:59Mais en fait, étonnamment…
00:22:00Oui, je vois bien.
00:22:01Il y a des pays qui l'ont rétabli.
00:22:02C'est une abolition.
00:22:03Quand on vous dit 2 milliards, regardez, aujourd'hui, on paye 2 milliards d'amende
00:22:09parce que l'Europe refuse de considérer que la production d'électricité par le
00:22:14nucléaire, ils le considèrent comme non décarboné.
00:22:18Donc, 2 milliards, on le jette par la fenêtre parce qu'on n'a même pas le courage de
00:22:23se battre en Europe pour nos propres intérêts.
00:22:25Donc, en termes de coûts, à la limite, si la volonté est là, on pourrait peut-être
00:22:29y aller.
00:22:30Ce que vous disiez était très juste.
00:22:32On a tué…
00:22:33Aujourd'hui, quand on parle de la crise des villes périurbaines, une partie de cette
00:22:37crise, elle naît de la fermeture de ces casernes.
00:22:40C'est aussi vrai.
00:22:41Exact.
00:22:42Et on a tué…
00:22:43Et l'aménagement du territoire est mort à partir du moment où on a aussi fermé
00:22:46ces casernes.
00:22:47Donc, il y avait un gain qui était un gain qualitatif et un gain d'argent qu'on ne
00:22:51peut pas mesurer.
00:22:52Vous ne pensez pas que l'ancien président a fait ça pour, je veux dire, affaiblir certaines
00:22:56villes, pour affaiblir l'esprit de sacrifice et pour…
00:23:00Non, mais peut-être dans une légèreté coupable.
00:23:02Parce que quand on a un désir et qu'on sait qu'on sera applaudi par la majorité
00:23:06d'une population…
00:23:07En plus, la gauche, après, elle a totalement entériné.
00:23:10Personne ne s'est dit « un jour, on va le rétablir ».
00:23:12Pour être populaire, il y a eu le service après-volontaire, c'est-à-dire en entreprise
00:23:17aussi.
00:23:18Il y a un service où on peut partir à l'étranger en coopération.
00:23:20Il existe déjà.
00:23:21Oui, il y avait le service en entreprise, etc.
00:23:23Bien sûr.
00:23:24Non, mais une chose, ce que disait Éric, mais qui est très juste, mais qui s'expliquait
00:23:27à la fin, il n'y avait plus que 200 000 quand c'était 400 000 avant.
00:23:30Logique, parce que vous aviez à l'époque les régiments 100 % professionnels.
00:23:34Les régiments d'élite, les commandos marines, la Légion, etc.
00:23:38Vous aviez les régiments mixtes et vous aviez, il y avait par exemple une ou deux compagnies
00:23:42d'engagés, des compagnies d'appelés, et vous aviez les régiments d'appelés
00:23:45où l'encadrement était engagé, appelé et désappelé.
00:23:48Mais comme on fermait en priorité les régiments d'appelés, évidemment, il y avait moins
00:23:52de place pour les héberger.
00:23:53Donc, il n'y avait plus 400 000 qui partaient, mais 200 000, c'est juste une relation de
00:23:56causer, c'est ça.
00:23:57En tout cas, l'idée fait son chemin alors qu'on parle de notion de sacrifice.
00:24:00On va y revenir.
00:24:01Oui, un mot encore.
00:24:02Juste de dire, il faudrait donner une solde aussi à tous ces militaires et aujourd'hui,
00:24:05ce serait 580 euros minimum, vous vous rendez compte ? Alors qu'à l'époque, c'était
00:24:09l'équivalent de 150 euros.
00:24:10C'était en francs, mais ça ferait 150.
00:24:11Donc, ça a remonté parce qu'on a fait l'économie de guerre, on ne l'a fait pas.
00:24:15Par rapport au RSA, on paye le militaire qui fait son sacrifice.
00:24:18Et on avait pris des paquets de cigarettes.
00:24:19Des paquets de cigarettes.
00:24:20Les troupes, c'est pourquoi.
00:24:21On avait des troupes.
00:24:23Vous avez dit combien ? 500 euros ?
00:24:24Oui, ça serait 580 aujourd'hui.
00:24:25À l'époque, dernière solde que j'ai touchée, comme j'ai une bonne mémoire d'appeler
00:24:29malgré les jours de terrain, 1134 francs.
00:24:32Ça faisait combien ?
00:24:33Ça faisait combien ?
00:24:34Et vous voyez, on l'équilibre.
00:24:35Ça fait 180 euros.
00:24:36Oui, 180.
00:24:37C'est le type de l'époque.
00:24:38L'équivalent, c'est ça.
00:24:39L'esprit de sacrifice, il est évidemment incarné, porté par ceux qui se battent contre
00:24:45le terrorisme islamiste.
00:24:46Alors, il y a les armes, il y a le renseignement, il y a les mots.
00:24:49On va écouter les mots du président de la République.
00:24:52Il est vrai que c'était un discours assez lyrique.
00:24:55J'ai trouvé qu'il y avait quand même une, comment dire, une distorsion entre, vous l'avez
00:24:59souligné, on a eu presque le même sentiment tous, et la réalité, mais qu'il ne nie pas
00:25:04du tout.
00:25:05Mais quand même, la réalité, malheureusement, faite de cent et de centaines, même plus,
00:25:09de victimes puisque là, c'est une journée d'hommage au niveau européen.
00:25:12Merci d'être avec nous, beaucoup de sujets dans le débat de Midi News.
00:25:20Dans quelques instants, nous parlerons de ce qu'a déclaré tout à l'heure Ursula
00:25:24von der Leyen qui affirme que le temps des illusions est révolu.
00:25:27Nous reviendrons également sur la journée nationale d'hommage aux victimes de terrorisme
00:25:33islamiste en Europe.
00:25:34Mais tout d'abord, le rappel des titres avec vous, chère Somaya.
00:25:37Vous allez y revenir dans un instant avec vos invités, Sonia.
00:25:40Nous n'oublierons rien, déclaration d'Emmanuel Macron depuis Strasbourg dans le Barin, où
00:25:45il a présidé une cérémonie d'hommage aux victimes du terrorisme, cérémonie qui
00:25:49s'est tenue à l'occasion de la journée nationale et européenne d'hommage aux victimes
00:25:53du terrorisme.
00:25:54Au moins trois morts après une attaque massive de drones ukrainiens sur Moscou et sa région,
00:26:00la plus importante depuis le début de la guerre selon les autorités russes.
00:26:03Une attaque adressée à Vladimir Poutine pour l'inciter à une trêve aérienne, déclare
00:26:08un responsable ukrainien.
00:26:10Et puis, l'incendie provoqué par la collision entre un cargo et un pétrolier en mer du
00:26:14nord est toujours en cours, annonce des autorités portuaires ce matin, alors qu'un membre d'équipage,
00:26:20et je vous le rappelle, toujours porté disparu.
00:26:24Merci chère Somaya, vous l'avez dit, une cérémonie à Strasbourg en hommage aux victimes
00:26:28du terrorisme islamiste qui s'est tenue cette matinée.
00:26:31Alors nous avons eu différentes attaques, essentiellement au couteau ces derniers temps,
00:26:35dont celle de Mulhouse, vous l'avez vu au Wikia il y a quelques instants, Georges Fenech,
00:26:38c'était en février dernier, écoutons Emmanuel Macron sur cette série, cette litanie d'attaques terroristes.
00:26:46Nous ne pouvons nous résigner à l'innommable.
00:26:48Cette journée du 11 mars en est le manifeste, jour de l'attentat de 2004 à la gare de
00:26:54Madrid-Atiocha, jour où nous honorons désormais le souvenir de chaque victime de ces tragédies
00:27:00en Europe.
00:27:01Parce que cette mémoire est ce qui nous sépare de la barbarie.
00:27:07Parce que le terrorisme islamiste a tenté de nier ces derniers mois encore notre vision
00:27:13du monde.
00:27:14Parce que d'autres types de terrorisme nous endeuillent, lorsque des individus se drapent
00:27:19dans les oripeaux religieux ou politiques extrêmes pour justifier des crimes indicibles.
00:27:24Nous n'oublierons rien.
00:27:28Au-delà du discours, il y a par ailleurs en ce moment un débat sur la menace existentielle
00:27:34qui pèse sur l'Europe et plus singulièrement sur la France.
00:27:36Vous savez qu'il y a un débat entre ceux qui affirment, il y a même trois voix.
00:27:41Il y a ceux qui affirment que la menace prégnante c'est la menace russe, d'autres qui affirment
00:27:44que c'est la menace de l'islam radical et la troisième voix qui dit qu'il ne faut pas
00:27:48faire de hiérarchie, les menaces se valent.
00:27:50Qu'en pensez-vous Georges ?
00:27:52Pour l'instant, la menace russe c'est zéro mort sur notre territoire.
00:27:57La menace islamiste et russe c'est 300 morts à peu près.
00:28:01C'est un constat.
00:28:02Sur le sol français.
00:28:03Sur le sol français j'entends.
00:28:05Donc nous sommes immédiatement confrontés, et on l'a été, vous l'avez rappelé,
00:28:09à Mulhouse encore tout récemment, que nous ne sommes pas à l'abri du jour au lendemain
00:28:15d'un attentat commandité avec des commandos comme on l'a vécu en 2015 parce que Daech
00:28:23se reconstitue.
00:28:24On le sait, il y a des poches importantes.
00:28:26Mais cette menace-là revient parce que beaucoup sur la menace, j'allais dire avec le couteau,
00:28:30qui n'est pas, j'aime pas l'expression low cost parce qu'elle fait beaucoup de victimes,
00:28:34mais il est possible encore sur notre sol d'avoir ?
00:28:36Oui, on appelle ça une menace endogène, mais vous avez aussi un risque aujourd'hui.
00:28:40La DGSI, la DGSE le disent.
00:28:44Le ministre le dit aussi, qu'il y a une menace extérieure commanditée par des groupes
00:28:51qui sont en train de se restructurer, notamment dans l'est de la Syrie, il y a des poches
00:28:57de Daech.
00:28:58Vous savez aussi l'Afghanistan, le Pakistan, qui sont toujours des sources d'inquiétude.
00:29:02Donc ce que je crois, c'est qu'en fait nous sommes toujours sous une menace réelle
00:29:07et on n'a pas à comparer ces menaces avec une menace, je dirais, lointaine peut-être,
00:29:16beaucoup plus lointaine, d'un éventuel agrandissement du conflit avec l'Ukraine et la Russie.
00:29:24Ça ne veut pas dire qu'il faille négliger la menace russe quand on a dit ça.
00:29:29Mais la menace immédiate aujourd'hui, on le sait, et d'ailleurs on est toujours en
00:29:33urgences d'attentats, le plus élevé, c'est celle-ci.
00:29:36Oui, je regardais, il y a neuf attentats déjoués en 2024 qui ont été déjoués.
00:29:44Donc ça c'est important parce qu'on a l'impression qu'il n'y a pas eu de gros attentats cette
00:29:48année.
00:29:49En réalité, il y en a eu plusieurs qui ont été déjoués, notamment pendant les Jeux
00:29:51Olympiques.
00:29:52Donc ça c'est important de le rappeler.
00:29:53Vous parliez de la menace endogène et à mon sens elle prime sur la menace exogène
00:29:57et notamment pour les prisons et les personnes radicalisées.
00:30:00En 2015, il y a beaucoup de personnes qui ont été emprisonnées pour des faits de
00:30:03terrorisme.
00:30:04Ces personnes vont finir par sortir et auront peut-être fait une sorte de prosélytisme
00:30:08à l'intérieur des prisons.
00:30:09Je dis bien peut-être, je n'en ai pas la certitude.
00:30:11Mais la menace endogène est réelle, mais je prends quand même des précautions.
00:30:17Mais en tous les cas, il est possible que dans les années à venir, toutes les personnes
00:30:20qui finiront par sortir…
00:30:21Qu'on appelle les sortants.
00:30:22Exactement, les sortants.
00:30:23Et pour certains, des primo, ce qu'on appelle les primo délinquants.
00:30:26Ils sont passés par le terrain siro-irakien avec probablement du sang sur les mains.
00:30:30Et M. Darmanin parlait d'isoler les narcotrafiquants, c'est positif, ça c'est très bien, mais
00:30:33il faut aussi bien isoler les personnes qui sont susceptibles de faire du prosélytisme
00:30:37en prison.
00:30:38Mais vous vous souvenez qu'il y a eu ce débat il y a quelques années ? Qu'est-ce qu'on
00:30:40avait dit sur l'isolement de ces personnes ?
00:30:43On n'en voulait pas.
00:30:44Alors que c'est primordial.
00:30:45On n'en voulait pas, alors vous avez quelques 1 500 estimées radicalisées dans les prisons
00:30:51françaises.
00:30:52Tous ne sont pas condamnés pour des faits de terrorisme, mais ils sont radicalisés.
00:30:57Ils se radicalisent en prison.
00:30:59Donc s'il y a bien une population pénale qu'il faut isoler du reste de la population
00:31:02pénale, c'est celle qui est capable de prosélytisme.
00:31:06On le sait, l'assassin du père Hamel a été radicalisé en prison.
00:31:11Et les syndicats pénitentiaires le réclament depuis longtemps qu'il y ait un voire deux
00:31:17établissements entièrement dédiés à une population radicalisée.
00:31:21Je poserai la question demain.
00:31:23Le narcotrafic, très bien, mais n'oublions pas cette population pénale qui est très
00:31:27particulière.
00:31:29La question demain aux gardes des Sceaux et j'ajoute à ce que vous dites, il faut les
00:31:32isoler.
00:31:33Moi, ça m'a énormément choqué comme information.
00:31:36Je pense que ça va choquer beaucoup, beaucoup de Français.
00:31:38Je voudrais vraiment vous faire réagir et qu'on écoute l'avocate Samia Maktouf qui
00:31:43défend beaucoup de victimes de terrorisme islamiste sur Salah Abdeslam.
00:31:47Salah Abdeslam, rappelons quand même qu'il est à l'origine.
00:31:51C'est le seul survivant des attentats du 13 novembre.
00:31:58Sa ceinture n'a pas explosé.
00:32:01On a appris qu'il allait devenir père.
00:32:04Il aurait choisi sa génitrice dans une liste de 100 femmes et il serait marié religieusement,
00:32:11donc en prison.
00:32:12Quand même, c'est une peine incompréhensible, semble-t-il, Salah Abdeslam.
00:32:16Il bénéficie de la législation de la Cour européenne de droit de l'homme.
00:32:20Vous avez des nouvelles de Salah Abdeslam ?
00:32:25Écoutez, il est en train de purger une peine incompréhensible.
00:32:30Il semblerait que l'épouse qu'il a choisie, suite à des centaines de demandes, serait enceinte.
00:32:38Ah oui ? Donc Salah Abdeslam va avoir un enfant, c'est ce que vous nous dites ?
00:32:44Oui, oui, c'est le respect.
00:32:47Je vous parlais à l'instant de l'état de droit.
00:32:49C'est le respect de la dignité de l'être humain.
00:32:52Un autre état de droit l'autorise à avoir un rapport sexuel,
00:32:56parce que ça fait partie de l'humanité, si tant est qu'il en reste un peu auprès de ces terroristes.
00:33:04Je ne vais pas colorier ma question, je vais vous laisser réagir.
00:33:08Je pense, pardonnez-moi, à tous, on pense aux familles des victimes,
00:33:13et à tous ceux qui, peu importe, ils ont perdu un frère, un père, une mère, un soeur,
00:33:17et un enfant, alors qu'il va avoir un enfant.
00:33:21Le pire, c'est qu'en fait, ça nous parle de réalité anthropologique,
00:33:25c'est-à-dire que vous prenez par exemple Ted Bundy, qui était un psychopathe,
00:33:30c'est la même chose, une fois qu'il est incarcéré, il devient un fantasme,
00:33:34et vous avez des centaines de femmes qui leur écrivent.
00:33:38Pourquoi ? Parce que la monstruosité, c'est fascinant.
00:33:42Rappelez-vous, il y a un film, moi, que j'aime énormément,
00:33:46qui raconte l'histoire d'un criminel,
00:33:50et il vous est présenté comme le pire criminel du monde,
00:33:54et pour vous indiquer à quel point il impacte tout son environnement,
00:33:57tous les gens racontent la même histoire.
00:33:59Ils disent, un jour, cet homme, il se fait braquer, sa femme et son enfant
00:34:03se font braquer par ses adversaires.
00:34:05Lui, il arrive, il tue tous ceux qui ont enlevé sa femme et son enfant,
00:34:09et il en laisse un vivant.
00:34:11Et sur celui qui est vivant, il le regarde et il lui dit,
00:34:14maintenant, va raconter ça à tout le monde,
00:34:16et il prend son arme et il met une balle dans la tête de la femme,
00:34:19une balle dans la tête de son enfant.
00:34:21Et il lui dit, tu vois, moi, je suis prêt à aller tellement loin
00:34:24que personne ne pourra jamais m'arrêter.
00:34:26C'est un film, ça s'appelle Usual Suspect.
00:34:28Mais cet homme, il devient Kaiser-Sauzé,
00:34:32et il devient, en fait, le fantasme absolu.
00:34:35Et il fait fantasmer les criminels et les policiers.
00:34:38C'est l'homme qui va au-delà, là où personne ne peut aller.
00:34:42Mais ça fascine.
00:34:44En fait, ce qu'on ne comprend pas, c'est que le noir est attirant,
00:34:49c'est qu'il y a des gens qui s'épanouissent dans...
00:34:52Non, mais ça, on ne peut rien contre l'humanité ou la non-humanité,
00:34:55mais c'est-à-dire que, je veux dire, je ne vais pas rentrer dans la vie,
00:34:59mon Dieu, mais où est-ce qu'on est amenés à le débat ?
00:35:02Mais c'est-à-dire qu'ils se sont vus plusieurs fois,
00:35:05qu'il y a une vie presque maritale, pas conséxuelle,
00:35:10C'est de la fascination, c'est la vraie question.
00:35:13Pardonnez-moi, c'est-à-dire qu'en prison, aujourd'hui,
00:35:16il a eu la possibilité, le loisir de choisir une femme,
00:35:19d'avoir des rapports sexuels, intimes, à répétition...
00:35:23Mais la vraie question, c'est pourquoi on autorise ça ?
00:35:27C'est-à-dire traiter humainement les gens, les nourrir,
00:35:30ne pas les battre, ne pas les torturer, aucun souci.
00:35:33Qu'ils aient droit à une vie sexuelle, au nom de quoi ?
00:35:36On n'a pas le détail, il faut rester précautionneux,
00:35:39parce qu'on ne sait pas si c'est ce qu'on appelle un bébé-parloir.
00:35:42Il y a eu un parloir, il y a eu une relation sexuelle
00:35:45qui n'était pas autorisée, soit ils ont fermé les yeux,
00:35:48soit c'était pas autorisé, mais ça peut être comme ça.
00:35:51Il y a pas mal de bébés qui naissent tous les ans,
00:35:54c'est ce qu'on appelle bébé-parloir.
00:35:56Soit ces unités de vie familiale ont été créées en 2003,
00:35:59auquel cas c'était autorisé par l'administration pénitentiaire.
00:36:02Je ne sais pas dans quel cas on est, mais si c'est un bébé-parloir,
00:36:05on peut l'obtenir. Je ne sais pas dans quelle configuration on est.
00:36:08Et c'est la Cour européenne des droits de l'homme
00:36:11qui dit que c'est un droit à vie privée et familiale,
00:36:14et donc estime que c'est possible au même titre
00:36:17qu'on a le droit de se marier en prison.
00:36:20Et pour les familles, elle a le droit d'être mariée ?
00:36:23Le droit d'aller fleurir la tombe des victimes qu'elles ont eues,
00:36:26c'est un droit inaliénable aussi.
00:36:29Pour ceux qui doutaient encore qu'il fallait sortir de la CEDH,
00:36:33je pense que là maintenant, l'affaire est pliée.
00:36:36Quand j'ai vu cette info ce matin, je vous avouais que je suis tombé de l'armoire.
00:36:41Déjà, on peut se marier en prison et avoir des rapports sexuels
00:36:44alors qu'on est à l'isolement.
00:36:47Regardez les conditions d'isolement dans les prisons américaines type Supermax.
00:36:53Regardez un peu. C'est là où est Moussaoui,
00:36:56le seul survivant des attentats du 11 septembre.
00:36:59Allez voir ADX Florence qui est dans le Colorado.
00:37:02Les conditions de détention.
00:37:04Je peux vous dire que vous avez une heure de télé par semaine en noir et blanc
00:37:07avec des programmes culturels.
00:37:09Vous avez tout en béton, vous ne pouvez rien soulever.
00:37:11C'est des conditions de détention dures.
00:37:13Il n'a pas choisi sa femme sur une tablette.
00:37:15Maintenant, on a appris quand même.
00:37:17Nornal Lelandé était devenu père en prison également.
00:37:20On a arrêté le musée des orphelins.
00:37:23Imaginons que les 200 narcotrafiquants
00:37:26qui vont bientôt se retrouver à Condé-sur-Sarthe
00:37:29décident aussi de se marier et de faire des gosses.
00:37:32Ils peuvent.
00:37:34Si on pousse la logique.
00:37:36Vous avez raison.
00:37:38C'est la question des plus dangereux qui sont à l'isolement.
00:37:42Mais qu'est-ce que veut dire isolement ?
00:37:45Les départs loirs qui sont prévus, notamment à Vedin-le-Veil,
00:37:48c'est des départs loirs avec une séparation.
00:37:51Il n'y a pas de contact physique.
00:37:53Je vois une contradiction.
00:37:55C'est intéressant de poser la question.
00:37:58Est-ce qu'il y aura des parloirs conjugaux, familiaux,
00:38:02avec ces narcotrafiquants qui viennent de faire abattre
00:38:06deux fonctionnaires de la pénitentiaire ?
00:38:09Est-ce qu'ils auront droit à des parloirs conjugaux ?
00:38:12Pour gérer ces affaires,
00:38:14si un jour il y a des brouilleurs à l'intérieur des prisons,
00:38:17ça va être nécessaire.
00:38:19Sinon, vous allez tuer le petit commerce.
00:38:22On arrive à nous entraver nous-mêmes
00:38:25comme si on avait honte et peur de punir.
00:38:28Comme si la punition, on n'avait pas le droit de punir quelqu'un.
00:38:32À chaque fois qu'on pose un acte d'autorité,
00:38:35il faut qu'on le détruise en mettant des aménagements
00:38:39qui lui ôtent la signification.
00:38:42Il reste fermeté l'humanité.
00:38:45Vous faites tout à l'aune de deux boussoles,
00:38:48parfois contradictoires.
00:38:50L'autorité ne rétire pas l'humanité.
00:38:53On va vous opposer qu'avoir des relations sexuelles
00:38:56et pouvoir voir d'autres personnes, c'est de l'humanité.
00:38:59On parle de Salah Abdeslam.
00:39:01Je suis d'accord avec vous,
00:39:03mais la Cour européenne des droits de l'homme va vous dire
00:39:06que ça fait partie des droits.
00:39:08J'ai eu l'occasion de le voir en prison
00:39:11avec la commission d'enquête.
00:39:13Il était seul dans une cellule
00:39:15et les deux autres cellules autour étaient inoccupées aussi
00:39:18pour des questions de sécurité.
00:39:20Il avait le droit à sa cour de promenade individuelle
00:39:23et à sa salle de sport individuelle avec rameur.
00:39:26Il avait des conditions de détention.
00:39:28Il était surveillé 24h sur 24 par des caméras.
00:39:31Il y avait des équipes qui se relaient.
00:39:34J'ai été un peu surpris, presque choqué,
00:39:37que le jour de la commémoration des victimes du terrorisme,
00:39:41j'apprenne que Salah Abdeslam s'est marié,
00:39:44va devenir père de famille.
00:39:46Il y a quelque chose qui ne va pas.
00:39:49Est-ce qu'on peut penser à l'enfant à naître aussi ?
00:39:52Parce que l'intérêt supérieur de l'enfant, je ne sais pas.
00:39:55Vous avez votre père, Salah Abdeslam, qui est en prison.
00:39:58Votre mère, je ne sais pas comment elle a opéré son choix,
00:40:01mais on peut en discuter.
00:40:03Je pense que pour l'enfant, la première victime, c'est l'enfant.
00:40:06Je voudrais vous faire réagir à un tout autre sujet.
00:40:09On va revenir sur l'actualité géopolitique européenne.
00:40:12Ursula von der Leyen, ça m'intéresse.
00:40:14Qu'est-ce qui va se passer ?
00:40:16Nous avons des discussions de paix ukraino-américaines.
00:40:19À l'instant, on nous fait savoir qu'à Jeddah, les choses avancent.
00:40:22Elles sont menées déjà en Arabie Saoudite.
00:40:25Ça ne me choque pas du tout,
00:40:28mais ça montre ce que je voulais dire.
00:40:31Le rôle aujourd'hui joué par le sud global,
00:40:34Turquie, Arabie Saoudite, etc.
00:40:37Et surtout l'avance de l'Europe,
00:40:39parce que c'est comme un conflit qui se passe en Europe.
00:40:42Ursula von der Leyen s'est exprimée.
00:40:45Elle affirme que le temps des illusions en Europe est révolu
00:40:48et d'ajouter une augmentation très rapide des capacités de défense européenne.
00:40:51Rappelons que Ursula von der Leyen a été ministre de la défense
00:40:54dans son propre pays, en Allemagne,
00:40:57au moment même où il y a eu des dépenses militaires
00:41:00qui ont été sucrées, supprimées.
00:41:03Écoutons-la tout d'abord.
00:41:05Le temps des illusions est révolu.
00:41:08L'Europe s'appelait à prendre en charge sa propre défense
00:41:11de manière plus importante.
00:41:14Non pas dans un avenir lointain, mais dès aujourd'hui.
00:41:17Non pas avec des pas successifs,
00:41:20mais avec le courage que la situation exige.
00:41:23Nous avons besoin d'une montée en puissance de la défense européenne
00:41:26et nous en avons besoin maintenant.
00:41:29Réponse, même s'il n'avait pas écouté cette phrase-là,
00:41:32puisque c'était ce matin à Charles Millon sur CNews Europe 1,
00:41:35sur le fédéralisme européen.
00:41:38C'est intéressant ce qu'il dit. Il dit une coordination,
00:41:41mais surtout pas d'intégration.
00:41:44L'Europe des nations, oui. Le fédéralisme paroxysme exacerbé, non.
00:41:47Écoutons-le.
00:41:50Il me paraît très intéressant que les nations se réunissent entre elles
00:41:53et mettent en œuvre une politique coordonnée de l'armement.
00:41:56Ce serait en fait une étape importante
00:41:59dans la défense de nos pays.
00:42:02Mais je voudrais qu'on arrête ce mythe, en réalité,
00:42:05d'une Europe fédérale
00:42:08qui mettra en place une armée européenne
00:42:11après l'utopie de la mondialisation
00:42:14et de la suppression des frontières.
00:42:17On ne va pas aller vers le rêve ou même le cauchemar
00:42:20d'une Europe qui serait fédérale
00:42:23avec des pays qui seraient complètement absorbés
00:42:26dans une nation européenne.
00:42:29Je n'y crois pas.
00:42:32On pourrait même aller vers des lendemains qui déchantent.
00:42:35Pourquoi j'ai démarré par ce qu'a dit Ursula von der Leyen
00:42:38et rappeler qu'elle a été ministre de la Défense en Allemagne ?
00:42:41Parce que c'est l'Allemagne qui, il y a peu, a acheté des avions américains
00:42:44et pas de préférence communautaire néo-européenne.
00:42:47Alors maintenant, ils ont beau jeu de dire annuler tous les contrats.
00:42:50Peut-être que c'est possible.
00:42:53Ça coûte très cher en déménagement. Demandez aux Australiens pour les sous-marins.
00:42:57Surtout, ce n'est pas ce qui est en train de se passer
00:43:00puisqu'on a eu d'autres annonces d'autres pays européens
00:43:03qui ne se fournissent pas en Europe.
00:43:06De toute façon, la vraie question derrière,
00:43:09c'est que oui, que la peur soit de retour en Europe,
00:43:12ça c'est clair, c'est vrai et les peuples la partagent.
00:43:15Quelle confiance est-ce qu'on peut avoir dans cette génération
00:43:18qui est celle elle-même qui a organisé
00:43:21notre désarmement intellectuel, moral,
00:43:25autant que militaire ?
00:43:28Aujourd'hui, vous avez l'impression que ces gens-là se font plaisir
00:43:31et ils nous sortent muniques en boucle.
00:43:34Sauf que ça n'a aucun sens.
00:43:37C'est-à-dire que derrière, où est la réalité ?
00:43:40La dernière fois qu'on avait un général sur le plateau,
00:43:43il nous racontait la réalité des crédits militaires
00:43:46et comment à la fin de l'année, comme elles n'avaient pas été dépensées,
00:43:49on s'en servait pour colmater les brèches du social
00:43:53qui nous filent à travers les doigts.
00:43:56Donc on a un vrai souci, c'est-à-dire que toutes ces paroles-là,
00:43:59pour l'instant...
00:44:02Ceux qui ont contribué à ce désarmement ne peuvent pas se poser aujourd'hui ?
00:44:05Non, parce qu'en fait, on a l'impression, encore une fois,
00:44:08que c'est du théâtre. Oui, ils ont peur,
00:44:11mais ils n'ont jamais eu le courage, y compris devant le terrorisme,
00:44:14y compris devant la crise énergétique,
00:44:17de prendre des décisions extrêmement fortes.
00:44:20Chaque fois qu'ils sont au milieu du guet, ils préservent la chèvre,
00:44:23ils préservent le chou, la seule chose qu'ils veulent, c'est se mettre en avant
00:44:26et se présenter comme les nouveaux de Gaulle.
00:44:29Ils n'ont pas l'once d'une colonne vertébrale pour incarner quoi que ce soit.
00:44:32On va marquer une pause, parce que Charles Millon a dénoncé aussi,
00:44:35c'est son avis, la diplomatie du spectacle.
00:44:38Il n'est pas le seul, on sait qu'Henri Guaino l'a fait,
00:44:41que l'ancien ministre Hervé Morin l'a fait également.
00:44:44Et plus ces personnalités affichent cette opinion,
00:44:47qui je le rappelle, dire qu'Emmanuel Macron joue à la diplomatie du spectacle
00:44:50n'enlève en rien l'existence de la menace russe.
00:44:53Tout à fait.
00:44:56Donc ce n'est pas être défaitiste, ni capitular, ni poutinophile,
00:44:59et ça ne mérite pas d'être nazifié ou d'être extrême-droitisé,
00:45:02ou je ne sais quoi.
00:45:05Bon, ils ont un avis respectable, on va écouter, on va en débattre.
00:45:08Dans quelques instants, autre sujet également,
00:45:11Sophie Audugé va nous accompagner, je ne sais pas si vous avez vu ces images,
00:45:14elle choque tout le monde, j'allais dire les parents,
00:45:17mais elle choque tout le monde, parents ou pas, à Nice,
00:45:20des enfants maltraités par un moniteur dans un club de foot,
00:45:23avec d'autres personnes qui rigolent.
00:45:26On parle souvent de sanctions.
00:45:29J'ai vu là que l'animateur a été suspendu.
00:45:32On va attendre les prochaines sanctions, on va en parler à tout de suite.
00:45:38Merci d'être avec nous.
00:45:41On va parler de ce qui s'est passé à Nice,
00:45:44avec des enfants maltraités, violentés par un ou plusieurs moniteurs.
00:45:47En tous les cas, on entend le rire d'autres personnes.
00:45:50On en parlera notamment sur ce sujet avec Sophie Audugé.
00:45:53Merci d'être là. Bonjour à vous, chère Sophie.
00:45:56Bonjour.
00:45:59D'autres thèmes également au programme, mais tout d'abord, il est 13h.
00:46:02Place au journal, rebonjour à vous, Soumaya.
00:46:05Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:46:08Déclaration d'Emmanuel Macron depuis Strasbourg,
00:46:11dans le Bas-Rhin, où il a présidé une cérémonie d'hommage
00:46:14aux victimes du terrorisme, en cette journée nationale
00:46:17et européenne de commémoration.
00:46:20On passe à présent à ces images du début des pourparlers
00:46:23entre Kiev et Washington, à Jeddah, en Arabie Saoudite.
00:46:26Le négociateur ukrainien salue d'ailleurs un début
00:46:29de rencontre constructive avec les Américains.
00:46:32Retour en France avec le deuxième jour du procès
00:46:35de l'enseignante accusée d'harcèlement contre Evaelle,
00:46:38collégienne de 11 ans qui s'est suicidée, je vous le rappelle,
00:46:41en 2019. Un procès que vous couvrez pour nous.
00:46:44Marie-Victoire Diodonné et Charles Pousseau, bonjour.
00:46:47Ce matin, l'audience est ouverte par l'interrogatoire
00:46:50de la principale accusée qui a détaillé trois chocs.
00:46:53Quels sont-ils ? Racontez-nous, Marie-Victoire.
00:46:56Oui, exactement, Soumaya. Le premier choc est celui
00:46:59de l'annonce que les parents d'Evaelle,
00:47:02la tienne responsable de la mort de leur fille.
00:47:05Le deuxième est celui de la garde à vue à laquelle
00:47:08elle est confrontée. Et puis le dernier est celui de la médiatisation
00:47:11et de l'ampleur que prend cette affaire.
00:47:14Elle va aussi expliquer à la cour que la direction lui a interdit
00:47:17d'apporter son soutien à la famille.
00:47:20Pour autant, ici, six ans plus tard, elle ne va pas
00:47:23saisir les différentes opportunités qui lui sont
00:47:26présentées pour s'adresser à cette famille assise
00:47:29derrière elle, à quelques mètres de là, accrochée à la barre.
00:47:32Au contraire, l'enseignante conteste toujours avoir isolé Evaelle.
00:47:35Elle conteste les propos problématiques rapportés
00:47:38par certains élèves, comme « tu es un SDF ».
00:47:41Elle va en minimiser beaucoup, en admettre certains,
00:47:44certes, « tu es bête », par exemple, qui auraient avant tout été
00:47:47mal perçus par les enfants. Une rigidité qui ne surprend pas
00:47:50la mère d'Evaelle avec laquelle nous avons pu échanger.
00:47:53Je vous propose de l'écouter.
00:47:57Sinon, elle va reconnaître partiellement.
00:48:00Oui, j'ai dit ça, mais ce n'est pas comme ça que je l'ai dit,
00:48:03ce n'est pas comme ça qu'ils auraient dû le percevoir.
00:48:06Les choses les plus importantes, oui, elle réfute certainement.
00:48:09Je suis même assez contente qu'elle soit fidèle à elle-même
00:48:12pour montrer comment elle est.
00:48:15L'advocatoire se poursuit avant la plaidoirie
00:48:18des deux parties.
00:48:21Merci à Charles Pousseau qui vous accompagne.
00:48:25On termine avec le clap de fin pour le centre Pompidou.
00:48:28Le musée parisien a fermé ses portes hier.
00:48:31Il a fermé les portes de sa collection permanente
00:48:34pour cinq ans de travaux de rénovation.
00:48:37Les 2000 œuvres d'art qui en est beau beau vont être déplacées
00:48:40dans des réserves ou dans d'autres musées en France ou à l'étranger.
00:48:43Peut-être que Sonia, vous aurez un petit cadeau
00:48:46si vous le demandez gentiment.
00:48:49Vous savez que je demande toujours gentiment quand ça vous concerne.
00:48:53Merci beaucoup pour le rappel des faits.
00:48:56Vous avez parlé, malheureusement, c'est tragique,
00:48:59de l'affaire Evael et souvent les faits de harcèlement.
00:49:02On va voir le verdict et le procès,
00:49:05mais commence par des violences, par des remarques,
00:49:08par des insultes, par des mots déplacés à l'égard des enfants.
00:49:11C'est ce qui s'est passé.
00:49:14Ce sont des faits insupportables à Nice, inacceptables.
00:49:17Une enquête a été ouverte après la diffusion de vidéos
00:49:21Pour l'instant, c'est un en particulier moniteur qui est visé,
00:49:24mais on entend, semble-t-il, le rire d'autres grandes personnes.
00:49:27Ça s'est passé dans un club sportif et ce moniteur est accusé
00:49:30de commettre des violences sur des tout jeunes enfants.
00:49:33Le club a réagi en condamnant ces actes et en suspendant cet animateur.
00:49:36Les parents, évidemment, sont choqués.
00:49:39Ils réclament des sanctions exemplaires.
00:49:42On va en parler avec vous, Sophie Audugé.
00:49:45Mais tout d'abord, les faits, ce qui s'est passé et ces vidéos choquantes
00:49:49Les images sont glaçantes.
00:49:52On y voit de très jeunes enfants, entre 3 et 5 ans,
00:49:55ciblés par des ballons de football envoyés violemment à la tête
00:49:58sous les rires des adultes.
00:50:03Autre scène sidérante, celle d'un enfant qui chute d'un muret
00:50:06poussé d'un coup de pied dans le dos par un adulte
00:50:09avant qu'il ne l'aide à se relever.
00:50:12Ces vidéos ont été tournées par le personnel de ce centre
00:50:15et présentées par l'élite locale, où la semaine coûte entre
00:50:18250 et 300 euros.
00:50:21Elles ont été partagées par certains moniteurs sur les réseaux sociaux
00:50:24avant d'atterrir vendredi sur les téléphones des parents.
00:50:27On tombe des nues quand on voit ce qui se passe.
00:50:30On donne une confiance aveugle à ces personnes
00:50:33et au final, on se rend compte que nos enfants sont maltraités.
00:50:36Il n'y a même pas que le jeune qui se met en scène.
00:50:39Tout le staff rigole.
00:50:42La peur d'ouvrir les vidéos et de voir son enfant dessus.
00:50:45Est-ce que toutes les vidéos sont sorties ?
00:50:48Est-ce que notre enfant a été victime ?
00:50:51Face au scandale, le directeur du centre a réagi dans un communiqué
00:50:54dans lequel il évoque des agissements inacceptables de plusieurs salariés.
00:50:57Le salarié encore en poste a été mis à pied de manière immédiate
00:51:00à titre conservatoire dès le vendredi 7 mars.
00:51:03Une enquête interne démarre pour regrouper un maximum d'informations
00:51:06et mettre en cause toutes les personnes impliquées dans ces actes inadmissibles.
00:51:09Trois animateurs ont été identifiés
00:51:12et au moins deux plaintes ont été déposées par les familles.
00:51:15Le parquet de Nice a ouvert une enquête préliminaire
00:51:18pour violences sur mineurs de moins de 15 ans par personne n'ayant autorité.
00:51:21Sophie, que vous ont inspiré ces faits ?
00:51:24On découvre aujourd'hui le fait que les enfants subissent une violence assez régulière.
00:51:38Et qu'elle n'est pas vraiment prise en considération.
00:51:43Je vais vous citer un rapport de l'Académie nationale de médecine
00:51:47qui est très récent, qui date d'avril 2024
00:51:50et qui dit qu'un enfant sur dix est concerné dans les pays à haut revenu
00:51:54sans distinction sociale nette.
00:51:57C'est bien ce qui est évoqué dans votre reportage.
00:52:00Un enfant meurt tous les cinq jours
00:52:03et 50% des enfants hospitalisés sont victimes de maltraitance physique.
00:52:07C'est-à-dire qu'on extrait les maltraitances sexuelles,
00:52:10on extrait le harcèlement scolaire,
00:52:13donc vraiment que de la maltraitance physique.
00:52:16Ce qu'on vient de voir là, 50% en moins de douze mois,
00:52:1966% en moins de trois ans.
00:52:22Et un enfant maltraité a une espérance de vie réduite de 20 ans.
00:52:26La situation de l'enfance n'est absolument pas prise en considération
00:52:33et on voit bien que les enfants sont des personnes vulnérables, fragiles
00:52:39et comme le dit Maurice Berger quand il reçoit les futurs professeurs de médecine
00:52:45en pédopsychiatrie qu'il va former,
00:52:48ce sont des proies à la maltraitance et à la violence sexuelle.
00:52:53Les enfants sont des êtres vulnérables, ce ne sont pas des personnes à part entière.
00:52:57Ils sont fragiles, vulnérables, ils ne parleront pas dans la plupart des cas
00:53:02et donc il est malheureusement heureux dans la circonstance que ces vidéos soient passées.
00:53:10On avait eu une situation assez similaire dans une classe,
00:53:13souvenez-vous d'une enseignante qui donnait des coups,
00:53:17des fessées de manière et qui violentait vraiment une petite fille dans sa classe.
00:53:21Vous avez évoqué l'affaire d'Evael qui avait pris une part non négligeable
00:53:25dans le rapport Balanon sur le harcèlement scolaire
00:53:29où justement Edouard Balanon faisait état de cette violence des adultes sur les enfants
00:53:33dans le système scolaire, c'est un tabou mais il existe.
00:53:37Des études l'ont prouvé, des études qui n'ont pas été reconduites
00:53:41parce que dans ces cas-là on préfère ne pas casser le thermomètre
00:53:44ou ne pas regarder la réalité en face.
00:53:46Mais en tous les cas ce qui est sûr c'est que pour l'académie de médecine,
00:53:49c'est un enjeu de société majeur.
00:53:53Et quand on en parle avec des spécialistes comme,
00:53:55moi j'en ai souvent parlé avec Maurice Berger,
00:53:57en fait la plupart de ces spécialistes de la pédopsychiatrie
00:54:01attendent qu'il y ait finalement une révélation de la gravité de la situation
00:54:06comme on a pu l'avoir pour les violences faites aux femmes.
00:54:08C'est-à-dire qu'on reconnaît une évolution positive
00:54:11de la prise en considération des violences dont sont victimes les femmes.
00:54:15Cette prise en compte n'est pas encore arrivée pour la personne de l'enfant
00:54:19et c'est effectivement grave.
00:54:21Et la personne vulnérable dans l'absolu.
00:54:25Ces personnes s'occupent des plus petits.
00:54:28L'absurde empathie, c'est ce que vous explique Maurice Berger,
00:54:31c'est-à-dire que vous voyez, naturellement nous on regarde,
00:54:34même si on est à distance, notre corps voudrait agir pour rattraper l'enfant,
00:54:40pour consoler l'enfant, pour le réconforter.
00:54:43On voit bien que cette réaction spontanée n'existe pas.
00:54:47Chez des moniteurs.
00:54:48Oui, chez des moniteurs.
00:54:49Quelle est leur formation pour faire ça ?
00:54:51Je pense qu'il y a autre chose.
00:54:52Il y a quelque chose qui m'inquiète énormément,
00:54:54c'est que parfois vous avez effectivement un prédateur
00:54:57qui réussit à s'infiltrer dans une équipe.
00:54:59Sauf que là, ce qui est gênant, c'est le rire des adultes.
00:55:02Le phénomène de groupe.
00:55:03Ce qui veut dire que le collectif,
00:55:04parce que d'habitude le fait d'avoir un collectif qui s'occupe d'enfants
00:55:07empêche en fait les dérives personnelles.
00:55:09Là vous vous rendez compte que c'est un collectif qui se construit
00:55:13et qui s'unit dans le fait d'agresser et de violenter des enfants.
00:55:17Ça c'est la première chose.
00:55:19La deuxième chose, comment peut-on être adulte
00:55:21et stupide au point de ne pas savoir
00:55:23qu'envoyer un ballon dans la tête de quelqu'un,
00:55:25ça peut être très grave.
00:55:26Vous pouvez plier des langages irréparables.
00:55:29Donc on est quand même en face d'une situation extrême
00:55:33et je suis désolée,
00:55:35mais l'ouverture de parapluie du directeur est inacceptable
00:55:39parce que la vraie question,
00:55:40c'est quand on est responsable d'un lieu comme ça,
00:55:42responsable d'équipe,
00:55:44comment se fait-il que des agissements comme ça
00:55:47ne soient pas venus à ses oreilles ?
00:55:49Comment se fait-il qu'il n'aille jamais sur le terrain ?
00:55:51Il n'y avait pas eu de vidéo.
00:55:52Il y a quand même, à tous les niveaux,
00:55:55on a le sentiment que tous les verrous
00:55:58ou toutes les zones d'alerte qui auraient dû être activées
00:56:01n'ont pas fonctionné.
00:56:02Et c'est l'empilement en fait de ces déresponsabilisations
00:56:06qui est effrayante.
00:56:08Vous voulez réagir Georges ?
00:56:09Non, si Sophie me le permet,
00:56:11je voudrais un peu nuancer peut-être le fait
00:56:13que vous disiez qu'on n'a pas encore pris conscience.
00:56:16Je crois qu'en réalité, il y a une prise de conscience.
00:56:20Vous le savez.
00:56:21Je peux ajouter que dans le domaine des sectes,
00:56:23il y avait aussi beaucoup d'enfants.
00:56:26Bien sûr, j'en ai découvert.
00:56:28De maltraitance, de risques d'envolement.
00:56:30Coupé du monde entier,
00:56:31un secte à Buitaspès, en Pyrénées,
00:56:33qui ne savait rien du monde extérieur,
00:56:35c'est épouvantable.
00:56:36Mais il y a quand même des institutions,
00:56:39il y a des associations qui travaillent,
00:56:41il y a des textes aujourd'hui
00:56:42qui obligent même à signaler des mauvais traitements,
00:56:44vous le savez,
00:56:45sans quoi...
00:56:46Est-ce que c'est une priorité ?
00:56:47Il y a tellement de priorités nationales que...
00:56:49Il y a la protection judiciaire de la jeunesse,
00:56:51il y a les services sociaux du département,
00:56:53il y a énormément de choses en réalité.
00:56:55Sans doute qu'on est en dessous,
00:56:57c'est ce que vous avez voulu dire, je pense.
00:56:59On est encore en dessous de ce qu'on doit faire.
00:57:00Ce sont des populations vulnérables,
00:57:02elles sont incapables de se protéger elles-mêmes,
00:57:04ces enfants, ces mineurs.
00:57:05Et s'il n'y avait pas ces téléphones portables aujourd'hui,
00:57:08peut-être qu'on n'aurait jamais su,
00:57:10comme on n'aurait jamais su de ce qui s'était passé
00:57:12dans cette école, vous l'avez rappelé,
00:57:15mais il y a beaucoup de gens qui se mobilisent quand même
00:57:18sur cette question.
00:57:19Je vous dirais, mais ce n'est pas moi qui le dis,
00:57:21c'est un rapport de l'Académie de médecine d'avril 2024.
00:57:23Donc si vous voulez, malheureusement, en France,
00:57:26je veux dire, on met en place des structures,
00:57:28une méga-administration.
00:57:31Effectivement, des choses sautent en place.
00:57:33Le fait est que ça ne fonctionne pas, la preuve,
00:57:35puisqu'il y a cette situation dramatique
00:57:37sur laquelle est alerte, en avril 2024,
00:57:39l'Académie de médecine.
00:57:41Je veux dire, vous en parlez avec Maurice Berger,
00:57:44le juge Édouard Durand,
00:57:46tous vous montrent les failles d'un système
00:57:49qui, sur le papier, devrait fonctionner,
00:57:52mais qui, en réalité, ne permet pas
00:57:55de protéger les enfants,
00:57:57notamment parce que, parfois, on a un système
00:57:59qui est beaucoup trop complexe,
00:58:00avec beaucoup trop d'acteurs,
00:58:02et dont personne n'est vraiment responsable de rien,
00:58:05et que tout le monde se rend pas la chose.
00:58:07Parfois, il y a une spécificité française, malheureusement.
00:58:09Mais il y a des choses très bien qui se font.
00:58:11Je veux dire, attention,
00:58:13ce n'est pas parce que la situation n'est pas prise en compte
00:58:16à la hauteur de ce sujet que...
00:58:18Vous-même, d'ailleurs.
00:58:20De façon...
00:58:22OK, il y a des gens formidables, ça c'est vrai.
00:58:25Mais on va discuter de la logique institutionnelle.
00:58:28Et on va parler de l'ASE.
00:58:30Parce que le principal acteur, justement,
00:58:33sur l'aide à l'enfance, c'est l'ASE.
00:58:35L'ASE, c'est quand même une catastrophe.
00:58:37Une catastrophe parce qu'il n'y a pas assez de budget,
00:58:39parce qu'il n'y a pas assez de monde,
00:58:41et parce qu'il n'y a pas assez de contrôle.
00:58:43Et la situation de l'ASE,
00:58:45elle est connue depuis des dizaines et des dizaines d'années.
00:58:48Personne ne bouge.
00:58:50On va peut-être parler des adoptions.
00:58:52Vous savez, il y a des enfants qui restent à jamais inadoptables
00:58:55parce qu'on est dans une telle idéologie du lien aux parents
00:58:59qu'il suffit qu'un parent défaillant au dernier degré
00:59:04envoie une fois par an une carte postale
00:59:07pour que l'enfant soit inadoptable pendant des années.
00:59:11On a une idéologie qui amène à ce que parfois
00:59:14on oblige des familles, une mère,
00:59:17à amener son enfant chez un parent
00:59:20qui a été reconnu comme coupable d'attouchement.
00:59:23Parce qu'on estime qu'il ne faut pas avoir le lien avec le père.
00:59:28Et tout ça, c'est dénoncé.
00:59:30Moi, j'ai travaillé dans les collectivités locales
00:59:33et je les ai quittées il y a un certain nombre d'années.
00:59:35Donc je vous parle il y a 20 ans.
00:59:37Tout ça a été déjà mis sur la table.
00:59:39Aucun de ces sujets n'a été ni traité ni tranché.
00:59:42Alors je veux bien qu'institutionnellement
00:59:45on fasse plein de choses, mais c'est encore pareil.
00:59:48C'est-à-dire qu'on va faire des lois qui nous donnent bonne conscience.
00:59:51On ne se soucie absolument pas de la manière
00:59:54dont elles sont mises en oeuvre sur le terrain.
00:59:56Et aujourd'hui, sur l'ASE, il y a un vrai travail à faire.
00:59:59Et je crois que malheureusement, ce qu'on nous montre
01:00:02nous dit que si on ne le fait pas,
01:00:05les enfants qui sont les plus fragiles...
01:00:07En assistance à personne en danger.
01:00:09Dans une société qui se durcit, qui devient violente,
01:00:12vous imaginez ce qui va leur arriver.
01:00:14Merci, juridiquement, c'est tellement important.
01:00:17Parce que tous ceux qui rient et qui n'agissent pas,
01:00:19ils sont complices.
01:00:21Donc on peut aussi s'interroger là-dessus.
01:00:23Je ne suis pas pour spontanément,
01:00:25mais quand je vois ça, je me dis qu'on peut se poser
01:00:27de la question de la vidéosurveillance.
01:00:29Spontanément, je vous dirais, par rapport à la vie privée,
01:00:32etc., ce n'est pas pertinent.
01:00:34Mais là, on est dans un cadre sportif.
01:00:36Je pense qu'une vidéosurveillance ne porterait pas atteinte.
01:00:39Je pense qu'elle est même souhaitable.
01:00:41Parce que le fait d'avoir une caméra de vidéosurveillance,
01:00:43les gens se refraîneraient spontanément.
01:00:45Vous avez mille fois raison, mais ça veut dire quand même que...
01:00:48C'est un aveu d'échec.
01:00:50Oui, c'est un aveu d'échec.
01:00:52Le risque sur une population vulnérable est beaucoup trop grand
01:00:54pour qu'on ne mette pas une caméra de vidéosurveillance.
01:00:56Je suis d'accord.
01:00:59À l'école, je voudrais faire un petit crochet par les transports.
01:01:03Parce qu'il y a quand même ces chiffres sur les violences sexuelles
01:01:06qui sont même pas en haut, c'est une explosion.
01:01:08Les transports en commun, vous le savez, représentent un réel danger
01:01:11pour les femmes, surtout en Ile-de-France.
01:01:13L'échelle des menaces et des risques est impressionnante.
01:01:16Ça peut aller jusqu'au drame ultime, mais en passant par les insultes,
01:01:20ce qu'on appelle les frotteurs, le harcèlement,
01:01:23en près de 10 ans, le nombre de victimes dans les transports a explosé.
01:01:26Comme nous le dit le sujet préparé par notre rédaction.
01:01:31Regards insistants, harcèlement, agression sexuelle ou encore viol.
01:01:36Les transports en commun représentent un réel danger pour les femmes.
01:01:40Selon une étude, le nombre de victimes a augmenté de 86% en France en 10 ans.
01:01:46La grande majorité reste en Ile-de-France,
01:01:49où 7 femmes sur 10 déclarent avoir déjà été victimes
01:01:52de ce type de violences dans leur vie.
01:01:55La peur d'être agressée conduit certaines femmes
01:01:58à adopter un comportement différent.
01:02:00On se méfie plus, c'est vrai.
01:02:02Je pense qu'il y a des coins où on va plus ou moins inconsciemment.
01:02:06En tant que femme, on doit réfléchir à comment on s'habille,
01:02:09à quelle heure on part, à quelle heure on rentre.
01:02:11Et puis on fait attention à tout.
01:02:14Donc oui, c'est inquiétant.
01:02:16Les jeunes femmes sont particulièrement visées.
01:02:18Trois quarts des victimes ont moins de 30 ans.
01:02:2136% sont même mineurs.
01:02:23Concernant la nature de ces violences,
01:02:25il s'agit pour 39% d'outrages sexistes et sexuels.
01:02:2919% évoquent des faits de harcèlement, 15% d'agression
01:02:33et 6% de viol ou tentative de viol.
01:02:36Malgré des dispositifs de prévention,
01:02:38comme des numéros d'assistance ou encore des bornes d'appel sur les quais,
01:02:42la sécurité dans les transports ne semble pas assurée.
01:02:46Et vous le savez peut-être, vous faites de même,
01:02:49de plus en plus de femmes portent des chemises ou des t-shirts très larges,
01:02:52ce qu'on appelle le subway shirt, je crois.
01:02:55C'est la tendance.
01:02:56Alors on se protège parce que la société ou l'Etat ne nous protège plus.
01:03:00Comment vous réagissez à cela ?
01:03:02Alors moi je ne prends pas les transports,
01:03:04mais je les avais pris pendant les Jeux Olympiques.
01:03:06C'était le moment de les prendre.
01:03:08J'étais vraiment à la safe zone à ce moment-là.
01:03:11Je n'ai pas été embêtée, mais j'ai quand même demandé à quelqu'un.
01:03:14C'était Vincent Roy à qui j'ai demandé de venir avec moi
01:03:17parce que je n'étais pas rassurée.
01:03:19Est-ce que je suis étonnée ?
01:03:20Non, je ne suis pas étonnée.
01:03:21Mais je note quand même, j'ai regardé les chiffres,
01:03:23que 23% des victimes déclarent ainsi avoir été aidées
01:03:26contre 10% en 2016.
01:03:28Donc il y a plus de personnes qui viennent en secours aux femmes victimes.
01:03:32Après, si je prenais les transports, moi je pense que je ferais comme elle.
01:03:35Je m'habillerais comme un sac.
01:03:36Je ne me mettrais pas…
01:03:38Non mais vous êtes obligée de vous adapter.
01:03:39Est-ce que vous conseillez Mette de porter plainte ?
01:03:41Parce que pour insulte, pour…
01:03:43Moi je recommande de le faire.
01:03:44Après ça se déroule dans un appel très rapide.
01:03:47Et il y a 7% des femmes seulement qui déposent plainte,
01:03:49là dans l'enquête qui a été montrée sur notre écran.
01:03:53Est-ce que ça vaut le coup ?
01:03:54Oui, il faut toujours le faire.
01:03:55Est-ce qu'il y aura des suites ?
01:03:56Là, je ne peux pas le garantir.
01:03:57Parce que le frotteur va dire mais non, il y avait plein de monde.
01:03:59Parce que le frotteur, quand on regarde le phénomène,
01:04:01il se colle et il va prendre une heure de pointe.
01:04:04Donc en fait, finalement, les femmes victimes ne savent plus
01:04:06si le frotteur est là parce qu'il est là pour de mauvaises raisons
01:04:09ou si c'est parce que c'est la foule.
01:04:13Oui, moi quand j'avais 20 ans, je me posais cette question-là.
01:04:15Maintenant, je sais qu'il est là pour de mauvaises raisons
01:04:17et que même quand vous êtes compressé,
01:04:19vous ne sentez pas certaines choses dans vous.
01:04:22Donc ça vous est déjà arrivé.
01:04:24C'est un comportement répétitif.
01:04:26Céline, vous avez des brigades qui sont là pour vous surveiller.
01:04:28Oui, mais moi, j'ai toujours pris les transports en commun.
01:04:30Après, je suis un petit gabarit mais avec un bec énorme.
01:04:36Donc je suis capable de dire, ça va, vous n'êtes pas gênée ?
01:04:40Alors, la branlette, ça se passe comment ?
01:04:42Vous êtes à l'aise et tout ?
01:04:43En général, les gens, et surtout quand il y a du monde,
01:04:47déjà, il y a 2-3 personnes qui rient.
01:04:49Sauf que, Céline, vous êtes à un moment peut-être tard dans la soirée.
01:04:54Alors là, vous parlez d'heure de pointe.
01:04:56Est-ce qu'il y a aussi une crainte ?
01:04:58Plein de fois.
01:04:59Moi, j'ai remarqué, je l'avais raconté ici, il y a une non-réaction.
01:05:02Il ne s'agit pas de dénoncer les gens qui réagissent,
01:05:05c'est-à-dire de protéger soi-même.
01:05:07Attendez, quand vous voyez une femme qui est en train de se faire violer,
01:05:10que vous êtes un homme ou que vous êtes trois hommes,
01:05:12vous devez quand même faire quelque chose.
01:05:13Il y en a, ce sont des lâches.
01:05:14Ce n'est pas juste, ils ont peur.
01:05:15Vous avez des hommes qui sont foncièrement lâches
01:05:17et qui regardent une femme se faire violer ou agresser
01:05:19et qui ne réagissent même pas ou qui ne tentent même pas de le faire.
01:05:22Pour moi, ce n'est pas du tout excusable.
01:05:24Non, mais après, c'est vrai qu'on avait déjà des stratégies
01:05:26parce que quand je prenais énormément les transports
01:05:29et que j'étais jeune, aujourd'hui, je me fais nettement moins embêtée.
01:05:32Il y a un âge qui vous protège, où on devient un peu plus invisible.
01:05:35Mais quand j'étais jeune, oui, il y avait des stratégies.
01:05:38Ce qui veut dire qu'à partir d'une certaine heure,
01:05:41on prend un taxi, on rentre avec un ami.
01:05:45Oui, et puis encore pire, si jamais vous avez fait la fête.
01:05:48L'autre sujet, c'est les chiffres des violences et les détails.
01:05:52Et d'ailleurs, c'est le préfet de Paris qui avait détaillé aussi
01:05:55la part d'étrangers, etc.
01:05:57Donc, le lien, certains crieront avec le lien à l'émigration,
01:06:01mais il est réel.
01:06:02Et là, je me base sur les chiffres tels qu'ils ont été donnés.
01:06:06Voilà, je voulais montrer ce sujet
01:06:07parce que d'année en année, ça continue à augmenter
01:06:09sans qu'il n'y ait véritablement...
01:06:11Quelles sont les mesures ?
01:06:12Ah, il peut y avoir des safe zones, j'ai vu.
01:06:15C'est-à-dire que vous vous réfugiez quelque part.
01:06:17Il vaut mieux trouver la zone assez rapidement.
01:06:20On voulait aussi, avant la pause,
01:06:22puisqu'on a parlé de la diplomatie,
01:06:24parler aussi de l'antisémitisme à l'école.
01:06:27Chère Sophie, alors là, malheureusement,
01:06:29la tendance aussi, elle est exponentielle,
01:06:32en nette explosion et augmentation.
01:06:34Alors oui, je vais commencer, si vous voulez bien,
01:06:36par vous lire un début de mail
01:06:39qui a été adressé par un chef d'établissement
01:06:41à l'ensemble des parents.
01:06:42Un mail adressé en janvier 2025,
01:06:45donc c'est très récent.
01:06:46« Lors de la première période de cours,
01:06:48nous avons dû, à plusieurs reprises,
01:06:50faire face à des représentations
01:06:51de signes associés au fascisme,
01:06:53dessins de croix gammées,
01:06:54saluts hitlériens,
01:06:55dessins d'Hitler.
01:06:56Bien que cela reste marginal
01:06:58et soit fait en général
01:06:59plus dans un souci de provocation
01:07:01que par idéologie et par méconnaissance
01:07:03de la gravité de ces symboles,
01:07:04nous souhaitons vous alerter
01:07:05sur ce phénomène grandissant. »
01:07:07Ce qui est intéressant dans ce message,
01:07:10c'est d'abord le terme fascisme
01:07:12qui est inapproprié,
01:07:13puisqu'il s'agit de nazisme, bien sûr.
01:07:16L'école, là en l'occurrence,
01:07:19a pris à bras le corps le sujet,
01:07:21ils ont mis en place des actions
01:07:22et il semble qu'une détermination
01:07:25a enrayé le phénomène.
01:07:27Mais il est évident,
01:07:29et c'est ce que montre justement
01:07:30l'enquête de l'IFOP pour le CRIF,
01:07:32que depuis le 7 octobre
01:07:34se développe un antisémitisme d'atmosphère
01:07:36dans le système scolaire.
01:07:38Un antisémitisme qui repose
01:07:40sur la rhétorique d'extrême-gauche,
01:07:42qui surfe sur finalement
01:07:44des revendications identitaires
01:07:47d'une partie des jeunes musulmans.
01:07:49Et les chiffres qui sont donnés
01:07:52dans l'étude de l'IFOP
01:07:54sont particulièrement éloquents en la matière
01:07:57et on assiste donc à une banalisation
01:07:59d'un langage anti-juif
01:08:00dans le système scolaire
01:08:02qui devient quand même très préoccupant.
01:08:04Donc l'étude de l'IFOP nous dit quoi ?
01:08:06Que 51% des élèves
01:08:10sont interrogés,
01:08:12les élèves du collège et du lycée,
01:08:14qui ont ou ont eu des camarades de classe
01:08:18qui sont de confession, de culture
01:08:20ou d'origine juive.
01:08:21Et donc pour 51% d'entre eux,
01:08:23ils ont déjà entendu dire du mal des juifs
01:08:25dans l'enceinte de leur établissement scolaire.
01:08:27Ce chiffre passe à 65%
01:08:29en zone d'éducation prioritaire.
01:08:31Dans 13% des cas, ces propos ont été tenus
01:08:33par le personnel enseignant.
01:08:3548% de ces élèves ont été témoins
01:08:39de propos ou d'actes antisémites
01:08:42et c'est 62% en zone d'éducation prioritaire.
01:08:45Mais pire, 54% des élèves
01:08:48qui ont eu ou ont des camarades
01:08:52de culture juive
01:08:54considèrent qu'ils adhèrent au moins
01:08:56à un préjugé anti-juif.
01:08:59Que ce soit pour l'argent, etc.
01:09:01Un préjugé, moi, qui m'a quand même assez sidéré,
01:09:03c'est que vous avez 28% de ces élèves
01:09:06qui adhèrent à l'idée que les juifs
01:09:08utilisent la Shoah pour défendre leurs intérêts.
01:09:1226% de ces élèves estiment
01:09:15qu'au moins un propos antisémite est acceptable.
01:09:18Donc on assiste, si vous voulez,
01:09:20depuis le 7 octobre,
01:09:22à une exclusion formelle
01:09:25par une banalisation d'un langage anti-juif
01:09:28Dans le système politique, il est banalisé.
01:09:31Exactement, qui s'installe dans le quotidien de l'école.
01:09:34Ce qui va produire des effets d'exclusion
01:09:37de ces jeunes dans le moment de leur vie
01:09:40qui est quand même le plus important
01:09:42en termes de socialisation, c'est-à-dire l'adolescence.
01:09:44Et ainsi, ces élèves,
01:09:46qu'on a interrogés sur la règle des quotas,
01:09:48donc c'est une étude, évidemment,
01:09:50endoliphobe très sérieuse,
01:09:5216% des élèves disent qu'ils refuseraient
01:09:54de nouer des relations amicales
01:09:56ou sentimentales avec des élèves juifs.
01:09:58Vous allez trouver que c'est trop ?
01:10:00Ça reste, ça peut choquer,
01:10:02ça reste une minorité ?
01:10:04Alors 16% en général.
01:10:06Et quand vous regardez
01:10:08les élèves d'origine extra-européenne,
01:10:10ça passe à 52%.
01:10:12Et quand vous êtes sur les jeunes de confession musulmane,
01:10:15on est à 45%.
01:10:17Donc ça contraint les jeunes élèves
01:10:20d'origine juive
01:10:22à dissimuler leur identité,
01:10:24ce qui n'est quand même pas neutre
01:10:26pour se réaliser.
01:10:28Ils sont 21% en général,
01:10:3044% dans les zones d'éducation prioritaire
01:10:32à cacher leur identité,
01:10:34et puis à changer d'établissement.
01:10:36Sur la seule année
01:10:38dernière, c'est 6%
01:10:40en approche générale,
01:10:42et vous êtes à près de 40%
01:10:44dans les établissements de zone d'éducation
01:10:46prioritaire.
01:10:48Tout ça,
01:10:50évidemment, est lié à une politisation
01:10:52du système scolaire
01:10:54qui passe notamment par
01:10:56une part non négligeable des enseignants,
01:10:58ce qui nous fait penser quand même
01:11:00évidemment à Jean Zès,
01:11:02cet illustre ministre de l'éducation nationale,
01:11:04dont je vais citer
01:11:06quelques termes qui me semblent quand même très à propos.
01:11:08Certes, les vrais coupables
01:11:10ne sont pas les enfants ou les jeunes gens,
01:11:12souvent encore peu conscients
01:11:14des risques encourus,
01:11:16et dont l'inexpérience et la faculté d'enthousiasme
01:11:18sont exploités par un esprit de parti
01:11:20sans mesure et sans scrupule.
01:11:22Il importe de protéger nos élèves
01:11:24contre cette audacieuse exploitation.
01:11:26C'est très bien de terminer par cela,
01:11:28parce que c'est ce que je voulais quand même souligner,
01:11:30mais responsabilité des parents,
01:11:32du milieu, des professeurs.
01:11:34On écoute ces chiffres qu'on avait déjà
01:11:36eu sur ces plateaux
01:11:38connaissances par Yonathan Arfi,
01:11:40qui était venu nous en parler.
01:11:42On les écoute,
01:11:44j'allais dire presque de manière un peu
01:11:46anodine, banale,
01:11:48mais des chiffres comme ça,
01:11:50vous me les auriez donnés il y a 20 ans,
01:11:52en me disant, dans 20 ans, voilà ce que ce sera,
01:11:54je ne l'aurais pas cru.
01:11:56La France, 51%
01:11:58des jeunes dans les écoles
01:12:00ont déjà entendu leur copain
01:12:02parler des propos antis...
01:12:04Donc, il s'est passé quelque chose.
01:12:06Il s'est passé...
01:12:08Non, non...
01:12:10Vous allez en parler.
01:12:12Depuis le 7 octobre,
01:12:14ça s'est beaucoup décomplexé.
01:12:16Une pause.
01:12:18Et on en parle ?
01:12:20Non, je voulais juste dire que
01:12:22Bernard Ravé, qui était
01:12:24principal à Marseille,
01:12:26a écrit un livre là-dessus,
01:12:28où il explique qu'il ne pouvait pas accueillir
01:12:30d'élèves juifs à Marseille parce qu'il ne pouvait pas
01:12:32assurer leur sécurité. On était en 2016.
01:12:34C'était après Charlie.
01:12:36Il racontait une réalité qu'il datait déjà
01:12:38de quelques années.
01:12:40Une courte pause, là. Vous avez fait notamment
01:12:42référence au 7 octobre. On va rester sur le plan
01:12:44international pour parler de ce qui se passe.
01:12:46C'est en cours en Arabie Saoudite.
01:12:48Les choses avancent.
01:12:50Nous n'avons pas énormément d'informations.
01:12:52Ce que l'on sait, c'est plutôt bon signe.
01:12:54Il y a quand même des discussions pour la paix,
01:12:56pour un accord de cesser le feu,
01:12:58même si certains affirment encore
01:13:00que ce serait sur le dos de l'Ukraine.
01:13:02Ce serait une paix imparfaite, bancale,
01:13:04et qui ne pourrait pas satisfaire
01:13:06notamment l'Europe et la France.
01:13:08Vous nous direz ce que vous en pensez,
01:13:10alors que Charles Millon, l'ancien ministre de la Défense,
01:13:12a dénoncé la diplomatie du spectacle ce matin.
01:13:14A tout de suite.
01:13:18Le rappel des titres avec Somaya,
01:13:20et on passe au débat ensuite.
01:13:22A la une de l'actualité,
01:13:24vous allez découvrir les images du début
01:13:26des pourparlers entre Café Washington
01:13:28et Jeddah en Arabie Saoudite.
01:13:30Le négociateur ukrainien salue d'ailleurs
01:13:32un début de rencontre constructive
01:13:34avec les Américains.
01:13:36Emmanuel Macron reçoit dès cet après-midi
01:13:38les chefs d'état-major des armées
01:13:40de l'UE et de l'OTAN au programme
01:13:42l'Ukraine, évidemment,
01:13:44mais les propositions du chef de l'état
01:13:46en la matière divisent et suscitent
01:13:48des oppositions au sein même
01:13:50de ses partenaires européens.
01:13:52Et puis, vigilance renforcée face à la recrudescence
01:13:54de rougeole selon Santé publique France.
01:13:56Moins d'une centaine de cas
01:13:58ont été recensés en France depuis le début
01:14:00de l'année, mais le ministère de la Santé
01:14:02craint une diffusion plus large
01:14:04au cours des semaines à venir.
01:14:06Merci Somaya.
01:14:08Vous avez montré de nouveau l'image dont vous avez parlé
01:14:10à Adjeda en Arabie Saoudite.
01:14:12Je trouve qu'elle est...
01:14:14Une image dit beaucoup plus de la situation géopolitique
01:14:16que des grands discours.
01:14:18Vous avez les américains,
01:14:20les ukrainiens
01:14:22qui sont en pourparlers.
01:14:24Vous avez les saoudiens, évidemment,
01:14:26ils sont chez eux et je trouve que ça dit
01:14:28beaucoup du nouvel ordre mondial
01:14:30qui discute.
01:14:32Ce sont les américains les premiers
01:14:34qui essayent de voir quels sont les terrains d'entente pour
01:14:36les russes entre dans la danse
01:14:38et tout cela se passe dans le sud global
01:14:40en Arabie Saoudite dont beaucoup ont dit
01:14:42évidemment, on a souvent
01:14:44dénoncé la situation des femmes
01:14:46en Arabie Saoudite, mais il y a
01:14:48une autre partie de l'Arabie Saoudite
01:14:50comme des Emirats Arabes Unis où ce sont des pays
01:14:52quand même qui font un bond
01:14:54spectaculaire et qui aujourd'hui sont
01:14:56à la table des
01:14:58plus grands et pas seulement par l'argent
01:15:00du pétrole. Vous n'êtes pas d'accord ?
01:15:02Pas seulement par l'argent du pétrole
01:15:04mais par l'usage bien géré
01:15:06de l'islamisme et du terrorisme
01:15:08comme outil de pression à l'intérieur
01:15:10des pays occidentaux parce qu'il y a aussi
01:15:12de ça. On ne va pas le dire
01:15:14mais l'Arabie Saoudite c'est aussi la
01:15:16ligue islamique mondiale. Certes
01:15:18elle s'oppose au Qatar
01:15:20mais elle ne finance
01:15:22pas moins des gens qui sont dans des logiques
01:15:24séparatistes extrêmement agressives
01:15:26vis-à-vis de toutes les valeurs
01:15:28que porte l'Occident. Donc ce qui est très
01:15:30intéressant c'est que finalement vous avez
01:15:32toutes les menaces et tous les
01:15:34abandons qui sont réunis.
01:15:36Ukraine, Russie, USA
01:15:38Arabie Saoudite
01:15:40et tout ça en train de tracter
01:15:42avec effectivement
01:15:44comme variable d'ajustement l'Ukraine.
01:15:46Je n'y pas évidemment l'islamisme
01:15:48et combien ils ont été pourvoyeurs
01:15:50de cette idéologie au Arabie Saoudite
01:15:52mais je trouve qu'aujourd'hui il y a une autre
01:15:54génération, il y a une autre Arabie Saoudite
01:15:56qui veut faire du commerce.
01:15:58Mais aujourd'hui
01:16:00cette Arabie Saoudite qui veut faire du commerce
01:16:02et qui a fait les accords d'Abraham
01:16:04elle est combattue à l'intérieur de son
01:16:06propre pays par une rue arabe qui
01:16:08refuse absolument de ses avancées.
01:16:10C'est compliqué pour eux.
01:16:12Moi ce que je voudrais soulever c'est
01:16:14un sentiment
01:16:16un contraste saisissant
01:16:18vous avez une table où on discute de la paix
01:16:20là vous avez
01:16:22la paix qui approche
01:16:24et une autre, celle de
01:16:26la réunion des chefs d'état-major
01:16:28européens où on discute, préparons la guerre
01:16:30en quelque sorte. Armons-nous
01:16:32le plus vite possible
01:16:34et parez cette menace
01:16:36existentielle quasiment
01:16:38imminente. Moi c'est ce
01:16:40contraste. Je pense que l'Europe
01:16:42et nos chefs d'état européens
01:16:44devraient bien au contraire
01:16:46soutenir cet effort de paix
01:16:48et mettre entre parenthèses
01:16:50l'effort de guerre en attendant
01:16:52parce que vous savez l'effort de guerre de réarmement
01:16:54ça prendra 5 ans, 10 ans
01:16:5615 ans, c'est pas pour demain
01:16:58on construit pas un porte-avions comme ça
01:17:00y'a un rafale non plus. Donc
01:17:02moi c'est ce que je constate
01:17:04une espèce d'esprit va-t-en-guerre
01:17:06le mot est peut-être un peu excessif
01:17:08mais en tout cas on nous dit
01:17:10attention la patrie est en danger
01:17:12qu'est-ce que ça veut dire ? Et en même temps
01:17:14parce que l'Ukraine va tomber, parce que derrière c'est nous
01:17:16non, on a
01:17:18aujourd'hui un véritable effort de paix
01:17:20qui est en train de se dérouler sous nos yeux
01:17:22que probablement il se fera
01:17:24au détriment de l'Ukraine
01:17:26ça il faut pas se le cacher
01:17:28mais l'effort de paix est en train d'arriver
01:17:30moi c'est ce contraste que je me suis dit
01:17:32si nous étions dans un pays balte
01:17:34on serait terrorisés
01:17:36c'est différent
01:17:38on a un accord avec
01:17:40l'OTAN, c'est-à-dire que si demain
01:17:42y'a des visées impérialistes
01:17:44c'est que les baltes sont attaquées, que fait la France ?
01:17:46on a connu ça
01:17:48pour l'instant on ne peut pas le savoir
01:17:50mais en tout cas
01:17:52pendant la deuxième guerre mondiale
01:17:54on a mis très longtemps
01:17:56avant de décider à soutenir notre politique
01:17:58d'alliance, il a fallu que ça arrive quand même
01:18:00très près de chez nous pour que finalement
01:18:02nous sortions de notre réserve
01:18:04aujourd'hui ce qui est très clair
01:18:06c'est que vous avez aucune
01:18:08les populations ne sont pas prêtes à aller mourir
01:18:10pour l'Ukraine et nos pouvoirs sont
01:18:12faibles donc n'ont pas les moyens de susciter
01:18:14cet élan-là, donc on est
01:18:16vraiment dans du théâtre, là-dessus
01:18:18Charles Millon a raison, pour autant
01:18:20si tu veux la paix, prépare la guerre
01:18:22est vraiment une consigne importante
01:18:24voilà, si tu veux la guerre, prépare la guerre
01:18:26voilà, mais comme on le dit
01:18:28l'Ukraine va payer pour nous
01:18:30on va s'acheter du temps
01:18:32sur le dos de l'Ukraine et on n'a pas
01:18:34d'autre choix. Emmanuel Macron
01:18:36l'autre soir c'était Churchill
01:18:38du sang et des larmes
01:18:40c'est un acteur
01:18:42mais qui le croit ?
01:18:44qui le croit une centaine de secondes
01:18:46une partie des français ont peur
01:18:48quel autre chef d'Etat
01:18:50européen a tenu ce discours
01:18:52avec sa population ?
01:18:54aucun !
01:18:56mais il est hors sol
01:18:58donc il fait comme d'habitude
01:19:00il peut pas réagir à l'ancien
01:19:02ministre de la Défense
01:19:04au sein de ?
01:19:06au sein de l'Europe
01:19:08ah oui, mais de toute façon
01:19:10Giorgia Meloni a dit jamais pas de troupes
01:19:12européennes et encore moins italiennes
01:19:14il est parti un peu trop vite
01:19:16écoutons Charles Millon
01:19:18sauf qu'il est en train
01:19:20de construire une histoire dans laquelle
01:19:22après il dira, vous voyez moi j'étais
01:19:24Churchill mais on peut pas être Churchill tout seul
01:19:26parce qu'il est faux, Churchill a été très seul
01:19:28et donc comme l'Europe
01:19:30n'a pas le courage
01:19:32sur Israël on voulait une coalition
01:19:34anti Hamas et puis après
01:19:36on ne voulait plus la même chose
01:19:38aujourd'hui notre diplomatie
01:19:40et notre chef de l'Etat attaquent
01:19:42Israël d'une manière qui est quand même
01:19:44Charles Millon ce matin, écoutons le
01:19:46on fait de la diplomatie
01:19:48spectacle maintenant
01:19:50je me tourne vers le Président de la République pour lui dire
01:19:52d'arrêter parce que la diplomatie
01:19:54spectacle c'est pas
01:19:56de la diplomatie, la diplomatie c'est
01:19:58discret, c'est secret
01:20:00et ça permet en fait d'arriver à des solutions
01:20:02là on est en train en fait d'utiliser
01:20:04des événements qui sont des événements
01:20:06graves pour pouvoir poursuivre
01:20:08d'autres objectifs et en particulier
01:20:10j'allais dire remettre en selle
01:20:12un Président de la République
01:20:14qui avait été très abîmé par
01:20:16la dissolution
01:20:18et par son passage
01:20:20à la tête de l'Etat
01:20:22depuis la dissolution
01:20:24je crois
01:20:26en fait
01:20:28qu'aujourd'hui il faudrait
01:20:30rappeler au Président de la République
01:20:32qu'il y a des dossiers qui sont plus importants
01:20:34que de faire du spectacle diplomatique
01:20:36Est-ce votre avis ?
01:20:38Je suis entièrement d'accord mais il n'y a pas
01:20:40de spectacle diplomatique en France, rappelez-vous quand même quand Macron
01:20:42va voir Trump à Washington
01:20:44Emmanuel Macron va voir Trump à Washington
01:20:46là qu'il y a le français, quelle belle
01:20:48langue, il se tape sur l'épaule
01:20:50devant les caméras, ensuite c'est Zelensky
01:20:52qui se fait humilier dans la Maison Blanche
01:20:54ça c'est du fait de Donald Trump
01:20:56pas d'Emmanuel Macron
01:20:58ce que dit Charles Millon
01:21:00est très juste, aujourd'hui
01:21:02la diplomatie, on est
01:21:04arrivé à une époque où tout
01:21:06est du spectacle, donc on fait
01:21:08le show, S-H-O-W
01:21:10évidemment
01:21:12et la diplomatie c'est pas comme ça
01:21:14la diplomatie ça se passe
01:21:16dans des salons fermés où on
01:21:18négocie ceci, ceci, cela
01:21:20Vous êtes un peu contradictoire, non pas vous personnellement
01:21:22mais sur l'Algérie, vous voulez
01:21:24qu'on montre et qu'on engage un bras de fer
01:21:26et sur la Russie, il faudrait
01:21:28faire une diplomatie, pas vous
01:21:30avec l'Algérie
01:21:32il y a déjà un problème de courage
01:21:34donc c'est quand même une autre histoire
01:21:36de toute façon, on ne va pas se raconter
01:21:38l'histoire, l'Europe
01:21:40cette rencontre en Arabie Saoudite
01:21:42elle est quand même un double coup de pied
01:21:44de l'âne pour les Européens
01:21:46parce que premièrement, elle montre que l'Europe n'existe pas
01:21:48et que 51 ans après la phrase
01:21:50de Kissinger, l'Europe, quel numéro
01:21:52de téléphone, il n'y en a toujours pas
01:21:54mais l'intérêt dans ces contre-temps
01:21:56en 1974, il y avait des hommes d'État
01:21:58dignes de ce nom à la tête de certains pays européens
01:22:00ce qui n'est plus le cas, ou presque
01:22:02aujourd'hui en Europe, et que la paix va se faire
01:22:04en Ukraine, un conflit qui se déroule
01:22:06en Europe, sans les Européens
01:22:08que ce soit l'Europe, l'Union Européenne
01:22:10ou les nations, c'est ça le message qui est clair
01:22:12c'est notre disparition de l'histoire
01:22:14je crois que c'est pire que ça, c'est-à-dire que
01:22:16nous n'avons pas...
01:22:18pire que la disparition de l'histoire
01:22:20n'allons pas loin
01:22:22c'est pas ce que je voulais dire
01:22:24en l'occurrence, je voulais rebondir
01:22:26sur ce qu'il disait auparavant
01:22:28regardez ce qui est en train de se passer
01:22:30avec la Syrie, le problème du show
01:22:32et du spectacle, c'est que ça peut très mal vieillir
01:22:34or, quand
01:22:36le Président syrien
01:22:38qui est quand même un ancien d'Al-Qaïda
01:22:40a pris le pouvoir, on a eu notre diplomatie
01:22:42française, et notre Président
01:22:44qui se sont précipités
01:22:46à ses pieds, et qui nous ont encore
01:22:48servi le discours sur l'islamisme
01:22:50modéré, et aujourd'hui...
01:22:52un gouvernement inclusif...
01:22:54non, non, ils l'ont refait aussi pour la Syrie
01:22:56Jean-Noël Barreau
01:22:58ce dirigeant est en train de
01:23:00massacrer son peuple, notamment
01:23:02les alawites et les chrétiens
01:23:04d'une façon assez atroce
01:23:06Céline, je n'ai aucune complaisance, vous le savez
01:23:08pour les islamistes, et encore moins pour ces leaders syriens
01:23:10mais, j'entends
01:23:12des journalistes spécialisés
01:23:14qui nous disent qu'en réalité ce sont des factions
01:23:16qui sont en train de se venger
01:23:18c'est factuel
01:23:20j'apporte ça dans le débat
01:23:22au contraire, il est intervenu pour faire cesser
01:23:24écoutez, franchement
01:23:26on n'a aucune estime pour lui
01:23:28je pense quand même qu'à ce stade de naïveté
01:23:30que nous avons atteint
01:23:32franchement
01:23:34ce n'est pas son intérêt
01:23:36de laisser les djihadistes revenir
01:23:38ce que je peux vous dire, c'est que pour le coup
01:23:40contrairement à ce qui est dit
01:23:42ça n'est pas réglé, et vous avez
01:23:44des gens qui expliquent
01:23:46que c'est volontaire
01:23:48celui-ci massacre son peuple, aujourd'hui, c'est pas moi
01:23:50vous avez des personnes
01:23:52qui disent, ça n'est pas vrai
01:23:54et c'est une rébellion, et des personnes qui disent
01:23:56non, ça n'est pas une rébellion
01:23:58c'est un massacre sous couvert de rébellion
01:24:00et je crois qu'aujourd'hui, on ne peut pas trancher
01:24:02puisque nous ne sommes pas sur place et qu'on ne peut pas trancher
01:24:04là où on peut se rejoindre
01:24:06c'est une trop grande rapidité
01:24:08à se dire
01:24:10le mot confiance n'a pas été utilisé
01:24:12mais c'est vrai que je me souviens des mots
01:24:14de Jean-Noël Barrault qui parlait de la liberté
01:24:16retrouvée après la chute du régime
01:24:18et puis regardez, rappelez-vous
01:24:20quand même la façon dont ce régime
01:24:22est en train de traiter les femmes
01:24:24je peux vous dire que là, sur le régime inclusif
01:24:26désolé, à commencer par la ministre
01:24:28des affaires étrangères allemande à qui
01:24:30il ne serre pas la main
01:24:32pourquoi est-elle allée ?
01:24:34elle savait qu'elle n'allait pas serrer la main
01:24:36d'Aljolanie, je pense qu'on peut s'en remettre
01:24:38de ne pas lui serrer la main
01:24:40vous y allez, vous vous faites humilier
01:24:42vous restez chez vous, vous vous dites écoutez
01:24:44on va attendre un peu de voir sur pièce, sur place
01:24:46ce qu'il se passe
01:24:48parce que l'Allemagne rêve à nouveau d'exister sur la scène
01:24:50internationale autrement qu'économiquement
01:24:52peut-être
01:24:54notre ministre des affaires étrangères va aller réarmer les esprits
01:24:56il fait une grande tournée en France
01:24:58il va commencer par vous d'ailleurs
01:25:00permettez-moi de vous dire autre chose, il y a du boulot
01:25:02le problème c'est que
01:25:04ceci dit, au moins quelqu'un va savoir qui il est
01:25:06parce que pour les Français
01:25:08pour les Français
01:25:10il n'existe pas
01:25:12pour eux les affaires étrangères
01:25:14il y a alors d'anciens ministres de la Défense, à part monsieur Millon
01:25:16parce qu'on s'en souvient
01:25:18les moins jeunes s'en souviennent
01:25:20mais là il est en poste
01:25:22mais ce n'est pas une attaque à dominer
01:25:24c'est une réalité
01:25:26dans la tête des Français, les affaires étrangères
01:25:28c'est le président de la République
01:25:30Sophie, est-ce qu'il faut réarmer les esprits
01:25:32à l'école déjà pour
01:25:34conclure une note positive
01:25:36on le voit bien qu'il y a beaucoup de travail
01:25:38à faire à l'école pour réarmer les esprits
01:25:40après le terme réarmer les esprits, moi je n'aime pas ça
01:25:42ça peut réudiquer
01:25:44moi ça me fait peur
01:25:46c'est un indoctrinement, c'est-à-dire qu'en fait
01:25:48on voit bien que l'intention c'est d'aller dire au peuple français
01:25:50voilà ce que vous devez considérer
01:25:52comme l'enjeu
01:25:54majeur, existentiel
01:25:56qu'est le nôtre, alors que les Français
01:25:58ne cessent de crier que les enjeux existentiels
01:26:00pour eux ce n'est pas cela
01:26:02c'est un peu de l'indoctrinement
01:26:04et de la manipulation
01:26:06en tous les cas merci parce que vous réarmez l'ambiance
01:26:08ici à Midi News, ça c'est important
01:26:10oui cher Philippe
01:26:12non parce que je sais qu'il y a toujours une citation
01:26:14en bandoulière
01:26:16naturellement de Clemenceau
01:26:18la guerre est une chose bien trop sérieuse pour être confiée à des militaires
01:26:20peut-on la confier à des hommes politiques
01:26:22vous avez 4 heures
01:26:24exceptionnel
01:26:26faire la paix
01:26:28on espère que ces négociations vont aboutir
01:26:30on va les suivre
01:26:32en tous les cas dans nos prochaines éditions
01:26:34merci beaucoup c'était un plaisir
01:26:36de vous recevoir, restez avec nous
01:26:38et à demain, la grande interview tout d'abord
01:26:40demain ce sera le garde des Sceaux, Gérald Darmanin
01:26:42et puis Midi News évidemment
01:26:46au revoir