• le mois dernier
Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00:00Bonjour à tous et bienvenue à vous en direct pour Midi News. C'est un plaisir de vous accompagner.
00:00:06Voici les titres du jour. Aujourd'hui en politique, la parole vaut action.
00:00:10Il suffit de tenir un langage de fermeté ou d'illusion de fermeté
00:00:14pour être considéré comme ayant agi ou parlé déjà courageusement.
00:00:18Lorsque François Bayraud parle d'un sentiment de submersion migratoire
00:00:21et qu'une partie de la classe politique soit applaudie, soit est offusquée,
00:00:26qu'est-ce que cela dit de notre débat et de l'impuissance du politique en France ?
00:00:30Alors que notre regard se tourne vers les États-Unis, nous en parlerons avec nos invités.
00:00:34Autre sujet, c'est vraiment l'éléphant au milieu de la pièce.
00:00:37Se plaindre de la submersion migratoire ne sert à rien quand un pays mise collectivement sur la dénatalité.
00:00:43Autrement dit, pour une partie des élites, face à la chute de la natalité, la solution passe par l'immigration.
00:00:50Et puis enfin, cette phrase choque.
00:00:52La tournée du laitier a été remplacée par la tournée du dealer.
00:00:56C'est le constat lucide du rapport du Sénat paru en 2024,
00:01:00rapport sur lequel s'appuie un texte sur le narcotrafic à ce niveau-là.
00:01:04La guerre peut-elle encore être gagnée ?
00:01:07Nous en parlons avec notamment Georges Fenech qui est avec nous,
00:01:11va comparer avec les méthodes italiennes également.
00:01:14Voilà pour le programme chargé.
00:01:16Mais tout d'abord, place au journal.
00:01:19Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:01:21A la une, la décrue sera longue, prévient le ministre François-Noël Buffet,
00:01:25en déplacement en Ille-et-Vilaine avec Françoise Gattel, ministre déléguée chargée de la ruralité.
00:01:30Un déplacement que vous suivez pour nous, Mickaël Chaillot.
00:01:33Mickaël, bonjour.
00:01:34Déjà 600 personnes évacuées depuis ce week-end alors qu'on attend encore de fortes précipitations sur place.
00:01:41Oui, tout à fait.
00:01:43La vigilance rouge est toujours maintenue, toujours d'actualité sur deux cours d'eau,
00:01:49la Sèche et la Vilaine.
00:01:51Une vigilance qui a même été étendue aux deux départements du Morbihan et de la Loire Atlantique,
00:01:57deux départements bien sûr où serpente la rivière Vilaine.
00:02:01C'est cette dernière qui inquiète les autorités.
00:02:06Ici, à Rennes, 100 maisons ont été inondées depuis le début du phénomène.
00:02:11Environ 15 000 habitants impactés à des degrés divers.
00:02:15C'est ce qu'indiquait tout à l'heure la maire de Rennes, Nathalie Apéré, aux deux ministres venus à sa rencontre.
00:02:21Vous l'avez dit, 600 personnes au total sur le département d'Ille-et-Vilaine ont été évacuées par précaution
00:02:28depuis le début des opérations.
00:02:30Même si la météo aujourd'hui paraît plus clémente, avec même un petit brin de soleil sur les bords de la Vilaine à Rennes,
00:02:37attention parce que demain, Météo France promet un nouveau phénomène de pluie abondante
00:02:43entre 20 et 40 mm de précipitation supplémentaire sur des sols, vous vous en doutez déjà, gorgés d'eau.
00:02:51Il va y avoir une réaction en chaîne, notamment de cette rivière Vilaine.
00:02:56La partie que l'on craint, le secteur géographique qui pourrait être le plus touché, ce n'est plus Rennes,
00:03:01mais c'est plutôt les communes en aval de la capitale bretonne, notamment du côté de Redon,
00:03:07même si cette dernière est plutôt habituée à ce type de phénomène.
00:03:12Merci pour ce point complet. Merci également à Jean-Michel Decaze qui vous accompagne.
00:03:17À la une également, la colère des forces de l'ordre contre le laxisme de la justice.
00:03:22L'agresseur d'un policier jugé pour un refus d'obtempérer en pleine zone scolaire dans le Barin
00:03:27a écopé de quatre mois avec sursis pour blessure involontaire et 150 euros d'amende,
00:03:32une peine bien en deçà des faits selon ce syndicaliste.
00:03:36On n'est pas sur un refus d'obtempérer tout simple, on est carrément sur un acte criminel.
00:03:40150 euros d'amende, en comparaison c'est l'équivalent d'un stationnement gênant sur trottoir à 135 euros d'amende.
00:03:47Vous doutez bien que cette décision pour nous est insupportable
00:03:50et encore une fois notre organisation syndicale demande le choc d'autorité.
00:03:54Malheureusement, il y a encore force de constater qu'il n'a pas eu lieu.
00:03:57Nous ce qu'on demande effectivement c'est un peu plus de sévérité
00:04:00dans les peines qui peuvent être prononcées sur ce genre de faits.
00:04:03Les rodéos et les refus d'obtempérer sont effectivement des défaits qui sont commis au quotidien
00:04:10et qui ont tendance à rendre le quotidien des policiers et de nos concitoyens en permanence.
00:04:18C'est désagréable de vivre ces situations et un jour ou l'autre, il y aura encore une fois un concitoyen.
00:04:23Vous pouvez voir sur votre vidéo, il y a quand même une petite proximité.
00:04:26Il y a un policier de renversé, c'est-à-dire qu'on a une sortie d'école.
00:04:29Pour nous, on aurait demandé ce qui est des peines beaucoup plus sévères sur ce genre de faits.
00:04:33Et puis on l'a appris en fin de matinée, c'était une figure des médias.
00:04:37Elle faisait la pluie et le beau temps sur TF1.
00:04:40Catherine Laborde, ex-présentatrice de La Météo, est décédée à l'âge de 73 ans
00:04:45des suites de la maladie à corps de Lévy, une pathologie entre Parkinson et Alzheimer.
00:04:50Voilà ce qu'on pouvait dire de l'actualité à midi, Sonia.
00:04:54Merci à vous, chère Somaya.
00:04:55Et on pense évidemment à Françoise Laborde, après le départ de sa sœur.
00:05:03Elle a partagé et elle a enduré une épreuve.
00:05:07D'ailleurs, beaucoup de téléspectateurs au-delà de TF1, c'est beaucoup de Français qui l'ont suivi,
00:05:13qui l'ont accompagnée et qui l'ont soutenue.
00:05:15Donc pensez à sa sœur et à sa famille, à ses proches, évidemment.
00:05:18Je vous salue, Georges Fenech. Bonjour à vous.
00:05:21Merci d'être là, tout comme maître Sarah Salman.
00:05:24Bonjour, Sonia.
00:05:25Merci de votre présence. Nathan Devers est avec nous.
00:05:27Bonjour, Sonia.
00:05:28Bienvenue, tout comme Arthur de Vatrigan.
00:05:29Bonjour, Sonia.
00:05:30Et bienvenue.
00:05:31Alors, beaucoup de sujets à vous soumettre.
00:05:33Et cette question, la parole en politique vaut-elle action ?
00:05:36Aujourd'hui, la parole vaut même parfois courage.
00:05:39François Barayrou a parlé hier à la télévision des Français
00:05:42qui peuvent ressentir un sentiment de submersion migratoire.
00:05:46Et là, il suffit d'une phrase pour provoquer un débat politique.
00:05:50Des cris d'orfraie à gauche et puis plutôt une satisfaction à droite.
00:05:53Mais le plus important dans cette même phrase, c'est qu'il acte,
00:05:55on va en parler tout à l'heure, et qu'il confirme qu'il n'y aura pas
00:05:58de référendum sur un sujet aussi important que l'immigration, que la population.
00:06:02Les Français, le peuple ne sera pas consultés.
00:06:05Alors, sur la phrase elle-même, est-ce l'illusion de la fermeté ?
00:06:08Écoutons-le tout d'abord hier.
00:06:11Vous ne pouvez pas accepter que dans le pays, il y ait des dizaines
00:06:15ou centaines de milliers de personnes qui sont en situation irrégulière.
00:06:20Je ne crois pas que ce soit mieux d'être métissé que de ne pas l'être.
00:06:26Je pense que les apports étrangers sont positifs pour un peuple
00:06:34à condition qu'il ne dépasse pas une proportion.
00:06:38Je pense que la rencontre des cultures est positive.
00:06:42Mais dès l'instant que vous avez le sentiment d'une submersion,
00:06:47de ne plus reconnaître votre pays, de ne plus reconnaître les modes de vie
00:06:53ou la culture, dès cet instant-là, vous avez rejet.
00:06:56C'est dans cette zone qu'on se trouve.
00:06:58Et un certain nombre de villes ou de régions sont dans ce sentiment-là.
00:07:03Je répète, pour moi, c'est une question de proportion.
00:07:07– Vous connaissez l'expression quand il y a un flou ?
00:07:11– Il y a un flou ?
00:07:12– Non, c'est qu'il y a François Bayrou.
00:07:14On l'a adapté un petit peu, plus sérieusement.
00:07:17Parce qu'il y a longtemps qu'une personnalité politique aux responsabilités,
00:07:23comme on dit, n'a pas dit aussi clairement les choses.
00:07:26Mais quand on prend autant de précautions, j'aimerais vous entendre là-dessus.
00:07:29Est-ce qu'il dit quand même, vous, on ne peut pas accepter que…
00:07:33Mais quand on est au pouvoir, généralement,
00:07:35ce n'est pas la parole qui sert l'action, c'est l'inverse.
00:07:39Qu'en pensez-vous ?
00:07:40– Je pense que notre politique devrait regarder un peu ce qui se passe
00:07:45du côté de leurs voisins occidentaux, à savoir Mulaï, Trump, Mélanie,
00:07:50qui n'ont pas été élus sur leurs promesses,
00:07:53mais sur leur capacité à convaincre qu'ils allaient appliquer leurs promesses.
00:07:58C'est toute la différence.
00:07:59Et là, qu'est-ce qu'on voit ?
00:08:00On voit des paroles mélangées avec de l'impuissance.
00:08:06Parce que dans les adjectifs que François de Bayrou utilise,
00:08:08on sent de l'impuissance.
00:08:09Il dit, voilà, c'est un fait, c'est comme ça.
00:08:11Mais derrière, il n'y a rien.
00:08:13J'ai entendu Gérald Darmanin ce matin chez Pascal Praud,
00:08:18quand même un peu baroque d'entendre quelqu'un qui dit,
00:08:20vous êtes bien content, en fanfaronnant un peu,
00:08:23comme s'il pouvait fanfaronner avec le bilan qu'il a,
00:08:25en expliquant que vous êtes bien content, enfin,
00:08:27d'entendre un ministre dire ce que vous dites.
00:08:30Moi, je me rappelle de Gérald Darmanin, expliqué il n'y a pas si longtemps,
00:08:34que non, il n'y avait pas de grand remplacement,
00:08:36non, il n'y avait pas d'invasion.
00:08:37Tout ça était un concept d'extrême droite.
00:08:39Donc le problème, c'est qu'il faut croire.
00:08:41Bayrou aujourd'hui, Bayrou hier, Darmanin aujourd'hui, Darmanin hier.
00:08:44On voit bien que le sujet de l'immigration et de l'affrontement des cultures,
00:08:49puisqu'il n'a jamais été question de mélange ou de cooptation de cultures,
00:08:53c'était un affrontement de cultures, on ne peut plus le cacher.
00:08:56Donc on ne peut plus le cacher, on fait quoi ? On fait de la pédagogie.
00:08:58Et c'est traduit par une autre phrase, celle de Gérald Darmanin,
00:09:01qui a expliqué que c'était un sentiment,
00:09:03parce que ça existait dans certaines villes et pas dans d'autres.
00:09:05C'est-à-dire la concentration faisait qu'on avait un sentiment,
00:09:09mais ça me rappelle également la phrase d'Emmanuel Macron,
00:09:11qui répétait comme un perroquet la stratégie de l'Union européenne,
00:09:14de dire, comme il y a un problème migratoire,
00:09:16on va l'organiser et l'étaler.
00:09:18C'est-à-dire qu'on fait de la pédagogie, on organise le flux,
00:09:20on accompagne, mais en aucun cas,
00:09:22on propose un contre-programme ou des solutions.
00:09:24Ça rappelle également, on l'écoutera tout à l'heure,
00:09:26la phrase d'Éric Dupond-Moretti,
00:09:29qui avait parlé d'un sentiment d'insécurité sur Europe 1.
00:09:32Écoutons effectivement le garde des Sceaux actuel,
00:09:34Gérald Darmanin, qui a réagi chez Pascal Praud tout à l'heure.
00:09:37Oui, le Premier ministre a évoqué un sentiment de subversion.
00:09:40C'est-à-dire que la subversion n'est pas là,
00:09:42mais qu'il y a un sentiment pour une grande partie de Français,
00:09:44notamment dans certains territoires.
00:09:47Il évoque certaines régions, certaines communes.
00:09:49Il y a partout, pareil sur le territoire national,
00:09:51de difficultés pour faire valoir son identité,
00:09:54évidemment, sa culture et ses règles.
00:09:57Et par ailleurs, je pense que le mot de proportion est le bon mot.
00:10:00Le général de Gaulle le disait déjà il y a bien longtemps.
00:10:03Pour bien intégrer et assimiler des personnes étrangères,
00:10:06dont une partie de ma famille, dont une partie de la famille
00:10:08de la plupart des Français,
00:10:10existe par deuxième, troisième ou quatrième degré,
00:10:12il faut qu'une proportion raisonnable d'étrangers soit sur le sol national.
00:10:17Et rappelez-vous l'emploi du mot, la formulation « sentiment de » ?
00:10:20C'est le sentiment d'insécurité d'Éric Dupond-Moretti.
00:10:22Vous allez réagir ?
00:10:24Ah mais il n'y a que des sentiments !
00:10:26Écoutez.
00:10:28Vous savez, je l'ai déjà dit, je ne le reprends pas.
00:10:30C'est une question de sensibilité.
00:10:32Chacun utilise les mots qu'il veut utiliser.
00:10:35Quand même, vous ne partagez pas le même diagnostic
00:10:37sur la réalité de notre pays que le ministre de l'Intérieur.
00:10:39Mais le ministre de l'Intérieur, c'est le ministre de l'Intérieur.
00:10:41L'ensauvagement, c'est un mot qui développe,
00:10:45me semble-t-il, madame, le sentiment d'insécurité.
00:10:47Et je vais vous dire quelque chose à ce propos.
00:10:49Le sentiment ? C'est un sentiment ?
00:10:51Madame, je vais vous dire quelque chose.
00:10:53Pire que l'insécurité, il y a le sentiment d'insécurité.
00:10:55C'est un continuum en réalité.
00:10:58Moi, je me demande toujours, Jean,
00:11:00qu'on soit d'accord ou pas avec la réalité.
00:11:03Que pensent ceux qui vivent cette réalité
00:11:05quand ils regardent les politiques dire cela ?
00:11:07Ça manque de courage.
00:11:09Ça manque de lucidité.
00:11:11C'est une forme de déni.
00:11:14Et que le pays, lui, le pays réel voit tous les jours.
00:11:19Il y a un vrai sujet.
00:11:21Mais ce n'est pas d'aujourd'hui.
00:11:23Moi, je me souviens des années 90.
00:11:25Même avant, cette question de l'immigration
00:11:27a toujours agité le débat politique.
00:11:29Il y a toujours eu comme ça.
00:11:31Dans les mêmes proportions aujourd'hui.
00:11:33Ça s'est aggravé.
00:11:34Justement.
00:11:35Aujourd'hui.
00:11:36Donc le constat de lucidité devrait être partagé par tous ?
00:11:38Oui, oui.
00:11:40De manière, je dirais, raisonnable, apaisée.
00:11:42Non pas avec des slogans.
00:11:44Vous dites la parole.
00:11:46La parole et les actes.
00:11:48Vous savez, la parole, c'est très important aussi.
00:11:50Mais justement, quand elle est suivie d'actes.
00:11:52Pourquoi il n'y a pas d'actes derrière ?
00:11:54Giorgia Meloni, Ravier Melehi.
00:11:56Au début, c'était le verbe.
00:11:58De Gaulle, il gouvernait.
00:12:00Il inspirait par son verbe aussi.
00:12:02Mais il y avait des actes derrière.
00:12:04Donc d'abord le verbe.
00:12:06On dit ce qu'on va faire, mais il faut le faire.
00:12:08C'est intéressant ce que vous dites.
00:12:10En l'occurrence, Algérie et Tunisie.
00:12:12Et l'un que je connais davantage, Tunisie.
00:12:14On enlève de côté, évidemment, ce que vous dites.
00:12:16Les slogans qui appellent à la haine, etc.
00:12:18Mais qui assument que quand il y a une immigration trop importante,
00:12:20subsaharienne en l'occurrence, vers les pays du Maghreb,
00:12:22il peut y avoir un choc culturel.
00:12:24Et les méthodes sont brutales.
00:12:26Et évidemment, il ne faut pas les partager.
00:12:28Mais le constat est même là,
00:12:30de l'autre côté, du côté des pays du Sud.
00:12:32Comment expliquer aujourd'hui
00:12:34qu'il y ait encore autant de précautions ?
00:12:36Moi, j'ai l'impression que,
00:12:38il n'y a pas vraiment de précautions.
00:12:40Moi, je n'aurais pas tout à fait le même diagnostic.
00:12:42Je me doute.
00:12:44Pour le coup, c'est vrai que c'est la première fois
00:12:46qu'un homme politique,
00:12:48entre guillemets, progressiste,
00:12:50se place,
00:12:52traitant la question de l'immigration,
00:12:54sur le terrain identitaire.
00:12:56Parce que quand il parle de submersion migratoire,
00:12:58de sentiment de ne pas reconnaître son pays,
00:13:00la généalogie de cette idée,
00:13:02ce n'est pas le mot initial.
00:13:04Je ne suis pas d'accord.
00:13:06Non, il parlait plus des valeurs.
00:13:08Il parlait de l'assimilation aux valeurs de la République.
00:13:10Il ne parlait pas tellement
00:13:12de la question d'avoir des gens
00:13:14qui viennent juste d'une autre culture,
00:13:16indépendamment des valeurs.
00:13:18Là, on est vraiment,
00:13:20je le constate,
00:13:22c'est une reprise,
00:13:24avec d'autres concepts, mais de la théorie de Renaud Camus.
00:13:26Le sentiment de ne pas reconnaître son pays.
00:13:28D'ailleurs, c'est Renaud Camus qui disait
00:13:30que le sentiment primait sur le nom.
00:13:32Sur le terrain.
00:13:34Mais au-delà de la paternité
00:13:36de l'expression d'un écrivain.
00:13:38Faut arrêter de penser que Renaud Camus a théorisé
00:13:40quoi que ce soit.
00:13:42Renaud Camus, quand on le lit attentivement,
00:13:44il a décrit ce qu'il pensait, mais comme un écrivain.
00:13:46Il n'a pas théorisé, il ne donne pas de chiffres.
00:13:48Justement, ce qu'il théorise,
00:13:50un des aspects centraux de ses livres,
00:13:52c'est de dire que ce qui prime
00:13:54sur la question démographique, de comté,
00:13:56le nombre d'immigrés, d'étrangers, etc.,
00:13:58c'est le sentiment que les Français,
00:14:00certains Français, pourraient avoir
00:14:02si ils ne pouvaient plus reconnaître le pays
00:14:04où ils vivaient il y a 40 ans.
00:14:06C'est en cela que c'est une théorie,
00:14:08parce qu'il dit que le sentiment est le plus important.
00:14:10C'est-à-dire qu'on peut, c'est une perception,
00:14:12on peut y opposer un argument contradictoire.
00:14:14Est-ce que c'est un sentiment ?
00:14:16Est-ce que c'est factuel ?
00:14:18Quand vous avez un basculement démographique,
00:14:20comme ça je vous mets à l'aise, vous ne parlez pas
00:14:22de grand remplacement, et qu'il est acté,
00:14:24un basculement démographique, allez voir les chiffres.
00:14:26Est-ce que dans ce cas-là,
00:14:28ce sentiment devient réalité ?
00:14:30Justement, la réalité, c'est qu'il y a en effet eu,
00:14:32dans la deuxième moitié du XXe siècle,
00:14:34et plus précisément
00:14:36à partir de la décolonisation,
00:14:38il y a eu des flux migratoires importants,
00:14:40très importants, ça dépend des décennies,
00:14:42vers la France, et depuis
00:14:44essentiellement des pays qui étaient des anciennes colonies.
00:14:46Il faut penser ce sujet.
00:14:48Il faut penser le fait que ces flux migratoires,
00:14:50ils ont été faits initialement, beaucoup aussi,
00:14:52pour faire venir des travailleurs.
00:14:54Et aujourd'hui, il faut penser ou agir ?
00:14:56Est-ce qu'on n'a pas suffisamment pensé cette question ?
00:14:58Le nombre de livres qui ont été écrits dessus,
00:15:00le nombre de politiques qui l'ont pensé,
00:15:02appréhendé...
00:15:04Vous voulez mon sentiment ?
00:15:06Je veux la réalité, pas le sentiment.
00:15:08Mon sentiment, c'est qu'on est en train de rentrer
00:15:10dans cette série qui avait été tellement
00:15:12forte, qui s'appelait la fièvre.
00:15:14Les réalisateurs du Baron Noir,
00:15:16qui avaient prévu l'émergence du macronisme,
00:15:18au moment de faire la troisième saison
00:15:20du Baron Noir, se sont dit non, c'est pas tellement
00:15:22intéressant la politique, ce qui compte,
00:15:24ce qui va compter pour la France de demain,
00:15:26c'est de décrire dans la société
00:15:28la manière dont la fièvre identitaire s'empare
00:15:30de la société française. Je crois que ce qui s'est passé
00:15:32ce week-end sur la Star Academy, par exemple,
00:15:34c'est fascinant, et qu'on est en train de rentrer
00:15:36dans une période, de tous les côtés,
00:15:38de fièvre identitaire, et que les mots de
00:15:40François Bayrou doivent être remis dans ce contexte.
00:15:42Et je crois qu'ils en sont, peut-être,
00:15:44l'un des symptômes. Et en effet, il ne tenait pas
00:15:46ce discours il y a quelques années.
00:15:48Là, vous sortez du cadre politique, mais je vous y
00:15:50ramène de nouveau.
00:15:52Marine Le Pen, vous allez réagir,
00:15:54sur les actes, justement. Écoutons-la.
00:15:56Il faut que le Premier ministre
00:15:58soit conscient
00:16:00qu'il n'est ni psychiatre
00:16:02ni prêtre,
00:16:04et que donc sa parole ne guérit pas.
00:16:06Voilà. Et que ce que l'on
00:16:08attend de lui, ce sont des actes
00:16:10qui suivent les constats. Pour l'instant,
00:16:12on a beaucoup de constats et très peu d'actes.
00:16:14Mais on n'a pas
00:16:16vraiment de constats, parce qu'un sentiment, c'est par essence
00:16:18subjectif, personnel et empli d'émotions.
00:16:20Ce qu'on veut, c'est une réalité. Et Mme
00:16:22Yael Broun-Pivet ne partage pas l'avis
00:16:24de M. Bayrou. Donc en réalité,
00:16:26même sur le constat, puisque chacun
00:16:28parle de sentiment, le sentiment, ça évite de se
00:16:30confronter à la réalité, puisqu'on va vous dire
00:16:32c'est votre sentiment, c'est votre perception.
00:16:34En fait, on n'a pas de réalité
00:16:36qui fasse consensus.
00:16:38Mais attendez, il y a des chiffres.
00:16:40Enlevons...
00:16:42M. Darmanin a dit ce matin chez Pascal
00:16:44Pro qu'il y avait entre 7 à 9%
00:16:46d'étrangers, selon la méthode de calcul. Pour certains,
00:16:48ça va être trop. Pour la France insoumise,
00:16:50c'est pas assez. Même
00:16:52sur la réalité, il n'y a pas de consensus.
00:16:54Il n'y a pas que les étrangers. C'est là où
00:16:56on refuse,
00:16:58où il y a un déni, c'est qu'il n'y a
00:17:00pas que le sujet des étrangers.
00:17:02Il y a aussi le sujet de
00:17:04l'origine. Quand vous voyez
00:17:06en Ile-de-France que près
00:17:08de 40%
00:17:12des franciliens âgés entre 0
00:17:14et 18 ans
00:17:16ont une origine
00:17:18extra-européenne.
00:17:20Quand vous voyez que ça a été multiplé
00:17:22par 3 en 20 ans dans l'Ouest,
00:17:24c'est pas
00:17:26que du papier, comme dirait
00:17:28Rima Hassan. On ne se doute pas
00:17:30qu'on n'a pas de doute que François Bayrou
00:17:32parle de l'immigration extra-européenne.
00:17:34Il n'y en a pas de doute. Non, mais là, ce sont
00:17:36des Français qui ont une origine extra-européenne. Ce ne sont pas
00:17:38que des étrangers. Là, on part de...
00:17:40Et alors, que voulez-vous faire ?
00:17:42Le but du raisonnement, c'est que de ce que
00:17:44j'ai entendu de Gérald Darmanin et de ce que j'ai entendu de François
00:17:46Bayrou, on parlait
00:17:48des étrangers. Or, le problème de
00:17:50culture n'est pas que étranger. Il est aussi
00:17:52sur les origines étrangères.
00:17:54Et de la non-assimilation
00:17:56et la non-intégration qui a été faite.
00:17:58Donc, de dire...
00:18:00Arthur, mais vous savez pourquoi il ne répond pas ?
00:18:02Il ne parle pas de ce sujet ? Parce qu'on ne peut pas parler de futur quand
00:18:04on ne dit pas qu'il y a un problème avec
00:18:06des Français. Pourquoi il ne parle pas de ce sujet ?
00:18:08Parce qu'à chaque fois, sur la question
00:18:10qui manque, c'est l'angle
00:18:12mort, vraiment. C'est celui-là.
00:18:14Parce qu'il n'y a pas... Mais parce qu'ils n'ont
00:18:16pas de solution pour l'assimilation.
00:18:18Il n'y a même pas le mot.
00:18:20C'est bien pour cela que quand je
00:18:22faisais la référence à Renaud Camus,
00:18:24sur ce point, je suis d'accord avec vous. J'ai peut-être mal
00:18:26compris ce que disait François Bayrou. Mais je crois
00:18:28que précisément, François Bayrou
00:18:30allait sur ce terrain. Il ne parlait pas de
00:18:32la question des étrangers. Il ne parlait pas
00:18:34de la question migratoire. Il parlait de la question
00:18:36identitaire. Quand il dit le métissage,
00:18:38le mélange des cultures... Pardon d'employer ces mots, ce n'est pas bien.
00:18:40Mais avant les stocks, il y a les flux.
00:18:42Si vous voulez agir, si vous voulez assimiler
00:18:44ou intégrer, il faut d'abord
00:18:46peut-être un peu maîtriser les flux
00:18:48migratoires. On ne peut pas
00:18:50vraiment dissocier les deux sujets.
00:18:52Quand on dit qu'on ne reconnaît pas la France
00:18:54dans laquelle on vivait il y a 40 ans, qu'il y a une submersion
00:18:56migratoire, qu'il y a un trop grand mélange des cultures,
00:18:58qu'il y a un trop grand métissage, on n'est pas en train de viser.
00:19:00On est en train de viser des gens qui sont français
00:19:02d'origine étrangère depuis plusieurs décennies.
00:19:04Au moins sur ce point, je pense que factuellement,
00:19:06on peut être d'accord sur l'interprétation des mots de François Bayrou.
00:19:08Oui, mais aujourd'hui, le politique ne peut pas,
00:19:10et fort heureusement, puisqu'ils sont français, ne peut pas
00:19:12intervenir. Enfin, il peut faire des efforts
00:19:14sur l'assimilation, même pas des efforts,
00:19:16une révolution sur l'assimilation. Le seul
00:19:18levier encore possible, c'est une maîtrise
00:19:20des flux migratoires.
00:19:22Mais justement, la maîtrise
00:19:24des flux migratoires, qu'elles
00:19:26doivent être régulées, etc., et qu'elles doivent être encadrées,
00:19:28bien sûr. Non, pas bien sûr.
00:19:30Mais non, on n'est pas d'accord sur
00:19:32le diagnostic. Là, ce que dit François Bayrou,
00:19:34je pense que ça va plus loin,
00:19:36parce qu'encore une fois, les mots en politique sont performatifs.
00:19:38Et quand vous dites qu'il y a de l'assimilation...
00:19:40Qu'est-ce qu'on découvre ? Qu'il n'y a pas d'assimilation en France ?
00:19:42François Bayrou semble le découvrir.
00:19:44Oui, mais c'est ça. Il le dit
00:19:46dans un très bon français,
00:19:48je veux dire, so what ?
00:19:50Le problème, c'est qu'il semble le découvrir, ce qui paraît une évidence
00:19:52pour beaucoup de monde, sauf que ce n'est pas le cas pour son gouvernement.
00:19:54Parce que quand vous voyez M. Lombard,
00:19:56ministre de l'Economie, qui vous explique la veille
00:19:58qu'il faut encore plus d'émigration, parce qu'on en a
00:20:00besoin d'un point de vue économique, et je pense que
00:20:02dans deux jours, il ira d'un point de vue démographique,
00:20:04vous voyez qu'il y a une impasse politique
00:20:06déjà, parce que politiquement, on ne pourra rien attendre
00:20:08de ce gouvernement-là, tout simplement, parce qu'encore une fois,
00:20:10nous sommes dans une impasse, nous sommes dans une tripartition
00:20:12et nous avons un gouvernement qui a pour principe
00:20:14de ne surtout pas gouverner. Donc politiquement, on ne peut rien attendre.
00:20:16Je voudrais vous faire écouter un spécialiste des questions migratoires.
00:20:18Il est auteur d'un livre sur ces réalités,
00:20:20dit-il, qu'on nous cache.
00:20:22Patrick Stéphanigny, aujourd'hui, il les représente
00:20:24en printemps spécial, ça n'a pas été existé,
00:20:26de Bruno Rotaillot.
00:20:28Alors, il avance
00:20:30avec des faits et avec des chiffres.
00:20:32Et je voudrais que vous l'écoutiez sur le fait, quand même,
00:20:34et ça, ça devrait tous nous interpeller,
00:20:36c'est-à-dire qu'on rentre aujourd'hui plus facilement,
00:20:38enfin, on obtient plus facilement ces papiers
00:20:40quand on rentre illégalement en France,
00:20:42que lorsqu'on fait un parcours classique, légal,
00:20:44etc., et un parcours,
00:20:46j'allais dire, qui respecte la loi. Écoutons-le.
00:20:50L'entrée illégale en France,
00:20:52avec l'espoir d'une régularisation,
00:20:54était quelque part une démarche plus facile
00:20:56que celle qui consiste à aller dans son consulat,
00:20:58dans son pays d'origine,
00:21:00aller au consulat de France, pour demander un visa,
00:21:02et là, subir, si j'ose dire,
00:21:04un véritable examen de situation.
00:21:06Donc, c'est avec cela que Bruno Rotaillot
00:21:08veut rompre. Il n'est pas normal.
00:21:10Et ça doit cesser.
00:21:12Il n'est pas normal qu'il soit
00:21:14plus facile d'entrer en France de manière illégale
00:21:16et d'obtenir une régularisation
00:21:18que de faire une demande
00:21:20dans son pays d'origine.
00:21:22On va en parler, on va marquer une pause.
00:21:24Et puis, l'autre éléphant au milieu de la pièce,
00:21:26c'est un dinosaure.
00:21:28Il y a plus gros qu'un dinosaure ?
00:21:30Je ne sais pas.
00:21:32C'est vrai, c'est le sujet dont vous avez parlé.
00:21:34C'est la démographie.
00:21:36Alors, Patrick Stefanini, vous l'entendrez,
00:21:38appelle un sursaut démographique.
00:21:40Pourquoi ? Parce que derrière cela,
00:21:42il estime que certaines élites,
00:21:44pour ne pas essentialiser,
00:21:46préfèrent l'immigration
00:21:48ou ont acté, finalement,
00:21:50de la vitalité de l'immigration
00:21:52par rapport à la dénatalité française.
00:21:54Une courte pause et on se retrouve.
00:22:02La suite des débats Midi News.
00:22:04Beaucoup de choses à soumettre
00:22:06à nos invités.
00:22:08Nous allons parler du sursaut démographique.
00:22:10Mais tout d'abord, le rappel des titres avec vous,
00:22:12Samaya Labidi.
00:22:14On l'a appris en fin de matinée, Sonia.
00:22:16C'était une figure des médias.
00:22:18Elle faisait la pluie et le beau temps sur TF1.
00:22:20Catherine Laborde, ex-présentatrice de La Météo,
00:22:22est décédée à l'âge de 73 ans
00:22:24des suites de la maladie à corps de Lévy.
00:22:26Une pathologie entre Parkinson
00:22:28et Alzheimer.
00:22:30C'était ce matin dans l'heure des pros.
00:22:32Gérald Darmanin se dit pour des sanctions
00:22:34à l'encontre des mineurs lorsque les mesures
00:22:36éducatives ne sont pas respectées.
00:22:38Référence directe aux deux agresseurs
00:22:40d'Elias, 14 ans, mort ce samedi
00:22:42à Paris pour son téléphone portable.
00:22:44Le garde des Sceaux précise
00:22:46qu'il portera une proposition de loi
00:22:48en ce sens dès la mi-février.
00:22:50Et puis on a enfin des nouvelles.
00:22:52Boalem Sansa est sortie de l'hôpital
00:22:54et reste en prison, annonce ce matin
00:22:56du ministre des Affaires étrangères
00:22:58Jean-Noël Barraud. Je vous rappelle
00:23:00que l'écrivain est incarcéré en Algérie
00:23:02depuis plus de trois mois.
00:23:04Une détention arbitraire
00:23:06dénoncée par les politiques et de nombreuses
00:23:08personnalités qui depuis réclament
00:23:10sa libération immédiate et inconditionnelle.
00:23:14Merci Somaya.
00:23:16Revenons à l'actualité avec les nombreuses
00:23:18réactions après la sortie de François Bayrou
00:23:20sur le sentiment de
00:23:22submersion. On va se rendre à l'Assemblée nationale
00:23:24avec notre journaliste Elodie Huchard.
00:23:26Elodie, bonjour. Pouvez-vous nous résumer
00:23:28ces réactions ?
00:23:30Eh bien d'abord
00:23:32les réactions notamment du côté de la gauche
00:23:34et de la France insoumise. Mathilde Panot
00:23:36disait ce matin en conférence de presse
00:23:38qu'elle trouvait, je la cite, honteux que les mots
00:23:40de l'extrême droite se retrouvent dans ce
00:23:42gouvernement. Elle estime aussi que cela trahit
00:23:44dit-elle, le vote des Français.
00:23:46C'est pour ça qu'il faut voter la censure.
00:23:48Du côté du Parti socialiste
00:23:50avec cette déclaration de Boris Vallaud
00:23:52sur les réseaux sociaux, on n'emprunte
00:23:54ni les mots ni les fantasmes de l'extrême droite.
00:23:56Où est passé le front républicain, monsieur le Premier
00:23:58ministre ? Indigne, dit-il. Et justement
00:24:00Mathilde Panot lui répond, est-ce que c'est
00:24:02suffisant pour voter la censure ou pas ?
00:24:04Du coup, Boris Vallaud. On voit en tout cas
00:24:06évidemment que ça remue un petit peu la gauche.
00:24:08Vous avez entendu aussi ces mots de
00:24:10Marine Le Pen qui dit qu'il faut que François Bayrou
00:24:12soit conscient qu'il n'est ni psychiatre
00:24:14ni prêtre, que sa parole ne guérira pas.
00:24:16Et que donc, il faut des actes. Parce qu'en réalité
00:24:18même à la droite de l'hémicycle, on n'est
00:24:20pas franchement convaincu par ces mots
00:24:22du côté des LR. De la même manière, on nous explique
00:24:24que certes, le constat est bon
00:24:26mais que maintenant, il faut des actes. Il rappelle aussi
00:24:28que le groupe de Laurent Wauquiez va porter
00:24:30une proposition de loi pour restreindre le droit du
00:24:32sol à Mayotte. Un député me disait il y a quelques instants
00:24:34nous verrons bien si le gouvernement soutient
00:24:36ce texte ou s'il a la main qui tremble.
00:24:38Merci à vous, Élodie Huchard.
00:24:40Quand on dénonce ou qu'on acte
00:24:42ou qu'on parle ou qu'on décrit
00:24:44un sentiment de submersion, les questions
00:24:46viennent après. Elles semblent
00:24:48logiques. Est-ce que l'Europe de Schengen acte
00:24:50de cette submersion ? Dans ce cas-là, que faire ?
00:24:52Et est-ce que nous avons organisé collectivement
00:24:54justement, un remplacement
00:24:56de la
00:24:58immigration, de la natalité
00:25:00par l'immigration ? C'est ce que pense Patrick
00:25:02Stefanini. C'est pour ça qu'il appelle au sursaut
00:25:04démographique. Écoutons-le.
00:25:06Notre natalité est en train de
00:25:08s'affaisser. Et ça,
00:25:10je voudrais dire à votre micro ce matin
00:25:12que c'est particulièrement grave pour notre
00:25:14pays, que si
00:25:16ce choix collectif, qui est la
00:25:18résultante de millions de choix individuels,
00:25:20devait se confirmer,
00:25:22alors nous serions dans la situation
00:25:24de pays comme l'Allemagne,
00:25:26l'Espagne ou l'Italie,
00:25:28qui n'assurent plus le renouvellement
00:25:30des générations, dans lesquels
00:25:32la population active, c'est-à-dire la population
00:25:34en âge de travailler, diminue,
00:25:36ce qui fait peser une formidable
00:25:38menace sur l'équilibre
00:25:40de nos systèmes de retraite,
00:25:42et ce qui pourrait justifier
00:25:44le recours à une immigration
00:25:46plus importante. Moi, je suis partisan du
00:25:48sursaut démographique. Je suis également partisan
00:25:50qu'on cherche,
00:25:52et je crois que c'est le souhait de Bruno Retailleau,
00:25:54qu'on cherche par tous les moyens
00:25:56à proposer ces emplois,
00:25:58ces métiers qui sont en tension
00:26:00à des personnes qui sont déjà en France.
00:26:02Alors, qu'en pensez-vous ?
00:26:04L'immigration, est-ce aujourd'hui le soutien
00:26:06d'une population vieillissante ?
00:26:08Et c'est peut-être là le vrai sujet.
00:26:10Il faut d'abord encourager la natalité.
00:26:12Est-ce qu'on le fait ?
00:26:14Est-ce qu'il y a des politiques familiales qui le font ?
00:26:16Où est le ministère de la Famille ?
00:26:18Où est-il passé ?
00:26:20Où sont les allocations familiales universelles ?
00:26:22La question du logement,
00:26:24très difficile pour des jeunes couples,
00:26:26aujourd'hui, de s'agrandir, de trouver un logement
00:26:28pour accueillir un enfant.
00:26:30Et puis, vous avez aussi
00:26:32un discours très anxiogène,
00:26:34je pense notamment aux écologistes
00:26:36qui nous annoncent l'apocalypse.
00:26:38Parce que réchauffement, mais oui, ça pèse.
00:26:40Mais vous avez entièrement raison.
00:26:42Moi, je vois des jeunes qui me le disent.
00:26:44On a peur de faire des enfants,
00:26:46parce qu'on ne sait pas dans quel monde ils vont grandir.
00:26:48Et il y a même des mouvements.
00:26:50Donc, il y a effectivement une baisse d'annualité grave,
00:26:52puisque je crois qu'on est à 1,6,
00:26:54et on n'est pas loin du seuil où ça ne se rattrapera plus.
00:26:56Vous avez raison. Et ma question,
00:26:58dans les différents sondages,
00:27:00jusqu'à récemment, les Français se disent opposés au recours.
00:27:02Une majorité, en tous les cas,
00:27:04de l'immigration pour combler
00:27:06justement cette dénatalité.
00:27:08Est-ce que vous pensez, au contraire,
00:27:10que c'est organisé
00:27:12et qu'aujourd'hui, nous n'avons plus le choix ?
00:27:14Pour remondir sur ce que disait Georges,
00:27:16vous avez entièrement raison.
00:27:18Il y a des mouvements écolos et féministes radicaux
00:27:20qui disent, le mouvement No Kids, notamment,
00:27:22qu'il ne faut pas avoir d'enfants actuellement,
00:27:24parce que pour des raisons, des considérations écologiques,
00:27:26ce ne serait pas pertinent.
00:27:28Et ces mouvements radicaux ont tendance à infuser
00:27:30un lien homogène, donc je pense quand même
00:27:32qu'il y a un lien de causalité assez évident.
00:27:34Ensuite, votre interrogation,
00:27:36est-ce que le rôle de l'immigration
00:27:38est de contrecarrer...
00:27:40Ma question, c'est, est-ce que certaines élites occidentales
00:27:42pensent qu'aujourd'hui, l'immigration
00:27:44est, enfin, ils ont acté de la chute de la natalité,
00:27:46ils pensent que l'immigration est la solution ?
00:27:48Peut-être, mais ce n'est pas le rôle de l'immigration
00:27:50de venir contrecarrer la baisse de la natalité.
00:27:52De fait, c'est ce qui est en train d'arriver.
00:27:54C'est ce qui est en train d'arriver, mais est-ce que c'est souhaitable,
00:27:56la réponse, je pense, est non.
00:27:58C'est organisé ? Non, c'est subi.
00:28:00Non, non, ça a été organisé, vous reprenez les déclarations
00:28:02de beaucoup de
00:28:04membres dans les grandes instances
00:28:06de l'Union Européenne, ils ont été très clairs.
00:28:08Il vous manque palier,
00:28:10démographie, immigration,
00:28:12les métiers dits sous tension,
00:28:14qu'on utilise encore en permanence...
00:28:16Mais c'est subi, c'est parce que vous n'arrivez pas à réguler l'immigration...
00:28:18Pas du tout, il y a une idéologie remplaciste
00:28:20et mondialiste au sein de l'Union Européenne,
00:28:22le principe étant de détruire les nations,
00:28:24quoi de mieux pour détruire les nations que
00:28:26de submersion migratoire, et ils l'habillent
00:28:28en disant, c'est très bien, vous avez un problème démographique...
00:28:30C'est parce qu'on n'arrive pas à contrôler
00:28:32l'immigration qu'on se dit qu'on peut en tirer
00:28:34cette conséquence-là. Il ne cache pas.
00:28:36Il n'y a pas une volonté de détruire. Mais bien sûr que si !
00:28:38Il y a beaucoup de membres
00:28:40du Parlement européen qui l'ont
00:28:42affirmé et qui l'ont écrit comme un programme.
00:28:44C'est pas eux qui font...
00:28:46C'est eux, malheureusement, c'est l'Union Européenne qui décide
00:28:48aujourd'hui. Je ne crois pas que ce soit...
00:28:50Je ne suis pas d'accord avec vous sur
00:28:52plusieurs choses, mais un point qui est central.
00:28:54Il y a en effet des gens, on l'a vu le ministre
00:28:56de l'économie, qui ont une vision
00:28:58utilitaire, utilitariste
00:29:00de l'immigration. Immigrationniste ?
00:29:02Non, non, parce que par exemple... Vous croyez
00:29:04que ce n'est pas ses convictions ? Moi je suis favorable
00:29:06à l'immigration, mais pas sur cet argument.
00:29:08Eux, ils ont un argument qui est utilitariste.
00:29:10Ça veut dire, ils disent, on a besoin d'immigrés pour
00:29:12notre économie, pour nos métiers en tension,
00:29:14pour les métiers laborieux. En gros, on a besoin de prolétaires.
00:29:16On a besoin de gens qu'on va maltraiter en France.
00:29:18Ah d'accord, c'est le lumpen prolétariat
00:29:20moderne. Il y a un côté un peu
00:29:22déshumanisant. C'est vraiment des variables.
00:29:24Pardon, mais pour moi c'est une forme, le mot est fort,
00:29:26d'esclavagisme moderne. J'allais le dire.
00:29:28J'allais le dire. L'idéologie qu'il y a
00:29:30derrière, cela, c'est un impensé
00:29:32colonial. Ça veut dire que quand vous
00:29:34considérez que l'immigration elle est là
00:29:36pour être une sorte de prolétariat,
00:29:38que vous faites venir des gens, mais pas pour leur offrir des perspectives
00:29:40épanouissantes, pour leur demander d'avoir
00:29:42des métiers qui sont laborieux, qui ne sont pas
00:29:44respectés, qui sont mal payés,
00:29:46vous n'êtes absolument pas dans une sorte de truc
00:29:48humaniste, tolérant, c'est pas ça. Vous êtes dans
00:29:50un impensé colonial. Et j'insiste là-dessus.
00:29:52Parce que les flux migratoires dont on parlait tout à l'heure,
00:29:54ils ont vraiment commencé
00:29:56au moment de la décolonisation.
00:29:58Si vous regardez, par exemple,
00:30:00avec l'Algérie, un moment, qu'est-ce qui s'est passé
00:30:02pour que la France renonce à l'Algérie ?
00:30:04Et c'était vraiment la pensée du général De Gaulle,
00:30:06il s'est dit finalement, le territoire algérien
00:30:08c'est un fardeau pour la France. On n'a pas d'intérêt
00:30:10à conserver ce territoire. En revanche,
00:30:12la main d'œuvre,
00:30:14ça va être utile. Et donc si vous voulez,
00:30:16il s'est passé quelque chose de très profond.
00:30:18Pardonnez-moi, parce que là, on dirait
00:30:20que c'est tout bénéfice. Avec des accords
00:30:22dérogatoires que l'on subit aujourd'hui,
00:30:24moi je suis allée les voir hier avec l'Algérie,
00:30:26jamais, jamais aucun autre
00:30:28pays, peut-être d'ancienne colonie, a eu
00:30:30de telles facilités et dérogations.
00:30:32C'est du jamais vu.
00:30:34Mais précisément. Je veux dire, les accords ont été bien signés.
00:30:36La logique était de faire venir
00:30:38des travailleurs à qui on allait confier
00:30:40les métiers les plus laborieux, les plus
00:30:42ingrats, les moins bien payés, avec des salaires
00:30:44qui étaient baissés évidemment. Vous pouvez venir avec votre famille, avec le regroupement familial,
00:30:46c'est très dur,
00:30:48et il faut le dénoncer.
00:30:50C'est après. C'est Giscard.
00:30:52C'est après. Et je voulais juste
00:30:54revenir là-dessus. C'est que je crois que face
00:30:56à la stigmatisation de l'immigration,
00:30:58quand il y a certaines personnes
00:31:00du camp progressiste
00:31:02qui utilisent un discours utilitaire
00:31:04pour défendre l'immigration, ils ne défendent pas
00:31:06l'immigration. Et ils ont une forme de paternalisme.
00:31:08Enfin, ils défendent l'immigration.
00:31:10Vous la défendez d'un point de vue
00:31:12culturel, vous l'assumez.
00:31:14Si on défend une chose, c'est de dire
00:31:16qu'il y a aujourd'hui une rupture
00:31:18entre des pays privilégiés
00:31:20et des pays qui sont massivement...
00:31:22On parlait de l'Algérie. Vous savez, en Algérie,
00:31:24le taux de chômage, il est terrible.
00:31:26Les perspectives d'épanouissement
00:31:28n'existent plus. Xavier Driancourt
00:31:30me racontait, tout le monde les connaît,
00:31:32à quel point la jeunesse algérienne était aujourd'hui dans une
00:31:34situation de dénuement. Et évidemment que
00:31:36dans ces conditions, la solution
00:31:38pour moi n'est pas de stigmatiser
00:31:40les personnes qui fuient, mais en revanche,
00:31:42c'est de construire à long terme un monde
00:31:44où il y ait moins de rupture de cette nature.
00:31:46Mais pourquoi c'est à vous de construire ce qui va se passer en Algérie ?
00:31:48Vous êtes président algérien ? Pas du tout.
00:31:50La France est-elle aujourd'hui encore
00:31:52une puissance coréenne en Algérie ?
00:31:54Aujourd'hui, les grandes questions se posent à l'échelle mondiale.
00:31:56L'immigration, le climat...
00:31:58Avant de résoudre ce qui se passe en Algérie,
00:32:00résolvez le chômage en France.
00:32:02Les grandes questions se posent à l'échelle mondiale
00:32:04si on regarde justement l'espèce de
00:32:06contre-révolution qui arrive en Occident.
00:32:08Encore une fois, l'Argentine, l'Amérique,
00:32:10l'Italie, ils ne parlent que de
00:32:12retour aux nations. Ils ne raisonnent plus
00:32:14à l'échelle mondiale.
00:32:16C'est précisément parce que les questions se posent à l'échelle mondiale
00:32:18qu'il y a ce mouvement nationaliste.
00:32:20L'échelle mondiale est un échec.
00:32:22C'est intéressant, vous venez de dénoncer
00:32:24une forme de néocolonialisme de la part des progressistes
00:32:26comme Éric Lombard, qui va tomber de sa chaise
00:32:28en apprenant cela.
00:32:30Je ne l'ai pas lu spécifiquement.
00:32:32Par contre,
00:32:34vous, vous dites qu'il faut changer les choses
00:32:36sur place et vous pensez que ce n'est pas un néocolonialisme ?
00:32:38Non.
00:32:40Je vais vous donner un exemple précis.
00:32:42Quand Donald Trump
00:32:44décide de faire revenir les talibans
00:32:46en Afghanistan,
00:32:48ça a généré des flux migratoires d'ailleurs énormes.
00:32:50Ce n'est pas une question de colonialisme
00:32:52ou néocolonialisme.
00:32:54C'est lui qui a été à l'origine de l'accord.
00:32:56Vous avez dit le chômage, le dénuement des jeunes.
00:32:58Ce qui se passe en Algérie, moi je prendrais
00:33:00les mêmes mots pour ce qui se passe en France.
00:33:02Le chômage, le dénuement des jeunes. Résolons d'abord
00:33:04nos problèmes.
00:33:06On n'a plus les moyens.
00:33:08Écoutez, pardon, mais quand vous avez...
00:33:10Evidemment, ce n'est pas comparable, ce n'est pas les mêmes populations.
00:33:12Mais le chômage aujourd'hui
00:33:14et parfois des jeunes chômeurs,
00:33:16comme on connaît en Tunisie et en Algérie,
00:33:18est en train d'être très important.
00:33:20Fort heureusement, on ne vit pas dans un pays
00:33:22où on a un président qui était un tableau pendant longtemps,
00:33:24où les journalistes sont en prison.
00:33:26Il y a des problèmes, bien sûr,
00:33:28mais je crois que la situation... La France n'est pas un pays
00:33:30dont la jeunesse a envie massivement de fuir
00:33:32pour aller chercher des conditions minimales d'existence.
00:33:34Je ne dis pas qu'ils vont...
00:33:36La jeunesse qui a les moyens fuit.
00:33:38La nouveauté est là, c'est qu'on a beaucoup de jeunes,
00:33:40notamment dans les familles bourgeoises, aisées,
00:33:42fuient. Ils fuient aux États-Unis,
00:33:44ils fuient ailleurs.
00:33:46Canada, États-Unis.
00:33:48La question, c'est que toute la jeunesse avait les moyens,
00:33:50peut-être qu'ils partiraient tous. Donc il y a quand même un problème
00:33:52avec la jeunesse. Moi, je dirais, un peu plus loin que vous,
00:33:54ce n'est pas néo-colonial, c'est néo-consumériste.
00:33:56Parce qu'encore une fois, la seule logique
00:33:58de ces remplacistes,
00:34:00et je les appelle comme ça parce qu'eux,
00:34:02ils sont pour un remplacement,
00:34:04mais parce qu'ils ne subissent pas les conséquences du remplacement
00:34:06du fait de leur situation géographique,
00:34:08ils ne pensent que d'un point de vue de consommation.
00:34:10Ils veulent faire tourner la machine à consommation
00:34:12et c'est uniquement pour ça. Ce n'est pas une pensée néo-coloniale.
00:34:14C'est néo-consumériste.
00:34:16J'ai la doute de nationalité. Pendant des années,
00:34:18on nous a dit, d'abord, il faut changer les régimes,
00:34:20il faut changer la politique, il faut changer...
00:34:22Parfois, on me dit, regardez ce qui se passe.
00:34:24D'abord, il y a des Français qui souffrent
00:34:26et nous, on va s'occuper de ce qui se passe...
00:34:28J'entends ce que vous dites, mais vraiment,
00:34:30je vous assure, vu de l'autre côté,
00:34:32parfois, c'est usant.
00:34:34Est-ce que vous êtes d'accord avec moi sur un constat ?
00:34:36Non.
00:34:38La jeunesse algérienne,
00:34:40au moment du Irak,
00:34:42massivement a dit, on veut être heureux
00:34:44chez nous. On veut construire un pays.
00:34:46On veut que la France nous aide à être heureux chez nous.
00:34:48Ils veulent être autonomes. Non, mais par exemple,
00:34:50la France, à ce moment-là, a plutôt soutenu le régime.
00:34:52Ah, ça, c'est autre chose. Plutôt le régime que la jeunesse
00:34:54et le peuple algérien qui voulait être heureux,
00:34:56dignement, chez nous. Alors dites-nous, vous aviez un homme
00:34:58alternatif à mettre en place ? Non, mais en tout cas,
00:35:00on n'était pas obligés d'aider le régime. Non, mais ne me faites pas
00:35:02du BHLisme compulsif
00:35:04à me dire qu'il faut remplacer
00:35:06chaque régime en trouvant des hommes et des femmes
00:35:08comme des pions. Non, mais là, en l'occurrence, vous aviez des gens
00:35:10toutes les semaines, par millions, qui réclamaient des changements
00:35:12structurels, et c'est vrai que la France
00:35:14n'a pas spécialement
00:35:16fait autre chose que
00:35:18aider le régime à traverser cette épreuve,
00:35:20entre guillemets. Est-ce que vous pensez
00:35:22que justement, il faudrait accueillir davantage
00:35:24pour contrecarrer les problèmes qui se trouvent
00:35:26ailleurs ? Parce que si on accueillit
00:35:28plus, c'est la France qui va se trouver en difficulté.
00:35:30Non, je ne pense pas ça. Je pense
00:35:32sur la question, ce que pense Nicolas Sarkozy.
00:35:34Nicolas Sarkozy a dit,
00:35:36récemment, il y a un an, il a dit ce qui
00:35:38permet vraiment de répondre à la question migratoire,
00:35:40c'est, à long terme, le co-développement
00:35:42et faire en sorte que les stratégies
00:35:44de l'épanouissement, dans les pays de départ.
00:35:46Chers amis, chers amis, on parle
00:35:48sur 10, 20 ans, et moi je vous pose la question
00:35:50qu'est-ce qu'on fait demain ? L'Europe de Schengen,
00:35:52vous avez le pacte asile-immigration qui,
00:35:54en partie, va déployer des migrants
00:35:56partout en Europe. Qu'est-ce qu'on fait demain ?
00:35:58Vous avez une baisse de la natalité, aucune
00:36:00politique, qu'est-ce qu'on fait demain ?
00:36:02Avant de développer l'autre côté de la Méditerranée
00:36:04qui se prend très bien en charge, quand même,
00:36:06qu'est-ce qu'on fait sur le sol français ?
00:36:08Moi, je pense qu'il faut accueillir moins, mais mieux.
00:36:10Je préfère qu'on accueille moins de personnes,
00:36:12je ne suis pas du tout pour une immigration zéro, mais qu'on accueille
00:36:14moins, mais mieux, c'est-à-dire des personnes qu'on peut
00:36:16assimiler et intégrer. Parce que si la logique
00:36:18c'est d'accueillir le maximum
00:36:20de personnes et de les mettre sous une tente, et comme vous le dites,
00:36:22de s'en servir comme main-d'oeuvre
00:36:24pas cher, bon marché, ça, c'est pas
00:36:26humaniste, comme le proposent
00:36:28les personnes de gauche bien-pensantes. Donc, je pense
00:36:30qu'il faut accueillir beaucoup moins,
00:36:32avec des conditions beaucoup plus strictes,
00:36:34et que l'immigration régulière soit plus facile à obtenir
00:36:36que l'immigration irrégulière. Parce que
00:36:38la circulaire de Bruno Retailleau, finalement,
00:36:40on passe de 5 à 7 ans, et en bout de course,
00:36:42une immigration irrégulière permet
00:36:44d'obtenir la régularisation. En fait,
00:36:46on a régularisé, avec la circulaire
00:36:48qui est appelée VALS, entre 30 000 et
00:36:5035 000 étrangers
00:36:52illégaux par an.
00:36:54Et de manière générale, avec l'immigration,
00:36:56mais tout compris, tout compris, on accueille
00:36:58par an, l'immigration légale également, 500 000
00:37:00personnes. Donc voilà. A partir
00:37:02de là, la question qui aurait pu être posée à M.
00:37:04Bayreau, c'est est-ce que vous considérez que cette proportion,
00:37:06est-ce que si c'est dépassé, alors
00:37:08parlez-vous d'une submersion ? Oui ou non ?
00:37:10Oui, moi j'ai entendu
00:37:12ce qu'a dit Nathan, et
00:37:14je trouve ça admirable, cet
00:37:16côté généreux.
00:37:18Ah mais il a un côté chevaleresque.
00:37:20Non mais c'est vrai, ça fait plaisir de voir cet
00:37:22sentiment, mais je ne vais pas
00:37:24vous rappeler, cher Nathan, ce que disait
00:37:26il y a déjà longtemps
00:37:28Michel Rocard, par exemple.
00:37:30On ne peut pas accueillir toute la misère.
00:37:32Est-ce que notre pays aujourd'hui est capable
00:37:34d'assimiler, économiquement
00:37:36d'abord, avant même de parler de la question
00:37:38culturelle, ces
00:37:40masses migratoires ? Non, c'est évident.
00:37:42Il y a un coût qui n'est plus
00:37:44supportable, nous le savons aujourd'hui.
00:37:46Donc je pense que comme l'ont fait
00:37:48l'Italie, l'Allemagne, les pays
00:37:50nordiques, il faut reprendre la maîtrise de
00:37:52nos flux migratoires, parce que nous ne
00:37:54ne pourrons pas continuer comme ça.
00:37:56Est-ce qu'on peut la reprendre, en étant un Européen
00:37:58convaincu ? Vous l'êtes ?
00:38:00Les pays nordiques l'ont fait,
00:38:02Madame Eleni l'a fait. Si
00:38:04ils l'ont fait, c'est qu'on est capable de le faire.
00:38:06On devrait être capable de le faire.
00:38:08Vous avez des normes, vous avez la hiérarchie,
00:38:10ce qu'on appelle le primat
00:38:12de la souveraineté européenne,
00:38:14qui n'a jamais été accepté
00:38:16par le peuple.
00:38:18Bon, écoutez, vous savez ce qu'on va faire, on va continuer
00:38:20à en parler tout à l'heure, on a beaucoup de sujets.
00:38:22Et puis là, je voudrais quand même vous soumettre une
00:38:24déclaration, d'abord à la vérifier, parce qu'elle est
00:38:26quand même assez puissante.
00:38:28Là, vraiment, les paroles
00:38:30sont assez fortes, mais tout d'abord je voudrais
00:38:32revenir sur l'affaire
00:38:34Elias, terrible drame, et aussi
00:38:36une réalité des attaques au couteau,
00:38:38notamment dans la capitale.
00:38:40C'est une réalité contre laquelle
00:38:42les responsables politiques
00:38:44ne peuvent plus grand-chose,
00:38:46en tous les cas, nous attendons les résultats,
00:38:48même si c'est compliqué, mais ces attaques au couteau
00:38:50sont devenues ancrées, enquistées,
00:38:52et même selon certains policiers culturels,
00:38:54focus donc sur Paris,
00:38:56et c'est un sujet de Mathilde Couvoy-Fleurnoy.
00:38:58Le plan couteau
00:39:00est lancé. Une réunion
00:39:02avec le rectorat, les médiateurs de la capitale,
00:39:04la police municipale et la
00:39:06préfecture de police a eu lieu hier
00:39:08pour lutter contre les violences à l'arme blanche
00:39:10dans les établissements scolaires parisiens.
00:39:12Car au cours de l'année scolaire
00:39:142023-2024,
00:39:16de nombreuses agressions ont été recensées.
00:39:18On en compte 74 dans les collèges,
00:39:2038 dans les lycées
00:39:22et même 18 en primaire.
00:39:24Des chiffres qui ont fait réagir cette magistrate.
00:39:26On peut dire que la violence
00:39:28touche les mineurs de plus en plus jeunes.
00:39:30Les magistrats en poste dans les tribunaux
00:39:32notent qu'une grande frange des adolescents
00:39:34est devenue inaccessible à la sanction pénale.
00:39:36Ces jeunes gens sont capables
00:39:38de donner des coups de couteau pour un rien
00:39:40et même de tuer.
00:39:42D'après la préfecture de police, aucun arrondissement
00:39:44ne serait épargné. La sensibilisation
00:39:46à ces violences sera au cœur du plan d'action
00:39:48de la ville de Paris. Les forces
00:39:50de l'ordre se rendront dans chaque armurerie
00:39:52pour leur rappeler de contrôler l'âge de leurs clients.
00:39:54Une vidéo de sensibilisation
00:39:56va être diffusée dans chaque classe parisienne
00:39:58et la visite d'un médiateur ou policier
00:40:00dans tous les établissements de la capitale
00:40:02est aussi prévue dès cette année scolaire.
00:40:06Je voudrais qu'on écoute
00:40:08cela rejoint
00:40:10le terrible drame autour d'Elias
00:40:12qu'a dit Bruno Rotailleau autour de la justice
00:40:14des mineurs qui est un véritable
00:40:16fiasco, a dit le ministre de l'Intérieur.
00:40:20La justice des mineurs, je pèse mes mots,
00:40:22en France, c'est un fiasco.
00:40:24Celui présumé coupable,
00:40:26il a fait des aveux.
00:40:28Vol en réunion,
00:40:30vol avec violence, extorsion par violence,
00:40:32vol aggravé, escroquerie.
00:40:34Pensez-vous qu'il ait fait un seul jour de prison ?
00:40:36Aujourd'hui, c'est terrible.
00:40:38La violence des mineurs, c'est un échec en France
00:40:40et il faut absolument y remédier.
00:40:42Il faut par exemple des comparutions immédiates
00:40:44mais pas seulement. Il ne peut pas y avoir
00:40:46d'excuses de minorité qui soient la règle.
00:40:48Il n'y a pas d'excuses, même de minorité,
00:40:50pour celui qui tue
00:40:52un enfant de 14 ans. Pareil,
00:40:54on repousse toujours plus loin les peines
00:40:56de prison. On veut leur éviter
00:40:58la sanction. Je pense qu'il faut faire l'inverse.
00:41:00On est naïf, on est naïf. Mais on est beaucoup trop naïf.
00:41:02Pour moi, ces jeunes ne sont pas des victimes
00:41:04de la société, ils sont des voyous.
00:41:06Il faut donc faire en sorte
00:41:08qu'on ait des courtes peines.
00:41:10Ils n'ont plus d'empathie. Ils peuvent tuer
00:41:12sans que ça les gêne.
00:41:14Il faut une butée.
00:41:16Une butée, c'est la prison.
00:41:18Hier,
00:41:20en parlant des attaques au couteau, j'ai posé
00:41:22la question, avec beaucoup de prudence quand on emploie
00:41:24des expressions, en me demandant
00:41:26si cette institutionnalisation des attaques au couteau
00:41:28risque de générer,
00:41:30de susciter une sorte de conflit
00:41:32à bas bruit dans notre pays.
00:41:34Et là, il y a une déclaration,
00:41:36on va s'y arrêter vraiment dans quelques instants
00:41:38parce qu'elle me semble vraiment, d'abord
00:41:40elle émane d'une personnalité
00:41:42qui est ancrée sur le terrain, c'est le patron
00:41:44de la gendarmerie et il évoque
00:41:46vraiment, écoutez bien, la possibilité
00:41:48d'un conflit armé en France.
00:41:50Le patron de la gendarmerie.
00:41:52Je vais attendre qu'il y ait une dépêche un peu plus
00:41:54nourrie pour savoir
00:41:56à quelle menace
00:41:58il fait référence, mais
00:42:00à mon sens, c'est la première fois
00:42:02qu'un responsable
00:42:04de gendarmerie évoque
00:42:06Ce qui est embêtant c'est qu'on n'a pas les statistiques
00:42:08depuis 2017.
00:42:10Et pourquoi on ne les a pas ?
00:42:12Ce n'est pas la première fois qu'un responsable
00:42:14officiellement, oui moi je me souviens
00:42:16avoir procédé l'audition
00:42:18sur l'enquête parlementaire
00:42:20notamment du patron
00:42:22de la DGSI qui
00:42:24redoutait
00:42:26un conflit ouvert
00:42:28une guerre civile en France.
00:42:30C'était monsieur...
00:42:32Patrick Calvard. Il l'avait dit
00:42:34vous pouvez le vérifier, c'est dans les rapports.
00:42:36Entre les communautés.
00:42:42Le fameux face-à-face de Gérard Collomb.
00:42:44Si vous allez vous balader Bourgeois Brune, là où
00:42:46a été assassiné Elias, là vous allez
00:42:48pas ressentir mais redécouvrir
00:42:50ce que c'est que le sentiment ou une subversion
00:42:52migratoire. Moi j'y passe à chaque fois pour
00:42:54rendre sur cette chaîne, parce que j'habite à côté.
00:42:56Je vous promets que vous vous sentez en
00:42:58ultra minorité quand vous avez ma couleur de peau.
00:43:00Et que ce n'est pas
00:43:02que la pollution qui sort en fumée
00:43:04c'est le HI chez toutes les autres
00:43:06drogues. C'est connu pour ça.
00:43:08Ensuite dans ce lieu-là, je le rappelle
00:43:10qu'il y a quelques années, à quelques encablures
00:43:12du stade, il y a eu des attaques au couteau
00:43:14au lycée Jean Raspail, entre deux bandes.
00:43:16Moi la question que je me pose c'est
00:43:18est-ce que c'était un hasard si ce club-là
00:43:20était ciblé ? Parce qu'on sait que ça faisait
00:43:22plusieurs fois et plusieurs longs mois.
00:43:24J'ai des éléments.
00:43:26Est-ce qu'il était ciblé parce qu'il faisait partie
00:43:28ce club de foot d'un patronage chrétien,
00:43:30sulpicien ? Est-ce qu'il était ciblé parce que
00:43:32la majorité des joueurs de foot avaient
00:43:34la bonne couleur de peau pour être une cible ?
00:43:36Parce que si vous regardez
00:43:38les photos, et si vous allez vous rendre au club d'entraînement
00:43:40ça tranche avec les clubs
00:43:42de foot aux alentours.
00:43:44Je pose la question, est-ce que c'est par hasard
00:43:46si le nom des suspects ou le profil des suspects
00:43:48on a mis trois jours à savoir leur profil ? Généralement
00:43:50ça va un peu plus vite. Le profil qu'on avait appelé
00:43:52John et Léo. Est-ce que c'est un hasard
00:43:54si le profil de police en uniesse
00:43:56a sorti hier l'accusation classique
00:43:58de la fachosphère ?
00:44:00Moi je me pose la question d'un crime vraiment
00:44:02racial, si vous me permettez l'expression.
00:44:04On va continuer à en parler, on va marquer
00:44:06une pause, revenir également sur cette déclaration
00:44:08choc du patron de la gendarmerie
00:44:10et puis nous recevrons à partir de
00:44:1213h dans quelques instants Sophie Audugé.
00:44:14Vous savez qu'il y a
00:44:16une offensive en tous les cas. Il y a deux ministres
00:44:18en pointe sur le sujet de l'éducation sexuelle
00:44:20à l'école, Aurore Berger
00:44:22et Elisabeth Borne et Sophie Audugé
00:44:24on va en parler tout à l'heure.
00:44:28Merci d'être avec nous
00:44:30la suite de votre émission Medi-News
00:44:32il y avait cette alerte
00:44:34à propos des déclarations
00:44:36du patron de la gendarmerie
00:44:38qui évoque la possibilité d'un conflit armé
00:44:40en France, dit-il, suite en particulier
00:44:42à l'invasion russe
00:44:44en Ukraine. Il n'exclut pas un conflit
00:44:46et une agression
00:44:48du sanctuaire national
00:44:50a-t-il dit. Donc voilà pour cette déclaration
00:44:52on va revenir sur
00:44:54la terrible affaire Elias, sur les attaques
00:44:56au couteau et également sur
00:44:58les cours d'éducation sexuelle à l'école
00:45:00avec notre invitée dans quelques instants, je la remercie
00:45:02Sophie Audugé, bonjour à vous
00:45:04spécialisée en questions d'éducation
00:45:06mais tout d'abord il est 13h pile
00:45:08place au journal, bonjour à vous, rebonjour
00:45:10Somaya. Bonjour Sonia, bonjour
00:45:12à tous. A la une de l'actualité, trois
00:45:14morts dans l'appartement du Nord-Ouest en vigilance
00:45:16rouge crue et pas moins de deux
00:45:18ministres au chevet des sinistrés
00:45:20le ministre auprès du ministre de l'Intérieur
00:45:22François-Noël Buffet et Françoise Gattel
00:45:24ministre délégué chargé de la ruralité
00:45:26sont depuis ce matin en Ile-et-Vilaine
00:45:28600 personnes ont dû évacuer
00:45:30leur logement devant l'inexorable
00:45:32montée des eaux entamée ce week-end
00:45:34et déjà de nombreux dégâts comme l'explique
00:45:36à notre micro la maire de la ville
00:45:40Actuellement
00:45:42on considère que c'est
00:45:44sur les crues
00:45:46de ce week-end et depuis l'étale
00:45:48un peu plus d'une centaine de maisons
00:45:50qui sont sinistrées, c'est une dizaine
00:45:52de collectifs
00:45:54et puis c'est plus de 10 000 personnes
00:45:56qui sont impactées sans être forcément
00:45:58directement sinistrées. En revanche
00:46:00les dégâts sont lourds et la situation
00:46:02est difficile pour les secteurs
00:46:04les plus impactés
00:46:06avec un temps
00:46:08de l'évaluation des dégâts et du nettoyage
00:46:10qui n'est pas encore venu
00:46:12puisque aujourd'hui nous sommes
00:46:14plutôt dans une situation stable
00:46:16à l'étale sur le secteur nord
00:46:18et une crue qui n'est pas au maximum
00:46:20sur le secteur
00:46:22vilaine et ouest
00:46:24Dans le reste de l'actualité
00:46:26mauvaise nouvelle pour les automobilistes
00:46:28les prix à la pompe ont augmenté en moyenne
00:46:30de 5 centimes par litre en un mois
00:46:32annonce du ministère de la transition écologique
00:46:34qui précise que si les prix sont
00:46:36repartis à la hausse depuis octobre
00:46:38l'augmentation n'est plus marquée
00:46:40depuis fin décembre
00:46:42Et puis la France menée par Paul Marcon
00:46:44décroche le Graal de la gastronomie
00:46:46le chef Auvergnat de 28 ans
00:46:48a gagné hier le Bocuse d'or
00:46:5030 ans après son père
00:46:52il s'agit de la 9e consécration tricolore
00:46:54lors du prestigieux concours culinaire
00:46:56créé en 87 par l'illustre
00:46:58chef lyonnais Paul Bocuse
00:47:00Voilà ce qu'il fallait retenir
00:47:02de l'actualité à 13h
00:47:04Bon appétit
00:47:06Si vous êtes à table et que vous regardez
00:47:08Missy News, ça donne envie
00:47:10Et puis c'est ma ville
00:47:12C'est Lyon
00:47:14Paul Bocuse
00:47:16Et on a enregistré
00:47:18un décès qui m'a beaucoup peiné
00:47:20celui de René Richard
00:47:22les fameux fromages Richard
00:47:24qui est parti la semaine dernière
00:47:26C'est l'occasion de saluer tous ces artisans
00:47:28tous ceux qui hissent
00:47:30le drapeau français bien haut
00:47:32Effectivement, ça fait du bien
00:47:34par rapport au sujet dont, hélas
00:47:36nous allons parler
00:47:38nous allons revenir sur
00:47:40il y a plusieurs manières d'appréhender
00:47:42malheureusement un fait de société
00:47:44on va en parler
00:47:46on va parler des éventuelles pistes et solutions
00:47:48et puis pensez tout simplement
00:47:50qu'est-ce qu'on peut dire, si vous étiez un responsable politique
00:47:52qu'est-ce que vous pouvez dire
00:47:54à des parents qui ont peur
00:47:56que leur fils, après un match de foot
00:47:58un match de rugby
00:48:00en sortant d'une boîte de nuit
00:48:02ou Nicolas Crépole
00:48:04ou encore Nicolas
00:48:06c'était aussi un joueur de rugby
00:48:08qu'est-ce qu'on peut dire à ces parents-là
00:48:10aujourd'hui, est-ce qu'on peut dire plus jamais ça
00:48:12on a le droit de les interpeller
00:48:14on a le droit de leur poser des questions
00:48:16que les familles
00:48:18posent des questions aux responsables politiques
00:48:20ils ont le droit de leur poser des questions
00:48:22qu'avez-vous fait en 2021
00:48:24lorsque vous avez
00:48:26détruit, on peut dire
00:48:28dévitalisé
00:48:30la politique pénale à l'égard des mineurs
00:48:32quand vous avez créé la césure du procès pénal
00:48:34quand vous avez supprimé
00:48:36les courtes peines, quand vous avez supprimé
00:48:38la comparution immédiate, quand vous n'avez pas
00:48:40construit de centre éducatif fermé
00:48:42qu'est-ce que vous... ils sont en droit
00:48:44les parents de poser ces questions
00:48:46Et vous croyez que ces réponses peuvent être apportées au sein d'une commission d'enquête
00:48:48comme vous l'avez réclamée ?
00:48:50Moi je la réclame à corps et à cri
00:48:52parce que j'ai le souvenir aussi de la commission d'Outreau
00:48:54où les magistrats a d'ailleurs été
00:48:56vent debout contre cette commission d'enquête
00:48:58les magistrats n'acceptent pas d'être eux-mêmes jugés
00:49:00devant le pays et devant les représentants
00:49:02de la nation
00:49:04mais je crois qu'il y aurait une commission d'enquête sur cette affaire-là
00:49:06à partir de cette affaire-là
00:49:08comment doit-on traiter, pourquoi
00:49:10ces jeunes n'ont pas été placés
00:49:12dans un centre éducatif fermé, moi je ne le sais pas
00:49:14vous le savez vous, moi je ne le sais pas
00:49:16pourquoi la décision a été prise
00:49:18simplement de les remettre en liberté
00:49:20avec un contrôle judiciaire que personne
00:49:22ne contrôlait d'ailleurs, s'il était respecté ou pas
00:49:24pourquoi cette décision a-t-elle été prise
00:49:26pourquoi les juges n'ont pas suivi
00:49:28finalement les réquisitions du procureur
00:49:30qui avait requis lui
00:49:32le mandat de dépôt contre celui qui a porté le coup
00:49:34pourquoi, voyez-vous
00:49:36on est là, une justice, et d'ailleurs
00:49:38j'ai beaucoup apprécié ce qu'a dit M. Darmanin
00:49:40il a envoyé tous ses procureurs
00:49:42il faut expliquer ce qui se passe
00:49:44vous devez prendre la parole
00:49:46Allons jusqu'au bout de la logique, dans ce cas-là il faut une responsabilisation
00:49:48des magistrats
00:49:50Pardonnez-moi parce que moi
00:49:52avoir une réponse
00:49:54c'est une chose
00:49:56un début de réponse, parce que pour l'affaire
00:49:58philippine
00:50:00le juge des libertés et de la détention
00:50:02avait dit
00:50:04l'individu présente un danger mais
00:50:06eu égard au nombre de jours de détention
00:50:08de rétention dans le fameux CRA
00:50:10eh bien on a le droit de le libérer
00:50:12moi une réponse comme ça je ne l'accepte pas
00:50:14en tout cas, je n'ose même pas dire
00:50:16si c'était mon enfant, je ne veux même pas prononcer cette phrase
00:50:18mais je ne l'accepte pas
00:50:20par contre je serais en droit d'exiger
00:50:22est-ce qu'un magistrat qui prend cette décision
00:50:24est-ce que comme tout autre
00:50:26je veux dire tous dans nos métiers
00:50:28nous sommes face à des responsabilités, est-ce qu'il doit aussi
00:50:30rendre des comptes
00:50:32vraiment ?
00:50:34Oui, je pense qu'un magistrat
00:50:36qui libère de manière prématurée
00:50:38ou qui ne tient pas compte d'un état dangereux
00:50:40pour libérer quelqu'un
00:50:42parce que là vous comprenez que
00:50:44ce qui n'est plus entendable
00:50:46de la part de nos concitoyens
00:50:48c'est que c'était des récidivistes
00:50:50et qu'ils étaient déjà repérés
00:50:52le danger était déjà là
00:50:54et pourtant on relâche
00:50:56on ne prend pas les mesures qu'il faut
00:50:58Mais vous le dites depuis des années, pourquoi ?
00:51:00Parce que parfois on a l'impression
00:51:02que c'est pas le bien de notre part de dire qu'il y a une idéologie
00:51:04mais vous dites que de la part de certains
00:51:06c'est un projet
00:51:08Je le dis, oui, ça peut choquer
00:51:10effectivement
00:51:12mais j'ai trop connu ce monde
00:51:14de la justice, je l'ai même combattu
00:51:16cette idéologie, la tête moi-même d'un syndicat
00:51:18pour pouvoir le faire
00:51:20parce qu'encore une fois
00:51:22il y a un projet politique
00:51:24qui consiste en deux mots, à abolir la prison
00:51:26ça a été voté d'ailleurs une motion
00:51:28toute forme de prison
00:51:30même pour les grands criminels
00:51:32abolir la prison et les frontières
00:51:34donc vous avez à l'intérieur un corps
00:51:36qui devrait être indépendant
00:51:38et en tout cas ne pas faire de politique
00:51:40et ne pas imposer sa propre vision de la société
00:51:42quand Pascal Praud ce matin
00:51:44a posé la question à Gérald Dermain
00:51:46mais ça ne vous gêne pas d'être procardé
00:51:48comme ça par des syndicats de magistrats
00:51:50on a bien compris qu'il n'a pas
00:51:52envie de se heurter et que personne
00:51:54aucun garde des Sceaux n'a reussi
00:51:56Souvenez-vous ce qu'avait dit Dupond-Moretti
00:51:58il avait dit que ce n'était pas un syndicat de justice
00:52:00donc il a fait la paix avec le syndicat de la magistrate
00:52:02il s'incline
00:52:04il s'incline
00:52:06et ça c'est non seulement
00:52:08les conséquences dramatiques
00:52:10qu'on vient de voir mais c'est une formidable
00:52:12atteinte à la séparation des pouvoirs
00:52:14Alors à la place nous avons des cellules psychologiques
00:52:16des cours d'empathie
00:52:18des bougies, il faut respecter tout cela
00:52:20ça c'est toujours difficile de critiquer cela
00:52:22la question ce n'est pas
00:52:24avec des peluches qu'on aurait pu sauver
00:52:26cet adolescent
00:52:28on va certainement mettre en place une sous-commission
00:52:30pour voir ce qu'il faut faire, écoutons
00:52:32il a le volontarisme pour lui le ministre de l'Intérieur
00:52:34sur Europe 1
00:52:36Il y a en France
00:52:38une sorte de droit au premier tabassage
00:52:40c'est à dire qu'on considère que finalement
00:52:42la prison ce n'est pas bien pour les mineurs
00:52:44et on les laisse s'enfermer dans des parcours de plus en plus violents
00:52:46c'est à dire que comme on ne les sanctionne pas
00:52:48dès le premier écart
00:52:50on attend une fois, dix fois, vingt fois
00:52:52trente fois
00:52:54et c'est en dernière extrémité que la sanction tombe
00:52:56donc ce n'est plus possible
00:52:58moi je suis pour des peines
00:53:00qui soient des peines courtes comme elles sont appliquées
00:53:02d'ailleurs aux Pays-Bas, dès le premier écart grave
00:53:04dès qu'il y a une menace
00:53:06dès qu'il y a une gravité dans l'infraction
00:53:08alors il doit y avoir une sanction
00:53:10c'est la pédagogie de la sanction
00:53:12et on fait aujourd'hui tout l'inverse de ce que l'on devrait faire
00:53:14on est au bout d'un cycle
00:53:16moi j'en ai vraiment l'intime conviction
00:53:18je le sens même quasiment physiquement
00:53:20on est au bout d'un cycle de laxisme
00:53:22où on a été dominé
00:53:24par une idéologie
00:53:26très gauchisante d'ailleurs
00:53:28très soixante-huitarde
00:53:30où on a refusé l'autorité
00:53:32Pourquoi il n'y a pas
00:53:34d'état d'urgence sécuritaire
00:53:36comme il y a eu un état d'urgence sanitaire
00:53:38si vraiment nous sommes en danger
00:53:40si il y a une population adolescente qui est en danger
00:53:42sur le diagnostic
00:53:44Bruno Retailleau a raison
00:53:46à savoir qu'on a aujourd'hui
00:53:48un des grands problèmes de la justice
00:53:50c'est des profils de récidivistes
00:53:52que rien n'empêche de récidiver
00:53:54et souvent d'ailleurs en crescendo
00:53:56ça veut dire que
00:53:58quelles que soient leurs interactions avec la justice
00:54:00et d'ailleurs même souvent
00:54:02quand il y a des peines et qu'elles sont appliquées
00:54:04ces individus
00:54:06continuent d'aller de plus en plus
00:54:08dans la délinquance et de la délinquance
00:54:10à la criminalité. Face à cela
00:54:12la mesure qu'il propose de dire
00:54:14qu'il faut que la justice agisse vite
00:54:16parce qu'il y a deux sujets
00:54:18il y a le sujet parfois des peines qui ne sont pas appliquées
00:54:20et puis il y a le sujet même des procédures
00:54:22judiciaires qui durent une éternité
00:54:24et donc la sanction
00:54:2640% des peines prononcées à l'audience
00:54:28sont aménagées
00:54:30et donc cette idée d'une peine courte
00:54:32en effet courte mais efficace
00:54:34tout de suite pour mettre un signal
00:54:36la deuxième chose que j'aimerais dire
00:54:38dans cette histoire, dans ce drame
00:54:40les propos de la mère du 14ème arrondissement
00:54:42je les ai trouvés
00:54:44quand vous parlez de ce qu'on ne peut plus entendre
00:54:46ça on ne peut pas l'entendre
00:54:48vous avez un enfant qui se fait tuer
00:54:50tous les parents sont évidemment
00:54:52plus qu'émus par ce qui s'est passé
00:54:54et vous avez une mère
00:54:56moi je ne sais pas si j'étais mère du 14ème arrondissement
00:54:58je me montrerais en train de pleurer
00:55:00à la télévision, pas par communication
00:55:02sans sincérité, il y avait une telle froideur
00:55:04dans ses propos, il y avait une manière
00:55:06de parole technocratique
00:55:08on avait l'impression qu'il y avait eu une défaillance dans un logiciel
00:55:10vous voyez ce que je veux dire ?
00:55:12ah oui c'est vrai ça n'a pas marché
00:55:14et je vais m'en occuper après avoir répondu
00:55:16à toutes mes sollicitations médiatiques
00:55:18là on a l'impression d'une sorte de star
00:55:20qui vient vous dire, c'était lunaire
00:55:22et ça
00:55:24c'est une sorte d'incompréhension
00:55:26qui est contre-productive et dangereuse
00:55:28Il y a un livre qui s'appelle Autojustice
00:55:30la directrice Brugère en a parlé
00:55:32avec ce risque, vraiment, vraiment
00:55:34c'est ce que vous dites, c'est-à-dire que certaines paroles
00:55:36peuvent aujourd'hui alimenter
00:55:38chez des personnes qui sont autrefois
00:55:40des citoyens tout à fait tranquilles
00:55:42mais qui se disent
00:55:44à la limite on n'est pas en train de nous défendre
00:55:46et je vais m'occuper moi-même
00:55:48de ma famille, je vais m'occuper moi-même
00:55:50de mon quartier, je vais m'occuper moi-même de ma communauté
00:55:52et ça se fait de plus en plus
00:55:54est-ce qu'il y a un risque aujourd'hui ?
00:55:56comment vous voyez ce qu'il s'est passé aussi Sophie Audugé ?
00:55:58Ecoutez, je pense qu'on est
00:56:00on est tous
00:56:02sidérés de cet immobilisme
00:56:04gouvernemental qui ne prend
00:56:06absolument pas la mesure de la situation
00:56:08malgré les alertes
00:56:10des gens du métier, vous allez recevoir
00:56:12je crois demain
00:56:14Maurice Berger, qui du coup
00:56:16lui a fait une analyse sur des cas concrets
00:56:18de délinquants
00:56:20qui ont causé ce genre de crimes
00:56:22pas toujours jusqu'à la mort bien heureusement
00:56:24mais enfin qui ont causé ce genre de crimes
00:56:26les constats on les connait
00:56:28les solutions on les a
00:56:30la magistrate Madame Brugère
00:56:32le dit souvent à votre micro
00:56:34et en fait ils continuent à ne rien faire
00:56:36et moi je suis désolée mais bon je suis mère
00:56:38comme beaucoup ici
00:56:40c'est insupportable en fait
00:56:42et quand on a la chance d'avoir des enfants
00:56:44et de leur avoir donné la vie
00:56:46quand on voit la photo d'Elias
00:56:48on peut pas ne pas avoir
00:56:50physiquement intrinsèquement
00:56:52dans notre corps et dans notre chair
00:56:54je veux dire la souffrance
00:56:56en empathie avec les parents
00:56:58et moi clairement je crois que
00:57:00on peut pas
00:57:02ressentir ce qu'ils ressentent
00:57:04parce que c'est insurmontable
00:57:06de perdre un enfant
00:57:08mais évidemment qu'on pense
00:57:10comme à la femme
00:57:12du gendarme récemment
00:57:14qui a dit que l'état a tué
00:57:16mon enfant
00:57:18c'est quand même grave
00:57:20c'est à dire que cette femme a été
00:57:22attaquée
00:57:24critiquée pour avoir dit cela
00:57:26fascisée
00:57:28Madame le maire du 14ème
00:57:30dire qu'il y a une insensibilité
00:57:32à la douleur terrible
00:57:34vous l'avez dit c'est insurmontable
00:57:36on peut pas se remettre de ça
00:57:38vous avez très bien dit
00:57:40il y a une insensibilité aussi
00:57:42il y en a pas de mots pour décrire
00:57:44le logiciel c'est exactement ça
00:57:46c'est un logiciel
00:57:48j'habite dans le 14ème depuis 20 ans
00:57:50Madame Petit qui est arrivée là
00:57:52un peu par hasard
00:57:54c'est ni la compétence ni l'intelligence
00:57:56qui l'étouffe et je vous le dis de manière très sincère
00:57:58et très honnête
00:58:00la première déclaration qu'elle a dite
00:58:02sur BFM
00:58:04elle a reconnu qu'il y avait eu
00:58:06des agressions plusieurs fois
00:58:08mais qu'elle pensait que ça allait se passer
00:58:10parce qu'ils avaient mis des mots dessus
00:58:12et en effet quand on dit ça c'est que le logiciel
00:58:14il bug complètement
00:58:16la ville de Paris lance un plan couteau
00:58:18vous savez ce qu'ils vont faire ?
00:58:20des préventions dans les écoles
00:58:22avec des flyers pour expliquer
00:58:24la peine encourue s'ils se battent
00:58:26avec des couteaux sur eux
00:58:28vous pensez sincèrement que ça va
00:58:30empêcher des gens de planter
00:58:32des racailles
00:58:34quelqu'un qui ne veut pas se laisser dépouiller ?
00:58:36Politiquement on arrive aussi
00:58:38je vous laisse tout de suite
00:58:40vous parlez des peines encourues
00:58:42et sous le contrôle de Georges
00:58:44c'était un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende
00:58:46l'amende forfaitaire qui envoie
00:58:48l'expérimentation donc ça nous montre qu'on bascule
00:58:50d'un délit à une contravention
00:58:52c'est qu'on a le délit
00:58:54que depuis des années Georges Fenech
00:58:56Béatrice Brugère, d'autres, vous-même, chacun
00:58:58dans vos domaines respectifs vous avez alerté
00:59:00que là tout est possible
00:59:02très honnêtement on arrive
00:59:04quand M. Rotailleau dit qu'on arrive à la fin du système
00:59:06mais on arrive même au système
00:59:08où ils sont eux-mêmes
00:59:10c'est à dire que là le magistère de la parole
00:59:12il ne pourra plus tenir
00:59:14d'ailleurs j'ai été frappé par
00:59:16cet aveu finalement
00:59:18de Gérald Darmanin ce matin
00:59:20lequel est plein de bonne volonté
00:59:22ça fait plaisir d'entendre ce qu'il dit
00:59:24c'était le ministre de l'intérieur pardonnez-moi
00:59:26c'est à dire
00:59:28une situation sécuritaire qui est quand même compliquée
00:59:30c'est un bilan
00:59:32pour que je réussisse ma politique judiciaire il me faut trois choses
00:59:34il a dit il faut
00:59:36du temps, de l'argent
00:59:38et une majorité
00:59:40et il a ajouté je n'ai aucun des trois
00:59:42c'est à dire que
00:59:44malgré sa bonne volonté
00:59:46c'est terrible parce que là c'est l'impuissance institutionalisée
00:59:48regardons ce qu'il se passe aux Etats-Unis
00:59:50je ne dis pas que c'est un modèle pas du tout
00:59:52mais vous avez parlé de Mélanie
00:59:54vous avez parlé de Trump
00:59:56là on est en train de s'embourber
00:59:58dans des sables mouvements de l'impuissance
01:00:00alors monsieur pardonnez-moi moi je suis ministre
01:00:02je n'ai ni les moyens ni l'argent
01:00:04ni la majorité je pars
01:00:06j'enlève le chauffeur la voiture
01:00:08il a dit je vais faire mon maximum dans le contexte
01:00:10actuel
01:00:12on lui souhaite de réussir
01:00:14il y a quand même des solutions
01:00:16parce que je crois
01:00:18et Maurice Berger le confirmera demain
01:00:20je crois que pour les mineurs il y a 61% d'occupation
01:00:22des établissements pénitentiaires pour mineurs
01:00:24donc ça veut dire qu'il y a 39% de places disponibles
01:00:26c'est 47% d'occupation
01:00:28sur les quartiers des mineurs
01:00:30sur les établissements pénitentiaires
01:00:32c'est à dire qu'il y a 53% qui sont disponibles
01:00:34on n'est pas dans les 140% pour les adultes
01:00:36donc ça veut dire que les places elles y sont
01:00:38il y a des statistiques qui sont quand même intéressantes
01:00:40c'est que la question de la récidive
01:00:42sur laquelle on parle souvent
01:00:44il y a des statistiques qui montrent
01:00:46que si vous avez une courte peine immédiate
01:00:48sur des délinquants
01:00:50qui n'ont pas commis d'autres délits avant
01:00:52il y a beaucoup moins de récidive
01:00:54que quand vous allez avoir
01:00:56plusieurs actes avec des donations
01:00:58qui ne vont pas être opérées
01:01:00c'est à dire qu'ils n'iront pas en prison
01:01:02et là effectivement il y a plus de récidive
01:01:04c'est à dire qu'on est dans du x2 ou du x3
01:01:06c'est à dire que la petite peine de prison immédiate
01:01:08fonctionne très bien
01:01:10pour faire ce que Maurice Berger appelle
01:01:12et je pense que c'est de là
01:01:14dont reprend ce terme Bruno Fettel
01:01:16la butée, la fameuse butée
01:01:18et donc cette butée elle est fondamentale
01:01:20on sait qu'il faut le faire, on a la possibilité de le faire
01:01:22il y a un troisième élément
01:01:24parce que même si on ne met pas de signe d'égalité
01:01:26pas du tout entre immigration et délinquance
01:01:28il y a un lien, d'ailleurs monsieur Darmanin
01:01:30je ne sais pas s'il le reconnait
01:01:32si le Darmanin d'hier et le Darmanin d'aujourd'hui sont d'accord sur ce sujet
01:01:34ou même Emmanuel Macron avait parlé de ce lien
01:01:36c'est maîtriser vos frontières
01:01:38peut-être qu'il y aura aussi
01:01:40donc une immigration plus contrôlée
01:01:42et peut-être un impact aussi sur la délinquance
01:01:44puisque messieurs vous reconnaissez vous-même
01:01:46qu'il y a un lien, est-il ténu
01:01:4825% des détenus en France
01:01:50qui sont des étrangers
01:01:52il y a trois sujets quand même
01:01:54le premier on l'a dit
01:01:56c'est la question de l'efficacité
01:01:58de la rapidité de la justice
01:02:00pour casser le parcours de délinquance
01:02:02à la racine
01:02:04le deuxième sujet, vous en avez parlé
01:02:06c'est aussi qu'il faut voir
01:02:08en tout cas en l'état actuel des choses
01:02:10la solution répressive, la solution
01:02:12de la prison
01:02:14est souvent contre-productive, notamment chez les jeunes
01:02:16il y a une statistique qui est intéressante
01:02:18je vais vous citer une statistique
01:02:20vous avez 55%
01:02:22des 18-20 ans
01:02:24qui à la sortie
01:02:26de prison récidive
01:02:28dans l'année
01:02:30il faut sortir l'étude
01:02:32et la faire vérifier
01:02:34notamment par monsieur Bergeron
01:02:36qui a débanqué
01:02:38toutes les études de manipulation
01:02:40attendez, attendez
01:02:42on parle d'une affaire
01:02:44où un adolescent est mort
01:02:46parce qu'il y a des multiréitérants
01:02:48qui n'ont pas fait de prison
01:02:50je ne peux pas laisser dire ça aujourd'hui
01:02:52ce que je suis en train de dire
01:02:54c'est que
01:02:56l'échec judiciaire
01:02:58pour l'instant
01:03:00il est double
01:03:02il est premièrement que quand il n'y a pas de sanctions
01:03:04évidemment ça fabrique des parcours de récidive
01:03:06et deuxièmement, et notamment pour la raison
01:03:08que vous avez expliqué, c'est que
01:03:10quand quelqu'un arrive en prison, il y a déjà
01:03:12tout un parcours qui existe
01:03:14et qu'en l'état actuel des choses
01:03:16dans beaucoup de cas, et chez les
01:03:18toutes moyennes d'âge confondus c'est plus d'un tiers des gens
01:03:20qui récidivent dans l'année, la solution de la prison
01:03:22ne garantit pas
01:03:24de bloquer le parcours de récidive
01:03:26attendez, il faut mettre
01:03:28une peine de prison dès le premier fait
01:03:30si vous mettez une peine de prison alors que le parcours
01:03:32d'élinquant il y a dix mentions, oui, forcément
01:03:34à la onzième il y a une récidive, mais si
01:03:36dès le début vous mettez une courte peine
01:03:38ferme, exécutée
01:03:40là vous n'aurez peut-être moins de récidive
01:03:42je ne suis pas spécialiste des chiffres et des statistiques
01:03:44je peux vous poser une question, pardon
01:03:46je dois être vraiment très naïve et
01:03:48béossienne dans ce domaine, si ils étaient
01:03:50en prison, eu égard
01:03:52au pédigré judiciaire qui était le leur, ils seraient morts ?
01:03:54ben non, bon ben voilà, alors merci
01:03:56alors s'il vous plaît, protégeons d'abord
01:03:58s'il y avait une détention provisoire qui n'est pas une peine définitive
01:04:00quand j'ai même une amende
01:04:02je ne me sens pas bien parce que j'estime que
01:04:04j'ai enfreint la loi
01:04:06non mais là
01:04:08j'ai imprimé le pédigré
01:04:10de ces deux, vous voulez vraiment
01:04:12c'est pas normal
01:04:14la détention avait été requise
01:04:16la détention avait été requise
01:04:18par le procureur, c'est monsieur Dermanin
01:04:20qui nous l'a appris ce matin, si ils ne vont pas en prison
01:04:22mais on oublie à chaque fois
01:04:24que le premier rôle de la prison
01:04:26c'est de protéger la société
01:04:28et que là à chaque fois
01:04:30je termine juste
01:04:32on parle à chaque fois du point de vue du coupable
01:04:34on préfère penser
01:04:36la réhabilitation du coupable
01:04:38plutôt que de protéger la victime innocente
01:04:40c'est dans le logiciel idéologique
01:04:42que vous dénonciez le coupable
01:04:44je voudrais ajouter à cela
01:04:46que la sanction
01:04:48non seulement punie
01:04:50c'est son but
01:04:52mais aussi elle a un caractère éducatif
01:04:54surtout pour les mineurs
01:04:56parce que voyez-vous, ce laxisme
01:04:58le fait de ne pas
01:05:00avoir mis la main
01:05:02sur ces jeunes, vous savez qu'ils sont dangereux
01:05:04ça fait perdre la vie
01:05:06à un jeune de 14 ans
01:05:08ça détruit aussi leur propre vie
01:05:10je m'en fous, pardon
01:05:12leur vie je m'en fiche complètement
01:05:14c'est pas leur service
01:05:16la vie des bourreaux, je me fiche éperdument
01:05:18dans 5 ans, dans 10 ans, dans 15 ans
01:05:20quand il va sortir
01:05:22on aurait empêché d'en faire des bourreaux
01:05:24mais c'est déjà des bourreaux
01:05:26ce sont déjà des bourreaux
01:05:28on pense toujours comment réhabiliter
01:05:30une personne coupable
01:05:32est-ce qu'on peut penser d'abord aux victimes
01:05:34et d'abord aux prochaines victimes
01:05:36vous avez compris ce que je veux dire
01:05:38si vous sanctionnez tout de suite, vous arrêtez la délinquance
01:05:40c'est ça que je suis en train de vous dire
01:05:42vous empêchez ces bourreaux de devenir des bourreaux
01:05:44allons dans votre sens
01:05:46la machine a accéléré la récidive
01:05:48alors on fait quoi ?
01:05:50c'est plus le prisme de Nathan que le mien
01:05:52quelle serait la solution ?
01:05:54les statistiques dans les pays nordiques
01:05:56notamment aux Pays-Bas
01:05:58ont montré que les courtes peines
01:06:00empêchaient la récidive
01:06:02il y a à mon avis deux dimensions
01:06:04la première, je l'ai dit tout à l'heure, je le répète
01:06:06c'est une réponse rapide de la justice
01:06:08cette idée de courte peine efficace, je suis d'accord
01:06:10et la deuxième, je pense que
01:06:12en l'état actuel des choses, le modèle de la prison aussi
01:06:14il est profondément dysfonctionnel
01:06:16pour tout un tas de raisons
01:06:18on peut en citer mille des raisons
01:06:20on sait les raisons de surpopulation, les raisons des conditions de détention
01:06:22mais il y a aussi d'autres raisons
01:06:24c'est que souvent, quand les gens arrivent en prison
01:06:26ils rencontrent d'autres délinquants, notamment dans la question de la drogue
01:06:28et je voulais y venir, c'est le troisième point
01:06:30pourquoi il n'y a pas des gens bien en prison ?
01:06:32on devrait leur faire rencontrer des gens bien
01:06:34par exemple, l'incarcération dans les trafics de drogue
01:06:36dans la région dans laquelle vous avez commis les délits
01:06:38vous en sortez avec tout un réseau
01:06:40l'école du crime, c'est ce que vous voulez
01:06:42je viens juste au troisième point
01:06:44qui à mon avis est central
01:06:46quand on parle de l'insécurité violente en France
01:06:48il y a deux types de choses, il y a des individus
01:06:50qui font des actes isolés, mais structurellement
01:06:52il y a le trafic de drogue
01:06:54je ne crois pas que ce soit le cas de la mort d'Elias
01:06:56mais évidemment, cette question là
01:06:58elle est quand même au cœur, statistiquement
01:07:00c'est que la moitié des actes
01:07:02de délinquance violente sont liés
01:07:04de près ou de loin au trafic de drogue
01:07:06mais avant de régler
01:07:08de gagner la guerre contre le trafic de drogue
01:07:10enfermons ceux qui peuvent tuer
01:07:12ces adolescents et donc nos enfants
01:07:14Gérald Darmanin a annoncé des mesures par rapport à ça
01:07:16tout à fait, on y reviendra
01:07:18on va marquer une pause, on va aller à l'école
01:07:20là où tout se passe, et la question avec tout cela
01:07:22est-ce que la priorité est
01:07:24à l'éducation sexuelle ? Alors attention
01:07:26on va essayer de ne pas caricaturer
01:07:28ce sujet parce que selon Elisabeth Borne
01:07:30et Aurore Barger, c'est la priorité
01:07:32aujourd'hui, et attention
01:07:34si vous n'organisez pas
01:07:36ces cours, il peut y avoir péril
01:07:38à l'école, en la demeure
01:07:40on va les écouter et vous allez en parler
01:07:42tout de suite
01:07:46Merci d'être avec nous
01:07:48le rappel des titres avant la suite
01:07:50des débats avec Somaya Labidi
01:07:52A la une de l'actualité Sonia, trois départements
01:07:54du Nord-Ouest en vigilance rouge crue
01:07:56avec une attention particulière
01:07:58sur la ville de Rodon qui est désormais
01:08:00en alerte, et depuis ce matin
01:08:02pas moins de deux ministres chevaidaient
01:08:04sinistrés d'Île-et-Vilaine, l'Île-et-Vilaine
01:08:06600 personnes ont dû évacuer leur logement
01:08:08devant l'inexorable montée des eaux
01:08:10entamée ce week-end, un épisode
01:08:12qui risque de perdurer jusqu'à mercredi
01:08:14prévient d'ores et déjà la préfecture
01:08:16Boalem Sansa
01:08:18les sorties de l'hôpital, les restes en prison
01:08:20annonce ce matin du ministre des Affaires
01:08:22étrangères Jean-Noël Barraud
01:08:24je vous rappelle que l'écrivain est incarcéré
01:08:26en Algérie depuis plus de trois mois
01:08:28une détention arbitraire
01:08:30dénoncée par les politiques et de
01:08:32nombreuses personnalités qui réclament sa
01:08:34récupération immédiate et inconditionnelle
01:08:36et puis on l'a appris
01:08:38en fin de matinée, c'était une figure
01:08:40des médias, elle faisait la pluie
01:08:42et le beau temps sur TF1
01:08:44Catherine Laborde, ex-présentatrice
01:08:46de La Météo, est décédée à l'âge de 73 ans
01:08:48des suites de la maladie à corps de Lévy
01:08:50une pathologie entre
01:08:52Parkinson et Alzheimer
01:08:54Nous allons évoquer
01:08:56dans quelques instants l'éducation sexuelle
01:08:58à l'école et le plan d'Elisabeth Born
01:09:00et d'Aurore Berger, d'ailleurs nous allons l'évoquer
01:09:02tout de suite simplement, je faisais référence
01:09:04à ce courrier interne qui a été
01:09:06adressé par le directeur
01:09:08général de la gendarmerie, Hubert Bonneau
01:09:10qui estime, je cite, que la
01:09:12possibilité d'un conflit armé
01:09:14et d'une agression du sanctuaire
01:09:16national doit être sérieusement
01:09:18envisagée. Il parle
01:09:20de la France, donc
01:09:22évidemment dans le contexte de
01:09:24la guerre en Ukraine
01:09:26il peut y avoir aujourd'hui un conflit
01:09:28armé, une agression sur
01:09:30notre sol, on en parlera tout à l'heure
01:09:32ça fait déjà beaucoup réagir
01:09:34et tout d'abord sur ce sujet
01:09:36depuis la semaine dernière, Sophie Audugé
01:09:38il est dit que l'éducation sexuelle à l'école
01:09:40est une nécessité absolue
01:09:42et que ne pas en faire ce serait
01:09:44aujourd'hui un risque
01:09:46pour les enfants. Le discours est porté
01:09:48par les ministres Elisabeth Born et Aurore Berger
01:09:50Ecoutons d'abord la ministre de l'éducation
01:09:52nationale sur l'importance d'une telle
01:09:54éducation aujourd'hui
01:09:56Aujourd'hui on a une augmentation du
01:09:58sexisme, ça ressort très clairement
01:10:00du rapport qui a été produit
01:10:02par le Haut Conseil, que par ailleurs
01:10:04beaucoup de jeunes
01:10:06de très jeunes peuvent avoir
01:10:08accès à des contenus
01:10:10pornographiques sur internet
01:10:12qu'on a des agressions
01:10:14sexuelles sur des mineurs qui sont
01:10:16fréquentes, on sait
01:10:18que toutes les 3 minutes finalement un enfant
01:10:20est victime d'agressions sexuelles et donc
01:10:22ça montre toute l'importance de ce programme
01:10:24Le programme il est adapté
01:10:26à l'âge des élèves
01:10:28et du coup dans le premier
01:10:30degré c'est de l'éducation
01:10:32à la vie affective et relationnelle
01:10:34et ensuite dans le
01:10:36second degré on introduit
01:10:38progressivement en fonction de la
01:10:40maturité des élèves
01:10:42des questions d'éducation aussi
01:10:44à la sexualité en lien
01:10:46avec la maturité des élèves
01:10:48Merci
01:10:50Oui ministre de l'éducation
01:10:52Tout à fait
01:10:54Qui appartient encore au gouvernement ?
01:10:56Non pas à ma connaissance
01:10:58Non mais peut-être participe-t-elle
01:11:00à une mission
01:11:02autour de l'éducation sexuelle à l'école
01:11:04Bon s'il vous plaît
01:11:06Arrêtez votre ironie cinglante
01:11:08Alors par contre tous ceux qui
01:11:10s'opposent à ce
01:11:12à cette éducation
01:11:14sexuelle à l'école là sont renvoyés dans leur
01:11:16corde Sophie Audugé parce qu'il est dit
01:11:18clairement que vous et d'autres
01:11:20dans ce cas là faites porter un risque
01:11:22aux enfants. Qu'est-ce que vous répondez à cet argument ?
01:11:24Bon alors déjà je pense que
01:11:26ce que vous avez passé est assez intéressant
01:11:28parce qu'on voit bien que madame Borne fait
01:11:30un formidable, une démonstration
01:11:32ça devrait être étudié dans les écoles de journalisme
01:11:34une démonstration de ce qu'est la manipulation
01:11:36c'est-à-dire qu'on a
01:11:38de mélanger tout et n'importe quoi
01:11:40c'est-à-dire qu'à la fois on nous parle
01:11:42d'une éducation à la sexualité et en fait on nous dit
01:11:44qu'on va y apprendre le sexisme, à lutter
01:11:46contre le sexisme à des enfants
01:11:48d'accord ? C'est très important
01:11:50de rappeler cela et puis elle nous dit
01:11:52il va y avoir en gros un avant collège
01:11:54et un après collège
01:11:56moi je vais me concentrer sur l'avant collège et puis
01:11:58elle nous dit que c'est pour lutter contre
01:12:00les abus sexuels puisque toutes les 3 minutes
01:12:02un enfant est victime d'abus sexuels
01:12:04alors si vous voulez le problème
01:12:06c'est que ça c'est véritablement
01:12:08la démonstration d'une manipulation
01:12:10d'un discours gouvernemental qui n'a qu'un
01:12:12objectif c'est à surtout faire valider
01:12:14ce programme alors qu'il ne correspond
01:12:16à rien scientifiquement alors que
01:12:18les professionnels de la santé, les pédiatres, les pédopsychiatres
01:12:20qui n'ont pas de conflit d'intérêt
01:12:22ils sont farouchement opposés
01:12:24et qu'en fait c'est le véhicule, le cheval de Troyes
01:12:26d'un combo idéologique
01:12:28de deux idéologies qui viennent du
01:12:30wokeisme, la première c'est l'idéologie
01:12:32qu'il existerait une sexualité infantile et la deuxième
01:12:34c'est l'idéologie que l'enfant
01:12:36serait capable de se définir lui-même
01:12:38dans son genre, savoir s'il est une fille ou un garçon
01:12:40et vous dites qu'il n'y a aucun argument scientifique
01:12:42il n'y a aucun argument scientifique
01:12:44qui permettrait de prouver
01:12:46qu'il est bon pour un enfant de moins de 12 ans
01:12:48c'est-à-dire un enfant qui est prépubère
01:12:50c'est-à-dire un enfant qui n'a pas la capacité
01:12:52à avoir des actes sexuels
01:12:54c'est-à-dire un enfant qui n'est pas fonctionnel sexuellement
01:12:56rien ne prouve
01:12:58scientifiquement qu'on a un intérêt
01:13:00pour qu'il grandisse
01:13:02à lui enseigner quelque chose qui relève de la sexualité
01:13:04alors pourquoi c'est fondamental
01:13:06ce qui se passe et pourquoi on s'y oppose de manière
01:13:08ferme et pourquoi
01:13:10Madame Borne d'ailleurs
01:13:12dit tout et n'importe quoi puisqu'elle nous a dit
01:13:14qu'on ne parlera pas de sexualité avant le collège
01:13:16c'est formidable
01:13:18alors vous allez m'expliquer pourquoi
01:13:20ces trois séances sont obligatoires
01:13:22dans une loi qui s'appelle l'éducation à la sexualité
01:13:24moi j'ai un peu l'impression qu'on nous l'a fait à l'envers
01:13:26si je puis me permettre, si vous m'autorisez l'expression
01:13:28c'est-à-dire que soit on est dans une loi
01:13:30qui se justifie
01:13:32pour
01:13:34dans le cadre de l'éducation à la sexualité
01:13:36loi 2001 qui oblige
01:13:38à faire trois séances obligatoires
01:13:40et dans le cadre on est sur un enseignement
01:13:42fait par qui ? Des spécialistes
01:13:44de la sexualité à l'école ? Qui sont-ils ?
01:13:46Des médecins ? Pas des professeurs
01:13:48des médecins ? Des gynécologues ? On en a ?
01:13:50Des militants ?
01:13:52Alors, c'est bien
01:13:54le problème. Moi je voudrais qu'on
01:13:56revienne sur deux choses essentielles
01:13:58la première, donc avant que l'enfant soit
01:14:00pubert, il n'a pas
01:14:02de sexualité infantile
01:14:04ça c'est une idéologie. Cette idéologie elle était portée
01:14:06par qui ? Dans toute l'histoire
01:14:08elle a été portée par des personnes qui voulaient
01:14:10banaliser la pédocriminalité
01:14:12c'est-à-dire des actes sexuels faits sur des enfants
01:14:14Vous voulez dire que tous ceux qui ont interrogé
01:14:16écrit sur la sexualité infantile
01:14:18avaient dévisé ?
01:14:20Je veux dire que tous ceux qui défendent
01:14:22aujourd'hui qu'il faudrait
01:14:24éduquer les enfants à la sexualité
01:14:26parce que l'enfant serait
01:14:28fonctionnel sexuellement dès qu'il naît
01:14:30et donc à ce titre-là il faudrait
01:14:32l'éduquer à maîtriser ses
01:14:34pulsions sexuelles et qu'il faudrait
01:14:36donc l'apprendre à consentir
01:14:38Quand vous apprenez un enfant à consentir
01:14:40vous lui apprenez à dire oui ? Est-ce qu'un enfant
01:14:42peut décidément dire oui ?
01:14:44Non, puisqu'un enfant n'a pas de sexualité
01:14:46fonctionnelle, au même titre que quand il naît
01:14:48il naît avec deux jambes, mais si vous le posez
01:14:50par terre il ne va pas marcher. Attendez, expliquez-nous encore plus
01:14:52Sophie Audigé, parce que là la ministre dit
01:14:54qu'un enfant, qu'on parle
01:14:56vraiment de petits enfants, fait
01:14:58l'objet d'attouchements sexuels
01:15:00et que ses cours
01:15:02pourraient l'aider, cet enfant, à dire
01:15:04non, c'est ça, c'est ce que je comprends
01:15:06Vous avez raison, c'est-à-dire que
01:15:08la ministre nous dit
01:15:10que parce que
01:15:12la société
01:15:14et la protection de l'enfance
01:15:16n'est pas capable de
01:15:18protéger les enfants des pédos criminels
01:15:20qui aujourd'hui agissent en France en toute impunité
01:15:22C'est à l'enfant de dire
01:15:24C'est, il faudrait éduquer l'enfant
01:15:26à savoir reconnaître
01:15:28qu'il est victime d'un abus
01:15:30et à faire quoi alors ?
01:15:32Donc on parle d'une situation de non-protection
01:15:34pour arriver au fait de dire
01:15:36que c'est à l'enfant, puisqu'on ne peut pas le protéger
01:15:38On nous fait croire
01:15:40que faire une éducation à la sexualité
01:15:42chez des enfants prépubères, parce que
01:15:44ces programmes vont s'appliquer dès la maternelle
01:15:46Alors Mme Borne peut nous dire que ça ne traitera pas de sexualité
01:15:48mais si ça ne traite pas de sexualité, ça ne rentre pas dans la loi de la sexualité
01:15:50ça ne rentre pas dans les trois sens obligatoires
01:15:52Donc si c'est pour faire
01:15:54de la lutte contre le sexisme, c'est pas
01:15:56l'éducation à la sexualité, il faut prévenir les parents
01:15:58parce que je ne vois pas ce que ça vient faire, par contre là
01:16:00dans la lutte contre les abus sexuels sur enfants
01:16:02Ce qu'il faut savoir, c'est que les abus sexuels
01:16:04sur enfants aujourd'hui, la Civis l'a bien montré
01:16:063% des pédos criminels
01:16:08qui font des abus sur les enfants
01:16:10sont condamnés, 97% ne sont pas condamnés
01:16:12Quand il s'agit d'inceste
01:16:14c'est 99% qui ne sont pas condamnés
01:16:16La Civis
01:16:18qui a travaillé sur cette question, a fait 82 recommandations
01:16:20Je peux vous garantir
01:16:22que les 40 premières, elles n'avaient rien à voir
01:16:24avec l'éducation à la sexualité
01:16:26Les pourcentages que vous donnez sont...
01:16:28Non mais ils sont connus, ils sont avérés
01:16:30Vous avez raison de les rappeler, mais ils sont avérés
01:16:32c'est-à-dire qu'aujourd'hui, en France
01:16:34des hommes
01:16:36parce que c'est très majoritairement des hommes
01:16:38commettent des abus sur des enfants
01:16:40des abus sexuels sur des enfants
01:16:42et ne sont pas condamnés, c'est-à-dire qu'ils les commettent
01:16:44en toute impunité
01:16:46Pourquoi ? Parce qu'on détourne le regard ?
01:16:48Parce qu'il n'y a pas de garde-fous, l'école
01:16:50les voisins, je ne sais pas
01:16:52C'est pas qu'on ne peut pas le prouver, c'est que
01:16:54à toutes les chaînes de la protection de l'enfance
01:16:56et je pense qu'il faut aussi faire un lien
01:16:58avec ce qui s'est passé la semaine dernière
01:17:00c'est-à-dire
01:17:02avec le procès d'Amandine
01:17:06La petite fille
01:17:08qui a été laissée...
01:17:10Amandine est morte à 13 ans
01:17:12d'accord
01:17:14de maltraitance physique
01:17:16sur son corps d'enfant
01:17:18à partir de...
01:17:20très jeune, et en tous les cas elle a été
01:17:22repérée par l'école
01:17:24dès le CE1
01:17:26c'est-à-dire qu'Amandine avait 7 ans
01:17:28quand des personnels éducatifs
01:17:30remarquent ses bleus
01:17:32Donc il y a eu des signalements ?
01:17:34Il y a eu 4 signalements
01:17:36C'est important de le dire
01:17:38En 6 ans, c'est-à-dire que la première est en CE1
01:17:40on constate qu'elle a des bleus
01:17:42il va y avoir pendant 6 ans, puisqu'elle va mourir
01:17:44dans son cagibi
01:17:46affamée, à moitié nue, couverte de cou
01:17:48et d'escargots
01:17:506 ans plus tard
01:17:52il y aura 4 signalements
01:17:543 qui ne seront pas suivis des faits et 1 qui sera carrément perdu
01:17:56donc si vous voulez,
01:17:58quand moi j'ai entendu
01:18:00eh bien Aurore Berger nous dire
01:18:02que l'éducation et la sexualité étaient
01:18:04une urgence absolue
01:18:06au moment où
01:18:08on découvrait l'horreur
01:18:10l'horreur qu'a subie Amandine pendant 6 ans
01:18:12avec des personnels éducatifs
01:18:14qui ont
01:18:16signalé
01:18:18et avec les failles de la protection de l'enfance
01:18:20moi j'ai trouvé ça
01:18:22je vous le dis carrément, totalement indécent
01:18:24moi j'aurais honte si j'étais Aurore Berger
01:18:26d'avoir tenu des propos pareils
01:18:28elles sont sur l'antenne dans quelques jours
01:18:30qu'ils en répondent
01:18:32alors c'est vrai que si vous voulez
01:18:34le problème qui se pose à nous c'est
01:18:36les abus sexuels c'est quoi ?
01:18:38est-ce que c'est de la sexualité ?
01:18:40c'est de la violence par le sexe
01:18:42c'est de la violence par le sexe sur un enfant
01:18:44qui est une personne victime
01:18:46vulnérable d'abord, et victime
01:18:48c'est la négation de la filiation
01:18:50c'est le fait de tuer un enfant
01:18:52quand on fait ça
01:18:54on va éduquer les enfants
01:18:56à quoi ? je ne comprends pas très bien en fait
01:18:58pour ça, on va leur dire quoi aux enfants ?
01:19:00on va leur dire
01:19:02si ton grand-père te touche
01:19:04si ton père te demande de lui faire
01:19:06une filiation après le chocolat
01:19:08c'est véridique sur des excédents de la civilisation
01:19:10il faut dire les choses
01:19:12parce qu'on ne dit pas les choses donc on va les dire
01:19:14moi je n'ai aucun problème, je n'ai pas de tabou
01:19:16tu viens nous le dire, on va faire quoi après ?
01:19:18on va le protéger immédiatement
01:19:20j'aurais quand même signalé une chose aussi à Mme Berger
01:19:22c'est que Amandine
01:19:24c'est en 2020 qu'elle meurt
01:19:26en avril 2024
01:19:28l'académie de médecine a publié
01:19:30un rapport qui a été voté
01:19:32par tous ses membres, à l'unanimité
01:19:34c'est rarissime, sur
01:19:36la maltraitance physique des enfants
01:19:38la maltraitance physique des enfants
01:19:40en France, tous les 5 jours
01:19:42un enfant meurt de maltraitance physique
01:19:44tous les 5 jours
01:19:46le rapport il est édifiant
01:19:48et ça ne comprend pas
01:19:50les maltraitances sexuelles, ça ne comprend pas
01:19:52les maltraitances psychologiques, ça ne comprend pas
01:19:54le harcèlement scolaire
01:19:56ça ne comprend que
01:19:58je vous donne un exemple
01:20:00mais vraiment il faut lire le rapport
01:20:02dans le rapport qu'est-ce qu'elle dit l'académie de médecine ?
01:20:04elle dit que par exemple
01:20:06l'enfant qui se présente à l'hôpital
01:20:08il a des échymoses, on se rend bien compte qu'il est maltraité
01:20:10et puis là, qu'est-ce qu'on fait ?
01:20:12vous n'allez pas me croire, il n'y a pas de lit
01:20:14ben non parce que demain il y a une opération qui est programmée
01:20:16c'est pas possible
01:20:18c'est mot pour mot dans le rapport
01:20:20et donc cet enfant, on va le renvoyer chez lui
01:20:22alors moi je pense que ce qu'il faut
01:20:24dire aux parents
01:20:26c'est qu'aujourd'hui
01:20:28on est en train de leur faire croire
01:20:30qu'en faisant de l'éducation à la sexualité à leur enfant
01:20:32dès la maternelle, c'est bien ça dont il s'agit
01:20:34jusqu'alors ce n'était pas dès la maternelle
01:20:36eh bien on va lutter contre les abus sexuels
01:20:38alors moi je peux vous garantir une chose
01:20:40c'est qu'on va y faire plein de trucs
01:20:42mais qu'on ne va pas améliorer du tout
01:20:44la situation des abus sexuels
01:20:46la seule chose qui peut rentrer
01:20:48dans le cadre de la mission de l'école
01:20:50dans le cadre d'un plan de lutte contre les abus sexuels
01:20:52où on va d'abord condamner
01:20:54les pédos criminels, où on va rappeler
01:20:56qu'il n'y a pas de sexualité infantile
01:20:58où on va rappeler à l'enfant qu'il n'a surtout pas à consentir
01:21:00parce que c'est un interdit
01:21:02parce qu'on ne le touche pas
01:21:04on ne peut pas lui demander de toucher, on ne peut pas le toucher
01:21:06donc c'est un interdit
01:21:08dans l'école il y a des gens sérieux
01:21:10et ces personnes sérieuses on va te les montrer, tu vas les identifier
01:21:12et comme ça
01:21:14ce qu'on veut c'est que tu sois suffisamment en confiance
01:21:16dans l'école pour que s'il y a
01:21:18quelqu'un, un adulte, qui fait quelque chose
01:21:20qu'il n'a pas le droit de faire, tu saches
01:21:22où tu peux le dire et à qui tu peux le dire
01:21:24c'est à ça que ça sert uniquement
01:21:26mais je ne vois pas en quoi, je ne vois vraiment pas
01:21:28en quoi ça rentre dans une éducation à la sexualité
01:21:30d'enfants qui ne sont pas fonctionnels sexuellement
01:21:32je ne vois pas
01:21:34je vois que tout le monde vous écoute avec beaucoup d'attention
01:21:36et vous avez cité évidemment cette affaire
01:21:38terrible
01:21:40on se rend bien compte
01:21:42des priorités
01:21:44tout simplement vitales, urgentes
01:21:46Moi je pense
01:21:48que ce que vous avez dit sur les violences
01:21:50que subissent les enfants est absolument
01:21:52central, on en parle
01:21:54incroyablement peu en fait
01:21:56on parle énormément
01:21:58des féminicides et on a raison, c'est un sujet
01:22:00majeur, mais si on compare par exemple
01:22:02l'attention qui est donnée à la question
01:22:04des enfants qui se font tuer par leurs parents
01:22:06des coups, du harcèlement
01:22:08c'est un sujet qui est
01:22:10vraiment invisibilisé, j'aimerais rappeler
01:22:12il y a une chose qui m'a marqué aussi dans l'affaire
01:22:14de Amandine, ça s'est passé
01:22:16en 2020, pendant le confinement
01:22:18après le confinement, l'été qui a suivi le confinement
01:22:20j'ai suivi le procès
01:22:22avec attention, je crois qu'une des copines de classe
01:22:24ou quelqu'un racontait qu'au début du confinement
01:22:26Amandine disait, là
01:22:28moi ça va être la catastrophe, parce qu'elle savait qu'elle allait être
01:22:30enfermée avec ses geôliers
01:22:32au moment du confinement
01:22:34tous les gens un peu lucides
01:22:36sur la situation savaient que pour les
01:22:38personnes, soit les épouses qui vivaient avec
01:22:40des maris violents, soit les enfants qui vivaient
01:22:42avec des parents violents, que ça allait être une sorte
01:22:44de sanction, de menace
01:22:46de quelque chose d'extrêmement dangereux
01:22:48et personne, ou presque personne, ne le
01:22:50disait et ne s'est avisé du danger
01:22:52que représentait le confinement, à un moment on parlait
01:22:54tout le temps de santé publique et on a oublié
01:22:56cette question la plus
01:22:58élémentaire. On parlait de santé mentale
01:23:00d'équilibre entre nos loisirs
01:23:02et on a oublié ça et ça a été
01:23:04le nombre de femmes qui se sont faites
01:23:06frapper dans une
01:23:08solitude totale. Et puis j'aimerais juste dire une dernière chose
01:23:10et là-dessus je suis d'accord, alors qu'on peut avoir plein de désaccords sur le reste
01:23:12mais en effet
01:23:14aujourd'hui un enfant qui se fait battre
01:23:16moi j'ai pu voir ça sur quelqu'un que je connais
01:23:18c'est vrai
01:23:20qu'il est dans une solitude terrible
01:23:22où, sauf
01:23:24exception très rare
01:23:26il sait que absolument rien
01:23:28ou presque rien ne peut arriver
01:23:30pour lui. Dans le cas d'Amandine, il y a eu des contrôles
01:23:32il y a eu des gens qui sont venus dans la famille
01:23:34pour voir ce qu'elle subissait
01:23:36évidemment que font les parents, ils font une mise en scène
01:23:38ils reçoivent gentiment, ils demandent
01:23:40aux enfants de mentir
01:23:42c'est pas qu'on t'a frappé, c'est que t'as eu un bleu en tombant
01:23:44et je crois que c'est le cas
01:23:46d'Amandine, là il est vraiment représentatif
01:23:48des violences parentales sur les enfants
01:23:50et c'est je trouve un énorme tabou
01:23:52peut-être que la grande différence
01:23:54sur ce type de violences, quand on parle par exemple des violences
01:23:56que peuvent subir des adultes, c'est qu'un enfant ne peut pas
01:23:58parler sinon après. Vous avez tellement raison
01:24:00parce que ce sont évidemment des choses extrêmement
01:24:02différentes, mais nous avons parlé d'Elias
01:24:04nous aurions dû, et merci de le faire
01:24:06parler autant, Amandine
01:24:08c'est autre chose, mais il faut en parler aussi
01:24:10on va conclure. Moi aussi j'ai
01:24:12écouté beaucoup d'attention à ce sujet
01:24:14elle nous dit au passage
01:24:16et rapidement, qu'il y a eu 4
01:24:18signalements
01:24:20notamment de la communauté éducative
01:24:22mais est-ce que vous savez
01:24:24pourquoi ces signalements n'ont pas été
01:24:26traités comme ils auraient dû
01:24:28pourquoi n'ont-ils pas été
01:24:30pris en compte, pourquoi n'a-t-on
01:24:32pas retiré
01:24:34l'enfant de la garde ?
01:24:36Une commission d'enquête, puisqu'ils font des commissions d'enquête
01:24:38sur tout, et vous avez raison
01:24:40comme tous les parents qui ont suivi cette affaire
01:24:42là nous n'avons pas la réponse, même Sophie c'est une affaire
01:24:44Comment Sophie dit, puisqu'on savait
01:24:46Mais vous avez de nombreux signalements
01:24:48qui n'aboutissent pas, demandez à moi
01:24:50pour plein de raisons, parce qu'à un moment
01:24:52le médecin ne va pas signaler
01:24:54le juge ne va pas reprendre
01:24:56parce qu'ils ne vont pas l'envoyer au procureur
01:24:58etc.
01:25:00Il n'y a pas que ça
01:25:02le signalement
01:25:04il devait être suivi quand même, Georges a raison
01:25:06mais à un moment il y a des failles dans le système
01:25:08et d'ailleurs au procès
01:25:10je crois que le juge l'a dit, il va falloir qu'on rende compte
01:25:12de ces failles-là
01:25:14mais aussi, et vous l'a rappelé Nathan
01:25:16la période de confinement
01:25:18Amandine ne va jamais être présente
01:25:20elle ne va jamais répondre à rien
01:25:22Il ne se passe rien là par contre
01:25:24J'allais dire, je vous remercie
01:25:26On arrive à la fin de cette émission
01:25:28Généralement quand il y a une jeune victime
01:25:30on dit penser à ses parents
01:25:32Qu'est-ce qu'on peut dire ? On va penser à elle
01:25:34et à ceux qui l'ont aimée
01:25:36Ceux qui l'ont aimée
01:25:38En mémoire d'Amandine
01:25:40Je crois qu'il ne faut pas
01:25:42comme l'a fait Aurore Berger
01:25:44Attendez, je ne veux pas tout lier
01:25:46Moi je le lis parce que c'est trop facile
01:25:48C'est trop facile
01:25:50Il y a les priorités
01:25:52C'est trop facile de faire croire
01:25:54qu'il suffirait d'éduquer les enfants
01:25:56à la sexualité pour les protéger
01:25:58de leurs crimes
01:26:00Je ne veux pas faire le lien avec la ministre directement
01:26:02Je veux bien que vous ne fassiez pas
01:26:04le lien Sonia, sauf que c'est l'argument premier
01:26:06parce que sinon l'autre argument
01:26:08c'est d'éduquer à la sexualité, d'éduquer au consentement
01:26:10On ne peut pas dire qu'un enfant peut consentir
01:26:12C'est inentendable
01:26:14On l'a très bien entendu, nos téléspectateurs également
01:26:16Il y a un consensus ici sur le plateau
01:26:18Merci à vous, pardon pour le retard
01:26:20Je le dis, et rendez-vous demain midi
01:26:22grâce à vous avec Maurice Berger
01:26:24Effectivement, à demain