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00:0013h, 14h, l'Europe 1 13h, il est 13h47, vous êtes bien sûr Europe 1 et avec Céline Giraud, jusqu'à 14h, avec vous Céline aujourd'hui, le chroniqueur politique Olivier D'Artigolle, journaliste Yvan Rioufollin.
00:10Et on continue à parler de l'actualité qui se joue aussi entre Paris et Alger, cette crise diplomatique entre les deux pays qui est au plus bas, les deux pays qui s'affrontent sur fond de tensions autour des arrestations de Boilem Sansal et de celle des influenceurs algériens qui multiplient les propos violents sur les réseaux sociaux.
00:28Le dernier en date, expulsé vers l'Algérie, finalement renvoyé vers Paris. Avant d'en parler, on va écouter Choky Benzekra qui est lanceur d'alerte algérien, il était l'invité de Dimitri Pavlenko ce matin sur Europe 1.
00:42Quelque chose a été actionné sur le sol français, on a utilisé les faiblesses qu'il y a à l'intérieur de la société française vraiment pour commencer un petit peu une campagne de vengeance par rapport à la reconnaissance par la France de la marocanité du Sahara parce que tout est parti de là.
00:59On est sur un régime qui est très fébrile, qui a peur vraiment qu'il y ait des manifestations, qui a peur qu'il y ait un changement, donc tout ça a créé vraiment une volonté du régime algérien un petit peu d'exporter ces problèmes aussi.
01:15Dire que la France expuissance coloniale est en train de nous viser, qu'il y a derrière aussi le Maroc, qu'il y a un petit peu les sionistes, c'est pour faire diversion et pour essayer de rassembler les Algériens et de dire que ce n'est pas le régime qui est visé par la France, mais c'est la nation algérienne.
01:34Voilà, Choky Benzekra, une interview très éclairante ce matin sur Europe 1 avec Dimitri Pavlenko qui veut réagir.
01:40M. Benzekra montre déjà qu'une partie des Algériens comprennent naturellement qu'il faut s'opposer à ce régime qui est un régime dictatorial, un régime totalitaire.
01:51On voit bien qu'au sein même du gouvernement, ne serait-ce qu'à travers le silence de François Bayrou et même le président de la République, il y a une gêne.
01:58Il y a Bruno Retailleau qui monte au créneau, mais il semble bien seul.
02:01Il y a une gêne et cette gêne elle peut s'expliquer par la démographie, c'est-à-dire que j'entendais l'ancien ambassadeur en Algérie, M. Driancourt,
02:09qui estimait qu'il y avait 7 millions de ressortissants algériens ou franco-algériens en France.
02:157 millions, c'est-à-dire plus de 10% de la population, ce qui vous donne d'ailleurs une idée du reste de la population étrangère ou d'origine étrangère, d'origine immigrée qu'il y a aujourd'hui en France.
02:24Donc ce sont des chiffres considérables et en plus c'est une population qui est flattée jusqu'à l'excès par toute une partie de la gauche
02:31qui voit un électorat qui est prêt à susciter des rolants de poursuites de guerre d'Algérie, parce que là on est dans la poursuite de la guerre d'Algérie voulue par le gouvernement algérien,
02:42mais qui n'est pas voulue par l'ensemble, me semble-t-il en tout cas, des ressortissants algériens qui vivent aujourd'hui en France.
02:48Donc il me semble que la France aurait intérêt à s'adresser à tous ces Algériens qui combattent précisément ce régime dictatorial.
02:55Je pense notamment à la communauté kabyle qui s'est exilée en France et qui a une forte représentation et qui ne demanderait qu'une chose, c'est de dire ces quatre vérités à ce régime-là.
03:04Et Bruno Retailleau qui appelle à durcir évidemment le ton face à Alger, mais il n'a pas tous les leviers en main, on peut le dire.
03:10On en parlait tout à l'heure avec Alexandre Chauveau, il y a des mesures qui peuvent être prises, mais est-ce que selon vous, Olivier d'Artigolle, la France va réagir, peut réagir ?
03:18D'abord je veux répondre sur les 7 millions d'Algériens, de Franco-Algériens, dont certains doivent nous écouter très régulièrement, nous n'avons pas un problème avec eux.
03:28Nous n'avons un problème aujourd'hui avec des individus, les influenceurs algériens, nous n'avons pas un problème global avec ces 7 millions de Franco-Algériens, je tiens à le dire très très fort.
03:43Il y a dans cette population des infirmiers, des policiers, des instituteurs, des... j'en arrête là.
03:50Ça c'est la première chose, c'est très important parce que sinon on risque, au gré de cette crise diplomatique et politique très forte avec l'Algérie,
04:01j'ai envie de dire il ne faudrait pas créer dans notre pays quelque chose de plus douloureux encore.
04:05Moi je pense qu'aujourd'hui il y a une responsabilité directe et imminente du côté du chef de l'État, de l'Élysée.
04:11C'est de lui dont on entend une parole.
04:13C'est lui qui a renversé l'alliance au Maghreb en ayant misé tout au début de son premier quinquennat sur l'Algérie,
04:21puis après avoir cette déclaration sur le Sahara occidental, faire tapis aujourd'hui avec le Maroc, sans qu'on ne sache trop quels sont les gains diplomatiques suite à son déplacement...
04:33Ça, ça a été le déclenchement, d'ailleurs c'est ce que disait Joachim Benzéra, c'est un dossier extrêmement sensible depuis plus de cinquante ans pour l'autorité...
04:43Mais est-ce que la France, selon vous, va activer les leviers dont elle dispose ? On a parlé des biens mal acquis...
04:48Oui mais d'abord j'aimerais connaître la vision diplomatique, je ne sais pas, la politique étrangère d'Emmanuel Macron est une politique de gribouille.
05:00Je ne sais pas où il en est, je ne sais pas quelle est sa vision, je ne sais pas quelle est sa stratégie...

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