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00:00Je vais vous poser une question qui aurait semblé inimaginable il y a quelques semaines,
00:03il y a quelques jours peut-être.
00:04Donald Trump envisage notamment l'annexion, l'occupation du Groenland et n'exclut pas
00:10la possibilité, ce sont ses mots, d'une occupation militaire, pour l'arrêter dans son esprit,
00:15annexer le Groenland.
00:16Est-ce que dans cet esprit, la France se porterait à la défense du Danemark et son allié dans
00:20l'OTAN contre les Américains utilisant la force ? C'est un scénario lu.
00:25La question formellement se pose.
00:26Tu oublies le Canada, cher Mathieu.
00:27Oui, ce n'est pas une annexion militaire dans ce cas-là.
00:30On vous posera la question du Canada.
00:31Déjà, je pense qu'effectivement, ce ne sont pas des questions qu'il faut traiter
00:35avec légèreté.
00:36On voit ce type de menaces qui sont inacceptables et donc nous, évidemment, le Danemark fait
00:42partie de l'Union européenne, c'est un partenaire, c'est un allié.
00:44On a la République qui a appelé d'ailleurs la première ministre danoise à ce sujet
00:49et fondamentalement, ça nous rappelle une fois de plus que les règles du jeu sont en
00:52train de changer.
00:53Le temps s'accélère.
00:55Est-ce que Donald Trump traite le Groenland, par exemple, comme la Russie traite l'Ukraine
00:59mentalement ?
01:00Ce qu'on voit, je pense, aux États-Unis en ce moment, c'est un mélange de la géopolitique
01:05du 19e siècle, c'est-à-dire des rapports de force débridés, une volonté de conquête,
01:10une forme d'agressivité.
01:11On sort du droit international, donc on revient sur une logique de la loi du plus fort avec
01:16les outils technologiques du 21e siècle.
01:18Donc nous, on ne peut pas rester coincés, nous, Européens, on ne peut pas rester coincés
01:22dans un logiciel du 20e siècle qui est complètement dépassé.
01:25Donc il faut qu'on comprenne, encore une fois, se doter de réalisme, être un peu
01:30plus machiavélique d'une certaine façon, mais sans perdre de vue nos valeurs, parce
01:34qu'on fait ça pour éloigner nos valeurs, l'État de droit, la démocratie, la liberté,
01:39ce sont les valeurs de l'Union européenne.
01:40Mais la seule façon, encore une fois, d'être capable de se défendre, c'est d'assumer
01:43là, collectivement...
01:44Je parle sous votre contrôle, Benjamin Haddad, mais les Danois ne sont pas complètement fermés
01:47à cette question, puisqu'ils ont dit qu'ils étaient prêts à ouvrir la discussion, en
01:50tout cas sur l'Arctique, c'est-à-dire la partie supérieure du Groenland.
01:55Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que...
01:57Non, mais qu'il y ait des discussions, mais de toute façon, on a toujours des discussions
01:59avec nos partenaires, il y a toujours de la dépression.
02:01Olaf Scholz a tout de suite dit, vous vous rendez compte, on est dans l'ingérence, encore
02:05une fois.
02:06C'est effectivement ce qu'a dit Olaf Scholz, c'est ce que nous avons dit aussi, et je crois
02:09que les dirigeants danois ont aussi dit que c'était inacceptable.
02:12C'est le retour d'une forme d'impérialisme américain, comme on n'en est pas connu depuis
02:15très très longtemps ?
02:16Je vous dis, c'est le retour à une forme de géopolitique, encore une fois, débridée
02:20de rapports de force.
02:21Et là aussi, il faut qu'on se réveille, c'est vraiment le moment du réveil stratégique
02:24des Européens.
02:25Et donc, ça implique beaucoup de choses.

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