Le ministre délégué chargé de l’Europe Benjamin Haddad revient sur la prise de pouvoir de Donald Trump : «C'est le retour à une géopolitique débridée de rapports de force.»
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00:00Déjà, je pense qu'effectivement, ce ne sont pas des questions
00:02qu'il faut traiter avec légèreté.
00:03On voit ce type de menaces qui sont inacceptables.
00:07Et donc, nous, évidemment, le Danemark fait partie de l'Union européenne.
00:10C'est un partenaire, c'est un allié.
00:12On a besoin, la République a appelé d'ailleurs la première ministre danoise
00:15à ce sujet.
00:16Et fondamentalement, ça nous rappelle une fois de plus
00:19que les règles du jeu sont en train de changer.
00:21Le temps s'accélère.
00:22En réalité, est-ce que Donald Trump traite le Groenland, par exemple,
00:25comme la Russie traite l'Ukraine, mentalement ?
00:27Ce qu'on voit, je pense, aux États-Unis en ce moment,
00:29c'est un mélange de la géopolitique du 19e siècle,
00:33c'est-à-dire des rapports de force débridés,
00:35une volonté de conquête, une forme d'agressivité.
00:38On sort du droit international.
00:40Donc, on revient sur une logique de la loi du plus fort
00:42avec les outils technologiques du 21e siècle.
00:46Donc, nous, on ne peut pas rester coincés.
00:47Nous, Européens, on ne peut pas rester coincés
00:49dans un logiciel du 20e siècle qui est complètement dépassé.
00:52Donc, il faut qu'on comprenne, encore une fois, se doter de réalisme.
00:57Être un peu plus machiavélique, d'une certaine façon.
01:00Mais sans perdre de vue nos valeurs.
01:02Parce qu'on fait ça pour défendre nos valeurs, l'État de droit,
01:04la démocratie, la liberté.
01:06Ce sont les valeurs de l'Union européenne.
01:08Mais la seule façon, encore une fois, d'être capable de se défendre,
01:10c'est d'assumer, là, collectivement, défendre nos intérêts.
01:13Mais les Danois ne sont pas complètement fermés à cette question,
01:16puisqu'ils ont dit qu'ils étaient prêts à ouvrir la discussion,
01:18en tout cas, sur l'Arctique, c'est-à-dire la partie supérieure du Groenland.
01:23Ça veut dire quoi ?
01:23Ça veut dire que...
01:24Non, mais qu'il y ait des discussions.
01:25Mais de toute façon, on a toujours des discussions avec nos partenaires.
01:28Il y a toujours de la dépresse.
01:29Olaf Scholl t'a tout de suite dit, vous vous rendez compte,
01:31on est dans l'ingérence, encore une fois.
01:33C'est effectivement ce qu'a dit Olaf Scholl.
01:35C'est ce que nous avons dit aussi.
01:37Et je crois que les dirigeants danois ont dit que c'était inacceptable.
01:39C'est le retour d'une forme d'impérialisme américain,
01:42comme on n'en est pas connu depuis très, très longtemps.
01:43Je vous dis, c'est le retour à une forme de géopolitique,
01:45encore une fois, débridée de rapports de force.
01:48Et là aussi, nous, il faut qu'on se réveille.
01:50C'est vraiment le moment du réveil stratégique des Européens.
01:52Et donc, ça implique beaucoup de choses.
01:54Ça implique, par exemple, parce que, vous savez,
01:56Donald Trump nous dit qu'il faut augmenter nos budgets militaires.
01:59À 5% ?
02:01Là-dessus, on est d'accord.
02:02Et nous, d'ailleurs, on l'a fait dans les deux mandats d'Emmanuel Macron.
02:06On aura doublé le budget de défense de la France.
02:09Et je vois le ministre des Armées, Sébastien Lecornu,
02:12qui encore ce matin, dans une interview, dit qu'il faut réarmer la France.