Obsèques de Jean-Marie Le Pen, influenceur algérien, discussions autour des retraites avant le discours de politique générale de François Bayrou... Écoutez l'interview de Laurent Jacobelli, député RN de Moselle.
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00:006h, 9h15, RTL Matin, avec Stéphane Carpentier.
00:04A 8h48, c'est donc l'invité de RTL Matin face à l'actualité.
00:08C'est Laurent Jacobelli, le débuté RN de Moselle,
00:11qui est connecté avec nous, porte-parole du Rassemblement National.
00:14D'abord, est-ce que tout militant du parti, Laurent Jacobelli,
00:17tout membre du RN comme vous,
00:19va vivre cette journée de façon particulière
00:22avec ses obsèques de Jean-Marie Le Pen ?
00:24Oui, c'est une journée particulière.
00:26C'est bien sûr la famille qui va participer
00:28à ses obsèques aujourd'hui en Bretagne,
00:30mais je pense que tous ceux qui aiment la politique
00:32savent que Jean-Marie Le Pen a été un personnage de poids
00:35dans l'histoire de la Ve République,
00:37puisqu'il a amené au cœur du débat
00:39des sujets dont personne ne parlait,
00:41comme l'immigration, la sécurité,
00:43la place de la France dans l'Europe et dans le monde.
00:45Donc, bien évidemment, c'est un jour particulier.
00:47Et je dirais même, au-delà de ceux qui aiment
00:50le RN, IR, le Front National,
00:52je pense que tous les Français qui aiment la politique
00:54ressentent aujourd'hui quelque chose.
00:56Ce sera du recueillement cet après-midi
00:58à la Trinité-sur-Mer, ses obsèques,
01:00la ville familiale des Le Pen,
01:02une messe intime sans sens politique.
01:04Vous espérez que ce sera respecté ?
01:06Oui, j'espère que la douleur d'une famille
01:09sera respectée. Aujourd'hui, je pense que c'est
01:11un père, un grand-père, un ami
01:13auquel on rendra hommage à la Trinité.
01:16Je pense que tous ceux qui se sont agités
01:18dans les rues de Paris et d'ailleurs,
01:20oubliant toute décence d'ailleurs,
01:22pris par une fièvre d'extrême-gauche
01:25tout à fait honteuse,
01:27sauront se taire aujourd'hui
01:29et respecter la douleur d'une famille.
01:30Là, vous évoquez ces opposants qui ont
01:32« fêté » la disparition de Jean-Marie Le Pen.
01:34C'était à Lyon, à Paris et à Rennes.
01:36Comme vous le soulignez, il y aura un gros
01:38dispositif de sécurité cet après-midi
01:40pour ces obsèques.
01:41Laurent Jacobelli, l'actualité de moment,
01:43ce sont aussi les relations franco-algériennes
01:45envenimées par une série d'événements.
01:48Le torchon brûle, titre d'ailleurs
01:50plusieurs journaux ce matin.
01:52Il y a notamment le refus du régime algérien
01:54d'accueillir un de ses ressortissants,
01:56un influenceur expulsé par la France.
01:59Là, nous sommes au bord de la rupture, selon vous ?
02:02En tout cas, on paye des années de soumission.
02:04On paye le discours d'Emmanuel Macron
02:07qui mettait un genou à terre devant l'Algérie
02:10en disant que la période française de l'Algérie
02:12était un crime contre l'humanité.
02:14On paye le fait que M. Darmanin ait été
02:17fleurir la tombe des terroristes du FLN
02:20en Algérie.
02:21D'être à plat ventre devant un pays
02:23ne force pas le respect,
02:24mais au contraire, force ce même pays
02:26à agir avec force.
02:27C'est ce qu'a fait l'Algérie contre la France.
02:29Aujourd'hui, l'Algérie semble inciter
02:32à une forme de haine
02:34de certains influenceurs d'origine algérienne
02:36ou algérien en France,
02:38d'amener le chaos en France.
02:39Nous ne pouvons pas rester passifs.
02:41Il faut maintenant prendre des mesures.
02:43L'Algérie ne veut pas reprendre ses ressortissants
02:45qui ne respectent pas les lois.
02:46Très bien, stoppons la délivrance de visas
02:49pour les citoyens algériens
02:50et nous verrons bien à la fin
02:52qui l'emportera.
02:53Jean-Noël Barreau, le ministre français
02:55des affaires étrangères,
02:56disait hier qu'il faut riposter.
02:58Qu'est-ce qu'on fait concrètement, du coup ?
03:00Plus de visas.
03:01On arrête l'aide au développement.
03:03C'est 120 millions par an,
03:05il faut quand même le dire.
03:07On contrôle les flux financiers
03:09de la France vers l'Algérie,
03:11notamment, pourquoi pas,
03:12en taxant les transferts d'argent.
03:14On a beaucoup de moyens en notre possession.
03:16Nous sommes la sixième puissance mondiale.
03:18Il faut arrêter d'avoir ce complexe
03:20d'infériorité par rapport à l'Algérie,
03:21cette espèce de repentance permanente.
03:23Aujourd'hui, il y a un pays
03:25qui clairement nous défie.
03:27Eh bien, il faut résister
03:29en pays fort comme nous sommes
03:31pour espérer demain avoir des relations
03:33apaisées avec l'Algérie.
03:34Mais si on se laisse faire en permanence,
03:35ça n'arrivera pas.
03:36Laurent Jacobelli,
03:37qu'est-ce qu'on fait de cet influenceur algérien,
03:38renvoyé chez lui pour des propos haineux,
03:40refusé par l'Algérie,
03:42renvoyé sur notre sol ?
03:43On ne peut pas forcer l'Algérie à le récupérer ?
03:46On peut forcer l'Algérie à le récupérer,
03:48si bien sûr, c'est ce que j'essaie de vous expliquer.
03:50En engageant ce fameux bras de fer,
03:52maintenant, qui va l'engager, ce bras de fer ?
03:54Parce que moi, je rappelle que les accords de 1968,
03:57vous savez, ces accords si particuliers
03:59qui font que l'immigration algérienne
04:00est quasiment systématiquement autorisée en France.
04:03Eh bien, il a été proposé à l'Assemblée nationale
04:05de revenir dessus.
04:06C'est la Macronie qui l'a refusé.
04:08C'est ce que fait Gabriel Attal ce matin
04:10dans une tribune du Figaro,
04:11l'ancien Premier ministre.
04:12Quel Gabriel Attal ?
04:13Celui qui hier voulait qu'on conserve ses accords
04:16et aujourd'hui ne les veut plus.
04:17Bref, vous savez, je pense que
04:19quand il y a une crise diplomatique,
04:21on ne peut pas donner les clés
04:22de la négociation à des girouettes.
04:23Autre sujet chaud du moment,
04:25à trois jours de la prise de parole
04:26de François Bayrou à l'Assemblée
04:27pour le discours de politique générale.
04:29On sort de plusieurs jours de discussions
04:30entre le gouvernement et les partis
04:32sur le budget, sur la sécurité sociale,
04:33sur la réforme des retraites.
04:35Éric Lombard, le ministre,
04:36avait l'air satisfait du dialogue.
04:39Est-ce que le RN est satisfait de ces échanges ?
04:42Il y a deux choses.
04:43D'abord, nous, nous sommes satisfaits d'un point,
04:45c'est que selon les dires du ministre,
04:48il ne reviendra pas sur l'indexation
04:49des retraites à 2,2%
04:51qui a été obtenue grâce à la censure
04:53et il ne reviendra pas sur le renoncement
04:56à la hausse de la taxe sur l'électricité.
04:57Ce sont déjà deux bons points.
04:59Nous avons réussi à proposer notre contre-budget.
05:01Maintenant, on verra bien,
05:02mais il y a quand même des indices un peu divers,
05:05notamment cette volonté absolue
05:06de plaire à la gauche,
05:07la gauche de la taxe,
05:08la gauche de la norme,
05:09la gauche de l'écologie punitive.
05:11Et évidemment, il y a des signaux
05:12très inverses, très disparates
05:14qui sortent de ces négociations
05:16et qui nous laissent un peu pantois.
05:18Nous, nous avons toujours les mêmes objectifs,
05:20protéger la classe moyenne
05:21et l'ensemble des Français,
05:23des TPE, des PME d'une folie fiscale,
05:25essayer de faire en sorte
05:28qu'effectivement, on puisse recréer de l'emploi
05:30dans notre pays
05:31et puis écouter aussi la volonté des Français
05:33qui veulent que, par exemple,
05:35l'aide médicale d'État soit supprimée
05:38pour que le milliard gagné
05:39soit redonné aux Français
05:41à travers la sécurité sociale.
05:42Donc, on verra bien comment tout cela avance.
05:44Il y aura de la censure de votre côté ou pas ?
05:46La censure, vous savez,
05:48chez nous, elle n'est pas automatique.
05:50Si le budget nous paraît
05:52prendre en compte les éléments
05:54que je vous ai donnés,
05:55nous n'y opposerons pas.
05:56En revanche, effectivement,
05:57si on retrouve un budget
05:59barnier numéro 2,
06:00qui est le budget du matraquage fiscal
06:03et du refus de faire des économies
06:05dans les mauvaises dépenses de l'État,
06:06les mêmes causes ayant toujours
06:07les mêmes effets,
06:08alors nous nous réservons le droit
06:09de censurer, bien sûr.
06:10Merci Laurent Jacobelli
06:11d'avoir été dans RTL Matin,
06:12député de Moselle,
06:13député du Rassemblement National.
06:14Entretien à retrouver
06:15sur notre site rtl.fr.