• il y a 5 mois
Autour de Amandine Bégot et Yves Calvi, retrouvez Isabelle Saporta, Robert Ménard, l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, Arnaud Stéphan, ancien conseiller de Marine Le Pen, Laurent Jacobelli, porte-parole du RN, Jean-Daniel Levy pour Harris Interactive, et les journalistes de RTL William Galibert et Martial You.

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Transcription
00:00RTL Matin avec Yves Calvi et Amandine Bégaud.
00:05A peine le premier tour des législatives terminée, ça y est, la campagne du second tour a commencé.
00:10Premier face-à-face de ce 9h-10h, Isabelle Saporta et Robert Ménard.
00:14Bonjour à tous les deux et bienvenue.
00:16Bonjour.
00:17Bonjour.
00:18Et on va commencer, c'est désormais la tradition, avec notre chanson du jour.
00:21La colère monte et les mecs se lâchent.
00:24Il va y avoir du sport, mais moi je reste tranquille.
00:28Il va y avoir du sport, mais moi je reste tranquille.
00:31Il va y avoir du sport, pas facile de rester tranquille.
00:34Isabelle Saporta, Robert Ménard, si vous deviez résumer la situation en un mot.
00:38Attention, j'ai dit un mot, Isabelle.
00:41Moi je dirais catastrophique, mais si vous me demandez en un mot.
00:45Robert Ménard.
00:47Le RN a gagné.
00:49Bon, c'est une phrase.
00:53Pour bien comprendre de quoi on parle, nous retrouvons William Gallibert dans notre service politique.
00:57Combien d'élus au premier tour et combien de triangulaires, cher William ?
01:00Alors, j'ai toujours rêvé de vous présenter cette météo électorale.
01:03Pour l'instant, on pourrait potentiellement monter jusqu'à 226 ou autour de 230 triangulaires
01:09entre le Rassemblement National, le Nouveau Front Populaire et les candidats Renaissance.
01:13Mais il faut s'attendre à une vague de désistement.
01:16On l'a vu depuis hier soir et on le rappelle, le dépôt des candidatures, c'est jusqu'à demain soir 18h.
01:21Si vous regardez cette carte que je vous ai imprimée, parce qu'elle est quand même très frappante en couleur
01:25pour ceux qui nous regardent sur RTL.fr, on a quoi ?
01:28On a deux tiers du pays où le Rassemblement National est arrivé en tête hier soir.
01:34Il y a juste trois petites exceptions dans cette carte de France.
01:37On a l'Île-de-France, où on sait que la sociologie est très différente
01:40et où on aura beaucoup de duels entre la majorité sortante et le Nouveau Front Populaire.
01:45On a la Bretagne, où on annonçait une vague du Rassemblement National
01:49et où les choses sont un petit peu plus nuancées, on va dire.
01:53Le temps est toujours tempéré.
01:54Voilà, et on a un axe entre Biarritz et Lyon, où on aperçoit quelques petites touches de couleurs
02:00plutôt du rouge, du rose, du côté du sud-ouest et ça remonte vers le bleu
02:06quand on se rapproche de chez ces messieurs, Laurent Wauquiez notamment.
02:10Voilà pour la carte de France. J'ai quelques chiffres encore à vous donner.
02:13Je les cherche, j'ai trop de fiches sous les yeux. Je vous les donne dans une seconde.
02:17Dans un tout petit instant, l'enjeu, Robert Ménard, c'est la majorité absolue pour le RN, c'est ça l'enjeu ?
02:24Oui, manifestement et en plus on en est à deux doigts quand même.
02:28On peut essayer de se rassurer en disant mais non, mais non.
02:32Manifestement, oui, je le disais, c'est un succès pour le Rassemblement National.
02:38Un succès en dépit de tout, en dépit d'un chef de file qui ne cesse de rogner sur ses engagements,
02:47en dépit d'un certain nombre de propos sur la binationalité qui ont de quoi vous faire froid dans le dos quoi qu'ils en disent,
02:56en dépit de plein plein de choses, il y a aujourd'hui une vague Rassemblement National.
03:01Moi je l'ai vu chez moi et nous on en a fait nous-mêmes les frais.
03:05Il y a un tel ras-le-bol du chef de l'État que n'importe quel argument, que pas un seul argument est audible.
03:14Vous essayez de tenir un propos un peu raisonnable en disant quand même,
03:18est-ce qu'aujourd'hui on peut augmenter tout le monde dans la situation économique présente ?
03:23Les gens, ils ossent les épaules.
03:25C'est inéluctable, Robert Ménard, c'est inéluctable.
03:29C'est inéluctable, quand on vous entend on a l'impression que...
03:32Je ne sais pas, je pense que le premier que j'ai été de ceux qui peut-être ont sous-estimé aujourd'hui un certain nombre de choses.
03:40Je pensais qu'on pouvait discuter tranquillement avec les gens en disant,
03:44oui sur ce point c'est vrai que le Rassemblement National, ils ont tiré la sonnette d'alarme sur l'immigration,
03:50c'est vrai que sur les questions d'insécurité, ils ont montré du doigt les problèmes et tout ça.
03:56Mais en même temps, soyons raisonnables, on ne va pas faire de l'immigration zéro, ce n'est pas vrai.
04:01Et du jour au lendemain, on ne va pas régler tous les problèmes d'insécurité.
04:04Dans ma ville comme dans toute la France, ça n'existe pas ça.
04:07Mais écoutez, quand j'essaye de dire ça, on me dit, oui non non non, mais attendez,
04:11les autres on a donné, on veut nous, maintenant que ce soit eux, on verra.
04:15Moi je souhaite bien du courage au Rassemblement National.
04:18Je ne sais pas comment ça va se passer dès sept ans.
04:22Robert Minard, c'est sympa, mais à coups de pas, c'est un peu tardif, non ?
04:25Parce que dites-moi quand même, vous avez joué tous les Jeux.
04:28Vous avez joué Macron, et bon, vous voyez dans quel chaos on est aujourd'hui.
04:32Vous avez joué le Rassemblement National, et vous voyez dans quel chaos on est aujourd'hui.
04:35Et là vous nous dites, oh j'ai essayé de donner une balle à l'un, une balle à l'autre,
04:39et je m'étonne que cette balle, je me la prenne en pleine face aujourd'hui.
04:42Mais vous voyez en fait, le problème c'est qu'avec ces gens-là, il ne faut pas jouer en fait.
04:45Il faut dire exactement où on est.
04:47Moi hier, quand j'ai regardé ces élections, je me suis dit en fait, ces heures historiques,
04:52elles font et elles défont les grands hommes.
04:54Il y a eu pour moi trois personnes remarquables hier.
04:56Il y a eu Hollande, François Hollande, qui s'est positionné comme ancien Président de la République,
05:01qui a eu une parole claire, qui pensait à la France avant de penser à lui-même.
05:05En tout cas, c'est ce qu'on peut espérer.
05:07On a eu Gabriel Attal, qu'on a retrouvé comme un homme avec une parole claire également,
05:12qui avait pris enfin la dimension de ce que c'était d'être le Premier Ministre de la France.
05:17Et on avait François Ruffin.
05:19François Ruffin que j'ai trouvé très touchant, avec cette France qui souffre, qui était derrière lui,
05:23et qui ne l'a pas ramené, qui était très touchant.
05:26Et par contre, on a eu là aussi, vous voyez comme quoi dans notre propre camp,
05:29il y a eu aussi des choses qui n'étaient pas normales et qui n'étaient pas dignes.
05:35Il y avait Jean-Luc Mélenchon, dont on espérait effectivement qu'à ce moment-là,
05:39il comprendrait quelle était la dimension historique de sa prise de parole.
05:42Ça vous a choqué qu'il prenne la parole ? Le premier de la France insoumise à prendre la parole ?
05:46Ça ne m'a pas choqué qu'il ait été le premier à prendre la parole.
05:49Ce qui m'a choqué, c'est qu'il se soit affiché avec Rima Hassan.
05:52Donc, il a décidé en fait de dire à tous les gens d'une gauche beaucoup plus relative, centriste,
05:59qu'en fait, il ne voulait pas d'eux.
06:01C'est de la provocation ?
06:02Il a joué le jeu et la carte du Rassemblement National.
06:05Il a joué perdant.
06:06Vous venez de citer Hollande, Attal et Ruffin.
06:08Est-ce que ça veut dire que la gauche a encore une carte à jouer au second tour ?
06:13Non, il n'y a plus de carte à jouer au second tour.
06:16C'est terminé.
06:17C'est-à-dire que là, ce qu'on peut jouer, c'est effectivement de limiter la casse
06:22et d'avoir des gens et des députés qui soient des vrais députés qui vont travailler.
06:27Effectivement, comme Ruffin, comme Hollande, des gens qui vont se battre.
06:31Ce qu'on peut essayer, c'est de limiter la casse.
06:33Mais quand j'entendais les gens du Front Populaire hier dire « on a encore une chance de gagner »,
06:37de qui se moque-t-on en fait ?
06:38Jean-Daniel Lévy, c'est mort pour la gauche ?
06:41On ne va pas dire définitivement que c'est mort.
06:43Vous proposez la question de façon volontairement provoquée.
06:46C'est l'hypothèse qui est une hypothèse à l'heure actuelle,
06:48qui est, on va dire, avec un niveau de probabilité extrêmement faible.
06:52La majorité absolue pour le nouveau Front Populaire, c'est impossible, a priori ?
06:57Sur le papier, ça n'apparaît pas comme étant envisageable, oui.
07:00Et pour compléter ça, j'ai retrouvé mes chiffres.
07:02William Gallimbert, c'est génial ! Il est trop fort !
07:05Il m'a fallu 8 minutes, mais ça y est, je les ai.
07:07Donc, 577 circonscriptions.
07:09Au dernier pointage, hier soir, l'alliance LR-RN est arrivée en tête dans 297 de ces 577 circonscriptions.
07:19Le nouveau Front Populaire, 159.
07:21Le camp Macron, 70.
07:23Ça montre aussi l'écart, le fossé qui s'est creusé entre le RN et les autres.
07:27Un dernier mot, d'ailleurs, les candidats siotistes LR-RN s'en sont très très bien sortis,
07:33avec plus d'une trentaine qui ont été élus hier soir, dès le premier tour.
07:37Et ils ont clairement tendu la main à tous les LR.
07:40Robert Ménard, justement, tiens, l'attitude et les consignes de vote qui ont été données
07:45dès hier soir par les uns et les autres.
07:47Peut-être d'abord, justement, les Républicains.
07:50Pas de consignes de vote du côté des Républicains.
07:53Vous trouvez ça responsable ?
07:55Je trouve ça inutile.
07:57Les gens sont contre-foutes des consignes de vote.
08:00Est-ce qu'on n'a pas enfin compris ?
08:02Il faut dire à Isabelle Saporta que moi je ne suis pas d'un camp, contrairement à elle.
08:06J'essaie juste d'essayer de comprendre et de peser au mieux.
08:10Ça ne marche pas terrible non plus, remarquez.
08:12Comment ?
08:13Je dis que ça ne marche pas terrible non plus.
08:15Vous dites que vous n'êtes pas d'un camp.
08:17Je crois que votre femme n'est pas en très bonne posture.
08:21Vous, sur votre nuage, vous pouvez juger les gens sur ce qu'ils font de haut.
08:27Moi, je me fiche des consignes de vote.
08:29Et surtout, les Français sont contre-foutes des consignes de vote.
08:32Vous croyez qu'il y a beaucoup de gens, parce que, j'en sais rien,
08:35parce que la droite leur a dit de faire telle ou telle chose,
08:39ou la gauche, ils vont le faire.
08:41Mais il y a longtemps que ça ne marche plus comme ça.
08:43Il y a longtemps que ça ne marche plus comme ça.
08:45Quant à la dignité de M. Attal, Ruffin, Hollande,
08:48très bien, mais pour quel résultat ?
08:50Est-ce que vous comprenez ça ?
08:51Est-ce que M. Hollande, ce n'est pas un échec total pendant son quinquennat ?
08:56Est-ce que M. Attal, ça a bien marché ?
08:58Oui, à l'Éducation nationale, il a fait des choses,
09:00mais depuis, quant à M. Ruffin, qu'est-ce qu'il fait ?
09:03Donc, je rends hommage à M. Attal en disant que, en 5 mois,
09:07il a fait ce qu'aucun type de gauche ou de droite n'avait jamais été capable de faire.
09:13J'essaye juste, au milieu de ces gens qui, comme vous,
09:17ne cessent de prendre position pour un camp et pour un autre,
09:20de dire simplement, peut-être que dans un camp, il y a de bonnes idées,
09:23peut-être que dans un camp, il n'y en a pas de bonnes.
09:26Mais en France, vous aimez, vous tous, les commentateurs,
09:29comme les acteurs de la vie politique, une espèce de guerre civile larvée.
09:32Ce coup-ci, vous l'avez en effet.
09:34Pardonnez-moi, le macronisme, c'était ça.
09:36C'était prendre dans un camp et prendre dans l'autre.
09:38Et aujourd'hui, on est au chaos et quasiment à la guerre civile.
09:40Encore, le Président de la République.
09:42Donc si vous voulez, moi, je veux bien que le camp de la gauche contre la droite,
09:45ce n'était peut-être pas terrible.
09:47Mais le macronisme, c'est vraiment nul.
09:49Mais attendez, qu'est-ce que vous nous racontez ?
09:53Sur la Covid, ils n'ont pas été si nuls que ça.
09:57Vous préférez l'extrême droite qui disait que c'était volontaire,
10:02que c'était une espèce d'épidémie organisée,
10:05ou la gauche qui passe son temps à taper sur le gouvernement parce qu'il n'est pas commun ?
10:09Vous, c'est la gauche que vous défendez envers et contre tout,
10:12quand c'est un naufrage en un seul moment.
10:14Je suis d'accord avec vous.
10:16Et on vous a sonné, Robert Ménard, pardon.
10:18Un peu, mais vous ne l'êtes pas, vous.
10:20Vous ne l'êtes pas et vous rigolez.
10:22Vous ne l'êtes pas et vous pensez que c'est une chose formidable
10:26qui va arriver à la France dans les trois mois à venir.
10:28Mais je n'en suis pas sûr du tout.
10:30Et je ne suis pas observateur de la vie politique,
10:32je suis acteur de la vie politique.
10:34Et oui, je me désole de ce qui arrive à mon pays.
10:36La seule chose que je me dis aujourd'hui,
10:38c'est qui porte les bonnes réponses aux questions que chacun devrait se poser.
10:42Qui ? Un centre, une droite et une gauche
10:46qui sont dans une espèce de course à l'échalote,
10:49à qui promettra le plus ?
10:51Je ne crois pas.
10:52Moi, je suis maire de cette ville de Béziers,
10:56pour assurer que les finances soient à peu près bien portantes.
10:59Je ne dis pas oui à n'importe quoi.
11:01Oui, je suis sonné, inquiet pour mon pays.
11:03En tout cas, Robert Ménard,
11:05je trouve que c'est très intéressant ce que vous venez de dire.
11:07Moi, je ne remets absolument pas en cause votre engagement auprès de votre ville
11:11ou votre engagement d'élu local, absolument pas.
11:13Et je ne me permettrais pas de le faire.
11:15En revanche, ce que je vois, c'est que pour quelqu'un
11:17qui s'est battu parfois aux côtés du Rassemblement National,
11:20vous êtes désespéré aujourd'hui qu'il passe.
11:22Et donc, c'est un vote contestataire.
11:24Et j'aimerais bien que tous les Français qui vous écoutent ce matin
11:26se disent ça, tous nos auditeurs,
11:28c'est que quand Robert Ménard voit l'ERN aux portes du pouvoir,
11:31il est inquiet.
11:32Et vous êtes inquiet, et moi, c'est cette inquiétude qui m'intéresse ce matin.
11:35Vous avez raison.
11:37Et pour être tout à fait honnête, Isabelle,
11:39pour être tout à fait honnête,
11:40évidemment qu'il est plus facile de voter Front National
11:43parce que c'est un vote de protestation
11:45quand tu te dis que ce n'est pas un enjeu immédiat.
11:47Vous voyez ce que je veux te dire ?
11:48Aux dernières présidentielles, tu ne pensais pas vraiment
11:50que Marine Le Pen allait être élue.
11:54Moi, j'ai beaucoup milité pour que le Front National évolue.
11:57Et il évolue, et il n'est plus le même qu'il y a
11:59que le Front National de Jean-Marie Le Pen.
12:03J'ai beaucoup fait, je pense que j'ai pesé sur une partie de ces décisions.
12:07Je pensais, alors peut-être naïvement,
12:09peut-être me donnant un rôle que je n'avais pas,
12:12que sur un certain nombre de choses,
12:13je l'ai fait pendant la dernière présidentielle,
12:15il évoluerait un peu plus.
12:17Moi, ce qui m'a alerté, c'est évidemment
12:20tout ce qui concerne la politique internationale.
12:22Je sais qu'elle pèse peu aujourd'hui dans le choix des Français.
12:25Mais l'aspect pro-russe, allez je vais vite en besogne,
12:29du Rassemblement National, ça m'inquiète.
12:32Quand je vois le Rassemblement National,
12:34vous avez vu la semaine dernière,
12:36dire oui, un certain nombre de binationaux
12:39ne pourront pas briguer tel ou tel poste.
12:42Si c'était ça, si c'était quelques dizaines de postes,
12:45je dirais et pourquoi pas ?
12:46Sauf que je sais très bien quelle petite musique il y a derrière.
12:49Au fond, tous les binationaux, ils sont un tout petit peu suspects.
12:52Tout ça, je rêvais que le Rassemblement National,
12:55et je le rêve encore, pour mon pays,
12:57pas pour le Rassemblement National,
12:58je n'ai jamais été membre du Rassemblement National,
13:01et ce n'est pas mon affaire.
13:02Mais j'espérais que pour mon pays,
13:03il évoluerait plus vite qu'il n'évolue.
13:05Merci beaucoup Robert Ménard.
13:07Dans un instant, on s'interroge sur l'engagement des Républicains
13:10et de la droite plus largement.
13:12Et on en parle avec notre ancien Premier ministre,
13:14Jean-Pierre Raffa.
13:22C'est bientôt 9h17 sur RTL,
13:24on continue à décrypter les résultats de ce premier tour,
13:27de se projeter aussi sur la suite,
13:29sur cette campagne du deuxième tour qui a débuté dès hier soir.
13:31Bonjour Jean-Pierre Raffa.
13:33Bonjour à tous, bonjour.
13:34Et bienvenue Monsieur le Premier ministre.
13:37Un mot d'abord pour décrire la situation ce matin.
13:41Une situation de grand désordre.
13:43Pour moi, c'est un coup dur pour le pays.
13:46Je pense qu'il y a deux lucidités à avoir.
13:49Première lucidité, la France des partis humanistes a explosé.
13:54Plus beaucoup de PS, plus beaucoup de Républicains.
13:58Les Républicains sont éclatés complètement.
14:01Et ceci donne une dialectique, une spirale d'affrontement
14:06entre les deux extrêmes qui est très préoccupante
14:09et qui va d'abord déclencher un désordre probablement politique
14:14et puis ensuite un désordre économique.
14:15Donc je pense que quelle que soit la majorité,
14:17absolue ou pas absolue, parce que ce sera très difficile de gouverner.
14:20Vous parlez des Républicains, c'est votre ancienne famille,
14:23en tout cas la famille dont vous venez,
14:25qui a fait le choix de ne pas donner de consignes de vote.
14:27Je voudrais juste vous faire entendre ce que disait à ce sujet hier Olivier Faure,
14:30le premier secrétaire du Parti Socialiste et vous réagirez après.
14:34Ce n'est pas vraiment une référence.
14:36Je m'interroge sur le caractère républicain des Républicains.
14:39La question qui est posée la semaine prochaine,
14:41c'est est-ce qu'on leur donne les pleins pouvoirs ou est-ce qu'on ne leur donne pas ?
14:44Et de ce point de vue, la position des socialistes, elle est extrêmement claire.
14:48Je n'entends rien d'eux, mais enfin la réalité quand même,
14:50c'est que nous, nous avons fait ce choix à chaque époque.
14:53Nous l'avons fait en 2002, nous l'avons fait en 2017, nous l'avons fait en 2022.
14:57On ne peut pas dire cet historique et en même temps commencer à faire des tris.
15:00Si on fait des tris, alors on donnera une majorité absolue au Rassemblement National.
15:06Quel regard portez-vous, monsieur le Premier ministre,
15:08sur cette absence justement de consignes de vote de la part des Républicains ?
15:11Ils jouent leur survie ?
15:12D'abord, le socialiste là, il a quand même un déficit de tris,
15:17puisqu'il aurait commencé par s'interroger sur ses alliances.
15:20Parce qu'on voit bien que l'extrême gauche aujourd'hui est un vrai problème pour la société française.
15:25Et donc il est hors de question qu'un Républicain votait les filles.
15:29Donc il est clair que pour tout ce qui sont les vrais Républicains,
15:33on n'a pas de difficultés avec un socialiste, avec un écologiste.
15:36C'est vrai que nous avons vraiment une conviction républicaine
15:39chez cette famille du centre droit qui est aujourd'hui éclatée.
15:42Un peu était avec Macron, un peu était avec Wauquiez, d'autres avec Ciotti.
15:47Donc tout le monde a été complètement éclaté maintenant.
15:50En fait, la vérité c'est que c'est Édouard Philippe qui a été le plus clair hier soir.
15:55Il est hors de question que l'on vote pour le Rassemblement National.
15:58On ne va pas l'aider à avoir la majorité absolue et on ne va pas voter les filles non plus.
16:02Ça c'est clair que pour ce qui est du reste, on vote Républicain.
16:05Donc la consigne des Républicains, ce n'est pas une surprise, c'est de voter Républicain.
16:09C'est assez simple.
16:10Mais pour nous, il y a des comportements qui ne sont pas des comportements républicains à élifier.
16:15Nous les avons vraiment constatés.
16:17Quand on utilise l'antisémitisme pour faire des voix de l'islamisme radical,
16:21on est hors du champ de la République.
16:23Et ça, on l'a sur le cœur et on n'est pas question de passer là-dessus.
16:26Vote Républicain, oui !
16:28On comprend bien, vous êtes sur la ligne d'Édouard Philippe.
16:31C'est celui qui était le plus à la hauteur, avez-vous dit, hier soir ?
16:34Celui qui est le plus clair, celui qui a fait une campagne active,
16:37qui est quelqu'un qui, vis-à-vis de Macron, a pris les distances qu'il fallait prendre.
16:42Je pense qu'il est en situation, aujourd'hui, de pouvoir passer à l'étape suivante.
16:47Mais l'étape suivante, c'est l'étape de 2027.
16:49Parce que là, le Bloc Central, on a compris, c'est fini, non ?
16:52Vous y croyez, vous, encore, à l'hypothèse de ce Bloc Central ?
16:55Moi, je pense qu'on est dans une situation de désordre, de toute façon.
16:57Moi, j'avais 398 députés quand j'étais nommé Premier ministre.
17:02Et c'était compliqué, et c'était difficile.
17:04Donc, il ne faut pas croire que, d'un seul coup, les choses vont devenir faciles.
17:07Et j'avais déjà été ministre, et j'avais un préfet, et toute une équipe autour de moi,
17:11et j'avais un président qui m'aidait, tout ça.
17:13Et donc, là, quand on voit cette situation, on voit quand même que ça ne va pas être si facile que ça.
17:17Et donc, moi, je crains, et je pense que, de toute façon, majorité ou pas majorité,
17:21de toute façon, elle sera courte, et donc, de toute façon, il y aura des difficultés.
17:24Parce qu'en plus, il y aura une opposition virulente,
17:27parce qu'il y a l'autre extrême qui est sa propre opposition.
17:30Donc, on a une dialectique des affrontements, une spirale de la brutalité
17:34qui va, je pense, créer du désordre.
17:36Et ce désordre, ça va avoir des conséquences économiques qui va créer d'autres désordres.
17:39Donc, nous sommes dans une situation où il faut reconstruire.
17:42Donc, la lucidité, aujourd'hui, c'est de se dire, d'accord, les Français ont choisi.
17:46Il faut respecter leur choix.
17:48C'est, naturellement, une décision démocratique et républicaine.
17:51Maintenant, il est important pour nous de construire l'avenir.
17:55Et construire l'avenir, c'est reconstruire une droite humaniste.
17:58Et pour ça, je compte sur Édouard Philippe qui doit rassembler,
18:01qui doit aller chercher les autres forces, qui doit élargir,
18:03qui doit montrer que sa puissance est réelle et qu'on puisse rebâtir.
18:07Car ce qui compte aujourd'hui, c'est d'avoir, pour la prochaine élection présidentielle,
18:11un président humaniste de la France humaniste.
18:14Jean-Pierre Raffara, est-ce que vous êtes en train d'inciter le Président de la République à une démission ?
18:18Certainement pas. Je suis républicain.
18:20D'ailleurs, tous ceux qui vont parler de démission sont des gens qui ne respecteront pas la Constitution.
18:23Donc, moi, je respecte la Constitution.
18:25Les républicains, c'est un clivage très important.
18:27Pour être républicain, il faut respecter la Constitution.
18:29Le Président, il est élu. Il est élu pour trois ans.
18:32Donc, nous devons considérer que c'est sa mission.
18:35S'il lui décide, c'est à lui de décider.
18:37Pour ce qui est du comportement politique, je pense que réclamer la démission du Président,
18:42c'est se mettre en dehors des règles de la Constitution.
18:44Est-ce qu'il a lui-même sous-estimé son rejet actuel ?
18:47Je vous parle du Président de la République.
18:49Je pense qu'il a sous-estimé ce qu'était une dissolution,
18:54s'il avait consulté l'un des personnalités qui a connu le 97.
18:58Moi, je lui aurais dit que la gauche s'entendra dans les mains de quatre heures.
19:04Souvenez-vous de 97.
19:07La gauche plurielle, en rien de temps, elle s'est construite.
19:10Et puis, ils ont fait les 35 heures.
19:11Et puis, ils ont fait les emplois jeunes.
19:12Ils se sont construits très, très rapidement.
19:14Et donc, on voit bien que ça, c'était une profonde erreur de jouer sur la division de la gauche.
19:21Parce que je pense que c'était ça, le sujet.
19:23Et donc, fondamentalement, il y avait les Jeux Olympiques, tout ça.
19:26Fondamentalement, jamais dans notre histoire récente,
19:30puisque depuis 79, les élections européennes n'ont eu un impact sur la politique française directement.
19:35Surtout que le score de 32% du Front National, il était dans tous les sondages, il était écrit.
19:42En 2002, on a pris la surprise de voir Jospin battu par le Pen.
19:45Donc, c'était un coup tonnerre parce que personne n'y s'y attendait.
19:48Là, tout le monde était à peu près venu.
19:51Donc, on aurait très bien pu passer cette situation, selon moi.
19:54Mais ça ne sert à rien de parler du passé.
19:56Ça ne sert à rien de parler de démission du président.
19:58Il faut reconstruire la droite humaniste.
20:00C'est ce qui me paraît être la priorité.
20:02La lucidité, c'est ça.
20:03Jean-Pierre Raffarin, mais quand je vous écoute,
20:05je me dis sincèrement que les trois années qui vont venir vont être difficiles.
20:08Bien sûr.
20:09Très difficiles.
20:10Bien sûr.
20:11Parce que de toute façon, on ne peut pas dissoudre pendant un an.
20:13Donc, de toute façon, l'Assemblée qui est là, elle va rester.
20:16Et c'est une Assemblée dans laquelle il y aura des forces d'opposition extrêmement virulentes.
20:20Et un pouvoir qui, de toute façon, à mon avis, ne sera pas puissant.
20:24Vous savez, dans les entreprises, quand on recrute quelqu'un pour un poste de cadre,
20:27on dit qu'il faut entre six mois et un an pour bien procéder sa fonction.
20:30C'est pareil pour un Premier ministre ?
20:31C'est pareil sans doute pour un Premier ministre.
20:33Et donc, c'est loin d'être facile.
20:35Et donc, il y a des difficultés tous les jours.
20:38Et en plus, aujourd'hui, il y a des difficultés économiques.
20:41Plus les difficultés internationales.
20:42On a la guerre dans l'Ukraine à nos portes.
20:44Plus l'attention entre la Chine et les États-Unis.
20:46Et la colère sans doute entretenue aussi.
20:48Vous aviez à une époque, votre époque parlait de la France d'en bas.
20:52Mais cette colère qu'on a l'impression qui se nourrit année après année,
20:58qui risque d'être déçue.
20:59Il y a une grosse partie de... Non ? Vous ne pensez pas ?
21:01Probablement.
21:02Ça ne vous inquiète pas ça ?
21:03Probablement.
21:04Je pense que le Front National ne sera pas capable de tenir ses propres engagements,
21:08d'appliquer son programme.
21:09Donc ça, je ne le crois pas du tout.
21:11Donc, je pense qu'on va avoir forcément une forme de désordre.
21:14Donc, c'est aujourd'hui ce qui est très important.
21:16C'est d'essayer de sortir de ce système.
21:18Or, ce système, nous l'avons forcément pour un an.
21:21Parce que de toute façon, il n'y a pas de dissolution possible.
21:23On ne peut pas redemander l'avis des Français avant un an.
21:25Mais quoi ? La vie politique s'arrête pendant un an dans notre pays, Jean-Pierre Raffarin ?
21:28Elle se met entre parenthèses ?
21:30Elle ne s'arrête pas, elle s'agite.
21:31Elle devient une vie non plus raisonnable, mais nerveuse.
21:34Et donc, avec de la brutalité.
21:36Et on va avoir de plus en plus de violence.
21:38Et quand on a de la violence en politique,
21:40c'est de la violence qui vient dans la rue à un moment ou à un autre.
21:42Parce que la politique n'est pas innocente de la violence.
21:46On a inventé la politique pour que les gens vivent ensemble,
21:48pour qu'il y ait des règles, pour qu'on se respecte.
21:50Et à partir du moment où la violence augmente, c'est que la politique recule.
21:54Et donc, on va être dans une période où la politique va reculer.
21:57D'extrêmes tensions.
21:58On va aller vers des tensions, une brutalité.
22:00Donc, il va falloir beaucoup de calme.
22:01Beaucoup de respect des uns des autres.
22:03Pas de polémiques qui seraient hors de propos.
22:07Mais un sens des responsabilités, du sang-froid.
22:10Et la seule chose qui est importante aujourd'hui,
22:12ce n'est pas d'être un de ceux qui crie parmi tous ceux qui crient.
22:16C'est de construire un projet pour répondre aux questions des Français.
22:20Les Français ont posé des questions clairement.
22:22Ils ont exprimé un mécontentement clairement.
22:24Il faut répondre à ce mécontentement par des positions concrètes.
22:27Et ça, c'est du travail.
22:28Et ça ne va pas s'improviser en trois semaines de campagne.
22:30C'est un travail qui va bien prendre les deux ans pour construire un projet politique
22:34qui peut être celui du droit de la droite et du centre,
22:37mais qui peut s'élargir aussi à tous ceux qui, aujourd'hui, sont dans le bloc central.
22:40Et l'idée d'un gouvernement de techniciens,
22:43dans l'hypothèse où le Rassemblement National, par exemple, n'aurait pas la majorité absolue,
22:47ça, c'est un choix sage, illusoire ?
22:50Ça, je ne pense pas que ce soit vraiment très crédible.
22:54Parce que la politique, ça se passe quand même dans les arènes politiques.
22:57Non, ce qui pourrait peut-être se faire, c'est d'écaler un peu les choses
23:00et d'avoir un gouvernement spécifique de techniciens pour les Jeux Olympiques.
23:04Traverser les Jeux Olympiques avec un gouvernement technicien.
23:07Simplement de dire que l'installation du nouveau pouvoir se fait le 15 août.
23:12Donc, c'est des choses comme ça qui seraient peut-être envisageables,
23:15de manière à ce qu'on mette les Jeux Olympiques, l'image de la France,
23:18en dehors de toutes ces polémiques.
23:19Donc ça, c'est peut-être quelque chose qui pourrait être envisagé.
23:21Mais c'est, pour moi, de façon très très claire,
23:25qu'une fois que les choses vont démarrer, probablement à la rentrée en septembre,
23:29à la fois dans les universités et à la fois à l'Assemblée Nationale,
23:32on a du désordre.
23:33Donc, il faut appeler au calme, il faut appeler à la responsabilité
23:36et faire en sorte qu'on puisse préparer l'avenir,
23:38surtout pour éviter que le pays s'enfonce dans cette situation.
23:41Dans un instant, la suite de notre débat avec nous sera rejoint notamment par Laurent Jacobelli,
23:44qui porte parole du Rassemblement National.
23:54Bonsoir tout le monde, sur RTL, nous sommes ensemble, je vous le rappelle, jusqu'à 10h,
23:58pour débattre à la fois des résultats de ce premier tour,
24:01mais aussi se projeter sur le second.
24:04Clairement, vous l'avez compris, la campagne du second tour a commencé dès hier soir.
24:09Avec nous, toujours, Jean-Pierre Raffarin.
24:12Isabelle Saporta nous a rejoint.
24:14Arnaud Stéphan, communicant et fondateur de l'agence La Note de Comment,
24:17ancien conseiller de Marine Le Pen en 2022,
24:19bonjour et bienvenue à vous.
24:21Laurent Jacobelli, porte-parole du Rassemblement National, bonjour.
24:25Bonjour.
24:26Candidat dans la 8e circonscription de Moselle, vous êtes qualifié pour le second tour.
24:30Pas élu dès le premier tour, on est d'accord.
24:32Je voulais vous faire entendre ces électeurs du Rassemblement National,
24:36c'était hier soir à Hénin-Beaumont.
24:39Très bonne nouvelle pour les enfants, pour tout le monde,
24:41et aujourd'hui la France s'est réveillée.
24:43Regardez en Italie, est-ce qu'il y a une guerre civile, monsieur ?
24:45Est-ce que vous voyez des chaires ?
24:47Il faut arrêter de faire peur aux gens.
24:49C'est comme un repas, je ne peux pas dire que ce n'est pas bon si je n'ai pas goûté.
24:52Si toutes ces promesses qu'on nous a faites sont réalisées, je pense qu'on peut s'en sortir.
24:59Quand on les entend, Laurent Jacobelli, on se dit « ça y est, vous avez gagné ».
25:02Écoutez, j'espère que nous allons gagner, que nous aurons la majorité absolue,
25:05mais oui, effectivement, il y a une vraie vague qui nous porte.
25:08Imaginez, nous avons eu au premier tour de ces législatives
25:11trois fois plus d'électeurs qu'en 2022.
25:13Oui, il y a quelque chose qui se passe.
25:15Mais justement, est-ce que vous avez des réserves de voix ?
25:17Oui, il y en a, bien sûr. D'ailleurs, on verra bien au second tour.
25:20Moi, je suis persuadé, chez tous ceux qui tiennent à la République,
25:24qu'ils soient même de gauche, du centre ou de droite,
25:26tous ceux qui ne veulent pas voir arriver l'équipe Mélenchon à la tête du pouvoir,
25:30tous ces pro-islamistes, quelques antisémites, voire des fichés S,
25:35certains qui veulent désarmer la police et qui appellent à tuer des policiers.
25:40Oui, très clairement, il y a des gens qui aiment la République,
25:42qui ne sont peut-être pas du RN, mais qui se disent « il y a quelque chose à protéger,
25:45notre France et notre système politique ».
25:47Et donc, ceux-là se rassembleront autour des candidatures RN.
25:51D'ailleurs, Jordan Bardella l'a dit, il veut un gouvernement d'union nationale
25:54avec toutes les femmes et les hommes de bonne volonté.
25:56Isabelle Saporta ?
25:57Je trouve que vous êtes un peu prompt à lancer l'anathème sur la France insoumise
26:01sans regarder le pédigré de vos propres députés.
26:05Parce que, pardonnez-moi, côté racisme, antisémitisme,
26:08et on n'est pas très bien du côté du Rassemblement national,
26:12je ne vois pas en quoi, finalement, ce serait une très très bonne nouvelle
26:15pour l'absence de racisme de vous porter à la tête de la France.
26:18Moi, je crois que vous vivez sur de vieilles lunes, mais ça ne m'étonne pas.
26:21Je crois qu'on a vu lors de cette campagne...
26:22Vous n'avez pas des députés problématiques ?
26:25Je vais terminer. On a vu lors de cette campagne des symboles très forts.
26:28On a vu qu'on avait envoyé, là où le gendarme Beltrame avait, de sa vie,
26:33protégé contre l'islamisme, on avait envoyé M. Poutou,
26:36qui, lui, est poursuivi pour apologie du terrorisme.
26:41On a vu, évidemment, qu'à côté de M. Mélenchon, hier,
26:44il y avait Rima Hassan avec un kéfier.
26:47Et on a SEL qui a dit que les israéliens entraînaient des chiens
26:50pour violer les palestiniens.
26:52Donc, un mensonge coplotiste antisémite.
26:54Je crois qu'effectivement, vous vivez dans le passé, moi je vis dans le présent.
26:57Aujourd'hui, il y a un vrai risque, c'est vrai pour nos compatriotes de confession juive,
27:00et pas seulement, d'ailleurs, pour tous ceux qui ne pensent pas comme Mélenchon.
27:03Mélenchon qui veut fermer les chaînes d'information qui ne pensent pas comme lui.
27:06Mélenchon, dont une des partenaires, Clémentine Autain, veut, je cite,
27:09« éradiquer » les députés du Rassemblement National.
27:12On sent bien qu'il y a une volonté d'uniformisation de la pensée de ce côté-là.
27:16Et je crois que ça effraie beaucoup de Français.
27:18Jean-Pierre Raffarin, c'est ça, le choix Rassemblement National
27:21ou Nouveau Front Populaire, LFI ?
27:25J'ai écouté tout ce qui vient d'être dit avec la distance, un peu, de l'expérience.
27:31Ce n'est pas, moi je suis habitué aux joutes oratoires,
27:36et quelquefois à la mauvaise foi, les limites.
27:39Ça fait partie du job, c'est ça ?
27:41Ça fait partie un peu d'histoire électorale.
27:43Mais ce qui me préoccupe, c'est la montée de la violence.
27:46Le propos est extraordinairement violent.
27:48Et pourquoi il est violent ? Parce que, en effet, LFI est violent.
27:51Parce qu'il y a une spirale de violence.
27:53Et que ce qui est en train de se passer, c'est que les extrêmes se nourrissent eux-mêmes.
27:57C'est la haine, on a connu ça dans l'histoire.
28:00Le bolchevisme a eu beaucoup de responsabilités dans la montée de l'extrême droite en Europe.
28:04Et donc, on voit bien cette dialectique.
28:06Autrefois, on avait des partis politiques.
28:10Quand il y en a un qui était fort, l'autre était faible.
28:12Là, on va être dans une situation, comme les deux se nourrissent l'un de l'autre,
28:15ils se développent, ils se fertilisent.
28:17Et donc, on voit bien que ce qui est le centre politique
28:21va devenir de plus en plus restreint, sans doute,
28:24parce que les deux blocs extrêmes, les deux bouts de l'omelette,
28:26comme disait Juppé, vont se développer.
28:28Et tout ceci, parce que je crois qu'il va y avoir de plus en plus d'intolérance,
28:32de plus en plus de protestations, de moins en moins de raisons.
28:36Toute la France des Lumières s'abaisse devant la protestation qui remplace la raison.
28:41Et ceci, ça peut conduire à des affrontements.
28:44Moi, je suis contre les affrontements, et c'est très important.
28:47Mais quand je vois, les torts sont complètement partagés.
28:50Quand je vois des manifestations dans les soirs de préfecture d'une élection,
28:54une élection, c'est une élection.
28:56On respecte le choix des Français.
28:58Donc, il est clair qu'il faut pouvoir le respecter.
29:00Mais d'autre part, on voit bien qu'il ne faut pas avoir des caricatures de langage
29:05qui font qu'on enferme les autres dans un besoin de violence.
29:09Le retour à la paix politique est quelque chose de très important.
29:12Et je crois qu'on n'en prend pas le chemin.
29:14Et c'est pour ça que, de mon point de vue, il faut reconstruire une France humaniste
29:18avec un débat politique humaniste.
29:20Et ça, c'est une construction qui va prendre un peu de temps.
29:22Mais il faut s'y atteler dès maintenant.
29:24Arnaud Stéphan, on parle beaucoup de violence
29:26depuis le début de cette analyse de nos scores électoraux de la veille.
29:30Est-ce qu'on en rajoute ou est-ce que vous pensez qu'elle est présente
29:34aujourd'hui, à la fois dans les idées et dans la réalité politique que vit le pays ?
29:38Les crises financières, les crises politiques,
29:41les crises de société que nous avons vécues depuis une dizaine d'années
29:44ont amené, évidemment, à une expression de radicalité en termes politiques.
29:49Quand vous avez une expression de radicalité en termes politiques,
29:52vous avez le risque, je ne dis pas que c'est un fait,
29:54vous avez le risque que cette radicalité se transforme en une violence politique.
29:58Pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas de débouché politique.
30:01A chaque fois que vous avez eu une radicalité qui n'a pas réussi
30:04à trouver un débouché politique, vous avez eu des violences.
30:07C'est ce qui s'est passé, par exemple, en Italie, les années de plomb.
30:10C'est-à-dire que vous aviez une gauche radicale qui ne trouvait pas
30:13un débouché politique parce que les mobilisations,
30:16les manifestations n'aboutissaient à rien.
30:18Et finalement, c'est la grande coalition qui allait du Parti communiste
30:21aux démocrates chrétiens qui bloquait le système politique
30:24et que donc certains sont passés au lutte-armisme.
30:26En France, ça ne s'est pas passé tout à fait de la même manière,
30:30mais vous avez eu une forme de radicalité.
30:33Donc s'il y a un débouché politique, il y a moins de violence dans la rue ?
30:36Non, mais il y avait une absence de débouché politique.
30:39Après mai 68, vous avez eu quand même des groupes extrémistes
30:45qui ont enlevé des gens, qui attaquaient des banques,
30:48qui ont quand même fait des attentats.
30:51Si le RN arrive d'une quelconque façon au pouvoir,
30:54si je vais au bout de la logique de ce que vous nous expliquez,
30:57ça veut dire que la logique diminue dans la rue.
31:00Ils sont au pouvoir.
31:02Mais s'ils sont au pouvoir, vous aurez forcément une expression,
31:05un manque de débouché politique pour les adversaires,
31:07c'est-à-dire pour une partie de l'ultra-gauche
31:09qui se sentant incapables de prendre le pouvoir,
31:12d'élection en élection.
31:14Ce n'est pas la première fois que Jean-Luc Mélenchon se présente aux élections.
31:17Il n'est pas élu.
31:18Ce n'est pas la première fois qu'il essaie de monter des coalitions
31:20pour les élections législatives et il ne gagne pas.
31:22Oui, il y aura possiblement une partie de l'extrême gauche,
31:28comme ça s'est toujours passé,
31:30qui ne trouvant pas de débouché politique,
31:32transformera sa radicalité électorale en une radicalité, éventuellement, de la rue.
31:38Alors, Laurent Jacobetti, Jean-Pierre Avara.
31:40La logique de rassemblement, c'est aujourd'hui le rassemblement contre la radicalité.
31:44La radicalité, c'est l'opposition.
31:46La victoire, si c'est une victoire radicale,
31:48c'est-à-dire qu'elle désigne un adversaire,
31:50elle désigne tel ou tel, elle crée de la violence.
31:52Il n'y a que la logique de ce rassemblement.
31:54La politique, c'est toujours désigner un adversaire.
31:56Et même si vous ne le désignez pas, comme disait Julien Freund,
31:59c'est lui qui vous désigne.
32:00Laurent Jacobetti.
32:01Ça ne marche pas votre...
32:02Si je peux me permettre, aujourd'hui c'est le gouvernement qui désigne un adversaire,
32:05puisqu'il dit tout, sauf le rassemblement national.
32:07Même les alliances les plus improbables avec les personnes les plus infréquentables.
32:10Nous, on a un programme, il est clair.
32:12Alors, je ne l'ai pas rappelé là, parce que je pensais qu'on le connaissait,
32:14sur le pouvoir d'achat immédiatement, sur l'immigration et sur la sécurité.
32:17Et, je vous le dis, c'est pour ça que nous voulons la majorité absolue.
32:21Parce que Jordan Bardella l'a dit, il sera le premier ministre de tous les Français.
32:24Même ceux qui ont voté Mélenchon.
32:26Mais vous ne redoublez pas l'incident des manifestations, une colère en cas d'élection ?
32:28Mais les manifestations, c'est légal.
32:30S'il y a des manifestations légales, nous les accepterons.
32:32En revanche, si comme ce qu'on a vu hier,
32:34il y a des débordements, des cassages de vitrines, l'arrivée de Black Bloc,
32:37nous les punirons. Parce que la loi ne l'autorise pas.
32:40Mais la République autorise l'alternance.
32:42L'alternance n'est pas quelque chose de violent en soi.
32:44Ce n'est pas quelque chose d'exceptionnel.
32:46C'est quelque chose de normal. Et nous sommes l'alternance.
32:48On marque une pause. Dans un instant, cette question.
32:50La bourse a-t-elle voté RN ? Elle est en pleine forme ce matin.
33:009h40, on continue notre débat sur RTL.
33:04On voulait vous parler d'économie.
33:06Pourquoi ? Parce que la bourse de Paris
33:08a ouvert en assez nette hausse ce matin.
33:112,6% à l'ouverture.
33:13Martial You, notre spécialiste économie, nous a rejoint.
33:15Bonjour Martial.
33:17Qu'est-ce que ça veut dire la bourse ? Vote RN, approuve les résultats.
33:19Non, la bourse, elle n'est ni de droite, ni de gauche.
33:21Elle s'adapte.
33:23Il y a deux choses. D'abord, vous avez un rééquilibrage.
33:25Parce qu'effectivement, ce matin,
33:27on voit une progression qui est de plus de 2%.
33:30Mais si on regarde le nombre de points,
33:32on est encore très nettement en dessous
33:34de ce qui était l'état des lieux
33:36avant la dissolution.
33:38On était à plus de 8000 points le vendredi
33:40avant la dissolution. Là, ce matin, on est à
33:427 631 points.
33:44Donc, il y a encore un gap.
33:46On est juste en train de corriger
33:48la grosse chute qu'on a connue au cours des dernières semaines.
33:50Qui était liée à la crainte de LFI ?
33:52Qui était liée, en tout cas, à la crainte
33:54de la dissolution et du fait
33:56qu'il y ait une instabilité politique.
33:58Ça, c'est le deuxième élément d'explication de ce matin.
34:00C'est qu'on a une forme de clarification
34:02du débat politique. C'est-à-dire que là,
34:04l'ERN, j'ai envie de dire,
34:06fait moins peur que LFI
34:08au marché financier, il ne faut pas se leurrer,
34:10que le Nouveau Front Populaire.
34:12Parce que le programme du Nouveau Front Populaire,
34:14c'était de prendre l'argent plutôt
34:16chez les plus riches, les grandes entreprises,
34:18l'épargne, les plus-values.
34:20Et ça, c'est évidemment quelque chose qui inquiète les marchés financiers.
34:22Mais surtout, il y a le sentiment
34:24du côté des marchés financiers qu'on a
34:26soit une majorité
34:28nette qui se dessine
34:30avec le Rassemblement National à l'issue du deuxième tour
34:32et auquel cas, vous avez une politique
34:34qui se met en place, donc la Bourse
34:36s'adaptera. Ou alors,
34:38vu qu'il y a énormément de triangulaires,
34:40vous aurez peut-être une politique
34:42de coalition qui se fera
34:44autour des plus neutres
34:46et des plus centraux. Et ça aussi, ça convient
34:48à la Bourse. Vous voyez ?
34:50Est-ce que la Bourse
34:52n'anticipe pas ce que vous avez dit brillamment ce matin
34:54dans votre chronique ? C'est-à-dire que
34:56l'ERN ne fera rien de son programme
34:58économique et que donc,
35:00tranquillou bilou, ça va continuer
35:02comme en Macronie, en fait ?
35:04En tout cas, ce qui est certain, c'est qu'effectivement,
35:06par rapport au programme de l'ERN, il va y avoir beaucoup d'arbitrages
35:08qui vont se passer à Bruxelles
35:10parce qu'il y a énormément de choses qui sont dans le programme
35:12qui ne passent pas au niveau des règles communautaires
35:14donc ça va falloir les négocier. Et puis,
35:16de toute façon, lorsque vous avez une situation
35:18politique stabilisée,
35:20la Bourse, encore une fois, prend en compte
35:22et fait les arbitrages en fonction.
35:24Donc, il faut juste ce que les marchés
35:26financiers détestent et c'est pour ça que la coalition,
35:28la dissolution avait posé un problème,
35:30c'est l'incertitude. Là, on y voit un chouïa
35:32plus clair. Laurent Jacobelli, pour votre crédibilité,
35:34il faut élargir d'une certaine façon ?
35:36C'est sûr, pour gouverner, il faut rassembler
35:38mais vous savez, je crois qu'il faut sortir... Depuis hier, vous parlez
35:40gentiment, programme raisonnable, vous voyez...
35:42J'ai toujours été gentil, monsieur.
35:44L'économie
35:46n'est pas l'ennemi de la société,
35:48les chefs d'entreprise ne sont pas les ennemis
35:50de l'emploi, il n'y a que Jean-Luc Mélenchon et
35:52ses affiliés qui croient ça. Nous, nous
35:54savons que ce sont les chefs d'entreprise et notamment les PME
35:56qui créent des emplois. Et avec notre politique
35:58qui est de la réindustrialisation de la France,
36:00de donner la commande publique aux entreprises
36:02françaises, de permettre aux chefs d'entreprise
36:04d'augmenter leurs salariés, s'ils le veulent,
36:06de 10%, ces 10% étant
36:08exonérés de charges patronales, ils ont compris
36:10que nous étions pour une économie de marché
36:12mais, vous savez, moi je viens du gaullisme social
36:14et je sais que l'économie de marché, elle peut être associée
36:16au progrès social. Et je crois que ce discours,
36:18il commence à être compris par les chefs d'entreprise
36:20dont je signale d'ailleurs que beaucoup,
36:22je crois que c'est 40%, nous
36:24font confiance aujourd'hui.
36:26Donc, je pense que tout est clair. Et face
36:28à deux dangers, qui est le danger du mur de la
36:30dette et de la faillite que représente Emmanuel
36:32Macron, ou le danger du soviétisme
36:34que représente Jean-Luc Mélenchon, il y a
36:36une voix sage, raisonnable
36:38pour la prospérité que nous incarne.
36:40Jean-Pierre Raffarin, juste pardon, je vous ai vu sourire.
36:42Excusez-moi mais...
36:44Si, avec le discours, ça irait.
36:46Parce qu'au fond,
36:48le problème, c'est pas le discours. Je suis gaulliste
36:50social, bon d'accord. Je vais vous obtenir une 4.
36:52Non, mais vous inquiétez pas.
36:54Non, ça ce sera toujours non.
36:56Le fond de l'affaire,
36:58c'est que le discours est impeccable.
37:00Mais le problème des entreprises
37:02aujourd'hui, c'est le désordre.
37:04Donc, j'attends de voir comment est-ce que vous allez gouverner.
37:06Comment vous allez gouverner avec une
37:08majorité qui sera, si elle est absolue,
37:10de toute façon assez courte, avec une opposition
37:12qui sera assez brutale, et globalement
37:14avec très peu d'expérience. Parce que
37:16globalement... Ils auront les mains liées,
37:18c'est ce que vous nous dites.
37:20Non, je pense que ça va être difficile. Ça va être le désordre.
37:22Parce que c'est quand même... C'est pas facile
37:24gouverner les équipes politiques.
37:26Il y a des concurrences à l'intérieur des partis.
37:28Vous allez désigner quelqu'un pour président de l'Assemblée nationale,
37:30mais il y avait quelqu'un d'autre qui pensait à aider,
37:32qui sera pas content. Il y aura...
37:34C'est un travail très compliqué.
37:36Donc, j'attends beaucoup de voir.
37:38Ce qui compte, ce n'est pas le discours, c'est l'action.
37:40Ce sont les mécaniques.
37:42Ce que je trouve très inquiétant aujourd'hui,
37:44c'est que c'est mécanique parce que vous avez fait
37:46deux interventions. Une première
37:48qui était quand même très dure.
37:50On parlait de tuer les policiers et tout ça.
37:52Et une deuxième qui était gaulliste sociale,
37:54qui était tout ça.
37:56C'est incompatible.
37:58C'est aussi le régalien.
38:00D'un côté, vous mettez le feu,
38:02et de l'autre côté, vous calmez.
38:04Je pense que vous n'avez pas compris.
38:06Vous traitez des pompiers pyromanes.
38:08Je vais vous répondre.
38:10Ça ne sert à rien que vous répondiez.
38:12Je ne crois pas à votre discours.
38:14Je vous rassure, la réciproque est vraie.
38:16Et vous, on vous a vu à l'œuvre.
38:18On vous a vu à l'œuvre et on sait
38:20où vous avez amené la France.
38:22La différence.
38:24Je vais vous répondre.
38:26Je vais vous répondre quand même.
38:28Que vous le vouliez ou non.
38:30Vous n'avez pas besoin de sortir comme ça.
38:32Je fais ce que je veux.
38:34Je vais vous répondre, M. Calvi.
38:36Est-ce que je peux s'appeler
38:38à votre arbitrage ?
38:40Ce que vous voyez comme
38:42une antinomie, je le vois comme une logique.
38:44Oui, l'ordre dans les rues, bien sûr,
38:46ramenez l'ordre, ramenez l'ordre fiscal aussi,
38:48parce que cette espèce de folie fiscale
38:50qui s'est emparée des gouvernements précédents
38:52qui font qu'on ne sait pas l'année prochaine
38:54quelle sera la fiscalité, ni des particuliers, ni des entreprises
38:56avec des changements dans tous les sens,
38:58ça fait peur aux chefs d'entreprise qui préfèrent partir ailleurs.
39:00Vous avez raison.
39:02Nous allons ramener l'ordre, ramener l'ordre aussi dans les normes
39:04qu'il faut, je crois, dépoussiérer,
39:06qu'il faut calmer pour laisser les chefs d'entreprise
39:08travailler. Et moi, je crois
39:10effectivement que tous ces ordres-là
39:12sont compatibles, ça s'appelle l'ordre républicain.
39:14Aujourd'hui, il n'y a de l'ordre nulle part, ni dans les rues,
39:16ni dans l'économie. C'est peut-être ce qui vous convient,
39:18parce que c'est probablement ce que vous avez contribué
39:20à construire depuis des décennies,
39:22mais nous, nous voulons autre chose.
39:24Il y avait suffisamment d'ordre,
39:26de confiance. Quand on
39:28gouvernait, il y avait suffisamment d'ordre.
39:30La preuve, c'est que vous ne pouviez pas gouverner,
39:32qu'on gagnait les élections. Et donc là,
39:34c'est le désordre qui vous crée.
39:36Vous avez la mémoire sélective. Mais pas du tout.
39:38Je vous le dis, j'avais 100 députés de plus que vous.
39:40Vous avez déjà les résultats de dimanche, vous.
39:42Pardon ? Vous avez déjà les résultats.
39:44Non, non, mais grosso modo,
39:46on verra ce que vous nous donnez.
39:48De toute façon, vous serez en voie.
39:50Mais vous savez, c'est dommage.
39:52Si vous avez regardé plus ma carrière, vous aurez vu que
39:54je ne m'étais jamais trompé sur les élections.
39:56J'ai même annoncé que vous alliez gagner et que vous auriez le désordre.
39:58Donc faites confiance à mes prévisions.
40:00Essayez d'éviter le désordre.
40:02Je viendrai vous consulter, alors.
40:04Jean-Pierre Raffarin. Je pense qu'il y a un très gros
40:06travail. Je pense que la France est en situation extrêmement difficile.
40:08Je pense que la situation internationale
40:10est très dangereuse. Nous avons des risques
40:12de guerre. Je pense que la guerre et la violence
40:14sont des sœurs jubiles. Je suis très inquiet
40:16de voir en Europe, partout, pas seulement en France,
40:18la violence monter. Donc je crois que nous sommes dans une
40:20situation d'instabilité. Donc il faut
40:22des gens sages, il faut des gens raisonnables.
40:24Il faut surtout éviter de la brutalité dans la
40:26politique, parce que finalement, politique
40:28et violence sont liées. Et c'est la politique
40:30qui doit répondre aux questions de
40:32violence. C'est donc la politique qui doit donner
40:34des issues et des perspectives. Quand
40:36il y a de la violence, c'est la politique qui est responsable.
40:38La politique n'est pas innocente des crises. Donc ça,
40:40c'est clair. C'est pour ça qu'il faut un certain nombre de réformes.
40:42C'est pour ça qu'il faut remettre en compte beaucoup de choses.
40:44Je le pense aussi, y compris dans notre vie institutionnelle.
40:46Donc tout ceci doit être
40:48une voie. Mais ça, c'est du travail. Et ça, c'est un
40:50provisement en trois semaines de campagne. C'est un projet
40:52politique d'envergure qu'il faut bâtir.
40:54Je compte sur Edouard Philippe pour faire ce travail.
40:56Merci d'avoir pris la parole, monsieur le Premier ministre,
40:58ce matin. Sur RTL, nous étions
41:00engagés à vous libérer avant 9h50.
41:02Envergement tenu. Merci.
41:04Et bon courage à tout le monde. On poursuit le débat
41:06dans un tout petit instant. A tout de suite.
41:149h50 sur RTL.
41:16On continue de décrypter ce premier tour et surtout
41:18de se projeter sur le second. La campagne
41:20a débuté dès hier soir. Quelle stratégie
41:22pour ce second tour ?
41:24On en parle avec Isabelle Saporta, Arnaud Stéphan,
41:26Laurent Jacobelli, Jean-Daniel
41:28Lévy et William Gallibert
41:30du service politique de RTL.
41:32Jean-Daniel, je me tourne vers vous
41:34pour commencer.
41:36Comment se répartit
41:38le vote de chacun ?
41:40Notamment, tout à l'heure, vous nous parliez
41:42de ceux qui avaient voté pour Emmanuel Macron
41:44en 2017, les électeurs qui avaient
41:46fait son succès. Aujourd'hui,
41:48ils l'ont quitté. Ils l'ont quitté. En tout cas,
41:50la moitié d'entre eux l'ont quitté. La moitié
41:52continue de voter de manière assez
41:54systématique pour la
41:56candidature ou les différentes candidatures qui sont soutenues
41:58par le président de la République et puis
42:00vous avez chacun qui revient un peu
42:02à sa famille politique d'origine.
42:04Vous savez que globalement, le clivage
42:06gauche-droite n'a pas complètement
42:08disparu depuis l'avènement d'Emmanuel Macron
42:10et dans les enquêtes notamment qu'on réalise assez fréquemment
42:12pour vous, il arrive qu'on dise
42:14qu'il y a des sujets, on peut parler de l'immigration,
42:16on peut parler de la question de la place
42:18de l'État, on peut parler des grands enjeux internationaux
42:20ou globalement, on a des différences
42:22selon le positionnement à gauche ou à droite.
42:24Et là, ça revient. C'est-à-dire qu'on a
42:26un quart des électeurs qui avaient voté
42:28pour Emmanuel Macron qui reviennent à gauche
42:30et l'autre quart qui revient à droite
42:32du côté des Républicains et c'est peut-être une des raisons pour lesquelles
42:34le score obtenu par les Républicains hier
42:36a été un peu plus important que ce qui
42:38pouvait être escompté.
42:40Est-ce que pour autant, ça signifie que le macronisme
42:42n'est pas un courant politique qui s'est
42:44installé dans le pays ? J'ai envie de
42:46vous dire qu'on a le droit d'être intelligents de temps en temps de pencher à droite
42:48ou de pencher à gauche. On a le droit que ce soit
42:50de la pure indécision, j'en sais rien. Alors déjà, on a le droit d'être
42:52intelligents, on est d'accord. Le deuxième aspect
42:54ce qui est assez frappant, c'est que
42:56on se pose aujourd'hui le fait que
42:587 ans après l'arrivée d'Emmanuel Macron
43:00on se pose encore la question de savoir
43:02ce quel macronisme montre bien qu'il est
43:04encore incarné plus par une personne qu'à travers
43:06une doctrine politique à proprement parler.
43:08Aujourd'hui, un des aspects pour lesquels
43:10il y a une déstabilisation de l'électorat, je ne parle pas
43:12uniquement du comportement mais également de la ligne politique
43:14qui peut être suivie de la part du Président
43:16un phénomène qui est un phénomène où on ne voit pas
43:18forcément un fil rouge qui apparaît comme étant
43:20clair et lisible. Juste quand on entend ça
43:22Arnaud Stéphan, quand on entend ce que nous
43:24dit ce matin Jean-Daniel Lévy, ça veut dire que
43:26la bonne stratégie pour
43:28chacun des blocs finalement c'est
43:30un coup de barre à droite pour
43:32la droite, un coup de barre à gauche pour la gauche, c'est ça ?
43:34Je ne vois pas
43:36vu la composition
43:38de l'électorat depuis hier soir
43:40je ne vois pas comment un coup de barre
43:42à droite de la part de la droite, ça va être
43:44un petit peu compliqué.
43:46Ce que je veux dire c'est qu'il faut rester sur, pardon
43:48il faut rester sur
43:50son créneau, sur son axe
43:52et pas essayer d'être
43:54d'élargir ou de...
43:56De toute façon au premier tour
43:58on élimine, on essaye de rassembler
44:00au deuxième tour, il est certain.
44:02Quand on entend là, c'est pas ça la bonne stratégie ?
44:04Il y a une grande partie de l'électorat
44:06centriste, on va dire UDI,
44:08Modem, etc. qui quand ils vont
44:10se retrouver dans une situation où il va falloir
44:12soit voter pour un candidat
44:14du Rassemblement National, soit voter
44:16pour un LFI
44:18intermittent du spectacle vivant
44:20ou cracheur de feu.
44:22Ils vont évidemment se tourner
44:24plutôt vers le candidat
44:26je ne vois pas le notaire ou le pharmacien
44:28de province, voter
44:30pour une institute à cheveux rouges.
44:32Non mais sérieusement, voilà.
44:34Isabelle Savartin, vous ne voulez pas soutenir les intermittents du spectacle s'il vous plaît ?
44:36Il est un petit peu caricatural quand même, on peut se le dire.
44:38Non, mais
44:40si vous voulez
44:42là, Amandine Bégaud a parfaitement
44:44raison, c'est-à-dire qu'on est dans un truc tellement
44:46torturé aujourd'hui que c'est ça qui est très
44:48angoissant, c'est qu'on ne voit pas le chemin.
44:50Moi j'étais un peu embêtée tout à l'heure quand
44:52notre ancien Premier ministre
44:54disait le problème c'est le désordre.
44:56Moi je ne pense pas qu'il y aura de désordre avec le Rassemblement
44:58National, moi ce n'est pas mon problème, ce n'est pas le désordre
45:00c'est qu'est-ce qui va se passer avec
45:02tous les Français d'origine étrangère ?
45:04Comment ça va être les 100 premiers jours ?
45:06Vous, vous ne dites
45:08rien, Jean-Philippe Tanguy
45:10dit que s'il y a un voile ça ne lui va pas,
45:12après vous dites que ce n'est pas dans le programme, donc comment on fait avec une
45:14femme voilée s'il faut la dévoiler dans l'espace
45:16public qui s'y colle, si je puis me permettre.
45:18Les binationaux
45:20vous dites, ah non non
45:22il n'y a aucun problème, après nous avoir
45:24dit qu'il y en a, mais il y en a sur quelques postes, mais il y en aura
45:26peut-être sur plus. Vous
45:28renvoyez entre guillemets
45:30les gens qui n'ont pas le droit de citer
45:32chez eux, mais qu'est-ce que vous faites si les pays d'origine
45:34ne veulent pas les récupérer ? Moi ce qui m'angoisse
45:36ce n'est pas tant le désordre.
45:38Alors c'est le très dur,
45:40c'est-à-dire que moi je vois bien pourquoi la
45:42bourse est en hausse, la bourse ne croit pas
45:44à leur programme et sait qu'ils n'y toucheront pas
45:46leur programme économique, par contre,
45:48il va y avoir un programme symbolique
45:50et sociétal, et celui-là
45:52il me fait vraiment peur.
45:54Laurent Jacobelli vous répond.
45:55Excusez-moi, mais
45:57c'est votre avis, mais ce n'est sûrement pas la réalité.
45:59Il y aura effectivement des mesures en matière d'immigration,
46:01mais les Français le réclament, c'est d'ailleurs pour ça qu'ils
46:03votent pour nous. Trois quarts des Français sont d'accord avec nous
46:05sur la question migratoire. Vous ne pouvez même pas être d'accord,
46:07je le comprends, et on peut avoir un débat.
46:09Pour autant, ils nous font confiance sur cette
46:11question, et sur des questions économiques comme
46:13l'abrogation de la réforme
46:15des retraites, nous sommes clairs, nous le ferons.
46:17Donc, je pense que notre programme
46:19nous l'applique trop.
46:21On prend un pari sur le fait que vous ne le ferez pas ? Moi je suis prête à ce qu'on parie ce matin sur le fait...
46:23On se retrouvera ici
46:25et je compte sur monsieur Calvi.
46:27Par contre, on parlait
46:29de stratégie du second tour. Moi ce qui
46:31m'étonne aujourd'hui, c'est de voir la stratégie de l'improbable.
46:33C'est-à-dire qu'on a aujourd'hui des gens d'extrême-gauche
46:35qui vont soutenir madame Elisabeth Bande,
46:37qui a mené cette réforme des retraites.
46:39Michel Bompard disait ce matin qu'il n'appelait pas
46:41à voter pour Elisabeth Bande, mais qu'il
46:43désistait.
46:45Excusez-moi, mais c'est un peu hypocrite.
46:47On voit cette majorité qui va soutenir
46:49monsieur Louis Boyard. Donc, tout ça
46:51crée un flou. Tout ça est complètement
46:53absurde. On a un peu l'impression qu'on a là une classe politique
46:55qui veut sauver ses postes, et non pas
46:57réformer la France et
46:59correspondre aux attentes des Français.
47:01Nous, on n'est pas là-dedans. On n'est pas là-dedans.
47:03On mènera notre programme, et vous savez,
47:05ça fait 40 ans que nous attendons
47:07pour exercer notre programme.
47:09Et donc, on ne va pas reculer au dernier moment quand les Français
47:11nous font confiance. On le fera avec
47:13les institutions, dans le cadre de la République,
47:15avec le Parlement, et avec une large
47:17entente et cordiale
47:19autour de ces sujets. Mais nous le ferons.
47:21Et William Galibert nous donne les grandes affiches
47:23de ce second tour, dimanche prochain.
47:25Circonscription à surveiller de très près.
47:27On va regarder Gérald Darmanin, notamment du côté
47:29de Tourcoing. C'est pas gagné pour le ministre de l'Intérieur.
47:31Il est talonné par le RN, et puis
47:33on est peut-être sur une base de triangulaire avec
47:35un troisième candidat. On va aussi regarder
47:37Laurent Wauquiez, qui n'a pas survolé
47:39du tout sa circonscription
47:41en Haute-Loire, et
47:43on va voir ce qui pourrait se passer. On va aussi
47:45tout simplement voir ce qui va se passer d'ici demain
47:4718h, parce que pour l'instant,
47:49on est sur un modèle où on pourrait monter jusqu'à
47:51quasiment 260,
47:53270 triangulaires.
47:55On sait que ça ne va pas rester comme ça avec tous les désistements.
47:57Donc ça aussi, ça va jouer dans ce qui va
47:59se passer. Et puis, on va voir aussi beaucoup de ministres
48:01qui vont sûrement se faire couper
48:03la tête. Ça a déjà commencé hier soir.
48:05Donc demain soir, 18h,
48:07on aura à peu près un aperçu très précis
48:09du nombre de scrutins,
48:11de l'affiche. Quand est-ce qu'on peut avoir des
48:13premières estimations plus fiables, Jean-Daniel
48:15Dévis, juste d'un mot ? J'espère
48:17mercredi soir.
48:19On suivra tout ça sur RTL.
48:21Avec grand plaisir et avec curiosité, on retrouve
48:23Éric Jeanjan dans quelques instants pour le bonus track
48:25de l'été. Bonjour cher Éric, vous êtes déjà là ?
48:27Bonjour les amis, j'essayais de venir vous dire bonjour
48:29dans le studio, mais il y avait tellement de gens en costume
48:31qu'il y avait l'air sérieux, je me suis dit non, je vais les déranger.
48:33Vous auriez dû, ça aurait bien fait de fun.
48:35Vous allez voter pour Rod Stewart,
48:37pour les Boys Band. J'ai voté pour Rod Stewart
48:39hier soir au Zénith, et c'était formidable.
48:41Il me raconterait tout pendant l'émission.
48:43Et bien sûr, il y aura quelques Boys Band, mais ça c'est pour faire
48:45plaisir à tout le monde. Mais vraiment, la prochaine fois,
48:47je mettrai une veste et je viendrai vous embrasser dans le studio.
48:49Formidable, on vous retrouve dans un instant.
48:51Avec grand plaisir, Éric Jeanjan.

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