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00:00Je vous présente mon équipe du vendredi soir. Véronique Jacquier, journaliste, bonsoir.
00:04Bonsoir Thierry, bonsoir à tous.
00:05Vincent Roy, journaliste et éclivain, bonsoir.
00:08Bonsoir Thierry.
00:09Nathan Devers, éclivain, bonsoir.
00:11Pierre-Henri Bovis, avocat, bonsoir.
00:14Anan Bakuy, secrétaire national du syndicat des commissaires de la police nationale, bonsoir.
00:20Et j'ai le plaisir, et ça fait longtemps, d'accueillir Gauthier Lebret, notre journaliste politique et
00:26le nouveau présentateur de 100% Politique.
00:29Qu'on retrouve à quelle heure ce soir ?
00:3022h, c'est l'horaire du vendredi.
00:32A 21h, vous aurez 16 disputes et 22h, je suis là.
00:34Et on sera tous là, évidemment.
00:36Merci Gauthier d'être avec nous ce soir.
00:38On va donc commencer ce punchline par ce regain de tension entre la France et l'Algérie.
00:42Je vous le disais, l'objet de ces nouvelles tensions, il a un nom.
00:46Doylem, influenceur algérien, est-ce qu'on doit l'appeler, le dénommer ainsi ?
00:50Influenceur algérien qui avait été expulsé, je le rappelle, vers l'Algérie
00:53Après une vidéo appelant à la violence, expulsion hier, eh bien l'Algérie n'en a pas voulu.
00:57Retour à l'envoyeur, l'influenceur est depuis cette nuit à nouveau chez nous.
01:01Bruno Retailleau était à Nantes aujourd'hui.
01:03Il a vivement, mais vraiment vivement réagi.
01:06On en parle avec nos invités ce soir.
01:08Je veux dire ma superbe action et je pense qu'on a atteint avec l'Algérie
01:14un seuil extrêmement inquiétant.
01:17On voit bien que l'Algérie cherche à humilier la France.
01:21L'Algérie détient actuellement un grand écrivain, Doylem Sansal,
01:26qui est non seulement algérien, mais qui est aussi français.
01:31Il a 80 ans et il est malade.
01:34Est-ce qu'un grand pays, est-ce qu'un grand peuple peut s'honorer
01:38de maintenir en détention, pour de mauvaises raisons,
01:43quelqu'un qui est malade et quelqu'un qui est âgé ?
01:46Désormais, c'est ce ressortissant algérien, un influenceur,
01:51qui propageait sur la toile, sur les réseaux sociaux, la haine.
01:58Les réseaux sociaux, ce n'est pas une zone de non-droit.
02:01Et comme ministre de l'Intérieur, je ne veux rien laisser passer.
02:04Gautier Lebret, il a raison de taper du poing sur la table
02:06parce que ça ne va jamais s'arrêter avec l'Algérie.
02:08On monte à chaque fois d'une étape.
02:10Mais il faut arrêter de taper seulement du poing sur la table.
02:13Il est temps d'agir.
02:14La question, c'est pourquoi on n'agit pas ?
02:16Abortez la réponse à cette question et vous comprendrez peut-être
02:19beaucoup de la situation aujourd'hui de la France.
02:22Peut-être la même raison qui poussait Emmanuel Macron
02:24à ne pas aller à la marche contre l'antisémitisme.
02:27Cette grande prudence, parce qu'on se fait humilier.
02:30On se fait humilier jour après jour par l'Algérie.
02:33D'ailleurs, je pense que Bruno Retailleau savait pertinemment
02:34ce qui allait se passer.
02:36Il n'y a pas eu de laissé-passer consulaire
02:37parce que pour cet homme, il y avait un passeport.
02:39Et quand vous avez un passeport, vous n'avez pas besoin
02:41de laisser passer consulaire.
02:42C'était la même chose qui s'était passée.
02:43Souvenez-vous avec cette personne sous au QTF
02:45qui avait refusé de marier Robert Ménard à Bézier.
02:48Robert Ménard qui est maintenant poursuivi par la justice
02:50parce qu'il a refusé de marier une personne sous au QTF.
02:53On marche sur la tête pour reprendre le nom
02:55d'une émission célèbre sur Europe 1.
02:57Donc, il est temps maintenant d'arrêter de seulement dire ça suffit.
03:01Il faut prendre des mesures de rétorsion.
03:03Alors, qu'est-ce qu'on peut faire ?
03:04Baisser les visas, on l'a fait.
03:06Ça a duré six mois. C'était un coup de bluff.
03:08La France a cédé la première. On les a baissés de moitié.
03:10Il ne faut plus un visa.
03:11Vous savez qu'on a donné, ces dernières années,
03:13entre 110 et 130 millions d'euros à l'Algérie.
03:17On leur donne de l'argent, des dizaines de millions d'euros
03:20et on se fait marcher dessus.
03:22Au nom de la coopération.
03:23Il faut couper, évidemment, cet argent d'aide au développement
03:27qu'on donne à Alger.
03:29Et ces mesures de rétorsion, ça vaut pour les au QTF.
03:31Ça vaut aussi pour tenter de récupérer Boilem Sansalle.
03:34On nous dit qu'évidemment...
03:35Alors, il faut le savoir aussi,
03:36il y a un double discours total avec l'Algérie.
03:38Il y a ce qui se passe devant les caméras
03:39et il y a ce qui se passe en coulisses
03:41sur les questions de défense, sur les questions de terrorisme.
03:44Et ce n'est pas, évidemment, le même discours
03:46qu'on peut entendre de la part du régime de M. Théboune.
03:50Donc voilà, c'est une volonté qui dépend directement
03:53du président de la République de baisser les visas,
03:55puisque c'est le domaine réservé.
03:56C'est évidemment les affaires étrangères.
03:58Mais vous avez vu les informations de Jacques Serret d'Europe 1,
04:00qui dit que le quai d'Orsay n'est pas du tout aligné
04:02sur le discours de Bruno Retailleau
04:04et qui est opposé à baisser les visas.
04:07Je pense qu'il ne va rien se passer comme d'habitude.
04:08Comme d'habitude, il ne va rien se passer.
04:10Pierre-Henri Bovis.
04:13Nous arrivons aujourd'hui à un niveau de tension,
04:16si on prend l'histoire, jamais atteint.
04:18Mais jamais.
04:19Entre la France et l'Algérie. Jamais atteint.
04:21Entre, effectivement, Mbolem Sansam qui est incarcéré, toujours.
04:27Entre là, maintenant, un refus sur le sol algérien
04:31d'un ressortissant qui, pour le coup,
04:33présente un trouble à ordre public manifeste,
04:35qui est d'ailleurs reconnu par le parquet.
04:36Après, il fera appel, il y a des voix de recours.
04:38Mais en tout cas, le fait est qu'il y a un trouble à ordre public
04:41qui a été reconnu.
04:43Et évidemment, plus, si on rajoute à cette addition déjà salée,
04:47les plus, à peu près les 7 000 obligations de quitter le territoire
04:51qui ne sont pas exécutées en raison de l'absence
04:53de coopération totale de l'Algérie.
04:56Donc là, il y a un sujet qui devient maintenant extrêmement brûlant,
05:00qui est de savoir comment on arrive à pacifier ces relations.
05:03Est-ce que la France doit rentrer dans un bras de fer
05:06quitte à prendre, comme le dit Gauthier Lebrecht,
05:08des mesures coercitives, des mesures financières,
05:12des sanctions, que sais-je,
05:14pour asseoir aussi maintenant son autorité ?
05:16Ou est-ce qu'elle doit maintenant la pacifier sur la voie internationale ?
05:20J'ai tendance à croire que la voie internationale me semble une impasse
05:23quand j'entends le président de la République
05:27tenir des propos très bancals sur l'Afrique.
05:31Et je me demande, du coup, dans quelle manière et quelle mesure,
05:35Macron arrivera, d'ici la fin de son mandat,
05:38à pacifier les relations avec l'Algérie.
05:40Alors, comment agir ?
05:41Parce que le moyen, réponse de Bruno Retailleau,
05:44qui s'est exprimé ce matin à Nantes.
05:46On l'écoute et on poursuit le débat.
05:48La France ne peut pas supporter cette situation.
05:51Et je pense qu'en gardant notre sang froid,
05:55mais notre détermination à défendre nos intérêts,
06:00qu'on doit désormais évaluer tous les moyens
06:03qui sont à notre disposition.
06:04Je dis bien tous les moyens qui sont à notre disposition
06:09vis-à-vis de l'Algérie.
06:10Il y a un éventail de possibilités que je ne détaillerai pas ici,
06:15qui doivent être étudiées au plus haut niveau.
06:18Bien sûr, gouvernement et président de la République.
06:21Mais je pense que là, l'Algérie est en train de franchir un cap.
06:26Bon, à mon avis, le cap a été franchi depuis longtemps,
06:30me semble-t-il Vincent Roy.
06:32Et il y a un éventail de mesures.
06:34On a de les connaître, on l'a évoqué tout à l'heure
06:36avec Véronique Jacquet.
06:37Vincent Roy.
06:38Écoutez, selon Bruno Retailleau, la messe est dite.
06:43Maintenant, Bruno Retailleau sait sur le sujet de l'Algérie,
06:47où il veut se montrer inflexible,
06:49et je pense qu'il a raison car nous sommes humiliés.
06:52Bruno Retailleau sait combien de divisions ?
06:54Je veux dire par là,
06:56est-ce qu'il va être suivi par son Premier ministre ?
06:58Et comme le rappelait Gautier Lebret,
07:00est-ce qu'il va être suivi par le Quai d'Orsay ?
07:03A priori, le Quai d'Orsay est effectivement en revers de la main.
07:09Alors là, on va voir ces deux surcrois.
07:11Les questions internationales sont le domaine réservé
07:14du Président de la République.
07:16On va voir là quelles sont les positions qui sont prises
07:20par le Président de la République et par le Quai d'Orsay.
07:22Nous allons voir si M. Retailleau est suivi ou pas.
07:27Et nous allons voir par conséquent
07:29si le Président de la République et le gouvernement dans son entier
07:32sont capables de faire montre de courage
07:34et de cesser de se faire humilier par le gouvernement algérien.
07:40Car comme je le répète à chaque fois,
07:41il faut faire un distinguo entre le peuple algérien
07:44et le gouvernement algérien qui détient aujourd'hui,
07:48avec le plus grand arbitraire,
07:49l'un de nos ressortissants français.
07:52Et puis il faut savoir, dernier point,
07:53si l'on est encore souverain chez soi,
07:56c'est-à-dire si l'on est capable de décider
07:58qui reste ou non sur le territoire national.
08:02C'est quand même une question qui me paraît absolument cruciale
08:04et qu'a tranchée d'ailleurs d'une certaine façon Bruno Retailleau.
08:08Nathan Devers et Vonnick Jaquet, Nathan Devers.
08:09Je voulais revenir sur ce que disait Gauthier,
08:11j'étais tout à fait d'accord.
08:12Le régime aujourd'hui algérien, le Président Tebboune,
08:15il est né de la répression d'un mouvement populaire
08:19qui réclamait des libertés.
08:20Il est né d'une volonté de diminuer les libertés publiques.
08:25Ce n'est pas étonnant si aujourd'hui,
08:27le régime algérien n'a aucun problème
08:29à enfermer un écrivain qui, pour délit d'opinion,
08:34écrivain français, mais écrivain aussi algérien.
08:37Je reviens juste sur cette phrase, je le citais tout à l'heure,
08:39mais quand Rima Hassan disait récemment
08:40qu'Alger était la Mecque de la liberté,
08:43on se demande de quelle liberté il était question.
08:46Le régime algérien, c'est donc l'accumulation de l'autoritarisme,
08:50de la suspension des libertés, d'une sorte de mafia,
08:52en tout cas d'une caste d'oligarques
08:54qui capte toutes les richesses pour en priver son peuple,
08:58sachant que l'Algérie est un pays très riche en ressources naturelles.
09:00C'est un pays qui refuse de s'ouvrir sur la scène internationale,
09:04sinon avec des amitiés comme le fait de vouloir nourrir
09:07des amitiés avec M. Poutine,
09:08qui est un peu la stratégie aujourd'hui de M. Théboune.
09:11C'est un régime qui entretient un antisémitisme d'État
09:13et c'est un régime, pour finir,
09:16qui refuse de prendre la direction qui a été celle du Maroc
09:19et qui en est très jaloux.
09:20Face à ça, les mesures que Gauthier a citées sont très importantes.
09:24Ça veut dire qu'Emmanuel Macron, en 2017, a fait une erreur d'analyse.
09:27C'est que, quand il était candidat, il est allé à Alger pendant trois jours.
09:31Il a rencontré tous les personnages importants du régime de l'époque.
09:34Et il s'est un peu... Enfin, pas couché, c'est un mot un peu trop fort,
09:38mais en tout cas, il a mis la France dans une position de faiblesse,
09:41de bras ouverts inconditionnels devant ce régime.
09:44C'était peut-être généreux comme position, mais qu'a fait ce régime ?
09:47Il a estimé que, quand la France tendait ses bras,
09:50il fallait l'écraser encore plus.
09:51La manière dont M. Macron a été reçu en Algérie...
09:55Le grand rabbin de France a eu l'interdiction,
09:56enfin, il a eu le Covid, soi-disant,
09:58mais en tout cas, il n'a pas pu venir en Algérie.
10:00M. Macron a été houspillé dans les rues d'Oran.
10:04Tout ça est absolument honteux.
10:06Et donc, face à cela, il faut estimer qu'en effet,
10:08si demain, le régime algérien ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre,
10:11et s'il veut avoir le beurre de la France,
10:13il faut aussi qu'il en ait un certain nombre de conditions,
10:16donc qu'il nous respecte, mais aussi qu'il respecte son peuple.
10:18Parce que, et je finis là-dessus, ce qu'a dit Vincent est central,
10:21les premières victimes du comportement du régime algérien,
10:24c'est le peuple algérien dont les perspectives d'épanouissement sur son pays,
10:28c'est-à-dire dont les perspectives d'indépendance concrètes,
10:30ne sont pas aujourd'hui respectées par ses dirigeants.
10:33Le mot de la fin, juste avant la pause publique, Véronique Jaquet.
10:35Deux choses.
10:36D'abord, l'avenir est sombre pour les Algériens qui vivent en Algérie
10:40parce que la situation politique ne va pas s'arranger.
10:44Et on voit qu'elle se radicalise avec la France.
10:46Donc, Bruno Retailleau a raison d'avoir un comportement aussi martial
10:51et de montrer les muscles.
10:52Et je pense qu'effectivement, il faut prendre des mesures de rétorsion,
10:56abroger l'accord de 1968 qui fait que les Algériens ont un traitement de faveur en France,
11:02supprimer les passeports diplomatiques qui fait que les potentats algériens
11:06peuvent venir se faire soigner gratuitement en France,
11:08revenir sur la politique des visas, etc.
11:10Tout cela a été évoqué.
11:12Ça, c'est une première chose.
11:13Il y a vraiment maintenant un antagonisme de nation à nation.
11:17Et ça devient de plus en plus grave.
11:18Donc, il va falloir que ça ne concerne pas simplement Bruno Retailleau
11:22ou des politiques qui montent au créneau, d'ailleurs,
11:24pour demander des mesures de rétorsion comme David Lissner.
11:28Il va falloir que ça aille vraiment au niveau du président de la République.
11:31Or, pardonnez-moi, je pense qu'on n'a rien à attendre d'Emmanuel Macron de ce côté-là.
11:35C'est bien pour ça que le climat va être de plus en plus délétère,
11:38puisque pendant sa campagne de 2017,
11:41il est allé en Algérie se coucher devant le régime algérien
11:44en disant que la colonisation française était un crime contre l'humanité.
11:48Et quand il s'est adressé, après les propos du président Tebboune,
11:54qui le 29 décembre accuse la France de génocide en Algérie,
11:57il n'a rien d'autre à dire que nous aimons les Algériens,
12:01nos deux peuples s'aiment, etc.
12:03Non, mais il faut sortir de ce contexte émotionnel
12:07pour vraiment faire de la politique.
12:09Pardonnez-moi, mais là, ça devient très grave.
12:10Ce qu'il a fait avec le Maroc, c'était quand même une manière
12:12de porter un coup au régime algérien.
12:14Oui, on a le droit encore de dire ce qu'on veut,
12:16y compris aux Marocains.
12:18C'est rare d'avoir un président qui a réussi dans son mandat
12:21à se fâcher à la fois avec l'Algérie et le Maroc.
12:23Il avait priorisé l'Algérie, maintenant il priorise le Maroc.
12:26D'ailleurs, j'attends, on a eu des contrats, effectivement,
12:29en contrepartie de la reconnaissance du Sahara occidental pour le Maroc.
12:33Vous avez vu les OQTF bondir, les laisser passer consulat marocain bondir ?
12:36Non, toujours pas, on attend.
12:37Et je voulais juste rajouter un dernier argument à tout ce qu'on vient de dire.
12:41On nous dit, ceux qui ne veulent pas prendre les mesures de rétorsion,
12:43notamment le Quai d'Orsay, nous expliquent,
12:45il y a deux choses qui nous empêchent de prendre des mesures de rétorsion.
12:47Le terrorisme et les renseignements. Très bien. Et le gaz.
12:50Je veux juste rappeler, quand il s'agit de fermer le robinet de gaz russe,
12:55il n'y a eu aucun problème.
12:57Il n'y a même eu aucun problème aussi d'aller Ursula von der Leyen,
13:00la patronne de la Commission européenne,
13:01d'aller pactiser avec le dictateur Aliyev de l'Azerbaïdjan,
13:05qui est en train de massacrer les Arméniens.
13:06Donc, ce deux poids, deux mesures, ça va bien.
13:08Et en plus, le pire, c'est qu'on a appris que le gaz de l'Azerbaïdjan
13:11provenait en fait de la Russie.
13:12Donc, c'est de la tartufferie pure.
13:14Si on veut arrêter avec le gaz algérien, on le peut,
13:17comme on l'a fait avec la Russie.
13:18Au bout d'un moment, il faut choisir ses priorités.
13:20Et je rappelle que les OQTF sont parfois dans des affaires bien sombres.
13:25On marque une pause publicitaire.
13:26Je vous donne la parole juste après.
13:27On se retrouve dans quelques instants.
13:29Vous savez où il va être, cet influenceur ?
13:30Dans un centre de rétention administrative.
13:32Oui. Vous savez qu'il y a des délais.
13:34Il y a deux délais.
13:34Et donc, il va sortir. Et on va le mettre dans un hôtel.
13:37Et il ne sera pas dans cet hôtel, il sera dans la nature.
13:39Et vous savez quelle est la naturalité la plus haut représentée dans les centres
13:42de rétention administrative ? L'Algérie.
13:44On en reparle dans quelques instants sur Europe 1 et sur CNews.
13:46À tout de suite.
14:02Il est 18h20. Merci de nous accueillir sur Europe 1 et sur CNews.
14:07Nous sommes ensemble jusqu'à 19h pour votre Punch-On Week-end.
14:09Toujours à mes côtés pour commenter cette actualité assez chargée.
14:12Il faut bien le reconnaître en se vendant l'histoire.
14:14Venez que j'acquiesce toujours à mes côtés.
14:15Vincent Roy, toujours là.
14:16Nathan Devers, toujours là.
14:17Pierre-Henri Bovis, toujours là.
14:18Anand Nabakiewicz, secrétaire national du syndicat des commissaires
14:21de la police nationale, toujours là.
14:23Et Gauthier Lebrecht, plus que jamais présent.
14:25Plaisir, Thierry.
14:26Plaisir. Plaisir partagé.
14:27Je suis ravi de vous avoir à mes côtés.
14:29On parlait de cet influenceur d'ULM.
14:31Évidemment, on l'évoquait.
14:33Retour à Casepar. Retour en France.
14:35Retour dans un centre de rétention administrative.
14:39Et devinez quelles sont les communautés les plus représentées ?
14:44Eh bien, ce sont les Algériens.
14:46Ce qui n'est pas étonnant puisque c'est la première population
14:50immigrée sur le territoire national.
14:52Donc, il n'y a rien d'étonnant à ce que ce soit eux qui soient
14:56les plus représentés dans les centres de rétention administrative.
15:00Rien d'étonnant non plus parce que l'accord du 27 décembre 1968,
15:05ils ont vraiment des faveurs pour venir dans notre pays,
15:07c'est-à-dire un regroupement familial qui est favorisé,
15:10l'obtention de la carte de séjour qui est beaucoup plus rapide.
15:13Enfin, bon, il y a vraiment des façons de rester en France.
15:17Vous vous rendez compte, on a toujours les accords de 68.
15:20Alors, Edouard Philippe, qui a quand même été Premier ministre,
15:22veut maintenant les dénoncer quand il change de costume
15:24et qu'il devient présidentiable.
15:26Mais donc, on donne des dizaines de millions d'euros.
15:30On les favorise grâce à un accord de 68 et on se fait marcher dessus.
15:35On se fait humilier.
15:36Mais enfin, ce n'est pas possible.
15:37Et sur les cras, effectivement, cet individu va dans un cras,
15:40centre de rétention administrative.
15:42Ça dépend du magistrat, la durée.
15:43Et puis, il y a une durée maximale de 90 jours.
15:48Après, vous pouvez être assigné à résidence dans un hôtel.
15:50Personne ne vérifie si vous restez dans cet hôtel.
15:52Je rappelle que c'est exactement ce qui s'est passé pour le tueur de Philippines.
15:56Il est sorti du cras.
15:57Il était dans un hôtel payé par le contribuable français.
16:01Il n'était pas du tout dans sa chambre d'hôtel, il était dans la nature.
16:03Bon, donc, c'est insupportable.
16:05On sait très bien quand tout ça va terminer.
16:07Déjà, c'est heureux qu'on ait trouvé une place en cras.
16:10Je rappelle que pour les Algériens qui ont braqué une pharmacie
16:12et puis un chauffeur VTC,
16:13il n'était pas en cras parce qu'il n'y avait pas de place
16:15avant que la justice se réveille au bout de la énième récidive.
16:18Donc, tout ça est un jour sans fin, sans fin.
16:21Voilà, on va écouter les explications de Juliette Sadat
16:23et je vous donne la parole juste après, Anan Bakioui.
16:27En 2023, ce sont près de 17 000 personnes
16:30qui sont enfermées dans des cras partout en France.
16:33Attention, toutes ces personnes ne font pas l'objet d'OQTF.
16:37Il existe aussi des personnes sous ITF,
16:39interdiction de territoire français,
16:41même si les OQTF constituent quand même la grande majorité
16:45des mesures d'éloignement à l'origine de ce placement en cras.
16:48Les principales nationalités représentées sont d'abord les Algériens,
16:5233,2 %, viennent ensuite les Tunisiens et les Marocains, 11 et 10,5 %.
16:59Ce qu'on constate aussi, c'est que si ces personnes
17:02de nationalité algérienne, marocaine et tunisienne sont majoritaires en cras,
17:07il s'agit en réalité des personnes pour lesquelles les taux d'éloignement
17:11sont finalement assez faibles.
17:13Seul un ressortissant algérien sur quatre quitte le territoire français,
17:17alors même que ce sont eux qui effectuent les plus longs séjours
17:20dans ces centres de rétention.
17:22Par exemple, chez les Albanais, qui sont la quatrième nationalité représentée,
17:26c'est 80 % qui effectivement finissent par quitter le territoire.
17:30Et ça, ça s'explique par une plus grande coopération de l'Albanie
17:34pour faciliter cet éloignement, donc accueillir de nouveau ces ressortissants.
17:39Anne-Anne Bakkioui, votre analyse et votre regard sur ce constat
17:43que vient de nous faire Juliette Sadat ?
17:45Il y a une vraie problématique de place au niveau des cras.
17:47Les cras sont submergés, il n'y a plus de place.
17:51Et puis, sans compter qu'il y a un manque d'effectifs criants.
17:54Récemment, à Nîmes, il y a eu un article dans un journal local
18:00ou dans lequel était mentionné qu'il manquait 60 fonctionnaires au cras de Nîmes.
18:04Donc, beaucoup de cras, à la fois souples de place,
18:07mais également d'effectifs pour pouvoir assurer le bon fonctionnement
18:11de ces services-là.
18:13Karim Ibovis, j'allais dire influenceur,
18:15et ça m'agace de dire influenceur quand on parle d'OLM,
18:18parce que je trouve que le terme n'est pas approprié.
18:20Il est l'incant.
18:20Oui, mais le terme n'est pas approprié.
18:22Mais ils font de l'influence.
18:23Oui, ils font de l'influence.
18:24C'est autre chose pour moi.
18:25C'est un service dominé de personnes.
18:26Donc, oui, il a une certaine influence, positive ou négative.
18:29Oui, mais je trouve que ça ne correspond pas à ça.
18:31C'est mon regard et mon opinion personnelle.
18:33Ce n'est pas un Instagrammeur, si vous voulez.
18:34Voilà, on va dire ça, si vous voulez, c'est ça.
18:36Ce n'est pas un TikToker.
18:37Ce n'est pas un TikToker, c'est autre chose.
18:39Ça peut angéliser un peu le profil, effectivement.
18:41Oui, ça change un peu les choses,
18:42parce que je trouve que quand on dit influenceur,
18:44bon, voilà, c'est assez...
18:45Ils n'ont pas des produits de beauté, oui.
18:47Vous avez compris là où je voulais en venir.
18:49Il y a quand même une question que personne ne pose,
18:51qui me paraît absolument cruciale.
18:54Nous sommes un pays absolument magnifique.
18:58À preuve, à preuve, les Algériens,
19:01depuis des années, veulent venir vivre chez nous.
19:04Il y a quand même un phénomène.
19:06Non, mais si l'Algérie était si magnifique,
19:09et notamment avec ce régime dont j'ai beaucoup parlé,
19:12effectivement, on doit représenter,
19:15vu que les Algériens vivent sous le joug du gouvernement Tebboune,
19:19évidemment, on peut représenter pour eux un pays de liberté.
19:22Bon, mais il y a longtemps qu'ils viennent chez nous.
19:24La preuve, on a favorisé, depuis les accords de 68, après la guerre,
19:27on a favorisé le fait qu'ils viennent chez nous.
19:30Et après, on découvre finalement que l'eau chaude brûle,
19:33parce qu'on se dit, oui, dans les crats, il y a plus d'Algériens.
19:37Évidemment, puisque c'est la première population que l'on reçoit.
19:39Pourquoi est-ce que les Algériens,
19:41je ne parle pas de ceux de l'année dernière qui veulent venir ici,
19:44mais pourquoi, il y a 10 ans, les Algériens voulaient-ils venir chez nous ?
19:48Je pose la question.
19:50C'est quand même une question centrale durant le débat.
19:53Dans cette belle révolte qu'a été le Irak,
19:56les premières revendications du peuple algérien,
19:59j'ai cité tout à l'heure le départ du président Bouteflika,
20:02purement circonstanciel, mais il y avait surtout le fait d'être heureux chez eux.
20:06L'Algérie est un des pays extrêmement jeunes,
20:09je crois qu'il y a 70% des gens qui ont moins de 30 ans ou 35 ans.
20:12Donc c'est un pays extrêmement jeune,
20:15avec extrêmement peu de perspectives d'épanouissement,
20:18civiques, économiques et professionnelles,
20:20pour la raison qu'on a indiquée,
20:21ça veut dire une mafia qui s'approprie quasiment toutes les richesses.
20:23Et cette revendication du Irak,
20:25qui était de dire, nous voulons pouvoir réussir notre vie chez nous
20:30et ne pas avoir besoin d'émigrer pour trouver des perspectives d'épanouissement,
20:34ce qui est triste, c'est que ça aurait dû.
20:37On aurait dû avoir les horecquistes en France.
20:39Je trouve que la France aurait dû soutenir le Irak.
20:42Il ne s'agissait pas de faire venir des tanks à Alger,
20:44mais il s'agissait même, par des positions diplomatiques,
20:46de dire, de la part du président de la République,
20:48de la part du Quai d'Orsay,
20:49de dire que ce mouvement est beau,
20:50parce qu'il demande la liberté,
20:51il demande l'égalité et on le soutient.
20:53La France n'a pas fait ça et elle a plutôt soutenu le régime contre le peuple.
20:58Imaginez qu'un autre pays, qu'une autre population
21:01dise qu'on manque d'épanouissement, etc.
21:03et ils vont tous venir.
21:04Jérôme N'exaquer et Karim Obid.
21:06Est-ce qu'on a l'impression, quand même,
21:08dans les relations entre la France et l'Algérie,
21:10qui n'est jamais sortie de la guerre d'Algérie,
21:12l'accord du 27 décembre 1968
21:14est une nouvelle mouture des accords de 1962,
21:17où on avait mis en place une libre circulation
21:20pour les pieds noirs,
21:22en disant qu'ils vont vouloir circuler
21:24entre la France et l'Algérie.
21:26Ce qu'on n'avait pas compris,
21:27c'est qu'en fait, plus d'un million de pieds noirs
21:29sont rentrés tout de suite après 1962.
21:33Et donc, en fait, cet accord de 1962
21:36n'a à l'époque profité qu'aux Algériens.
21:38C'est pour ça qu'il a été renégocié en 1968.
21:40Mais déjà, à l'époque,
21:42les Algériens ont imposé le là.
21:44Ils ont dit, d'accord, on va renégocier,
21:46mais ça va être à notre façon.
21:48Et c'est pour ça qu'on leur a accordé pas mal de largesse.
21:50Il faut savoir que Nicolas Sarkozy
21:52a voulu renégocier ces accords
21:54quand il était président de la République.
21:56Et là, les Algériens ont fait comme ils essayent de faire en ce moment,
21:58c'est-à-dire, attention,
22:00nous, on ne va plus jouer le jeu sur le terrain du terrorisme.
22:02Et donc, on a laissé tomber.
22:04Donc, ce n'est jamais du gagnant-gagnant,
22:06c'est du perdant pour la France
22:08et c'est encore du gagnant pour eux.
22:10Attention sur les influenceurs.
22:12Effectivement, le mot n'est pas le bon.
22:14Parce que bon nombre se présentent comme des agents dormants,
22:16comme des soldats numériques.
22:18Et là, on parle de 3 ou 4 influenceurs
22:20qui ont été mis en exergue
22:22par Bruno Retailleau.
22:24Mais il y en a des centaines, comme eux,
22:26sur les réseaux sociaux qui tiennent le même discours.
22:28Donc, en fait, pour Bruno Retailleau, c'est une sacrée bataille qui commence.
22:30Pierre Ribovitz, le mot de la fin sur le sujet.
22:32Justement, je rejoins ce que dit Véronique Jacquet.
22:35Justement, l'Algérie était française.
22:37Et on a l'impression que nous ne sommes pas encore sortis
22:39véritablement de la guerre d'Algérie.
22:41Alors, est-ce qu'il y a un devoir de mémoire à faire ?
22:43Est-ce qu'il y a un solde à faire ?
22:45C'est toute la question.
22:47Mais effectivement, nous ne sommes pas sortis de cette guerre-là
22:49puisque ces accords, les accords de 68,
22:51c'est exactement ce que je voulais dire.
22:53D'ailleurs, c'est marrant, vous m'avez coupé l'âpe sous pied.
22:55On a remodelé les accords de 62
22:57et nous ne sommes pas vraiment sortis
22:59encore une fois de ce conflit.