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La plateforme de recrutement vient de publier son baromètre annuel de l'emploi 2024. David Beaurepaire, le directeur délégué de Hellowork est l'invité éco de franceinfo jeudi 9 janvier.

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00:00Bonsoir à toutes et à tous, on va parler du marché de l'emploi ce soir, comment se porte-t-il ?
00:08Bonsoir David Beaurepère, vous êtes directeur délégué de HelloWork, première plateforme privée de recrutement en ligne en France.
00:1511 millions d'offres d'emploi diffusées l'an dernier, 76 millions de candidatures, je ne vais pas nous inonder de chiffres, on va en parler beaucoup.
00:21Vous nous dévoilez ce soir votre baromètre annuel sur France Info.
00:25Pour résumer, avant de détailler, ce que vous dites c'est 2024, année dynamique pour le recrutement en CDI, mais avec un fléchissement au dernier trimestre.
00:33Exactement, l'année 2024, on est sur un volume d'offres diffusées sur notre plateforme de 4,9 millions d'offres d'emploi en CDI, donc une croissance de 6%.
00:41Donc on a tendance à penser que l'année 2024 finalement a été positive, mais il s'avère qu'elle a été vraiment deux périodes.
00:46Un premier semestre dynamique, une bascule au niveau du mois de juin avec un moment de flottement autour de la dissolution,
00:52une reprise au cours de l'été avec les JO et puis finalement un dynamisme du tourisme.
00:59Et en revanche, à partir de septembre et octobre, là, un vrai fléchissement, un vrai point d'inflexion et une baisse au cours du quatrième trimestre,
01:05puisqu'on est sur moins 8% d'offres d'emploi, donc c'est 100 000 offres d'emploi en CDI en moins.
01:09Oui, concrètement, c'est 100 000 offres de moins sur ce dernier trimestre.
01:11Par rapport au dernier trimestre de 2023.
01:13Comment on se l'explique ?
01:14On se l'explique par l'attentisme du côté des entreprises, la remise en cause de certains projets qui sont repoussés pour l'instant,
01:20peut-être pas tous annulés, mais en tout cas qui sont repoussés, donc on repousse également des projets de recrutement.
01:25Et puis, ça, c'est du côté des entreprises.
01:27Et il y a un autre pan qu'on n'identifie pas toujours, mais du côté des candidats ou des personnes en poste qui vont remettre en cause
01:35ou en tout cas repousser des projets de démission éventuellement pour changer de poste parce qu'ils appréhendent des risques plus importants.
01:40C'est-à-dire qu'il y a moins de mobilité, on ose moins se dire allez, je me lance, j'ai envie de changer.
01:45On va commencer un petit peu moins osé, donc un petit peu moins de mobilité professionnelle pour les personnes en poste.
01:49Et ça, ça veut dire que ce sont des postes qui sont la plupart du temps remplacés et donc la possibilité pour des personnes qui sont au chômage
01:55de se positionner et donc de retrouver un emploi, donc un marché de l'emploi qui pourrait avoir tendance à se gripper.
02:00Concrètement, on trouve quel type de métier, quel type de secteur sur Hello Work ?
02:05Alors, on trouve actuellement 800 000 offres d'emploi sur la plateforme, donc on a tout type de secteur d'activité ou de métier.
02:11Je dirais des métiers non qualifiés aux métiers très diplômés, très qualifiés.
02:15Mais l'enjeu, c'est plutôt de voir les tendances et les évolutions.
02:18On voit qu'on a des secteurs d'activité qui, effectivement, sont en recul.
02:20La construction, ce n'est pas une surprise.
02:23Structurellement, on est sur un marché difficile.
02:24L'immobilier également, mais la banque assurance recrute moins également.
02:28Et puis, on a des métiers qui continuent à beaucoup recruter.
02:29Les services à la personne, la santé, les fonctions commerciales également.
02:32Donc, il ne faut pas tirer pour l'instant.
02:35On n'est pas du tout sur un marché de l'emploi qui s'est effondré.
02:37On est sur une conjoncture.
02:38On est sur quelque chose de très conjoncturel.
02:40Si on compare le marché de l'emploi par rapport à ce qu'il était avant la crise sanitaire,
02:44on reste sur un des volumes d'offres d'emploi qui sont supérieurs à ce qu'ils étaient.
02:47Donc, on reste sur un marché de l'emploi qui est encore dynamique.
02:49En revanche, il freine.
02:51Et vous parliez des postes des métiers de la santé.
02:53Notamment, il y a des secteurs qui, structurellement, ont besoin de plus de postes
02:58et n'arrivent peut-être pas encore à s'y recruter.
03:00Absolument. Les difficultés de recrutement perdurent dans plein de secteurs d'activité,
03:03dans l'industrie également.
03:04On parle beaucoup de l'industrialisation, réindustrialisation.
03:06Mais il y a des difficultés de recrutement dans les métiers d'industrie
03:08parce qu'on n'a pas formé pendant des années le secteur de la santé
03:12avec des difficultés aussi d'attractivité de ces métiers.
03:14Et puis, il y a des bassins d'emploi, en fait.
03:15Il y a des spécificités de bassins d'emploi.
03:17On parle de l'emploi en France, mais il est très différent
03:19entre des bassins très dynamiques.
03:21Vous avez regardé par région ?
03:22Par région, par métropole.
03:24Et on voit qu'on a des bassins d'emploi où il y a un taux de chômage qui est de 4%.
03:27Et donc, ça reste très compliqué de recruter.
03:28Les bassins d'emploi, c'est beaucoup plus compliqué
03:31pour les personnes qui sont à la recherche d'un emploi.
03:33Mais on voit que les régions, on a effectivement l'Occitanie,
03:36l'Auvergne-Rhône-Alpes, qui continuent de tirer le répingle du jeu
03:39et d'être en croissance.
03:40C'est moins le cas du côté des Hauts-de-France ou de la Bourgogne-Franche-Comté.
03:42Et ça, vous, vous l'expliquez comment ?
03:43Quelle analyse vous avez ?
03:45C'est aussi les dynamiques économiques propres à chacun de ces territoires.
03:47Les métropoles, notamment, tirent beaucoup l'emploi,
03:50en tout cas, continuent de tirer beaucoup l'emploi.
03:52Pas uniquement, mais en tout cas, c'est le cas de certaines.
03:54Et puis après, derrière, vous avez les dynamiques, je dirais,
03:56démographiques de ces territoires.
03:57Vous avez regardé un joli, du côté des grandes métropoles,
04:00Lyon, plus 5,5%,
04:02Marseille, plus 10%, Nantes, plus 6,4%,
04:05Toulouse, plus 8%, et Paris qui stagne.
04:07Paris qui stagne.
04:08Après, ce qui est toujours intéressant, c'est de voir que Paris,
04:10la localisation du poste Paris, Paris, ce n'est pas l'Île-de-France.
04:12Donc, en fait, c'est la localisation Paris en tant que telle du poste.
04:17Après, là, on est sur des chiffres qui sont des chiffres annuels.
04:20Ce ne sont pas les chiffres du dernier trimestre.
04:21Sur le dernier trimestre, ces tendances-là seraient très probablement négatives également.
04:24Sachant que tout cela, évidemment, est conjoncturel.
04:27Vous parliez très rapidement de l'avant-crise sanitaire.
04:29Il y a eu la pandémie, il y a eu le développement du télétravail.
04:33Est-ce que ça, ça a changé la donne ?
04:35Ça a changé la donne.
04:36En revanche, ça a changé la donne que pour 33% des salariés en France,
04:39parce que les postes télétravaillables, ça n'est qu'un tiers des postes.
04:42La majorité des postes, finalement, ne sont pas télétravaillables.
04:44Et pour ces postes-là, effectivement, ça a changé la donne sur la localisation,
04:47sur le fait de pouvoir avoir un parcours un peu pendulaire
04:50sur trois jours dans la semaine et deux jours sur lesquels je suis en télétravail.
04:53Donc, je peux habiter un petit peu plus loin.
04:55Donc, oui, ça a remodelé quelque peu le territoire,
04:58mais ça n'a pas été non plus une grande révolution.
05:00Ce n'est pas un bouleversement ?
05:01Non, ce n'est pas un bouleversement.
05:02Bon, vous n'êtes pas voyant.
05:03Je ne vais pas vous demander une boule de cristal.
05:05Là, on a effectivement votre baromètre qui montre qu'il y a moins d'offres
05:10de recrutement cédée au dernier TIGMES 2024.
05:13Qu'est-ce qui peut se passer en 2025 ?
05:15Quels sont les possibles ?
05:16Il y a, de notre côté, on pense qu'il y a deux hypothèses.
05:18On a une première hypothèse où cette dynamique se perdure sur toute l'année 2025
05:23et on a un marché de l'emploi qui commence vraiment à se gripper.
05:25La seconde étant qu'on ait une reprise au second semestre,
05:28à partir du moment où on aura un environnement politique et budgétaire stabilisé,
05:32où les chefs d'entreprise sauront à peu près où ils peuvent aller,
05:35où ils peuvent investir et qui permettra d'avoir un peu plus de visibilité sur la suite.
05:39Il y a une autre question qui revient notamment dans les discussions politiques et économiques,
05:43c'est celle de l'emploi des seniors.
05:45Vous, quel regard vous avez là-dessus ?
05:46L'emploi des seniors, il sera d'autant plus simple que,
05:50globalement, plus les entreprises ont des difficultés à recruter,
05:52plus elles vont s'ouvrir à des profils différents,
05:54que ce soit des jeunes diplômés ou des seniors.
05:56Si elles n'ont pas de difficultés à recruter,
05:58finalement, elles vont toujours aller au plus simple
06:00et prendre exactement le profil qu'elles recherchent.
06:03Donc, plus le taux d'emploi sera élevé, plus le taux de chômage sera faible,
06:07plus l'emploi des seniors sera favorisé.
06:08Est-ce qu'on devrait s'inspirer, face aux problématiques pour le marché de l'emploi
06:12qu'on développe depuis tout à l'heure, de certains de nos voisins ?
06:14Est-ce qu'il y a un modèle que vous regardez et vous vous dites
06:16« là, il y a quelque chose à en tirer ? »
06:18Je ne sais pas si tous les modèles sont réplicables.
06:20Après, il y a une initiative qui semblait intéressante du côté des pays du Nord,
06:23avec notamment, puisqu'on parle de l'emploi des seniors,
06:25sur des personnes à partir d'un certain âge
06:26qui ont la possibilité de travailler sur un mi-temps.
06:29On est sur quelque chose où, en gros, on est sur une phase de transition
06:32entre cette période où vous êtes très actif et cette période de retraite,
06:36qui peut être une piste, notamment, sur favoriser l'emploi des seniors
06:38à travers des organisations telles que celle-ci.
06:40Merci beaucoup, David Beaurepère,
06:42directeur délégué de Hello Work, plateforme de recrutement,
06:45la première plateforme privée de France sur ce dossier-là.
06:48Je le rappelle, vous dévoilez votre baromètre annuel sur France Info 2024.
06:52Donc, a été une année dynamique pour le recrutement en CDI,
06:55mais attention, fléchissement au dernier trimestre,
06:57moins 8%, 100 000 offres.
06:59100 000 offres en moins.
07:00Mais on parle de quelque chose qui est conjoncturel et pas structurel.
07:03Merci, vous étiez l'invité éco de France Info.
07:05Merci beaucoup.

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