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[#Exclusif] Pr. Hilaire Ndzang Nyangone, Président du SNEC-ENS

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00:00Mesdames, Mesdemoiselles, Monsieurs, bonsoir et bienvenue sur GMT TV.
00:16Nous avons l'honneur de recevoir sur interview exclusive aujourd'hui le professeur Ilerdzang Nyangon du SNEC UOB.
00:25NS.
00:26Pour nous faire l'économie de la bataille qu'il y a aujourd'hui entre les deux tutelles de cette école d'enseignement supérieur.
00:40Alors quelle est la véritable tutelle de l'école normale supérieure? Est-ce le ministère de l'éducation nationale ou l'enseignement supérieur?
00:49Est-ce que vous pouvez essayer de nous édifier, d'édifier celles et ceux qui nous regardent sur cette question là?
00:55Déjà merci, vous excuserez la qualité de ma voix, je suis un peu grippé.
01:00Merci à vous monsieur Leka que j'ai eu l'occasion de connaître, non pas physiquement, mais à l'occasion de la sortie de mon livre en 2020 sur la liberté de la presse au Gabon.
01:12C'est un plaisir pour moi d'être sur votre plateau aujourd'hui et de voir les efforts que vous faites pour employer des jeunes Gabonais.
01:21Alors s'agissant de la tutelle de l'ENS, si on tient compte des choses telles qu'elles se déroulent aujourd'hui,
01:27l'école normale supérieure est sous la double tutelle de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur
01:35avec un conseil d'administration présidé par le ministre de l'éducation nationale et avec comme vice-président le ministre de l'enseignement supérieur.
01:46Mais il faut dire ici que la situation n'a pas toujours été ainsi puisque cette co-tutelle fut instituée en 1995 par le décret 651
01:56tandis que l'école normale en elle-même est créée par l'ordonnance numéro 59 barre 71 du 4 octobre 1971
02:07dont l'article 2 en fait un établissement public d'enseignement supérieur rattaché à l'université nationale du Gabon.
02:16Le décret 699 de 1982 portant statut de l'école normale supérieure en fait dans son article 27 un établissement public d'enseignement supérieur
02:32rattaché non plus à l'université nationale du Gabon mais à l'université Omar Bongo,
02:37ce qu'il faut dire qu'entre temps la dénomination de l'université nationale du Gabon bascule pour devenir l'université Omar Bongo.
02:45Et le même article par la suite propose la composition du conseil d'administration avec pour président du conseil d'administration le ministre de l'enseignement supérieur,
02:55vice-président le ministre de l'éducation nationale et rapporteur le directeur général de l'école normale supérieure.
03:05La co-tutelle en question fut initiée en 1993 notamment par la loi 11 barre 1993 qui modifie quelque peu la dénomination de l'école normale
03:19passant cette fois-ci d'établissement public d'enseignement supérieur à tout simplement un établissement public.
03:27Et la co-tutelle sera enterrée deux ans plus tard notamment en 1995 par la prise du décret 651
03:37qui nous place désormais sous cette co-tutelle entre l'éducation nationale et l'enseignement supérieur par convenance personnelle.
03:46S'il faut le dire c'est madame Isambo à l'époque encore vivante et en fonction qui institue cette co-tutelle en lien direct avec monsieur Moussirou Mouyama
04:00encore en vie aussi à l'époque directeur général de l'ENS.
04:05Et cette co-tutelle telle qu'inscrite dans les textes les choses sont claires puisque chacune des parties a des missions qui lui sont clairement définies.
04:15L'article 3 par exemple de ce décret 651 dit clairement la part des missions qui revient aux ministres de l'enseignement supérieur
04:23tandis que l'article 4 dit ce qui revient aux missions aux ministres de l'éducation nationale.
04:29Donc en clair aujourd'hui l'ENS est placé sous la double tutelle de ces deux ministères et c'est cette double tutelle qui pose problème aujourd'hui.
04:36Alors que cache la guerre lavée aujourd'hui qu'il y a visiblement puisqu'il y a des accusations qui sont portées vers certains membres du gouvernement.
04:46On voit bien qu'il y a une discordance de vue sur comment doit-on gérer cet établissement supérieur.
04:54Que cache le mal ?
04:58Le mal il ne date pas d'hier parce que quand la co-tutelle est instituée en 1995 plusieurs collègues enseignants chercheurs à l'ENS à cette époque
05:09ont demandé l'affectation à l'université au Marbongo parce que ne voulant pas se sentir enseignant d'un grand lycée
05:16étant donné que l'éducation nationale avait une trop grande emprise sur l'école normale supérieure.
05:23Donc ça a déjà créé du rumeau en 1995.
05:26C'est à ce titre qu'en 2001 un nouveau décret a été pris notamment le décret 1076 qui modifie certaines dispositions du décret 651
05:38juste pour contenter ces enseignants chercheurs qui ont décidé de rester à l'ENS.
05:44Les choses se sont quelque peu calmées avec différents ministres qui n'ont pas trop remué du couteau dans la plaine.
05:51Il se trouve malheureusement que depuis cette année notamment et la nomination du professeur Ruffin d'Isambaud comme directeur général de l'ENS
06:01les choses se sont envenimées.
06:03Elles se sont envenimées allant dans le sens où l'éducation nationale n'assume aucune responsabilité au niveau de l'école normale supérieure.
06:12Parce que quand on parle de co-tutelle cela présuppose qu'il y a une co-gestion.
06:17Et dans la co-gestion les responsabilités sont partagées.
06:21Or à l'école normale supérieure toutes les charges financières et administratives sont supportées par le seul ministère de l'enseignement supérieur
06:30là où l'éducation nationale ne brille que par la création des problèmes qui sont gérés par quelqu'un d'autre.
06:38Mais la finalité c'est que les enseignants qui en faillent et ceux qui en sortent le sont au bénéfice de l'Etat.
06:47Donc pourquoi il y a cette guerre larvée là au final juste pour une question de tutelle ?
06:53Je vais vous prendre deux exemples ou trois concrets de ce que nous reprochons à l'éducation nationale
06:59s'inscrivant dans le sens de la non prise de ses responsabilités au niveau de l'école normale supérieure.
07:05Vous savez selon la loi 21 barre 2000 qui institue les statuts de l'enseignement supérieur au Gapon.
07:17Si vous lisez l'article 25 et notamment l'article 40 de cette loi qui définit le personnel de l'enseignement supérieur.
07:28Or dans cette définition, en partant du cas précis de l'ENS, il est dit que les enseignants de l'ENS relèvent de la tutelle de l'enseignement supérieur.
07:41Ils ont rang et statut des enseignants de l'UUB.
07:45En même temps l'école normale supérieure peut faire appel à certains professionnels de l'éducation nationale.
07:52C'est la différence de traitement peut-être la valorisation ?
07:55Non, ce n'est pas la différence de traitement. Les textes sont clairs là-dessus.
07:58Ces personnels de l'éducation nationale lorsqu'ils viennent à l'ENS, ils sont en affectation, ils sont en détachement.
08:04Ils conservent le statut, leur statut de l'éducation nationale.
08:08Or depuis la prise du décret 651 qui institue cette co-tutelle, ce personnel de l'éducation nationale n'est plus affecté à l'ENS.
08:17Ils interviennent à l'ENS comme vacataires.
08:20Ça veut dire qu'ils ont le salaire de l'éducation nationale et chaque heure de travail qu'ils effectuent au niveau de l'école normale supérieure,
08:28l'heure est payée en tant que vacation.
08:31Ce qui pèse lourd dans les finances de l'école normale supérieure et ce qui n'est pas normal quand on est en co-tutelle,
08:38donc avec des responsabilités partagées.
08:41Vous avez cet exemple, vous avez l'exemple des stages.
08:43Vous savez, les étudiants de l'ENS, quand ils sont en fin de stage, en fin de cycle, on les envoie dans les lycées et collèges
08:49où ils sont accueillis et encadrés par des professionnels de l'éducation nationale
08:55qui partent de l'enseignant tuteur qui les reçoit jusqu'au conseiller pédagogique et au transpecteur.
09:02Mais tous ces gens, pour encadrer nos étudiants en période de stage, ils conditionnent cet encadrement par le payement.
09:10Et c'est une fois de plus l'enseignement supérieur qui paye l'addition.
09:15Et ce qui met de l'huile au feu aujourd'hui, c'est que l'ENS a deux entrées.
09:21Le concours interne qui, jusqu'à aujourd'hui, est exclusivement géré par le ministère de l'éducation nationale
09:28et le concours externe.
09:30Parce que l'interne, il est réservé aux professionnels de l'éducation,
09:33c'est-à-dire des enseignants, soit qui étaient déjà des instituteurs,
09:36qui veulent devenir des professeurs de collège ou des professeurs de collège qui veulent devenir des profs de lycée.
09:41Et ainsi de suite.
09:43Cette voie interne, c'est l'éducation nationale qui la gère.
09:46Nous, on ne se mêle pas de l'organisation de ce concours.
09:50Mais lors du conseil d'administration du 7 novembre 2024,
09:54Madame la ministre de l'éducation nationale s'est publiquement prononcée pour dire que,
09:58désormais, l'éducation nationale va aussi récupérer l'organisation du concours externe,
10:05gérant ainsi les deux concours en même temps,
10:08contrairement aux dispositions légales qui veulent que les deux concours soient conjointement organisés.
10:15Le dernier problème, si je peux ainsi l'appeler,
10:19intervient lorsque, le 26 novembre,
10:23l'éducation nationale convoque son personnel titulé en un doctorat ou moins
10:28pour réfléchir sur le profil de l'enseignant de l'ENS.
10:32Or, je vous ai cité le décret 651 tout à l'heure.
10:35Dans son article 3 qui définit l'émission de l'enseignement supérieur,
10:38c'est au ministre de l'enseignement supérieur de définir le profil de l'enseignant de l'ENS.
10:44En le faisant, Madame la ministre s'est illustrée dans une violation flagrante,
10:50dans un dépassement de pouvoir,
10:53en empiétant sur les pouvoirs de son collègue de l'enseignement supérieur.
10:57Nous venons maintenant sur la décision de suspension du directeur qui a intervenu le 3 janvier dernier.
11:05A vous entendre, cette décision est inopérante puisqu'elle n'est signée que par une seule des tutelles.
11:13Cette décision, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
11:17Et c'est ce qui a fait en sorte que l'on en arrive à la fermeture du portail,
11:22à l'observation des trois journées écoles mortes,
11:26et à d'autres actions beaucoup plus fortes et beaucoup plus dures à venir.
11:30Nous jugeons cette suspension hors la loi.
11:35Tout simplement, elle est hors la loi parce qu'elle ne tient compte d'aucune disposition légale.
11:42Le premier argument avancé là-dessus, c'est que le directeur général de l'école normale supérieure,
11:47à l'instar des autres chefs d'établissement de l'enseignement supérieur, les recteurs et autres,
11:52sont nommés par décret présidentiel pris en conseil des ministres.
11:58Ce n'est pas à vous, juristes, que je vais apprendre que dans la hiérarchie des lois,
12:03il faut un décret présidentiel pour abroger un autre décret présidentiel.
12:09Or, madame la ministre, sans tenir compte du fait qu'on est en co-tutelle, donc en co-gestion,
12:16et que pour prendre une telle décision, il fallait au moins consulter son homologue ou son collègue de l'enseignement supérieur,
12:26elle s'est enfermée dans son bureau et elle a décidé de suspendre le directeur général de l'ENS,
12:34sans respecter les dispositions en vigueur.
12:37Pire, en suspendant le directeur général de l'ENS, elle nomme, par la même occasion et par la même décision,
12:46son propre frère comme directeur général intérimaire en la personne du professeur Roger Undondo.
12:54Cette décision, pour nous, a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase,
12:59quand bien même les griffes qui sont faites au professeur Dizambou sont vides.
13:04Merci professeur pour ces premiers éclaircissements sur la situation de l'école normale supérieure.
13:11Nous marquons une courte pause publicitaire et nous revenons juste après.
13:14D'accord.
14:03Les imperfections
14:08Il m'arrive de me lever avec des imperfections.
14:11J'utilise la gamme purement de Yves Rocher.
14:14J'applique le nettoyant et le désincrustant.
14:17J'applique sur le visage tout humide, après un petit massage et ensuite je passe à l'étape du rinçage.
14:24En étape 2, nous avons la lotion que j'applique à l'aide d'un coton, sans pourtant toucher le contour des yeux.
14:30En étape 3, nous avons le sérum que j'applique à l'aide d'une pipette sur les différents coins du visage,
14:37c'est-à-dire les joues et le front, après un petit massage.
14:41Et en étape 4, j'applique la crème pour traiter les imperfections en profondeur.
14:46Et là, je me sens clean, je me sens beau, je me sens frais.
14:50Là, je sens que l'appétit va encaisser pendant le délire.
14:53Tous ces produits sont sans parabènes et contiennent au moins 96% d'ingrédients d'origine naturelle.
15:00Nous sommes de retour sur le plateau d'interview exclusive avec le professeur Jean-Mignon Miller.
15:13Professeur, vous avez également pointé un favoritisme de la part du ministre de l'Éducation dans la nomination du remplaçant du directeur général suspendu.
15:26N'est-ce pas là une trop forte accusation ?
15:30L'accusation n'est pas forte, parce que nous avons des éléments qui nous permettent d'étayer cet argument.
15:37En fin novembre déjà, pendant que le torchon brûlait à l'école normale supérieure,
15:43et puisque moi en tant que leader syndical, c'est généralement moi un visage découvert qui prends la parole,
15:51il y a un torchon, je l'appelle ainsi parce que c'est de ce dont il s'agit,
15:56un torchon qui a été écrit sur moi en remettant en cause mes diplômes et mes grades universitaires,
16:03ainsi que mon apport dans le système éducatif gabonais.
16:06Le contenu du torchon en lui-même ne m'intéresse pas,
16:08mais dans la conclusion de ce torchon, signé de la jeunesse montante du Kumu Manda,
16:14Kumu Manda, c'est la circonscription électorale de madame le ministre de l'éducation nationale.
16:21Mais à la fin de ce torchon signé de la jeunesse montante du Kumu Manda,
16:26il était fait une interpellation à madame le ministre de l'éducation nationale,
16:31afin de suspendre le directeur général de l'Enes à titre conservatoire,
16:36afin de ramener le calme dans cet établissement dit fleuron de l'enseignement supérieur au Gabon.
16:43Si vous lisez la décision qui suspend le professeur Ruffin d'Izambou,
16:48vous vous rendrez très vite compte que le torchon dont je parle a été repris dans sa conclusion,
16:55mot pour mot, dans la décision de suspension du professeur Ruffin d'Izambou.
17:04Pour nous, le lien est apparent parce que nous nous sommes interrogés.
17:07Nous parlons d'une affaire académique.
17:10Qu'est-ce que le politique vient y rester, puisque l'Enes n'appartient pas au Kumu Manda
17:15et qu'est-ce que la jeunesse montante du Kumu Manda a à venir s'interférer dans les choses de l'Enes
17:22et pire, ce que cette jeunesse a demandé a été réalisé.
17:27C'est le premier aspect.
17:29Le deuxième aspect vient de la provenance de celui qui a été nommé comme directeur général intérimaire,
17:37qui fait justement partie de cette jeunesse du Kumu Manda.
17:40Donc ce n'est pas une trop forte affirmation.
17:43Parce que je vous parlais tout à l'heure des griefs,
17:45si vous fouillez dans les griefs qui sont faits au professeur d'Izambou,
17:48ils sont vides sur un point de vue juridique.
17:51D'accord, mais pourquoi n'avoir pas répondu juridiquement,
17:54plutôt que de suspendre les cours et de créer d'autres dommages
18:00qui sont au final vécus par les étudiants,
18:04qui n'ont rien à voir dans cette guéguerre entre deux tutelles.
18:09Nous aurions aimé répondre sur un plan purement juridique
18:15si madame la ministre de l'éducation nationale avait de son côté respecté la procédure juridique.
18:22Vous savez en termes de sanctions, il y a l'échelonnement des sanctions.
18:29Madame la ministre de l'éducation nationale préside le conseil d'administration de l'ENS.
18:34Le conseil d'administration est un collège.
18:37Dans un conseil d'administration, on ne décide pas seul.
18:41C'est tout un collège qui se réunit, qui va de son président pour le cas de l'ENS
18:46jusqu'au président de la mutuelle des étudiants.
18:50Chacun des maillons de cette chaîne doit être consulté
18:53pour qu'on prenne une décision qui s'applique à tous.
18:57Nous nous demandons encore aujourd'hui, est-ce le ministre de l'éducation nationale
19:01ou la présidente du conseil d'administration qui a suspendu le professeur Guizambou ?
19:08La question vous sont présentes dehors pour une raison simple.
19:13Si c'est la présidente du conseil d'administration qui a suspendu le professeur Rufin Guizambou de ses fonctions,
19:20il aurait fallu qu'elle organise un autre conseil d'administration,
19:24donc extraordinaire, avec ce point exclusivement inscrit à l'ordre du jour
19:30afin que cela soit enterriné par le conseil d'administration.
19:34Elle n'a pas suivi cette voie.
19:36La deuxième chose, c'est l'échelonnement des sanctions.
19:39Elle a fait une demande d'explication au directeur général de l'ENS,
19:43après son arrivée, en lui reprochant d'avoir organisé des assises de l'ENS.
19:49Mais les assises de l'ENS, cela ne vous échapperait pas que c'est une recommandation forte des assises nationales du LMD
19:57qui ont été organisées dans notre pays, notamment à l'Institut de gestion,
20:01ouvertes par le Premier ministre de la Transition et fermées par le même Premier ministre de la Transition.
20:07Et l'une des recommandations fortes a été que chaque établissement public d'enseignement supérieur
20:12se les approprient et les implémentent en son sein.
20:16Le professeur Ruffin-Dizambou l'a fait au niveau de l'École Normale Supérieure.
20:20On le lui reproche comme étant une faute.
20:22On lui reproche également d'avoir réhabilité des étudiants de licence 1
20:27qui avaient maladroitement été exclus après un redoublement en première année,
20:33en contradiction totale avec le décret 340 qui institue le système LMD dans la République Gabonaise.
20:41Et selon ces recommandations, un apprenant a droit au moins à un redoublement par cycle.
20:48Cet étudiant qui en est exclu en première année parce qu'il aurait redoublé,
20:52à quel moment a-t-il bénéficié de son seul redoublement par cycle ?
20:58Donc ça n'a été que justice et c'est une recommandation forte du ministre de l'enseignement supérieur
21:04pour rétablir ces étudiants.
21:06On le lui reproche aujourd'hui.
21:08Et dernière chose qu'on lui reproche, c'est d'avoir créé les BTS à l'ENES.
21:13Mais c'est risible puisque les BTS sont créés à l'ENES par l'arrêté 0053 de mai 2021,
21:24signé du ministre Patrick Daouda Mugliyama, à l'époque ministre de l'enseignement supérieur,
21:30et sous M. Fidèle Alogon Kogedi, cordier général de l'ENES.
21:36Ruffin d'Izambou n'a été nommé qu'en 2024.
21:39Comment peut-il reprocher d'avoir ouvert les BTS à l'ENES en violation flagrante des dispositions
21:45alors qu'il a trouvé les BTS sur place ?
21:48Vous voyez là par vous-même que tous les griefs qui lui sont faits sont vides
21:52et si facilement à démonter.
21:54Voilà pourquoi nous parlons d'une décision purement politique.
21:57Vous demandez également la fin de la co-tutelle entre le ministère de l'enseignement supérieur et l'éducation nationale.
22:03Pourquoi une telle revendication et qu'attendez-vous d'un tel changement ?
22:09Nous demandons la fin de la co-tutelle pour nous conformer à ce qui se fait à l'international.
22:15Si on prend trois exemples, le premier exemple c'est le système éducatif français
22:19puisque notre système éducatif est calqué sur le système éducatif français.
22:25La France compte trois écoles normales supérieures.
22:28Elles sont toutes sous la tutelle exclusive du ministère de l'enseignement supérieur.
22:34En plus ce sont des établissements post-universitaires à caractère élitiste.
22:39On vient dans notre chère Afrique, on prend l'exemple de l'espace Kames.
22:45Le Gabon, il faut le rappeler, ici fait partie des pays fondateurs de cet espace Kames.
22:51Et dans l'espace Kames, toutes les écoles normales supérieures sont des établissements publics d'enseignement supérieur.
22:58C'est à ce titre que nous tous enseignants de l'espace Kames passons nos différents grades au Kames.
23:06Puisque l'une des premières conditions au Kames pour passer à quelconque grade,
23:09c'est qu'il faut officier soit dans un établissement public d'enseignement supérieur ou de recherche.
23:15Et l'ENAIS au niveau du Gabon, au prorata du nombre d'enseignants, nous sommes 175 enseignants à l'ENAIS permanent,
23:23114 d'entre nous sont gradés et hautement gradés au Kames.
23:28En tenant compte tout simplement du fait que dans cet espace Kames,
23:33les écoles normales supérieures sont des établissements publics d'enseignement supérieur.
23:37On vient à la circulaire CEMAC, là encore à côté.
23:41Prenons l'exemple du Cameroun voisin.
23:43Toutes les écoles normales supérieures de l'espace CEMAC relèvent de la tutelle exclusive de l'enseignement supérieur.
23:51Le Gabon est donc une rare exception où une école normale supérieure est placée sous la double tutelle avec l'éducation nationale et l'enseignement supérieur
24:00et où l'éducation nationale préside le conseil d'administration.
24:04Nous demandons tout simplement à sortir de cette anormalité afin de nous conformer à ce qui se fait sur le plan international.
24:12Justement, des proches du ministre disent qu'en République gabonaise, il y a d'autres écoles supérieures qui sont sous la tutelle, d'autres ministères.
24:20On va prendre le cas de l'ENAIS qui est sous la tutelle du ministère de la fonction publique et de l'enseignement supérieur.
24:27La même qu'au tutelle, on la trouve au niveau de l'INFAS, de l'école nationale de la magistrature.
24:32Pourquoi c'est l'ENAIS qui doit se soustraire à cette réalité nationale ?
24:37L'ENAIS n'est pas sous la double tutelle. L'ENAIS est sous la tutelle exclusive du ministère de la fonction publique.
24:45C'est l'exemple de l'EPCIA également qui est sous la tutelle exclusive du ministère de la fonction publique quand bien même ces deux établissements emploient un personnel d'enseignement supérieur.
24:58Quand vous allez à l'université des sciences de la santé qui forme exclusivement un personnel employé par le ministère de la santé,
25:06cette université est sous la tutelle exclusive du ministère de l'enseignement supérieur.
25:13Le problème dans notre chère République gabonaise, c'est que nous voulons faire des exceptions, des règles.
25:20S'il se trouve que dans ces établissements, il y a plusieurs d'entre eux qui ne sont pas sous les tutelles qui devaient en principe être les leurs, il faut restaurer.
25:30Et nous sommes justement en temps de restauration de nos institutions et de nos valeurs. Il faut restaurer tout cela pour que nous restons dans la normalité.
25:39Au regard des faits et du bras de fer qui vous oppose aujourd'hui au ministère de l'éducation nationale, doit-on s'attendre à une paralysie générale des activités au sein de l'NS si vos revendications ne sont pas entendues ?
25:55Nous avons tenu une assemblée générale de décisions et de contestations le lundi 6 janvier 2005.
26:04Lors de cette assemblée générale, deux principales décisions ont été prises. La première, deux décisions fortes.
26:11La première a été soumise au vote des collègues portant sur le maintien du professeur Ruffin-Dizambou à son poste.
26:19Et sur plus d'une centaine de collègues présents lors de cet agé, cette question a été votée à l'unanimité.
26:26C'est que nous appelons à ce que le président de la République, qui est cette autorité qui peut mettre un terme à tout ce bordel, je pèse le mot, que l'on enregistre chez nous aujourd'hui, cesse.
26:40Donc la première recommandation forte a été que l'on maintienne le professeur Ruffin-Dizambou à son poste.
26:45La deuxième recommandation est que l'on sorte de cette co-tutelle qui pour nous devient toxique, parce qu'elle devient invivable, pour la raison simple que c'est elle qui est à l'origine de tous ces problèmes.
26:58Et nous avons conditionné un retour au calme à l'NS par le respect de ces deux recommandations fortes.
27:10Et nous avons voté la grève générale ce jour-là.
27:13Mais puisque pour entrer en grève, cela obéit à toute une procédure.
27:17Qui veut qu'on dépose le préavis, nous avons déposé le préavis de grève le même lundi 6 janvier auprès du ministre de l'Enseignement supérieur.
27:28C'est à ce titre qu'il nous a reçu hier 15h.
27:32On va en arriver. Et à l'issue du préavis, le préavis nous donne 8 jours ouvrés, que si ce que nous demandons ne nous est pas donné, nous allons paralyser l'école normale supérieure de façon intégrale.
27:49Jusqu'à satisfaction totale de ce que nous demandons.
27:54Le préavis de grève suit son cours.
27:57Une fois qu'il aurait expiré et que nous n'aurons pas obtenu ce que nous demandons, nous paralyserons totalement.
28:03Hier, nous avons été reçu par le ministre de l'Enseignement supérieur, à qui il était reproché.
28:08A raison de ne s'être pas prononcé publiquement sur ce problème.
28:14Parce que cela fait deux mois et demi, bientôt trois, que nous sommes dans cette guerre là.
28:20Et le ministre de l'Enseignement supérieur, qui agit dans son couloir, ne s'était jamais prononcé publiquement.
28:27Après dépôt de notre préavis de grève, il nous a reçu hier à 15h à son cabinet.
28:32Et c'était une réunion d'écoute, d'explication, pour que nous lui disions exactement ce que nous entendons par les deux points inscrits dans nos revendications.
28:45Ça a donc été plus une réunion où il nous a écouté, nous lui avons expliqué tout ce que nous avons comme grève que nous faisons à l'éducation nationale.
28:53Notamment ce qui a conduit à l'accentuation des contestations actuelles.
28:59Il nous a écouté, il nous a prodigué quelques conseils, privilégiant un dialogue constructif.
29:08Donc nous en sommes sortis de là hier, et dans nos négociations avec le ministre de l'Enseignement supérieur, il nous a fait comprendre que vous-même vous avez décrété trois journées école morte.
29:18Et lorsque vous me donnez un préavis, le préavis en cours sous huit jours, si vous-même vous en avez déjà utilisé trois, il faut que vous me les rendiez ces trois jours-là.
29:29Pour que j'ai véritablement huit jours, tout en précisant qu'il s'agit de huit jours ouvrés.
29:35Nous lui avons concédé, donc nous attendons, puisqu'il nous a promis de faire remonter l'information auprès de qui de droit, afin qu'une solution idoine soit trouvée le plus rapidement possible.
29:47Très bien, alors pour conclure sur ce sujet, selon vous, quels sont les défis urgents de l'école normale supérieure et le secteur de l'enseignement supérieur en général ?
29:59Pour garantir justement une année académique à l'ENS qui soit conforme à ce que nous voyons dans d'autres pays.
30:09Vous savez, cela fait bientôt cinq à six ans que l'école normale supérieure avait retrouvé un fonctionnement normal.
30:19C'est à mettre d'ailleurs au crédit de l'ancien directeur général de l'ENS, le professeur Fidel Alogon Kogue, qui a fait d'énormes efforts afin que l'on retrouve un calendrier académique normal à l'ENS.
30:39Ce qui fait que depuis cinq ans, nous arrêtons les activités en juin et nous avions des congés pour revenir en septembre. C'est cette normalité que nous recherchons aujourd'hui et que nous voulons retrouver.
31:01Pour retrouver cette normalité, il faut rendre à l'école normale supérieure ses lettres de noblesse. C'est lui rendre d'abord son autonomie juridique et son autonomie financière.
31:17C'est ce que nous demandons par la sortie de la co-tutelle, étant donné que c'est l'enseignement supérieur qui nous supporte en tout et pour tout. On demande pure et simplement à se conformer à ce qui se fait partout ailleurs.
31:33L'enseignement supérieur dans tout pays sérieux a pour mission de former des cadres dans tous les secteurs de la République.
31:41A l'ENS, nous ne pouvons pas divorcer du ministère de l'éducation nationale puisque nous formerons toujours pour eux et nous aurons toujours besoin d'un personnel qui nous provienne de chez eux parce qu'on n'a pas ce personnel dans nos effectifs.
31:58Mais nous demandons aujourd'hui un retour aux sources, aux textes fondamentaux de l'ENS, c'est-à-dire à l'ordonnance 59-71 et au décret 699 de 1992 qui font de l'école normale supérieure un établissement public d'enseignement supérieur.
32:18Et nous appelons, je profite de l'occasion, le président de la République une fois de plus afin qu'il puisse restaurer la dignité non seulement des enseignants de l'ENS parce que nous sentons cette dignité bafouée lorsqu'on nous rappelle chaque jour que nous ne sommes pas à notre place, sachant qu'il n'y a aucune école normale sur terre où il n'y ait d'enseignants-chercheurs.
32:44Nous demandons donc au président de la République de trancher dans le vif en rendant à l'école normale supérieure son autonomie, en nous sortant de cette co-tutelle toxique qui ne fait que créer des problèmes sans jamais participer aux solutions.
32:58Très bien. Merci professeur pour vos éclaircissements et cet échange franc et instructif. Vos analyses éclairent les tensions actuelles qui sévissent au sein de l'école normale supérieure entre le ministère de l'Enseignement supérieur et le ministère de l'Éducation nationale.
33:16Merci également à nos téléspectateurs. Restez connectés sur GMT-TV pour la suite de nos programmes.
33:22Merci.
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