Des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes en France ce mardi pour célébrer la mort de Jean-Marie Le Pen. Des manifestations condamnées par plusieurs responsables politiques, dont le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, qui a dénoncé des "scènes de liesse honteuses".
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00:00Jean-Pierre Raffin, j'ai regardé, vous n'avez pas réagi à la mort de Jean-Marie Le Pen, pas tweet, rien du tout, pourquoi ?
00:06Parce que c'était un adversaire et que je n'ai rien à dire aujourd'hui sur la mort.
00:12Je crois qu'on respecte toujours une personne décédée, qu'il y a forcément une certaine réserve.
00:19Et donc ce fut un adversaire, j'ai eu à le combattre.
00:23Mais sur sa mort, je pense que le respect impose au silence.
00:27Mais c'est un acteur politique majeur des dernières décennies.
00:30Oui, mais là, nous sommes dans une situation très humaine.
00:33Nous pourrons discuter dans un autre temps, mais sur le temps de l'immédiat,
00:38il y a le respect de ses proches et le respect de sa propre personne au-delà de son engagement politique.
00:43Donc c'était un adversaire, c'est quelqu'un que j'ai combattu.
00:47Avec Jacques Chirac, on a eu des mots très durs.
00:50Mais aujourd'hui, face à un mort, je pense que le respect et l'attitude de silence sont fondés.
00:59Quand on voit qu'il y a des scènes de liesse dans certaines villes,
01:02on a pu voir par exemple à Marseille, Lyon ou Paris avec des manifestants
01:06qui se rassemblent au contraire pour fêter la mort de Jean-Marie Le Pen.
01:09Comment vous avez réagi à cela ?
01:11Je trouve que l'expression, qui est une expression d'ailleurs vendéenne de Bruno Retailleau,
01:17c'est qu'on ne danse pas sur les morts.
01:19Je crois que c'est quelque chose qui est très important, ça dépend un peu des convictions qu'on peut avoir.
01:23Mais il y a un moment où dans la nature humaine, il faut savoir s'effacer de cette condition de nos vies quotidiennes.
01:32Ça n'enlève rien au combat politique, je le dis, c'était un adversaire politique.
01:36Mais le jour de sa mort et les jours qui suivent, je pense que le silence et la bonne attitude...
01:43Enfin, chacun fait comme il veut.
01:45Mais je trouve que dans notre société, aujourd'hui, on ne respecte plus grand chose.
01:49Je me souviens, vous savez, quand mon père est mort, j'ai eu une manifestation.
01:55J'étais ministre des commerçants et des artisans.
01:57J'ai eu une grosse manifestation devant ma maison.
02:00C'est des visiteurs, qui me rendent le dernier hommage à mon père, qui ont discuté avec les manifestants.
02:05Ils étaient plusieurs milliers pour qu'ils aillent ailleurs que devant la maison de mon père.
02:10Ils étaient peut-être deux ou trois mille commerçants et artisans qui manifestaient.
02:14Ils sont allés sur le stade Réveillot à Poitiers.
02:16Ils ont quitté la maison.
02:17Je pense qu'il y a un moment où on doit respecter le deuil des uns et des autres.