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00:00Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros, ce matin sur Europe 1 jusqu'à 9h30 et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:08Certains réduiront Jean-Marie Le Pen à la séquence du détail et c'est sans doute bien commode de ne retenir que ses propos abjectes pour ceux qui ont fait de l'anti-Le Penisme leur seule raison de vivre,
00:22j'allais dire l'essentiel de leur identité.
00:24Ses adversaires de Le Pen adorent l'état dans lequel le plonge, leur détestation au point de célébrer sa mort, place de la République au goût du champagne et au son des ouras.
00:35Le drame pour la France tient que les provocations de Jean-Marie Le Pen, ses outrances, son parasité, son combat contre l'immigration massive et son refus d'importer sur le sol de France un islam conquérant pour ne pas dire hégémonique.
00:49Hier Gilbert Collard parlait de prophètes et de prophéties, il est en tout cas le seul, toute obédience politique réunie, le seul à avoir perçu le danger de l'islam quand cette religion devient majoritaire et qu'elle impose un mode de vie dont le voile illustre l'étendard de la soumission.
01:07Il a dit qu'en personne ne le disait encore que l'islam changerait le visage de notre pays, que cette religion importée sur le sol de France créait de nouvelles habitudes, de penser, de s'habiller, de prier, de parler, de dîner, etc.
01:22Qu'une autre France naîtrait, qu'un danger de séparatisme existait, forcé de reconnaître qu'il avait vu juste.
01:30Le paradoxe mais aussi le drame est qu'il a fait reculer la cause qu'il servait par des déclarations scandaleuses dont le détail est la plus signifiante.
01:38Jean-Marie Le Pen raconte une histoire française, celle d'un homme politique qui utilisait l'imparfait du subjonctif, citait Thucydide et Corneille et possédait une connaissance en profondeur de la France, de son histoire à travers les siècles, de sa culture, de ses mœurs qui faisaient de lui un contemporain de François Mitterrand.
01:57Convenons que le niveau des hommes politiques aujourd'hui n'est plus le même, comme si Jean-Marie Le Pen refermait une époque qui n'a plus grand chose à voir ni à vivre avec celle qui fut la sienne.
02:08Il est 9h01, Chana Lusso.
02:109h, 9h30, l'heure des pros sur CNews et Europe.
02:14Bonjour Pascal, bonjour à tous.
02:25Ces rassemblements indécents hier soir partout en France, des centaines d'opposants à Jean-Marie Le Pen ont célébré sa mort, il n'y a pas d'autre mot.
02:33A Paris, Marseille ou encore Lyon, on pouvait voir des fumigènes, des feux d'artifice et entendre des chants de joie, des scènes de liesse qui ont provoqué la colère de Bruno Retailleau.
02:43Rien, absolument rien ne justifie qu'on danse sur un cadavre, écrit le ministre de l'Intérieur sur X qui appelle à la retenue et à la dignité.
02:53Notre sondage exclusif qu'on vous dévoile ce matin, c'est une réaction à la proposition de Bruno Retailleau justement, à savoir l'interdiction du port du voile islamique à l'université et pendant les sorties scolaires.
03:05Et bien près de 8 Français sur 10 sont favorables à cette interdiction dans notre dernier sondage CSA pour CNews Europe 1 et le JDD 78%, exactement.
03:14Et puis Didier Deschamps quittera l'équipe de France après le Mondial 2026, le sélectionneur des Bleus a décidé de quitter ses fonctions au terme de son contrat après 14 ans de bons et loyaux services.
03:26Et Didier Deschamps laisse derrière lui un beau palmarès, on pense évidemment à la victoire de la France au Mondial 2018 mais aussi celle en Ligue des Nations en 2021.
03:35Les Bleus avaient également atteint les finales de l'Euro 2016 et de la Coupe du Monde de 2022.
03:40Voilà pour l'essentiel de l'information, c'est à vous Pascal.
03:42Merci beaucoup Chana Lusto, nous sommes avec Sarah Salman, Eric Nolot, Vincent Hervouet, Thomas Bonnet.
03:48Qu'est-ce qui est intéressant dans un homme politique ?
03:50Puisque la mort ramasse les copies, qu'est-ce qui est intéressant ?
03:54C'est de savoir qu'est-ce qu'il a dit ? Comment il a imaginé l'avenir ?
03:57S'est-il trompé ou pas ? A-t-il été visionnaire en amour ?
04:01Et certains le sont, d'autres ne le sont pas.
04:03Et c'est ça qu'on va essayer d'expertiser ce matin.
04:06En revanche, je vous propose peut-être de commencer cette émission avec ce qui s'est passé à La République hier soir,
04:10qui en dit long également sur un certain état d'esprit du pays.
04:14De regarder qui était également présent sur cette place de La République.
04:19Je disais ceux qui ont fait de l'anti-lupinisme leur seule identité parfois, leur seule raison de vivre.
04:25Regardez ces gens et je n'en dirai pas davantage.
04:29Regardez-les agir, regardez-les parler, imaginez ce qu'est leur vie peut-être,
04:34leur frustration, leur rigueur, leur rancœur, que sais-je.
04:37Et imaginez ce qu'ils font, ce qu'ils sont dans la vie qu'ils mènent.
04:41Et à chacun après de choisir là où il a envie d'être.
04:46Mais voyons le sujet de Mathilde Ibanez sur cette nuit particulière à La République.
04:54Ils étaient des milliers à s'être rassemblés place de La République pour célébrer le décès de Jean-Marie Le Pen.
05:01Un homme politique décrié de par ses positions et ses actions passées.
05:05Nombreux français ont tenu à marquer le coup.
05:08Champagne, confettis et même slogans.
05:16Dont certains visent directement Marine Le Pen.
05:23D'autres sont pro-algériens.
05:25Une exaltation qui s'est aussi entendue à Marseille.
05:34Où de nombreux français se sont réunis en musique sur le vieux port.
05:41Je ne suis pas sûr que tous ces visages qu'on vient de voir soient une bonne publicité pour les idées qu'ils veulent défendre.
05:48Si tant est qu'ils ont des idées déjà.
05:51Ils en ont des idées.
05:54C'est en fait l'anti-Le Penisme et leur identité.
05:58C'est intéressant d'ailleurs.
06:00Et ils aiment l'état dans lequel cette détestation les met.
06:05Ils ont le sentiment d'être...
06:06Cette détestation les fédère aussi puisque c'est la seule chose qui...
06:10C'est ignoble mais en même temps pas très surprenant.
06:13Parce que la décivilisation ce n'est pas un mot.
06:15C'est une réalité.
06:16Ça c'est une illustration de la décivilisation.
06:18Il y a eu un moment dans l'histoire de l'humanité, en tout cas dans l'histoire de France,
06:23où à la mort d'un homme on décrétait 24 heures de pause.
06:27Éviter de commenter.
06:29L'épuration en 1945 c'était guermieux.
06:31L'épuration c'est quand même une période extrêmement...
06:35Je pense que de tout temps ces scènes-là avaient la même pourcentage.
06:40On n'est pas dans une circonstance historique exceptionnelle.
06:43On est à la mort d'un homme, quoi qu'on en pense, qui a marqué l'histoire politique française.
06:47Après il y a ceux qui dansent et ceux qui pensent.
06:50Moi, tous ces gens de la République, je les invite à penser le fait suivant.
06:54On parle beaucoup du point de détail et d'autres déclarations scandaleuses de Jean-Marie Le Pen.
06:58Moi je voudrais leur demander de penser la chose suivante.
07:00Comment se fait-il que moi, quand j'avais 20 ans, je parle de ma génération,
07:03quand on entendait le nom de Jean-Marie Le Pen c'était immédiatement synonyme d'antisémitisme ?
07:08Comment se fait-il qu'aujourd'hui une majorité, je dis bien une majorité de la communauté juive,
07:13vote pour Le Pen ou pour Zemmour ?
07:16Comment se fait-il que l'héritier politique le plus direct de Jean-Marie Le Pen
07:20soit quelqu'un de confession juive ? Je parle d'Éric Zemmour.
07:23Moi je les invite à penser ça, plutôt que d'être dans ce réflexe pavlovien de danser sur un cadavre.
07:28Les personnes de confession juive savent très bien ce que Jean-Marie Le Pen a dit
07:31et le détail de l'histoire, moi je vais vous dire, c'est ce que je retiens.
07:35Oui, mais c'est ce que je retiens aussi.
07:38Oui, c'est ce que je retiens, mais de dire que les personnes de confession juive
07:42votent quasi-automatiquement pour M. Zemmour ou Mme Le Pen,
07:45c'est ce que vous avez dit, une majorité, ça reste à vérifier.
07:47Ah non, c'est à vérifier, pardonnez-moi.
07:50C'est à vérifier Eric Zemmour en Israël, le score qu'il a fait.
07:53En Israël, ce n'est pas représentatif de tous les Français, c'est une partie.
07:56Non, c'est représentatif simplement de la population juive, si vous me permettez.
07:59Oui.
08:00Au minimum.
08:01Oui, quand même.
08:03Ce que disait Éric Zemmour, maintenant c'est vrai que les propos les plus antisémites
08:07sont tenus par Jean-Luc Mélenchon et quand il fait son tweet en disant
08:10« Je vais lutter contre l'antisémitisme », c'est l'hôpital qui se fout de la société.
08:13On va écouter Mme Le Panneau et après je donne la parole à Vincent Herouette.
08:17Mme Panneau et puis on écoutera également M. Le Cornu qui était ce matin axonné à Mabrouk.
08:20Mme Panneau tout d'abord.
08:22Personne ne danse sur un cadavre, il faut arrêter de dire n'importe quoi.
08:25Personne ne danse sur un cadavre.
08:27Réjouir de la mort de quelqu'un, sortir dans la rue, ouvrir des bouteilles de champagne,
08:31tirer des feux d'artifice, c'est quand même particulier non ?
08:34Quoi qu'on pense du bonhomme.
08:36Non, non, c'est pas « quoi qu'on pense du bonhomme ».
08:38M. Le Pen, M. Jean-Marie Le Pen, n'est pas juste un adversaire politique
08:42comme ça a été dit par M. Retailleau
08:44ou même une grande figure de la vie politique française
08:47comme ça a été dit par M. Bayrou.
08:49M. Jean-Marie Le Pen est un ennemi de la République.
08:52Il disait aussi, il faut être précis, on savait en le combattant quel combattant il était
08:55au-delà des polémiques qui étaient son âme préférée
08:57et des affrontements nécessaires sur le fond.
08:59Voilà ce qu'a dit François Bayrou.
09:00C'est un ennemi de la République.
09:02Vous avez un homme qui a été condamné plus de 30 fois
09:05notamment pour négation de crimes contre l'humanité.
09:09C'est l'homme du détail de l'histoire en parlant des chambres à gaz.
09:12Je ne sais pas qui combat davantage la République,
09:15c'est Mme Pannot ou M. Le Pen,
09:17mais un combattant de toute façon n'est pas un saint.
09:19À part Jeanne d'Arc peut-être, mais un combattant n'est pas un saint.
09:23Donc effectivement, lorsqu'on est dans le combat politique,
09:26il arrive qu'on soit amené à dire, à faire des choses qui sont parfois rudes.
09:33Écoutons M. Lecornu et je vous donne la parole à l'instant.
09:38Le combat politique, c'est pour les vivants.
09:40Et donc il faut poursuivre le combat politique avec les vivants,
09:42mais il faut respecter les morts.
09:44C'est une affaire de dignité, je crois.
09:46C'est quelque chose de même civilisationnel, et Bruno Retailleau a raison de le dire.
09:49C'est un adversaire politique, mais une fois de plus,
09:51je pense que dans le champ civilisationnel,
09:53en tout cas dans le rapport personnel que j'entretiens,
09:55et avec les morts, et à la mort,
09:58il y a une forme de respect qu'il faut avoir.
10:00Les scènes de Liès, je crois, disent quelque chose d'assez dégradant
10:04sur le rapport que les vivants doivent entretenir avec les morts.
10:06Mais une fois de plus, on a ces opinions politiques,
10:09et le combat politique continue avec les vivants.
10:11Ça me semble simple et de bon sens.
10:13Bruno Retailleau a dit rien, absolument rien ne justifie qu'on danse sur un cadavre.
10:16La mort d'un homme futile, un adversaire politique,
10:19ne devrait inspirer que de la retenue et de la dignité.
10:21Ces scènes de Liès sont tout simplement honteuses.
10:23Vincent Hervouet.
10:24Oui, c'est une vision très traditionnelle des choses.
10:27Effectivement, on doit le respect aux morts et la vérité aux vivants.
10:31Mais ce qu'on a vu hier, c'est les tricoteuses au pied de l'échafaud,
10:35c'est bien qu'il y ait une différence.
10:38C'est-à-dire que les foules qui lynchent et qui jouissent du spectacle de la mort de l'ennemi,
10:46elles l'ont vaincu.
10:48Alors là, Jean-Marie Le Pen n'a pas été vaincu par ces gens-là.
10:52Il a fait une immense carrière politique, 96 ans, il est mort de sa belle mort,
10:57après avoir passé 34 ans au Parlement européen,
10:59après avoir été à de multiples reprises condamné,
11:02après avoir fondé une dynastie politique.
11:05Il a eu une vie comme il la voulait.
11:08Il a été effectivement batailleur, comme vous le disiez.
11:11Bon, on ne va pas lui dresser des couronnes ou l'enterrer ici,
11:15mais c'est une erreur totale de voir ces gens effectivement festoyer.
11:20Moi, ça ne me choque pas tant que ça, en réalité.
11:23Ils ont appris, ils ont été dressés à le détester.
11:26Ils ont passé toute leur éducation politique à se distribuer les uns les autres.
11:32Se distribuer les uns les autres des brevets de vertu antifasciste.
11:38Qu'est-ce qui va leur distribuer ?
11:39Comment est-ce qu'on va faire pour distribuer, d'ailleurs,
11:41des brevets de vertu antifasciste ?
11:43J'entends bien, mais là, vous êtes sur la lie du militantisme.
11:48C'est la populace qu'on appelle.
11:49Mais voilà, c'est-à-dire que si vous prenez...
11:51Effectivement, elle est affreuse, elle est toujours affreuse.
11:53Mais sincèrement, il n'y a pas à s'en étonner, il n'y a pas à s'enigner,
11:57il y a surtout une immense bêtise politique.
12:01Une immense bêtise politique.
12:02Je vous répète, c'est intéressant, c'est vraiment la lie du militantisme.
12:05Si vous prenez un par un le profil de tous ces gens,
12:09si vous allez voir précisément ce qu'ils font, qui ils sont,
12:13vous tomberez bien souvent sur des pauvres diables.
12:16J'en ai peur, j'en ai peur.
12:18Vous n'irez pas sur des très grands...
12:20Le militantisme politique traite aussi des gens de tous les deux.
12:23Effectivement, ce sont des gens dont les seules émotions sont souvent négatives.
12:29On mène à l'échafaud, mon cher Pascal.
12:32Dans leur trajectoire, ils ont souvent très peu d'occasion de se réjouir,
12:37parce que leur trajectoire n'est pas souvent très flamboyante.
12:40Ce n'est pas pour me faire d'avocat du diable.
12:42Franchement, je déteste ça, et plutôt du côté de Rotaillot,
12:46et surtout le fait d'appartenir à un pays qui a connu les échafauds
12:52et les beignets de Messie, c'est ça.
12:56Les beignets de Républicaine, ça a laissé des traces dans l'histoire de l'art.
12:59La curiosité, c'est qu'ils croient être dans une espèce d'extase militante.
13:04Le militantisme, c'est ça.
13:06On est ensemble en groupe et on fait la fête.
13:08C'est bien ce qu'a connu Jean-Marie Le Pen.
13:10Il a passé sa vie à vivre dans cette aventure-là.
13:14Mais c'est dérisoire, c'est vraiment dérisoire.
13:18Je voulais qu'on écoute Jean-Marie Le Pen et qu'on réfléchisse peut-être à son...
13:24Je disais tout à l'heure, il est possible que ses déclarations aient parasité un combat
13:30et qu'il n'ait pas été entendu sur quelque chose qui est peut-être beaucoup plus important.
13:34C'est ce qu'il annonçait, cette immigration massive,
13:38et dont on voit les résultats aujourd'hui,
13:40que la droite a encouragé sans voir les dangers d'un islam hégémonique
13:48qui pouvait un peu changer la France et imposer un nouveau mode de vie.
13:51Ce qui peut arriver dans certains quartiers.
13:53Ce n'est pas toute la France, bien sûr, mais ce qui peut arriver parfois.
13:55Donc je voulais qu'on voit cela.
13:57Mais tout d'abord, la mort.
14:00Jean-Marie Le Pen en avait parlé à Karine Boutelou.
14:05Bien sûr que j'y pense.
14:07Je suis dans la dernière ligne droite.
14:11Sauf si je dépassais le centenariat.
14:14Ce qu'à Dieu plaise.
14:18Non, je vis cela assez philosophiquement, calmement.
14:25Mais je connais les destinées humaines.
14:30Et je remercie le Ciel de déjà m'en avoir accordé un grand morceau.
14:37On a souvent parlé de provocation.
14:39Je vous propose d'écouter son épitaphe possible à la Trinité.
14:45Et encore, il y a une part de provocation, sans doute,
14:48lorsqu'il dit la phrase que vous allez entendre.
14:52Oui, j'y ai pensé d'ailleurs.
14:55Comme je serai probablement dans le petit cimetière de la Trinité-sur-Mer,
14:59dans mon caveau de famille,
15:02j'ai pensé simplement,
15:05faire comme José Antonio,
15:09une plaque de marbre avec Jean-Marie.
15:13Puisque je serai dans la tombe d'Éleupen.
15:15Il n'y a pas besoin de dire mon nom.
15:17Simplement mon prénom.
15:20Alors, il cite José Antonio.
15:23En fait, c'est José Antonio Primo de Rivera,
15:25qui est...
15:26Le fondateur de la phalange espagnole.
15:28Voilà.
15:29Et qui, lui, est enterré uniquement avec son prénom.
15:31De la même manière.
15:32Qui a eu une vie posthume un peu compliquée,
15:36puisqu'il vient d'être déterré de l'Hospital Skydos.
15:39Et qui a été assassiné, je vous rappelle,
15:42dans sa prison par les Républicains.
15:44C'est un crime qui pèse sur la gauche espagnole.
15:46Bien sûr.
15:47Et qu'elle a du mal, d'ailleurs,
15:49à se pardonner à elle-même.
15:51Mais c'est plutôt ce José Antonio, c'est un homme...
15:54José Antonio, il était jeune...
15:56Il était jeune, mais quand même, c'était un fasciste.
15:58Ah oui, oui, c'est le créateur de la phalange espagnole.
16:00Oui, c'est ça.
16:01Avant la guerre civile.
16:02Donc lui-même, il cite, il dit,
16:04je serai enterré avec uniquement mon prénom.
16:06Donc effectivement...
16:08Alors après, il y a ce goût de la provocation.
16:10On en pense qu'on en veut.
16:12Bien sûr, mais ça peut étonner.
16:14Et je crois que c'est Gilbert Collard...
16:15C'est un héros.
16:16Gilbert Collard...
16:17Un martyr.
16:18On a entendu Gilbert Collard,
16:20qui aurait dit à Jean-Marie Le Pen,
16:22pourquoi tu fais ces provocations ?
16:24Pourquoi, je cite entre guillemets,
16:25tu nous mets dans la merde avec ces provocations ?
16:28C'est une vraie question.
16:29C'est tout le paradoxe.
16:30Parce que ces déclarations scandaleuses,
16:32ces provocations,
16:33ont fait à la fois sa fortune médiatique
16:35et son infortune politique.
16:37C'est-à-dire qu'il occupait le devant de la scène
16:39toujours avec un nouveau scandale,
16:41mais ça a créé autour de lui
16:43des gens qui auraient pu se retrouver en lui,
16:45s'en éloigner,
16:46parce qu'on ne pouvait absolument pas quand même
16:48se rallier, le point de détail,
16:50sur les malades du sida.
16:52Il y a une collection de...
16:54Il fallait pour les autres se déterminer,
16:56se détacher.
16:58On peut se demander à quel point
17:00il a réussi à pousser ses idées,
17:02parce qu'indéniablement,
17:03il est passé de moins d'un pour cent
17:04le second tour à l'élection présidentielle,
17:06et en même temps, comme vous dites,
17:07il a poussé des idées,
17:08et dans le même temps,
17:09des controverses telles,
17:10que tout le monde s'est éloigné.
17:11Beaucoup de gens, en tout cas,
17:12se sont éloignés de ses idées.
17:13Donc, est-ce qu'il a servi sa cause ?
17:14Au contraire, il l'a desservie.
17:15Mais quand vous dites ses idées,
17:16pour moi, ses idées,
17:17je ne veux pas dire que ça ne veut rien dire,
17:18mais c'est son constat.
17:19Oui, c'est...
17:20Ce n'est pas ses idées.
17:21Il n'y a pas d'idées nouvelles
17:22chez Jean-Marie Le Pen.
17:23Son diagnostic, si vous préférez.
17:24Mais son diagnostic, oui.
17:25Mais l'idée, elle est assez conservatrice
17:36Il n'y a pas d'idée.
17:37Il n'y a pas de philosophie politique de Jean-Marie Le Pen.
17:40C'est un homme de droite, conservateur,
17:42qui fait un diagnostic.
17:44Vous avez totalement raison.
17:46C'est-à-dire que,
17:47contrairement à ce que l'on voudrait croire,
17:48d'abord, 1.
17:49C'est vrai qu'il ne voulait pas le pouvoir.
17:51Il a tout fait pour ne pas l'exercer.
17:53Il ne voulait pas d'inresponsabilité.
17:54Tout le monde le sait.
17:55Tout le monde l'a compris.
17:56Non, c'est contesté.
17:57Monsieur Gollnisch,
17:58qui était hier soir avec...
17:59qui était son directeur de campagne,
18:01ne dit pas ça.
18:02Mais bon.
18:03Gollnisch ne dit pas ça ?
18:04Non.
18:05C'est un homme privé.
18:06Il me dit peut-être autre chose, quand même.
18:07Je ne crois pas que...
18:08Franchement, je ne pense pas qu'il ait...
18:09Mais il ne pouvait pas l'avoir.
18:10De toute façon, ça n'avait pas de sens.
18:11Ni en 74, ni en 81, ni en 90.
18:13Mais...
18:14Le rapport de force,
18:16le rapport de force,
18:17c'était impossible d'avoir le pouvoir.
18:19Non, mais quel pouvoir ?
18:20Il aurait pu au moins exercer le pouvoir,
18:21un pouvoir régional.
18:23Réussir à se hisser à la tête d'une région.
18:26Non, alors ça ne l'intéressait pas
18:28parce qu'il considérait...
18:29Attendez.
18:30Ça ne l'intéressait pas
18:31parce qu'il considérait,
18:32depuis 62,
18:33il n'a pas tort,
18:34que la Vème République,
18:35c'est d'abord l'élection
18:36du président de la République.
18:37C'est tout.
18:38D'accord, ok.
18:39Ça, c'est le poste suprême.
18:40Mais entre-temps,
18:41vous avez quand même
18:42à l'échelon local
18:43un certain nombre de pouvoirs
18:44à exercer.
18:45Mais ça ne l'intéressait pas.
18:46Il n'a jamais voulu être maire de la République.
18:47Mais ça ne l'intéressait pas.
18:48Ce n'est pas le pouvoir
18:49qui ne l'intéressait pas.
18:50Ce qui ne l'intéressait pas...
18:51Le pouvoir ne l'intéressait pas
18:52en tant que tel.
18:53Il préférait l'argent.
18:54Il préférait la famille.
18:55Il préférait l'aventure.
18:56Il préférait les copains.
18:57Il préférait la tribu.
18:58Le bilan.
18:59Il préférait tout ça.
19:00Le bilan.
19:01Ah, mais écoutez...
19:02Et la deuxième chose...
19:03Le bilan.
19:04Bon, d'accord.
19:05Le bilan.
19:06Écoutons Jean-Marie Le Pen
19:07sur le bilan.
19:08Son bilan.
19:09Je pense que je suis
19:10assez fier de mon parcours.
19:11Je n'ai pas de remords
19:12parce que j'ai fait
19:13ce que je croyais devoir faire
19:14dans les différentes circonstances.
19:15J'ai pu commettre
19:16un certain nombre de maladresses
19:17ou horribles maladresses.
19:18J'ai commis des erreurs
19:19dans les différentes circonstances.
19:20J'ai commis des erreurs
19:21dans les différentes circonstances.
19:22J'ai pu commettre
19:23un certain nombre de maladresses
19:24ou peut-être même d'erreurs.
19:25Mais, en l'occurrence,
19:27je pense avoir marché assez droit
19:29comme je le souhaitais.
19:32Bon, et ce que je voulais dire,
19:33c'est que là, vous avez raison.
19:35C'est que, effectivement,
19:36il reste dans les clous.
19:37C'est-à-dire qu'il a été un parlementaire.
19:40Il a été,
19:41quand il était tout jeune,
19:42dans la 4ème République,
19:45et il n'est jamais sorti, en fait,
19:47et il n'est jamais sorti, en fait, il n'a jamais transgressé vraiment.
19:53Il a fait de la provoque, souvent, c'est nous qu'on est les méchants,
19:56il disait des horreurs, il était le capitaine fracasse,
19:59mais en même temps, quand il est par exemple sous-lieutenant au 1er REP en Algérie,
20:05il ne va pas avec le reste du régiment parmi les pouchistes,
20:09il reste lui à l'intérieur de l'armée, même s'il déteste De Gaulle.
20:15Et de la même manière, il va voir Bastien Thierry la veille du petit clamart
20:19pour lui demander de ne pas faire l'attentat.
20:21Oui, donc c'est assez paradoxal, il n'a jamais été le torpilleur de l'Assassin qu'on imagine.
20:28Mais il n'est pas effectivement avec les généraux pouchistes en 61,
20:33en avril 61, et il n'appartient pas, évidemment.
20:37Alors autour de lui, en revanche, grenouillait parfois un certain nombre de gens
20:42qui, eux, étaient prêts à le franchir.
20:43Attendez, attendez.
20:45Mais François Mitterrand était pour l'Algérie française en 54,
20:48donc vous pouvez en parler pendant des heures.
20:50Non mais l'Algérie française, ce n'est pas la question.
20:52De Gaulle était pour l'Algérie française, je vous le rappelle quand même.
20:55Oui, non.
20:56Ah bon ?
20:56Non.
20:57Ah bon, d'accord.
20:58Il n'a pas été réélu, il n'est pas arrivé au pouvoir comme ça ?
21:02Oui.
21:03Ah bon, d'accord.
21:03Mais dès 46, De Gaulle se prononce pour la décolonisation,
21:09il y a un discours de Bayeux qui est célèbre.
21:11Restons simples.
21:12Oui, restons simples.
21:13Oui, d'accord.
21:14Mais De Gaulle, il les a, il les a, voilà.
21:18Qu'est-ce que je veux dire ?
21:19Les relations de François Mitterrand, excusez-moi,
21:21ça vaut bien celles de Le Pen quand même.
21:23Oui.
21:23Il me semble.
21:24Oui, oui, mais il y a un parallèle entre les deux.
21:26Ce sont des aventuriers.
21:27Il y a un parallèle entre les deux.
21:29Ce sont des personnages romanesques, ce sont des aventuriers.
21:31Il y a un parallèle entre les deux, bien évidemment.
21:34Ça ennuie les Mitterrand de l'acte, mais Mitterrand,
21:36juste, il a Francisque, je n'y peux rien.
21:38Je vous serais dit, c'est autrement plus grave.
21:41Oui, effectivement.
21:42Non, mais attendez.
21:45Le Pen a eu la croix de la valeur militaire.
21:48Il a deux fois quand même été sur le terrain.
21:50Mais bon, tous ces jeunes gens qui sont à la République d'hier,
21:53ils ne savent rien de rien.
21:54Bon, désolé, je vous le dis.
21:56Donc, ils peuvent venir sur ce plateau,
21:57ils ne savent rien de rien.
21:58Ils ne connaissent pas.
21:59Donc, c'est la phrase de Mitterrand, je crois,
22:01à Georges-Marc Benhamou.
22:02Jeune homme, vous ne savez pas de quoi vous parlez.
22:04Et bien sûr qu'ils ont raison,
22:05parce qu'on peut prendre des lunettes de 2024
22:07pour juger cette période,
22:08mais elle est infiniment plus complexe.
22:09Bon, les dérapages.
22:11Ça, ça nous intéresse.
22:11Les dérapages, c'est un sujet de Gauthier Lebrecht,
22:13parce qu'ils ont marqué, évidemment, la période Le Pen.
22:18Mais avant cela, le carillon d'Europe 1,
22:23avec M. Thomas Hill.
22:24Ah, mais il est là tous les jours, alors maintenant.
22:26Lundi, mardi, mercredi, trois jours consécutifs.
22:28Je vais vous demander une RTT, Charlie.
22:30Il va falloir vous y habituer, oui.
22:32Comment ça va ?
22:33Très bien, très en forme.
22:35Bon, et alors vous, vous êtes une des rares personnes de l'antenne
22:38qui ne doit pas parler, sans doute, de Jean-Marie Le Pen.
22:40Ah non, ah non.
22:41Parce que les artistes culturels, c'est très...
22:43Je n'ai pas souvenir d'un artiste qui...
22:46Qui soutienne Jean-Marie Le Pen, oui.
22:47Je ne crois pas que ça existe.
22:48Publiquement, je ne crois pas.
22:50Je ne lui conseillerais pas non plus.
22:52Je ne conseillerais pas.
22:53Compliqué.
22:54Évidemment, ce n'est pas quelque chose...
22:55Compliqué.
22:56Bon, bonne émission en tout cas.
22:57À tout à l'heure, Pascal.