Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.
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00:00Bonsoir à tous et bienvenue ce soir à l'heure des pros avec Elisabeth Lévy, avec Gilles-William Golnadel, avec Philippe Bilger, avec Olivier D'Artigolle, avec Yohann Ouzaï.
00:11Jean-Marie Le Pen est mort et le meilleur titre est sans doute celui de Paris Match.
00:16J'ai vu tout à l'heure la une de Paris Match, une histoire française, car quoi qu'on pense de Jean-Marie Le Pen, il résume effectivement, il incarne,
00:26il illustre une histoire française parce qu'il était député de la 4ème République, parce qu'il a été l'homme qui a été sous la 5ème, l'opposant notamment de Jacques Chirac,
00:37et parce qu'il aura été présent et influencé le débat politique pendant toutes ces années, depuis la création du Front National en 1972,
00:46depuis la première fois où il s'était présenté en 1974, il avait fait 0,74%.
00:51C'est pour ça aussi que c'est une histoire française, c'est-à-dire que la première fois qu'il se présente à l'élection présidentielle en 1974, il n'existe pas,
00:58ce courant-là n'est pas représenté et puis pour les raisons que vous imaginez, il deviendra de plus en plus important en France.
01:05Alors on va en parler ensemble, simplement, je voulais peut-être qu'on écoute pour commencer ce qu'il avait dit sur la mort à Karine Boutelou.
01:15Bien sûr que j'y pense, je suis dans la dernière ligne droite, sauf si je dépassais le centenariat, ce qu'à Dieu plaise !
01:27Non, je vis cela assez philosophiquement, calmement, mais je connais les destinées humaines et je remercie le Ciel de déjà m'en avoir accordé un grand morceau.
01:47Juste après cette émission, et Gautier Lebret viendra à la fin de cette émission, vous pourrez voir un documentaire sur la vie de Jean-Marie Le Pen.
01:53Il sera diffusé ce soir sur CNews, c'est un documentaire qui s'intitule « Les secrets d'un homme controversé »
01:59et nous verrons également plusieurs extraits de ce document dans notre émission tout à l'heure.
02:04L'idée c'est qu'on l'écoute quand même beaucoup, forcément, pour retracer ce qu'a été cette vie politique et puis vous pourrez bien sûr intervenir.
02:11Mais sur le bilan de sa vie et les remords qu'il pourrait avoir, écoutez ce qu'il disait il y a quelques mois.
02:18Je pense que je suis assez fier de mon parcours, je n'ai pas de remords parce que j'ai fait ce que je croyais devoir faire dans les différentes circonstances.
02:28J'ai pu commettre un certain nombre de maladresses ou peut-être même d'erreurs, mais en l'occurrence je pense avoir marché assez droit comme je le souhaitais.
02:40Et puis avant de vous donner la parole, un dernier passage avant de voir évidemment sa vie, sa vie politique, ses dérapages, ses prises de position, sont ce qu'il avait dit aussi sur l'islam.
02:49Et certains soulignent qu'il y a quelque chose de prophétique dans une déclaration, en tout cas dans une interview qu'il avait faite à Pierre-Luc Séguyon,
02:57que j'ai souvent passée d'ailleurs parce qu'elle date de 1991 et elle annonce le monde dans lequel nous sommes aujourd'hui.
03:04Écoutez ce qu'il disait sur le combat.
03:07Moi j'ai été un combattant engagé, loyal pour la cause qui était la mienne, cause malheureuse d'ailleurs, mais je ne regrette pas.
03:27Quand on a mon âge, qu'on a vu un certain nombre de choses, parce que j'étais adolescent pendant la guerre, j'étais orphelin de guerre, j'étais officier de parachutiste.
03:50L'ensemble de ma vie m'a donné une hauteur de vue et peut-être une indulgence que n'ont pas des gens qui ont vécu ces événements-là dans les livres.
04:13J'ai cité Paris Match tout à l'heure, Paris Match qui sera en vente demain à Paris en Ile-de-France et jeudi dans toute la France.
04:19Il y a un grand papier que vous pourrez lire de Catherine Ney sur les 60 ans de la vie publique et politique de Jean-Marie Le Pen.
04:24On va avoir beaucoup de documents évidemment que nous allons voir, mais un tour de table peut-être pour dire ce que vous ressentez peut-être ce soir
04:33et comment vous analysez aussi cette trajectoire et la place que laissera Jean-Marie Le Pen dans l'histoire politique.
04:39Jean-Marie Le Pen entier de l'histoire politique française, c'était le dernier député de la quatrième encore en vie.
04:44Et avec cette histoire que vous avez rappelé d'un score très faible en 1974 et après ça a monté en puissance pour moi, pour ma génération et pour ma sensibilité politique.
04:56Sa phrase sur le détail écrase tout. Parce que que dit-il avant le détail de l'histoire ?
05:04Il dit je ne dis pas que les chambres à gaz n'ont pas existé, je n'ai pas pu moi-même en voir, je n'ai pas étudié spécialement la question.
05:13Et pour ce qui me concerne, on évoquera l'ensemble des autres dimensions, alors qu'il avait jusqu'au crépuscule de sa vie la possibilité de présenter des excuses, de s'amender, il ne l'a jamais fait.
05:26Alors s'il s'est excusé le lendemain, c'est d'ailleurs dans le document où son avocat rappelle qu'il s'est excusé auprès de la communauté juive dès le lendemain de cette phrase-là.
05:34C'est en tout cas ce que dit son avocat Maître Seccaldi qu'on entendra tout ailleurs dans le sujet.
05:39La première chose que je voudrais dire n'est pas politique, je pense qu'on a quand même perdu dans la vie publique un des hommes qui parlait un des meilleurs français aujourd'hui.
05:47Écouter Jean-Marie Le Pen par exemple à côté de François Hollande, c'est assez saisissant.
05:52Ça a l'air anecdotique ce que je vous dis, mais ce n'est pas vrai. Ce n'est pas anecdotique parce qu'on l'a tous dit, c'est quand même un homme qui est né en 1929 qui venait d'une famille peau.
06:06Je voudrais aussi rappeler, parce que peu de gens le savent, vu qu'on en a fait une espèce de bloc à partir du détail, qu'il s'est engagé dans la résistance très jeune.
06:15Non, parce qu'on le décrit quasiment comme un nazi, non, c'était certes pas ça.
06:21Et moi, contrairement à Olivier, je ne crois pas que le point de détail résume cet homme qui était complexe pour l'avoir rencontré plusieurs fois.
06:29Moi j'ai eu l'impression qu'il avait regretté de le dire mais qu'il refusait absolument de s'excuser parce qu'il me disait, vous comprenez, je ne peux pas dire ce que vous attendez que je dise.
06:41Tour de table, Philippe Bilger.
06:43Comme Elisabeth, d'abord, un immense talent pour la langue. Deuxième chose, c'est que, pardon pour la banalité, il a annoncé des choses qui existent aujourd'hui et qu'on ne voulait pas croire.
06:59Il a tout dit dans certains domaines. Troisième observation, quand j'ai appris sa mort, je me suis dit, je me suis rappelé des lâchetés intellectuelles que j'ai eues.
07:11Parfois, j'avais envie de dire du bien de lui et je me suis rendu compte que je n'osais pas le faire.
07:18Et au fond, je le qualifiais presque comme un homme à l'égard duquel on n'avait jamais le droit de dire du bien.
07:25Et dernier élément, les éructations, les délires historiques, les jeux de mots antisémites, je me demande si ça n'était pas chez lui une manière faussement drôle de montrer que le pouvoir en tant que tel ne l'intéressait pas fondamentalement.
07:46– C'était une des thèses qu'on a souvent entendues, qu'il ne voulait pas du pouvoir, etc. Il n'empêche que ces mots sont parfois inacceptables.
07:52– Bien sûr, non mais… – Ce que disait Olivier tout à l'heure est parfaitement inacceptable.
07:54D'ailleurs Marine Le Pen l'avait évincé précisément du parti.
07:58– Non mais Pascal, je ne les justifie pas. Je veux juste expliquer que cette manière dont il s'abandonnait parfois à des délires auxquels il aurait pu échapper,
08:10c'était probablement une volonté de montrer à quel point il demeurait loin de la politique.
08:16– Non mais c'est une grande question. Est-ce qu'il a voulu le pouvoir ou pas ? Ou est-ce qu'au dernier moment c'est une question qui agitait ?
08:22– Non mais moi ce qui m'intéresse c'est qu'il est antisémite ou pas, c'est aussi une question d'ailleurs.
08:26– Oui, il a été condamné pour antisémitisme. Après personne n'est dans le cerveau de Jean-Marie Le Pen.
08:33– On a le droit d'avoir un jugement plus complet.
08:36– Alors vous c'est intéressant parce que vous êtes plus jeune.
08:40C'est Laurence Ferrari qui posait cette question tout à l'heure également à Gauthier Lebret.
08:43Nous c'est notre histoire parce que Jean-Marie Le Pen est une personne qui a marqué l'histoire de ma génération.
08:49– Il a marqué un peu ma génération aussi.
08:51– Vous êtes plus jeune.
08:52– En 2002 je l'ai vécu pleinement.
08:55– Mais il y avait déjà quelque chose de l'ordre du déclin.
08:59– Oui c'est vrai.
09:01– Carpentras c'est un…
09:02– Carpentras où il n'y était absolument pour rien, la France a défilé contre Le Pen.
09:06– Mais ce que vous dites est vrai.
09:08– C'est forcément un sentiment partagé parce que d'abord il est vrai que je considère qu'il a beaucoup apporté au débat politique.
09:16Sans lui le débat politique de ces dernières décennies n'aurait pas été le même.
09:20Donc je trouve qu'il a apporté à la vie politique.
09:22Néanmoins je rejoins Olivier sur un point, c'est que ces déclarations qui sont inacceptables
09:29ont fait beaucoup de mal à beaucoup de personnes.
09:32– Et à la cause qu'il défendait.
09:33– Et à la cause qu'il défendait.
09:34– C'est ça le paradoxe.
09:35– Mais on fait du mal à beaucoup de monde, à nos compatriotes juifs, on fait du mal aux homosexuels.
09:40Ce qu'il dit dans les années 80 sur les malades du sida, c'est impardonnable.
09:44Ce qu'il a fait vivre à ce moment-là à ces malades du sida, c'est impardonnable.
09:48Il va quasiment jusqu'à nier leur humanité.
09:50Donc ces déclarations…
09:51– Avec ce mot les sidaïques…
09:53– Les sidaïques sont contagieux par leur larme, leur transpiration.
09:55– Bien sûr.
09:57– Vous faites bien de rappeler effectivement…
09:59– C'est impardonnable.
10:00– Et M. Gilles-William Golnadel pour conclure ce tour de table.
10:04– Qu'est-ce que je vais vous dire ?
10:06Combien même je considérerais le personnage totalement détestable,
10:11que je ne le piétinerais pas aujourd'hui, au jour de sa mort.
10:15Mais il se trouve qu'il a fait montre du meilleur comme du pire.
10:20Le meilleur, c'est sa lucidité en ce qui concerne les ravages
10:25de l'immigration massive et invasive.
10:27Et le pire, c'est son manque de compassion pour la Shoah.
10:32Et je vous dis très franchement, je lui en veux encore plus
10:36en tant que Français qu'en tant que Juif.
10:38Parce que cette déclaration-là l'a empêché avant tout
10:42de pouvoir essayer de mettre en œuvre quelque chose à temps
10:45contre l'immigration invasive et massive.
10:48Et enfin, et enfin, aujourd'hui, lorsque je vois les déclarations
10:52de M. Mélenchon contre l'antisémitisme, je dis que l'antisémitisme éventuel,
10:58alors tous les cas il n'était pas philosémite,
11:00de M. Jean-Marie Le Pen n'arrive pas à la cheville
11:04de l'antisémitisme vivant, dangereux, purulent de M. Mélenchon.
11:11D'une certaine manière, l'antisémitisme de M. Le Pen,
11:15c'était déjà l'antisémitisme terminé d'hier.
11:19Quand disent que l'antisémitisme de M. Mélenchon,
11:23c'est l'antisémitisme d'aujourd'hui.
11:26Vous voulez dire un mot juste sur l'attitude ?
11:27Non, parce que je voudrais qu'on écoute.
11:29Vous avez tous eu un tour de table et nous devons voir
11:32beaucoup d'images, beaucoup de documents.
11:34Et je vous propose justement de venir sur les dérapages,
11:38les excès parfois de Jean-Marie Le Pen à travers ce sujet de Gauthier Lebret.
11:43Une vie politique ponctuée de dérapages et d'outrances
11:46qui auront empêché son accession aux plus hautes fonctions.
11:48En 1985, Jean-Marie Le Pen fait huer dans un meeting
11:51les journalistes Jean-François Kahn, Jean Daniel, Yvan Levaille
11:54et Jean-Pierre Elkabache.
11:55Il est alors accusé d'antisémitisme.
11:57En 1988, Jean-Marie Le Pen fait un jeu de mots douteux
12:01sur le ministre Michel Durafour.
12:03Il le rebaptise Durafour Crématoire.
12:05Les propos de Jean-Marie Le Pen qui scandalisent le plus
12:07la classe politique sont ceux sur la Shoah,
12:09qu'il assimile à un point de détail de l'histoire.
12:11Je ne dis pas que les chambres à gaz n'ont pas existé.
12:15Je n'ai pas pu moi-même en voir.
12:18Je n'ai pas étudié spécialement la question.
12:21Mais je crois que c'est un point de détail de l'histoire
12:24de la Deuxième Guerre mondiale.
12:25Des propos qu'il répétera même au sein du Parlement européen.
12:28Je me suis borné à dire que les chambres à gaz
12:31étaient un détail de l'histoire de la guerre mondiale.
12:34Ce qui est une évidence.
12:40Pour ses propos, Jean-Marie Le Pen est condamné
12:42par la première chambre civile du tribunal de Nanterre.
12:44Toute sa vie, il est rattrapé par ses déclarations antisémites.
12:47Ce personnage en question a cru devoir dire
12:50que c'est parce qu'il était juif qu'il avait été expulsé.
12:54Ça ne se voyait pas ni sur sa carte ni sur son nez si j'ose dire.
12:58Enfant en 2014, le fondateur du Front National
13:00dit vouloir faire une fournée en évoquant le nom du chanteur Patrick Bruel.
13:05C'est Monsieur Bruel aussi.
13:07Ah oui, ça ne m'étonne pas.
13:10On fera une fournée la prochaine fois.
13:12Il réitérera une nouvelle fois ses propos sur les chambres à gaz.
13:15C'en est trop pour Marine Le Pen qui rompt définitivement avec son père
13:18et qui décide de l'exclure du Front National.
13:21Alors provocateur ou dérapage, provocation ou dérapage,
13:27le débat peut exister.
13:29Mais le paradoxe, c'est que comme après ses déclarations,
13:32il fallait surtout ne pas être aligné sur Jean-Marie Le Pen,
13:36toute la classe politique a refusé d'entendre ce qu'il pouvait dire d'intéressant.
13:41Notamment, et je vais vous faire écouter cette interview qu'on a parfois passée,
13:46cette interview de 1991 qu'il donne à Pierre-Luc Séguillon
13:52où il parle de l'islam.
13:54Il ne parle pas ni des musulmans ni du monde arabe.
13:58Il parle simplement de l'islam et de la religion.
14:01Et ça, c'est une analyse qui est intéressante à écouter.
14:05Je crois que la religion islamique est une religion qui n'a jamais réussi
14:10à s'établir de façon pacifique dans un pays chrétien.
14:13L'islam vous fait peur ?
14:15Ah oui, l'islam me fait peur d'abord parce qu'il est en formidable expansion démographique
14:20et en formidable tension religieuse.
14:25Et rien de tout cela n'est objectivement méprisable.
14:31Mais c'est une force étrangère qui se constitue
14:34et qui est animée comme les forces en expansion
14:38d'une volonté de conquête même inconsciente.
14:42Il y a eu des centaines de milliers de musulmans en métropole
14:46et même peut-être plus d'un million avant 1974.
14:50Ils étaient français à cette période.
14:52Ne vous étonnez-vous pas que jamais il n'y a eu de revendication de construction de mosquées ?
14:58Jamais il n'y a eu de revendication de port du voile quand il s'agissait des musulmans français ?
15:03Parce qu'ils étaient moins nombreux ?
15:04Non, ces revendications sont les revendications de musulmans étrangers
15:09qui désirent maintenir et promouvoir chez nous
15:13leur forme religieuse et nationale de mode de vie.
15:19Ça c'est intéressant comme analyse, je ne sais pas si vous l'apprenez.
15:22Oui, parce que la discussion est encore d'actualité malheureusement.
15:24Pourquoi dites-vous ça ?
15:25Parce qu'aujourd'hui on a beaucoup de français musulmans
15:30qui sont imprégnés par l'islamisme d'atmosphère pour le dire de façon un peu générale.
15:36Et beaucoup qui ne le sont pas.
15:37Oui, c'est probablement moins que moi.
15:39Mais beaucoup des jeunes le sont et c'est ce qui est intéressant.
15:42La jeunesse l'est particulièrement.
15:44Les sondages nous donnent une idée Olivier.
15:46Je ne donnerai jamais l'islam aux islamistes.
15:52Parce qu'il y a énormément de concitoyens français de confession musulmane
15:57qui sont parfaitement intégrés dans notre système.
16:00J'entends bien, mais ce matin je citais une analyse possible
16:03qui est vraiment intéressante d'une personne qui nous écoute régulièrement
16:06et qui disait que le tabou des tabous c'est le refus absolu
16:09au nom de l'antiracisme, de la grille de lecture ethnique
16:13et même ethno-culturelle ou ethno-religieuse
16:16alors qu'elle est la seule qui permette de prendre la mesure de ce qui nous arrive.
16:20Je ne suis pas opposé à la grille puisque c'est un choix stratégique
16:23et électoraliste de la France Insoumise.
16:25Mais je n'impose pas cette grille à l'ensemble des sujets.
16:29Et ce que je vous ai dit, je suis d'accord avec toi.
16:32Je ne comprends pas ce que vous voulez dire.
16:34Où il y a grille, où il n'y a pas grille ?
16:36Vous avez cette grille pour analyser la société française.
16:38Vous prenez une grille ethno-religieuse, pourquoi pas ?
16:42Et vous pensez que c'est une grille de lecture et c'est ce qui explique ?
16:45Je n'en fais pas la seule grille.
16:48Vous pouvez échapper à cette grille.
16:50Ce que je voulais juste dire, c'est qu'aujourd'hui, malheureusement,
16:53ce n'est pas une petite minorité et une grande majorité.
17:00Est-ce que vous diriez qu'il y a quelque chose de prophétique
17:03et le terme avait été employé par Joliette Bercolard aujourd'hui, je crois,
17:06dans cette analyse sur l'islam en extension, en tension religieuse
17:11et qui veut imposer un mode de vie partout où il est
17:14et qui ne s'est jamais imposé sur une terre chrétienne ?
17:16Il y avait une parfaite clairvoyance.
17:24Je rejoins d'ailleurs, pardonnez-moi, la phrase d'Assane II
17:27qui parle sur les musulmans, sur le thème.
17:30Non, parce que lui, il dit que les musulmans français,
17:32ils sont d'abord français.
17:34Il y avait une parfaite clairvoyance et qui, en plus, était dite
17:38sans aucun racisme et sans aucune virulence.
17:42Oui, mais il n'y a pas de racisme.
17:45C'est une analyse et, j'ai envie de dire, ce sont des cultures différentes.
17:48Personne n'a tort, personne n'a raison.
17:50Jean-Louis Le Pen, dans cette déclaration-là,
17:53cette déclaration était exclusive de tout racisme.
17:56Elle était seulement lucide.
17:58Elisabeth Lévy, je me trompe sur quel point ?
18:01Enfin, on se trompe peut-être sur un point,
18:03parce que je ne suis pas sûre que, même sans les outrances,
18:05sans les propos dégoûtants, ces blagues horribles, etc.,
18:09que les élites médiatiques et politiques auraient accepté...
18:13Vous ne saurez jamais.
18:14Ça a aidé.
18:15Non, mais je vous donne vraiment un indice.
18:18C'est que dans les autres pays, et avant même ces déclarations,
18:21vous l'avez dit vous-même, je crois, peut-être devant,
18:24avant 87, il n'est pas à ce point diabolisé.
18:27Pas du tout.
18:28Donc, il parlait déjà d'immigration.
18:31Elisabeth, ça n'a pas aidé.
18:34Mais je n'ai pas dit que ça avait aidé.
18:36L'extrême droite espagnole portait le franquisme.
18:39L'extrême droite allemande portait le nazisme.
18:42C'est M. Le Pen, avec ses déclarations excessives,
18:45qui a malheureusement totalement perverti
18:49sa critique tout à fait lucide de l'immigration.
18:53Et ça, je ne lui pardonnerai jamais.
18:55Alors, un mot sur être nationaliste, être patriotique,
18:59ou être patriote.
19:01Il répondait, d'une certaine manière,
19:02au dernier discours de François Mitterrand.
19:05Je vous propose de l'écouter,
19:06puisqu'il revendiquait l'idée d'être nationaliste.
19:10Ayons le courage d'être des nationalistes,
19:14parce que, je crois que c'est à Strasbourg,
19:18Mitterrand, dans un de ses derniers discours, a dit
19:21le nationalisme, c'est la guerre.
19:24Non.
19:25Le nationalisme, comme le patriotisme,
19:28c'est l'amour de la patrie,
19:30le nationalisme, c'est l'amour de la nation.
19:32Ce qui est amusant toujours, c'est qu'il y a des bons nationalistes
19:35et des mauvais nationalistes.
19:37Lorsqu'en Nouvelle-Calédonie, ceux qui sont sur le sol
19:40de Nouvelle-Calédonie, et qui étaient avant
19:43ceux qui sont arrivés depuis, et qui revendiquent
19:45leur identité, il n'y a pas forcément de soucis.
19:47Il y a le nationalisme occidental, qui est souvent raciste.
19:50Donc ça, c'est toujours intéressant,
19:52et c'est ce qu'on peut soulever.
19:53L'animal médiatique.
19:54L'animal médiatique, bien sûr.
19:57L'heure de vérité.
19:59Alors vous, vous êtes aussi de notre génération,
20:01je pense que vous vous souvenez précisément de ce jour-là.
20:04Évidemment.
20:05Parce que c'était un événement en France, le 13 février 1984.
20:08Ceux qui s'intéressaient à la politique l'ont vu en direct.
20:11Les audiences de l'époque, c'est...
20:13À l'époque, je ne me souviens pas,
20:14mais ils devaient avoir 10 ou 15 millions peut-être.
20:16C'était l'heure de vérité.
20:17C'était à 20h30 en plus.
20:19Donc la France ne parlait que de ça le lendemain, en réalité.
20:21Mais bien sûr.
20:22Il y avait trois chaînes.
20:23Il y avait Canal+.
20:24Non.
20:25En plus, en février 1984, Canal+. n'a même pas commencé.
20:27Donc il y avait trois chaînes de télévision.
20:29Mais vous parlez quoi là ? De tapis ?
20:31Non.
20:32L'heure de vérité avec François-Henri de Viryeux.
20:35Et puis il y a une scène célèbre avec...
20:37Amart ?
20:38Non, ce n'est pas Paul Amart.
20:40Avec un des...
20:42Non.
20:43Avec un des frères...
20:45Du Hamel ?
20:46Non, pas un des frères.
20:47Je ne la vois plus.
20:49Qui vient l'interroger...
20:52Comment dire ?
20:53Non, ce n'est pas Jean-Jacques Servan-Schreiber.
20:55C'est son frère.
20:57C'est Jean-Louis Servan-Schreiber qui arrive
20:59et qui lui fait un procès de Moscou.
21:01Et il ne le gagne pas, Jean-Louis Servan-Schreiber,
21:04parce que Jean-Marie Le Pen répond
21:07plutôt de manière assez efficace.
21:10Et puis je crois que c'est dans ce premier...
21:12C'est peut-être dans ce premier Heure de vérité
21:14ou dans la deuxième où il se lève pour marquer
21:16une minute de silence.
21:17Et vous avez Albert Duroy qui dit
21:19« Moi, je suis journaliste et je continue à poser mes questions ».
21:21Nous, on se souvient de ça parce que c'est notre histoire politique.
21:24On l'a vu.
21:25On s'intéressait à la politique.
21:26Et puis 1989, j'étais à TF1 à ce moment-là,
21:28je peux vous dire que ça avait été très chaud.
21:29Il avait dit à Michel Cotard,
21:31Michel Cotard le raconte d'ailleurs, Jean-Marie Le Pen avait dit
21:33« Mais il m'aurait frappé Bernard Tapie ».
21:36Et c'est la seule fois où il a eu peur physiquement de Bernard Tapie.
21:39Alors la bête médiatique, Thomas Bonnet.
21:45Le 13 février 1984,
21:47le générique de l'Heure de vérité s'ouvre
21:50avec pour invité Jean-Marie Le Pen.
21:53Pour la première fois, le président du Front National
21:55est convié dans cette émission politique incontournable.
21:58Vous faites partie de la réalité de la société française.
22:01C'est un fait et c'est pourquoi je vous ai invité ce soir.
22:05Je suis très heureux de pouvoir répondre aux questions qui me sont posées.
22:11Malgré les manifestations autour du studio,
22:13Jean-Marie Le Pen sera invitée à 9 reprises,
22:16permettant même au programme de réaliser un record d'audience
22:19en octobre 1985,
22:21en réunissant près d'un français sur trois devant l'émission.
22:25Et je voudrais, puisque dans ce domaine,
22:27les silences sont souvent plus pesants que les discours,
22:31moi aussi me lever à mon tour pour tenir une minute de silence
22:35ou quelques instants de silence au moins,
22:37pour, en mémoire de tous ceux qui sont tombés,
22:40des dizaines de millions d'hommes tombés dans le monde
22:43sous la dictature communiste.
22:45Un style et un phrasé reconnaissables entre mille,
22:48Le Pen déroule à chaque fois son discours de fermeté,
22:51notamment sur l'immigration.
22:53Le ménire se révèle un puncher infatigable
22:56et devient un véritable animal médiatique.
23:02A la télévision, c'est aussi l'occasion de croiser le fer
23:05avec ses rivaux politiques.
23:07En 1989, il débat avec un certain Bernard Tappes.
23:10Je vous écraserai, monsieur Tappie, à Marseille
23:13si vous aviez le courage de démissionner de votre mandat
23:16et de vous représenter.
23:18Mais attendez, c'est pas parce que vous avez une grande gueule
23:20et que vous criez fort que vous arrivez...
23:22Vous êtes sorti des bafous, on le sait, je suis poli.
23:25Vous avez dû apprendre à parler.
23:27La seule différence, c'est que c'est pas parce que vous affirmez fort
23:30quelque chose que ce que vous dites est vrai.
23:32Les deux hommes se croisent à plusieurs reprises sur les plateaux
23:35offrant à chaque fois des moments de télévision restés dans les mémoires.
23:38Grâce à la gentillesse de Decathlon, ça coûte rien à la maison France 2.
23:42Alors on sait jamais si ça se passe mal.
23:44On ne l'a pas utilisé, nous n'en avons pas besoin,
23:46mais je les aurais acceptés si on m'en avait fait cadeau.
23:48Je vois que la générosité d'Antenne 2 ne va pas jusque-là.
23:51Parfois accusé de faire le jeu du leader frontiste,
23:54les journalistes auront capturé pendant toute sa vie
23:57l'avènement d'un phénomène médiatique.
24:02Mais c'est vrai que, si vous avez l'occasion de revoir,
24:05puisque lorsqu'il se lève, c'est manifestement la première heure de vérité,
24:09les Français découvrent une personnalité politique
24:13tout à fait différente de celle qu'ils ont l'habitude de voir.
24:18A l'époque, vous avez Raymond Barre, vous avez Valéry Giscard d'Estaing,
24:21vous avez Chirac, vous avez évidemment Mitterrand en 1984.
24:24Tout ça n'est pas...
24:26Georges Marchais.
24:27Oui, Georges Marchais.
24:29Mais précisément, s'il est invité dans l'heure de vérité,
24:31ça n'est pas comme le dit à l'époque le journaliste
24:35parce qu'il représente une partie des Français.
24:37C'est parce que François Mitterrand l'a imposé.
24:39C'est François Mitterrand qui...
24:41Il a écrit une lettre à la haute autorité,
24:43qui est à l'époque gouvernée par Michel Cotta,
24:46et il demande effectivement qu'il soit, pourquoi pas...
24:48Il est allé aussi rencontrer un proche conseiller de François Mitterrand
24:53à qui il a fait cette requête, à qui il a dit
24:55il n'est pas normal que je ne sois pas suffisamment invité dans les médias.
24:58Et François Mitterrand a eu cette formule à l'époque.
25:00Il a dit effectivement, c'est regrettable.
25:02Je cite le mot, il a dit c'est regrettable.
25:04C'est François Mitterrand qui importe...
25:07Mais parce qu'il instrumentalise Jean-Marie Le Pen.
25:09Parce que vous avez Machiavel à l'Élysée
25:12qui va instrumentaliser Jean-Marie Le Pen.
25:18Mais c'est François Mitterrand qui effectivement
25:20de manière un peu cynique impose la venue de Jean-Marie Le Pen.
25:22Et ça fait 40 ans que ça dure et que la droite ne sait pas comment s'y prendre.
25:25Voilà, donc il a bien réussi son coup.
25:26Ça fait 40 ans qu'effectivement la droite,
25:28avec le Rassemblement National,
25:30parce qu'il y a évidemment des passerelles comme il y en avait avant,
25:32depuis 40 ans la droite,
25:34elle aurait pu imaginer un programme commun de la droite
25:37comme il y a eu un programme commun de la gauche.
25:40Et souvent c'est des dialogues qu'on a avec Georges Fenech.
25:43Il lui a manqué la réalité.
25:45On la répond à la question du détail.
25:46Oui, bien sûr, mais même avant d'ailleurs dans le détail.
25:49Ce sont quand même soumis, vous dites,
25:51ils ne savent pas comment faire.
25:53Ils se soumettent, et même avec Marine Le Pen,
25:55ils ont poursuivi, ils se soumettent
25:57à des sortes d'oukaz moraux.
25:59Et en réalité, je voudrais juste dire ça,
26:01la droite est soumise.
26:03Et par ailleurs, honnêtement,
26:05je pense que pour beaucoup de gens,
26:07l'antisémitisme dans cette affaire a été un prétexte
26:09pour nous empêcher de parler du reste.
26:11Parce qu'on voit bien aujourd'hui
26:13à quel point ça leur tient à cœur.
26:15Laurent Tapie, c'est intéressant,
26:17parce que Laurent Tapie a jugé,
26:19qui est le fils bien sûr de Bernard Tapie,
26:21il a fait une interview récemment,
26:23et il a jugé le fameux débat Tapie-Le Pen.
26:25Et que dit-il, Laurent Tapie ?
26:27C'est une réalité,
26:29ça a été un moment charnière,
26:31parce que sur le plan de la forme,
26:33il a dominé le débat.
26:35Avec le recul, je vais vous dire,
26:37c'est le truc, un des trucs
26:39dont je suis le moins faire pour le coup.
26:41Parce que les événements ont montré
26:43que sur le fond de les discussions,
26:45c'est pas Tapie qui avait raison.
26:47– Alors c'est puissant ce que vous dites là.
26:49– Mais oui, mais il faut être objectif.
26:51– Le fils de Bernard Tapie reconnaît aujourd'hui
26:53que sur le fond, c'était Jean-Marie Le Pen
26:55qui avait eu raison.
26:57– A moins d'être aveugle,
26:59vous pouvez pas dire le contraire.
27:01Vous savez, vous avez le droit de vous tromper dans la vie.
27:03Ce qui est grave, c'est de persister dans l'erreur.
27:05Moi aussi, j'y ai cru, au motel,
27:07où tout le monde va vivre ensemble, c'est sympa.
27:09J'y ai cru aussi à l'Europe, où on va tous être amis,
27:11entre les Allemands, les Italiens, ça va être formidable,
27:13on va gagner l'effort. Bon, puis après, vous avez la réalité.
27:15Donc si vous refusez de voir la réalité après,
27:17c'est un autre sujet, c'est d'être borné.
27:19Bon, moi je suis pas borné, donc je reconnais aujourd'hui
27:21que les faits ont montré que celui qui avait raison,
27:23c'était pas Tapie.
27:25– Jean-Marie Le Pen.
27:27– Le 21 avril 2002, c'est évidemment un choc,
27:29et là aussi, chacun se souvient du traumatisme du soir,
27:33pour votre génération.
27:35Jacques Chirac avait refusé de parler,
27:39et même d'organiser un débat, là aussi.
27:41– Il avait bien trop peur.
27:43– Oui, je crois.
27:45– Parce que Jean-Marie Le Pen face à Jacques Chirac,
27:47ça n'aurait pas été diplomatique.
27:49– C'est-à-dire que comme Jacques Chirac
27:51était sûr d'être élu, il ne voulait pas prendre…
27:53– N'empêche que c'était long tout de même.
27:57Quand j'ai appris que ce président,
27:59qui n'était même pas une faible personnalité,
28:03un être ectoplasmique,
28:05refusait d'aller au bout du processus démocratique
28:09en dialoguant avec Jean-Marie Le Pen,
28:13j'en suis resté…
28:15– C'est parfaitement bien joué en termes de stratégie électorale.
28:17– Écoutez ce que dit Jacques Chirac ce jour-là,
28:19et écoutez la réponse de Jean-Marie Le Pen.
28:21– Pas plus que je n'ai accepté dans le passé
28:25d'alliance avec le Front National,
28:27et ceci quel qu'en soit le prix politique.
28:31– Applaudissements
28:35– Pas plus que je ne l'ai accepté dans le passé,
28:37je n'accepterai demain de débat avec son représentant.
28:41– Applaudissements
28:45– Je ne peux pas accepter la banalisation
28:49de l'intolérance et de la haine.
28:51– C'est une pitoyable dégonflade.
28:53Moi je lui offrais un duel,
28:55et quand un adversaire d'un duel est considéré
29:01comme s'étant retiré,
29:03il est déshonoré.
29:05Ce sont les règles de l'honneur,
29:07une matière que connaît mal Jacques Chirac.
29:09– Chirac n'avait rien à gagner en 2002 et tout à perdre,
29:13donc il était sûr d'être élu président de la République,
29:15ça a été un choix qu'il avait fait,
29:17il ne voulait pas s'exposer dans un débat.
29:21– La triste victoire posthume aujourd'hui de Jean-Marie Le Pen,
29:25c'est effectivement que quelqu'un comme le fils Tapie
29:29reconnaisse qu'il avait raison sur le fond.
29:31Mais on le reconnaît maintenant qu'il avait raison sur le fond,
29:35quelles que soient évidemment les grièves qu'on peut reprocher à l'homme,
29:39parce que la France va très mal.
29:43On le reconnaît évidemment beaucoup trop tard cela.
29:47– Alors il n'y a pas que l'immigration dans la société française,
29:53il y a d'autres sujets qui font que la France peut-être va mal.
29:55– Oui mais enfin je pense que c'est quand même le premier mal français,
30:01et beaucoup d'autres découlent de celui-là.
30:05Très sincèrement, à part quelques crétins
30:07qui défilent en ce moment place de la République,
30:11le jugement qui sera porté sur l'homme qui vient de disparaître
30:15sera, ce me semble, un jugement contrasté.
30:19Il a été capable du pire et du meilleur,
30:23et il me semble que son héritière a chassé le pire pour ne conserver que le meilleur.
30:31– Ce qui est étonnant.
30:33– Ce qui est un jugement évidemment personnel que vous proposez là,
30:35d'analyse personnelle.
30:37– C'est un jugement général.
30:39– Tout le monde ne partage pas votre avis,
30:43autrement vous seriez président de la République.
30:45– Il se trouve que c'est Gilles-William Golnadel qui parle.
30:47– Oui mais vous avez bien compris.
30:49– Votre rôle de modérateur est indispensable.
30:53– Écoutez Jean-Marie Le Pen ce qu'il dit sur l'élection de 2002.
30:57– J'ai été une fois au deuxième tour de l'élection présidentielle,
31:01dont je rappelle que le candidat sortant, président sortant,
31:05n'avait pas fait 20% au premier tour.
31:07Mais il y a eu une espèce de formidable syndicat qui s'est créé contre moi
31:13et contre ce que j'en représentais sans doute,
31:17et a permis au vaincu du premier tour, qui était Jacques Chirac,
31:21de devenir le grand vainqueur.
31:23– La marche de qualification pour le second tour pour Jean-Marie Le Pen est à 16,8.
31:27– Oui mais ce qu'on peut dire c'est qu'on a vécu en juin dernier une sorte de remake.
31:33– Absolument.
31:35– De ce qui s'était passé en 2002.
31:37Et cette fois-ci c'était Marine Le Pen.
31:39On a revu les mêmes automatismes, les mêmes réflexes.
31:43Moi j'ai lu votre tweet, il m'a amusé.
31:45J'ai tweeté d'ailleurs Elisabeth Lévy en verve.
31:49Écrivez ce tweet.
31:51– L'idée c'est de dire qu'aujourd'hui la gauche est orpheline,
31:55je me moquais un peu d'eux, je leur présentais mes condoléances
31:57en disant qu'ils ont perdu leur seule identité.
31:59Ça fait 40 ans que c'est leur seule identité.
32:01– L'antifascisme.
32:03– L'antifascisme bêta, le théâtre antifasciste, la moraline partout.
32:09En plus quand on les voit aujourd'hui vraiment,
32:11et qu'on revoit tous ces 40 ans de criailleries et de grandes fêtes antifascistes.
32:17Mais il y a quelque chose, c'est qu'ils ont quand même fait passer,
32:19ils se sont servis de Jean-Marie Le Pen pour faire passer notre vie publique
32:23dans une espèce de mensonge général.
32:25– Si vous me permettez Elisabeth Lévy, il y a Medioucien,
32:29pour la raison que dit Gilles-William Golnadel.
32:31C'est-à-dire qu'il est responsable et lui-même aura été, c'est paradoxal, le premier.
32:37– Oui, mais je vous réponds là-dessus.
32:39Un, c'est bizarre que l'antisémitisme de Jean-Luc Mélenchon,
32:42ou disons favorisé par Jean-Luc Mélenchon pour être extrêmement précise,
32:46leur semble si peu digne de la moindre rupture,
32:50et au contraire on s'allie, on s'embrasse, etc.
32:52– Dans ce qui a été…
32:54– Non, non, pardon, ça c'est la première chose.
32:58La deuxième chose, c'est que vous pouviez parfaitement critiquer Jean-Marie Le Pen.
33:03– Revenons à ce qui s'est passé, je suis d'accord avec vous,
33:05mais revenons à ce qui s'est passé.
33:07Au mois de juin dernier, il s'est repassé les mêmes réflexes.
33:09– Ils ont continué, ils ont continué avec Marine.
33:11– Mais oui, mais c'est les électeurs, vous dites qu'ils ont…
33:13– Mais pourquoi Marine à la parole de la Chambre à garde ?
33:15– Avec la complicité du macronisme.
33:17– Oui, mais c'est les électeurs qui décident.
33:19– Avec les électeurs.
33:21– Mais c'est les électeurs.
33:23Gilles-William, vous oubliez toujours quelque chose,
33:26ce sont les électeurs qui décident.
33:28Arrêtez de mettre tes responsabilités sur les gens.
33:30– Oui, mais il y a eu une carambouille au second tour.
33:32– Non, il y a carambouillé les électeurs.
33:34– Les électeurs de second tour…
33:36– La carambouille des désistements.
33:38– Les électeurs de second tour avaient la possibilité de se saisir d'un bulletin.
33:42– C'est vrai qu'il y a eu…
33:44Marine Le Pen dit souvent que son parti n'a pas le droit à l'erreur
33:48et que si elle gagne, elle gagnera seule.
33:50C'est vrai que lorsque tu présentes des candidats
33:53qui sortent manifestement des règles classiques…
33:57– Vous avez eu la dissolution 15 jours avant, vous pouvez difficilement vous arrêter.
34:01– Je termine, oui, enfin tout le monde ne porte pas une casquette,
34:04tout le monde n'a pas chez soi une casquette d'officier nazi.
34:08Permettez-moi de vous le dire.
34:10– Je peux vous trouver aussi des pas très décoratifs qui se sont…
34:14– J'entends bien.
34:15– Présentés par la France Insoumise et qu'on n'a pas montré du doigt.
34:17– J'entends bien, mais je vous répète,
34:19tout le monde n'a pas une casquette nazi,
34:22tout le monde n'a pas une casquette d'officier nazi dans son grenier
34:26et qui plus est se présente à la députation.
34:28– Pas qu'elle l'avait dans son grenier, mais qu'elle avait fait une photo.
34:31– Mais peu importe, vous voyez ce que je veux dire.
34:34– D'accord Pascal, mais…
34:36– Je me permets de dire cela.
34:38– Le fait qu'il y ait quelques brebis galeuses dans les députés
34:41qui dans les candidats investis ne résume pas ce qui est aujourd'hui
34:44l'arrangement national.
34:45– Nous sommes parfaitement d'accord.
34:46– Et quand même, malgré ce front républicain qui inerciste,
34:49mais qui saignette quand même élection après élection.
34:51– Oui, bien sûr.
34:52– Malgré le contexte, le Rassemblement National a obtenu quand même 120 députés.
34:57C'est quand même quelque chose…
34:59– Madame Le Pen qui a appris.
35:01– Madame Le Pen qui a appris la mort de son père.
35:04Alors, est-ce dans l'avion ou est-ce en escale au Kenya ?
35:11Moi, on m'a dit que c'était en escale au Kenya.
35:15– Vous savez qui a appris la mort de son père en escale au Kenya ?
35:19– Oui, ce sont les journalistes qui préviennent.
35:21– Non, mais est-ce que vous savez quelle personnalité importante
35:23a appris en escale au Kenya la mort de son père ?
35:27– C'est Marine Le Pen ?
35:28– Non, il y a une autre personnalité, la Reine d'Angleterre.
35:32– Ah oui, vous avez raison.
35:33– La Reine Élisabeth avait appris en escale au Kenya la mort de son père Georges VI.
35:39– Ah oui, effectivement.
35:40– C'était le premier voyage du jeune coup, on le voit dans le film.
35:42– Exactement, c'est dans The Crown.
35:44– On le voit dans le film.
35:45– D'ailleurs, c'est dans The Crown et vous pouvez le voir.
35:47Je vous propose d'écouter Jean-Marie Le Pen sur la décadence du pays.
35:52L'immigration est sûrement une des raisons, pourquoi pas ?
35:54En tout cas, c'est la vôtre et puis celle d'autres.
35:57– Oui, j'en ai deux ou trois qui pensent à moi.
35:59– J'entends bien, mais bon, c'est vrai que l'Europe,
36:02il y a plein de décisions qui ont été prises parfois
36:04qui n'ont pas favorisé l'essor de la France.
36:06Écoutons Jean-Marie Le Pen sur la décadence.
36:10– Il faut souvenir, c'est hélas, la constatation de la décadence de notre pays
36:16qui se maintient, qui continue, qui descend tout doucement
36:22du statut d'une grande puissance mondiale à celle d'une puissance moyenne
36:28et même modeste dans certains domaines.
36:33– Je vous l'ai dit tout à l'heure, il y aura, juste après cette émission,
36:36un extrait, il y aura un documentaire, pardonnez-moi, très important
36:40que vous pourrez voir et ce documentaire qui sera diffusé ce soir sur CNews
36:44s'appelle « Les secrets d'un homme controversé ».
36:47On va voir plusieurs extraits de ce documentaire,
36:50tout à fait étonnant d'ailleurs et puis parfois intime
36:52puisque Marine Le Pen parle des relations particulières qu'elle a avec son père.
36:56Là, je vous propose de voir un premier extrait de ce document.
37:01– Nous sommes le 21 avril 2002, le jour du premier tour
37:05de l'élection présidentielle en France et le pays s'apprête à vivre
37:09un séisme politique comme il en a rarement connu.
37:12À 20 heures lorsque les résultats tombent, c'est la stupeur.
37:18– En tête Jacques Chirac, 20% des voix, énorme surprise Jean-Marie Le Pen
37:22semble devoir être le second avec 17% des voix.
37:27Atterrés, saisis de colère et d'incompréhension,
37:30les isoloires viennent débranler toutes les certitudes
37:33de ces jeunes militants socialistes.
37:39– Le temps politique s'arrête, le ciel nous tombe sur la tête.
37:43– La France l'a vécu comme un électrochoc, un double électrochoc.
37:46D'abord que l'on sortait du classique affrontement gauche-droite,
37:51d'abord que l'on sortait du classique affrontement gauche-droite,
37:56on en sortait pour voir la droite face à l'extrême droite.
38:00– Est-ce que vous permettez d'abord que je dise à tous ceux
38:03qui doivent être comme moi ce soir, c'est-à-dire effondrer
38:09que l'extrême droite soit au second tour,
38:12que c'est très dur pour notre pays.
38:14– Alors qu'aucun sondage ne l'avait vu venir, l'extrême droite s'invite
38:18au second tour de l'élection présidentielle pour la première fois.
38:21Avec 17% des voix, Jean-Marie Le Pen devance Lionel Jospin,
38:25le Premier ministre socialiste sortant.
38:27– J'assume pleinement la responsabilité de cet échec
38:32et j'en tire les conclusions en me retirant de la vie politique
38:36après la fin de l'élection présidentielle.
38:44– Ce qui est terrible évidemment pour Lionel Jospin,
38:46c'est que sa vie politique se résume à ce soir-là.
38:48– Personne ne s'y attendait d'abord.
38:50– Oui, je dis le jour, c'est terrible mais c'est comme ça.
38:54C'était le jour où il fallait être présent et il ne l'a pas été.
38:57– Vous avez noté au moment de l'annonce des résultats,
38:59la précaution de langage de David Pujadas, qu'on repassera,
39:02qui dit que Jean-Marie Le Pen semble devoir être le second, il ne le dit pas.
39:05– Oui parce qu'il est à 17, il monte à 18, on est encore dans des marges.
39:08– Tout le monde est stupéfait et Jean-Marie Le Pen…
39:11– Mais dès 18h30, moi j'étais à Théâtre à l'époque,
39:14entre 18h30 et 19h, tout le monde commence à le savoir.
39:17Donc dans ces cas-là, moi je n'étais pas journaliste politique à l'époque,
39:20mais tout le monde s'appelle, t'appelles tes parents, t'appelles,
39:23voilà tu donnes l'annonce, personne n'y croit.
39:25– Personne n'y croit.
39:26– Personne n'y croit, seul Bernadette Chirac d'ailleurs avait parait-il imaginé que…
39:29– Vous ne vous rappelez pas que Jean-Marie Le Pen a dit vite,
39:32il faut dire à nos amis d'aller voter une demi-heure avant la fin de…
39:35– Ça je ne m'en souvenais pas.
39:36– Jean-Marie Le Pen d'abord lui-même n'est pas préparé à cela
39:39et surtout on dit que c'est un moment heureux pour lui
39:41parce que c'est la consacration de sa vie politique,
39:43mais c'est aussi un moment douloureux, et ça on oublie de le dire,
39:46parce qu'il se rend compte dans la minute où il est au second tour
39:49qu'il vient de faire élire son pire ennemi, c'est Jacques Chirac.
39:52Ah si ?
39:53– Oui.
39:54– Ah oui, ah bien sûr, ça a beaucoup fait pour lui, ça a fait énormément,
39:57il a contribué largement à la réélection de celui qu'il voulait à tout prix faire battre.
40:01Il souhaitait l'élection de Lionel Jospin, Jean-Marie Le Pen.
40:04– Mais on n'a jamais eu…
40:05– Vous pensez qu'il…
40:06– Ah oui, ça Jean-Marie Le Pen.
40:07– On n'a jamais eu un entre-deux-tours aussi peu équitable, aussi peu pluraliste.
40:11– Mais c'est invraisemblable de voir tout de même, en 2002,
40:14on a l'impression qu'on est dans une dictature, ce psychodrame.
40:18On est pourtant en pleine démocratie, quelqu'un arrive au second tour,
40:23mais moi ça me dépasse, j'en ai des naïvetés sur la démocratie.
40:27– Mais je vous répète, vous n'étiez pas là au mois de juin dernier ?
40:30– Si, si.
40:31– Parce que ça pourrait vous étonner davantage ce qui s'est passé au mois de juin dernier.
40:35Et comme il pourrait vous étonner également la campagne d'Emmanuel Macron en 2022.
40:40– Mais…
40:41– J'irais à force d'expliquer que Marine Le Pen est fasciste, etc.
40:44Je trouve que ce n'est pas le bon système.
40:47– Vous n'avez pas la même unanimité médiatique, écoutez.
40:49– Ah aujourd'hui ?
40:50– En 2002, il n'y avait pas de non-média à nous, il n'y avait pas plein de journaux,
40:54vous n'aviez pas la même unanimité en 2002.
40:56Je vous assure, en 2002, il y avait, je me rappelle un dessin de plantu,
41:01on avait vraiment l'impression d'une dictature,
41:03on avait l'impression qu'il y avait un seul candidat contre un monstre.
41:06– Bon, il y a beaucoup de réactions aujourd'hui, évidemment.
41:09– C'est Radio Londres.
41:10– Oui, ben…
41:11– Ah, il faut entendre aujourd'hui France Inter, ils ont fait la fête.
41:14– Tu l'as lancé.
41:15– Ils ont fait la fête, c'est vrai ?
41:16– Bon, alors nous, on ne montrera pas ce qui se passe, notamment Place de la République,
41:20où des jeunes gens se réjouissent de la mort d'un homme.
41:23Bon, c'est la vie, mais c'est la médiocrité, la bassesse du monde dans lequel nous vivons.
41:31J'ai vu les images.
41:33– Mais c'est un marburant électoral pour Marine Le Pen.
41:36– Vous n'en savez rien, et moi non plus, mais bon.
41:39Alors, le Rassemblement national a communiqué avec lui,
41:41se tourne une page de l'histoire politique française
41:43et compte tenu de l'impulsion continentale qu'il donna au combat pour les nations
41:46de l'histoire politique européenne.
41:48C'est un documentaire, un communiqué assez long, très émouvant.
41:51Ce qu'a tweetée Marie-Caroline Le Pen, je l'ai trouvé très émouvant.
41:56Elle a mis une photo d'elle, très jeune d'ailleurs.
42:00C'est assez intéressant d'ailleurs, parce que lorsque son père meurt,
42:04lorsque sa mère meurt, on met généralement une photo de soi, enfant,
42:09dans les bras en l'occurrence de son père ou de sa mère.
42:12Et elle a mis de ce chagrin, tu ne pourras pas me consoler,
42:16adieu papa, Marie-Caroline Le Pen, et j'ai trouvé que cette photo est très belle.
42:21Et c'est la photo d'une fille, d'un enfant qui perd son père.
42:26Marion Maréchal a écrit un très long texte également.
42:30Daddy, ne t'inquiète pas, la mission que tu m'as confiée il y a 13 ans
42:33avec ta lettre, je ne l'ai pas oubliée.
42:35Je tâche depuis de relever cette mission.
42:37Je ne suis pas seul.
42:38Tu as suscité tout au long de ta vie des centaines de milliers de vocations.
42:42Tu as permis à longtemps, seul contre tous, que des millions de Français
42:45soient de nouveau fiers d'eux-mêmes et de leur pays.
42:47Merci pour tout cela.
42:48Ce que je ne vais pas vous lire entièrement.
42:51On peut écouter peut-être Gilbert Collard qui a parlé également
42:56et qui a parlé de Prophète.
42:59C'est vraiment une époque qui se termine.
43:02L'époque des hommes politiques qui savaient parler,
43:05des hommes politiques qui avaient le courage de leurs idées,
43:09des hommes politiques qui allaient des mots aux actes.
43:12C'est un monde qui finit.
43:15Et puis quand même, n'oublions pas qu'il fut le grand prophète.
43:19Personne ne pourra le lui enlever.
43:22Marie avait eu un mot à l'égard de ma fille très significatif.
43:26Elle lui avait dit, toi et moi on a un point commun,
43:29on a les deux pères les plus chiants du monde.
43:32Et vous voyez, ça crée des liens.
43:36Moi j'ai beaucoup de peine.
43:38J'ai beaucoup de peine parce que j'avais, en même temps qu'une opposition,
43:42beaucoup d'admiration pour la culture, le talent oratoire,
43:47la tranche d'histoire que cet homme représente.
43:52Éric Zemmour a tweeté Jean-Marie Le Pen est mort par les polémiques,
43:56par les scandales.
43:57Ce que nous retiendrons de lui dans les prochaines décennies,
43:59c'est qu'il fut parmi les premiers à alerter la France
44:02des menaces existentielles qui la guettaient.
44:04Il restera la vision d'un homme et son courage.
44:07À une époque où les hommes courageux n'étaient pas si nombreux,
44:10Jordan Bardella, bien sûr, Sébastien Chenu, beaucoup de réactions.
44:13La réaction de François Bayrou, au-delà des polémiques,
44:15qui était son arme préférée, des affrontements nécessaires sur le fond.
44:18Jean-Marie Le Pen aura été une figure de la vie politique française,
44:21on savait en le combattant quel combattant il était.
44:25Il faut reconnaître que...
44:27Je ne citerai pas les tweets ce soir, parce que c'était...
44:31Je crois que le jour où un homme est mort, il n'est peut-être pas bon.
44:35Il faut reconnaître...
44:36Vous voulez pas que je termine ma phrase ?
44:38Allez-y, je vous emballe.
44:39Et notamment des mots de Jean-Luc Mélenchon,
44:42des réactions qu'on pourra citer demain matin,
44:45mais qui, peut-être ce soir-là, n'ont pas lieu d'être.
44:48Ce que je voulais dire, justement, c'est que je constate
44:51qu'à l'exception notable de Mélenchon et de ses sbires,
44:57l'ensemble du monde politique se conduit plutôt bien
45:02dans la manière dont il parle aujourd'hui de Jean-Marie Le Pen.
45:06Je ne constate pas une diabolisation post-mortem particulière.
45:13Je vous propose...
45:14Demain.
45:15Non, mais de toute façon...
45:18Oui, parce qu'il y a un délai de descente.
45:20Tant mieux qu'il faut respecter...
45:22En s'étant indécent, tout était possible.
45:25Que tout le monde ne respecte pas le délai de descente.
45:29Alors, je parlais de ce fameux documentaire
45:32que vous allez voir tout de suite après cette émission
45:35qui sera programmé.
45:36Il est à 20h51.
45:37Je crois qu'il est programmé, Benjamin Nau.
45:39Il est dans 13 minutes, à 21h05 précisément.
45:42Alors, je vous propose de voir quelques extraits
45:44pour vous donner un avant-goût.
45:45C'est vraiment un documentaire de très grande qualité
45:47qui a été réalisé par les équipes du groupe Canal.
45:50Vraiment restez, parce que vous apprendrez peut-être des choses
45:53et puis vous reverrez.
45:54C'est intéressant, quand même, cette vie.
45:56Quand je dis c'est notre vie, bien sûr,
45:58c'est notre histoire politique, c'est notre vie politique.
46:00C'est des moments où il y a aussi ce rapport
46:03que nous avons parfois à nous replacer
46:05au moment où nous avons vu avec qui nous étions,
46:08parfois plus jeunes, parfois même adolescents, etc.
46:12Et c'est la vie qui nous intéresse.
46:14C'est ce qu'on a le plus écrit quand on est journaliste.
46:16Le Pen, c'est un des noms quand on est journaliste
46:18qu'on parle de.
46:19Yohann, encore plus de toi, bien sûr.
46:21Qui sera enterré, d'ailleurs, à la Trinité-sur-Mer,
46:23dans cette terre de Bretagne.
46:26Et il sera enterré dans le caveau des Le Pen,
46:31où il n'y a que des Le Pen.
46:32Et a priori, alors la discussion peut-être va se prolonger,
46:37mais il souhaitait n'inscrire que Jean-Marie,
46:41qu'il n'y ait pas Le Pen.
46:43Simplement Jean-Marie dans ce tombeau
46:45où il n'y a que des Le Pen,
46:47et notamment son père.
46:49Son père qui s'est perdu à 14 ans.
46:50Exactement.
46:51Donc voyez ce premier passage,
46:53avec Marine Le Pen, notamment,
46:57des documents de ce soir.
46:59On a dit dans cette émission
47:01qu'on ne faisait pas de langue de bois.
47:04Cette élection sera également l'occasion pour les Français
47:06de découvrir Marine Le Pen,
47:08venue défendre la candidature de son père
47:10sur les plateaux télé.
47:11Il souffre beaucoup, M. Mélenchon, notamment,
47:13des critiques qui sont faites aux politiques.
47:15Et pourtant, qu'est-ce que vous les méritez ?
47:17Parce que qui a contribué à faire croire aux Français
47:20que l'intégralité des hommes politiques était malhonnête ?
47:23C'est vous, et c'est vous.
47:24Moi ?
47:25Moi ?
47:26Mais oui, bien sûr.
47:27Moi ?
47:28Mais qui allait, celle-là ?
47:29Le RPR, l'UDF, le PS et le PC.
47:32Vous voulez que je vous rappelle un certain nombre d'affaires ?
47:34Parce que M. Alfvén ne le fera plus.
47:36Il a oublié, lui, les affaires.
47:38Qui allait, celle-là ?
47:40Vous voyez comment on en parlait ?
47:42C'est évidemment l'élection de 2002.
47:44Qui allait, celle-là ?
47:46Et à l'époque, évidemment, cette phrase
47:48n'avait pas eu le même écho qu'elle aurait aujourd'hui
47:50si elle a été prononcée sur un mot de télévision.
47:52J'ai vu l'autre jour M. Haddoul, simplement,
47:54qui a dit à Mme Aubry, je crois,
47:57calmez-vous, et ça a été taxé.
47:59En s'agissant de Marine Le Pen,
48:01on peut continuer à être totalement anti-féministe
48:04où il n'y a aucun problème.
48:06Non, non, il y a une sélection dans le féminisme.
48:09Il y avait eu un portrait dans l'Ebay
48:11avec vraiment des propos sur elle,
48:13sur sa façon de s'habiller, etc.
48:15Si ça avait été n'importe quelle parlette de la gauche,
48:18ça aurait été un tollé, franchement.
48:20Mais convenez que c'est contre-productif.
48:23Ah oui ?
48:24Je ne suis pas chargée de les conseiller.
48:27C'est-à-dire que Marine Le Pen est attaquée
48:31depuis des années d'une certaine manière
48:35et ne fait que monter.
48:37Donc je me dis que c'est contre-productif.
48:39Et ce que vous avez dit dans votre tweet, d'ailleurs,
48:42cet anti-Le Penisme dont certains font profession,
48:45au nom de la morale, etc.
48:47Parce qu'ils n'ont rien d'autre.
48:49Ils n'ont rien d'autre à dire.
48:52Il y a beaucoup d'autres choses à dire
48:55Ils n'ont rien d'autre à dire sur rien.
48:58On s'estime à croire qu'elle était conforme
49:01à tout ce qu'était son père.
49:03Et c'est une absurdité.
49:05Bon, deuxième passage.
49:07Oui, puisqu'elle l'a viré, son père.
49:09Au plan économique, son père était plus libéral.
49:12Il était très libéral.
49:14Deuxième séquence que je vous propose,
49:16c'est l'enfance et ce fils unique Jean-Marie Le Pen.
49:19Jean-Marie Le Pen est fils unique,
49:21rare dans les milieux catholiques de l'époque.
49:23Et c'est dans cette maison modeste,
49:25qui appartient encore à la famille Le Pen,
49:27que le jeune Jean-Marie a grandi
49:29dans un confort assez spartiate,
49:31comme nous le rappelle sa fille Marine.
49:33C'est la maison familiale
49:35où est né mon père, d'ailleurs.
49:37Il est né là.
49:39Ici.
49:41Dans cette pièce-là.
49:44Jean-Marie Le Pen, vous avez des origines paysannes.
49:46Ça, il faut dire. J'ai de la terre de France à mes godesses.
49:49Il faut dire la vérité.
49:52C'est une maison de pêcheurs.
49:55Et comme très souvent,
49:57les maisons de pêcheurs n'ont pas vu sur la mer.
49:59Ce qu'ils la voient, c'est
50:01pour ne pas avoir envie de la voir
50:03quand ils sont chez eux.
50:05C'est une maison
50:07assez simple qui a été
50:09d'ailleurs
50:11enterrebattue jusqu'en 1976
50:13où mes parents ont fait faire
50:15des travaux. Il y avait un robinet.
50:17On se lavait.
50:19J'ai encore des souvenirs de ça.
50:21On se lavait dans
50:23une bassine
50:25avec une cruche.
50:27Et les toilettes
50:29étaient au fond du jardin avec une planche
50:31et un trou. Cet arbre-là
50:33a été planté
50:35l'année de la naissance de mon père.
50:37Il y tient énormément parce qu'il a 95 ans.
50:39Le même âge que lui.
50:43Et il est à peu près
50:45aussi vigoureux.
50:47Marine Le Pen qui n'était pas
50:49présente quand son père est décédé
50:51et qui est dans l'avion à l'heure à laquelle
50:53je parle et qui va arriver ce soir
50:55à Roissy à 23h30. Je salue
50:57évidemment Gaultier-Lebret
50:59qu'on a salué hier pour cette
51:01nouvelle émission et je vous salue également pour
51:03les résultats hier puisque c'était votre première
51:05et ça a plutôt bien marché.
51:07Ce soir ce sera une émission très différente
51:09forcément puisqu'on va voir
51:11ce documentaire à 21h05 et
51:13après vous le débrieferez. C'est un peu
51:15les dossiers de l'écran que vous refaites
51:17pour un jeune homme ce soir.
51:19Vous innovez
51:21en faisant les dossiers de l'écran.
51:23Et nous aurons Bruno Gollnisch
51:25en plateau avec nous.
51:27Il sera là présent sur le plateau.
51:29Et Jean-Marie Le Pen, quand on lui demandait
51:31qui parlera à la messe
51:33l'enterrement, le premier nom qu'il citait
51:35dans un extrait que nous diffuserons ensuite
51:37c'est celui de Bruno Gollnisch.
51:39Donc évidemment on parlera longuement de la disparition
51:41de Jean-Marie Le Pen avec Bruno Gollnisch ce soir.
51:43C'est intéressant de revenir sur ce détail.
51:45Sur le détail.
51:47Comment il l'analyse lui et en privé ce que disait
51:49peut-être M. Le Pen. Parce qu'effectivement
51:51on l'a beaucoup dit depuis une heure, il y a un avant
51:53et un après le détail.
51:55Et le détail a changé la vie politique de Jean-Marie Le Pen
51:57mais de la France.
51:59Parce que ça a eu des conséquences
52:01extrêmement importantes puisque
52:03le détail a ostracisé
52:05d'une certaine manière Jean-Marie Le Pen.
52:07Ce qui n'était pas le cas parce que les gens ont beaucoup oublié.
52:09Avant, entre 1984
52:11et 1987, il est évidemment
52:13ciblé mais pas du tout
52:15de la même manière. Il n'est plus
52:17entre guillemets présentable.
52:19On reviendra aussi sur la rupture
52:21avec sa fille qui se fait sur le détail
52:23qui se fait aussi sur la fournée
52:25pour Patrick Bruel. C'est là-dessus qu'elle décide
52:27de l'exclure. Mais elle a raison.
52:29Et sur le maréchal Pétain.
52:31Et elle a raison.
52:33D'ailleurs tu te dis
52:35mais c'est invraisemblable de dire
52:37des mots si monstrueux.
52:39Disons-le que le mot fourné
52:41pour Patrick Bruel.
52:43Troisième passage. Et ça c'est intéressant
52:45parce qu'il est député de la 4ème République
52:47et il va s'engager
52:49pour aller sur le terrain.
52:53Ce qui montre là aussi
52:55une forme de caractère.
52:57Voyez cet extrait.
52:59C'est au retour d'Indochine
53:01que Jean-Marie Le Pen, à l'heure âgée de 27 ans,
53:03va débuter sa carrière politique.
53:05Il parvient à se faire élire député.
53:07Ce qui fait de lui le deuxième plus jeune
53:09parlementaire de l'hémicycle.
53:11Mais quelques années plus tard, alors qu'un autre conflit
53:13indépendantiste fait rage en Algérie,
53:15le jeune député ne va pas hésiter
53:17à quitter les bancs de l'Assemblée nationale.
53:19Pour nous, c'était celui qui avait quitté
53:21son mandat de député pour aller se battre
53:23pour garder l'Algérie à la France.
53:25Jean-Marie Le Pen, je vous le rappelle,
53:27était à l'époque députée.
53:29Il était parlementaire.
53:31Et c'est volontairement qu'il a rejoint
53:33les rangs du 1er régiment
53:35étranger parachutiste.
53:39Le Pen s'illustre sur le champ de bataille.
53:41Mais pas seulement.
53:43Il a par exemple enterré des soldats de confession musulmane
53:45selon les rites de leur religion.
53:47Ce qui lui vaudra d'être décoré
53:49de la croix de la valeur militaire par le général Massu.
53:51Le Pen, lui,
53:53il voulait faire des 7 millions de musulmans.
53:55Il voulait en faire des français.
53:57Parce que pour lui,
53:59en Algérie, il ne faisait aucun doute
54:01que la cohabitation était possible
54:03et que cette cohabitation devait se traduire
54:05par une projection sur l'Afrique
54:07et pas par une projection sur la France.
54:09Donc il avait un discours cohérent.
54:11Et il a toujours été d'ailleurs proche des Harkis
54:13et proche de ces milieux-là.
54:15Toute sa vie, il s'est battu pour ça.
54:17C'est un ami de Mourad Kawa,
54:19le premier représentant du Front national à Berbillon.
54:21C'est Mourad Kawa qui avait été député d'Alger.
54:23C'est Djibourg, c'est des gens comme ça.
54:25Donc il a ce prisme-là.
54:27Sébastien Chenu du Rassemblement national
54:29qui nous écoute peut-être
54:31et qui regrette qu'on ne parle pas assez
54:33dit-il,
54:35de l'homme cultivé
54:37qui était Jean-Marie Le Pen.
54:39Je l'invite à écouter le début de l'émission.
54:41Vous en aviez parlé.
54:43Il faut lire son autobiographie.
54:45Fils de France.
54:47C'est très bien écrit.
54:49C'est vraiment très intéressant.
54:51Monsieur Chenu qui a écrit
54:53« La disparition de Jean-Marie Le Pen est celle d'un immense patriote visionnaire
54:55et d'une incarnation du courage.
54:57C'est aussi la disparition d'un homme d'une immense culture
54:59qui apportait l'espoir de millions de Français.
55:01Il aimait la France. Il est entré dans son histoire. »
55:03Mais vous l'avez rappelé,
55:05ce volet de culture
55:07d'un homme effectivement
55:09qui parle, ça aussi c'est une histoire française
55:11comme on parlait jadis.
55:13Et avec une profondeur,
55:15une culture historique,
55:17une culture littéraire également
55:19que peu de gens ont.
55:21Je me souviens de l'écouter de temps en temps.
55:23C'est d'ailleurs rentré
55:25presque dans la mythologie d'aujourd'hui.
55:27Les imparfaits du subjonctif
55:29de Jean-Marie Le Pen.
55:31Et il citait Horace, je veux dire,
55:33de Corneille régulièrement.
55:35Je me souviens d'une émission
55:37« Que voulez-vous ? Qu'il fît contre trois, qu'il mourut
55:39ou qu'un beau d'espoir le secourut ? »
55:41Il avait cité ça. C'est juste
55:43Horace de Corneille.
55:45Je pense que pour les jeunes gens aujourd'hui
55:47de la même manière que Beethoven est un chien,
55:49Corneille est un chanteur.
55:51Mais je pense que pour la jeune génération...
55:53Épicasso, une voiture.
55:55Mais pas du tout.
55:57Vous avez une image de la jeune génération.
55:59Mais je pense que pour la jeune génération...
56:01Je suis obligé de modérer moi-même.
56:03Vous avez vu pourquoi il a fallu que je m'envole.
56:05Il y a un film qui s'appelle Beethoven
56:07et il sort d'un chien.
56:09On avait compris.
56:11Voilà, je pense.
56:13Dernier passage.
56:15Le détail. Parce que là,
56:17je vais vous écouter ce soir.
56:19Et ça va être très intéressant
56:21parce qu'il y a un personnage de Goldman Sachs
56:23qui est effectivement son homme-lige.
56:25Comme on disait jadis.
56:27Sous la féodalité.
56:29L'homme-lige, c'est son connétable.
56:31Donc l'homme-lige ne dira pas autre chose
56:33que ce que ne l'a jamais dit Jean-Marie Le Pen.
56:35Il avait à maintes occasions la possibilité de le faire
56:37et ne l'a jamais fait.
56:39Et il est l'un des seuls qui s'est opposé à Marine Le Pen
56:41au moment de l'exclusion.
56:43Justement, écoutez ce passage
56:45parce que vous avez Maître Sekaldi
56:47qui s'est excusé dès le lendemain
56:49Je vous dirai ensuite au Parlement européen mon détail.
56:51Ecoutons ce dernier passage
56:53d'extrait
56:55et puis après vous verrez tout le documentaire.
57:19spécialement la question
57:21mais je crois que c'est un point de détail
57:23de l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale.
57:25Mais vous mettez en doute...
57:27C'est un point de détail ?
57:29Non, c'est la question qui a été posée, savoir
57:31comment ces gens ont été tués ou non, n'est-ce pas ?
57:33C'est pas un point de détail quand même.
57:35Si, c'est un point de détail, je veux dire de la guerre, oui.
57:37Pour le FN, il y aura bien un avant et un après
57:39l'affaire du détail.
57:41Ce qui a fait basculer Jean-Marie Le Pen
57:43dans une certaine forme de marginalité
57:45c'est le détail.
57:47J'étais jeune militant
57:49et on distribuait des tracts du Front National à l'époque
57:51c'était simple
57:53tout le monde partageait ce qu'on disait sur l'immigration
57:55et tout le monde se mettait en face
57:57mais qu'est-ce que c'est que cette histoire du détail ?
57:59Vous êtes fous, etc.
58:01Et ça, c'était le sujet.
58:03Le Pen, sans le détail
58:05je pense que ça fait un carton.
58:07Je lui avais dit mais ça vous apporte quoi ?
58:09Ça vous apporte quoi de nous foutre dans la merde ?
58:11Textuellement.
58:13Je lui avais dit
58:15il faut provoquer.
58:17Il faut provoquer.
58:19C'est blesser des gens
58:21inutilement.
58:23Ce que personne ne sait
58:25ou ce que tout le monde a oublié
58:27c'est que dans les 24 heures
58:29il s'en est excusé auprès de la communauté juive.
58:35Très sincèrement,
58:37j'aime bien M. Marcel Cicaldi
58:39mais c'est faux.
58:41Il était à l'époque sous l'indépendance de François Duprat
58:43et c'était un terroriste total.
58:45Il a continué à le dire
58:47de manière totalement invraisemblable
58:49et ça, pardon,
58:51c'est impardonnable
58:53et pour les Juifs et pour les Français.
58:55Je me permets de citer
58:57Samuel Maréchal
58:59qui répond à la question
59:01Samuel Maréchal qui est évidemment un proche
59:03qui a été un proche en tout cas
59:05de Jean-Marie Le Pen
59:07et je me permets de le citer
59:09et qui répond à une question qu'on s'est posée
59:11si Jean-Marie Le Pen voulait ou non,
59:13le pouvoir ne s'oppose pas directement dans ce terme.
59:15Il nous a toujours dit que le pouvoir lui serait donné
59:17dans des graves circonstances.
59:19La France n'était pas encore dans la situation
59:21que nous connaissons, subissons
59:23aujourd'hui, dit Samuel Maréchal.