• avant-hier
Sandrine Rousseau, députée Les Écologistes-NFP de Paris, était l'invitée de Matthieu Croissandeau dans BFM Politique ce dimanche 5 janvier.

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bonjour Sombrilonso et bonne année. Merci d'avoir accepté l'invitation de BFM Politique, le rendez-vous d'actualité du week-end, en partenariat avec La Tribune Dimanche,
00:19avec une très belle une d'ailleurs cette semaine de La Tribune Dimanche, en hommage aux victimes de l'attentat de Charlie Hebdo il y a dix ans.
00:25Merci d'avoir accepté notre invitation, je le disais, à mes côtés pour vous interroger Anne-Saura Dubois du service politique de BFM TV et puis Lucie Robequin,
00:32directrice des rédactions de La Tribune et La Tribune Dimanche. Et puis bonjour à vous qui nous regardez. Alors je vous rappelle que vous pouvez poser vos questions à Sandrine Rousseau
00:42à l'aide du QR code qui va s'afficher sur votre écran. Vous le scannez avec votre téléphone, vous envoyez votre question et nous la poserons à Sandrine Rousseau.
00:51On va parler des premiers pas du gouvernement Bayrou, de cette censure qu'une partie de la gauche promet déjà de déposer et de voter après la déclaration de politique générale
01:00de François Bayrou dans une dizaine de jours. On va parler d'écologie, on va parler de budget. Mais d'abord quelques questions d'actualité avec évidemment la situation à Mayotte.
01:09Depuis 15 jours, Sandrine Rousseau, les Mahorais ont vu défiler les membres du gouvernement, le Premier ministre. Aujourd'hui c'est le tour de Marine Le Pen,
01:16le premier responsable de l'opposition à s'y rendre. On n'a vu aucun leader de gauche pour l'instant. Pourquoi ?
01:22Parce que déjà les vols commerciaux ne font que reprendre. Il faut savoir que quand on va sur Mayotte, on a besoin d'avoir les services de la préfecture quand on a des élus nationaux
01:31qui sont mobilisés. Moi je pense que les services de la préfecture à Mayotte ont mieux à faire que de nous voir défiler comme des perles sur un collier.
01:39Et qu'en l'occurrence il faut y aller quand nous avons véritablement une action à mener. J'ai discuté hier avec Aurélie Trouvé qui est la présidente de la commission des finances économiques à l'Assemblée nationale.
01:51La députée insoumise.
01:52Et il se prépare actuellement une délégation de députés qui ont véritablement la capacité à influencer le texte de loi pour voir ce qui serait le mieux adapté aux peuples et aux habitants de Mayotte actuellement.
02:08Plutôt que de la politique spectacle, faisons véritablement de la politique qui change la vie des gens et particulièrement à Mayotte où il y en a besoin.
02:18Pour vous en y allant, Marine Le Pen fait de la récupération politique ?
02:21Elle fait du spectacle politique. Elle perrore. Elle va perrorer à Mayotte. Elle va dire qu'elle avait raison. Dès qu'il y a un peu de sujets d'immigration, elle y va.
02:32Je pense que là, par respect pour les gens qui sont là-bas, qui n'ont pas d'eau, qui pour la plupart n'ont pas d'électricité encore.
02:39Estelle Youssoupha qui mène un combat tout à fait louable et courageux le dit très bien.
02:45Il y a des maladies qui commencent à émerger. Il y a du pillage. Il y a des problèmes d'insécurité.
02:51Vraiment, je pense que mobiliser les services de l'État pour ça, c'est indécent. Il y a une forme d'indécence.
02:56Manuel Valls dit aujourd'hui, le ministre des Outre-mer, que les deux fléaux de Mayotte sont l'immigration et l'insécurité.
03:01Vous êtes d'accord ?
03:03Les deux fléaux de Mayotte, c'est la misère et l'impensée des services publics et de l'État là-bas.
03:10C'est-à-dire que pourquoi un ouragan comme celui qui a connu Mayotte fait autant de dégâts ?
03:17Parce que c'est un territoire d'une pauvreté extrême.
03:20Donc avant de parler d'immigration, parlons d'abord de la condition des gens.
03:25Parlons de leur sécurité, parlons de leur santé, parlons de l'accès à l'école, parlons de tout cela.
03:31Et alors on verra, parce qu'il y a quand même un impensé, qui est quelle est la coopération avec les comores.
03:39Puisque Mayotte est une des îles qui s'est séparée des comores.
03:43Ils sont unième département en France, il faut le rappeler.
03:46Absolument, mais dans la mesure où les personnes qui arrivent par bateau sont les personnes qui arrivent des comores,
03:54il y a quand même quelque chose de l'ordre de la coopération économique et du développement des comores à penser.
03:59Parce que vous pouvez mettre tous les discours sécuritaires que vous voulez,
04:02vous pouvez mettre tous les policiers que vous voulez,
04:04tant qu'il y aura un décalage de richesse ou de services publics ou d'accès à la santé aussi important
04:11entre des îles qui sont éloignées de quelques kilomètres, vous n'arrêterez rien du tout.
04:16Là, il faut changer radicalement de vision de la place de Mayotte sur sa zone géographique,
04:23sans pour autant contester le fait qu'elle soit française, même s'il y a aussi un sujet colonial à penser.
04:31Mais pour autant, les idées de Marine Le Pen ont l'air d'y prospérer.
04:34Elle est arrivée en tête à Mayotte pour la présidentielle, elle y a eu une députée.
04:37Quelle conclusion vous en tirez ?
04:39J'en tire la conclusion que la misère génère le rassemblement national.
04:43Enfin, de ça partout, tout le temps, dès que les gens se sentent isolés,
04:46dès que les gens se sentent oubliés des politiques publiques,
04:48dès que les gens ont l'impression d'être des sous-citoyens,
04:52d'être éloignés de toute politique publique et des discours publics,
04:56eh bien oui, c'est un terreau fertile pour le rassemblement national.
04:59Et Mayotte est l'exemple type de cela.
05:02Mais moi, je me souviens de la crise de l'eau à Mayotte, qu'on a vite oubliée.
05:05Mais pendant plusieurs mois, les habitants de Mayotte, les Mahorais, n'ont pas eu accès à de l'eau potable.
05:11Ils étaient ravitaillés par des camions où ils devaient acheter des bouteilles d'eau
05:17qui, pour certaines, allaient jusqu'à 4 pour les petites, 7 euros pour les grandes bouteilles.
05:22Moi, je n'ai pas entendu le RN se mobiliser sur cette crise de l'eau, par exemple.
05:26Et nous, nous nous sommes mobilisés pour essayer d'obtenir la mobilisation,
05:31en l'occurrence, du gouvernement qui était celui de Gabriel Attal, de Mémoire à salaire.
05:35Avant de généraliser sur le territoire, je vous donne le dernier baromètre des palmarès,
05:38des personnalités préférées des Français IFOP pour le JDD.
05:41Les 4 premiers sont Marine Le Pen, Jordane Bardella.
05:45Les 4 premières personnalités préférées, des politiques préférées des Français.
05:49Marine Le Pen, Jordane Bardella, Philippe de Villiers, Bruno Retailleau, La France est à droite.
05:54Eh bien, toutes les enquêtes sociologiques disent l'inverse. Vraiment.
05:58Et je pense qu'un des sujets, c'est de sortir des sondages pour aller sur les enquêtes sociologiques
06:03de qui sont ces Français.
06:06– Les scores dans les urnes et le nombre de voix.
06:09– Oui, mais si on regarde les enquêtes sociologiques, véritablement,
06:12de quoi parlent ces enquêtes sociologiques quand elles ont des méthodologies
06:16qui sont internationales, qui sont faites de la même manière année après année.
06:21Eh bien, elles montrent que le racisme diminue en France.
06:24Alors, pas suffisamment vite, évidemment, mais quand même qu'il diminue,
06:27que le sexisme diminue, pas suffisamment vite, et je suis bien placée pour vous le dire,
06:31mais qu'il diminue, que les Français sont attachés aux services publics,
06:36que les Français sont attachés à notre système social.
06:39Et en fait, c'est la destruction de tout ce qui fait la France
06:42qui jette dans les bras du Rassemblement national une partie des Françaises.
06:47Quand on ne va pas bien, il y a cette facilité de se trouver un ennemi facile.
06:53Moi, je dis, la France, ça n'est pas cela, ça n'est vraiment pas cela.
06:56Et même encore aujourd'hui, malgré les scores électoraux, la France, ça n'est pas cela.
07:00– Retour sur Mayotte.
07:01Oui, il y a une loi spéciale qui arrivera bientôt devant les députés,
07:05présentée au Conseil des ministres ce mercredi.
07:07Une loi spéciale pour Mayotte, est-ce que vous la voterez ?
07:09– Ça dépend de ce qu'il y a dedans.
07:11– Alors, je vous pose la question précisément,
07:12parce qu'elle prévoit un certain nombre de dérogations,
07:14de facilités en termes d'urbanisme, d'environnement, ça vous inquiète ?
07:18– Alors, il y a des dérogations sur l'environnement,
07:20il y a la zone franche économique.
07:22J'ai quand même le sentiment qu'on tape un peu à côté de la cible.
07:26Ce dont a besoin Mayotte, c'est d'une véritable politique du logement,
07:29la politique du logement, ce dont a besoin Mayotte,
07:31c'est véritablement une politique de l'eau, d'accès à l'eau,
07:34d'accès aux ressources, d'accès à la santé aussi,
07:37parce que les services de santé sont absolument débordés,
07:40de développement qui ne soit pas juste des zones franches d'entreprises
07:45qui vont faire de l'optimisation fiscale,
07:47mais qui est un véritable projet de développement,
07:49notamment en lien avec les Comores.
07:51– Vous ne pourriez pas la voter cette loi spéciale ?
07:53– Mais je ne sais pas quelle est la loi encore,
07:55donc je ne vais pas vous dire, je la vote ou je ne la vote pas,
07:57avant de voir le texte, permettez quand même que je lise le texte.
07:59Pour l'instant, les annonces qui sont faites me semblent taper à côté de la cible,
08:03c'est encore une fois la poursuite d'une espèce d'horizon de productivisme
08:08un peu comme ça, aléatoire, alors que…
08:10– Il s'agit surtout de reconstruire l'île.
08:12– Il y a un plan de logement prévu dans la…
08:14– Pour éviter…
08:15– Non, pour l'instant il n'y a rien d'annoncé.
08:17– Pour éviter les bidonvilles, il y a une intention affichée
08:19d'éviter les bidonvilles et de reconstruire…
08:21– Non mais éviter les bidonvilles,
08:22ce n'est pas faire une politique de logement.
08:24– Donc là, par exemple, les besoins, alors qu'il y a 90% des toits de maillotte
08:28qui sont endommagés, le besoin c'est de faire une politique de logement.
08:31Est-ce que c'est annoncé, ça n'est même pas encore annoncé
08:33par le Premier ministre ?
08:35Voilà, moi je veux bien vous dire, je vais voter ou je ne vais pas voter,
08:39je veux voir le texte et je dis au Premier ministre,
08:41n'oubliez pas l'essentiel, n'oubliez pas l'essentiel.
08:44– Très bien, alors dans l'actualité également, la colère des agriculteurs
08:47qui rebondit une nouvelle fois, un an après j'ai envie de dire,
08:50la coordination rurale 2e syndicat agricole appelle à manifester
08:54dès cet après-midi à Paris, en région, ce qu'on veut,
08:58ce sont des mesures qui nous permettent de continuer à travailler
09:00sans que ça nous coûte plus cher, dit la présidente du syndicat.
09:03Est-ce que vous êtes d'accord avec cette colère ?
09:05Est-ce que vous comprenez cette colère ?
09:06Est-ce que vous êtes d'accord avec cette revendication ?
09:08– La colère agricole, elle a quelque chose de tout à fait compréhensible
09:12puisque si on regarde les chiffres, ils sont très inquiétants.
09:15Il y a une trentaine de fermes qui ferment,
09:18d'exploitations agricoles qui ferment chaque jour,
09:21le taux d'endettement moyen des agriculteurs est de 200 000 euros,
09:28il y a un suicide tous les deux jours,
09:31c'est évident qu'il y a une crise de l'agriculture.
09:36Est-ce que la réponse de la crise agricole, c'est de diminuer les pesticides,
09:40ça permettait que je mette un doute là-dessus ?
09:43– Dans le détail, on sait que les agriculteurs réclament,
09:46vous le dites, de maintenir les pesticides,
09:49ils souhaitent que les prix du gazole soient maintenus pour les tracteurs,
09:51ils demandent une simplification des mesures administratives,
09:54est-ce que ce sont des revendications qui vous semblent légitimes ?
09:58– Évidemment pas en ce qui concerne notamment les pesticides,
10:01on a vu que la France était un des pays où il y avait le plus de cancers du pancréas
10:06et il y a une recherche qui vient d'être faite qui montre
10:09qu'il peut y avoir un lien fort entre l'usage des pesticides,
10:14la zone géographique dans laquelle il y a un usage des pesticides
10:17et la prévalence de cancers du pancréas.
10:20Le cancer du pancréas, c'est un des cancers qui se soignent le moins,
10:23c'est un des cancers qui est le plus dangereux,
10:25où la mortalité est la plus grande.
10:28Évidemment, je ne vais pas soutenir le fait qu'on utilise davantage de pesticides,
10:33je rappelle aussi que la France est le troisième pays d'Europe
10:36en matière d'utilisation de pesticides et d'autorisation de pesticides,
10:40qu'il y a des contrôles, parce que j'ai beaucoup entendu
10:43l'histoire des contrôles par l'Office français de la biodiversité.
10:46Il y a un contrôle en moyenne tous les 136 ans sur une exploitation,
10:50donc ce n'est pas vrai que c'est ça le sujet.
10:52Le sujet de la condition agricole, c'est le revenu des agriculteurs,
10:56c'est la dette agricole et c'est la concurrence internationale
11:00et le fait que les produits alimentaires sont considérés
11:03comme des biens d'échanges internationaux.
11:05La ministre de l'Agriculture, Annie Gennevard, a néanmoins dit
11:08que si les pesticides étaient autorisés à l'échelle européenne,
11:10ils devaient l'être aussi à l'échelle de la France.
11:12Est-ce que finalement ce n'est pas un jugement d'au bon sens ?
11:15Est-ce que vous pensez vraiment qu'elle est à côté de la plaque ?
11:17La France est parmi les pays d'Europe, si ce n'est le pays d'Europe,
11:20qui autorise le plus de pesticides, donc il n'y a pas de sujet.
11:23Il n'y a pas de sujet, ça suffit en fait.
11:25Ce n'est pas ce que disent les agriculteurs,
11:27ils se plaignent de normes qui ne sont pas les mêmes.
11:29En gros, on fait mieux que nos voisins.
11:31La France est le champion des cancers du pancréas.
11:34À un moment, qu'est-ce qu'on préfère en fait ?
11:37Les agriculteurs sont revenus, ce n'est pas une solution non plus.
11:40C'est le problème, c'est ce qu'ils soulèvent,
11:42ils disent on est pris entre, si on nous supprime les pesticides,
11:45comme on n'a pas d'équivalent aujourd'hui,
11:47comme la recherche n'est pas allée assez vite,
11:49on n'a pas d'équivalent et donc...
11:50Non mais la question c'est le prix de vente,
11:52c'est le prix de vente des produits.
11:53Nous avions proposé une loi...
11:55Sans pesticides, il y a des cultures qui ne survivent pas aujourd'hui.
11:58La production aujourd'hui, en fait,
12:00quand on parle du monde agricole d'ailleurs,
12:02on le présente d'une manière monolithique,
12:05alors qu'en fait il y a des situations qui sont très différentes.
12:08Il y a des grands céréaliers,
12:10souvent défendus par la FNSEA,
12:12dont le seul but est d'exporter le plus possible leurs céréales
12:15et donc d'avoir le moins de contraintes écologiques possibles
12:19pour être alignés avec les pays d'Amérique du Sud,
12:22avec les plus grands producteurs mondiaux de céréales
12:26et les petits viticulteurs ou les petits éleveurs
12:30qui eux ont des problématiques qui sont tout à fait différentes,
12:33c'est deux mondes vraiment séparés.
12:36Donc moi ce que je voudrais dire, c'est que là j'ai entendu la FNSEA
12:39s'opposer aux accords avec les pays du Mercosur.
12:44Très bien, mais enfin il va falloir quand même
12:47qu'ils sortent de leur ambiguïté là-dessus.
12:49Est-ce qu'on veut une agriculture qui nourrisse correctement les Français
12:53et qui préserve l'environnement en France
12:56ou est-ce qu'on veut que l'agriculture française
12:58soit un produit d'exportation sur les marchés mondiaux ?
13:01Dans ces cas-là, ce sont deux stratégies différentes.
13:03Moi, la stratégie que je porte et que nous portons les écologistes,
13:08c'est de dire que l'agriculture française doit permettre
13:12de nourrir correctement et d'entretenir le patrimoine français de ruralité.
13:17Le Premier ministre a prévu de voir les syndicats agricoles le 13 janvier
13:21et proloncera son discours de politique générale le lendemain.
13:23Ça arrive finalement assez tard.
13:24Est-ce que vous pensez qu'il doit les recevoir avant ?
13:26Je pense qu'on doit les recevoir très vite et on doit les entendre très vite.
13:31Quand je parle d'un suicide tous les deux jours, on ne peut pas accepter ça.
13:37On ne peut pas continuer comme ça.
13:39Il y a des agriculteurs qui sont véritablement pris à la gorge.
13:42Mais pris à la gorge.
13:43Moi, j'ai le souvenir de ce moment très tendu
13:46quand nous étions allés avec Marine Tondelier dans le sud de la France
13:49où il y avait eu des insultes sexistes, sur lesquelles il y a eu des suites judiciaires.
13:53Mais je me souviens d'avoir discuté avec eux.
13:56Ils étaient mais exsangues.
13:59Vraiment, ils n'arrivaient pas à vivre de leur activité.
14:02Je suis allée au salon de l'agriculture l'année dernière.
14:04J'ai passé une heure avec la coordination rurale.
14:07Ce qu'ils me décrivaient, ce qu'ils m'ont dit de leur situation
14:11était une situation de survie, pas de vie.
14:13Ça, oui, c'est une priorité politique.
14:16Mais pas au détriment de la nature et de la santé.
14:19Pas au détriment de la biodiversité.
14:21On sait aussi qu'il y a des élections qui vont avoir lieu parmi les syndicats agricoles ce mois-ci.
14:25Cela peut pousser certains syndicats à faire de la surenchère sociale.
14:28Est-ce que vous pensez que cette colère agricole est aussi en partie instrumentalisée ?
14:32Non, je ne dirais pas ça.
14:34Surtout que quand je rappelle les chiffres, ce n'est pas possible.
14:38On ne peut pas se satisfaire du fait qu'il y ait 35 exploitations agricoles qui ferment par jour.
14:45On ne peut pas.
14:46On ne peut pas continuer comme ça.
14:48Mais par contre, on ne peut pas non plus continuer dans une concentration.
14:51On ne peut pas continuer dans un productivisme de l'agriculture.
14:55On ne peut pas continuer à faire de notre alimentation un produit de spéculation sur les marchés internationaux.
15:01C'est trop dangereux, en fait, pour notre avenir et pour notre planète.
15:05Alors la crise agricole, elle a frappé tout le continent européen.
15:08Et j'ai envie de dire, la crise des écologistes aussi, d'une certaine façon,
15:11aux dernières élections européennes, ça a été plutôt un échec pour votre mouvement.
15:16Il n'y a plus que 53 euros députés écolos contre 72 auparavant.
15:20La liste menée par Marie Toussaint a à peine dépassé la barre fatidique des 5 %.
15:26On a l'impression que vous n'arrivez plus à convaincre, que vous n'êtes plus entendue sur vos solutions.
15:30La crise écologique n'a jamais été aussi présente.
15:33Incroyable.
15:34Là, on prévoit une augmentation, si on ne fait rien, de plus de 3 degrés.
15:38La crise écologique, c'est les réponses que vous apportez.
15:40Je vais vous en parler.
15:43Je pense que sur la crise de l'écologie politique,
15:46déjà, je ne partage pas complètement votre avis sur le fait qu'elle est complètement en crise.
15:50Je pense qu'en effet, sur les européennes, il y a eu un échec.
15:53Mais c'est la ligne que j'essaye de porter au sein des écologistes,
15:57de dire qu'on ne doit pas changer comme ça de position d'élection en élection.
16:02On doit avoir une ligne claire et d'alliance à gauche
16:05pour faire en sorte qu'il y ait une force et une alternative
16:09de gauches et écologistes qui s'inscrivent dans le temps
16:12et qui, petit à petit, marquent la possibilité pour les citoyens et citoyennes
16:17d'être un véritable changement politique qui change leur vie concrètement.
16:22D'ailleurs, ça s'est vu, puisque aux dernières législatives, nous sommes arrivés en tête,
16:26ce qu'Emmanuel Macron n'a toujours pas reconnu.
16:28Bref, je ferme la parenthèse.
16:29Donc oui, nous avons une responsabilité là-dedans,
16:32dans le fait que nous faisons élection par élection
16:35des alliances différentes qui sont, à mon avis, assez incomprises
16:38et que nous n'arrivons pas à porter une autre vision de la société
16:44et de la faire entendre.
16:45Moi, ce que je dis, c'est que l'écologie protège profondément.
16:48Est-ce qu'elle est comprise, cette écologie ?
16:50Oui, quand on regarde le classement des priorités des Français,
16:53des inquiétudes aussi, l'écologie descend régulièrement dans ce classement,
16:57dans cette liste.
16:58Il y a quelques années, c'est vrai qu'elle était beaucoup plus haut.
17:00Là, elle descend vraiment.
17:01Elle est loin derrière la dette, loin derrière l'économie.
17:03Il y a certains Français qui considèrent, des citoyens, des entreprises,
17:07qui considèrent que l'Europe en fait trop par rapport à d'autres régions du monde,
17:10qu'elle se tire une balle dans le pied.
17:12Comment vous le comprenez ?
17:13Est-ce que l'Europe, la France en fait trop
17:14ou est-ce que ce sont les autres régions du monde qui sont à la traîne ?
17:18En 50 ans, on a perdu 60 % de notre faune sauvage.
17:22Il est possible que la faune sauvage s'effondre en 20 ou 30 ans.
17:27Parce qu'on perçoit l'écologie comme étant la préservation des dauphins
17:35et des tigres.
17:36Enfin, l'écologie, la préservation de la biodiversité,
17:40c'est la préservation de notre santé.
17:42S'il n'y a plus de biodiversité,
17:44le nombre de pandémies que nous allons vivre va exploser.
17:48C'est un monde qui est malade.
17:49Je vous donne un exemple très concret.
17:51Depuis le 1er janvier, il y a quatre nouvelles villes
17:53qui ont intégré des zones à faible émission.
17:56Grenoble, Lyon, des zones assez larges où effectivement…
17:59Les vignettes de Critère 3, c'est-à-dire les vieux véhicules JZ ou SOS.
18:03Ça impacte surtout les classes moyennes et les classes pauvres.
18:06Comment on règle cette question écologique ?
18:08Par des politiques publiques.
18:10Ça n'a pas été fait, c'est évident.
18:12Mais oui, c'est ça qui n'a pas été fait.
18:13Sur le terrain, c'est une catastrophe.
18:14Mais c'est ça qui n'est jamais fait.
18:16Et là, il y a un rapport qui s'appelle le rapport Selma Mahfouz-Pizani-Ferry
18:21qui dit qu'il faut dépenser 60 milliards d'euros par an
18:26en politique publique pour accompagner les gens.
18:28Aujourd'hui, avoir des comportements qui respectent la transition écologique,
18:35qui n'émettent pas tellement de carbone,
18:37ça coûte un an de salaire pour une classe moyenne.
18:39C'est absolument impossible.
18:40En attendant, les Français qui sont propriétaires de vieux véhicules
18:42peuvent se rendre dans les centres-villes de Lyon, de Paris, de Grenoble.
18:46La politique qui consiste à juste mettre des interdictions
18:51et à ne pas accompagner les personnes,
18:53à ne pas les accompagner dans leur changement de véhicule,
18:56à ne pas les accompagner aussi dans leur changement de mobilité,
18:59à faire en sorte que les finances des collectivités territoriales diminuent.
19:04Parce que qui fait les transports publics ?
19:06Ce sont les collectivités territoriales.
19:08Dans le précédent budget, celui de Michel Barnier,
19:12il y avait moins 6,5 milliards d'euros sur le budget des collectivités territoriales.
19:18Elles sont aujourd'hui les premières investisseurs,
19:20les premières investisseuses en matière de transports publics.
19:25Je termine par dire que c'est l'écologie libérale.
19:27L'écologie libérale, c'est dire vous vous débrouillez.
19:29C'est à vous de faire et vous vous débrouillez.
19:31Nous, on met des interdictions, ça ne coûte pas un sou à la collectivité,
19:34vous vous débrouillez.
19:35Ça, c'est de l'écologie mortifère.
19:36C'est de l'écologie qui va finir par générer une telle colère
19:41qu'on va passer dans une société qui n'acceptera plus rien.
19:47Moi, je vous le dis, on a un impératif.
19:49Très peu de générations d'humains ont eu des choix
19:53aussi cruciaux que ceux que nous avons à faire.
19:56Mais nous sommes en train de tout détruire.
19:59Nous ne pouvons pas regarder nos enfants
20:01et dire nous continuons comme ça.
20:02Cette ligne politique, vous allez la défendre
20:04au prochain congrès des Verts qui doit se tenir ce printemps.
20:06Vous vous présentez contre Marine Tendelier ?
20:08Pas contre Marine Tendelier parce qu'il y a des élections
20:11qui sont un peu compliquées.
20:12Mais au bureau politique, oui, je mènerai une liste
20:14au bureau politique, absolument.
20:15Je reviens brièvement sur les investissements publics
20:17puisque vous en parlez.
20:18Vous vous opposez évidemment à la construction
20:20de nouvelles autoroutes, ce qui est conforme
20:21à votre ligne politique.
20:22Vous vous opposez aussi à la construction
20:24de nouvelles lignes ferroviaires, notamment cette fameuse ligne
20:27à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse
20:29permettant d'économiser 300 000 tonnes de CO2.
20:32On a parfois un peu l'impression que vous vous opposez à tout.
20:34Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
20:36Vous savez, si vous regardez les villes et villages français
20:40et françaises, vous apercevez que dans toutes les villes
20:43et même dans tous les villages dans certaines régions,
20:46il y avait une gare.
20:47Donc partout, partout il y en avait.
20:49Des toutes petites gares, mais il y avait des gares partout.
20:53En Bretagne, il n'y a pas un village breton
20:55où il n'y avait pas une gare.
20:56Pourquoi s'opposer à cette ligne qui va économiser
20:58des tonnes de CO2 ?
20:59Parce que tout l'argent aujourd'hui du ferroviaire
21:03va uniquement dans les lignes à très grande vitesse.
21:06Et ça permet de gagner quelques minutes,
21:08mais ça ne permet pas de changer véritablement de mobilité.
21:12Alors ce qu'il nous faut aujourd'hui, c'est réinvestir
21:15dans deux éléments de la politique ferroviaire.
21:18Un, dans les trains du quotidien et les trains de proximité.
21:23Et deux, dans le fret ferroviaire dont je rappelle
21:27qu'il est actuellement démantelé et qu'il faut absolument sauver.
21:31C'est la fin de la première partie de cette émission.
21:33On se retrouve dans quelques instants après la pub.
21:41De retour sur le plateau de BFM Politique avec Sandrine Rousseau,
21:44députée écologiste de Paris.
21:46Alors on va parler maintenant des premiers pas,
21:48peut-être des derniers, du gouvernement Bayrou,
21:50puisque les Insoumis ont déjà annoncé
21:52qu'ils souhaitaient déposer une motion de censure
21:55après la déclaration de politique générale de François Bayrou
21:57le 14 janvier.
21:58Vous la voterez ?
22:00Alors, il y a une décision de groupe, mais moi oui.
22:03Moi oui.
22:04Avant même qu'il n'y ait pas…
22:05Mais écoute, Valls, Retailleau, Darmanin, Jeune, Varvin…
22:11Au nom de quoi je ne la voterai pas ?
22:13C'est la continuation d'une politique.
22:14Je vais attendre de voir ce qu'il va nous dire.
22:16On sait ce qu'il va nous dire.
22:18On le sait.
22:19C'est la continuation de ce qu'il y avait avant.
22:21Et en pire même, j'ai envie de dire.
22:24Pourquoi on ne censurerait pas ?
22:26Même pas le bénéfice du doute.
22:27Ce n'est pas du sectarisme un peu.
22:28Mais quel bénéfice du doute ?
22:32Est-ce que Retailleau à l'intérieur, il y a un bénéfice du doute ?
22:35Est-ce qu'Annie Jeunevar à l'agriculture, il y a le bénéfice du doute ?
22:38Est-ce que Hérald Darmanin à la justice, il y a le bénéfice du doute ?
22:41Est-ce que Manuel Valls sur les Outre-mer ?
22:43Alors qu'il y a un sujet énorme actuellement sur les Outre-mer.
22:47Ils n'ont rien fait encore.
22:49Au-delà de Mayotte, il y a vraiment un mouvement de décolonisation,
22:53d'interrogation de la colonisation dans les territoires ultramarins.
22:56Manuel Valls, réponse Manuel Valls.
22:58Ils n'ont rien fait encore.
22:59Il n'y a pas eu de discours politique général.
23:01Mais on le sait que ça va continuer sur la même ligne.
23:05On le sait.
23:06Puisque un des sujets qui bloque tout aujourd'hui,
23:09un des sujets qui crispe complètement la situation,
23:12c'est la question des retraites.
23:14François Bayrou a dit qu'il allait rouvrir le dossier.
23:17C'est un changement fondamental par rapport au gouvernement Barnier.
23:20C'est l'ouverture majeure à l'égard de la gauche.
23:22Non, Barnier avait dit exactement la même chose.
23:25Michel Barnier avait dit exactement la même chose sur les carrières non-quibrois.
23:28Non, c'est tout à fait nouveau.
23:30Non, il avait dit exactement la même chose.
23:32Il avait dit on va revoir, pour un par-point,
23:34mais par contre, 64 ans, on n'y revient pas.
23:36Ce n'est pas possible de revenir sur 64 ans
23:38dans l'état actuel de l'état d'esprit d'Emmanuel Macron
23:42puisqu'il en fait quelque chose de personnel.
23:44Donc, tant que ça n'est pas possible...
23:46François Bayrou a été très critique de cette réforme,
23:48mais il n'a pas parlé forcément du maintien à 64 ans.
23:50Eh bien, on va voir.
23:51Maintenant, tout ne se résout pas non plus à la retraite.
23:53Mais moi, je vous dis, il n'y aura pas de changement sur les 64 ans.
23:56J'en suis prête, là, à en faire le pari.
23:59Mais surtout, derrière, nous sommes dans une situation d'une crise sociale.
24:04Je rappelle qu'il y a une personne sur trois en France
24:07– là, actuellement, on vient d'avoir des températures en dessous de zéro –
24:10une personne sur trois a froid chez elle.
24:12Qu'il y a une personne sur trois en France
24:14qui ne mange pas tous les jours à sa faim
24:17en raison de problèmes économiques.
24:20On a une crise énorme, écologique, d'une ampleur, mais incroyable,
24:26qui menace nos conditions de vie sur Terre.
24:29Ce n'est pas en faisant chuter les gouvernements,
24:31mais c'est en changeant de politique qu'on règle la question.
24:34Et donc, la question qui va être posée à ce gouvernement,
24:37c'est, êtes-vous capable de changer de politique ?
24:39Êtes-vous capable de sortir de la croissance avant tout ?
24:42Avant les services publics ? Avant l'école ?
24:44Avant la santé ? Avant l'écologie ?
24:46Êtes-vous capable de sortir de l'idée
24:48qu'il faille absolument mettre une contrainte
24:53et un couteau sous la gorge des gens qui ont le RSA
24:56pour qu'ils aillent travailler ?
24:57Est-ce que vous ne pensez pas que les personnes qui sont au RSA,
25:00pour certaines, ont 50, 55 ans
25:02et sont rejetées du marché du travail ?
25:04Est-ce que vous ne pensez pas qu'une partie des personnes
25:06qui sont au RSA ont juste des problèmes,
25:10soit de maladie physique ou mentale,
25:13ou ont des problèmes d'addiction,
25:15qui les empêchent d'avoir un retour à l'emploi ?
25:17Pourquoi leur mettre un conseiller France Travail
25:19et non pas des personnels soignants,
25:21des personnels accompagnants,
25:23pour voir ce qui les empêche de retourner dans la vie active ?
25:30J'ai vu qu'il y avait Red Samen dans ce gouvernement,
25:35il y a Emmanuel Valls,
25:37mais c'est Rocard qui a fait le RMI.
25:39Et là, on revient sur la philosophie même du RMI,
25:42qui était de dire que personne en France
25:44ne doit avoir zéro euro.
25:45C'était beau de dire ça.
25:49C'était fort de dire ça.
25:51Il y avait un revenu minimum d'insertion.
25:53Il n'y avait pas de condition au RMI.
25:57C'est-à-dire qu'on le donnait,
25:58et oui, il y avait un volet d'insertion,
26:00mais d'abord, on s'assurait que les gens
26:02aient un tout petit peu pour vivre.
26:04Et ça, je voudrais dire quand même
26:06que quand on mobilise dans le débat politique
26:08matin, midi et soir les valeurs de la France,
26:11les valeurs de la France,
26:13c'est profondément la solidarité.
26:15Nous sommes le seul pays à avoir opté
26:17pour ce système social de solidarité universelle.
26:20Elle a été votée, elle s'applique.
26:23Ce n'est pas dans le projet du gouvernement Bayrou.
26:26Pourquoi aller dans un gouvernement
26:28qui ne repousse pas cette réforme ?
26:31Moi, je vais vous dire,
26:32c'était un des moments les plus durs
26:33que j'ai vécu à l'Assemblée nationale,
26:34cette réforme du RSA,
26:36où il y avait une espèce de désinvolture dans les votes
26:38sans prise en considération
26:40des personnes qui étaient derrière cela.
26:43Pour avoir fait une mission avec Nicole Dubré-Chirac,
26:46une députée macroniste,
26:48nous avons fait une mission d'information
26:50sur l'état de la psychiatrie en France.
26:52Qui dit psychiatrie,
26:53qui dit des crises de décompensation, etc.
26:55Qui dit aussi addiction.
26:57Mais la psychiatrie aujourd'hui ne soigne plus.
27:00Elle ne soigne plus parce qu'elle n'en est plus capable.
27:02Il n'y a plus assez de personnel.
27:03Donc pourquoi aller chercher les gens
27:05avec comme ça la contrainte de leur dire
27:08vous n'aurez plus aucun argent,
27:10vous allez crever.
27:11Parce que c'est ça,
27:12quand on n'a plus d'argent, on va crever,
27:13plutôt que de dire mettons en place
27:15un système d'accompagnement social
27:17et de soins à ces personnes.
27:19Vous ne croyez pas à l'apport possible
27:20quand même de personnalités de gauche
27:21parce que les noms que vous avez cités,
27:23Juliette Meyadel, Manuel Valls, Eric Lombard,
27:25qui a été même soutenu par certains insoumis
27:27dans la course à Matignon
27:28comme candidat potentiel,
27:29François Rebsamen,
27:30ils ont travaillé dans des gouvernements de gauche
27:32avec des écologistes aussi.
27:34Vous n'imaginez pas
27:35qu'ils puissent apporter quelque chose
27:36à ce gouvernement ?
27:37Ou est-ce que vous êtes d'accord avec Manuel Valls
27:38qui dit qu'aujourd'hui en France,
27:40il y a deux gauches irréconciliables ?
27:42Je ne pense pas qu'il y a deux gauches irréconciliables.
27:44Je pense qu'il n'y a qu'une seule gauche.
27:46La gauche en fait elle se définit
27:48par la capacité à changer la vie des gens,
27:50à prendre soin…
27:51François Rebsamen, Manuel Valls, c'est pas la gauche.
27:53La seule gauche de la radicalité.
27:55Là, le gouvernement, encore une fois,
27:57nous n'avons pas eu le document budgétaire.
28:00Mais dans ce qui ressort dans la presse,
28:02puisque je suis comme tout le monde,
28:04c'est-à-dire que je lis la presse
28:05pour essayer d'avoir un peu des informations,
28:07il est question de faire
28:08entre 30 et 50 milliards d'économies.
28:11Et il est dit aussi
28:13qu'il n'y aura pas d'augmentation des impôts
28:15puisque c'est toujours la ligne rouge.
28:17Donc ça veut dire que ça va être
28:18des coupes dans les dépenses.
28:19Dans quelles dépenses ?
28:21Est-ce que c'est aux aides
28:22aux entreprises multinationales
28:23qui font de l'optimisation fiscale comme totale
28:26ou est-ce que ça va être
28:27sur les gens qui sont au RSA
28:29ou qui bénéficient de l'AME
28:31ou qui bénéficient…
28:32J'ai appris la question de maturation de l'éducation.
28:34La gauche c'est la radicalité,
28:36il n'y a pas de gauche réformiste.
28:38Il n'y a plus de gauche réformiste.
28:40Aujourd'hui, la réforme,
28:42c'est de changer radicalement de politique.
28:44Avec le capitalisme par exemple ?
28:47Vous êtes pour la rupture avec le capitalisme ?
28:48Emmanuel Macron qui nous vend
28:49l'économie du matin au soir.
28:51Emmanuel Macron n'a jamais…
28:53Il n'y a pas de président
28:54qui a autant augmenté la dette publique que lui.
28:56Emmanuel Macron qui nous vend
28:57le libéralisme du matin au soir
28:59a un déficit qui est de plus de 5%.
29:01Nous, nous avions voté dans l'Assemblée nationale
29:03des budgets qui étaient équilibrés.
29:06C'est-à-dire que nous mettions
29:08en face de nos nouvelles dépenses
29:09de nouvelles recettes.
29:11Emmanuel Macron a été celui
29:12qui a été le plus indigent
29:13en matière de gestion financière.
29:16Non, nous ne voulons plus de cela.
29:18Vous êtes pour rompre avec le capitalisme ?
29:20Oui, je suis pour rompre avec le capitalisme
29:22et avec le productivisme.
29:23Mais de toute façon,
29:24c'est une question, je vais vous dire,
29:25de vie ou de mort.
29:26Je vais vous le poser.
29:27C'est une question de vie ou de mort.
29:28Aujourd'hui, nous sommes
29:29dans une telle situation
29:30sur le plan écologique
29:31que c'est une question de vie ou de mort.
29:33Quand est-ce que nous aurons
29:34la responsabilité et l'intelligence
29:37de voir cela en face ?
29:39Parce que nous ne pouvons pas
29:40continuer dans ce système
29:41qui préfère l'argent à tout autre chose.
29:44Nous avons des conditions
29:45de vie sur Terre.
29:46Nous ne sommes pas là.
29:47Nous avons besoin
29:49de tout un tas de choses sur Terre,
29:51de ressources naturelles.
29:52Nous avons besoin d'oxygène,
29:53nous avons besoin d'un air sain,
29:54de l'eau.
29:55Nous avons besoin de cela.
29:56Nous sommes en train de tout détruire.
29:58Aujourd'hui, nous avons
29:59des microplastiques dans le cerveau
30:00tellement nous polluons
30:02notre environnement.
30:03Mais à quel moment ?
30:04Nous sommes l'espèce
30:05la plus idiote de ce point de vue-là.
30:07Aucune espèce ne compromet,
30:09comme nous le faisons actuellement,
30:11nos conditions de vie sur Terre.
30:12Nous avons une responsabilité
30:13mais d'une ampleur inédite.
30:15Moi, je veux pouvoir regarder mes enfants,
30:17je veux pouvoir regarder nos enfants
30:19et je veux pouvoir leur dire
30:20nous faisons ce que nous avons à faire.
30:22Nous prenons notre responsabilité.
30:24Nous sommes conscients du problème
30:26qui est face à nous
30:28et nous sommes en capacité d'agir.
30:30Et oui, nous allons renoncer
30:31à des consommations
30:33pour pouvoir vous préserver un avenir.
30:35Mais bon sang,
30:36qu'est-ce que ça ferait du bien
30:37d'avoir des discours comme ça
30:38à l'Assemblée nationale ?
30:39Je peux vous dire,
30:40je n'en entends pas beaucoup.
30:41Emmanuel Macron a annoncé
30:42lors de ses voeux
30:43qu'il demanderait aux Français
30:44cette année de trancher
30:45certains sujets déterminants
30:47pour préparer l'avenir.
30:48On l'a donc traduit par référendum.
30:50Vous répondez chiche.
30:51Et sur quel sujet ?
30:53Chiche sur le référendum.
30:54C'était une des demandes
30:55des gilets jaunes.
30:56Une des demandes des gilets jaunes.
30:58Je rappelle que les gilets jaunes
30:59avaient été bien méprisés.
31:01Oui, avaient été bien méprisés
31:03à l'époque par Emmanuel Macron.
31:04Donc chiche pour les référendums,
31:05pas de problème.
31:06Sur quoi ?
31:07Et bien sur les retraites
31:08puisque ça décrispe tout.
31:10Moi j'entends que…
31:11Quelle est la question à poser justement ?
31:12Et on sent là qu'il y a
31:13plusieurs écoles au sein de la gauche.
31:15LFI réclame le retour de la retraite
31:17à 60 ans,
31:18le Parti socialiste à 62 ans.
31:20Quelle est votre ligne ?
31:21Mais déjà, posons la question
31:22de pour ou contre la réforme de 2023
31:27de départ à la retraite à 64 ans
31:29pour tout le monde.
31:30Juste ça déjà.
31:31De l'abroger.
31:32On sait que les Français
31:33évidemment ne souhaitent pas
31:34travailler plus longtemps.
31:35On sait aussi que le régime
31:36est en déficit
31:37et qu'il faut travailler
31:38plus longtemps
31:39pour préserver nos comptes sociaux.
31:40Est-ce qu'on peut vraiment
31:41soumettre cette question
31:42à l'avis des Français ?
31:44Les comptes sociaux sont en déficit
31:46parce que nous avons…
31:48Les gouvernements successifs
31:50ont organisé le déficit
31:53en diminuant les recettes.
31:55Il y a eu 19,5 milliards
31:57de recettes disparues
32:01sur la retraite
32:03par des exonérations de cotisations.
32:06Si on reprend toutes les exonérations
32:08qui sont sur les bas salaires,
32:10on atteint 70 milliards
32:12de recettes supplémentaires.
32:13On ne va pas enlever
32:14toutes les exonérations.
32:15Mais enfin, reconnaissez quand même
32:17qu'à force de baisser les recettes,
32:18la seule réponse qu'il y a en face,
32:20c'est de travailler plus.
32:21Moi, j'ai auditionné
32:22le président du corps
32:24du Conseil d'orientation des retraites
32:27puisque j'étais rapporteur
32:28du budget sur les retraites.
32:30Je lui ai posé cette question simple.
32:31Avez-vous envisagé
32:33d'augmenter les recettes ?
32:34Réponse non.
32:35Avez-vous envisagé
32:36que le réchauffement climatique
32:39perturbe nos comptes sociaux ?
32:41Et donc, comment vous avez estimé
32:44l'impact de cela,
32:45de nos maladies,
32:47du réchauffement d'une manière générale,
32:49et son impact sur la croissance ?
32:51Comment avez-vous chiffré cela ?
32:53Réponse, nous ne l'avons pas fait.
32:55Je veux dire, en fait,
32:56nous avons des évaluations
32:57qui sont des évaluations
32:58uniquement dans le modèle existant.
33:00Eh bien, changeons de modèle
33:02et trouvons les moyens
33:04de financer ce système des retraites.
33:06Il y a des économistes,
33:07je citais Mickaël Zemmour,
33:08mais il y en a plein d'autres,
33:09qui ont trouvé absolument
33:11toutes les possibilités de le faire.
33:13François Bayrou lui-même
33:14n'était pas contre
33:15augmenter les cotisations.
33:16Mais de toute façon, c'est indispensable.
33:17Imaginez au référendum retraite,
33:19Emmanuel Macron le propose,
33:20c'est un échec pour lui,
33:21est-ce qu'il doit démissionner ?
33:23Je vais vous dire,
33:25ce n'est pas parce que
33:26Sandrine Rousseau sur le plateau de VFM
33:27a dit Emmanuel Macron
33:28doit démissionner.
33:29Votre vote vous le pensez
33:30sans doute en tant que députée ?
33:31Moi, je pense qu'il se met
33:32lui-même dans l'impasse
33:35qui l'obligera à la démission.
33:37Ce n'est pas moi
33:38qui demande quoi que ce soit.
33:40C'est le fait qu'il est
33:42dans une telle obsession
33:44de ne pas avoir tort,
33:45de continuer sa politique.
33:47Il est dans un tel déni
33:48de la réalité politique
33:50qu'il se met tout seul
33:51dans la situation
33:52de devoir démissionner
33:53à un moment.
33:54Mais je vais vous dire,
33:55le moment où il devra démissionner,
33:56ce sera violent.
33:57Ce sera violent.
33:58Mais oui, c'est inéluctable.
33:59C'est ce que dit François Hollande
34:00qui siège à vos côtés
34:01au sein du Nouveau Front Populaire
34:02qui estime qu'une démission
34:03du président de la République
34:04provoquerait, je cite,
34:05une crise institutionnelle majeure.
34:08Il se dit opposé d'ailleurs
34:09à une nouvelle dissolution.
34:10Mais on y est déjà
34:11dans la crise institutionnelle.
34:12On est dans une crise
34:13de la Ve République.
34:14Mais vous dites que ça sera violent
34:15donc ça sera pire que maintenant.
34:17Emmanuel Macron
34:19se met lui-même là-dedans
34:21et nous met lui-même là-dedans.
34:23Ça veut dire quoi,
34:24pire que maintenant,
34:25ça sera violent ?
34:26Qu'est-ce que ça veut dire ?
34:27Je ne sais pas si vous avez
34:28passé les fêtes en famille
34:30ou chez vous,
34:31mais moi j'ai été très très surprise.
34:34Enfin surprise non,
34:35mais j'ai entendu une colère.
34:37Mais une colère.
34:39Mais incroyable.
34:40Une colère.
34:42Une volonté d'en découdre.
34:44Une colère et une défiance
34:45qui touchent tous les partis,
34:46Sandrine Rousseau.
34:47Oui, tout à fait.
34:48Absolument.
34:49Y compris le vôtre.
34:50Absolument.
34:51Alors on va enchaîner sur le budget.
34:52Le ministre de l'Économie,
34:53le nouveau ministre de l'Économie,
34:54Eric Lombard,
34:55va rencontrer les différents partis,
34:56le Parti socialiste,
34:57le Parti communiste,
34:58Les Verts la semaine prochaine
34:59pour discuter d'un nouveau budget.
35:00Marine Tendulier va s'y rendre.
35:01Avec quelles propositions ?
35:03Avec des propositions
35:04que nous portons depuis le début
35:06qui sont,
35:07alors nous avons d'abord fait
35:08le programme du nouveau Front populaire,
35:10après nous avons fait 15 propositions
35:11au sein du groupe parlementaire.
35:13Là vous venez en rang dispersé.
35:15Mais à la fin,
35:16oui mais à la fin de toute façon
35:17il n'y en a aucune qui n'a grâce
35:21aux yeux du gouvernement.
35:24Enfin voilà,
35:25c'est quand même inédit.
35:26Je rappelle qu'en Allemagne,
35:28Olaf Scholz a perdu un vote de confiance,
35:32qu'il en a tiré les conclusions
35:34et qu'il a démissionné
35:36et qu'il reconvoque des élections anticipées.
35:39Emmanuel Macron a fait la dissolution
35:41pour conforter son camp.
35:42Son camp s'est effondré dans cette dissolution.
35:45Il faut une prochaine dissolution.
35:46Il n'en tire aucune conclusion.
35:48Non, il faut qu'il entende
35:50ce qui s'est passé dans ces élections.
35:52Vous avez rejeté ces élections,
35:54c'est-à-dire que le nouveau Front populaire
35:55est arrivé en tête.
35:56Voilà, je le redis
35:57parce que je sais que ça saoule tout le monde
35:59mais enfin à un moment donné,
36:00nous sommes arrivés en tête.
36:01Et ça s'appelle la démocratie.
36:02Et la démocratie,
36:03comme disait Winston Churchill,
36:05c'est le pire des systèmes
36:07à l'exclusion de tous les autres.
36:08Vous avez rejeté le budget 2025,
36:10ce qui fait qu'il n'y aura par exemple
36:11pas de taxation sur les très hauts revenus.
36:14C'est plusieurs milliards de perdus pour l'État.
36:17On a du mal à comprendre,
36:19ça ne peut pas être rétroactif.
36:20Donc c'est une mesure qui n'aura pas lieu.
36:22Donc finalement,
36:23les hauts revenus peuvent vous dire merci.
36:24Nous, on avait voté les recettes dans le PLF.
36:29Il y avait beaucoup d'impôts dans ce budget.
36:31Est-ce que vous préconisez ?
36:32Non mais on l'avait voté.
36:33Et normalement, vous avez rejeté ce budget.
36:34On avait voté les recettes du budget
36:37dans l'Assemblée nationale.
36:39Après, il est parti au Sénat
36:40puisqu'il y avait pas assez de temps, etc.
36:42Et nous sommes revenus en commission mixte paritaire.
36:45Dans cette commission mixte paritaire,
36:46nous avons revu un budget
36:48qui était finalement pire
36:49que celui qui nous avait été présenté
36:51en première lecture
36:52puisqu'il y avait encore plus de dépenses,
36:57encore moins de recettes pour les financer.
36:59Une baisse de dépense.
37:00Oui, et donc on a été responsables en réalité.
37:03Je voulais vous poser une question précise.
37:04Elle est posée par Florent,
37:05qui nous regarde et qui vous dit
37:06Mme Rousseau a déclaré vouloir prendre l'argent
37:08des épargnants français pour combler la dette.
37:10Comment compte-t-elle s'y prendre ?
37:12Alors, je n'ai jamais dit ça, Florent,
37:14et il serait quand même bien
37:15que ça soit un jour entendu
37:17puisque je m'en suis expliquée sur plusieurs plateaux.
37:19Mais vous savez que quand vous mettez
37:21votre argent à la banque,
37:23la banque ne garde pas votre argent
37:24dans un coffre-fort.
37:26Elle utilise cet argent
37:27pour le placer quelque part.
37:29Donc elle le place dans des actions,
37:30elle le place dans des obligations
37:32et souvent d'ailleurs,
37:33elle le place dans des entreprises
37:36qui sont très émettrices de carbone.
37:39Donc ce que je proposais,
37:40c'était que l'argent des Français
37:41qui est placé en banque,
37:43eh bien soit utilisé en partie
37:45en soutien à la dette.
37:47Mais ça n'est pas prendre votre épargne.
37:49Vous garderez l'intégralité de votre épargne.
37:51C'est juste que l'argent des Français
37:53puisse servir à la souveraineté économique
37:55de la France.
37:56Ce n'est quand même pas une mesure,
37:58permettez-moi de le poser ainsi,
38:00ni très révolutionnaire
38:03ni très déstabilisante pour le pays.
38:06Au contraire,
38:07je rappelle que le Japon
38:09a une dette publique
38:11qui est bien plus importante
38:12que celle de la France
38:13qui est autour de 200 % du PIB japonais
38:17et qu'ils peuvent l'avoir
38:18parce que l'épargne des Japonais
38:20sert la dette japonaise.
38:22Donc voilà,
38:23soyons un tout petit peu raisonnables
38:24sur la manière de faire
38:26et ne nous mettons pas dans la main
38:27de fonds d'investissement étrangers.
38:29Alors on ouvre un nouveau chapitre
38:31avant la fin de cette émission.
38:32Une proposition de loi
38:33de lutte contre le narcotrafic
38:35devrait avoir le jour.
38:36Elle est inspirée d'un rapport
38:37sénatorial transpartisan d'ailleurs
38:39mené par un socialiste
38:41et puis un sénateur de droite.
38:43Est-ce que c'est nécessaire ?
38:45Est-ce que vous la voterez ?
38:46Oui, il y a besoin d'avoir
38:47une autre politique de lutte
38:49contre le narcotrafic
38:50et notamment contre les mafias.
38:52Il y a eu un rapport très intéressant
38:54du Sénat d'ailleurs
38:55sur la lutte contre le narcotrafic
38:57qui proposait qu'il y ait
38:59un service dédié
39:01qui puisse uniquement
39:03se concentrer là-dessus
39:05et être transversal
39:06de sorte qu'il pouvait mobiliser
39:07d'autres services
39:08à l'intérieur de la police judiciaire.
39:11Il y avait l'idée de saisir les avoir.
39:13Est-ce que ça peut passer aussi
39:14par la légalisation du cannabis ?
39:15Vous y êtes toujours favorable ?
39:17La dépénalisation
39:19de la consommation de cannabis.
39:21C'est différent.
39:23On met du lament aux consommateurs
39:25mais on n'autorise pas pour autant
39:27légalement la vente.
39:28Votre collègue insoumis
39:29Sébastien Delocu va plus loin.
39:31Il a proposé récemment
39:32en cas de légalisation
39:33de confier la vente de cannabis
39:35à des dealers condamnés.
39:36Ça se fait déjà dans d'autres pays.
39:37Vous y seriez favorable ?
39:38C'est un sujet que l'on doit
39:40aborder de manière très sereine.
39:42C'est-à-dire si on enlève
39:44une partie du trafic de drogue
39:47à l'économie informelle,
39:51à l'économie interdite,
39:53que vont faire les gens
39:56qui n'ont plus ces ressources ?
39:58Pour une partie,
39:59ils vont essayer d'aller chercher
40:01des trafics encore pires.
40:03La question doit se poser
40:05de savoir si on légalise.
40:07Pour l'instant, on n'en est pas là.
40:08Déjà dépénalisons
40:09et voyons pour la légalisation
40:11éventuellement dans un second temps.
40:13Mais si on légalise,
40:14alors comment on fait ?
40:16Et comment on fait
40:17pour que ça n'ait pas des effets
40:18qui soient pires que le mal ?
40:20Je pense que nous devons regarder ça
40:22non pas avec idéologie,
40:24mais avec pragmatisme.
40:26Deux questions d'actualité pour finir.
40:27Le procès Mazan,
40:2817 accusés ont fait appel.
40:30Il y a malgré tout des vidéos,
40:32on l'a vu en cours de ce procès,
40:33qui montrent leur viol.
40:34Qu'est-ce que ça vous évoque,
40:35cet appel de 17 accusés ?
40:38Encore une fois et mille fois,
40:40et s'il faut le faire dix mille fois,
40:41je le ferai dix mille fois,
40:42saluer le courage de Gisèle Pellicot
40:44et dire à quel point
40:46le viol est le résultat d'un déni.
40:48Parce que ce qui m'a frappée
40:50dans la défense de ces hommes,
40:53c'est qu'aucun n'a reconnu
40:55que c'était des viols.
40:56Je crois qu'il y en a un qui l'a fait.
40:57Un seul.
40:58Oui, c'est ça.
40:59Qui a prononcé le mot.
41:00Aucun n'a reconnu que c'était des viols.
41:02Alors que toutes les vidéos montrent,
41:03alors moi je ne les ai pas vues
41:05puisqu'elles étaient dans la salle d'audience,
41:06mais montrent à quel point
41:08Gisèle Pellicot était absolument
41:10inerte, inconsciente au moment des faits.
41:13Et ça dit quelque chose
41:15de l'état de la société française
41:17qui est de dire que
41:18finalement le consentement peut s'en passer,
41:20que ce n'est pas si grave,
41:21qu'une femme est toujours consentante,
41:23que oui mais évidemment qu'elle était consentante,
41:25on n'avait quand même pas à le vérifier.
41:27Je pense que ce procès va faire avancer les choses.
41:29Il va permettre de dire que
41:31s'il n'y a pas un oui,
41:32franc et massif,
41:33s'il n'y a pas plein de gestes
41:35qui justifient et qui encouragent le oui,
41:37alors ça n'est pas un consentement.
41:39Et que le viol est quelque chose de banal,
41:41la banalité du viol.
41:43– Merci Sandrine Rousseau d'avoir été notre invitée
41:45dans BFM Politique,
41:47merci Anne et Lucie de m'avoir accompagnée,
41:49merci à toutes les équipes
41:51qui en coulisses ont préparé cette émission
41:53et puis merci surtout à vous
41:55de l'avoir regardée.

Recommandations