Avec Yoann Gillet, Journaliste politique & Franz-Olivier Giesbert, Éditorialiste et auteur
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##LE_DEBAT_DU_SAMEDI-2025-01-04##
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00:00Et pour un débat privé, éditorialiste au point, écrivain, bonjour, François-Olivier Gisbert.
00:06Bonjour, Amie Garcia.
00:09Et belle année à vous.
00:11Bonjour, Johan Gillet, journaliste politique.
00:14Bonjour, Laurence, bonjour, France, meilleur voeu à vous.
00:16Bonjour, Johan.
00:18Alors avant d'évoquer les priorités du gouvernement,
00:21votre réaction aux déclarations de François Bayrou hier, après le premier conseil des ministres,
00:26ma responsabilité c'est que cette équipe soit unie et courageuse.
00:31Alors la notion d'unité est pas anodine,
00:34parce que beaucoup doutent de sa capacité à manager un gouvernement de poids lourd et d'égo aux ambitions présidentielles.
00:40C'est votre avis aussi, François-Olivier Gisbert ?
00:43Non, moi je pense que François Bayrou a eu raison de prendre un gouvernement de personnalité forte
00:49et non pas un gouvernement d'ectoplasme et de zombies comme on en a eu beaucoup au cours des dernières années.
00:55Il y a des personnalités fortes, ça va être effectivement très dur à gérer, ça c'est sûr.
01:00Mais en même temps, vous savez, quand les personnalités sont fortes, souvent elles sont plus courageuses.
01:05Alors il y a évidemment un souci, parce que quand il parle de courage,
01:08François Bayrou c'est bien joli, mais il n'a pas de majorité,
01:12puisqu'il n'a pas de majorité absolue, je veux dire à peine une majorité relative,
01:17vu la composition de l'Assemblée nationale.
01:20Donc c'est un exercice extrêmement compliqué,
01:22et je pense qu'ils peuvent être courageux, ces dirigeants, qu'en parole,
01:27peut-être en faisant un peu de pédagogie, c'est-à-dire en parlant des sujets
01:31qu'on n'a pas voulu évoquer au cours des dernières années, je dirais même des dernières décennies.
01:37Tous ces sujets qui se posent à nous, parce que vous parliez de tous les problèmes qui se posent,
01:42je suis désolé, la liste est encore plus longue.
01:44Bien sûr, mais on n'avait pas de place, on n'avait que droit à quatre réponses.
01:47L'endettement de la France, la désindustrialisation,
01:50enfin tous ces sujets sont là.
01:52Donc il n'y a pas juste la crise agricole, et puis deux, trois choses.
01:56Je crois qu'on se dirige peu à peu vers ce qu'on peut appeler une crise systémique.
02:01Je ne veux pas être un oiseau de mauvaise augure,
02:04mais vous voyez très bien que quand on regarde les chiffres,
02:07tout simplement, tous les jours, quand on s'intéresse à l'économie,
02:11par exemple notamment le déficit du commerce extérieur,
02:14alors c'est mieux que l'année dernière, mais enfin quand on n'est pas loin
02:17des 200 milliards de déficit du commerce extérieur,
02:19c'est en dilons d'ailleurs sur la désindustrialisation française
02:22qui est vraiment un des sujets auxquels tout le monde devrait s'atteler
02:25au lieu de parler, de dépenser plus, de donner plus aux Français.
02:30Surtout quand on a une économie qui se casse la gueule
02:32parce qu'on ne produit plus.
02:34On dépense beaucoup plus qu'on produit, c'est presque le sujet principal.
02:38Donc il y a énormément de sujets.
02:40J'aimerais pas être à la place de François Bayrou, mais...
02:42Mais ça tombe bien, il n'y est pas.
02:44Bah oui, mais c'est un...
02:46Bah lui-même il parlait d'Himalaya.
02:48Oui, mais il a une tâche absolument considérable.
02:51Et c'est pour ça d'ailleurs que moi je ne me sens pas d'humeur de critiquer tellement
02:57parce que je pense que le travail est très compliqué et il faut que ça tienne.
03:00Johan Gillet, gouvernement de foie lourd.
03:03Oui, mais vous voyez, France se retrouve dans la même position
03:06que moi la semaine dernière, c'est-à-dire qu'on ne peut pas tirer
03:09sur un gouvernement qui, j'ai envie de dire, se retrouve dans une situation
03:13qui est la plus catastrophique qu'on connaisse.
03:15En même temps, vous posez la question des foies lourds.
03:17Il y a deux manières de voir ça.
03:18Oui, ce sont des foies lourds parce qu'il y a deux anciens premiers ministres à ses côtés.
03:22Il y a des ministres très connus du grand public, des visages connus.
03:27D'ailleurs, François Bayrou l'a dit lui-même, il était très content.
03:29Il a dit qu'il avait fait un coup politique.
03:32Sauf que quand François Bayrou, lui, a l'impression de faire un coup politique,
03:35les Français ont plutôt l'impression de prendre un coup sur la tête
03:37parce qu'au fond, qu'est-ce qu'ils voient les Français ?
03:39Ils voient des visages, effectivement, qu'ils connaissent.
03:41Plus de la moitié des ministres de ce gouvernement étaient dans le gouvernement précédent.
03:46Ils ont l'impression qu'on prend les mêmes et on recommence
03:48comme s'il n'y avait pas d'autres talents ailleurs chez la population française,
03:52dans cette diverse et hétérogène population française.
03:56Ils ont l'impression de voir toujours les mêmes, jusqu'à Manuel Valls,
03:59dont, pour le coup, on avait cette image médiatique de la personne
04:01qu'on pensait évincée du débat public et, en tout cas, de toute gouvernance possible
04:09parce qu'il avait échoué en Espagne,
04:11parce qu'il essayait de saisir toutes les opportunités pour revenir au pouvoir
04:15et personne n'en voulait plus.
04:17Les Français ont l'impression qu'on tourne en rond, qu'on tourne véritablement en rond.
04:22Alors c'est vrai que ce n'est pas facile pour François Bayrou
04:24parce qu'il faut choisir entre la symbolique, l'action et tout ça très vite.
04:28Les symboles, il essaie, avec cette idée d'unité, cette marche depuis Beauvau jusqu'à l'Elysée,
04:36de la poser, de faire une fresque qui ressemblerait finalement à une France qui se ressaisit.
04:42Mais franchement, à part les symboles aujourd'hui, comme le dit France, on ne voit que des dépenses.
04:46On ne voit que des dépenses parce qu'on parle effectivement de la crise de Mayotte
04:49qui est évidemment essentielle.
04:50Il faut venir au secours de nos concitoyennes et de nos concitoyens là-bas.
04:53Il faut venir au secours des agriculteurs.
04:55Il faut venir au secours de l'école.
04:57Mais par contre, en termes d'investissement, en termes de production,
05:00là, on n'arrive pas à voir finalement l'objectif du redressement de la France.
05:05On voit la France qui va dépenser les milliards qu'elle n'a plus, 3 228 milliards je crois, la dette.
05:10Honnêtement, moi non plus, j'aimerais pas être prêt à faire ça.
05:13Et forcément attendu au tournant, lors de sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée le 14 janvier,
05:19le message martelé par tous les ministres, nous avons besoin d'un budget.
05:23Sauf que voilà, pour adopter ce budget, c'est ce que vous disiez François-Olivier Gisbert,
05:26il va devoir obtenir des compromis avec les forces d'opposition.
05:29Pourquoi, lui, il y arriverait là où Michel Barnier n'a pas réussi, François-Olivier Gisbert ?
05:35Vous savez, je pense que Barnier, il s'en est fallu de peu.
05:39Je pense qu'il aurait pu faire un petit signe, un petit effort.
05:42Enfin, il suffit de pas grand-chose.
05:44Vous savez, là, on est complètement dans la politique politicienne.
05:47On est revenu dans la 4ème République.
05:49C'est la 4ème République, c'est le régime des partis.
05:51Et les partis, on voit bien, avant de faire un gouvernement,
05:55il faut que le Premier ministre discute avec les partis, c'est ce qu'il a fait, c'est important.
05:59Bon, voilà, on est dans une nouvelle ère, ça ne durera pas,
06:02parce que la constitution de la 5ème République, elle s'adapte, elle s'adaptera.
06:06Là, comme la dissolution stupide ne nous a pas donné de majorité claire,
06:11puisqu'il y a trois blocs à peu près irréconciliables et d'égale valeur à l'Assemblée nationale,
06:16bon, ben voilà, il faut attendre, il faut attendre des jours meilleurs,
06:19il faut attendre peut-être la dissolution, puisqu'il faut attendre un an pour une prochaine dissolution.
06:24Macron ne peut pas le faire avant, et bien peut-être s'il dissout en septembre,
06:29à l'été, nous aurons des élections en septembre.
06:33Mais je voudrais juste revenir sur un peu le valsbashing que nous a fait Yohann Gillet.
06:37Oui, le valsbashing.
06:39Parce que, manuel vals, on peut dire tout ce qu'on veut,
06:42il y a quelque chose qui est vrai, enfin, ce que disent tous les dirigeants,
06:45et je crois que c'est pour ça qu'il l'a pris, sur un dossier extrêmement compliqué
06:48qui est l'affaire des dom-toms, et de toute la France d'outre-mer,
06:54il n'y a pas que ça, il y a toute la France d'outre-mer derrière,
06:57et c'est quelqu'un, d'abord, qui a beaucoup travaillé sur la Nouvelle-Calédonie,
07:02et apparemment bien, d'après ce que j'ai souvent entendu dire,
07:06et bon, Mayotte, c'est un problème absolument considérable,
07:09il faut un peu de courage, et on peut tout dénier à Manuel Valls,
07:14on ne peut pas lui enlever le courage et en même temps l'efficacité,
07:16parce qu'il est connu pour être une sorte de bulldozer,
07:19qui fait les choses, qui avance, qui n'a pas peur,
07:22et je pense qu'il y avait besoin d'une main forte,
07:25pour essayer de régler les problèmes de Mayotte,
07:27qu'on a quand même abandonné depuis des années,
07:29même si on a fait beaucoup de com' autour, il y a eu des voyages de ministres,
07:32avec beaucoup de grands discours et tout, mais il ne s'est jamais rien passé,
07:35je pense qu'il est temps qu'il se passe quelque chose,
07:37et je pense que c'était une bonne idée, justement, de mettre Valls sur ce dossier,
07:41mais on ne peut pas continuer à avoir une partie de la France,
07:48parce que Mayotte c'est la France, qu'on a littéralement abandonné,
07:52et qu'on laisse envahie par une immigration massive,
07:59parce que c'est complètement délirant, et qui est ingérable,
08:02on ne peut rien faire dans ces conditions,
08:04donc à un moment donné, il faut se reprendre un peu,
08:06et faire appliquer les lois à Mayotte,
08:08puisque Mayotte c'est la France,
08:10il faut appliquer les lois, au moins les lois françaises,
08:14au lieu de les laisser tout seuls, comme on l'a fait depuis trop longtemps.
08:17– Le projet de loi d'urgence Mayotte d'ailleurs,
08:19qui ne figurera pas au menu du premier conseil des ministres,
08:22– Non, il a été repoussé.
08:24– C'est ça.
08:26– Il a été repoussé, et bon, pour Manuel Valls,
08:28mais attention, ce n'est pas un avis personnel que j'ai sur Manuel Valls,
08:31c'est ce que je disais la semaine dernière,
08:33c'est l'image qui décolle à la peau, il y a une grande défiance de la classe politique.
08:36– L'image, parce que je veux dire, on n'en craint rien,
08:38de la com', etc., on n'en peut plus.
08:40– Les symboles politiques sont importants.
08:42– Mais c'est plus possible.
08:44– On est d'accord, moi je préfère les actes à la communication,
08:47mais si l'image n'avait pas d'importance,
08:50alors qu'est-ce qu'ils sont en train de perdre comme temps
08:52sur la fabrication des symboles et des éléments de langage ?
08:55Non, il y a une erreur initiale qui a été faite,
08:57qu'on se met d'accord ou pas avec le résultat des élections des législatives,
09:01le problème c'est qu'ils n'ont pas nommé un premier ministre
09:04pour représenter le paysage politique tel qu'il était
09:06à la suite de ces législatives, il est là le problème.
09:08Et on ne pourra pas gouverner tant qu'il n'y aura pas, j'ai envie de dire,
09:11cet essai qui aura été fait, même s'il ne dure pas tout le temps,
09:14avec un premier ministre.
09:15– Je suis désolé, je vois très bien, vous revenez,
09:16mais Yohann il revient toujours sur son obsession, Bernard Cazeneuve.
09:19– C'est pas du tout ce que je pensais.
09:22– Oui, bien sûr, il revient toujours là-dessus,
09:24mais attendez Bernard Cazeneuve, j'ai beaucoup d'estime pour lui,
09:26il n'y a aucun problème, mais si on regarde les choses objectivement,
09:30je pense qu'il est logique, bien sûr Macron fait des erreurs,
09:35je le dis assez souvent, il a commis d'ailleurs beaucoup d'erreurs,
09:40mais là il est clair que s'il y a une majorité,
09:43elle ne peut venir que du socle commun, puisque si elle est socialiste,
09:47vous savez très bien que la France Insoumise et le Rassemblement National
09:53ont un pouvoir de vie ou de mort sur tous les gouvernements,
09:57et donc si c'est quelqu'un comme Cazeneuve,
09:59vous savez très bien qu'il ne dure qu'un jour,
10:01quant à Lucie Castet, elle ne reste même pas deux jours,
10:04puisque Lucie Castet, avec ses thèmes politiques,
10:09vous savez très bien qu'il y avait eu la crise financière
10:11qui nous tombait dessus tout de suite, avec le FMI et tout le barda,
10:15donc ça ne pouvait pas tenir, et je pense que ça ne peut venir,
10:19moi je ne suis pas un fan du socle commun comme on dit,
10:21mais ça ne pouvait venir la solution que du socle commun,
10:24c'est la seule façon de gouverner,
10:26avec des guillemets bien entendu, de gouverner la France,
10:29parce que de toute façon, je ne pense pas que cette équipe
10:32a vraiment toutes les clés en main,
10:34ce n'est pas possible quand on n'a pas de majorité.
10:36Il n'y a pas de socle commun, puisqu'il y a une menace de censure,
10:41le socle commun consiste d'abord à reconnaître la tendance,
10:45la tangente des élections, même si ça ne dure pas longtemps,
10:48je n'ai pas l'impression que Michel Barnier dure très longtemps,
10:50je ne suis pas certain que François Bayrou dure très longtemps,
10:53donc quitte à ne pas durer longtemps, autant le faire, on va dire,
10:55dans le sens de l'histoire, qui était celui du respect des votes,
10:59pour ensuite légitimer une autre hypothèse,
11:02qui aurait tout à fait pu être François Bayrou,
11:04effectivement dans un deuxième temps,
11:05mais après un gouvernement qui aurait été à l'image.
11:08– Toujours cette histoire de Cazeneuve,
11:10je vous signale Yoann que la gauche n'a pas gagné les élections,
11:15ce n'est pas vrai, c'est une fichesse de dire ça,
11:18c'est un mensonge, vous savez très bien,
11:20la gauche n'a pas gagné les législatives,
11:22ce n'est pas parce que Mélenchon l'a dit que c'est vrai,
11:24vous savez très bien que c'est faux, il suffit de regarder les chiffres,
11:27ce n'est pas vrai, et le plus grand groupe de toute façon,
11:31le plus grand groupe aujourd'hui de l'Assemblée Nationale,
11:33comme on connaît les rapports entre LFI et le Parti Socialiste,
11:35le plus grand groupe, c'est évidemment l'ORN,
11:37à ce moment-là, bon ben d'accord, si on écoute les urnes,
11:39alors il faut mettre l'ORN, c'est ça votre solution ?
11:42Non, mais là il faut être sérieux.
11:44– Et tournez-nous Bayrou, ça sera le mot de la fin,
11:47c'est pour reprendre le titre de votre excellent édito dans le point,
11:51mon cher François-Olivier Gisbert,
11:53où vous dites, il est condamné à bouger, voilà,
11:56et tournez-nous Bayrou, on en reparle ensemble si vous voulez ?
11:59– Oui, il faut bouger, il faut dire les choses,
12:01il faut faire de la pédagogie, il faut dire la vérité aux Français,
12:03c'est l'erreur que Barnier a commise,
12:05il aurait dû dire la vérité aux Français,
12:07et bien il n'y a pas d'argent dans les caisses,
12:09et il y a beaucoup de choses à faire,
12:11et donc il faut de l'intelligence, il faut du courage,
12:13il faut une forme de puissance,
12:15et peut-être ce gouvernement en tout cas de ce point de vue
12:18est mieux constitué parce qu'il a des personnalités fortes.
12:20– Eh bien ça on verra, on verra s'il tiendra.
12:22En tout cas merci d'avoir été avec nous,
12:25avec plaisir comme d'habitude, merci François-Olivier Gisbert.
12:27– Merci, au revoir Johan, au revoir Laurence.
12:29– Merci Johan Gillet, bon week-end à vous.