Gérald Darmanin, le ministre de la Justice, arrive à Marseille pour sa première visite de l'année, axée sur la lutte contre le narco-banditisme. Au programme: réunion avec le procureur et visite de la prison des Beaumettes, dans un contexte de surpopulation carcérale.
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00:00Je vous ai dit dès mon premier jour de prise de fonction que, à la justice, les mots que nous prononçons doivent correspondre à la réalité que comprennent les gens.
00:08Par exemple, lorsqu'on dit que l'on connaît quelqu'un à la prison, il faut qu'il en fasse, de la prison.
00:13Et il y a trop de peines de prison qui sont prononcées, qui ne sont pas exécutées, et dont jamais la personne ne va une journée en prison.
00:19Quand on dit que les gens sont à l'isolement en prison, personne ne comprend, derrière son écran de télévision en lisant son journal,
00:26que ces personnes peuvent communiquer à l'extérieur, commander des assassinats, corrompre des fonctionnaires ou pouvoir faire continuer leur point de deal.
00:34Donc si je devais résumer en un mot ce que je crois qu'on attend du ministre de la Justice, c'est que les mots prononcés par les magistrats correspondent à la réalité.
00:44Et c'est le premier travail que nous devons faire pour que nous soyons compris et que nous soyons entendu et que, par ailleurs,
00:50la légitimité de l'incroyable force que représente une magistrature indépendante d'un autre pays soit parfaite pour l'ensemble de nos concitoyens.
01:00Et donc évidemment que continuer à téléphoner en prison et gérer son trafic ou commander des assassinats est incompréhensible pour nos concitoyens,
01:10mais aussi incompréhensible pour les magistrats qui passent des jours et des nuits à confondre ces personnes pour qu'elles puissent répondre de leurs actes,
01:18ou aux agents pénitentiaires qui risquent leur vie pour les protéger. Nous allons donc multiplier tous azimuts des opérations de nettoyage des prisons.
01:27Alors c'est déjà en partie fait, puisque plus de 40 000 téléphones portables ont été saisis lors de l'année 2024. Je pense qu'on peut faire davantage.
01:34Deuxième chose, nous devons améliorer les sujets, les problématiques techniques pour faire du brouillage pour l'ensemble des cellules qui sont concernées.
01:43De ce que j'en comprends, ça fait une semaine que je suis garde des Sceaux, il n'y a pas l'intégralité des moyens technologiques aujourd'hui à notre disposition pour le faire.
01:52Il faudrait par exemple 500 millions d'euros en plus du budget que nous avons pour pouvoir mettre des brouilleurs en imaginant qu'il y en ait disponible partout dans les prisons françaises.
02:01Donc évidemment, il faut qu'on soit plus ingénieux. Il faut sans doute d'ailleurs que nous distinguions, c'était ma proposition dès mon premier jour à l'arrivée Place Vendôme,
02:08les personnes qui sont dangereuses, qui méritent un milieu sécuritaire et carcéral beaucoup plus fort, qu'on pourrait qualifier d'une forme d'isolement,
02:16à ceux qui vont faire quelques mois de détention et qui vont devoir être réinsérés et à qui on ne peut pas avoir évidemment le même régime, bien sûr, d'isolement.
02:26Et donc une de mes propositions, j'en parlerai au président de la République et au Premier ministre, c'est que sur la criminalité organisée, nous nous intéressions au sujet,
02:34qui est un danger profond pour la République et pour nos concitoyens, dans le même parallèle que ce que nous faisons pour le terrorisme.