Le nouveau ministre de la Justice Gérald Darmanin était en déplacement dans la cité phocéenne ce jeudi 2 janvier, dans une prise de parole diffusée sur CNEWS. Il s’est exprimé au sujet de son premier déplacement de l'année 2025, à Marseille : «Nous devons discriminer mieux les détenus»
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00:00Et donc évidemment que continuer à téléphoner en prison et gérer son trafic ou commander des assassinats
00:05est incompréhensible pour nos concitoyens, mais aussi incompréhensible pour les magistrats
00:11qui passent des jours et des nuits à confondre ces personnes pour qu'elles puissent répondre de leurs actes
00:18ou aux agents pénitentiaires qui aient ce que leur vie pour les protéger.
00:21Nous allons donc multiplier tous les azimuts des opérations de nettoyage des prisons.
00:26Alors c'est déjà en partie fait puisque plus de 40 000 téléphones portables ont été saisis lors de l'année 2024.
00:31Je pense qu'on peut faire davantage.
00:34Deuxième chose, nous devons améliorer les sujets et les problématiques techniques pour faire du brouillage
00:38pour l'ensemble des cellules qui sont concernées, de ce que j'en comprends.
00:43Ça fait une semaine que je suis garde des Sceaux.
00:46Il n'y a pas l'intégralité des moyens technologiques aujourd'hui à notre disposition pour le faire.
00:51Il faudrait par exemple 500 millions d'euros en plus du budget que nous avons
00:55pour pouvoir mettre des brouilleurs en imaginant qu'il y en ait un peu disponible partout dans les prisons françaises.
01:01Donc évidemment il faut qu'on soit plus ingénieux.
01:03Il faut sans doute d'ailleurs que nous distinguions, c'était ma proposition dès mon premier jour à l'arrivée Place Vendôme,
01:08les personnes qui sont dangereuses, qui méritent un milieu sécuritaire et carcéral beaucoup plus fort,
01:12qu'on pourrait qualifier d'une forme d'isolement,
01:15à ceux qui vont faire quelques mois de détention et qui vont devoir être réinsérés
01:20et à qui on ne peut pas avoir le même régime, bien sûr, d'isolement.
01:25Une de mes propositions, j'en parle au président de la République et au Premier ministre,
01:30c'est que sur la criminalité organisée, nous nous intéressions au sujet,
01:33qui est un danger profond pour la République et pour nos concitoyens,
01:37dans le même parallèle que ce que nous faisons pour le terrorisme.
01:40C'est pour cela que j'ai proposé que nous fassions d'abord une sorte d'appartement témoin, si vous permettez cette expression,
01:45en prenant les 100 plus importants de narcotraficants qui sont dans nos prisons.
01:49Je rappelle qu'il y a 17 000 détenus en France qui sont confondus pour trafic de stupéfiants.
01:54Donc 100 sur 17 000, je pense qu'un grand pays comme la France est capable de le faire,
01:58en isolant ces personnes particulièrement, en les fouillant particulièrement
02:03et en brouillant particulièrement leur communication,
02:05parce que ce n'est pas la même chose quand vous avez un grand narco-bandit
02:08qui a un téléphone avec accès à des réseaux cryptés et des réseaux sociaux,
02:11à une personne qui est là quelques mois en prison et qui n'était valable pour trafic de stupéfiants.
02:14Donc nous devons discriminer mieux les détenus pour pouvoir,
02:18effectivement, dans un premier temps, assez rapidement,
02:20faire comprendre aux citoyens de la rue que nous agissons avec efficacité.
02:24Je constate d'ailleurs que lorsque ces narco-bandits sont mis à l'isolement,
02:27ça a été le cas récemment dans le cadre de la guerre des clans qu'il y a eu ici à Marseille,
02:32un certain nombre d'assassinats ciblés se sont arrêtés.
02:35Et donc ce qui prouve bien que la preuve du pudding est en qu'il se mange
02:38que lorsque nous mettons à l'isolement des personnes extrêmement dangereuses,
02:42nous passons un message que la prison n'est pas évidemment un lieu où on peut continuer son trafic,
02:47mais aussi où on aide beaucoup les magistrats, les services de police
02:50et bien sûr les citoyens à vivre plus calmement.