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00:00Le Club Culture avec Nicolas Caro. Nicolas, ce matin, vous nous parlez d'un roman nommé Malville.
00:05Chez Stock, oui, Malville, comme le lieu dit à côté duquel est implantée la centrale nucléaire Superphénix,
00:10mais aussi Malville incroyable, comme le roman de Robert Merle, roman post-apocalyptique,
00:15un monde dévasté par une explosion atomique. Première page, on est en 2036 sur les bords de la Loire
00:21et manifestement quelque chose s'est mal passé, l'air est irrespirable, tout est contaminé.
00:25Le narrateur Samuel Vidouble a perdu des très proches depuis longtemps et il constate les dégâts.
00:30Ça se passe dans le futur, donc ?
00:32Dans les trois premières pages, oui, mais ensuite, flashback, fin des années 80, voici Sam
00:36qui vit avec son frère et ses parents pas bien loin de la centrale de Malville, à moins de dix minutes en voiture.
00:40Au-delà, son père ne pourrait pas travailler, il est agent radioprotection comme Homer dans les Simpsons,
00:46il en est question dans le roman, mais en beaucoup moins drôle et en beaucoup plus vrai.
00:50Toute la vie de la région tourne autour de la centrale, les emplois, l'énergie,
00:53on parle tout le temps de la centrale, presque comme s'il s'agissait d'une divinité.
00:57Sam est curieux, il ne l'a jamais vraiment vue, la centrale qui fascine tant son propre père,
01:01mais sa mère n'y tient pas, elle préfère que son fils reste à l'écart de tout ça.
01:04Et d'ailleurs, il vit sa vie d'ado, on le suit au collège, c'est aussi un roman d'apprentissage.
01:09Il est particulier, le Samuel, un peu rêveur, un peu décalé, pas non plus le souffre-douleur de l'école,
01:14il cesse d'ébrouiller, mais par exemple, il porte une toque de trappeur avec la queue de raton laveur.
01:18Voyez, comme David Crockett, il passe son temps à dessiner les cartes et à inventer la langue d'un monde
01:22qu'il a imaginé, la grande baronie de Zintari.
01:25Il parle avec son frère d'ailleurs un langage codé, lequel magie,
01:28il suffit de modifier quelques lettres en français, je vous dis pas comment, mais c'est dans le roman.
01:32« Tepoji sikio sispeci », par exemple, ça veut dire « t'as pigé ce qui s'est passé ? »
01:36Le reste du temps, il explore les rives du Rhône,
01:38deux Rhônes, pardon, puisqu'on parle du fleuve comme d'une personne.
01:42Il y rencontre d'ailleurs, dans une scène épique, Thomas, un gamin qui grandit sur les bords du fleuve.
01:46Il y a des côtés Tom Sawyer et Culberry Finn dans ce roman.
01:49Et la catastrophe ?
01:50On alterne entre les deux moments, Samuel est reclus dans une cave sur les bords de Loire,
01:55il a changé de fleuve après la catastrophe, les deux histoires sont tissées ensemble.
01:59C'est un roman très beau, très dense, un de ceux qui vous reste longtemps après,
02:02vos vies, les Zintaria.
02:04Malville, donc Emmanuel Ruben chez Stock, merci Nicolas.
02:09Tous les jeudis, on parle expo et spectacle avec Olivier Menkemoen.
02:12Olivier, parmi les spectacles qui font le plan en ce moment,
02:15« Le Roi Lion », la comédie musicale ?
02:17Le Roi Lion, 50 comédiens, chanteurs, danseurs, 11 musiciens, 80 techniciens, 200 masques, 200 marionnettes.
02:29Ça a démarré en novembre 2021, le spectacle va entamer sa quatrième saison.
02:34Laurent Bentata, directeur général de Stage Entertainment France,
02:38confirme qu'il s'agit du plus gros succès de fréquentation jamais enregistré dans une même salle de spectacle
02:44et une fréquentation boostée par les fêtes.
02:46On a plus d'un million 500 000 spectateurs et on a un taux de remplissage d'environ 93%.
02:52On a joué neuf fois en une semaine, on a accueilli plus de 15 000 spectateurs.
02:56Je pense que c'est une histoire universelle, cette histoire de Simba.
03:00C'est du Shakespeare, c'est Hamlet, mais sublimé par la magie de son créateur,
03:04qui est une femme, Julie Taymor, qui a créé les costumes, les décors, les masques.
03:08Et le musical du Roi Lion affiche complet également à Broadway depuis 28 ans ou en Espagne depuis 14 ans.
03:15Et en France, on n'a pas l'habitude de garder les spectacles à affiche plus de quelques semaines.
03:19C'est vrai, les Misérables par exemple, qui affichent complet en ce moment au Théâtre du Châtelet,
03:23restent à l'affiche moins de deux mois.
03:25Même chose pour Dirty Dancing au Dom de Paris.
03:27Le modèle français, ce sont des grandes salles parisiennes, puis la tournée des Inuits en province.
03:32Le modèle économique du Roi Lion, c'est exactement l'opposé.
03:35Notre stratégie, qui s'avère être la bonne aujourd'hui, c'est d'être propriétaire du lieu et du théâtre.
03:42C'est-à-dire qu'on maîtrise à la fois le contenu et le contenant.
03:45Et on décide nous-mêmes de continuer, de pérenniser le plus longtemps possible et de devenir une institution.
03:51Je ne le cache pas, je cherche un deuxième théâtre.
03:54Je rêve de produire demain Mary Poppins notamment, qui pourrait trouver sa place à côté du Roi Lion.
03:59Sachez que jamais Mary Poppins n'a été montée en France.
04:02Peut-être, peut-être un jour.
04:04Je précise encore que 60% des spectateurs du Roi Lion viennent de province.
04:09Sky is the limit, en quelque sorte.
04:11Puisque tant que le succès est là, aucune raison de s'arrêter.
04:22Le Roi Lion, le musical à l'affiche du Théâtre Mogador à Paris.
04:26Merci Olivier Menckemon.
04:27Merci à vous.

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