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00:00Merci Maude.
00:02Europe 1, 11h, 13h
00:05Jacques Serret et vous. Merci de nous rejoindre et bienvenue sur Europe 1, peut-être bon réveil
00:10si vous avez fait la crasse matinée après le jour de l'an. Le jour de l'an justement, on en parle Jacques, cette nuit on fait le bilan
00:17sur la sécurité avec Jean-Baptiste Marty du service
00:20police justice d'Europe 1. Police justice d'Europe 1 qui nous a rejoint dans ce studio. Bonjour Jean-Baptiste. Bonjour Jacques, bonjour à tous. Très bonne année à vous.
00:27Merci à vous également. On va revenir sur cette soirée de la Saint-Sylvestre.
00:32Appelez-nous si vous étiez dans la rue tard cette nuit. C'est vrai qu'il y a eu un peu de
00:38heures de dégradation
00:40cette nuit un peu partout en France. Il y avait une très forte mobilisation policière
00:44un peu partout sur le territoire. Des gendarmes également, on parle de près de cent mille policiers et gendarmes déployés sur le territoire de cette nuit
00:50pour prévenir les débordements habituels. Alors dispositif exceptionnel mais on va voir ça avec vous Jean-Baptiste
00:56Marty, c'est vrai qu'il y a eu plusieurs incidents
00:59signalés.
01:00C'est vrai qu'ils ont fait un peu un tour de France de cette nuit du 31 décembre qui est une
01:05nuit à risque on peut le dire. C'est vrai chaque année c'est un peu traditionnel malheureusement.
01:11Globalement cette quarte du tour de France où est-ce qu'il y a eu ou est-ce que ça a été les chaux particulièrement ?
01:16Un peu partout sur le territoire. On peut citer les villes de Nantes, de Nice, de Lyon, de Tourcoing également.
01:23On n'a pas le bilan définitif. Dans ces villes il s'est passé quoi ? Alors il y a eu des voitures brûlées, des tirs de mortiers sur les
01:31forces de l'ordre.
01:32Voilà à Paris également un véhicule de police du commissariat du 20e arrondissement a été incendié hier soir à Sarbourg donc en Moselle.
01:41Une école a été incendiée par des personnes qui sont activement recherchées actuellement.
01:46Une école incendiée ? Une école maternelle voilà par des individus qui sont parvenus à rentrer
01:51dans l'un des étages de l'école et ont mis le feu au bâtiment.
01:54D'accord et le bâtiment est parti en feu ? Une partie du bâtiment.
01:59Les pompiers sont là.
02:01Après lundi il va être compliqué dans cette école. Merci Jean-Baptiste Marty pour toutes ces explications et à Strasbourg vous nous disiez que ça a également été
02:09particulièrement tendu également ? Alors à Strasbourg il y a eu quelques heures mais voilà ça faisait deux jours que ça durait, deux nuits.
02:16Il y a eu un fait marquant à Strasbourg, c'est un adolescent de 15 ans qui a été percuté mortellement par une voiture.
02:23Voilà il faut bien dissocier les violences urbaines et ce fait divers là qui a priori n'aurait rien à voir.
02:29Le chauffeur est en fuite et est actuellement recherché par les policiers.
02:33D'accord et Jean-Baptiste Marty vous avez recueilli le témoignage justement d'un policier de Strasbourg cette nuit justement.
02:40Voilà Emmanuel Georges du syndicat Unité qu'on peut écouter tout de suite.
02:43Sur Strasbourg, une trentaine de personnes gardées à vue pour l'instant pour diverses infractions que ce soit des incendies,
02:50que ce soit des jets de mortier, que ce soit des outrages ou d'autres choses comme ça.
02:55Et on est sur un peu plus d'une soixantaine de véhicules incendiés.
03:00On est sur un nouvel an classique alors là il faut quand même signaler que les moyens ont été mis.
03:05On a été mis en nombre sur la voie publique.
03:08Ça prouve bien que quand on met les moyens, on rétablit plus facilement le calme.
03:14Malheureusement c'est clair qu'un dispositif comme celui qui a été mis en place ce soir ne peut pas être mis en place sur une semaine ou deux.
03:22Donc ce syndicaliste policier à Strasbourg et nous sommes en ligne avec Eric Henry représentant du syndicat Alliance Police Nationale.
03:31Bonjour monsieur Henry.
03:32Bonjour.
03:33Merci beaucoup d'être avec nous ce matin.
03:35C'est vrai qu'on faisait un peu le panorama de cette nuit du 31 décembre avec Jean-Baptiste Marty du service Police Justice d'Europe 1.
03:43Vous, comment est-ce que vous analysez cette soirée globalement au niveau national ?
03:48Est-ce que vous diriez que la nuit a été plutôt calme, même si calme est un grand mot dans le contexte,
03:53on ne s'habituera jamais à ce genre de scène et ce n'était en effet pas normal que chaque année il y ait ce genre de dégradation de heures
04:03et qu'il ne puisse pas y avoir un 31 décembre apaisé en France ?
04:09Écoutez, vous avez en partie répondu à la question.
04:13Pour Alliance Police Nationale, c'était une soirée mouvementée partout en France.
04:17Chaque année, j'ai l'impression qu'on rehausse le seuil d'acceptabilité de l'inacceptable
04:24parce que le 31 décembre a toujours été une soirée, une nuit très tendue.
04:31Ce n'est malheureusement pas la seule nuit de l'année où c'est très tendu,
04:36mais depuis un certain nombre d'années, et Strasbourg d'ailleurs en est le symbole,
04:40cette soirée-là symbolise tout ce qu'il y a de plus anormal en termes de comportement criminel ou délictuel.
04:50Votre journaliste Jean-Baptiste Marty a cité quelques villes,
04:56on peut dire que partout, on a eu des véhicules incendiés,
05:01des incendies qui se sont propagés également à d'autres véhicules,
05:05des gènes mortiers, des agressions et des gènes mortiers à l'encontre des forces de l'ordre,
05:09bien entendu, malheureusement, des collègues à l'encontre des pompiers,
05:13ça s'est passé partout dans les grandes villes, à Paris comme région parisienne,
05:18les métropoles, mais également dans les villes moyennes, ce qui est totalement inacceptable.
05:23Et pour nous, vous savez, Alliance Police Nationale,
05:26à partir du moment où il ne se reste qu'un cheveu d'un policier qui est touché,
05:31c'est inacceptable et ça exige une réponse pénale ferme.
05:36Donc là, quand vous avez quelques centaines de véhicules,
05:39parce que nous n'avons pas encore le bilan exact,
05:43mais je peux vous dire qu'il y a plus de 100 véhicules qui ont été brûlés sur le territoire national,
05:49plusieurs centaines même, on serait plutôt autour de 600 ou 700 véhicules brûlés,
05:55sans compter évidemment les incendies conteneurs,
05:58les poubelles, les barricades, les jets de mortiers par centaines.
06:03D'ailleurs, à ce propos, dans la prémédie du 31 décembre,
06:08un camion entier de mortiers a été intercepté par mes collègues de Nice,
06:13alors que ce camion s'est dirigé dans la cité sensible d'Ariane,
06:17et vraisemblablement pas pour faire briller le ciel.
06:22Un camion, c'est une fourgonnette remplie de mortiers d'artifices ?
06:26Exactement.
06:28Un petit camion de livraison, comme on peut le connaître partout sur le territoire national,
06:35rempli de mortiers.
06:37Jean-Baptiste Marty.
06:38Éric Henry, selon vous, qu'est-ce qu'il faudrait mettre en place justement
06:41pour éviter ces violences urbaines qui sont récurrentes chaque année
06:44lors du Nouvel An, mais aussi lors du 14 juillet ?
06:48Vous avez vu, nous avions 100 000 policiers et gendarmes mobilisés
06:53sur tout le territoire national.
06:54C'était 10 000 de plus que l'an dernier déjà, visiblement.
06:5610 000 de plus que l'an dernier.
06:57Et l'an dernier, ils étaient déjà davantage que l'année précédente.
07:01Donc, tous les ans, on rehausse le dispositif de sécurisation
07:08tout simplement pour protéger les Français et les Français,
07:10et faire en sorte pas qu'il n'y ait pas de casse ou pas d'agression ou pas d'incendie,
07:14mais qu'il y en ait le moins possible.
07:16Et c'est là où le bas blesse.
07:18C'est qu'on ne peut plus continuer, évidemment, dans ce sens-là.
07:22On doit prendre des mesures, notamment en termes, encore une fois,
07:25de réponse pénale, de fermeté pénale,
07:28mais c'est aussi à nos gouvernants de répondre à cette question,
07:32notamment par le biais d'un arsenal législatif,
07:35par le biais aussi de mesures d'écartement de ces individus
07:39qui sont souvent connus, quasiment systématiquement connus.
07:43On a toujours affaire aux mêmes profits de l'individu,
07:46issus souvent des quartiers,
07:48et hier, malheureusement, ça a été démontré,
07:51ça a brûlé quasiment partout dans les quartiers.
07:56On sait qu'à partir de minuit, les gens vont rentrer,
07:59ils vont repartir parce qu'ils savent pertinemment que ça va dégénérer.
08:03Alors, sans le travail professionnel, sans l'abnégation de mes collègues,
08:07à qui je rends hommage, évidemment,
08:10la situation serait beaucoup plus chaotique,
08:12beaucoup plus désastreuse.
08:14Alors, tout ça, c'est un continuum institutionnel qui doit être mis en place.
08:19La police est le dernier maillon de la chaîne,
08:22elle ne peut pas guérir de tous les maux la société.
08:25C'est à l'ensemble de la société civile, politique,
08:30de prendre ses responsabilités,
08:31et notamment de faire en sorte d'écarter celles et ceux
08:34qui nuisent quotidiennement,
08:37qui nuisent très régulièrement à la société.
08:40Oui, Eric Henry, représentant du syndicat Alliance Police Nationale,
08:44nous sommes ensemble jusqu'à 13h.
08:46Ne bougez pas, M. Henry, si vous souhaitez réagir.
08:48Appelez-nous, on marque une courte pause.
08:50Oui, appelez-nous au 01-80-20-39-21, 12h12.
08:54Vous écoutez Jacques Serret, vous sur Europe 1.
08:5711h, 13h, Jacques Serret sur Europe 1.
09:0012h13 sur Europe 1, la suite de Jacques Serret et vous,
09:03au 01-80-20-39-21.
09:05Réagissez, on fait le bilan.
09:07Jacques avec Jean-Baptiste Marty du service police-justice d'Europe 1
09:10sur la sécurité, hier, pendant la nuit du Nouvel An.
09:13Oui, avec Eric Henry, représentant du syndicat Alliance Police Nationale.
09:17Merci beaucoup, Eric Henry.
09:19Juste un dernier mot avec vous.
09:21C'est vrai que les bilans ne sont pas encore arrivés,
09:24mais on a un premier chiffre, en tout cas en ce qui concerne la capitale, Paris.
09:28136 personnes interpellées à Paris en marge des festivités du Nouvel An,
09:33selon un premier bilan des forces de police,
09:35et ce qu'indique le parquet de Paris.
09:38Deux véhicules de police ont notamment été incendiés,
09:42sans faire de blessés précises à l'instant.
09:44La dépêche AFP pour conclure avec vous.
09:47Eric Henry du syndicat Alliance Police Nationale.
09:49136 interpellations.
09:51On est là dans les chiffres, entre guillemets, habituels.
09:56Tout à fait.
09:57Je crois même qu'on soit au-dessus de l'année dernière,
10:00où nous étions au total à 750 véhicules brûlés et 380 interpellations.
10:05Je crains qu'on soit au-dessus,
10:06d'après les premiers éléments parvenus jusqu'à moi.
10:09Mais je vous dirais, pour aussi revenir un petit peu au sujet de la réponse pénale,
10:13dès qu'on touche un policier pour Alliance Police Nationale,
10:15c'est casse-prison, c'est peine minimale ferme à l'encontre des agresseurs de l'ordre.
10:21Je voulais aussi rebondir là-dessus.
10:23Et malheureusement, nous souhaitons en tout cas,
10:27en tant que premier syndicat de police,
10:29mais je pense que l'ensemble des citoyens veulent la même chose,
10:33et que cette année 2025 soit celle de l'autorité retrouvée,
10:35ce choc d'autorité qui est mis en priorité par nos concitoyens,
10:40de la priorisation aussi des victimes plutôt que des voyous,
10:43de la fierté affirmée de nos forces de l'ordre,
10:46parce qu'une société ne peut pas accepter un tel niveau de délinquance
10:53parce qu'il en reste de la cohésion nationale et de l'ordre.
10:57La liaison est un peu compliquée, Eric Henry, en tout cas je vous salue,
11:00et je vous souhaite une très bonne année 2025 à vous,
11:03Eric Henry, représentant du syndicat Alliance Police Nationale.
11:06Vous êtes bien sur Europe 1, et justement Ted nous appelle.
11:10Bonjour Ted !
11:11Bonjour !
11:12Très bonne année à vous, bonne année Ted.
11:14Vous habitez dans la région de Lyon, c'est ça ?
11:18Exactement, je vis dans la ville de Lyon.
11:20Et donc comment est-ce que vous avez vécu cette soirée de réveillon ?
11:24Je ne sais pas si vous êtes sorti ou pas,
11:26est-ce que vous vous êtes senti en sécurité dans les rues lyonnaises hier soir ?
11:31Alors d'emblée, nous ne sommes pas sortis,
11:33nous sommes une famille avec un enfant en bas âge,
11:37donc on s'est dit qu'aller en ville,
11:39on connaît à peu près ce qui se passe dans le centre-ville,
11:42dans la zone de la place des terreaux là-bas,
11:44on ne voulait pas prendre de risques,
11:49on va dire, donc on a passé un réveillon à la maison,
11:51ce qui était très simple pour nous,
11:54mais on connaît les insécurités qu'il y a dans la ville de Lyon.
11:58Il y a eu beaucoup d'émeutes avec les retraites et l'infernel,
12:03et tout ça, c'était vraiment ce que j'ai ressenti moi.
12:07Les émeutiers, peut-être qu'il y en avait avec des convictions,
12:12mais il y en avait beaucoup qui étaient là pour...
12:15Il y avait une occasion de foutre le bordel,
12:20alors on va foutre le bordel pour foutre le bordel,
12:22ils ne savaient même pas de quoi ils parlaient,
12:24mais vu qu'il y avait 2-3 mortiers et des magasins pillés,
12:28ils ont pris l'occasion.
12:31Merci beaucoup Ted pour votre témoignage sur Europe 1,
12:36et justement vous êtes dans la région lyonnaise,
12:38et nous sommes en ligne avec Bruno Bartocchetti
12:41du syndicat Unité pour la zone sud.
12:44Bonjour M. Bartocchetti, tous mes voeux.
12:46Bonjour, meilleurs voeux également à vous.
12:49Merci d'être en ligne avec nous,
12:52on parlait de Lyon justement avec Ted, notre auditeur.
12:56Lyon, où la nuit a été particulièrement agitée,
13:01en tout cas ça fait partie de votre zone notamment.
13:04Alors voilà, Lyon ne fait pas partie de ma zone,
13:08mais je peux en parler bien sûr,
13:10puisque je m'intéresse à tout, à finalement à tout l'hexagone,
13:14et surtout à une nuit de sel sylvestre comme c'est le cas.
13:19Et j'ai envie de dire, je vous ouvre une parenthèse,
13:22parce que je pense bien sûr à la famille de cet enfant.
13:26Justement, Bruno Bartocchetti,
13:29on va rappeler concrètement l'effet avec Jean-Baptiste Marti à Lyon.
13:32Que s'est-il passé cette nuit ?
13:33On est avec notre auditeur qui a lui,
13:35qui lui avait justement avec un enfant à bas âge,
13:37a préféré rester chez lui,
13:39ne se sentant pas particulièrement en sécurité,
13:41et donc pour vivre ce réveillon.
13:44D'autres sont sortis,
13:45et c'est vrai qu'il y a eu ce fait assez dramatique,
13:48qu'il s'est produit dans les relieux navires.
13:49Oui, bonjour M. Bartocchetti, tous mes voeux également.
13:53Voilà, on va revenir un peu sur Lyon,
13:54ce qui s'est passé à un bébé de deux ans,
13:56qui était dans une poussette avec ses parents,
13:59qui a reçu un mortier.
14:01Visiblement, il serait défiguré,
14:03son œil gauche serait fortement abîmé,
14:07il aurait peut-être perdu une oreille.
14:09Voilà, donc il est hospitalisé,
14:10son pronostic vital n'est pas engagé.
14:11Est-ce que vous confirmez ces informations ?
14:13Et est-ce que vous en savez davantage ?
14:16Oui, voilà, je vous le confirme.
14:17Effectivement, j'ai eu ce retour.
14:20C'est un drame.
14:21C'est un drame pour une famille qui a envie de fêter la nouvelle année.
14:25Et on a des tirs de mortiers,
14:28on a des voitures incendiées,
14:29et on a des policiers qui ont été blessés.
14:33Là, je parle de manière générale, en France.
14:36Et puis, on a à Strasbourg, comme on le sait aussi,
14:38cet adolescent qui s'est fait tuer.
14:40Donc, je vous confirme bien sûr ceci.
14:42Et ça m'est difficile de dire que ça s'est globalement bien passé.
14:47Mais ça, je peux le dire que sur un côté chiffré.
14:51On a déployé beaucoup d'effectifs de police et de gendarmes
14:54pour pouvoir justement apaiser au maximum les tensions,
14:58les violences urbaines.
14:59On a pu anticiper, mais malgré tout,
15:01le risque zéro n'existe pas.
15:02Et on le voit avec ce drame à Lyon,
15:05avec ce drame à Strasbourg,
15:07avec des véhicules qui ont brûlé.
15:09Vous savez, je connais bien la zone sud.
15:10On en a eu à Montpellier, on en a eu à Toulouse.
15:13Et donc, il y a un policier qui a été blessé à Nice.
15:16Justement, avec des tirs de mortier.
15:18C'est pour ça que ça devient compliqué, bien sûr,
15:21pour les forces de l'ordre.
15:21Parce qu'à chaque événement,
15:24on doit déployer énormément d'effectifs.
15:27On travaille avec beaucoup de conscience, comme vous le savez.
15:29Mais malgré tout, le risque zéro n'existe pas.
15:31Et on a affaire à des dégénérés.
15:33Des dégénérés qui ne sont là que pour semer la panique,
15:37pour déranger.
15:39Et c'est très compliqué de travailler effectivement dans ces conditions.
15:42Je me permets, Jean-Baptiste Marty,
15:45quand on parle de tir de mortier,
15:46c'est vrai que ce mot, il faut quand même expliquer ce que c'est.
15:49On parle là, c'est des sortes de feux d'artifice
15:51qui sont tirés sur les forces de l'ordre.
15:53C'est bien ça, M. Bortoletti ?
15:54Oui, et c'est de plus en plus fréquent.
15:56Alors là, c'est un enfant qui a été touché.
15:58Mais nous, à chaque intervention de police ou de gendarmerie,
16:01enfin à chaque grosse intervention de police ou de gendarmerie,
16:05on se fait tirer dessus.
16:05Je vous prends un exemple.
16:07Vous avez des clips qui sont tournés sans autorisation.
16:11Eh bien, ils anticipent la venue des policiers ou des gendarmes
16:13pour empêcher finalement une manifestation comme ça sur la voie publique.
16:17Et ils nous reçoivent à coup de mortier,
16:18où ils attaquent des commissariats.
16:20Alors, c'est interdit en France, bien sûr, on le sait,
16:23mais ils se procurent ce site pas très loin, en Allemagne.
16:26Ils peuvent les acheter là-bas, ils franchissent la frontière,
16:28et ils ont ce qu'il faut pour attaquer des commissariats,
16:32pour attaquer des forces de l'ordre.
16:34Et c'est quelque chose d'habituel maintenant.
16:37Et on travaille avec ça, avec cette pression.
16:40Et encore, on ne parle que des tirs de mortier,
16:42mais vous avez d'autres accueils qui sont beaucoup plus lourds.
16:45Vous savez, Marseille, il n'y a pas très longtemps,
16:49on s'est fait tirer dessus.
16:49Heureusement, il n'y a pas eu de blessés.
16:51Il y a eu trois interpellations.
16:52Mes collègues de la BAC de Marseille se sont fait tirer dessus il y a 3-4 jours.
16:56Voilà, c'est notre quotidien.
16:57On travaille comme ça.
16:58Un quotidien terrible.
16:59Bruno Bartocetti du syndicat UNITÉ.
17:01On marque une courte pause.
17:02On vous retrouve dans un instant.
17:04Et vous aussi, auditeurs d'Europe 1,
17:05n'hésitez pas, réagissez au 01-80-20-39-21, 12h21.
17:10Vous écoutez Jacques Serret et vous, sur Europe 1.
17:14Jacques Serret et vous, sur Europe 1.
17:1712h23, vous êtes bien sur Europe 1 avec Jacques Serret.
17:20Et nous revenons sur la sécurité hier lors du jour de l'an
17:23avec votre invité, Bruno Bartocetti,
17:25responsable du syndicat de police UNITÉ Zone Sud, Jacques.
17:28Oui, absolument.
17:29Et avec Jean-Baptiste Marty du service police justice d'Europe 1.
17:32Jean-Baptiste Marty, ajoutons une question pour Bruno Bartocetti.
17:36Oui, monsieur Bartocetti, vous nous avez parlé d'un policier blessé à Nice.
17:40Sait-on dans quel état il est actuellement ?
17:42Et s'il y a eu d'autres blessés parmi les forces de l'ordre
17:45ou les forces de sécurité cette nuit partout en France ?
17:48Alors, je n'ai pas le nombre exact de policiers et gendarmes blessés.
17:51On en a eu quelques-uns.
17:53Il n'y a pas, à ma connaissance, de gravité.
17:55Pour revenir à celui de Nice, il a été légèrement blessé.
17:59Mais bien évidemment, à partir du moment où on est touché par des tirs de mortier,
18:03les conséquences peuvent être lourdes et on a évité le pire.
18:07Donc, c'est vrai qu'on n'échappe pas à une nuit comme celle-ci
18:11avec des agressions qui sont faites à l'endroit des forces de l'ordre,
18:15malgré le déploiement, comme on le sait, des policiers et des gendarmes.
18:19Vous savez, vous avez en France un policier qui se fait agresser en moyenne toutes les 20 minutes,
18:25peut-être moins d'ailleurs.
18:26Et d'ailleurs, quand on parle de chiffres,
18:30on enregistre entre 13 et 14 000 policiers blessés en service par an.
18:35Et je crois que c'est autant chez nos amis gendarmes.
18:37Je pense aux policiers municipaux.
18:38Donc, on est des cibles.
18:40Nous sommes des adversaires pour beaucoup de voyous,
18:42pour des dégénérés qui ont envie juste de toucher un policier,
18:45juste pour le plaisir, tout simplement,
18:47parce qu'il est considéré non pas comme les remparts de la République,
18:50mais comme des adversaires.
18:51Vous l'évoquiez donc, la question des mortiers, ces soirs de Nouvel An, de 14 juillet.
18:55Quelles sont concrètement les règles pour les mortiers ?
18:58C'est complètement interdit dans la rue.
19:00Quelles sont les règles ? Expliquez-nous.
19:03Oui, bien sûr, elles sont simples.
19:05On n'a pas le droit de les utiliser.
19:07On n'a pas le droit de les acheter.
19:09Tout simplement, c'est interdit en France.
19:13Il faut que ce soit encadré pour des événements festifs et sur autorisation.
19:17Donc, on n'a pas le droit de se transporter avec ce genre d'appareillage.
19:21J'aime pas ce terme-là.
19:23Mais malheureusement, vous savez, l'Europe a ses règles.
19:26Mais parfois, il y a des défaillances, et souvent d'ailleurs,
19:30et on peut se les acheter à la frontière allemande.
19:33Donc, c'est facile de se les procurer.
19:35On n'est pas toujours contrôlés quand on passe la frontière, on le sait très bien, et ça rentre.
19:40Mais finalement, les kalachnikovs rentrent en France facilement.
19:43Vous imaginez bien que le mortier, c'est pareil, quoi.
19:46Donc, on a ses contrôles, bien sûr, mais si on en saisit, c'est largement insuffisant.
19:54Alors, on l'a vu, Bruno Retailleau, qui était en visite hier soir,
19:58avant le début des festivités, dans un commissariat d'Aubervilliers,
20:01où 320 kilos de mortiers ont été saisis.
20:04Quel est le travail des forces de l'ordre en amont de ces soirées-là ?
20:08Alors, quand on a des soirées comme la nuit de la Seine-Sylvestre,
20:13ce qui compte surtout, c'est bien sûr de rassurer la population,
20:17mais c'est d'anticiper, c'est beaucoup de présence.
20:19Et d'ailleurs, vous savez, ça demande beaucoup de présence et beaucoup d'effort,
20:25parce qu'on a toujours des rendez-vous importants,
20:29et donc, on demande aux policiers toujours plus, toujours plus, et beaucoup plus de présence.
20:33Quand on regarde ce qui s'est passé à Paris, ça s'est globalement très, très bien passé,
20:37mais il y avait presque deux fois plus de policiers que l'année dernière.
20:39Donc, à partir du moment où on peut quadriller, finalement, l'ensemble du territoire,
20:43on arrive à dissuader, et on y arrive avec les contrôles autoroutiers.
20:52Donc, c'est la même chose, il faut encore plus de policiers pour pouvoir anticiper.
20:56Et si on revient sur un endroit bien précis, c'est Strasbourg,
21:00où c'est malheureusement, j'ai un peu le terme culturel,
21:02ces feux de voitures et ces violences urbaines,
21:05malgré tout, le risque zéro n'existe pas,
21:07malgré le déploiement de 700 policiers,
21:09eh bien, il y a eu des interpellations, il y a eu des gardes à vue, il y a eu des violences.
21:13Voilà, il faudrait mettre, là, je vais très loin,
21:17il faudrait mettre un policier à chaque carrefour et derrière chaque voiture,
21:19et là, c'est évidemment impossible.
21:21Bruno Barthochetti du syndicat Unité, Jean-Baptiste Marty.
21:24On l'avait évoqué hier également, certaines communes avaient décidé de mettre des couvre-feu
21:28pour des mineurs ou des adolescents de moins de 16 ans.
21:31Finalement, est-ce que ça a été efficace ou pas, ces mesures prises par certaines municipalités ?
21:37Alors, je n'ai pas le retour sur l'efficacité,
21:40mais je pense que les mesures sont intéressantes.
21:42Je ne dis pas qu'elles sont parfaites, je pense que ça peut être intéressant.
21:46Maintenant, ce qui est quand même regrettable,
21:49c'est que vous avez une grande majorité de jeunes de 16-17 ans
21:53qui sont responsables.
21:55Moi, je pense à mon adolescence, lorsque je sortais,
22:00je n'avais pas de soucis avec les forces de l'ordre,
22:03parce que j'étais mineur et parce que j'avais 17 ans
22:05et parce qu'un samedi soir, je pouvais être dehors à 22 heures.
22:08Donc aujourd'hui, on a maintenant cette pression qui s'exerce
22:12et qui a subi les conséquences, finalement,
22:15cette jeunesse qui se comporte bien.
22:17Est-ce que ça a été efficace ? Oui.
22:19Pourquoi ? Parce que si on interpelle un gamin de 12 ans
22:24dans la rue à minuit, eh bien, on le remet à ses parents.
22:27Voilà, et le problème qu'on rencontre,
22:29c'est qu'on veut responsabiliser les parents,
22:31mais vous avez des parents qui ne peuvent plus gérer parfois leur enfant.
22:36Ils peuvent en avoir quatre qui se comportent bien,
22:38le cinquième qui fait n'importe quoi.
22:39Donc ce sont des mesures, j'ai envie de dire, intéressantes.
22:42Ça nous donne un outil supplémentaire pour travailler.
22:45Mais ce qui est triste, c'est d'arriver à généraliser,
22:47finalement, et d'empêcher les jeunes qui se comportent bien
22:49de déambuler dans les rues les nuits de Sainte-Sylvestre.

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