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00:00Et là, on va aller dans le dur. Comme je le disais, avant de parler de la justice et du déplacement de Gérald Darmanin,
00:05qui fait comme maçon d'habitude, des déplacements, des déplacements, des déplacements,
00:08je voudrais juste m'arrêter sur le fait que 1 000 voitures ont été incendiées pour le Nouvel An.
00:11On a l'impression que c'est normal. Bon, c'est une petite tradition. Ça n'a jamais été une tradition.
00:16Je ne comprends pas qu'on accepte ça. Les gens ont l'air de trouver ça normal.
00:21990 voitures brûlées.
00:23La terminologie est assez terrible. On parle de rituel, de tradition.
00:27Mais ce n'est pas une tradition française. Dans quel monde on est pour penser que c'est une tradition française ?
00:31C'est la même chose pour le 14 juillet, par ailleurs.
00:34Évidemment. Après, il y a eu Halloween. Chaque occasion est bonne pour brûler des voitures.
00:39Je voudrais juste qu'on regarde ce reportage qui a été fait par Mickaël Chaillou à Angers,
00:42qui montre le lendemain que les habitants des quartiers dans lesquels les voitures brûlent
00:47descendent dans la rue et découvrent leur voiture avec le feu de leur labeur qui est parti en fumée pendant la nuit.
00:53Écoutez et regardez ce reportage de Mickaël Chaillou.
00:56Quartier de la Roseraie à Angers, c'est un peu la même litanie chaque matin du Nouvel An.
01:01Des voitures partiellement ou totalement détruites par le feu sont découvertes par leur propriétaire,
01:07comme Kylian, qui part déposer plainte au commissariat de la ville.
01:12Ça fait deux ans à peu près que je l'ai. Et quand je suis arrivé ce matin, j'étais vraiment dégoûté.
01:20Parce que j'économise, j'ai un crédit dû et puis ça me fait clairement chier. Je suis dégoûté au premier degré.
01:28À Angers, les autorités ont dénombré pour cette nuit de la Saint-Sylvestre 19 véhicules incendiés,
01:34certains par propagation. Un chiffre plus élevé que l'an passé.
01:39Le phénomène interpelle toujours les habitants dans une ville réputée calme.
01:43Moi j'ai vu, je sais pas, il devait être vers 3 heures du matin, j'ai vu de la fumée, j'ai vu un camion de pompiers passer.
01:49C'est tout. Après, est-ce que c'est à cause du feu d'artifice ?
01:53Tout le monde galère, surtout avec l'époque de maintenant, tout le monde galère pour s'acheter une bonne voiture.
01:56Et puis on voit que ça finit comme ça. C'est triste. C'est pas normal.
02:02Le procureur d'Angers déplore un bilan un peu lourd alors que de nombreuses forces de l'ordre étaient déployées sur le terrain.
02:09Un jeune garçon de 15 ans a été interpellé en lien avec ces incendies.
02:14Éric Nolot, alors la jeune fille, elle est charmante, elle dit c'est peut-être à cause des feux d'artifice.
02:18On aimerait un petit accident de feu d'artifice. Ça ne l'est pas, évidemment.
02:22Non mais un millier de véhicules incendiés avec un déploiement de force énorme.
02:2690 000.
02:2790 000. Et ensuite il y avait autre chose qui était intéressante dans le reportage, en tout cas qui frappait, c'est la ville réputée calme.
02:34Angers, là on parle d'Angers.
02:37Alors là vraiment c'était le symbole de la douceur de vivre à la française.
02:40Ça n'existe plus, c'est-à-dire que si c'était que Marseille, ce serait déjà tragique.
02:44Mais en fait c'est la France entière qui subit le trafic de drogue, qui subit les incendies de voitures,
02:49qui subit la délinquance, les incivilités, etc.
02:51C'est un cancer national. Il faut le traiter comme tel.
02:54Et là on parle de données de gens qui travaillent pour se payer une voiture.
02:57Commissaire Lauze, 90 000 hommes déployés sur le terrain ce soir-là.
03:01Mais encore une fois, dans quel pays on vit ?
03:05Dans quel pays on vit ?
03:06Vous voyez, moi je suis plutôt vers la fin qu'au début de ma carrière, mais je ne veux pas m'y habituer.
03:12Commencer à le voir, commencer à le supporter, on finit par s'y habituer, c'est banal.
03:16Et la banalisation est aussi grave que ce qui se passe.
03:20Pour avoir, moi, vu ces victimes en pleurs, qui sont souvent des gens défavorisés,
03:25pour qui la voiture est quelque chose de fondamental, c'est le petit moyen de liberté.
03:32Ces mêmes personnes qui parfois ont un point de deal près de leur entrée d'immeuble,
03:36ces mêmes personnes qui n'ont pas la même liberté d'aller et venir que la plupart de nos législateurs,
03:42c'est juste insupportable.
03:45Et puis il y a aussi le traumatisme psychologique.
03:47Quand on a sa voiture brûlée, il faut savoir d'ailleurs que la plupart du temps,
03:51ce sont à 90%, j'ai pu le constater dans toutes les villes où j'ai exercé,
03:55dans le Val-d'Oise, à Nice, à Fontenay, à Melun,
03:58ce sont des gens issus de ces quartiers.
04:00Ça pose trois questions.
04:02Quelle est la réponse pénale ? Il faut de la transparence.
04:04Quelle est la réponse pénale ? Que va-t-il se passer ?
04:06Des alternatives ? Des sursis ?
04:08Il peut y avoir des prisons fermes avec des gens aménagés,
04:11mais qui vont revenir le lendemain ?
04:13C'est-à-dire l'impunité qui va encourager l'insécurité.
04:16Une grande partie de ces gens qui ont été interpellés,
04:19parce qu'il y a eu des interpellés, sont des mineurs.
04:22420, je crois à l'interpellation.
04:24Ces mineurs, quelle responsabilité pénale et civile pour les parents ?
04:28Oui, mais ils sont pauvres.
04:30D'abord, c'est une insulte pour ceux qui sont défavorisés
04:32et qui éduquent bien leurs enfants.
04:34Qui paye ? Il existe des dispositifs,
04:38il y a l'article 227-17,
04:41sur la responsabilité pénale des parents,
04:44qui n'est jamais utilisée,
04:46notamment pour les parents d'enfants mineurs,
04:48le fait de compromettre la santé, la sécurité, l'éducation,
04:53par des parents qui ne remplissent pas leurs devoirs.
04:57Donc, qui paye ?
04:59Il faut exiger de se constituer partie civile,
05:01c'est un droit opposable à l'État,
05:03ce n'est pas satisfaisant.
05:05Alors vous allez me dire, du jour au lendemain,
05:07on va faire comment ? Les tribunaux, individualisation des peines ?
05:09Non, il faut tout revoir, c'est inacceptable.
05:12Et ceux qui ne changent pas d'avis,
05:14le jour où ils se font malheureusement agresser physiquement,
05:17où ils retrouvent leur véhicule,
05:19croyez-moi, ce n'est pas une question d'idéologie, je l'ai remarqué,
05:21ils changent d'avis en 20 secondes.
05:24Donc moi je dis, qui paye ?
05:26Si ce sont des parents de mineurs délinquants qui sont là,
05:30pourquoi restent-ils dans un HLM où ils ont un contrat de bail ?
05:35Et puis, qui paye ?
05:37Et il faut exiger de savoir qui paye.
05:39C'est nous, je vous rassure, c'est nous.
05:41C'est extrêmement intéressant le lapsus que vous venez de faire.
05:44Pourquoi ? Tout simplement parce que depuis plusieurs années,
05:46on commente tout ce qui se passe,
05:48et notamment la violence chez les mineurs.
05:50Parfois, on évoque ce phénomène d'enfant roi.
05:54Sauf qu'on est passé de l'enfant roi à l'enfant Dieu.
05:58Et tout à l'heure, vous avez dit, ce sont des enfants qui éduquent les parents.
06:01C'était bien évidemment un lapsus, sauf qu'aujourd'hui,
06:03on se rend compte qu'il y a effectivement des enfants dans notre pays,
06:07mais pas que, qui estiment être au-dessus des lois des adultes.
06:12Et c'est précisément ce qui se passe aujourd'hui.
06:15On va revenir sur ce sentiment d'impunité,
06:18mais ces enfants qui commettent ces actes-là,
06:21ça se trouve que c'est uniquement un mineur, ce mineur de 15 ans.
06:25On verra, mais en tout cas, dans le reportage actuellement,
06:30c'était un mineur de 15 ans qui était évoqué.
06:33Mais ce sont au-dessus des lois pour mettre le feu à je ne sais combien de véhicules
06:38la nuit du 31 décembre.
06:39Angers, première du classement des villes et villages
06:41où il faisait bon vivre en 2024.
06:43Ça n'enlève rien au charme de la cité en Juine,
06:45mais là, on est sur un problème de délinquance.
06:48C'est vrai qu'à Angers, on n'entendait pas de délinquance associée à cette ville.
06:52Il y a du nouveau, mais ce n'est pas la seule.
06:53Nantes, c'était la même chose.
06:54Autre exemple, et après je vous passe la parole à ceux qui n'ont pas encore parlé.
06:58La mort d'un adolescent de 15 ans à Strasbourg,
06:59toujours dans cette fameuse nuit du Nouvel An,
07:01percutée par une voiture qui a pris la fuite.
07:03Le conducteur s'est finalement rendu à la police.
07:05Le point avec Marie-Victoire Dieudonné.
07:07Après la mort d'un adolescent à Strasbourg,
07:10le suspect s'est rendu aux autorités et a été interpellé.
07:13Les faits se sont déroulés vers 1h du matin, le soir du réveillon,
07:18dans un quartier sensible de la ville qui était alors calme.
07:22Vers 1h du matin, un conducteur va renverser accidentellement l'adolescent.
07:27La victime va décéder à l'hôpital dans lequel il a été transféré.
07:32Mais de son côté, le suspect prend la fuite.
07:34Une enquête pour homicide involontaire avec délit de fuite s'ouvre.
07:38Le suspect, depuis, s'est donc rendu aux autorités.
07:41Il s'agirait d'un homme de 20 ans qui vivrait dans le quartier.
07:44Cet événement, je le rappelle, survient dans un contexte sécuritaire tendu pour Strasbourg.
07:49Ces six derniers jours, dégradation de véhicules,
07:52feu de poubelle et violences urbaines étaient légions.
07:55700 policiers étaient ce soir-là déployés pour sécuriser la ville.
07:59Même chose pour Strasbourg, Éric Revelle.
08:01Même chose, même topo.
08:03Dégradation de tout genre.
08:05Moi, je suis totalement révolté par les images qu'on voit.
08:08D'ailleurs, j'aimerais savoir combien de médias ont parlé de ces mille voitures brûlées.
08:14Combien de médias en ont parlé ?
08:15Alors, il y a deux raisons, à mon avis, pour lesquelles...
08:18Des raisons idéologiques, vous trouvez ?
08:19Il y a sans doute des raisons idéologiques, bien sûr.
08:22Et puis, il y a peut-être la pire que le biais idéologique.
08:25C'est comme d'habitude.
08:27Il y a mille voitures qui brûlent.
08:28Ça, on s'habitue. C'est la grenouille ébouillantée.
08:30Mais enfin, ce que vous disiez est très juste.
08:32C'est-à-dire que ces gens habitent des quartiers.
08:34Ces gens n'ont pas des moyens considérables.
08:36Vous avez entendu ce jeune qui explique qu'il a pris un crédit pour payer sa voiture.
08:40Avant que l'assurance lui rembourse, il faudra peut-être qu'il continue à payer son crédit.
08:44Ils sont dans des situations apocalyptiques.
08:46En général, vous continuez à payer le crédit ?
08:48Moi, je suis absolument scandalisé, révolté,
08:50parce qu'en fait, ça veut dire que l'État, on le sait, mais il faut le rappeler,
08:53c'est un fait concret, n'est plus capable d'assurer la sécurité des biens et des personnes.
08:57On parle souvent des personnes, à Strasbourg, par exemple,
09:00mais on peut parler des biens.
09:02Votre voiture, c'est un bien précieux
09:04qui désenclave la personne qui habite dans des quartiers où c'est difficile de vivre
09:08et où vous êtes souvent confiné.
09:10Eh bien non, on s'en prend à votre voiture,
09:12qui est votre moyen de locomotion pour aller bosser,
09:16et qui vous permet, oui, de sortir temporairement d'un espace clos
09:20pour goûter un peu à la liberté.
09:23C'est truant, non pitié de personne.
09:26Alexandre Devecchio ?
09:27Oui, ce qu'il faut noter dans les deux cas,
09:30c'est que pour les voitures brûlées comme pour la personne qui est décédée, malheureusement,
09:34les victimes sont des gens qui habitent dans ce quartier
09:37et sont donc aussi des gens plutôt humbles.
09:41Donc tous ceux qui nous expliquent,
09:43qui donnent des excuses sociales aux délinquants
09:47ou qui refusent de traiter cette violence-là,
09:50sont les couplices d'un système
09:53qui porte d'abord préjudice aux plus humbles et aux plus pauvres,
09:57même si maintenant c'est la France en entier.
09:59Mais les premières victimes, il ne faut jamais l'oublier, sont celles-ci.
10:03Donc c'est là où la gauche a fait une erreur fondamentale,
10:08ou une faute même, ces dernières décennies.
10:11C'est qu'elle a oublié sa mission première,
10:13qui aurait été de défendre les classes populaires
10:16qui sont les premières victimes de la délinquance et de l'insécurité.
10:19Rachel Kahn ?
10:20Je vais répéter un peu ce qui a été dit,
10:23mais c'est cette injustice sans nom pour ces personnes,
10:26à la fois concernant leurs voitures,
10:28et évidemment une pensée pour les personnes
10:31qui n'ont même pas pu être en vie après le réveillon.
10:36Parce que c'est ça, ils se jeûnent de 15 ans.
10:39C'est-à-dire que c'est intolérable.
10:41Alors effectivement, je voulais rejoindre ce que disait Florian tout à l'heure
10:45par rapport à l'enfant-roi aujourd'hui.
10:48C'est un concept qui interroge beaucoup,
10:51parce que l'enfant-roi n'a aucune responsabilité.
10:54L'enfant-roi ne peut pas être bourreau,
10:56et surtout l'enfant-roi.
10:58Lorsqu'il est confronté à la police, par exemple,
11:00c'est un enfant qui a commis des violences,
11:03et la police essaie de le circonstruire,
11:05et on va dire après que c'est la police qui tue.
11:07Et donc quand ça se passe mal, comme dans l'affaire Nahel,
11:10Dieu et la mort, ça ne va pas ensemble.
11:13Donc ça devient intolérable, en fait,
11:15pour justement cette idéologie-là victimaire,
11:18de penser que cet enfant, qui est un enfant délinquant,
11:21puisse justement mourir.
11:24Et l'idéologie de gauche, pardon.
11:26L'idéologie, je ne sais même pas comment l'appeler.
11:29Dernier mot, peut-être, commissaire Loos,
11:31avant de vous remercier.
11:33Les violences urbaines en 2023,
11:35c'est pratiquement 800 millions.
11:38Vous avez depuis des communes qui n'arrivent plus à s'assurer.
11:42Et puis, vous avez vu, le coût des assurances augmente.
11:46Forcément, quand vous avez 1 000 véhicules qui brûlent,
11:49sans compter le reste.
11:51Vous avez des halls d'entrée qui ont brûlé,
11:54des abribus qui ont brûlé, etc.
11:58Et il y a le 31 décembre, le 13, le 14 juillet, Halloween.
12:02Et puis, à bas bruit, malheureusement,
12:04il y a aussi les violences urbaines
12:06qui sont récurrentes dans ce pays,
12:09et c'est anormal, et toute l'année.
12:11Toute l'année, il n'y a pas de jour spécifique.
12:13Merci beaucoup, commissaire Loos.
12:14On fait une petite pause, on se retrouve dans Punchline,
12:16sur CNews et sur Europe 1.
12:17On va parler d'une narcotrafic.
12:19Féral Darmanin est à Marseille aujourd'hui
12:21pour mener la vie dure aux narcotrafiquants.
12:23On va voir ce qu'il propose,
12:24parce qu'il y a des nouveautés dans ce qu'il propose,
12:25et puis la méthode Darmanin de déplacement,
12:27quasiment un par jour.
12:28A tout de suite !