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Faut-il un ministre, ou un secrétaire d'État, pour chaque domaine d'action ? Le monde de l’Enfance se présente comme le grand oublié de ce gouvernement Bayrou. Pas de ministère, ni de secrétariat d’Etat. "L’Enfance" n’apparaît dans aucun intitulé. Alors est-elle laissée pour compte ?

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00:00C'est l'édito politique, bonjour Maxence Lambret, faut-il un ministre pour chaque
00:09domaine d'action ? Le monde de l'enfance se présente comme
00:12le grand oublié de ce gouvernement Bayrou, pas de ministère ou de secrétariat d'État,
00:17l'enfance n'apparaît dans aucun intitulé, alors est-elle laissée pour compte ? Le monde
00:22du handicap et des anciens combattants avait vécu pareil déconvenu il y a trois mois,
00:26Michel Barnier avait nommé une semaine plus tard deux ministres délégués en plus.
00:30Polémique abusive réagit un ancien membre du gouvernement, il faudrait savoir, on veut
00:34des ministres plus puissants, moins nombreux, et on veut que chaque écosystème ait quand
00:38même le sien.
00:39C'est Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles
00:44qui aura la main sur les politiques liées à l'enfance, sauf surprise dans les décrets
00:48d'attribution à venir.
00:50On peut donc s'occuper d'un domaine sans en avoir le titre ?
00:52Oui, bien sûr, le titre ce n'est que la vitrine, et parfois d'ailleurs, derrière
00:55certains intitulés, il n'y a ni budget, ni véritable administration.
00:59C'était le cas cet automne, de la ministre déléguée à la Coordination Gouvernementale.
01:03Elle avait juste un téléphone et un salon de réception.
01:06Après les attentats de 2015, Juliette Méadel a été nommée secrétaire d'État chargée
01:10des victimes pendant un peu plus d'un an, il y eut un ministère du Sahara à la fin
01:15des années 50, en 74, VGE a créé le premier secrétariat d'État à la condition féminine
01:21et un ministère de la qualité de la vie, avant l'éphémère ministère du temps libre,
01:26Bernard Kouchner a eu le droit à l'action humanitaire, Brice Hortefeux à l'immigration,
01:30Arnaud Montebourg redressement productif, je m'arrête là.
01:33Parfois, certains sont directement rattachés à Matignon, c'est bon signe ?
01:37Non, c'est un trompe-l'œil, sauf si vous avez vraiment un poids politique ou une relation
01:40directe avec le ou la Première Ministre, pourquoi ? Parce que vous êtes censé avoir
01:44autorité sur toutes les administrations, et dans les faits, sur aucune, les hauts fonctionnaires
01:50ne servent qu'un seul maître à la fois, la Direction Générale de la Santé par exemple
01:54obéit aux ministres de la Santé et traite les autres demandes, disons, avec une certaine
01:59distance, l'enfance a été rattachée à Matignon sous Elisabeth Borne et les associations
02:04n'en ont pas vu les fruits, elle préférait la version 2019-2022 avec un secrétaire d'État
02:10placé au ministère des Solidarités et de la Santé, j'espère ne pas vous perdre
02:13dans cette histoire de tuyau, mais c'est là que ça se joue, Adrien Taquet avait des
02:17fonctionnaires directement sous ses ordres et a lancé la civise, le nouveau congé paternité,
02:22une loi sur la protection de l'enfance, aujourd'hui on imagine mal, Catherine Vautrin y consacrait
02:27plus de deux heures par semaine, alors qu'Emmanuel Macron a conclu son débat d'entre-deux-tours
02:31en 2022 avec ces mots « la protection de l'enfance sera au cœur des cinq années
02:37qui viennent ».
02:38Donc il faut un ministère pour chaque domaine d'action ?
02:40Pas forcément, c'est une histoire de priorité politique, là par exemple, il y a une ministre
02:45déléguée à la ruralité, une autre au tourisme, c'est un choix, l'enfance, elle, ne rapporte
02:51pas grand-chose, les jeunes de l'ASE ne ont pas monté leur syndicat, la nouvelle
02:56feuille de route 2024-2027 sur les mille premiers jours de l'enfant n'est toujours pas sortie
03:01et je préviens, au cas où, dans cinq jours, 2024 sera derrière nous, mais bon, avant
03:05l'an 2000, ce n'était même pas un sujet ministériel, on peut continuer à croire
03:09au Père Noël.
03:10Cette saison, l'édito politique, merci Maxence Lambrecq.

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