Retrouvez l'édito politique d'Arlette Chabot
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00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h10, Maxime Liédo.
00:04Il est 8h10, Arlette Chabot, bonjour.
00:06Bonjour, bonjour à tous, à toutes, aux auditeurs et à vous.
00:09Bien sûr, et je sais que vous avez passé de bonnes fêtes.
00:11Je vous remercie, oui.
00:13Celui qui a visiblement passé de bonnes fêtes, parce qu'il a décidé d'aller sur le terrain immédiatement,
00:18il a comme prénom Gérald, comme nom d'Armanin,
00:21et il a voulu absolument marquer la place Vendôme de son action, de sa petite touche personnelle,
00:26et il y a comme un air de déjà-vu, parce que c'était quand même sa marque de fabrique déjà au ministère de l'Intérieur.
00:31Oui, alors Gérald d'Armanin sur le terrain, oui, c'est la marque de fabrique de Gérald d'Armanin,
00:36il fait la même chose, mais c'est rare qu'un ministre de la Justice, un jour de Noël,
00:40effectivement, aille visiter à la fois un centre pénitentiaire et même un tribunal,
00:45sans risque ce jour-là, parce qu'il n'y avait pas grand monde et pas beaucoup de magistrats, évidemment, présents.
00:51Pour lui faire la réflexion notamment de « ce serait bien peut-être d'apprendre à faire autre chose
00:55que ce que vous avez pu faire au ministère de l'Intérieur ».
00:57Voilà, alors c'est rare de passer d'une fonction à l'autre, c'est arrivé une fois, on n'arrête pas de le répéter,
01:02c'est 2009, c'est Michel Alliaud-Marie, pour le reste, on répète plus tôt et on rappelle plus tôt
01:08le nombre de, comment on va dire, de passes d'armes qui ont opposé des ministres de la Justice,
01:13garde des Sceaux, à des ministres de l'Intérieur, alors ça va de Gaston Lefer et Robert Badinter
01:19jusqu'à Manuel Valls ou Christiane Taubira, vous savez il y a d'un côté,
01:23suivant les classiques figures, il y a les laxistes, il y a les sévères, les méchants et les gentils,
01:29et les mous, les naïfs, et face à ceux qui défendent les droits des victimes
01:33et ceux qui défendraient les droits des délinquants.
01:36Ça c'est de la caricature, mais c'est pas si simple.
01:39Effectivement, les magistrats sont assez méfiants, et sont même totalement inquiets,
01:43de voir que les dernières déclarations de Gérald Darmanin,
01:46que ce soit sur le problème entre la police et la justice, et la lenteur de la justice,
01:50ou ces dernières déclarations sur le procès de Marine Le Pen, ça a semé le trouble.
01:53Voilà, c'est un ami aussi, et un fidèle de Nicolas Sarkozy.
01:56Les relations de Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur et président de la République
02:01avec le monde de la justice n'ont jamais été bonnes.
02:04Je parle pas des derniers épisodes évidemment, mais plutôt de son arrivée à Beauvau.
02:09On le sait, le ministre de l'Intérieur qui voulait et s'insurgeait contre des décisions prises par des magistrats,
02:19il voulait même engager leurs responsabilités personnelles.
02:23Dans certains cas, c'était très difficile.
02:26Gérald Darmanin, lui en bon fidèle, a toujours défendu Nicolas Sarkozy devant la justice.
02:31Il avait même parlé d'un certain acharnement des juges à une certaine période.
02:36Alors on a entendu Didier Migaud, son prédécesseur, lui dire gentiment, en lui passant les pouvoirs,
02:41qu'un garde des sceaux, effectivement, ne doit exprimer ni ses opinions, ni ses réactions, ni ses émotions.
02:48On verra si Gérald Darmanin, effectivement, s'est évolué.
02:52Il y a quelque chose de très positif quand même.
02:54Et on l'a déjà vu hier, c'est que Gérald Darmanin, il va se battre pour le budget.
02:59Il y a effectivement une loi de programmation de la justice.
03:02Premier rendez-vous du ministre avec celle qui tient les comptes publics à Bercy pour discuter justement du budget.
03:08Et puis on a reçu, ici même cette semaine sur Sud Radio, des responsables syndicaux qui disaient
03:13« Ah mais de toute façon, Gérald Darmanin, c'est formidable, il peut être à l'écoute des victimes,
03:17dire que vraiment il va être dans la conciliation, mais il y aura une seule preuve d'amour, comme on dit,
03:22ce sera le budget. »
03:23Il y a une deuxième question quand même, parce que lors de la passation de pouvoir, on a entendu une petite phrase.
03:27« Je vais travailler main dans la main avec Bruno Rotailleau ».
03:30On parlait tout à l'heure avec le camarade Théo de cette une de Libération.
03:34C'est Bruno Rotailleau, deux flics à Miami.
03:37C'est vrai qu'on se pose beaucoup de questions sur la complémentarité éventuelle
03:41ou alors l'adversité en vue de 2027.
03:44Vous pensez plutôt aux additions, des forces, au moins, effectivement,
03:47pour que la chaîne pénale fonctionne mieux.
03:49Alors c'est vrai qu'ils sont d'accord sur tout.
03:51D'abord, ils sont tous les deux ministres d'État.
03:53Ça aide à avoir un dialogue assez équilibré.
03:56Ils sont d'accord sur tout, la lutte contre le séparatisme,
03:59le narcotrafic favorable à des sanctions pénales rapides,
04:04donc une grande efficacité.
04:06Les deux priorités d'ailleurs de Gérald Darmanin,
04:08lutte contre le narcotrafic et contre tout ce qui est l'islamisme grandissant.
04:12Alors justement, la petite difficulté, c'est qu'on a vu qu'en trois mois,
04:15Bruno Rotailleau a presque fait oublier le bon bilan de Gérald Darmanin.
04:19Et si Gérald Darmanin revient au gouvernement,
04:22ce n'est pas uniquement parce qu'il s'ennuie sans doute ou il s'ennuyait à l'Assemblée,
04:25c'est parce qu'il a l'intention de se rappeler effectivement
04:28aux bons souvenirs des électeurs, notamment des électeurs de droite.
04:31Alors ils sont d'accord sur tout, ils vont travailler ensemble.
04:34Ça n'empêche pas effectivement d'avoir encore des ambitions dans la tête.
04:37Donc moi je suis sûre qu'il y a un moment ou un autre,
04:40on parlera des petits désaccords ou des petites frictions entre les deux, on parie.
04:43Et ça risque d'arriver beaucoup plus vite que prévu. Merci Arlette Chabot.