Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00:00Face à l'info, vous connaissez votre rendez-vous, on est ensemble pendant une heure, vous l'avez entendu, un programme qui sera sans doute un peu chamboulé par le discours du nouveau ministre de la Justice, en attendant, on fait le point sur l'actualité avec Maureen Vidal, bonsoir Maureen.
00:00:13Bonsoir Élodie, bonsoir à tous, à la ligne de l'actualité, Gérald Darmanin en déplacement dans l'Oise, il prendra donc la parole dans quelques instants, à Amiens, plutôt dans la journée, il a échangé avec des magistrats aigrifiés au tribunal judiciaire qui travaillent en cette période de fête, venus les soutenir et les remercier,
00:00:28le ministre de la Justice a réitéré ses trois objectifs, fermeté, rapidité et proximité.
00:00:35La soirée du réveillon a viré au cauchemar pour des milliers de voyageurs dans le sud-est, hier soir, une dizaine de trains ont eu trois à cinq heures de retard, un acte de suicide d'un conducteur est à l'origine de ces perturbations, il a sauté de son train en marche, les dispositifs d'arrêt automatique du train se sont activés et le train s'est arrêté directement.
00:00:53Lors de la messe de Noël au Vatican, le pape a appelé à surmonter les divisions et à faire taire les armes dans le monde, il a donné sa traditionnelle bénédiction, ourbi et orbi, le souverain pontife invite les fidèles à garder l'espérance, il a renouvelé ses appels à un cessez-le-feu et à la libération des otages israéliens.
00:01:12Merci beaucoup Maureen, je vous présente l'équipe qui m'accompagne ce soir.
00:01:16Françoise Laborde, bonsoir, ravie de vous retrouver.
00:01:18Marc Menand, le fidèle, bonsoir Marc.
00:01:20Très fidèle, bonsoir Médine.
00:01:22Jonathan Cixous, journaliste, bonsoir.
00:01:24Bonsoir Médine.
00:01:25Et Nathan Devers, je vous en prie, allez vous installer au sommaire de cette émission et de votre face à l'info.
00:01:33On commencera justement en évoquant Noël avec vous Nathan, d'abord évidemment avec la ferveur et l'émotion.
00:01:39La première messe de Noël a été célébrée en la cathédrale Notre-Dame de Paris, la première depuis décembre 2018.
00:01:45Mais malheureusement aussi un Noël dans la peur, dans la peine pour les chrétiens d'Orient, notamment, ou les habitants de pays ou de zones en guerre.
00:01:52Un Noël à travers, un monde incertain, ça sera l'objet de votre premier édito, Nathan Devers.
00:01:57Avec vous Jonathan Cixous, nous reviendrons sur un autre Noël, anticipé cette fois-ci du chef de l'État.
00:02:03Il était la semaine dernière à Djibouti auprès des troupes françaises, l'occasion pour vous de revenir sur la présence militaire française en Afrique,
00:02:10jadis présente pour défendre ses intérêts, lutter aussi contre l'instabilité des différentes régions.
00:02:15Notre présence se réduit désormais comme peau de chagrin et surtout nous voyons désormais la Russie ou la Chine monter en puissance.
00:02:21Alors comment expliquer ce déclin et quelles sont les conséquences ? Vous nous répondrez.
00:02:26Évidemment, cette fête de Noël nous feront avec vous, Marc, menant l'histoire des chants de Noël.
00:02:31Saviez-vous par exemple que le célèbre Petit Papa Noël est de loin le plus grand succès commercial de la chanson française ?
00:02:37Avec pas moins de 80 millions de disques vendus, c'est le disque français qui a enregistré le plus grand nombre de ventes de tous les temps.
00:02:44Et puis on terminera avec vous Françoise Laborde pour un sujet qui me tient à cœur, les familles royales, les potins mondants.
00:02:51Je sens que Jonathan Cixous a déjà hâte. C'est le jour pour être un peu plus léger. Profitons-en.
00:02:55On parlera bien sûr de la famille royale britannique, les Windsor qu'on a pu apercevoir aujourd'hui pour la messe de Noël à Sandringham.
00:03:03On parlera aussi de certains monarques qui, eux, ont dû abdiquer. Et puis on parlera d'un chat, Larry.
00:03:08Vous ne le connaissez peut-être pas encore et justement je vais garder le suspense face à l'info. C'est parti !
00:03:21Je vous le disais, on va commencer avec vous, Nathan Devers. Je vous interromprai peut-être si Gérald Darmanin prend la parole.
00:03:32Mais en attendant, on va commencer parce que vous vouliez parler justement de Noël et comment Noël a pu refléter les différentes crises géopolitiques de la période.
00:03:40Oui, bien sûr. Parce que Noël, c'est par excellence une fête qui a pour but de réunir les gens, de réunir les gens dans une même famille,
00:03:50de réunir les gens dans une même nation autour d'un message, qui reviendrait tout à l'heure, mais un message profondément christique de paix.
00:03:56Et je crois qu'à cet égard, le Noël que nous avons vécu hier, il y a eu deux endroits où il a vraiment reflété quelque chose qui était le message chrétien dans sa grandeur.
00:04:09Le premier endroit, c'est Paris. Paris, puisque pour la première fois depuis l'incendie de Notre-Dame, la messe de minuit a pu être célébrée dans la cathédrale.
00:04:19Et il y avait là des centaines et des centaines de personnes, même dehors, même sur le parvis.
00:04:24Donc ça contrastait un peu avec la réouverture où il y avait surtout, enfin pas que, mais surtout des têtes couronnées ou des puissants ou des princes, etc.
00:04:30Là, c'était vraiment la messe du peuple. Mgr Ulrich, archevêque de Paris, dans son discours, a appelé à la joie au ciel, à la paix sur la terre, pardon,
00:04:42à un joyeux Noël en quelque sorte dans la continuité de cette réouverture qui a émerveillé la France, puisque je le rappelle, c'était une promesse quand Emmanuel Macron
00:04:51avait fait cette promesse le soir de l'incendie de Notre-Dame, de reconstruire la cathédrale en l'espace de cinq ans.
00:04:56Tout le monde jugeait cette promesse impossible, intenable, et forçait de constater qu'elle a été tenue.
00:05:02Une promesse tenue, effectivement, ça se souligne.
00:05:04Exactement.
00:05:06Autre endroit où il y a eu, en quelque sorte, une promesse ou plutôt un appel de Noël, c'est Rome.
00:05:13Rome, et plus précisément le Vatican, qui va célébrer à partir de 2025 le Jubilé.
00:05:20Le Jubilé, donc, il s'agit d'une année qui existe tous les 25 ans, qui est considérée comme une année sainte, incitant les fidèles à retrouver le message christique
00:05:30à la pénitence depuis le XIVe siècle.
00:05:33Et donc, dans son discours, hier, le pape, célébrant Noël et annonçant l'année sainte, a envoyé, en quelque sorte, trois messages, trois vœux pour cette année.
00:05:43Le premier, qui est de construire le bien commun en découvrant la dignité de chaque personne au-delà des clivages politiques, donc un message humaniste,
00:05:51avec une petite allusion consistant à appeler à briser tous les murs de la séparation.
00:05:56Les murs idéologiques, allusion à la polarisation du débat dans toutes les démocraties, et les murs physiques, allusion peut-être en particulier au retour de Donald Trump bientôt à la Maison Blanche.
00:06:08Et troisième message, évidemment, du pape, qui était de surmonter les divisions en faisant taire les armes, en appelant à la paix, la paix en Ukraine, la paix au Moyen-Orient,
00:06:17la paix aussi partout dans le monde, et c'est ce message-là dont on peut malheureusement douter qu'il soit entendu dans les prochaines semaines.
00:06:28Est-ce que, justement, cet appel du pape a été respecté au moins pendant la période de Noël ?
00:06:33Eh bien, le moins qu'on puisse dire, c'est que non, parce qu'il s'est passé cette nuit un événement important, un événement en Ukraine.
00:06:39En Ukraine, depuis deux ans particulièrement, Noël a une portée symbolique, puisque l'année dernière, Volodymyr Zelensky a fait passer une loi pour décaler la date de Noël.
00:06:52Jusqu'alors, Noël était célébré le 7 janvier, en fait comme les Russes, selon ce calendrier orthodoxe, et donc là, a été déplacé au 25 décembre pour occidentaliser,
00:07:02européaniser en quelque sorte Noël, et pour montrer que l'Ukraine essayait de trouver une identité nationale, de construire cette identité nationale, indépendamment, si vous voulez, de l'influence russe.
00:07:14Et donc, dans ce contexte, pour la deuxième année où Noël avait lieu en Ukraine, à la même date que chez nous, les Russes ont organisé une attaque massive la nuit dernière,
00:07:24à Kharkiv notamment, avec 70 missiles qui ont visé essentiellement des sites énergétiques, visant à plonger en fait l'Ukraine dans le noir, et dans son communiqué,
00:07:33Zelensky a rappelé qu'une attaque de cette nature nécessitait de la préparation, que ce n'était pas, si vous voulez, une décision spontanée, mais un choix délibéré,
00:07:41et donc c'était vraiment la date de Noël qui avait été visée. Évidemment, pour faire écho au message du pape, que la question de la paix en Ukraine, elle va se poser très bientôt en fait,
00:07:51elle va se poser dès l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, dès son investiture, lui qui avait promis de régler la guerre ukrainienne en l'espace de 24 heures.
00:07:59Et évidemment, en tout cas, c'est les signaux qu'il semble envoyer pour l'instant, avec Elon Musk notamment, ce règlement consisterait à réunir les gens, les Russes et les Ukrainiens,
00:08:08autour d'une table, et en gros à enteriner les frontières telles qu'elles vont être définies au terme de la guerre. Donc probablement, sans jouer au devin, que dans les prochaines semaines,
00:08:18on va assister de tous les côtés à une intensification radicale du conflit, visant à ce que cette paix, qui est lieu demain, ait lieu aux conditions, en tout cas pour l'Ukraine, les moins défavorables.
00:08:29– Et il y a un autre lieu où Noël avait une portée évidemment particulière, c'est en Syrie.
00:08:33– Oui, bien sûr, parce que depuis la chute récente du régime de la dictature de Bachar el-Assad, les chrétiens d'Orient, comme toutes les minorités syriennes,
00:08:44sont partagés bien sûr entre deux sentiments, un sentiment de soulagement qui a pris tout le monde quand on a découvert, par exemple, les images de la prison de Fednaya,
00:08:54avec ses tortures absolument indescriptibles à la télévision, un sentiment de soulagement de voir cette dictature s'effondrer, mais évidemment aussi un sentiment de peur,
00:09:03un sentiment d'inquiétude, dans la mesure où la Syrie, qui est un pays à majorité sunnite, est aujourd'hui dirigée par un groupe islamiste, et un groupe islamiste
00:09:13dont les dirigeants, notamment M. Djolani, ont appartenu à des groupes qui persécutaient directement les chrétiens d'Orient.
00:09:20Alors dans ce contexte, il y a eu hier un arbre de Noël qui a été incendié dans la ville de Hama, donc ça c'est évidemment un signe, non seulement un mauvais signe,
00:09:30mais qui peut être une sorte de prodrome de persécution à venir, sachant que la semaine dernière, mercredi dernier, le 18 décembre, il y avait eu aussi dans la même ville,
00:09:37plusieurs églises et lieux sacrés chrétiens, enfin orthodoxes, qui avaient été profanées.
00:09:43Alors Noël a quand même eu lieu, avec notamment dans les quartiers chrétiens de Damas, des grands cortèges de chrétiens d'Orient qui appelaient au respect de leurs droits
00:09:51et au respect de leur culte, et il faut signaler que le groupe islamiste HTS, qui a pris le contrôle de la Syrie, a promis de garantir le respect de la minorité chrétienne
00:10:01et de son culte. Ce qu'il faut souligner quand même, c'est que la population chrétienne en Syrie a été divisée quasiment par trois depuis le début de la guerre,
00:10:08ils étaient 2 millions et ils sont 600 000, et que dans la Syrie pluriethnique, pluriconfessionnelle, diversitaire, qui continue d'exister,
00:10:17l'église joue un rôle central, qui n'est pas seulement le rôle de défendre la communauté des chrétiens d'Orient, mais qui est véritablement un rôle social de premier plan,
00:10:26consistant à faire de l'aide humanitaire aux gens de toutes les communautés, et que donc l'église est aussi un des ciments, non seulement de la défense des chrétiens d'Orient,
00:10:34mais de la défense même de l'idée d'une Syrie qui puisse être pluriconfessionnelle. Donc la cause des chrétiens d'Orient, je pense qu'elle est au cœur véritablement de l'avenir de la région,
00:10:44et que ce qui se joue, ce n'est pas seulement l'avenir, le destin de ces chrétiens, mais c'est vraiment la possibilité que la Syrie, que l'Égypte, que le Liban,
00:10:52que la Palestine, j'y reviendrai tout à l'heure, puissent rester ceux qu'ils ont toujours été, à savoir des lieux de coexistence entre les communautés et les cultes, d'universalité.
00:11:01Et autre Noël, qu'en est-il justement dans la ville de la naissance de Jésus ? Comment cela s'est passé ?
00:11:07Oui, là je crois que nous atteignons le paradoxe vraiment entre le message de Noël et la réalité de la situation actuelle, parce que Bethléem, qui est l'épicentre,
00:11:17qui est le foyer, qui est la source de Noël, contrastait singulièrement et avec l'ambiance qu'il y avait à Notre-Dame de Paris et à celle du Vatican,
00:11:25puisqu'il y régnait hier et aujourd'hui une ambiance de deuil, avec extrêmement peu de décorations, extrêmement peu de fidèles et des festivités qui avaient été annulées par le maire,
00:11:36à la fois en solidarité avec les populations civiles, notamment de Gaza, et d'autre part en signe d'inquiétude sur l'avenir de la région, de la Cisjordanie,
00:11:45avec toujours cette perspective du retour de Trump à la Maison-Blanche bientôt et de la politique israélienne.
00:11:51Habituellement, à Bethléem, en général, à la période de Noël, il y a 4000 visiteurs par jour, ou bien de la région, ou bien d'ailleurs des touristes.
00:11:59Évidemment, aujourd'hui, il n'y en avait quasiment aucun, l'église de la nativité était vide, et il y a une communauté chrétienne à Ramallah, qui est assez importante,
00:12:06et qui ne pouvait pas venir à Bethléem, parce qu'ils étaient bloqués par la fermeture de la région et de beaucoup de checkpoints.
00:12:13Donc, évidemment que la question de l'avenir des chrétiens d'Orient, elle se joue aussi ici.
00:12:18Mais, j'aimerais rappeler une chose, c'est qu'il faut faire attention à un discours qui existe depuis plusieurs décennies, mais qui est en train de renaître ces derniers jours,
00:12:26un discours d'instrumentalisation, visant à vouloir faire de Jésus une sorte d'égérie ou d'allégorie de la cause palestinienne.
00:12:34C'est un discours qu'on a pu retrouver parfois chez certains militants, mais qu'on retrouve aussi en France.
00:12:39J'aimerais vous lire un tweet d'Aurélien Saint-Aul, qu'on voit ce soir et demain.
00:12:44« Des centaines de millions de personnes dans le monde célébreront la naissance, il y a 2000 ans, d'un petit garçon en Palestine qui, dit-on, échappa au massacre des innocents. »
00:12:53Vous avez ici une version de l'histoire voulant faire de Jésus une figure de palestinien, qui aurait résisté en quelque sorte au sionisme qui n'existait pas encore, mais c'est le message évidemment implicite.
00:13:06Cette réécriture est dangereuse à double titre. D'abord parce qu'elle est fausse. Jésus vivait en Judée, en Galilée, sous administration romaine, ce qu'on appelait en latin la Syrie judée,
00:13:16et le nom de Palestine pour désigner la région n'a été officialisé qu'à partir d'Adrien, après la révolte de 135, précisément pour effacer le passé juif de cette région.
00:13:29Ce que je veux dire par là, c'est qu'il ne faudrait pas que Noël, il ne faudrait pas que la figure de Jésus, qui est la figure de Noël, soit utilisée comme symbole de guerre et comme symbole de division.
00:13:40J'aimerais finir en citant les évangiles. Dans les évangiles, il y a deux passages, il y a très peu d'occurrence du mot paix et du mot guerre.
00:13:45Mais il y a deux passages qui sont a priori contradictoires. Un premier où Jésus dit qu'il n'est pas là pour apporter la paix, mais la division.
00:13:52Et quand il développe, il dit c'est la division entre les familles, etc. Mais quand il creuse, c'est évidemment la division entre les amoureux de la guerre, entre les amoureux de la haine et les amoureux du genre humain.
00:14:02Ce que je veux dire par là, c'est que la grande notion christique de paix, c'est une notion qui est précisément clivante.
00:14:08C'est de montrer que l'humanité, sauf si elle travaille à son rachat, elle est toujours scindée entre des gens qui sont favorables à la paix et des gens qui sont favorables à la guerre.
00:14:18Autrement dit que l'idée de paix n'est pas une idée consensuelle. Et c'est en cela que le verset du Sermon sur la Montagne,
00:14:24« Heureux ceux qui procurent la paix, heureux les artisans de la paix, car ils seront appelés fils de Dieu »,
00:14:29est je crois la quintessence du message christique, du message de Noël, et en espérant qu'il puisse être entendu dans les mois à venir sur les différents terrains que j'ai cités.
00:14:38On l'espère. Merci évidemment Nathan Devers. François, je me tourne vers vous parce qu'on parlait de ces Noëls malheureusement dans la peur, dans l'angoisse, dans la peine pour certains.
00:14:47Et vous arborez, et on le voit à l'antenne justement, ce petit badge aussi et ce petit pin's, parce qu'on veut aussi avoir une pensée évidemment à tous ceux qui sont toujours retenus,
00:14:56et évidemment en otage, et c'est important d'y penser tous les jours, mais y compris peut-être encore plus en ce jour particulier.
00:15:01Oui absolument. Deux choses d'abord. Merci pour cet éclairage extrêmement intéressant et d'avoir rappelé quel était le message des évangiles.
00:15:10Moi je le porte d'autant plus volontiers qu'évidemment il faut penser aux otages tous les jours, et puis qu'aujourd'hui c'est aussi une fête.
00:15:16Et il se trouve que la fête chrétienne de Noël correspond avec la fête de Hanoukka, et il y a une convergence là qui est extrêmement intéressante.
00:15:25Donc ça permet en effet de souhaiter joyeux Noël à tout le monde, et joyeux Hanoukka à tout le monde aussi d'ailleurs.
00:15:31Et je pense que rappeler en effet le message des évangiles, qui reste quand même fondé sur en effet l'amour du prochain, c'est quelque chose d'extrêmement important.
00:15:41Et j'ai reconnu dans ce que vous avez dit en effet une tentation parfois en effet de présenter la situation en Palestine comme étant une sorte de résurgence de ce qu'a pu connaître le peuple juif.
00:15:55Comme si à un moment donné les Palestiniens vivaient la même tragédie aujourd'hui.
00:16:00Et il y a quelque chose en effet d'extrêmement gênant et malsain, et qui est instrumentalisé par certains élus politiques, de considérer aujourd'hui que les Palestiniens représentent dans la continuation ou dans la lignée.
00:16:15Alors en effet, il se trouve que Jésus n'était pas palestinien, c'était un petit enfant de la communauté juive, et qui en effet a entraîné derrière lui après la fondation de la chrétienté et du christianisme.
00:16:33Et évidemment il faut aussi avoir une pensée pour les chrétiens d'Orient, qui vit dans des conditions épouvantables, et qui font preuve alors d'une solidité dans leur foi qui force l'admiration quand on voit quels sont les martyrs qu'ils ont eus.
00:16:47C'est vraiment une situation épouvantable.
00:16:50Jonathan Cixous, effectivement sur les chrétiens d'Orient il y avait notamment François Fillon, l'ancien Premier ministre, et très engagé sur ces questions qui s'est exprimé aujourd'hui sur les réseaux sociaux.
00:16:57Pour dire notamment à quel point ils pensaient à eux, et pour dire à quel point aussi ils étaient persécutés dans l'indifférence de la communauté internationale.
00:17:04Parce qu'effectivement on a l'impression que les actes anti-chrétiens quand ils ont lieu sur notre territoire, comme tout acte anti-religieux, il est évidemment important de faire quelque chose.
00:17:12Mais que leur problème, on a presque l'impression, c'est d'être chrétien dans le mauvais pays, si j'ose dire.
00:17:16Parce qu'en fait personne ne s'occupe d'eux.
00:17:18Personne ne s'occupe d'eux, et il se trouve qu'à l'échelle mondiale, les premiers à être persécutés au nom de leur religion, ce sont les chrétiens.
00:17:25Et cela n'est pas assez rappelé, me semble-t-il.
00:17:28Et vraisemblablement aussi, de facto, ça ne fait pas assez, nous, en tant que pays occidentaux, pour ces communautés de chrétiens d'Orient.
00:17:37Il y a eu des mouvements de solidarité, de sauvetage, qui ont eu lieu surtout au moment du plus gros de la guerre en Syrie,
00:17:45avec aussi les exactions commises par l'État islamique à cette époque-là.
00:17:50Mais finalement, effectivement, parce qu'ils sont discrets, parce qu'ils n'ont pas de revendications particulières ou de porte-voix suffisants,
00:17:58parce qu'ils subissent, ils sont aussi beaucoup tués.
00:18:01Et ces chrétiens, c'est aussi bien les chrétiens d'Orient que beaucoup de chrétiens d'Asie, également, dont on parle encore moins, en Chine principalement, et en Inde aussi, bien sûr.
00:18:14Et il n'y a pas de sursaut, effectivement, malheureusement.
00:18:19Noël permet d'avoir une pensée pour eux, mais il faudrait davantage penser à eux tout au long de l'année.
00:18:26Il y a des associations très actives qui font un travail remarquable.
00:18:30Et il y a des églises de chrétiens d'Orient en France qui sont extrêmement vivantes et qui sont extrêmement actives et qui sont en liaison avec ce qui se passe.
00:18:42Il faut rappeler aussi, vous l'avez dit, Bethléem, la naissance de Jésus, mais je veux dire, l'église, elle est née...
00:18:48Enfin, je veux dire, c'est en Syrie, c'est les Syriacs qui disent encore la messe en araméen, qui était la langue du Christ.
00:18:55Donc, on est vraiment là, au cœur de la naissance du christianisme.
00:18:59– C'est là que Paul connaît la conversion ? – Oui, absolument.
00:19:02– Et c'est quand même l'un des éléments essentiels, parce que s'il n'y a pas cette conversion de Paul,
00:19:08il n'y a pas cet engouement qui ensuite fera que l'Occident se ralliera au message christique.
00:19:14– Oui, et Marc, effectivement, quand on voit certains chiffres qui sont donnés des populations de chrétiens dans certains pays,
00:19:19c'est le cas en Syrie, c'est le cas en Irak, les chiffres sont délirants.
00:19:22En 10 ans, on a moitié moins de chrétiens.
00:19:24En Irak, c'est sur 10 ans, 85% de chrétiens en moins.
00:19:27Et on a quand même des chiffres, on a effectivement, vous le disiez, des associations qui tentent de mobiliser.
00:19:32Mais on voit bien que dans la classe politique ou dans la communauté internationale,
00:19:35en fait, ça ne semble pas être un sujet de préoccupation majeure.
00:19:39– Non, mais là encore, il y a le message christique qui est un message de paix.
00:19:45Nathan l'a très bien rappelé.
00:19:47Et puis, il y a malheureusement le message qui est celui de Mahomet,
00:19:54qui est un appel à la guerre sainte.
00:19:56Alors, il peut y avoir des interprétations.
00:19:58Heureusement, aujourd'hui, nombre de musulmans sont dans un élan pacifique,
00:20:04mais il y a les autres qui sont dans cette radicalisation,
00:20:07qui sont enragés en quelque sorte,
00:20:10et qui entendent faire en sorte qu'il n'y ait plus la moindre manifestation
00:20:15en dehors de cette foi qui gagnerait l'ensemble du monde,
00:20:21d'où les frères musulmans, d'où ces satellites qui sont en train d'infiltrer ici et là,
00:20:27qui essaient d'avoir le bon visage, qui se veulent respectables.
00:20:31Et je pense que les hommes politiques, au nom peut-être aussi du commerce,
00:20:36tentent d'oublier qu'il y a ces réalités-là qui sont beaucoup plus profondes,
00:20:40que ce sont là des éléments que l'on ne peut pas négliger,
00:20:44que l'on ne peut pas occulter,
00:20:46mais ils voient simplement les accords internationaux.
00:20:49Jonathan va nous parler dans quelques secondes de Djibouti.
00:20:53– Vous êtes parfait, Marc.
00:20:55– Parce que malheureusement, c'est ce que l'on retrouve.
00:20:58Vous voyez, c'est-à-dire que d'un côté, il y a cette guerre
00:21:01qui est menée par certains islamistes les plus radicaux,
00:21:05et puis à côté de ça, vous avez deux États qui cherchent à gangréner
00:21:10et s'accaparer ce que nous laissons au fur et à mesure,
00:21:14à savoir l'Afrique, la Chine et donc la Russie,
00:21:18qui sont les nouveaux conquérants.
00:21:20Ça fait trois conquérants contre nous.
00:21:22– Écoutez, la transition en tout cas est parfaite,
00:21:24je vous en remercie Marc, c'est là où on voit le professionnalisme
00:21:27de cette émission, puisqu'on va passer à votre édito.
00:21:31Effectivement, Jonathan, vous le rappelez,
00:21:33Emmanuel Macron était en fin de semaine dernière en Afrique,
00:21:36où la France a dû quitter quasiment toutes ses bases militaires.
00:21:39Il s'est rendu le chef de l'État à Djibouti, puis en Ethiopie,
00:21:42et donc à Djibouti avec un petit peu d'avance, il faut bien le remarquer.
00:21:45Il a célébré Noël avec ses troupes,
00:21:47et on va partir de là pour votre édito, Jonathan.
00:21:49– Oui, je voulais commencer sur ce point,
00:21:51parce que c'est une initiative que je trouve très sympathique
00:21:53de la part d'Emmanuel Macron, et comme on ne va pas lui faire
00:21:56que des compliments dans les minutes qui suivent,
00:21:58je voulais vraiment très sincèrement saluer cela,
00:22:02parce que la presse présente ce Noël des troupes comme une tradition.
00:22:06Ce n'est pas vrai, c'est Emmanuel Macron qui l'a instauré depuis 2017.
00:22:10Avant l'arrivée d'Emmanuel Macron, des chefs d'État,
00:22:12les présidents de la République évidemment,
00:22:14se rendaient sur des théâtres d'opérations
00:22:16pour soutenir moralement nos soldats en fin d'année.
00:22:20On se souvient de Nicolas Sarkozy qui était allé en 2007 en Afghanistan,
00:22:24de François Hollande qui était allé en Irak en 2016,
00:22:27mais ils repartaient à l'issue de leur visite.
00:22:30Quant aux militaires, le soir de Noël,
00:22:33ils pouvaient parfois avoir une ration améliorée, si je puis dire,
00:22:37mais ça restait néanmoins une ration militaire.
00:22:40Emmanuel Macron arrive donc à l'Élysée au printemps 2017,
00:22:43et il doit se rendre à la fin de cette année-là
00:22:46pour ce fameux déplacement aux troupes au Niger.
00:22:49Dans le cadre de l'opération Barkhane.
00:22:52Et c'est là qu'il a une idée, et il demande,
00:22:54et il convoque le chef des cuisines de l'Élysée,
00:22:56c'était à l'époque Guillaume Gomez,
00:22:58et il lui demande s'il est possible d'offrir un vrai dîner de Noël
00:23:01à tous ces soldats, les soldats de la base dans laquelle il va se rendre au Niger,
00:23:06ils sont tout de même 1500,
00:23:08et il veut que tous ces soldats aient le même dîner,
00:23:11qu'ils soient tous assis à table, qu'ils mangent ensemble,
00:23:14comme ils le seraient s'ils étaient invités à dîner à l'Élysée.
00:23:17Guillaume Gomez planche sur la question, sur la logistique surtout,
00:23:21parce que quand on fait la cuisine pour 1500 personnes,
00:23:24il faut une rigueur militaire.
00:23:26Il élabore un menu qui est archi-calibré,
00:23:29d'ailleurs c'est ce même menu qui est répété année après année.
00:23:32Le menu est confectionné à Paris, dans les cuisines de l'Élysée,
00:23:35les plats voyagent dans l'avion du Président,
00:23:38alors pas avec lui, mais dans les soutes.
00:23:40Oui, c'est mieux pour la chaîne du froid.
00:23:42Et il est servi ce repas à l'issue de la visite du Président,
00:23:46le premier soir.
00:23:48Pourquoi le premier soir ?
00:23:49Parce que ça aussi, c'est une nouveauté instaurée par Emmanuel Macron,
00:23:52à l'issue du dîner, le Président reste dans la base,
00:23:55il dort dans la base, comme tous les soldats qui sont déployés.
00:23:59Alors, hormis la parenthèse du Covid,
00:24:02ces soldats, nos soldats savourent,
00:24:07donc depuis 2017, le menu de Guillaume Gomez,
00:24:11alors ils ont droit à une coupe de champagne, une seule,
00:24:14un verre de vin, un seul.
00:24:16On rappelle que l'alcool est à consommer.
00:24:18Et puis, on rappelle que c'est un dîner qui a lieu sur un théâtre d'opération,
00:24:21ces soldats font la guerre,
00:24:23et le Président est présent au milieu d'eux.
00:24:25Et nos soldats savourent un pâté en croûte au foie gras,
00:24:30une volaille aux morilles et son gratin d'eau finois,
00:24:32un plateau de fromage de toutes nos régions,
00:24:34et un gâteau au chocolat.
00:24:36Merci pour le menu, mais j'imagine ou j'ose imaginer
00:24:39que le Président de la République n'est pas parti là-bas juste pour parler cuisine.
00:24:43Pas vraiment.
00:24:44Même si ses repas partagés avec lui font un incroyable bon,
00:24:50un bienfait au moral des troupes, c'est assez remarquable à souligner
00:24:54et à dire, surtout parce que ça se produit toujours loin des caméras,
00:24:58c'est vraiment pas un coup de com' pour le coup de la part du Président.
00:25:01Le moral, il en faut, parce que la présence française militaire,
00:25:05du moins en Afrique, ce sera bientôt un souvenir.
00:25:08Emmanuel Macron, vous le disiez, était à Djibouti il y a quelques jours.
00:25:12Djibouti, c'est désormais le dernier pays où on a une base importante en Afrique
00:25:16et cette base compte 1500 hommes et femmes.
00:25:19Ailleurs, sur le continent africain, on n'a plus que quelques poignées de soldats
00:25:23qui sont entre la Côte d'Ivoire et le Gabon.
00:25:25C'est plus que là.
00:25:27Djibouti, c'est peut-être aussi le dernier pays d'Afrique aujourd'hui
00:25:31avec lequel la France, tout simplement, parlons simple, n'a pas de problème.
00:25:35Mais même si on doit quand même jouer des coudes,
00:25:38parce qu'à Djibouti, il y a un peu de monde, il y a beaucoup de militaires.
00:25:40Les Américains ont une base de quelques 3000 soldats.
00:25:43Les Chinois en ont environ 1500.
00:25:45Il y a également une base japonaise et une base italienne.
00:25:49Vous pourriez me demander pourquoi autant de monde.
00:25:52Ça découle d'une politique voulue par Djibouti.
00:25:56Djibouti, c'est un tout petit pays.
00:25:58Il y a historiquement une base française à Djibouti,
00:26:01mais c'est un tout petit pays qui est encadré entre l'Erythrée et la Somalie
00:26:05qui fait face au Yémen.
00:26:06Ce ne sont pas des voisins très sympathiques.
00:26:08Et donc l'Erythrée mise sur cette présence étrangère sur son sol
00:26:11pour protéger son territoire au cas où.
00:26:14Et on voit dans ces derniers mois,
00:26:16ces soldats n'hésitent pas effectivement à riposter,
00:26:18notamment face aux Houthis qui sont au Yémen.
00:26:21Et puis aussi, pourquoi cette volonté française
00:26:24de vouloir pérenniser le plus possible cette base historique,
00:26:28je le disais, de Djibouti ?
00:26:30Parce que Djibouti, c'est un emplacement stratégique.
00:26:32On est dans la pointe de la corne de l'Afrique.
00:26:35On est face au golfe d'Aden.
00:26:39C'est une côte vraiment charnière entre la mer Rouge et la mer d'Arabie.
00:26:44Vous êtes tourné vers l'Orient.
00:26:45Vous êtes tourné vers l'Asie.
00:26:47C'est vraiment aujourd'hui une position centrale dans le monde.
00:26:51Et d'ailleurs, Emmanuel Macron l'a rappelé dans son discours.
00:26:54Il a pris la parole vendredi quand il était sur cette base militaire.
00:26:57Et il souhaite que la France joue un rôle crucial dans ce déploiement,
00:27:02dans cette stratégie globale orientée vers l'océan Indien
00:27:06et plus largement vers l'Indo-Pacifique.
00:27:08L'Indo-Pacifique, c'est cette région qui va être au cœur
00:27:11de tous les enjeux géopolitiques et géostratégiques
00:27:14dans les décennies à venir.
00:27:16Et puis dans son discours également, on va y venir,
00:27:19Emmanuel Macron a reconnu la situation en Afrique.
00:27:22Il a dit que les opinions publiques changent, les gouvernements changent.
00:27:26Et puis il a ajouté, parce qu'il rajoute toujours une petite phrase,
00:27:29qui vous agace, j'ai l'impression.
00:27:31Notre rôle en Afrique change et c'est nous qui l'avons voulu.
00:27:36Et ça, c'est un gros mensonge.
00:27:37Et pourquoi c'est un mensonge ?
00:27:39Parce que les faits parlent d'eux-mêmes.
00:27:41Parce que depuis des années, nous avons été systématiquement
00:27:44mis au pied du mur par des régimes légitimes ou illégitimes,
00:27:49contraints et souvent humiliés.
00:27:51D'ailleurs, nous avons dû quitter des pays qui parfois
00:27:53nous avaient appelés à l'aide pour lutter contre le terrorisme.
00:27:55Ça a été le cas du Mali.
00:27:57Nos soldats étaient déployés dans le cadre de l'opération Barkhane.
00:28:00Et ils ont été priés de faire leur bactage il y a exactement 2 ans, en 2022.
00:28:05C'était aussi le cas du Burkina Faso, c'est aussi le cas du Niger,
00:28:08dont je vous parlais tout à l'heure.
00:28:10L'opération Barkhane, c'est 9 ans, 9 années d'opération.
00:28:13Et elle laisse un goût très amer.
00:28:16Déjà, on a perdu 58 soldats.
00:28:1958 soldats sont morts en opération au front au Sahel.
00:28:23Et c'est important de le rappeler et de continuer à leur rendre hommage
00:28:25parce que ce sont des nouvelles qui, malheureusement,
00:28:27n'arrivent pas toujours jusque dans l'opinion publique.
00:28:29Il faut toujours rappeler les morts au front.
00:28:31Ensuite, cette lutte antiterroriste,
00:28:33malheureusement, elle n'a pas apporté les résultats qu'on espérait.
00:28:36Il y a des poches djihadistes qui prospèrent dans de nombreuses régions du Sahel.
00:28:41Et puis, on laisse derrière nous, aussi, et ça ce n'est pas un détail,
00:28:44des pays où se développe une véritable haine antifrançaise.
00:28:48Lors de manifestations à Bamako,
00:28:50on a pu voir des pancartes où était écrit
00:28:52« La France est une nation terroriste ».
00:28:55Si les enjeux n'étaient pas aussi terribles, dramatiques,
00:28:58une telle pancarte ferait sourire.
00:29:00Ce qu'il est à noter, c'est que Barkhane,
00:29:03ce n'est pas Barkhane qui a nourri cette haine antifrançaise.
00:29:06Ces mouvements d'opinion, très souvent, sont orchestrés par la Russie,
00:29:10sous couvert de redonner à ces pays un semblant de souveraineté.
00:29:14Mais la Russie, beaucoup préfère, sur place,
00:29:17y exploiter les richesses naturelles de ces pays.
00:29:20Mais pas uniquement, je reste sur le cas malien,
00:29:23principalement, précisément, parce que là-bas,
00:29:26les mercenaires de Wagner soutiennent l'ingente militaire
00:29:29qui s'est emparée du pouvoir.
00:29:31Et à la demande des militaires putschistes,
00:29:34les mercenaires de Wagner se livrent un véritable nettoyage ethnique,
00:29:39et je pèse mes mots, parce qu'il y a un systématisme
00:29:42dans certaines régions, où les hommes sont massacrés,
00:29:45les femmes sont violées, les biens sont pillés,
00:29:48et quand ils partent, ils brûlent tout derrière eux.
00:29:51Personne n'en parle, pour information,
00:29:54dans le prochain numéro de Causeur, le numéro de janvier,
00:29:57nous publierons un reportage, le récit de notre envoyé spécial,
00:30:00là-bas, est épouvantable, en fait.
00:30:02Et la France n'en a pas vraiment fini avec les camouflets ?
00:30:05Loin de là, et on peut même parler de débâcle, malheureusement.
00:30:08C'est pour ça qu'entendre Emmanuel Macron nous dire,
00:30:11en gros, que nous sommes toujours maîtres de la situation,
00:30:14laisse un peu perplexe. Pourquoi débâcle ?
00:30:17Pourquoi le départ forcé de nos troupes du Mali, du Burkina,
00:30:20et du Niger ? Fin novembre, vraiment, il y a quelques semaines,
00:30:23c'est le Tchad et le Sénégal qui ont mis nos soldats à la porte.
00:30:26La France, rappelons-le, avait un accord militaire,
00:30:29de coopération militaire avec le Tchad,
00:30:32depuis 1966. Cet accord a été,
00:30:35d'un coup, et unilatéralement, totalement jeté à la poubelle.
00:30:38Paradoxalement, Dakar et N'Djaména
00:30:41affirment vouloir conserver
00:30:44de bonnes relations avec Paris.
00:30:47Pourquoi pas ? Mais pour cela, il faudrait que nous ayons encore
00:30:50une bonne diplomatie.
00:30:52Et là, j'ai l'impression que vous allez nous dire que ça n'est plus le cas.
00:30:55Malheureusement, de moins en moins. Alors qu'en la matière, on a une très,
00:30:58très longue tradition. Là aussi,
00:31:01Emmanuel Macron n'est pas le seul et unique responsable
00:31:04de la situation, mais il donne l'impression d'une
00:31:07évidente passivité. Il donne l'impression d'être spectateur
00:31:10d'un monde de l'histoire en marge,
00:31:13mais non pas d'être l'un des acteurs de cette
00:31:16histoire. Et puis oui, il faudrait le reconnaître concernant la
00:31:19diplomatie. Il a
00:31:22considérablement affaibli la diplomatie
00:31:25française. D'abord, il y a deux ans,
00:31:28il a entamé une réforme du Quai d'Orsay.
00:31:31Il a supprimé le corps diplomatique, tout simplement,
00:31:34qui était l'une de nos institutions magnifiques,
00:31:37qui, en plus, fonctionnait bien, ce corps
00:31:40diplomatique. Et puis, il a aussi progressivement inféodé
00:31:43notre diplomatie à l'Union européenne.
00:31:46Et puis, on voit avec quelle gratitude Ursula von der Leyen
00:31:49le remercie, disant cela, je pense à l'accord
00:31:52de Mercosur qu'elle a signé sans en parler
00:31:55à Emmanuel Macron. Ce domaine
00:31:58réservé du Président, la diplomatie, on s'en rend compte
00:32:01donc, est négligé de plus en plus par le Président lui-même.
00:32:04Et je voudrais, pour l'illustrer, vous donner un seul exemple.
00:32:07Pour la première fois, je crois vraiment que c'est inédit,
00:32:10cette année 2024,
00:32:13l'Elysée a annulé la conférence des ambassadeurs.
00:32:16C'est un rendez-vous très important. La conférence des ambassadeurs, c'est la réunion
00:32:19annuelle de tous nos ambassadeurs qui permet
00:32:22de tracer les grandes orientations, les grandes lignes
00:32:25qui vont, finalement, guider les représentants
00:32:28de la France à travers le monde entier.
00:32:31Et je vous parle d'un monde où, vous avez vu, on est personnel en Gratta,
00:32:34en Afrique, un monde où la guerre ensanglante
00:32:37l'Europe de l'Est, nos voisins,
00:32:40ensanglante également le Proche-Orient, un monde où
00:32:43on se demande quand la Chine va envahir Taïwan
00:32:46et quelles en seront les conséquences planétaires.
00:32:49Eh bien, cette réunion a été annulée parce qu'il y avait
00:32:52une cause supérieure au nom d'une cause supérieure
00:32:55et je vous laisse deviner quelle était cette cause, les J.O. de Paris.
00:32:58Cette réunion, cette conférence
00:33:02Cette conférence des ambassadeurs, traditionnellement,
00:33:05elle se tient fin août. Vu le climat,
00:33:08elle aurait pu être avancée, elle aurait pu être reculée.
00:33:11Pour moi, le message est clair parce que,
00:33:14à mes yeux, en diplomatie comme ailleurs,
00:33:17eh bien, tout est question de priorité, tout simplement.
00:33:20Merci beaucoup Jonathan Cixous. On va marquer une pause en face à l'info
00:33:23et puis on fera un petit tour de table, justement, sur ce que vous venez
00:33:26de nous exposer. Restez bien avec nous sur CNews. A tout de suite.
00:33:31De retour pour la deuxième partie de Face à l'info.
00:33:34On va faire un petit tour de table sur les J.O. de Jonathan Cixous
00:33:37et notamment sur cette perte d'influence.
00:33:40Marc, est-ce qu'il y a des plans ? Parce que c'est vrai que parfois, on se dit
00:33:43en tant que Français, on a du mal à imaginer aujourd'hui qu'on nous demande
00:33:46de quitter certains territoires, que d'autres pays nous passent devant
00:33:49mais on a toujours un président de la République ou Sébastien Lecornu
00:33:52qui disent à chaque crise ou à chaque conflit,
00:33:55ne vous inquiétez pas, la voix de la France, elle pèse, elle est entendue
00:33:58ça c'était des mots de Sébastien Lecornu sur l'Ukraine.
00:34:01La semaine dernière, j'ai eu la chance et l'honneur d'être invité
00:34:04aux Invalides où le premier régiment de Hussars parachutistes
00:34:09recevait des décorations pour toutes les actions menées
00:34:13durant l'opération Barkhane. Ils ont eu plusieurs morts.
00:34:17Ce régiment est le premier régiment de Hussars, il en porte le nom,
00:34:21créé en 1720. Il a passé la Révolution.
00:34:25Et ces gens aujourd'hui sont appelés dans les instants les plus périlleux,
00:34:30là où la vie est mise en jeu, ils le font avec enthousiasme.
00:34:35C'est étonnant quand on parle avec eux, on a l'impression d'être en rupture
00:34:39avec le commun des mortels. Ce sont des gens qui ont vraiment
00:34:43le sens du devoir, le sens d'un investissement supérieur.
00:34:47Ils ne discutent pas, ils obéissent.
00:34:51Ils ont perdu des frères, et là, durant cette manifestation,
00:34:57où quand même on les a accueillis au sein des Invalides dans la Cour d'honneur,
00:35:02mais c'était entre eux. Pas de ministre, pas de président de la République
00:35:07qui n'avait pas à prendre l'avion. Il n'y avait rien, il y avait juste
00:35:10à traverser deux rues et à venir les saluer, les féliciter.
00:35:14Et quand vous avez la chance d'échanger quelques propos,
00:35:19ils vous disent non pas le ressentiment, c'est ça aussi,
00:35:24ils ont une sorte d'âme supérieure. Ils ne jugent pas, mais au moins,
00:35:29ils avouent qu'en tant que militaires, pour avoir été aussi loin,
00:35:35et ils vous racontent les opérations qui étaient les leurs,
00:35:38parce que là, vous n'avez pas un ennemi qui est face à vous,
00:35:41il est partout l'ennemi. Vous partez en patrouille,
00:35:44à chaque seconde, le moindre petit détail, c'est peut-être une mine,
00:35:49un enfant qui passe, peut-être un enfant utilisé pour vous faire sauter.
00:35:54Ces gens vivent dans cette terreur. L'opération dure des mois.
00:35:59Pardon ?
00:36:01Pardon ?
00:36:02Oui ?
00:36:03Non, tu dis qu'ils vivent dans cette terreur, ça m'étonne,
00:36:05parce qu'il me semble au contraire qu'ils sont parfaitement conscients
00:36:07du truc et que ce sont des soldats et qu'ils y vont.
00:36:10Oui, ils y vont, j'ai dit, mais la terreur, en l'occurrence,
00:36:14ce n'est pas parce qu'on y va en étant volontaire que l'on n'est pas conscient.
00:36:18Sinon, ça voudrait dire qu'ils sont là, feufolé, etc.
00:36:21Non, ils y vont en connaissant le danger et en sachant
00:36:25qu'à chaque seconde, quelque chose peut les cueillir,
00:36:28et que cet événement, ils l'ont vécu plusieurs fois.
00:36:32Ils sont donc meurtris, mais là, pour autant,
00:36:35ils ont eu cette manifestation entre eux.
00:36:38J'en ai entendu un seul, même si on les sentait frustrés,
00:36:44qui est publiquement dit, il est quand même dommage
00:36:48qu'aucune autorité soit venue nous saluer.
00:36:51Alors on le fait pour eux ce soir.
00:36:53Et vous avez raison, parce qu'on le disait, Nathan,
00:36:55c'est important de rappeler, comme l'a fait très justement Jonathan,
00:36:57tous nos soldats qui tombent, et c'est vrai que malheureusement,
00:37:00on a l'impression que parfois, pour l'opinion publique,
00:37:02et même visiblement, d'après ce que nous dit Marc,
00:37:04aussi pour les autorités politiques, tout ça semble un peu bien loin.
00:37:07C'est-à-dire qu'on a du mal à s'arrêter et à se dire,
00:37:10vraiment, il faut penser à eux, il faut les soutenir, évidemment,
00:37:13et pas uniquement pleurer nos morts, malheureusement.
00:37:15C'est aussi important d'encourager et de montrer
00:37:17que les politiques sont en soutien.
00:37:18Bien sûr, et le problème, c'est aussi, je pense,
00:37:20le discours qui a rendu possible, et l'idéologie,
00:37:24la perte d'influence française en Afrique,
00:37:27qui est un discours particulièrement pervers,
00:37:29consistant d'abord à s'appuyer sur une réalité historique incontestable,
00:37:34les horreurs du colonialisme français en Afrique,
00:37:37son aspect indéfendable, et pour, à partir de là,
00:37:41essentialiser tout ce que la France peut faire aujourd'hui en Afrique.
00:37:45Pour donner l'impression que toute forme d'intervention,
00:37:47militaire ou extra-militaire d'ailleurs,
00:37:49ou de relation diplomatique, serait systématiquement du néocolonialisme.
00:37:54Quand le Mali appelle la France, demande à la France,
00:37:58supplie la France de venir intervenir pour empêcher ce pays
00:38:02d'être pris par les terroristes, que François Hollande accepte d'y aller.
00:38:07Quand François Hollande d'ailleurs est reçu au Mali,
00:38:09qu'il dit que c'est la plus grande journée de toute sa vie politique,
00:38:11vous savez, avec des cris de « Vive la France », « Merci la France ».
00:38:14Où était le colonialisme ? Là-dedans.
00:38:17Et vous voyez, tout le paradoxe est là,
00:38:19c'est des gens, et d'ailleurs il y a des intellectuels,
00:38:21ou avec beaucoup de guillemets, mais qui construisent ce discours
00:38:23et qui le répandent en Afrique,
00:38:25consistant à dire qu'on va libérer l'Afrique,
00:38:29en brandissant le drapeau russe, le drapeau chinois et le drapeau turc.
00:38:33Si vous voulez, la France a fait, et fait et continue de faire,
00:38:36un travail de conscience, un examen de conscience
00:38:39sur la faute qui a été celle du colonialisme,
00:38:42et ne participe plus de cette logique-là.
00:38:44Vous avez aujourd'hui trois empires, et vous l'avez rappelé,
00:38:46qui ne s'embarrassent pas,
00:38:48qui font le colonialisme le plus dégueulasse qu'il soit,
00:38:50avec des massacres, avec des groupes Wagner
00:38:52qui se comportent comme les militaires français
00:38:55ne songeraient pas un seul instant
00:38:57à se comporter, même dans leurs arrière-pensées.
00:38:59Et vous avez des pseudo-indépendancistes africains,
00:39:02notamment au Mali, qui ont chassé la France
00:39:05en embrassant le drapeau russe,
00:39:07et en se faisant passer pour des sortes d'alter-mondialistes
00:39:10et des amis de la liberté.
00:39:11Il y a là une arnaquerie, une tartufferie,
00:39:14qui est insupportable, et qui est malheureusement alimentée
00:39:16par certains intellectuels, même français parfois.
00:39:18Françoise Laborde, pour terminer ce tour de table
00:39:21sur cette malheureuse paire d'influences,
00:39:23parce qu'on a d'un côté, comme je le disais,
00:39:25les discours politiques.
00:39:26On nous explique que la France compte toujours autant,
00:39:28dans les faits, vous en avez exposé certains très justement.
00:39:30On voit bien que ça n'est plus le cas.
00:39:32Oui, c'est-à-dire qu'à un moment donné,
00:39:34on peut se poser aussi cette idée de domaine réservé
00:39:36du président de la République.
00:39:37Ça a quelque chose d'un tout petit peu étrange.
00:39:41Au nom de quoi ce serait le domaine réservé
00:39:42du président de la République ?
00:39:43Alors, surtout, pardon de le dire,
00:39:45quand on a un président de la République
00:39:47dont les choix diplomatiques sont pour le moins erratiques,
00:39:50vous évoquez l'Afrique,
00:39:52il faut rappeler quand même ce qui se passe au Proche-Orient
00:39:55vis-à-vis d'Israël.
00:39:56Tantôt, ils disent, c'est formidable,
00:39:58il faut qu'Israël puisse se défendre.
00:40:00Puis après, ils disent, on va arrêter de livrer des armes,
00:40:02alors qu'on n'en a jamais livré.
00:40:03Déjà, c'est complètement stupide.
00:40:05Ensuite, des choses comme ça qui n'ont pas de sens.
00:40:08Sur l'Ukraine, aussi, les choix pompiers,
00:40:09interlocuteurs particuliers ou pas.
00:40:11On va peut-être envoyer des troupes,
00:40:13très bien, parfait, pourquoi, comment, très bien, parfait,
00:40:15sans demander l'avis de personne.
00:40:17Et moi, je trouve que c'est cette idée de domaine réservé
00:40:21qui commence à être un tout petit peu agaçant.
00:40:23Parce qu'en effet, on se rappelle de François Hollande
00:40:26expliquant que c'était le plus beau jour de sa vie
00:40:28quand il était au Mali.
00:40:29Alors, on se dit, comment ça, c'est le plus beau jour de votre vie,
00:40:32Monsieur le Président ?
00:40:33Ça veut dire qu'entrer en guerre,
00:40:34c'est le plus beau jour de votre vie.
00:40:36Il y a quelque chose, quand même, d'extrêmement malsain.
00:40:38C'est assez curieux.
00:40:39Tu rappelais à juste titre...
00:40:40Il avait offert une chèvre, ce jour-là.
00:40:42C'est peut-être que ce président...
00:40:44On ne va pas s'arrêter sur le symbole.
00:40:45Mais tu évoquais à juste titre
00:40:47les militaires de l'opération Barkhane.
00:40:51Tu as parlé des 58 morts.
00:40:53Je veux dire, on se dit,
00:40:54mais on a été là pendant trois ans.
00:40:58Trois ans, c'est bien ça ?
00:40:59Neuf ans.
00:41:00Neuf ans, pardon.
00:41:01Pour rien.
00:41:02Avec des morts, avec des millions dépensés.
00:41:04Pour rien.
00:41:05Et en effet, aujourd'hui,
00:41:06on se fait jeter dehors à coups de pied dans le derrière
00:41:09pour laisser la place à des mercenaires russes
00:41:13sans foi ni loi
00:41:15ou à des Chinois qui viennent, en effet, faire du commerce.
00:41:17Et donc, cette question du domaine réservé du président de la République,
00:41:20je pense, se pose.
00:41:22Il est regrettable, quand même,
00:41:24qu'il n'y ait plus, comme il y avait autrefois,
00:41:26des grands débats à l'Assemblée nationale
00:41:28où on parle de politique internationale.
00:41:30Il fut un temps où le président de la République
00:41:32n'envoyait aucune troupe à l'étranger
00:41:34sans qu'il y ait avant un débat à l'Assemblée nationale.
00:41:36C'est-à-dire ce qu'avaient demandé les parlementaires.
00:41:38Demandez-nous et parlons-en, peut-être,
00:41:40avant de faire les déclarations dans la presse.
00:41:41Absolument.
00:41:42C'était des débats sans vote, mais il y avait des débats.
00:41:43Là, on a le sentiment, en effet,
00:41:45que tout remonte à l'Élysée.
00:41:47Tout est décidé à l'Élysée par quelques conseillers.
00:41:49Et, en effet, c'est extrêmement maladroit.
00:41:51Et le fait que le président de la République
00:41:53ne soit pas un prince de la diplomatie,
00:41:55c'est un euphémisme,
00:41:57et n'ait pas de respect pour le corps diplomatique,
00:41:59c'est, en effet, extrêmement embêtant.
00:42:01Et c'est ça, sans doute,
00:42:03qui explique aussi, en partie,
00:42:05la perte d'influence de la France.
00:42:07Parce que c'est vrai que,
00:42:09de même que tu as raison de souligner
00:42:11le courage et la force de nos armées,
00:42:13de nos armées et de nos soldats,
00:42:15on a aussi un corps diplomatique et des ambassadeurs
00:42:17qui sont de très très haut tenu.
00:42:19Moi, je suis frappée, alors, pardon de dire ça,
00:42:21mais quand je viens ici,
00:42:23de voir que souvent il y a des anciens ambassadeurs
00:42:25qui sont à la retraite et qui parlent,
00:42:27je pense notamment à Éric Danon,
00:42:29qui a été longtemps ambassadeur de France en Israël,
00:42:31qui a une analyse d'une justesse, d'une précision
00:42:33formidable sur le Proche-Orient,
00:42:35et on se dit quand même qu'on a eu des types formidables.
00:42:37On va changer de sujet.
00:42:39Et maintenant, Marc, hier, on se rappelle,
00:42:41pour ceux qui étaient avec nous,
00:42:43vous avez fait l'histoire de la crèche de Noël,
00:42:45et aujourd'hui, on reste un peu dans la thématique,
00:42:47l'histoire des chants de Noël, cher Marc.
00:42:49On va essayer de passer à quelque chose
00:42:51de plus léger.
00:42:53Je deviens listrillon
00:42:55de face à l'info,
00:42:57avec effectivement les chants de Noël.
00:42:59Et le premier, écoutez.
00:43:01Petit Papa Noël,
00:43:07quand tu descendras du ciel...
00:43:11J'allais demander à François
00:43:13si elle pouvait chanter.
00:43:15Mais naturellement...
00:43:17Mais joué par Milie,
00:43:19n'oublie pas mon petit soulier.
00:43:21Ça s'entend.
00:43:23Je ne veux pas être désagréable.
00:43:25Et qui chante ?
00:43:27Eh bien, c'est le petit Constantin.
00:43:29Vous allez dire, comment ça, Constantin ?
00:43:31Mais oui, Constantin Rossi.
00:43:33Il faut quand même rappeler l'histoire.
00:43:35Ce personnage, aujourd'hui,
00:43:37cette chanson,
00:43:39vous l'avez donnée tout à l'heure,
00:43:41sur des chiffres faramineux.
00:43:43Vous avez donné 80 millions, d'autres 10, 40 millions.
00:43:45La fourchette est tellement énorme.
00:43:47De toute façon, c'est le record.
00:43:49C'est le record, c'est la chanson.
00:43:51Et il s'en vend 300 000 tous les ans.
00:43:53Encore ?
00:43:55Oui.
00:43:57Et alors, ça a été le premier disque d'or véritable.
00:43:59Un disque en or,
00:44:0124 carats,
00:44:03mis à Tino Rossi.
00:44:05Alors, qui est ce Tino Rossi ?
00:44:07Forcément, on l'est nostalgique.
00:44:09Je vois quelques dames, derrière le téléviseur,
00:44:11qui sont là.
00:44:13Elles s'agitent dans le fauteuil.
00:44:15Ça leur rappelle les jours.
00:44:17Elles le regardaient, toute frétillante.
00:44:19Et oui, il fut l'idole
00:44:21de toutes ces dames
00:44:23qui envisageaient le prince charmant.
00:44:25Il était l'empereur de charme.
00:44:27On l'avait appelé comme tel.
00:44:29Alors, l'empereur, forcément,
00:44:31ça nous replaçait
00:44:33dans ses racines.
00:44:35Corse, né à Ajaccio.
00:44:37Le papa était tailleur.
00:44:39Il y avait 8 enfants.
00:44:41Et maman, elle aidait aussi au tissu.
00:44:43On cousait en famille.
00:44:45Le petit bonhomme, lui,
00:44:47ce qui ne l'intéressait,
00:44:49c'était déjà de se prendre pour un rossignol.
00:44:51Alors, on lui disait,
00:44:53dis donc, va donc te promener un peu.
00:44:55Peut-être que ce n'était pas qu'il n'était braillard,
00:44:57mais qu'il fallait un peu de calme
00:44:59pour se concentrer sur l'ouvrage.
00:45:01Et le petit Tino,
00:45:03on l'appelait Tintin en ce temps-là.
00:45:05Il allait et venait
00:45:07et il en oubliait les cours
00:45:09de récréation, les cours tout court,
00:45:11ce qui fait que c'était
00:45:13le champion de l'école buissonnière
00:45:15et des lignes supplémentaires.
00:45:17Ça lui a réussi, ceci dit.
00:45:19Mais bon, il fait sa première communion
00:45:21et c'est là qu'il héritera
00:45:23de ce surnom de Tino
00:45:25qu'il récupérera plus tard
00:45:27parce que l'évêque
00:45:29qui est là pour
00:45:31un grand moment
00:45:33solennel
00:45:35l'appelle
00:45:37Constantino.
00:45:39Tino, il insiste
00:45:41sur Tino. Et ça, ça l'a marqué.
00:45:43Ça lui a plu. Il le récupérera
00:45:45plus tard. Je ne vais pas faire toute sa carrière.
00:45:47Reste qu'il a eu
00:45:49beaucoup, beaucoup de mal à émerger.
00:45:51On le retrouve piteux
00:45:53dans une soupante à Marseille
00:45:55avec sa
00:45:57deuxième femme déjà très tôt.
00:45:59Il en a eu une première, 20 ans.
00:46:01Cet homme qui
00:46:03cueille les cœurs
00:46:05souvent se trompe
00:46:07sur celle qu'il choisit jusqu'à la troisième
00:46:09qui l'accompagnera
00:46:11et dont il dira
00:46:13« Elle est ma déesse, celle qui m'est indispensable. »
00:46:15Il est là, alors
00:46:17où va-t-il le soir
00:46:19quand il a travaillé et qu'il n'a pas gagné grand-chose ?
00:46:21Il va au Café Napoléon, forcément.
00:46:23Il va au Café Napoléon.
00:46:25Il y a l'écorce. Il y a l'écorce.
00:46:27Et il y va de sa petite chanson.
00:46:29Et un jour, il sera remarqué,
00:46:31aura les premiers cachetons,
00:46:33comme on dit, pour pouvoir
00:46:35gagner sa vie grâce à sa voix.
00:46:37Le triomphe se fait
00:46:39et en 1946,
00:46:41il a traversé la période de la guerre.
00:46:43Il est devenu maintenant
00:46:45une vedette de cinéma.
00:46:47Les foules ne cessent
00:46:49de guetter. Alors attention,
00:46:51ce n'est pas des films de la collaboration.
00:46:53Il est avec des metteurs
00:46:55en scène qui arrivent à travailler dans une forme
00:46:57d'indépendance.
00:46:59Et en 1946,
00:47:01il est convoqué
00:47:03pour tenir, c'est Richard
00:47:05Potier qui l'appelle,
00:47:07pour tenir le rôle principal d'un film
00:47:09qui s'appelle « Destin ».
00:47:11Et dans ce film, il doit
00:47:13chanter avec un groupe de gospel.
00:47:15Alors on se retrouve
00:47:17chez un
00:47:19parolier qui s'appelle
00:47:21Henri Martinet
00:47:23et on attend l'arrivée du gospel.
00:47:25Et le gospel, ils ne viennent pas.
00:47:27Ils sont repartis rapidement aux Etats-Unis.
00:47:29La libération s'est
00:47:31effectuée et il est temps de
00:47:33regagner la patrie.
00:47:35Alors que fait-on ? Parce que s'il n'y a pas cette chanson,
00:47:37le film, il est foutu.
00:47:39« Dis donc Henri, t'aurais pas un petit quelque chose ? »
00:47:41« Oh non, j'ai pas… »
00:47:43« Quand même, toi, t'as joué
00:47:45dans des opérettes, etc. T'aurais pas
00:47:47un petit quelque chose ? » « Ah si, j'ai un truc
00:47:49comme ça ! » Et il joue quelques notes de
00:47:51« Ça reviendra ».
00:47:53« C'est ça qu'il nous faut, ça ! »
00:47:55« Ah non, non, non, on l'avait
00:47:57joué en 44, ça a été un
00:47:59bide, tout le monde nous sifflait,
00:48:01il n'est pas question… »
00:48:03« Tu vas te mettre avec
00:48:05Raymond Vinci et ensemble
00:48:07vous allez m'en faire une belle chanson. »
00:48:09Et c'est comme ça que, quelques jours plus
00:48:11tard, apparaît
00:48:13ce petit Papa Noël
00:48:15qui sauve le film
00:48:17et la chanson devient un succès
00:48:19quand il l'interprète
00:48:21dans un théâtre qui a aujourd'hui disparu
00:48:23qui était l'ABC,
00:48:25se trouvant juste à côté de la Bastille.
00:48:27Voilà l'histoire
00:48:29du petit Papa Noël.
00:48:31Alors il y a une autre chanson
00:48:33qui marque les esprits
00:48:35quand on chante Noël,
00:48:37c'est Minuit Chrétien.
00:48:39« Noël, Noël… »
00:48:44« Euh, François ? »
00:48:46« Ah non, moi je sais pas bien parler, docteur. »
00:48:48« Ou bien… »
00:48:50« Last Christmas, I give you my heart. »
00:48:56« Ah mais en anglais, ça passe bien aussi. »
00:48:58« Non mais c'est extraordinaire, parce que
00:49:00« Minuit Chrétien »
00:49:02écrit par Placide Capot,
00:49:04je vous donnerai quelques éléments
00:49:06sur ce personnage oublié,
00:49:08Il était républicain, il était socialiste et il était anticlérical.
00:49:16Mais croyant, mais croyant, ça ne l'empêche pas.
00:49:19Alors, il avait de très bonnes relations avec le curé de son village dans le Gard, qui est roque-mort.
00:49:27Ce pauvre petit bonhomme, quand il était gamin, il avait un copain qui s'appelait Brignon.
00:49:31Brignon, il est mis à faire des petites coderies comme certains chameaux.
00:49:35Et un jour, il avait volé une arme et pof, il tire.
00:49:39Et malheureusement, ça touche notre placide à la main.
00:49:44Il est amputé de la main droite.
00:49:46Et pour autant, il aura une telle volonté qu'il jouera du piano.
00:49:50Et surtout, eh bien, Brignon, le père, pour réparer ce drame, lui permet de suivre des études.
00:50:00Il aura son baccalauréat, suivra le droit, etc.
00:50:03Et il écrit, il écrit.
00:50:05Et alors, le curé de son village, un jour, lui dit, voilà, j'ai réussi.
00:50:10Ça nous rappelle, Jonathan, hier, on évoquait les vitraux de Notre-Dame.
00:50:14Eh bien, roque-mort, il y avait un problème de vitraux.
00:50:17Alors, le curé, il fait refaire des vitraux, mais à l'ancienne.
00:50:20Vous voyez, qui auraient fait plaisir à Viollet-le-Duc.
00:50:23Alors, on replace les vitraux et il lui dit, il me faudrait une chanson.
00:50:28Et dans la diligence, à l'époque, on est en 1847, quelque chose comme ça.
00:50:36Il est dans la diligence.
00:50:38Et entre Chalon et Macron, il aurait écrit le texte.
00:50:42Et il faut une musique.
00:50:43Et la musique, elle est composée par un monsieur qui s'appelle Adolphe Adam,
00:50:48qui a composé, alors il a fait de nombreuses réalisées, de nombreuses opérettes.
00:50:54Il a un nom, il y a même une rue juste derrière le théâtre de la ville
00:50:59qui porte son nom aujourd'hui.
00:51:01Mais quand on lui a demandé de raconter ses souvenirs,
00:51:04il n'a pas fait figurer ce minuit chrétien.
00:51:08Voilà.
00:51:09En revanche, c'est lui qui compose la cérémonie funèbre
00:51:14pour le retour des cendres de Napoléon à Paris.
00:51:18Et voilà comment Adolphe Adam a marqué l'histoire.
00:51:23Et aujourd'hui, quand on entend cette chanson, il se cache.
00:51:28Et pour autant, elle ensoleille toujours les cœurs.
00:51:31Merci cher Marc.
00:51:32Effectivement, ça fait du bien aussi, comme on se disait Jonathan,
00:51:35ça fait toujours quelque chose d'entendre ces chansons.
00:51:37On va rester un peu dans la légèreté avec vous, Françoise.
00:51:41On va parler un petit peu potin mondain, activité royale.
00:51:45Et ça, on adore, parce qu'évidemment, aujourd'hui,
00:51:47toutes les familles royales envoient des messages.
00:51:50Le roi Charles, il y a encore peu de temps,
00:51:52a notamment remercié le personnel soignant.
00:51:55Et donc, d'abord, quand on parle de famille royale,
00:51:57on va le faire avec vous, on parle d'abord des Windsors,
00:51:59évidemment du Royaume-Uni.
00:52:01Mais ce sont nos favoris, les Windsors, ils sont absolument merveilleux.
00:52:04Ils ont tout, ils ont les membres sympathiques,
00:52:06ils ont les gentils, ils ont les méchants,
00:52:08ils ont des bonheurs, ils ont des malheurs.
00:52:10C'est vraiment une famille en or, on ne peut pas dire mieux.
00:52:13Pour les Windsors, Noël, c'est une sorte d'apothéose,
00:52:17c'est un grand moment pour eux.
00:52:19Alors, ça a commencé dès hier, avec le Christmas Carol,
00:52:24le concert de Noël organisé par la princesse de Galles,
00:52:27la princesse Kate.
00:52:29Cet enregistrement a été fait à Londres,
00:52:31à l'abbaye de Westminster au début du mois de décembre.
00:52:35C'est un concert de Noël qui est devenu une tradition,
00:52:38c'est déjà la quatrième édition du concert.
00:52:40On se rappelle que pour la toute première fois,
00:52:42Kate, notre chère petite Kate, était apparue au piano.
00:52:46Et alors, toute la Grande-Bretagne s'était émerveillée
00:52:50de voir le talent de cette princesse,
00:52:53qui était capable de tout, y compris d'accompagner au piano
00:52:56le chanteur Tom Walker.
00:52:58Alors, cette année, elle ne jouait pas du piano,
00:53:01mais le thème était comme les autres années Ensemble pour Noël,
00:53:05Together at Christmas,
00:53:07avec un message particulier, évidemment,
00:53:09sur la solidarité et la gentillesse.
00:53:11C'était évidemment un message à destination du personnel soignant
00:53:15qui a été beaucoup mis à contribution, si je peux dire,
00:53:18par la famille royale cette année,
00:53:20puisqu'il y a eu à la fois le cancer du roi Charles
00:53:23et le cancer de la princesse Kate.
00:53:25Alors, elle a dévoilé un message fort.
00:53:28Lorsque la tristesse prend le dessus,
00:53:30nous sommes les lumières les uns des autres, a-t-elle dit.
00:53:33Et elle a aussi voulu rendre hommage aux très nombreux Britanniques
00:53:36qui sont des sources d'inspiration
00:53:38et qui viennent en aide à tous ceux qui sont dans le besoin.
00:53:41Et c'était donc le premier grand événement
00:53:43organisé par la princesse Catherine
00:53:45depuis l'arrêt de son traitement de chimiothérapie.
00:53:48Et donc, c'est un concert que vous avez pu voir hier soir,
00:53:51si vous étiez à Londres,
00:53:52ou si vous aviez la ITV sur votre téléviseur.
00:53:55Et que vous ne regardiez pas déjà ses news.
00:53:57Ce n'est pas le cas du tout.
00:53:59Mais le climax, si je puis dire, de la journée,
00:54:02c'est évidemment l'entrée et la sortie de la messe de Noël
00:54:05à Sandringard, dans le Norfolk.
00:54:07On va voir les images.
00:54:08Donc là, on voit la reine Camilla
00:54:10accompagnée par le roi Charles III.
00:54:13Derrière, nous avons la princesse Kate
00:54:16avec les enfants.
00:54:18Georges, Louis, la princesse Charlotte.
00:54:21Nous allons voir arriver le prince William.
00:54:24J'ai l'impression d'être...
00:54:26J'adore Françoise, continuez, continuez.
00:54:28On adore.
00:54:29Le prince...
00:54:32Le prince Édouard.
00:54:34La duchesse d'Édimbourg.
00:54:38Béatrice, la princesse...
00:54:40La fille du Dior, qui est du prince Andrew.
00:54:42Et derrière Béatrice, je ne vois pas qui c'est.
00:54:45On ne voit pas sous le chapeau, là.
00:54:47Mais ce qui est formidable,
00:54:49c'est qu'évidemment, il y avait une foule nombreuse
00:54:52pour les acclamer à chaque fois.
00:54:53Et on a noté que, que ce soit la reine Camilla
00:54:56ou la princesse Kate,
00:54:58étaient quand même couleur de l'Écosse.
00:54:59La princesse Kate, d'ailleurs, avait un très joli
00:55:01petit cache-colle en écossais.
00:55:03Donc, couleur de l'Écosse.
00:55:04Petite plume de...
00:55:07Je ne sais pas, attrapée à la chasse, peut-être.
00:55:10De la reine Camilla.
00:55:11Enfin, on ne va pas...
00:55:12Une plume, quoi.
00:55:13Une plume.
00:55:14Et les Tindals, qui sont là
00:55:16et qui sont en effet toujours très proches
00:55:17du reste de la famille.
00:55:18Alors, William, dans un communiqué un peu...
00:55:20Enfin, dans un interview, je veux dire,
00:55:22quelques jours auparavant,
00:55:23avait quand même dit que le prince William, pardon,
00:55:25qu'il avait vécu une année épouvantable
00:55:27et que cette année avait été la plus difficile de sa vie.
00:55:29C'est vrai qu'il s'inquiète un peu, quand même,
00:55:33notre ami, parce qu'il se dit qu'il va peut-être
00:55:35assez vite être obligé de prendre
00:55:37la succession de son papa.
00:55:39Donc, tout ça est assez problématique.
00:55:41Grande absence cette année.
00:55:43Alors, le mauvais sujet de la famille, évidemment.
00:55:45Je parle du prince Andrew.
00:55:46Le prince Andrew qui est à nouveau
00:55:48à la tête d'un scandale parce qu'il se trouve
00:55:50qu'il n'a rien trouvé de mieux que d'avoir
00:55:52comme meilleur ami un homme d'affaires chinois
00:55:54qui serait un espion financé par Pékin.
00:55:58Franchement...
00:55:59Le prince Andrew choisit toujours très bien sa fréquentation.
00:56:01C'est plus approuvé.
00:56:02C'est assez, c'est assez.
00:56:04Non seulement tu fréquentes des pédophiles
00:56:06et maintenant tu fréquentes des espions chinois.
00:56:08Ça ne va pas du tout.
00:56:09Donc, ce garçon n'a aucun goût.
00:56:11Donc, il est resté tout seul dans son coin.
00:56:12Enfin, pas tout seul.
00:56:13Avec Sarah Ferguson, la duchesse de New York,
00:56:15dans la propriété d'un piédataire confortable
00:56:17sur le domaine de Windsor, etc.
00:56:19Les autres grands absents, ce sont évidemment
00:56:21les méchants de la bande.
00:56:22Non, je ne pourrais pas dire ça comme ça.
00:56:23Vous pouvez le dire, Françoise.
00:56:25Vous êtes autorisée.
00:56:26Meghan et Harry qui ont choisi de rester aux Etats-Unis
00:56:28systématiquement.
00:56:29On peut s'interroger sur le choix qu'ils font
00:56:31pour leurs enfants.
00:56:33Il y en a deux.
00:56:34Archie et Lilibet.
00:56:35Prince et princesse de leur état.
00:56:37Alors, on connaît les arguments de Harry.
00:56:39Il dit que c'est la sécurité.
00:56:40Je ne suis pas en sécurité au Royaume-Uni.
00:56:42En même temps, est-ce que Los Angeles
00:56:44est tellement plus sûr que Londres ?
00:56:45On n'en est pas complètement sûr.
00:56:47Mais c'est surtout, je pense,
00:56:49alors d'abord, il pourrait être en but
00:56:51à quelques sifflets, quelques colibés,
00:56:53quelques reproches.
00:56:54Donc, on sent que Meghan Markle n'a pas envie
00:56:56de vivre ça.
00:56:57Mais la question qui s'interroge, c'est les enfants.
00:56:59Alors, franchement, Archie et Lilibet,
00:57:01peut-être qu'ils ont envie de vivre des vies
00:57:03de prince et de princesse à l'anglaise.
00:57:05D'aller à Sandringham.
00:57:07De jouer avec leurs cousins,
00:57:09futur roi d'Angleterre.
00:57:10De jouer, d'avoir une vraie vie.
00:57:12Alors que là, ils sont élevés à l'américaine.
00:57:13Moi, je dis qu'il n'est pas possible
00:57:15que plus tard, ces enfants reprochent
00:57:17à leurs parents une éducation
00:57:19un peu trop américaine
00:57:21et pas assez britannique.
00:57:23Parce que, quand même, on adore tout ça.
00:57:25La pompe, l'élégance, le sens du devoir,
00:57:27le maintien, ça a de la gueule.
00:57:28Oui, effectivement, on adore.
00:57:30On s'y verrait bien.
00:57:32A propos de devoir, Françoise, on a vu aussi
00:57:34cette année plusieurs monarques abdiqués.
00:57:36Oui. Alors, on commence par la reine
00:57:38Margaret du Danemark.
00:57:40Ça fait à peu près un an maintenant
00:57:42qu'elle a laissé la place à son fils héritier
00:57:44Frédéric, le roi Frédéric désormais.
00:57:46Et son épouse, la reine Marie,
00:57:48qui est australienne et qu'elle avait rencontrée
00:57:50au géo de Sydney en l'an 2000.
00:57:52Alors, cette décision d'abdiquer, elle a surpris tout le monde.
00:57:54Parce qu'elle avait dit, Margaret, comme l'avait dit la reine Elisabeth
00:57:56qu'elle serait reine
00:57:58jusqu'à la fin de ses jours
00:58:00et qu'elle resterait comme
00:58:02mon père et mon grand-père avant moi.
00:58:04Et puis, il y a eu quand même un petit faux pas.
00:58:06Faut dire.
00:58:08En septembre, elle avait décidé de retirer leur titre
00:58:10à quatre de ses petits-enfants
00:58:12qui ont un peu tout sauté quand même
00:58:14parce qu'ils étaient assez contents d'être princes.
00:58:16Et du coup, ils se sont retrouvés
00:58:18contre. Et ça leur a pas plu.
00:58:20Ils trouvaient que c'était sympathique d'être prince.
00:58:22Et donc, Margaret, du coup,
00:58:24a dû s'expliquer en disant que c'était plus sain
00:58:26pour la famille, etc.
00:58:28Alors, il faut rappeler qu'ils se trouvent quand même contre de Montpesas.
00:58:30Je tiens à le dire, de la borde de Montpesas, c'est la branche
00:58:32cadette de la famille.
00:58:34Vous êtes comtes ?
00:58:36Comtesse, du coup.
00:58:38Mais Margaret garde en tout cas le prédicat
00:58:40de majesté, ce qui est le plus important.
00:58:42Et on doit l'employer quand on s'adresse à elle.
00:58:44Et puis, l'autre surprise de l'année, ça a été le grand-duc
00:58:46du Luxembourg, Henri,
00:58:48qui a annoncé dans sa vidéo de fin d'année
00:58:50que lui aussi, elle est abdiquée.
00:58:52Il a dit qu'il resterait quand même en place
00:58:54jusqu'en octobre 2025,
00:58:56ce qui laisse un peu de temps à l'héritier
00:58:58Guillaume
00:59:00de se préparer pour le job,
00:59:02si je puis dire.
00:59:04Donc, le grand-duc abdique après 25 ans de reine.
00:59:06Et puis, pour Maria-Theresa,
00:59:08ça va lui faire aussi un peu des vacances,
00:59:10si je puis dire, parce que
00:59:12la grande-duchesse avait été l'objet d'une
00:59:14petite polémique. Je ne sais pas si vous vous en rappelez.
00:59:16Il y avait eu beaucoup de démissions
00:59:18au sein du personnel du palais
00:59:20grand-ducal. Et le
00:59:22gouvernement du Luxembourg avait
00:59:24jugé bon de faire une enquête
00:59:26diligentée par le premier ministre du Luxembourg.
00:59:28Et donc, ça avait un peu, comment dire,
00:59:30ça avait hérité.
00:59:32Ça avait donné à une mauvaise image.
00:59:34Et ils n'étaient pas tout à fait contents.
00:59:36Donc, Maria-Theresa, il faut le rappeler,
00:59:38elle est d'origine cubaine. Son papa
00:59:40avait fait fortune dans le sucre.
00:59:42C'est une famille qui avait quitté Cuba
00:59:44au moment de l'arrivée au pouvoir
00:59:46de la famille Castro. Et ils se sont
00:59:48installés aux Etats-Unis, puis à Genève.
00:59:50Et c'est là qu'elle avait rencontré le
00:59:52grand-duc Henri. Donc, on souhaite à Maria-Theresa,
00:59:54au grand-duc, une bonne retraite bien méritée.
00:59:56Et après les rois, les reines, les têtes couronnées,
00:59:58les animaux, Françoise, puisqu'on
01:00:00apprend qu'un personnage extrêmement important
01:00:02du 10 Downing Street, c'est-à-dire là où réside
01:00:04le premier ministre britannique, va avoir
01:00:06un traitement particulier. Mais oui.
01:00:08C'est le chat. Le chat qui
01:00:10s'appelle Harry. Alors, ce chat,
01:00:12on le voit quelquefois se faufiler, comme ça,
01:00:14quand il y a les micros qui sont installés devant le 10
01:00:16Downing Street. Ça fait 17 ans
01:00:18qu'il vit là-bas.
01:00:20Il a le titre de attrapeur de souris en chef.
01:00:22On ne sait pas
01:00:24quelle est la rémunération, mais ça a l'air sympa.
01:00:26Mais il doit avoir... La gamme, elle, est sûrement
01:00:28bonne. Et il a vu déjà passer
01:00:30un certain premier ministre. Alors, je vous les cite.
01:00:32David Cameron, Theresa May, Boris
01:00:34Johnson, Liz Truss,
01:00:36Rishi Sunak, et aujourd'hui,
01:00:38donc, le travailliste Keith Tamer.
01:00:40Donc, ce chat a une expérience politique
01:00:42certaine. Plus que certains
01:00:44ministres, peut-être. Voilà.
01:00:46Il a d'ailleurs des comptes officiels.
01:00:48Et il a été sûrement au courant de
01:00:50plein de secrets d'État. Et si ce chat
01:00:52pourrait parler, évidemment, il nous
01:00:54en dirait beaucoup sur ce qu'il a entendu.
01:00:56Alors, on voit ce chat parfois se disputer
01:00:58avec l'autre chat, Palmer Stone,
01:01:00qui est son voisin,
01:01:02et qui est le chat du bureau des affaires étrangères et du
01:01:04Commonwealth. Et donc,
01:01:06le chat et l'Harry sont tellement populaires que
01:01:08les Britanniques ont mis au point un plan
01:01:10pour ces funérailles. C'est l'opération
01:01:12Larry Bridges. Alors, vous savez
01:01:14que les Britanniques adorent donner des noms de codes
01:01:16pour les funérailles. Ils avaient trouvé un nom
01:01:18de code pour l'enterrement et les funérailles de la reine
01:01:20Elisabeth II, qui s'appelait London Bridge.
01:01:22Et le nom de code,
01:01:24c'était London Bridge Falls,
01:01:26qui signifiait la reine
01:01:28d'Angleterre est morte, et il faut
01:01:30engager le dispositif de deuil.
01:01:32Donc, les Britanniques s'interrogent sur l'hommage qu'il
01:01:34faudrait rendre au chat Harry,
01:01:36qui, évidemment, va remporter dans sa
01:01:38tombe bien de secrets d'État,
01:01:40et qui mérite peut-être une statue en bronze.
01:01:42C'est de moi ce que souhaitent les Britanniques.
01:01:44Merci beaucoup, Françoise. Et j'ai eu une super
01:01:46idée pendant votre édito pour l'an prochain.
01:01:48L'an prochain, le 25, Françoise,
01:01:50vous et moi, on n'est pas sur le plateau de Face à l'Info,
01:01:52on va à St-Dringa, mais on va se faire inviter à la messe.
01:01:54Et on va défiler avec eux.
01:01:56Je ne suis pas sûre qu'on pourra
01:01:58défiler juste derrière le roi Charles
01:02:00de la Grèce. Moi, je suis sûre que si, avec peut-être
01:02:02une petite distance, Françoise. Restons à nos places.
01:02:04Je pense qu'on peut y arriver. Je pense qu'on sera plutôt dans le public
01:02:06avec les plébéiens.
01:02:08Mais c'est déjà très bien.
01:02:10Mais non, mais j'appellerais mon cousin de mon pesa
01:02:12pour lui dire, dites-moi, d'accord.
01:02:14Mais bien sûr.
01:02:16Et c'est la fin de ce Face à l'Info.
01:02:18Merci à tous les quatre d'avoir été les invités
01:02:20de Face à l'Info. Merci Nathan Devergeux, Nathan Sixcroix,
01:02:22Françoise Laborde et Marc Menand.
01:02:24Merci aussi à Rustine qui nous a convoqués
01:02:26pendant l'émission. C'était très royal comme attitude.
01:02:28C'est-à-dire que, voilà,
01:02:30le petit chien est arrivé
01:02:32pendant l'émission.
01:02:34Françoise veut dire au revoir avec.
01:02:36Il n'y a pas raison que Larry
01:02:38puisse honneur et pas Rustine.
01:02:40Effectivement, on va faire un compte à Rustine.
01:02:42Merci à tous de nous avoir suivis
01:02:44chaque soir plus nombreux. Tout de suite, vous retrouvez
01:02:46l'ami Eliott Deval dans l'heure des Pro 2
01:02:48avec ses invités. Moi, je vous dis à demain
01:02:5011h pour Midi News. Bonne soirée sur CNews.