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00:00Europe 1 matin, l'édito politique sur Europe 1 avec Lofi Garraud, bonjour Judith Vintrobes.
00:07Bonjour.
00:07En attendant la nomination du gouvernement, vous avez choisi de répondre à la question à droite, c'est qui le patron ?
00:12Donc je vous la pose, à droite c'est qui le patron Judith ?
00:15Thomas, je ne ferai pas languir nos auditeurs plus longtemps, c'est Bruno Rotaillot.
00:19Avant sa nomination au ministère de l'Intérieur, le 21 septembre, le grand public connaissait peu le président du groupe Les Républicains au Sénat.
00:28En trois mois, non seulement Bruno Rotaillot est devenu le seul ministre identifié par les Français,
00:34mais en prime, il a totalement éclipsé le chef en titre de la droite, Laurent Wauquiez.
00:40Et ce n'est tout de même pas lui qui a décidé de la participation de la droite au gouvernement.
00:44Ah bon ? Vous croyez ?
00:46Pourtant à l'entendre, son influence va bien au-delà de son cas personnel.
00:49Prenez son interview au journal du dimanche ce week-end.
00:52Il y a annoncé à quelles conditions il acceptait de rester place Beauvau et pour quoi faire ?
00:57Se débarrasser des prédateurs sexuels sous OQTF, rétablir le délit de séjour irrégulier,
01:02ou encore en finir avec cette pompe aspirante qu'est l'AME, l'aide médicale d'État pour les étrangers clandestins.
01:09Reconnaissez qu'il est assez rare qu'un ministre impose ainsi son programme à un chef de gouvernement et en plus le fasse savoir.
01:15Mais il y a mieux. Il a fixé des lignes rouges dans des domaines qui dépassent largement ses attributions.
01:22Vous pensez à quoi en particulier ?
01:23Au mode de scrutin pour les législatives, par exemple.
01:26Certes, le ministre de l'Intérieur est aussi le ministre des élections.
01:30Mais en disant que si la proportionnelle devait être instaurée, il faudrait que ce soit, je cite,
01:35dans des conditions strictes pour pouvoir dégager des majorités,
01:38Bruno Retailleau prend sur lui de définir la position de son parti.
01:42C'est la même chose pour la réforme des retraites, quand il juge que ce serait irresponsable de la stopper
01:47ou même de la suspendre, et ça alors que François Bayrou a proposé aux socialistes de la remettre à plat.
01:53Ce sont des domaines dans lesquels on aurait plutôt attendu que ce soit Laurent Wauquiez qui fixe la ligne.
01:58Or, il ne l'a pas fait, en tout cas pas publiquement.
02:00Alors c'est peut-être habile de la part du chef des Républicains de se mettre en retrait.
02:04Après tout, ce gouvernement peut tomber encore plus vite que celui de Michel Barnier.
02:08Vous avez tout à fait raison, il peut être censuré dans la foulée de la déclaration de politique générale de François Bayrou,
02:14prévue le 14 janvier.
02:16Mais comment Laurent Wauquiez a-t-il justifié son refus de participer au gouvernement ?
02:20En expliquant à ses troupes, à huis clos, qu'il voulait Bercy, et seulement Bercy,
02:25avec la promesse qu'il n'y aurait pas d'augmentation d'impôts.
02:28Promesse que François Bayrou ne lui a pas faite.
02:31Bruno Retailleau, lui, a dit, toujours dans le JDD,
02:34« Notre devoir de gaulliste, eu égard aux dangers qui menacent la France, est de ne pas déserter. »
02:39À votre avis, quelle attitude correspond le mieux à ce que l'électorat de droite attend d'un homme d'État ?
02:44Moi, j'ai ma petite idée.
02:46L'édito politique sur Europe 1, merci Judith Vintraub.
02:49La une du Figaro, ce matin, consacrée d'ailleurs à la souffrance des femmes afghanes,
02:54sous le joug des talibans, c'est à la une de la revue de presse de Christophe Lamarre.
02:58À demain, Judith !