Le Premier ministre François Bayrou, nommé à Matignon depuis plus d'une semaine, "avance" sur la formation de son gouvernement qu'il "espère" présenter d'ici Noël. Selon une information de BFMTV, la liste ne sera pas diffusée ce dimanche soir.
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00:00Christophe Barbier, on a amorcé un peu le débat, mais pour vraiment comprendre ce qui se passe ce soir, on a résumé trois images.
00:06Alors la première, ça bloque du côté du quai d'Orsay avec ses deux visages, sorte de bataille.
00:11Tout à fait. C'est la malédiction des trois B. Barreau, Bercy, Bertrand. Voilà. Barbier, pour l'instant, était parti.
00:18Alors au quai d'Orsay, Gérald Darmanin veut revenir. Il était ministre de l'Intérieur. Il ne peut revenir qu'à un poste régalien.
00:23Le président de la République a plutôt un bon contact avec lui. Les affaires étrangères, ça serait une promotion pour ce présidentiable.
00:29Et ça permettrait pour François Bayrou de ne pas avoir le quai d'Orsay et Matignon, ce qui est beaucoup aux yeux notamment des macronistes.
00:37Jean-Noël Barreau n'a pas démérité. Il s'est bien entendu avec Emmanuel Macron dans ces 99 jours qui ont été assez chamboulés.
00:42Il faut donc, lui, trouver un point de chute pour ne pas affaiblir trop le modem. C'est un problème.
00:47Et puis par ailleurs, le ministère des Affaires étrangères chapeaute le ministère des Affaires européennes.
00:51Or, on a vu récemment la France se retrouver en crise dans les arbitrages européens, par exemple le Mercosur.
00:57La position de Macron s'est affaiblie. La position de la France s'est affaiblie. Il faut d'urgence remettre quelqu'un dans la machine qui tape du point sur la table.
01:03– Alors deuxième point, là où ça coince ce soir, on le voit ici, Christophe. Là, nous sommes un peu plus loin à Paris. Nous sommes à Bercy.
01:11– Oui, douzième arrondissement. Bercy, évidemment, l'économie, les finances.
01:15C'est le ministère qui a été en échec sur le budget et donc qui a été le ministère censuré.
01:20Donc c'est difficile de laisser Antoine Armand et Laurent Saint-Martin, même si certains disent qu'ils ont bien travaillé sur tout le ministre du budget.
01:26Par ailleurs, Antoine Armand s'était distingué en disant d'emblée, je ne recevais pas le RN, Barnier avait dû le remettre à sa place.
01:32Donc c'est aussi un chiffon rouge pour Marine Le Pen. Alors qui mettre à Bercy ?
01:35On avait trouvé le titulaire, c'était Laurent Wauquiez. Laurent Wauquiez devait aller à Bercy.
01:40Ça permettait aux LR, Intérieur et Bercy, d'entrer en force. Ça ne s'est pas bien passé.
01:45– Ou à la prière soir. – Sans doute est-il trop gourmand sur le ministère.
01:47Il va rester à la tête du groupe à l'Assemblée. Ça lui permet de ne pas être comptable du bilan de ce dernier chapitre du quinquennat Macron.
01:54Mais ça l'empêche de contrôler peut-être le présidentiable Retailleau qui s'envole beaucoup depuis trois mois.
01:59Et puis Bercy, Bercy c'est aussi le ministère qui va gérer les entreprises en crise, les plans sociaux qui se multiplient.
02:05Dans les mois qui viennent, dans les deux ans qui viennent, c'est un ministère-clé pour éviter que le bilan d'Emmanuel Macron s'effondre.
02:12C'est sans doute aussi pour ça qu'Elysée tique sur le titulaire.
02:15– Et puis venez avec moi Christophe, parce que le visage de la soirée, on peut le dire comme ça, c'est aussi celui-ci.
02:21Xavier Bertrand, ce qui peut paraître étonnant pour les personnes qui nous regardent, parce qu'on ne l'a pas vu depuis un petit moment.
02:26Et pour autant, il est au cœur de l'équation ce soir.
02:28– Et oui, parce que Xavier Bertrand est annoncé place Vendôme, donc le ministère de la Justice.
02:32Ça coince, ça coince du côté de la gauche, parce que c'est Didier Migaud qui est garde des Sceaux, donc c'est une perte pour la gauche.
02:37Et puis ça coince évidemment du côté du Rassemblement national.
02:40Rappelez-vous l'été dernier, Bertrand sollicité pour être Premier ministre, Marine Le Pen dit veto, immédiat, censure.
02:46C'était un casus belli.
02:47Bertrand, c'est celui qui est dans les Hauts-de-France, a empêché le RN de prendre le pouvoir en organisant un front républicain avant l'heure,
02:54et qui a tenu des propos très durs.
02:56Le laisser entrer au gouvernement, pourquoi pas ?
02:59Sébastien Chenu disait à midi sur BFMTV, un ministre, non, ce n'est pas un cas de censure, ce n'est pas une motivation de censure,
03:05on ne va pas faire toute la distribution.
03:06Sauf que là, c'est le ministère de la Justice.
03:08Et évidemment, Marine Le Pen se demande si le garde des Sceaux ne va pas peser sur le jugement qu'il attend, elle, dans le printemps,
03:14et qui pourrait la rendre inéligible immédiatement.
03:17Donc bien entendu, mettre un de ses pires ennemis au ministère de la Justice, elle le prend comme une provocation.
03:23Mais pour l'instant, ils n'ont pas dit censure.
03:24Ils ont dit que la pression montrait pour la censure.
03:26Par ailleurs, si LFI et le RN décident de voter la censure, le RN, parce qu'il y a Bertrand, garde des Sceaux.
03:32Que font les socialistes ? Ils vont se prêter à cette censure ?
03:35Ils vont dire non, Bertrand, c'est quand même quelqu'un à qui on s'est associé pour battre le RN,
03:39et bien on va sauver le soldat Bertrand, on va sauver le soldat Bayrou.
03:42Donc on aura peut-être un jeu de bonteaux entre tous ces ministères dans les heures qui viennent
03:47pour régler peut-être en même temps tous ces problèmes.
03:50Pendant ce temps-là, Bertrand, il commence à s'afficher comme la figure anti-Le Pen à droite,
03:56pendant que Retailleau s'affiche comme la figure qui peut vider le RN de sa substance
04:01en prônant des réformes qui plaisent aux électeurs du RN, un peu comme Sarkozy l'avait fait en 2007.
04:06Retailleau, Bertrand, deux manières de lutter contre le RN, deux manières en compétition.