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00:00Europe 1 Matin, 7h-9h, Dimitri Pavlenko.
00:03Tout de suite sur Europe 1, Eric Coquerel est l'invité de Romain Desarbres.
00:14Bonjour Eric Coquerel.
00:15Bonjour.
00:15Bienvenue sur CNews et sur Europe 1.
00:17Vous êtes député de la France Insoumise de Seine-Saint-Denis
00:19et président de la Commission des Finances à l'Assemblée Nationale.
00:23On va parler de François Bayrou, on va parler du gouvernement,
00:25on va parler des retraites et du budget évidemment.
00:27Je voulais vous parler tout d'abord de Mayotte.
00:29Emmanuel Macron est à Mayotte, dialogue franc, parfois tendu ces dernières heures
00:34avec des Mahorais.
00:35Le président de la République leur a dit, pour défendre l'action de la France,
00:38qu'il n'y avait pas un endroit de l'océan Indien où on aidait autant les gens.
00:42Est-ce qu'il n'a pas raison ?
00:44Il les a même engueulés, je cite, parce que vous êtes content d'être en France,
00:48parce que vous n'étiez pas en France, vous seriez 10 000 fois plus dans la merde.
00:50Excusez-moi, mais par rapport à des gens dont le département vient d'être rasé,
00:55dans laquelle, probablement, il y a au moins 1 000 morts,
00:59et malheureusement, on pense que le bilan va augmenter.
01:03Par rapport à des gens qui, pour l'instant, quand ils font la queue pendant deux heures,
01:06reçoivent deux bouteilles d'eau, une boîte de sardines,
01:10une boîte de thon et une boîte de tomates, d'accord ?
01:13Je trouve que cette déclaration, si vous voulez, elle est complètement indécente.
01:17Je pense qu'Emmanuel Macron n'est pas à la hauteur, une fois de plus, de la situation.
01:21Il faut comprendre que, sur Mayotte, à la fois, il y a une très grande pauvreté,
01:28vous le savez, c'est-à-dire qu'avant même le cyclone,
01:30il y a une situation qui est absolument dramatique.
01:3270 % de la population qui vit en dessous du seuil de pauvreté.
01:36Le rapport du nombre de médecins par rapport à la population
01:39est infiniment plus faible que sur le territoire.
01:43Il y avait déjà des problèmes d'approvisionnement d'eau,
01:46important, ce n'est pas le cyclone qui les a apportés,
01:48et que quelqu'un arrive en disant à des gens qui sont frappés ainsi,
01:51écoutez, en réalité, de quoi vous plignez-vous ?
01:55Vous seriez ailleurs, ce sera encore pire.
01:58En plus de ça, pour un pays qui aujourd'hui, et ça, ça pose les problèmes de prévention,
02:03de réparation partout en France, mais y compris dans les départements d'outre-mer,
02:07des catastrophes naturelles, il y a un manque manifeste de moyens,
02:12là, pour l'instant, pour les acheminer,
02:15pour les mettre en adéquation avec le problème, tout ça est indécent.
02:19Éric Coquerel, les Mahorais vivent dans des conditions dramatiques
02:25à cause de l'immigration qui est totalement incontrôlée sur l'île de Mayotte,
02:30l'archipel de Mayotte.
02:31Qu'est-ce qu'il faut faire pour réduire l'immigration incontrôlée ?
02:37L'immigration est légale.
02:38C'est ça, le problème principal de Mayotte,
02:42ce n'est pas cette question-là.
02:43Je ne dis pas qu'elle n'existe pas, je dis venir auprès.
02:45Elle est posée, et vous le savez, par rapport à une problématique stratégique
02:50par rapport aux Comores, qui n'ont jamais reconnu, comme l'ONU d'ailleurs,
02:54que Mayotte soit un département français et ne soit plus intégré à leur territoire.
02:58Je vous propose de ne pas rentrer dans cette question, mais c'est ça, le contexte.
03:01Mais la question n'est pas là.
03:02C'est qu'en termes de moyens humains, en termes de moyens sanitaires,
03:06en termes de traitement, par exemple, de ces populations,
03:10Mayotte n'a pas, comme souvent les départements d'Outre-mer,
03:13mais à Mayotte, ça se pose de manière encore bien plus importante qu'ailleurs,
03:16Mayotte n'a pas le traitement de n'importe quelle autre partie du territoire français.
03:21C'est ça, la réalité première.
03:23Cela rajoute...
03:23C'est-à-dire que vous appelez à faire respecter la loi,
03:26à expulser les immigrés en situation...
03:28Non, j'appelle à ce que l'égalité sur laquelle ont le droit
03:33tous les citoyens et les citoyens français soient appliqués partout,
03:36sur tous les territoires, y compris à Mayotte, et ce n'est pas le cas.
03:39Et j'appelle aussi une deuxième chose,
03:41c'est que sur la question des catastrophes naturelles
03:43liées notamment au réchauffement climatique,
03:45parce que ce cyclone est lié pour une grande part,
03:48vu le réchauffement des eaux, aux catastrophes climatiques,
03:51il va y en avoir d'autres.
03:52J'appelle à ce qu'on prenne enfin des mesures
03:54qui ont été promises par M. Macron depuis 2018
03:57pour mettre les moyens, pour anticiper,
04:00réparer quand les choses ont lieu, ce n'est pas le cas.
04:04Et sur Mayotte, par exemple, si vous me parlez d'une solution
04:07sur la question des personnes qui arrivent à Mayotte,
04:10on pourrait faire en sorte que Mayotte,
04:11quand les gens arrivent sur le territoire
04:14et reçoivent des papiers pour y rester,
04:16ils puissent aussi aller sur le territoire hexagonal,
04:18ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
04:20Donc tout le monde se concentre sur Mayotte.
04:21Parce que ça augmenterait l'attractivité
04:24et ça augmenterait cette immigration.
04:25Et d'accord, ça réglerait au moins la question pour Mayotte.
04:30Donc c'est aussi une des solutions concrètes
04:31qui pourraient être mises sur la table.
04:33Emmanuel Macron veut une loi spéciale pour Mayotte.
04:36Chaque fois qu'on veut qu'un dossier aille vite en France,
04:38on parle d'une loi spéciale pour s'épargner,
04:42pour s'éviter tous les blocages.
04:44De toute façon, il va falloir,
04:45parce qu'il va falloir dégager de l'argent.
04:47De toute façon, il va falloir une loi spéciale d'urgence,
04:49c'est assez clair.
04:49Mais vous avez raison de dire,
04:52pourquoi on fait une loi spéciale ?
04:53Parce qu'on n'a pas anticipé avant.
04:55Je reviens sur ce que j'ai dit tout à l'heure.
04:56Emmanuel Macron avait promis une grande loi
04:58sur les catastrophes naturelles en 2018.
05:01Elle n'a pas eu lieu.
05:02Il y avait une commission interministérielle
05:04sur l'effet des catastrophes naturelles
05:08et climatiques sur les Outre-mer.
05:11Ça a été abandonné, il a été dégagé.
05:14On a fait, nous, une commission d'enquête à l'Assemblée.
05:16Elle a été sabotée,
05:17qui concluait, en plus, ce qu'il y aurait eu justement
05:19sur le problème spécifique à Mayotte,
05:22d'effet de problématiques de type cyclone, etc.
05:26Donc, si on avait anticipé avant,
05:28on ne serait peut-être pas dans la situation aussi catastrophique
05:31que dans laquelle, aujourd'hui,
05:33se retrouvent les habitants de Mayotte,
05:34parce que c'est d'abord eux, en premier lieu,
05:36qui sont dans cette situation.
05:37Éric Coquerel, invité de la grande interview CNews Europe 1,
05:40ce matin, François Bayrou espère un gouvernement avant Noël.
05:44En clair, avant mardi-midi,
05:45parce que le réveillon de Noël, c'est mardi soir.
05:47Ça serait une bonne nouvelle ?
05:51Bonne nouvelle ou pas ?
05:51Ah non, ce n'est pas évident.
05:52Non, je vais vous répondre.
05:54La bonne nouvelle, ce serait que M. Macron
05:56respecte le suffrage universel,
05:57arrête de nommer des gouvernements minoritaires
05:59pour appliquer une politique minoritaire.
06:01Voilà, dans n'importe quelle démocratie au monde,
06:03on n'assiste pas à ce qui se passe.
06:05M. Macron, il a été battu aux européennes,
06:08aux législatives.
06:09On peut dire aussi qu'il a été encore battu
06:10par la motion de censure sur le gouvernement Barnier,
06:12qui le concerne aussi.
06:14Et qu'est-ce qu'il fait ?
06:14Il renomme un gouvernement fait pour appliquer sa politique.
06:17Bon, tout ça ne peut pas fonctionner.
06:19Donc, je vais vous dire une chose,
06:20ce gouvernement-là, je ne sais pas s'il sera nommé avant Noël,
06:23mais il ne terminera pas l'hiver,
06:24pas plus que M. Barnier n'a passé l'hiver.
06:26Alors, ça, on verra, l'avenir le dira, comment dire ?
06:29L'avenir le dira,
06:30mais c'est bien d'avoir des...
06:31Bon, moi, vous savez, dès fin août,
06:33j'ai dit que le gouvernement Barnier ne passerait pas l'hiver.
06:34Vous pouvez regarder à peu près tous les PSH Média.
06:37Je vous dis que le gouvernement Bayrou ne terminera pas l'hiver
06:39pour les mêmes raisons.
06:40Alors, en attendant, François Bayrou a lancé
06:42une offre publique de participation au gouvernement.
06:45Vous l'avez entendu.
06:47À tout le monde, sauf à vous et au Rassemblement national.
06:49Vous auriez aimé être convié hier à la Réunion ou pas ?
06:52De regretter de ne pas y être allé ?
06:53Non, non.
06:54J'ai trouvé que, franchement,
06:57la façon de délimiter un périmètre
06:59pour faire en sorte de ne pas inviter le Rassemblement national
07:01et les filles n'étaient pas très élégants.
07:03Les gens qui ont pris des responsabilités,
07:05je ne sais plus, l'a dû dire, dans les 20 ans, enfin bon.
07:07Mais non, on n'y aurait pas été pour une bonne raison.
07:10C'est que nous, nous n'avons rien à négocier.
07:11Allez voir le Premier ministre,
07:12une fois qu'il aura défini son gouvernement, etc.
07:14Il n'y a aucun problème.
07:15Mais nous, on ne va pas rentrer dans des accords
07:19quelconques de coalition ou d'accords de non-censure
07:22avec un gouvernement qui va appliquer une politique minoritaire
07:24et à laquelle nous avons évidemment le droit de nous opposer.
07:26Et même, j'allais dire, ce n'est pas le droit,
07:29c'est le devoir que nous ont donnés les électeurs en votant pour nous.
07:32Éric Coquerel, François Babou dit
07:34« Je trouverai les moyens de les faire participer au travail que nous avons à faire. »
07:37Vous et le Rassemblement national, vous allez participer ?
07:40Ça, je n'ai rien à dire.
07:41Enfin bon, excusez-moi, mais ça veut dire quoi participer au travail ?
07:45Vous croyez qu'aujourd'hui, il est vraiment en état de dire ça ?
07:49Ce que j'observe, c'est que même nos collègues,
07:53les groupes du NFP qui y vont, ils ne leur donnent rien.
07:56C'est-à-dire qu'ils y vont pour dire « Ecoutez, on est prêts éventuellement à négocier, etc. »
08:00Il n'y a rien de rien.
08:01Abrogation de la réforme des retraites, les socialistes disent « Bon, allez, le gel, ça suffira. »
08:06Non, pas de gel.
08:06Alors, il leur fait un cadeau quand même, il leur dit « On va reprendre la réforme des retraites. »
08:10Oui, alors là, vous me parliez de Père Noël,
08:13mais là, c'est vraiment croire au Père Noël que dans neuf mois,
08:15quand M. Béron ne sera plus Premier ministre,
08:16parce que là, je vous fais tous les paris que vous voulons,
08:19on va reprendre une discussion, et bien que c'est pour gagner du temps.
08:21Le 49-3, par exemple.
08:23Les socialistes disent « On pourrait faire un accord, pas de 49-3, pas de motion censure. »
08:27Qu'est-ce que dit M. Béron ?
08:28Il dit « Non, pas de 49-3, sauf en cas de contrainte sur le budget. »
08:31Donc autrement dit, il fera le 49-3.
08:33Donc, on voyait bien qu'en réalité, il n'y a rien à négocier
08:37parce que M. Béron est nommé pour continuer la politique économique et budgétaire de M. Macron.
08:41Donc, je dis à mes camarades du Nouveau Front Populaire
08:45« Bon, il faut peut-être que maintenant, on se resserre les coudes
08:48et qu'on se prépare à censurer ce gouvernement. »
08:50Quelles sont vos relations avec le Parti Socialiste ?
08:53À l'Assemblée, j'ai des bonnes relations.
08:55Vous parlez de vos camarades du Nouveau Front Populaire ?
08:57Oui, à l'Assemblée.
08:58Vous savez, on vote 95 % des mêmes textes depuis des mois.
09:01On a censuré le gouvernement, on a transformé le budget.
09:04Et donc, nous avons des relations.
09:05Après, ça dépend, pas forcément avec tous, mais on a des bonnes relations.
09:09Et vous verrez qu'ils vont nous rejoindre pour la censure.
09:11J'en suis à peu près persuadé.
09:12Sur le budget, il va falloir faire des économies.
09:15La France est sur-endettée, 3 200 milliards d'euros de dettes.
09:19Tiens, vous êtes président de la Commission des Finances.
09:20C'est inquiétant, par 3 200 milliards d'euros de dettes.
09:22Vous dites que ça se gère.
09:23Là, en deux minutes ?
09:25Non, ce qui est inquiétant...
09:27À peu près deux minutes.
09:28Ce qui est inquiétant, alors, on n'a pas 3 200 milliards de dettes parce que...
09:31Ah, c'est une nouvelle, ça.
09:33Oui, parce que c'est 3 200...
09:34C'est comme si, je vous disais, vous empruntez pour une maison pendant 15 ans
09:37et à l'instant T, en fait, vous avez deux dettes,
09:40l'équivalent à rembourser de votre emprunt sur 30 ans.
09:43Cet emprunt, il est sur 8 ans et demi.
09:45Donc, en gros, on est endetté à peu près à 300 milliards, en réalité, par an.
09:51Et ce qui est important de dire, c'est la charge de la dette.
09:53La charge de la dette augmente.
09:54C'est vrai que c'est un problème.
09:55C'est-à-dire, ce qu'on paye comme intérêt...
09:56Une soixantaine de milliards d'euros.
09:58En PIB, elle ne va pas beaucoup autant augmenter, ça.
10:01C'est ça qu'il faut regarder, mais elle augmente.
10:02Moi, ce qui m'inquiète, ce n'est pas tant ça.
10:04Qu'un État fasse de la dette pour investir sur les grands équipements,
10:08en matières écologiques, ça va.
10:10Qu'un État fasse de la dette pour payer les cadeaux fiscaux aux plus riches,
10:12comme on l'a fait, parce que le problème de la dette en France,
10:15c'est un manque de recettes.
10:16C'est un manque de recettes qui a bénéficié essentiellement aux ultra-riches
10:19et aux très grandes entreprises.
10:20Ça, c'est un problème.
10:21On n'a plus les moyens, en termes de déficit et en problématiques aussi,
10:25de pouvoir investir.
10:26Par exemple, sur la question écologique.
10:27On parlait de Mayotte.
10:28On n'a plus les moyens de faire des cadeaux fiscaux aux plus riches.
10:30La présidente de la région Loire-Atlantique, Christelle Morrencet,
10:34a été menacée parce qu'elle a fait voter un budget,
10:37non pas avec 40 millions d'euros d'économies,
10:40comme on lui demandait,
10:41mais avec 100 millions d'euros d'économies.
10:45Des subventions disparaissent,
10:47ce qui, visiblement, ne fait pas plaisir à quelqu'un,
10:49à des individus qui le menacent,
10:52qui, visiblement, bénéficiaient de ces subventions.
10:55Comment expliquez-vous que ça suscite autant de violence ?
10:57Excusez-moi, mais je ne connais pas son cas.
10:59C'est la présidente de la région Loire-Atlantique.
11:02D'accord, qui est menacée parce qu'elle a baissé les subventions ?
11:04Oui.
11:05C'est compliqué de réduire les dépenses publiques en France ?
11:09Oui, parce que les dépenses publiques se réduisent depuis 2017,
11:14par rapport au PIB.
11:14Contrairement à ce qu'on croit,
11:16il faut bien comprendre que les dépenses publiques baissent.
11:19Et le problème, c'est que les recettes baissent.
11:21Donc oui, c'est compliqué parce qu'on touche à l'os.
11:23Quand on baisse les dépenses publiques,
11:26après, par exemple,
11:27on se retrouve avec des manques de moyens pour aller aider,
11:29par exemple, Mayotte.
11:30Voilà, c'est très clair, c'est concret.
11:31Quand on baisse les dépenses publiques,
11:33on se retrouve avec moins de soignants à l'hôpital.
11:36Quand on baisse les dépenses publiques,
11:37on se retrouve avec trop d'élèves dans chaque classe, etc.
11:40Voilà le problème que nous avons.
11:41Et c'est pareil pour les collectivités
11:43à qui on demande de faire des efforts
11:45et en même temps, on leur demande d'investir pour l'écologie.
11:49Je crois que la solution n'est pas de continuer à maigrir l'État,
11:54à maigrir les services publics,
11:56à maigrir la dépense publique qui est aussi une recette pour l'économie.
11:59Je pense qu'il faut aller chercher l'argent
12:02là où il a été emmagasiné à hauteur de centaines de milliards depuis 2017.
12:05Plus efficace ?
12:07L'État, il est...
12:08Si on regarde les comparaisons de gestion au général privé,
12:11l'État, c'est pas vrai.
12:12L'État est efficace.
12:14Par exemple, est-ce que vous savez que la sécurité sociale,
12:16en termes de gestion, coûte moins cher
12:17que les assurances privées aux États-Unis ?
12:19Voilà, les comparaisons ont été faites.
12:21Donc moi, je ne veux pas rentrer dans cette considération-là.
12:24Je vois bien quel est l'objectif.
12:26L'objectif, c'est de dire qu'il faut toujours moins de dépenses publiques,
12:28il faut moins de services publics
12:30pour faire notamment en sorte qu'une partie d'entre eux soit privatisée,
12:32que les gens qui ont les moyens puissent aller, justement, se les payer.
12:36Moi, c'est pas mon style de société.
12:38Je pense que c'est pas par là qu'il faut partir.
12:40Il faut partir par le fait de reprendre...
12:42Encore une fois, mais c'est important.
12:44Est-ce que vous savez que les 500 plus grandes richesses de ce pays...
12:48Je suis sûr que vos auditeurs ne le savent pas.
12:49Les 500 plus grandes richesses de ce pays,
12:51elles ont vu leur part dans le patrimoine doublé depuis 2017.
12:55Elles avaient 20 % du patrimoine national.
12:57Aujourd'hui, elles ont 42 % du PIB.
12:59C'est quelque chose d'absolument hallucinant.
13:02Donc, c'est cela qu'il faut aller chercher
13:04et ça nous permettra de baisser le déficit et d'investir.
13:07C'est une bonne nouvelle qu'il y ait des gens qui s'enrichissent.
13:09C'est une bonne nouvelle qu'il y ait des gens qui s'enrichissent en France ?
13:11Et qui payent des impôts et qui fassent tourner l'économie ?
13:13Heureusement qu'il y a des grandes...
13:15Oui, mais justement...
13:15Il en faudrait plus ?
13:16Donc, pour que les gens s'enrichissent...
13:18Prenons ce que vous venez de dire.
13:19Les 174 milliardaires de ce pays...
13:21Mais attendez, écoutez-moi.
13:22Les 174 milliardaires de ce pays,
13:24est-ce que vous savez qu'ils payent moins de 2 % d'impôts sur le revenu ?
13:26C'est une étude IPP Bercy.
13:28C'est moins de 2 %.
13:30Est-ce que vos auditeurs trouvent normal,
13:32notamment parmi ceux qui sont assujettis au plus haut tranche du revenu,
13:36que des gens payent moins de 2 % alors qu'ils sont milliardaires dans ce pays ?
13:40Non, c'est absolument anormal.
13:41Donc, c'est là-dessus qu'il faut rétablir une égalité à la fois fiscale,
13:45mais en même temps aller chercher les moyens.
13:47Parce que ces gens-là, ce n'est peut-être pas complètement normal.
13:50Ils aient vu leur fortune passer de 600 milliards à 1 100 milliards,
13:54leur patrimoine, depuis 2017.
13:56Je crois que chacun pourra le comprendre.
13:58Et c'est de l'argent qui nous manque, à tous.
14:00Hier, François Bayrou a affirmé vouloir que Bruno Retailleau reste au gouvernement.
14:05Qu'est-ce que vous avez pensé de la méthode de Bruno Retailleau au ministère de l'Intérieur ?
14:09Avec le gouvernement Barrett ?
14:12D'utiliser le vocabulaire de l'extrême droite pour justifier son action,
14:16ça me pose un problème.
14:17Parler des Français de papier, qui est un propos maurassien,
14:20et qui est un propos qui, jusqu'à maintenant, a été dévelu à l'extrême droite,
14:24c'est un souci.
14:25Dire que l'État de droit, pour lui, je ne sais plus quelle formule avait été utilisée,
14:29mais enfin, relativiser ça, c'est un souci quand vous êtes ministre de l'Intérieur.
14:32Donc voilà, je trouve que son action, heureusement,
14:34et j'espère que ce sera le cas, il n'a pas eu le temps d'y rester longtemps,
14:38mais c'est celle...
14:39D'ailleurs, M. Giacobelli l'a dit, il a dit,
14:41je lui céderai volontiers mon poste de porte-parole du Rassemblement national.
14:46Il est soutenu par les Français, Bruno Retailleau ?
14:47Ah bon, qu'est-ce que vous en savez ?
14:48Dans les sondages ?
14:49Dans les urnes, non.
14:50Dans les urnes, il fait partie du parti qui a eu le plus mauvais résultat aux élections législatives.
14:54Je vous le rappelle, c'est d'ailleurs un problème.
14:55C'est-à-dire que les perdants, aujourd'hui,
14:57on veut faire en sorte qu'ils continuent à gouverner le pays sur une politique qui est perdante.
15:02C'est un peu problématique d'un point de vue démocratique.
15:04Le militant islamiste Elias Dimzalen a été condamné à 5 mois de prison avec sursis
15:09pour avoir appelé Alinti Fada dans les rues de Paris et en banlieue.
15:14Comment jugez-vous cette peine ? 5 mois de prison avec sursis ?
15:16Je n'ai pas de commentaire spécial.
15:18Vous n'avez pas de commentaire ?
15:19Non, non.
15:20Moi, j'ai déjà dit qu'appeler Alinti Fada à Paris, je ne voyais pas le sens.
15:25Même appeler de l'extérieur Alinti Fada aux Palestiniens,
15:28c'est aux Palestiniens de décider s'ils sont dans la position de pouvoir se soulever.
15:32Et malheureusement, vu le génocide en cours, je crains que ce ne soit pas le cas.
15:36À Paris, je ne vois pas tellement le sens.
15:38C'est une question de sens ?
15:39Oui, ça n'a pas de sens.
15:41Appeler Alinti Fada à Paris, ça n'a pas de sens.
15:43Donc, je ne suis pas d'accord avec ça.
15:46Je voulais savoir.
15:47Par contre, il me semble plus important, s'il voulait consacrer quelques secondes à ça,
15:50de voir qu'il y a une nouvelle association internationale des droits de l'homme
15:53qui reconnaît le génocide en cours à Gaza.
15:55Ça, ça me semble plus important.
15:57Et ça, ça devrait être condamné, y compris pour les gens qui en France
16:00en sont les soutiens et les complices, notamment dans leurs déclarations.
16:04Éric Coquerel était l'invité de la grande interview CNews Europe 1 ce matin.
16:08Merci à Éric Coquerel d'être venu ici.