Emmanuel Macron a promis une "loi spéciale" pour permettre la reconstruction de Mayotte après le passage du cyclone Chido. Le président de la République a indiqué que l'objectif était d'acheminer de l'eau et de la nourriture dans toutes les communes touchées "d'ici dimanche au plus tard". Une journée de deuil national a par ailleurs été décrétée le lundi 23 décembre.
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00:00Alors d'abord, les premières réponses pour les Mahoraises et les Mahorais, je veux vraiment ici dire la solidarité, l'affection de la nation toute entière aux côtés de la population,
00:11et ce depuis les premiers instants et même avant, parce qu'il y a eu une mobilisation extraordinaire de tous les services de l'Etat, civils et militaires.
00:19Je veux remercier les élus, tous les soignants, les bénévoles, les ministres de l'Outre-mer et de l'intérieur se sont déployés très rapidement.
00:28Monsieur le Préfet était à la tâche jour et nuit, et je suis là ici pour manifester cette solidarité de la nation.
00:35On a d'abord l'urgence, et donc l'urgence c'est ce qu'on est en train de faire, c'est les soins, c'est essayer de réparer ce qui peut l'être et qui menace chacune et chacun,
00:48on l'a vu tout à l'heure ensemble, et c'est de faire arriver l'eau potable et l'alimentation.
00:54Et là les choses vont s'accélérer, parce que beaucoup de communes ont vécu sur leur stock, et donc les premières livraisons de fret à la fois maritimes et aériennes sont en train d'arriver,
01:05j'en ai apporté ce matin moi-même, donc on va avoir justement cette réponse d'urgence, l'eau, l'alimentation, mais aussi vous l'avez compris,
01:14restaurer l'eau dans les robinets et l'électricité, et ça, ça va se faire progressivement dans les prochains jours,
01:21avec aussi pour l'électricité des solutions comme des groupes électrogènes pour certaines communes, parce que dans une partie de Mayotte, ça prendra plusieurs semaines.
01:29On va aussi, dès ce week-end, redéployer des réseaux de télécommunication plus stables grâce aux satellitaires.
01:36C'est aussi l'effort qu'on fait en matière de sécurité, là depuis le début, de manière constante, on a des escadrons de gendarmerie de mobile qui viennent compléter les forces en présence,
01:45des militaires sont là aussi, et donc vous aurez, à dimanche, 1200 forces de sécurité intérieure qui seront déployées ici et qui permettront de sécuriser les quartiers qui,
01:58aujourd'hui, font parfois l'objet de pillages, et l'attention que vous avez vue, qui est décrite par nos compatriotes.
02:04Donc il y a la réponse d'urgence autour de tous ces sujets, et dès demain, l'hôpital militaire sera déployé là où on était tout à l'heure, à Cavani,
02:12et donc les choses vont maintenant être visibles pour la population, et on va reconquérir chaque commune.
02:18Ensuite, il y a un temps de stabilisation, on va devoir consolider ça, parce que pendant plusieurs semaines, on va être face à des défis,
02:25parce qu'on a des risques infectieux qui sont là, des maladies chroniques qui peuvent revenir, qui sont présentes, mais les gens vont revenir se faire traiter,
02:33on a une fatigue, évidemment, de ceux qui s'occupent des autres, donc il faut aménager des relèves, on a des sujets de santé mentale qui ont été pointés,
02:40sur lesquels on va apporter des réponses, et puis, dès demain, des réquisitions seront faites aussi pour aider à alimenter,
02:47donc les forces économiques qui ont ou des stocks d'eau ou la capacité à alimenter seront réquisitionnées.
02:53On va également préparer nos écoles, et donc ça, ça va passer par deux choses. Reloger, le plus rapidement possible, en urgence, nos compatriotes qui peuvent l'être,
03:03et donc en mobilisant nos services, des architectes.
03:12La liaison a été interrompue avec Mayotte, d'où Emmanuel Macron s'exprime en cette fin de journée, le chef de l'État étant arrivé ce matin sur l'archipel français.
03:21On a retrouvé la liaison.
03:23Et on a mis en place, pour ce matin, justement, les dispositifs de catastrophe naturelle qui vont permettre d'indemniser les personnes de manière beaucoup plus simple et beaucoup plus rapide,
03:35et à côté de ça, pour ceux qui ne sont pas indemnisés, un fonds d'indemnisation qu'a lancé le ministre sera là aussi disposé.
03:42Tout ça, normalement, devrait permettre de faire face à la détresse et aux situations d'urgence de populations qui vivent dans les écoles,
03:49libérer celle-ci pour préparer la rentrée scolaire au 13 janvier.
03:54Et là aussi, nous allons, en parallèle, mettre en place un dispositif de solidarité nationale pour faire face à toutes les situations et accompagner toutes les familles,
04:02y compris par des dispositifs régionaux ou nationaux.
04:06Et puis, il y a la dernière phase qui est la reconstruction.
04:09Rebâtir Mayotte, c'est l'engagement que j'ai pris, c'est le souhait des élus, de la population,
04:14c'est-à-dire rebâtir à la fois de l'habitat et des bâtiments publics durables qui répondent aux normes
04:21et qui feront face à des événements du type de ce cyclone et des événements naturels auxquels, malheureusement, dans la région, on est confronté.
04:29Et donc, ça suppose tout un travail méthodique en mobilisant les forces économiques et les entrepreneuses et entrepreneurs de Mayotte,
04:38mais aussi les meilleures expertises dans le monde entier.
04:42Ce qu'on veut pouvoir faire, c'est le faire vite. Et donc, on va comprimer avec cette loi les délais.
04:46Et donc, on va simplifier les textes, les procédures.
04:49Le meilleur exemple que je prendrai, c'est ce qu'on a fait pour les Jeux olympiques, pour Notre-Dame,
04:54où on a comprimé les délais en parallélisant, si je puis dire, toutes les procédures, en faisant tout d'un seul tenant,
05:00et en créant aussi un établissement public qui simplifie tout et qui permet d'être l'assemblié, si je puis dire, de tout ce qui est fait normalement de manière éparse.
05:09Et donc, on va créer un établissement public, rebâtir Mayotte.
05:13On va le gréer avec les meilleures équipes.
05:16On va évidemment le financer.
05:18On va simplifier les procédures.
05:20Parmi ces procédures, il y a aussi celles qui permettent, justement, de mettre fin à ces bidonvilles
05:25et de supprimer les habitats qui sont à la fois indignes, dangereux, dans lesquels sont les clandestins.
05:31Aujourd'hui, on a des dispositifs – vous avez beaucoup entendu parler de la loi Elan – qui ne sont pas adaptés au territoire,
05:36qui ne permettent pas d'être assez efficaces.
05:38Et donc, il y aura dans cette loi aussi des mesures d'urgence adaptées à la situation de Mayotte qui permettront d'être beaucoup plus efficaces.
05:45Vous allez les reconstruire en cinq ans, comme pour Notre-Dame ?
05:48Je n'ai pas donné de délai, parce qu'on va rétudier ce soir le bon délai, et je le donnerai en temps voulu.
05:52Monsieur le Président, vous avez évoqué trois temps, Monsieur le Président.
05:54Quel calendrier, justement, aujourd'hui ?
05:56Attendez. Monsieur Piavou, je fais mon travail.
05:59Quand on a entendu les témoignages, justement, vous parlez de l'eau, de l'alimentation.
06:02C'est quelque chose qui est énormément revenu aujourd'hui.
06:05Et je rajouterai aussi un troisième point, puisqu'on avait aussi ces files d'attente énormes devant les stations essence pour pouvoir se déplacer,
06:11surtout dans ces moments-là, ces trois points-là.
06:14Alors, sur l'essence, il n'y a aujourd'hui pas de pénurie.
06:16Simplement, le préfet, à juste titre, a pris des dispositions pour éviter que les gens viennent remplir des jerry-cans.
06:22Et donc, il y a une contrainte organisationnelle.
06:25Mais là, il ne faut pas qu'il y ait de phénomène de panique. C'est une contrainte.
06:28On va, d'une part, redéployer les bus, maintenant qu'on a dégagé les voies avec les forces de sécurité civile militaire et les entreprises qui ont été mobilisées.
06:37Donc, on va essayer de remettre en fonctionnement des bus qui vont permettre d'aidester les déplacements individuels.
06:43Et les choses vont progressivement se fluidifier.
06:45Pour ce qui est de l'eau et de l'alimentation, en effet, j'ai vu, comme vous, partout, des gens qui étaient dans le manque, l'angoisse, la détresse.
06:55Et donc, là, il y a eu des distributions qui ont été faites sur les stocks qui existaient ici.
06:59On a réquisitionné, M. le préfet a réquisitionné tout à l'heure, des stocks additionnels qui existaient sur le port et que j'ai évoqués.
07:06Et en même temps, les premières capacités sont arrivées et continueront d'arriver dans les jours prochains.
07:13Donc, maintenant, on va le démultiplier. On va faire arriver cette eau et ces réserves alimentaires dans chaque commune.
07:20On va sécuriser les distributions. On va aussi, pour fluidifier dans les communes les plus lointaines, organiser ça par des largages en hélicoptère.
07:29Et le ministre des Armées a pu, en parallèle, mettre en œuvre ce que je m'étais engagé à faire ce matin quand on a vu les professionnels.
07:35Et donc, ça va fluidifier les choses, là aussi, dans les prochains jours.
07:39Donc, les choses vont maintenant substantiellement s'améliorer sur ces besoins de première nécessité.
07:44Mais avec un défi qui est le caractère très enclavé de certaines communes.
07:48Et avec un autre défi, c'est qu'on a des populations qui, évidemment, sont des populations souvent en situation irrégulière.
07:54Et c'est un peu le paradoxe et l'attention qu'on connaît et qui est propre à l'île.
07:59Et donc, je vais être très clair avec vous. Il ne faut pas qu'il y ait de distinction quand il s'agit de sauver, d'alimenter et de faire boire.
08:04Et donc, j'ai demandé qu'il y ait des missions qui soient lancées.
08:07Et dès demain, on va les multiplier pour aller au-devant des populations qui sont dans ces bidonvilles, dans ces bangas,
08:13pour regarder si elles sont blessées, s'il y a des gens en situation de grande détresse.
08:17Pour apporter, là aussi, l'eau et l'alimentation. Parce qu'il faut qu'il y en ait aussi dans ces endroits.
08:22C'est notre devoir. Mais dans la durée, on ne veut pas qu'ils pillent.
08:26Et donc, on va sécuriser aussi les quartiers où habitent les Mahoraises et les Mahorais.
08:30Pour ne pas que ces populations viennent piller pour reconstruire leurs bangas.
08:34Et on veut, dans la durée, qu'il n'y ait plus ces bidonvilles.
08:38Justement, je rebondis par rapport à ce que vous dites, M. le Président.
08:41Ça veut dire que l'État ne demandera pas de justificatif de pièces d'itam, d'identité,
08:45justement, dans la distribution de la nourriture, comme il se dit actuellement ?
08:49Non, il faut aller vers... Donc là, aujourd'hui, comment ça se passe très concrètement ?
08:52On l'emmène, on approvisionne les communes. C'est les communes qui organisent avec notre soutien.
08:58Et ceci va se fluidifier à mesure que le volume arrivera.
09:01Mais il est très clair qu'on doit apporter du soin et les produits de première nécessité aux populations qui en ont besoin.
09:07Le deuil national est confirmé le 23 décembre, M. le Président. Et en quoi consiste-t-il ?
09:11Le deuil national, j'ai signé le texte tout à l'heure, il est confirmé, en effet, pour lundi.
09:17Et il consiste... Il y aura une minute de silence qui sera faite dans tous les services publics, bâtiments.
09:23On invitera la population à le faire à midi.
09:26Et les drapeaux seront mis en berne.
09:28Et les dispositions qui, légalement, prévalent en cas de deuil national seront appliquées.
09:33M. le Président, vous avez des déchets sur toutes les routes de Mayotte, surtout dans le sud, dans le centre.
09:38Parfois, on n'arrive même pas à circuler. Quelles solutions, rapidement ?
09:42Alors, les solutions sont en cours.
09:44C'est d'ailleurs là-dessus qu'on a concentré nos forces de sécurité civile et les militaires et la logistique.
09:49Ils ont déblayé beaucoup de routes.
09:51M. le Préfet, lui-même, et je le remercie, a fait une inspection de toutes les communes du nord jusqu'au sud,
09:57en passant par le littoral ouest, et a pu voir les routes ouvertes.
10:01Donc, il y a encore des déblayements à faire.
10:03C'est cet effort qu'on va poursuivre dans les prochains jours.
10:05Et puis, après, il y a, en effet, l'évacuation des déchets,
10:08le stockage, la suppression, qui est une filière qu'on va sécuriser dans les prochains jours,
10:12aussi avec l'aide et la réquisition de plusieurs entreprises maoraises.
10:17M. le Président, vous avez évoqué tout à l'heure le droit du sol.
10:21Est-ce que vous pouvez nous préciser ce que vous êtes prêts à faire dans ce domaine-là ?
10:26Est-ce que ça veut dire le supprimer comme l'avait envisagé Gérald Darmanin en février ?
10:31Et si c'est le cas, comment ?
10:34C'est de manière très simple.
10:36Des textes ont été préparés par les élus, en effet, dans le cadre de ce qu'avait lancé le ministre Darmanin.
10:43Le ministre des Outre-mer a d'ailleurs aussi beaucoup travaillé.
10:45Et sur le texte que j'évoquais tout à l'heure,
10:48« Rebâtir Mayotte », un travail a déjà été quasi finalisé par les services du ministère des Outre-mer.
10:53Mais on voit bien qu'on a une difficulté qui est liée à la géographie et à l'histoire de Mayotte et de la relation aux Comores,
10:58et qu'aujourd'hui les rigidités de nos textes ne sont pas du tout adaptées à la situation.
11:03Et donc c'est ces textes qu'on va remettre dans le travail, qui doivent intégrer cette loi,
11:07pour permettre d'abord de rendre moins incitatif l'immigration clandestine,
11:12qui sinon, avec le temps, permet malgré tout d'accéder à des prestations sociales
11:16qui sont plus élevées que le salaire moyen partout ailleurs dans la région,
11:22et qui donnent des droits qui rendent extrêmement attractifs aujourd'hui l'arrivée clandestine.
11:27Donc on va durcir ces dispositifs.
11:30On va durcir aussi les moyens que nous mettons pour lutter contre l'immigration clandestine,
11:34au-delà des opérations qu'on a déjà pu faire ces dernières années.
11:37Et on doit renforcer le travail de reconduite.
11:40Durcir comment, si ce n'est pas le supprimer ?
11:43C'est tout le travail qui sera à faire par le gouvernement et les parlementaires.
11:47Mais très clairement, ça n'est pas celui aujourd'hui qui est en vigueur,
11:50qui peut permettre d'avoir une réponse efficace.
11:53Mais c'est un dispositif spécifique qu'il faut pouvoir faire.
11:56La presse locale évoquait aujourd'hui le chiffre de 60 000 morts dans la catastrophe.
12:02Est-ce qu'aujourd'hui, on a un bilan un petit peu plus précis ?
12:05Et par ailleurs, vous avez décidé de dormir ici à Mayotte.
12:09Est-ce que vous pouvez nous expliquer pourquoi vous avez décidé de prolonger votre séjour ?
12:14J'ai décidé de dormir ici parce que je considérais que,
12:17compte tenu de ce que vit la population,
12:20je pense que donner le sentiment de repartir le jour même
12:23aurait pu installer l'idée qu'on vient, on regarde, on s'en va.
12:27Et donc je veux aussi partager, passer un peu plus de temps,
12:30apparemment dit, avec la population qui m'y attend,
12:32passer du temps avec les services de l'État qui sont là et qui y restent,
12:35et donc avoir un moment aussi pour les remercier
12:38et pouvoir demain prendre quelques heures de plus avant d'aller vers Djibouti.
12:41Mais je pense que c'est une marque de respect, de considération à laquelle je tenais
12:46et qui me permet aussi de partager un peu plus ce que vit la population.
12:52Je serai très prudent sur les chiffres.
12:54Je pense que le chiffre qui a pu être évoqué dans la presse locale,
12:58rien ne permet de le corroborer.
13:00Aujourd'hui, on a une trentaine de chiffres officiellement.
13:03Vous avez 32, c'est ça, monsieur ?
13:0531.
13:06Il y a un travail qui est fait, un sous-préfet qui a été mis à disposition de monsieur le préfet
13:12est en charge de ce travail avec, justement, les autorités sanitaires,
13:16les médecins, les maires, mais aussi les religieux,
13:21parce que c'est quelque chose qui importe beaucoup
13:27et est un sujet qui, même s'il est pudiquement évoqué,
13:30évidemment renvoie aussi à des rites et des pratiques
13:33qui peuvent rendre plus complexe un décompte, certes morbide,
13:37mais d'avoir la vérité des chiffres.
13:39Et donc, si 31 sont officiellement décomptés à date, ce travail va se poursuivre.
13:43Mais je pense qu'il est vraisemblable qu'il y ait beaucoup plus de victimes
13:48et que, dans les communes où on va faire ce travail de manière méthodique,
13:52on va pouvoir identifier, je l'espère, des victimes supplémentaires,
13:56leur mettre un nom, pouvoir leur rendre hommage.
14:00Et c'est aussi pour ça que je souhaite qu'on ait ces missions dans les bidonvilles,
14:03parce qu'on a à coup sûr des situations de grande détresse.
14:06Pour vous donner un exemple très concret,
14:09le médecin des Sapeurs-Pompiers nous disait tout à l'heure avec M. le ministre
14:12qu'à quelques mètres de là où nous étions ensemble à Cavani,
14:16il est descendu, là où ils n'étaient pas encore allés,
14:19et il a vu plusieurs personnes manifestement en situation irrégulière,
14:23mais qui n'avaient du coup pas été à l'hôpital,
14:25qui avaient des blessures qui dataient du cyclone,
14:29et lesquelles s'étaient infectées,
14:31avec des gens qui avaient des urgences qui étaient devenues vitales,
14:34et sans doute des amputations.
14:36Donc il est vraisemblable qu'on ait des situations dramatiques
14:39qui ne se soient pas manifestées.
14:41Donc je serai très prudent, je ne peux pas vous donner un chiffre,
14:44mais en tout cas on doit aller maintenant au-devant des populations,
14:47pour les soigner, pour malheureusement recueillir des corps
14:50si des corps sont encore pris dans les décombres,
14:53et pour aller aider les familles.
14:55Comment vont s'organiser justement ces missions de recherche
14:58des éventuels disparus, blessés ?
15:00Ce qu'on appelle le « aller vert »,
15:02et donc l'objectif c'est que nos forces de sécurité civile,
15:06les associations qui jouent un rôle très important,
15:09Croix-Rouge, associations locales,
15:11des forces de santé aussi qu'on vient de projeter,
15:13qui vont arriver avec l'hôpital militaire demain,
15:16mais qui sont pour certaines des unités mobiles,
15:18puissent dans certains quartiers identifiés,
15:20faire ce travail de se rendre,
15:22et vis-à-vis de populations qui, évidemment,
15:25craignent un rapport à l'autorité,
15:27ne se sont pas manifestées de peur d'aller à l'hôpital,
15:29de pouvoir aller vert pour apporter médicaments,
15:33les soins de première intention, et puis identifier les besoins.
15:36Monsieur le Président, à combien chiffrez-vous le montant de la reconstruction ?
15:40C'est impossible de le chiffrer aujourd'hui de manière sérieuse,
15:43il y a tout un travail qui sera fait,
15:45et malheureusement très peu d'habitants sont assurés,
15:5010 à 12%, peu d'entrepreneurs aussi,
15:53et donc il y aura un travail qui sera fait avec les assurances pour ce qui les concerne,
15:56mais après c'est quelque chose qu'on va faire dans les semaines à venir,
15:59y compris parce qu'on n'a pas encore tout identifié.
16:02Là vous voyez bien que tout le monde est mobilisé pour faire face
16:04aux besoins de première nécessité,
16:06et soigner, apporter l'eau, l'alimentation,
16:08remettre les fluides, que sont l'électricité et l'eau,
16:12retrouver de la télécommunication,
16:14ensuite viendra le temps de l'estimation.
16:16Estimez à 5 milliards ?
16:19C'est peut-être une première estimation,
16:21je serai prudent parce que je ne sais pas vous dire.
16:24Je ne sais pas vous dire ce qui est du dur,
16:26ce qui est de l'urgence, et donc voilà.
16:29Vous reviendrez poursuivre ce chantier ?
16:31Oui, je reviendrai dès les prochains mois,
16:33comme je le fais avec chaque chantier.
16:36On vous a vu prendre des personnes dans les bras,
16:39des enfants aussi, dans un quinquennat,
16:41il y a des journées qui comptent,
16:43qu'en pensez-vous de cette journée-là ?
16:46Il y a des journées qui comptent, oui.
16:49Cette image-là,
16:53d'une immense détresse et d'une immense attente
16:56à l'égard de la France.
16:58Et donc, la détresse, on la partage,
17:02comme on partage la joie.
17:04C'est ça une nation.
17:06Et je pense que notre devoir,
17:08c'est d'être au rendez-vous de cette attente.
17:10C'est exigeant, mais on le fera.
17:13Parce qu'on est capable de ces grandes choses.
17:16On fait semblant de l'oublier chaque jour,
17:19quand on revient au débat du quotidien.
17:22Mais on est capable de faire ces très grandes choses.
17:24Et parfois, on fait beaucoup mieux les très grandes choses
17:26que les choses du quotidien.
17:28Oui, c'est une journée que je n'oublierai pas.
17:30Ce que vous évoquez, c'est aussi reconstruire,
17:32mais reconstruire différemment.
17:34Oui, mais c'est aussi de redonner un projet.
17:38Vous l'avez entendu, vous l'avez senti,
17:40il y a aussi une fatigue qui s'est installée.
17:42Le sentiment d'un jour qui ne finit jamais,
17:44ici à Mayotte, parce que ça fait des années
17:46qu'on parle des bidonvilles, de la difficulté.
17:49Et en même temps, c'est un territoire
17:51qui est incroyable de vitalité.
17:52Moi, je l'ai vu à chaque fois.
17:54Entrepreneurial, agricole, artistique,
17:56c'est ce qui le rend incroyable.
17:59Et simplement, c'est épuisant.
18:02Et donc, ce qu'on doit à ce territoire,
18:04c'est de lui redonner, justement,
18:06avec la force qu'a la nation française,
18:08un projet cohérent.
18:11Et la possibilité de régler des problèmes
18:13qu'on ne pensait pas possibles de régler.
18:15Vous le répéteriez ?
18:17Jamais.
18:18Vous le répéteriez ?
18:19Je vais toujours répéter.
18:21Jamais.
18:22On le répète un chemin en l'air ou pas ?
18:24Vas-y.
18:25Merci.
18:26Merci, merci.
18:28Merci beaucoup.
18:37Ça veut dire aussi qu'on devra trouver
18:39des habitations pour personnes
18:41en situation transitoire.
18:43Parce que c'est aussi qu'on ne répond pas à cette demande.
18:45Merci beaucoup.
18:47Voilà donc pour cette longue prise de parole
18:49d'Emmanuel Macron, arrivé ce matin à Mayotte,
18:51ravagée par un cyclone tropical
18:54le week-end dernier.
18:55Emmanuel Macron qui n'avait pas prévu
18:56de passer la nuit sur place et qui va le faire.
18:58Il ne repartira que demain.
19:00D'un mot, Alain Duhamel,
19:02je précise que Emmanuel Macron
19:04estime ce soir vraisemblable
19:05qu'il y ait beaucoup plus de victimes
19:07que les 31 morts recensées pour l'instant.
19:10Emmanuel Macron qui confirme
19:12la journée de deuil national lundi
19:15à la mémoire des victimes du cyclone à Mayotte.
19:18À travers ce déplacement,
19:20le chef de l'État incarne la solidarité
19:22de la nation tout entière.
19:23Il joue son rôle de président.
19:25Un président quand il y a une tragédie,
19:27c'est une tragédie.
19:29Un président en ce cas-là doit
19:31être sur place,
19:33se rendre sur place même quand c'est loin
19:35et trouver les mots pour réconforter
19:39ceux qui ne seront pas réconfortés
19:43mais auront quand même été contents
19:45de le voir et de l'entendre
19:46et puis pour donner une impulsion.
19:48C'est l'autre aspect des choses.
19:51Dans ces cas-là, il faut savoir
19:53donner le sentiment que les mesures
19:55à prendre sont prises tout de suite
19:57et que l'intendance suivra vraiment.
19:59Merci Alain.